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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 302

  • Grandeur et décadence du syndicalisme français

    Je rebondis sur une note de Rubin Sfadj à propos du syndicalisme français. Voilà l'occasion de produire un billet que je méditais depuis quelques temps déjà.

    Rubin Sfadj y écrit notamment «les syndicats de salariés représentent de moins en moins de travailleurs». J'ai bien envie d'opérer un petit rectificatif : «les syndicats de salariés représentent de moins en moins le travailleur». Et je pense que mon «le» est bien à l'origine des maux de nos syndicats et de leur faible représentativité. Les syndicats français sont incapables d'un accompagnement individuel. Ils ne rêvent que de grandes luttes et de mouvements collectifs dans lesquels ne se reconnaissent que peu ou pas les salariés. Or, notre société a évolué : c'est une donnée qu'elle se morcelle et s'individualise. C'est d'ailleurs l'essence de la démocratie libérale dans laquelle nous vivons. Or, quand il s'agit de gérer les intérêts d'UN travailleur, un seul, les syndicats sont au mieux incompétents, au pire inconsistants. Les individus et les histoires personnelles ne les intéressent pas. Or, dans notre société où la solidarité se fait toujours plus défaillante, c'est l'accompagnement individuel qui fait le plus cruellement défaut, et c'est cela que veulent les gens en général. Que l'on pense à eux non en tant que classe sociale, mais en tant qu'individus. Tant que les syndicats français n'auront pas compris et reconnu cette évolution irréversible, ils continueront leur lente mais inexorable déchéance.

  • Microsoft lâche Vista

    Après avoir parcouru ces quelques lignes sur le site vnunet, ce qui était dans l'air depuis quelques mois se précise : ce n'est plus un secret que les utilisateurs de windows ont continué à acheter des licences XP ou à utiliser ce système d'exploitation. Personnellement, en dépit de quelques améliorations sympathiques (3D) je n'ai jamais trouvé Vista à la hauteur. En termes de plug and play, c'est même une véritable régression par rapport à XP, d'une part en raison de l'absence de mises à jour des pilotes de nombreux périphériques, mais aussi parce qu'il n'y a pas de mode comptaibilité comparable à celui de XP et enfin parce qu'il faut souvent disposer des pilotes de nombres de périphériques pour qu'ils soient reconnus.

    Ce qui m'exaspère, c'est que j'ai été contraint, de force, sur les conseils «avisés» des vendeurs d'acquérir Vista avec les deux machines que j'ai achetées cette année, sous prétexte que les nouveaux matériels ne seraient pas pleinement efficients avec Vista. Avec Vista, j'ai eu trois plantages en deux mois contre un seul avec XP en 7 ans !

    J'ajoute que Vista bouffe deux fois plus de mémoire vive qu'XP. Je subodore fortement que 7 sera encore plus gourmand. Or, je pense que de nombreux usagers en ont ras la casquette de devoir rachter du matériel parce que leur machine ne suit plus l'évolution des systèmes d'exploitation. Plutôt que d'aménager des extensions à l'usine à gaz, Microsoft serait bien mieux inspiré de concevoir des améliorations in utero et non in extenso.

    En tout cas, moi, je n'achèterai pas windows 7.

  • Hygiène inexistante pour les bébés sur les aires d'autoroute !

    La palme de la saleté pour les autogrills de l'A6 ! Je me suis arrêté à trois reprises hier sur des aires où, hélas, se trouvait présente cette chaîne, et je me suis rendu dans la nurserie avec l'intention de changer mon bébé.

    Dégueulasse : le mot n'est pas trop fort. Corbeilles à couches sans sac et pleines à déborder, planche à langer immonde et absence de papier de couverture de la planche. Quant aux restaurants, ben nettoyer les chaises à bébé, ça sert à rien, évidemment...

    Ignoble. Évidemment, comme les bébés ne peuvent pas se plaindre...Et quand je pense qu'on est en pleine épidémie de gastro-entérite ! Mais à quoi servent les services sanitaires !?

    c'est toute la place des tout-petits qui est en question, dans la pratique courante, dans la restauration, de faire passer le bien-être et l'hygiène des bébés en dernier !

  • Repos bien mérité !

    Avec toutes ces notes que j'écris depuis plus de deux ans, me voilà fatigué :-) Presque 1300 notes pour info...Et pour les commentaires, ben...plus qu'un mois et on franchit le cap des 10 000 ...

    Hop, une semaine de vacances, et donc pas de notes...Pas les moyens d'acheter un i-phone ou un mini-portable avec clé 3G donc pas d'internet...

    Par avance, bonne année à tous mes lecteurs !

    Évidemment, si je trouve un moyen de publier, je le ferai, mais c'est a priori sans espoir...

  • Le triste état de l'Hôpital

    Comme sans doute beaucoup de Français, j'ai été bouleversé par la mort brutale et inadmissible d'un enfant de trois ans dans un hôpital alors qu'il était traité pour une angine, et par la douleur et le témoignage du père : son enfant est mort dans ses bras alors qu'il appelait des infirmiers à l'aide. Ilyes, trois ans, est mort parce que l'hôpital est en déshérence. Ce n'est pas l'erreur médicale, qui aurait pu être corrigée, qui est cause du décès deux autres facteurs : d'une part l'absence de moyens des hôpitaux, cela a souvent été dit, mais aussi la surdité ordinaire des professions médicales en règle générale, et cela aussi, il faut bien que cela soit dit un jour. Jamais à l'écoute des patients, toujours imbues de certitudes, détentrices de l'autorité médicale. Comme je constate cette absence d'écoute avec 90% des praticiens (ils s'en foutent complètement de ce que vous racontez) je me dis qu'il y a un travers qui mériterait largement d'être corrigé, surtout quann on considère le résultat final dans cet hôpital.

  • Jésus de Nazareth

    Je ne suis pas chrétien, pas croyant, et je crois, pas même agnostique, mais plutôt dans une sorte de marais informe entre agnosticisme et athéïsme. Je ne reconnais donc ni dieu, ni fils de dieu. Mais en revanche, je considère l'homme que fut Jésus de Nazareth, et j'éprouve une admiration sans bornes pour cet homme-là : quel courage, quelle audace, quel précurseur fut cet homme-là. Il en fallait du courage pour affronter une foule prête à lapider une femme adultère ! et pour décréter que les femmes et les enfants avaient aussi le droit d'entrer dans le Temple de Yahvé pour y faire entendre leurs prières ! On voit, d'ailleurs, à quel point il était en avance sur son temps, et, à bien des égards, encore sur le nôtre, par la manière dont les évangélistes ont transmis son histoire.

    «que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre» : quelle force dans cette réponse qui vaut maxime ! S'imaginer que le Royaume de Dieu est accessible aux pauvres, aux faibles, à ceux que la société de son temps s'imagine comme pécheurs, y compris des non-croyants, quelle formidable innovation morale. A vrai dire, j'ai lu nombre d'écrits des philosophes de ce temps-là et d'avant, et parfois, même d'après, et je n'ai rien trouvé de similaire et d'aussi avant-gardiste.

    Quand on lit les témoignages des Apôtres ou des Évangélistes, on comprend à quel point ces hommes n'avaient toujours pas compris leur maître à penser. Ils ne parlent que de repentance et de punition, certains appelant à nouveau à lapider la femme adultère. Très loin de Jésus...

    Les Droits de l'Homme tels que nous les pensons aujourd'hui, sont les enfants des paroles de cet homme-là avant toutes choses. Pour cela, je lui voue une reconnaissance éternelle, et, à mes yeux, c'est le plus grand sage de tous les temps. Et c'est un hérétique qui le dit...

  • Crise financière, le syndrôme du volcan

    Connaissez-vous le syndrôme du volcan ? Quand il explose, il fait des milliers de morts, parfois des centaines de milliers, et même plus encore. Et pourtant, en géographie humaine, on constate que quelques années après les dégâts, les populations viennent se réinstaller sur les pentes du volcan. L'explosion a été oubliée, et ces terres-là sont très fertiles...

    Voilà pourquoi, en dépit des crises financières, le système financier se relèvera toujours...

  • Noël en France

    Marrant la fête de Noël en France, quand j'y pense. La France est la fille aînée de l'Église catholique, et, à chaque jour de naissance de la figure emblématique de cette Église, elle célèbre joyeusement la renaissance du soleil, c'est à dire une pratique païenne issue du fin fond des âges. En effet, Noël vient du breton No'Il, le nouveau soleil. J'ai longtemps cru que cela venait directement du grec, d'ailleurs, parce qu'en grec, nouveau se dit néo, et le soleil, Hélios. Donc, néo + Hel, cela donnait facilement noël. En fait, c'est qu'il y a une parenté très forte entre le Breton, qui est une langue indo-européenne (groupe celtique) et le grec ancien (langue indo-européenne aussi).

    Amusant quand on songe que les pays anglophones fêtent bien Christmas, et que de nombreux pays latins fêtent eux Nadal ou Natal du "natalis" latin. En effet, en latin, le jour de la naissance de Jésus c'est LE Jour de la Naissance : Dies Natalis.

    Bon, eh bien nous, non, on fête le Soleil, en France. Dans aucune autre langue on ne fête ainsi le soleil, à ma connaissance, à cette période de l'année. Et quand on retrouve un "noyé" ou "nové" ou "noé" et cetera, ce n'est qu'une imitation du Noël français. Tenez, par exemple, demandez à notre bon Leroy-Morin ce qu'il en pense : je suis sûr qu'il nous gratifiera de la joviale formule Tahitienne de Noël, ia orana e te noera !

  • Associations : Tocqueville tâcle Delanoë

    J'en suis venu, dans ma lecture de "De la démocratie en Amérique" au chapitre de la 2ème partie du Tome II qui porte sur les associations. je trouve que Tocqueville illustre magnifiquement ce que je pense du droit d'association au chapitre V.

    Quand on examine le budget de la Ville de Paris des sept dernières années, c'est invraisemblable les sommes faramineuses qui sont dépensées en subventions aux associations. C'est quelque chose qui me gêne beaucoup. Je conçois que l'État, en la circonstance la Ville, favorise la vie des associations, par exemple, en leur prêtant des équipements et les locaux, mais pas qu'elle les porte à bout de bras. On aboutit à des situations malsaines où les associations ne sont plus indépendantes mais deviennent une extension de la municipalité. De facto, on assiste à une municipalisation rampante.

    Voici d'ailleurs ce que Tocqueville écrit sur les associations :

    «Il est facile de prévoir que le temps approche ou l'homme sera de moins en moins en état de produire par lui seul les choses les plus communes et les plus nécessaires à sa vie. La tâche du pouvoir social s'accroîtra donc sans cesse, et ses efforts mêmes la rendront chaque jour plus vaste. Plus il se mettra à la place des associations, et plus les particuliers, perdant l'idée de s'associer, auront besoin qu'il vienne à leur aide: ce sont des causes et des effets qui s'engendrent sans repos. L'administration publique finira-t-elle par diriger toutes les industries auxquelles un citoyen isolé ne peut suffire? et s'il arrive enfin un moment où, par une conséquence de l'extrême division de la propriété foncière, la terre se trouve partagée à l'infini, de sorte qu'elle ne puisse plus être cultivée que par des associations de laboureurs, faudra-t-il que le chef du gouvernement quitte le timon de l'État pour venir tenir la charrue?

    La morale et l'intelligence d'un peuple démocratique ne courraient pas de moin­dres dangers que son négoce et son industrie, si le gouvernement venait y prendre partout la place des associations

    Une association ne devrait pas pouvoir vivre exclusivement de fonds publics. L'aide publique ne devrait jamais excéder 50% de son budget de fonctionnement. En outre, les pouvoirs publics devraient se limiter à subventionner seulement les associations qui accomplissent des missions de service public (associations sportives, culturelles et artistiques). En règle générale l'association devrait demeurer l'affaire des individus et pas des pouvoirs publics. Rappel : la ville de Paris a consacré 272 millions d'euros aux associations en 2006 soit 136 euros par parisien !!! Je n'ose même pas regarder le budget pour 2009...

  • Halte à la discrimination positive à l'école !

    S'il y a bien une chose contre laquelle je m'élève, dans nos sociétés, c'est bien la discrimination positive. Voilà une forme de sélection encore plus pernicieuse et idéologique que les autres. Le critère social ne doit pas devenir prédominant quand on est à la recherche d'excellence. Or, les grandes écoles vont devoir accepter Pierre, Paul ou Jacques non parce que Pierre, Paul ou Jacques a montré son mérite mais parce qu'ils viennent d'un "quartier" ou d'un "milieu social". Cela m'insupporte particulièrement. Bien sûr, le Français moyen qui n'est ni une élite ni originaire d'un "quartier" ou d'un pays étranger va lui rester sur le carreau.

    Mais peu importe : in fine, si on veut augmenter les chances des étudiants issus des quartiers défavorisés, eh bien on peut par exemple augmenter le nombre ou le montant des bourses pour les étudiants méritants. On nous ressert la vieille bouillie bourdieusiste à la sauce communautariste.

    J'ajoute une chose, et on devrait sa la carrer dans la tête une bonne fois pour toutes : ce n'est pas le rôle de l'école de promouvoir l'égalité. Je n'en veux d'ailleurs pas de cette égalité-là. L'école offre à tous les milieux la possibilité de s'élever socialement. Qu'on lui donne les moyens de fonctionner normalement, mais que l'on ne triche pas avec, notamment quand elle essaie de sélectionner encore un peu.

    Les Grandes écoles, c'est ce qui marche encore dans ce pays : il faudrait les amoindrir en faisant entrer dedans des individus qui ne se sont pas confrontés à la dure mais nécessaire réalité d'un concours pour y entrer ?

    La possibilité de se cultiver d'acquérir des connaissances étendues à peu près gratuitement existe dans nos sociétés : la vraie question, ce serait de se demander pourquoi toute une classe de la population ne met pas à profit cette possibilité. On sait, y compris dans les classes populaires les plus modestes, que les familles dépensent des centaines, voire des milliers d'euros par an en jeux vidéos, play station, x-box, dvds faisandés, sortie à Disneyland et compagnie. La vraie question, c'est de comprendre pourquoi elles jugent ces dépenses prioritaires sur les dépenses de culture. Le jour où l'on pourra y répondre, et commencer à chercher des solutions, peut-être pourra-t-on enfin jeter à la poubelle le concept fumeux de discrimination positive.

    Moi je crois en l'individu, et j'estime que seul le mérite devrait permettre de s'élever. Et ce que j'aimerais appliquer à l'ascension sociale, c'est un concept économique qui m'est cher : la concurrence libre et non faussée. Voilà ce que j'aimerais substituer à la discrimination positive. Et cela me semble plus juste, plus sain et plus honnête.