Le Parti Démocrate Européen (dont le MoDem est l'un des partis fondateurs)lors de son congrès, a ouvert un certain nombre de pistes quant à une véritable citoyenneté européenne. Les voici en exclusivité sur ce blog :
L’instruction, l’innovation, la mobilité sont à la base d’une citoyenneté européenne active.
Ceci veut dire plus de financements pour les programmes et les actions réussis, comme Erasmus, qui contribuent tous les jours à créer une citoyenneté européenne active et vécue.
Il faut qu’Erasmus devienne obligatoire dans toutes les universités grâce à une forte augmentation des ressources européennes et nationales.
Seules les expériences vécues et partagées sont capables de créer un véritable espace politique européen.
La mobilité devra s’étendre bien au-delà de l’université, nous devons mettre au point des programmes Erasmus pour les fonctionnaires, les chefs d’entreprise, les enseignants...
Il nous faudra d’autre part augmenter la mobilité également entre l’Europe et les pays méditerranéens, ceux d’Europe de l’Est et du Caucase.
Pour ces mêmes raisons il faudra encourager dans les différents pays membre une éducation civique européenne afin que dès leur jeune âge les enfants apprennent à vivre en citoyens européens, pour qu’ils appréhendent l’essence fondatrice de l’Europe.
Et enfin, pour vraiment renforcer une nouvelle citoyenneté européenne active, nous devons lancer un nouveau vaste programme pour un vrai service civil européen.
Bruxelles et la classe politique européenne toute entière devront changer de langage. Les débats et les propositions issus du microcosme communautaire sont souvent incompréhensibles, alors qu'une Europe démocratique aurait plutôt un fort besoin de simplicité, d'ouverture et de renouvellement.
L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 307
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Le PDE et les jeunes citoyens en Europe
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Réduction du CO2, une rêve d'Empédocle
Je découvre le livre "Faut-il être végétarien pour la santé et la planète" de Claude Aubert et Nicolas Le Berre. Le premier est agronome, le second est médecin. Cela peut paraître insolite d'associer cet ouvrage à Empédocle, l'un des premiers philosophes de la Grèce, mais, outre ses réflexions sur la corps et son fonctionnement, Empédocle a été l'un des premiers à dénoncer les sacrifices d'animaux et la consommation de viande, pour des motifs, il est vrai, anthropomorphiques (il pensait que les âmes se réincarnaient, y compris dans des formes animales).
Voici ce qu'il écrit dans ses Purifications, évoquant un âge d'or :
«Ceux-là n'avaient pour dieu ni Arès*, ni Cydoïmis, ni le royal Zeus, ni Cronos, ni Poséïdon mais la reine Cypris*. Ils se la conciliaient par de pieuses sculptures, de vivantes peintures, des essences parfumées aux senteurs savantes, des sacrifices de myrrhe pure et d'encens odorant, exposant sur le sol des libations de miels blonds. L'autel n'était pas arrosé par le meurtre violent des taureaux, mais parmi les êtres humains, le crime le plus important était d'avoir pris une vie pour se repaître de chairs.»
*Arès est le dieu de la guerre, Cypris, autre nom d'Aphrodite est la déesse de l'amour.
Ce n'est pas le cas de ces deux auteurs, mais, j'ai trouvé dans le livre (qui n'est pas un plaidoyer idéologique et dogmatique mais au contraire un traité scientifique et argumenté) quelques observations et comparaisons extrêmement judicieuses.
Notamment, l'auteur a établi quelles émissions de CO2 correspondaient aux assiettes que nous mangions. Eh bien, entre une assiette à forte teneure en viande et une assiette de légumineuses le ratio est de 9 à 1. Neuf fois moins de CO2 pour la production de légumineuses. Mieux : selon que l'alimentation soit végétarienne ou carnée, le ratio est de 1 à 14 pour la surface terrestre utilisée. Voilà qui laisse songeur quant aux problèmes de crises alimentaires. Ne parlons pas de la production d'eau : les légumes consomment bien moins d'eau que tout le reste, à commencer par celle qu'utilise le bétail. Les chiffres que donnent les auteurs sont toutefois des estimations, car ils peuvent varier selon le mode de culture des végétaux et d'alimentation des animaux.
Mais bon, c'est intéressant, parce qu'il y a là une clef à la fois de santé publique, et à la fois contre le réchauffement climatique. Le livre est en outre intéressant, parce qu'il abat un certain nombre d'idées reçues. Par exemple, sur les produits laitiers trop promus et nocifs à haute dose, sur les huiles souvent raffinées ce qui enlève leurs qualités nutritionnelles (il ne faut prendre que les huiles sur lesquelles il est précisé pression à froid) et sur le logo AB qui garantit certes une culture biologique des ingrédients, mais nullement leur transformation.
Les auteurs proposent d'ailleurs la création d'un label santé à côté du label biologique. J'évoquais la question des labels environnementaux et sociaux, dans trois billets (1 , 2 et 3), il y a quelques temps, mais le fait est qu'il faudrait ajouter une pastille pour la santé...
Au final, cela ne va pas m'empêcher d'aller bâffrer un bon carpaccio de boeuf, mais, le fait est que nous consommons trop de viande et que c'est non seulement mauvais pour notre santé mais en plus pour la planète. Je vais mettre tout le monde au régime légume, moi , chez moi :-) (une délicieuse salade, tomates, laitue, feuille de chêne, concombres, courgettes, brocolis, poivrons, j'en bave d'impatience rien que d'y penser, j'aime au moins autant les légumes sinon plus que le carpaccio !).
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Intervention dans le Gers, à quand la vérité ?
Je savais bien qu'il suffisait d'attendre que la baudruche médiatique se dégonfle un peu pour que l'on en sache plus...Via Secret défense, on sait enfin ce qu'il s'est produit dans cet établissement du Gers où l'interpellation de jeunes a fait sensation. Je cite le rapport du gendarme que voici :
« Lors de ce contrôle 6 étudiants ont été trouvés porteur de STUP dont un avec 34 grammes et une petite balance électronique sur lui pour la revente. (...) 1 mois 1/2 auparavant deux gendarmes(formateur relais anti drogue ) sont intervenus dans cet établissement pour faire de la prévention, c'est à dire informer du danger de la drogue sur la santé, sur les conséquences pénales, et ont averti les étudiants qu'il y aurait des contrôles »
Moi, je continue à attendre avant d'en savoir plus, mais je vois que j'ai bien fait de me méfier. J'ajoute que l'enseignant qui a essayé de jouer le "résistant" à peu de frais (je le sentais à lire son témoignage) s'est bien gardé de préciser toutes les circonstances et en a rajouté manifestement pour passer pour un héros. Le mec, il se la pète libertaire : alors il n'a jamais vu "ça", comme iol dit, en 50 ans de carrière, comme il n'a sans doute jamais vu non plus les traffics de shit dans l'établissement ?
Cela dit, il y a deux affaires : il y a celle d'un CFA d'un côté, et c'est celle-là dont je parle, et celle du collège de Marciac, où là, en revanche, je suis toujours en attente d'explications. Là-bas, je ne suis pas convaincu que la gendarmerie ait agi comme elle le devait, quelle que fût le motif de sa "visite".
Toutefois, je reproduis cette interrogation d'un commandant de gendarmerie sur le forum "Secret-Défense"...
« En tant que commandant d'une communauté de brigades de gendarmerie, je suis sollicité par des directeurs d'établissements pour effectuer un contrôle à titre "préventif", qui n'hésitent aucunement à demander de réprimer pour assainir leurs établissements.
Face à la conjoncture actuelle, j'estime devoir éviter ce type de contrôle pour le moment. Résultat, un proviseur adresse un courrier à Mr. le Procureur de la république pour s'en plaindre. Dois-je arrêter de travailler par crainte d'une mauvaise interprétation ou éxagération le la part de la presse ? ou me mettre à dos le Procureur de la république (qui est quand même le patron en matière judiciaire). Ce magistrat doit bien répondre à la lettre du plaignant, sinon c'est son supérieur à lui ,qui en sera informé. Il n'y a pas de juste milieu, il faut toujours savoir courber le dos. En attendant, les stupéfiants ont de bons jours devant eux au grand désepoir des parents, qui eux, ne réagiront que lorsque leur enfant sera impliqué, à leur très grande surprise...»Personnellement, j'ai trouvé suspect le retrait si rapide de manifestation de la FSU et de la FCPE. Ce subit rétro-pédalage m'incite à penser que dans l'affaire du Collège de Marciac, il y a anguille sous roche et que des informations nous manquent. J'aimerais bien savoir lesquelles...
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Noël approche, je ne sais pas si j'achèterai des jouets chinois...
Je fais partie des Français qui commencent à "chauffer" devant les menaces de rétorsion économique de la Chine. Le gouvernement chinois serait bien avisé de regarder le solde de sa balance commerciale avec la France. Il me semble que nous importons plus de la Chine que nous y exportons. Noël approche, et 90% des jouets sont des fabrication chinoise, de même que les textiles. Si une campagne d'opinion démarre et s'attaque aux manquements de la Chine en matière de droits de l'homme au Tibet, et que cette campagne déborde dans tous les pays d'Europe, cela pourrait faire des dégâts au commerce chinois.
Le
monarquePrésident de la République, Nicolas Sarkozy, peut avoir des divergences avec sessujetsadministrés, ils n'en reste pas moins que ces derniers sont attachés à la fonction et apprécient très modérément qu'il soit qualifié de "criminel" et de "grand idiot de l'histoire" parce qu'il a rencontré le chef spirituel des Tibétains, le Dalaï-Lama. Le pouvoir chinois, lui, se comporte en "grand idiot économique et commercial" à l'approche de Noël, parce que ce n'est pas une bonne période pour énerver ses clients...Au passage, j'ai cru comprendre qu'au même moment, les Carrefours étaient bondés en Chine. Je pense donc que le Chinois moyen se contre-fout des appels du gouvernement chinois, et il a bien raison...
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Relance : Bayrou propose des euro-obligations
C'est marrant, ça : Bayrou a fait une proposition qui me paraît très intelligente pour sortir de la crise et pas un seul mot dans les médias, pas même sur Internet...Heureusement que j'ai pu visionner sa conférence de presse sur le site du Mouvement Démocrate, sinon, je n'en aurais jamais eu vent ! De manière générale, aucune reprise ou presque des remarques les plus fortes contre le projet de relance de Sarkozy.
Bayrou réagissait au plan de relance de Nicolas Sarkozy, et voici ce qu'il proposait (12mn45s sur la vidéo) : il note que le plan ne permettra pas de changer la face de la crise. La réalité comptable du plan est falsifiée puisqu'il faut enlever des sommes annoncées celles qui sont déjà prévues. La question n'est pas d'investir plus mais de déjà sauvegarder les investissements qui ont déjà été faits. 4 milliards, c'est 0.25% du PIB du pays, c'est à dire insignifiant. On ne peut arrêter la crise ainsi. La France n'a plus de marges de manoeuvre d'où la faiblesse de ce plan. L'endettement et les déficits de la France sont tels qu'on ne peut plus intervenir. Aucune mesure contracyclique à l'échelle nationale n'est envisageable à cause de cette faiblesse.
Bayrou propose un grand emprunt européen mutualisé de 3% du PIB, mutualisé du point de vue des taux envisagés pour ces taux, et dans lequel chaque état aurait été libre de puiser pour conduire cette politique de relance. Mutualisation du risque, réflexion en commun sur les meilleures méthodes pour relancer l'activité et une démarche européenne, voilà ce que l'on aurait pu attendre d'une telle initiative. Les opinions ont actuellement le sentiment que c'est du "chacun pour soi" actuellement. Bayrou déplore donc cette absence de solidarité. Rappelons, d'ailleurs, que la solidarité est au coeur du projet du MoDem et du PDE.
Pour revenir sur le plan, les mesures choisies ne peuvent pas être efficientes : par exemple, 1000 euros de prime à la casse, cela ne fera pas repartir l'industrie automobile. Cela aurait été au contraire le moment d'accélérer le passage à des motorisations propres, par exemple les véhicules électriques puisqu'il semble qu'on soit très proche de les mettre en circulation. Quelle occasion ratée !
Au passage, concernant l'exonération de charges, Bayrou avait proposé une toute autre idée que Sarkozy. Bayrou avait proposé tout type d'emploi, pas seulement SMIC (car la mesurer actuelle va surtout virer à la trappe à salaire), pour tout type d'entreprise et pour 5 ans.
Ce qui est bien avec les impasses médiatiques, c'est que nous, adhérents et militants du MoDem, rien que pour rétablir la vérité, nous avons du boulot...
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Bayrou ou le calvaire d'un député non-inscrit
Cela fait plusieurs jours que j'ai repéré un excellent billet sur le blog de Nick Carraway à propos des députés non-inscrits et de leur difficulté à faire entendre leur voix. Alors je le relaie, parce que là, chapeau pour l'analyse ; c'est vaiment un billet qui apporte beaucoup au débat sur la présence des députés à l'Assemblée Nationale. Nick Carraway répondait à Authueil qui avait critiqué Bayrou pour son absence lors du vote sur le plan de financement de la sécurité sociale.
Quelques extraits, mais il faut lire absolument l'article en entier :
« Objectivement, la situation des non-inscrits et leurs conditions de travail sont difficiles. Ils ne bénéficient pas des moyens logistiques des députés inscrits ou apparentés à des groupes parlementaires. Ils ne peuvent pas non plus déposer de motions de censure, sauf à trouver des co-signataires : difficile quand on sait que le dépôt de motions de censure procèdent de logiques de parti. Surtout, ils ont un temps de parole très limité en séance.»
La question de la motion de censure a été illustrée par le refus des Socialistes de s'opposer à la loi sur l'audiovisuel. Et Nick Carraway a écrit son billet avant la proposition de Bayrou...
A l'argument qui consistait à reprocher à Bayrou de n'avoir commis aucune proposition de loi (c'est ce que dit Authueil) :
« les questions écrites sont rarement comminatoires : les ministres concernés peuvent y répondre ou non, et quand ils souhaitent. Les questions au gouvernement, dont le pif-paf est quasi immédiat, sont presque interdites aux députés non-inscrits : pour avoir d’interpeller un ministre un mercredi devant les caméras, même si l’on s’appelle François Bayrou, c’est la croix et la bannière ! Souvent, et je tiens cette information de collègues assistants parlementaires de députés non-inscrits, on impose aux députés de prévoir leurs questions un mois à l’avance. En clair : si l’on ne veut pas avoir un mois de retard sur les événements, il faut prévoir les événements à l’avance. François Bayrou aurait dû prévoir dans le courant du mois de septembre que la Marseillaise serait sifflée lors de France-Tunisie pour pouvoir interpeller Bernard Laporte ! »
«Pour qu’une proposition de loi d’un non-inscrit passe, il faut qu’elle soit soutenue par plusieurs collègues. Avec trois députés, où François Bayrou irait-il chercher ses collègues ? A droite et à gauche : et immanquablement on se jetterait dessus comme sur un vieil os à moelle pour dire : « Ça y est, il s’allie avec la gauche ! », « Oh ! il retourne à ses premières amours ! ». A son crédit, il faut cependant noter qu’à défaut de propositions de loi, François Bayrou a déposé de nombreux amendements sur les grands sujets évoqués par l’Assemblée au cours de la précédente session, et notamment sur la réforme des institutions.
Quel intérêt pour François Bayrou à faire le tacheron à l’Assemblée lorsqu’on sait à l’avance que cela passera à la poubelle ? Contrairement à ce que les mauvaises langues veulent faire croire, François Bayrou ne délaisse pas totalement son rôle de député : étant membre de la Commission des Finances, il y siège parfois, et je doute que son absence soit infiniment plus supérieure à celle de la moyenne des autres députés. On l’a même vu au moment de l’affaire Tapie prendre la parole.»
C'est extrêmement bien dit et juste. Nick Carraway poursuit par une réflexion sur le rôle du député dont je considère aussi la lecture, et que, à mon avis, il faut mettre en perspective avec l'article de Rubin Sfadj et de Quitterie Delmas sur l'absentéisme des députés. Il distingue notamment deux caractéristiques essentielles de la députation : la représentation populaire et la législation. Or, du point de vue de Nick, ces deux fonctions sont difficilement compatibles. Mais le mieux, une nouvelle fois, est d'aller lire son article...
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Les "jeunes" du PS
De l'entretien de Vincent Peillon au JDD, j'ai retenu ceci :
«Jean-Christophe Cambadélis, Claude Bartolone, Michel Sapin, Elisabeth Guigou, Marilyse Lebranchu sont des gens de qualité mais ne me paraissent pas incarner le renouvellement. Quand aux "vrais jeunes", ce sont tous d'anciens présidents de l'Unef-ID (syndicat étudiant) et des MJS (Mouvement des jeunes socialistes). Je vois ça plutôt comme un repli que comme une ouverture sur la société réelle, bref une occasion ratée. »
En tant qu'ancien adhérent de l'UNEF-ID, je peux tout à fait confirmer ce qu'il dit. C'est d'ailleurs le problème au PS. La génération montante (celle qui prend le pouvoir actuellement, du moins) est faite de démagogues, de tacticiens et d'apparatchiks. A la fac, j'avais fini par lâcher l'UNEF-ID et avais finalement préféré l'UNEF (certes plus à gauche mais moins tordue), c'est dire...Il n'y avait pas de FAGE là où j'étais.
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Marielle de Sarnez sceptique quant au plan de relance de Nicolas Sarkozy...
Marielle de Sarnez s'interroge sur le "plan de relance" de Nicolas Sarkozy ainsi que sur son impact réel sur l'économie Française. "En effet, en dehors du versement anticipé des sommes dues par l'Etat aux entreprises (TVA, factures non réglées...) pour un montant annoncé de 11 milliards d'euros, le montant réellement consacré par l'Etat à l'investissement dépasse à peine 5 milliards. Cependant, tout en saluant la politique de la Banque centrale européenne et sa détermination à baisser les taux d'intérêt je regrette l'absence d'un vrai plan de relance européen. Une fois de plus les Etats agissent en ordre dispersé. Ceci n'est pas de nature à favoriser le retour de la croissance en europe."
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Justice et loup-garou selon J-F Kahn
Tiens, j'ai trouvé cette réponse lors d'un Tchat de J-F Khan assez rigolote de sa part. Je vous laisse juges...
Ju33 : La prison a 12 ans, franchement vous en pensez quoi? Rachida Dati n'est elle pas la pire ministre de la justice qu'on ait eu?
Deux remarques. La première : je veux bien qu'on rémunère les fonctionnaires au mérite mais à condition qu'on sanctionne les ministres quand ils le méritent. Et là elle le mérite car ça commence à faire beaucoup. La deuxième remarque, plus grave : si la "réforme" consiste en matière de télévision à revenir à l'ORTF et à revenir à la nomination du patron par le pouvoir politique, à porter la retraite à 70 ans, à travailler le dimanche, à privatiser les autoroutes en attendant les routes et à mettre les enfants de 12 ans en prison.... Dans 15 ans, pour faire peur aux gamins on ne dira plus "j'appelle le loup-garou" mais "je fais une réforme" !
:-DDDDDDD
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Le projet économique du PDE
J'avais dit que le congrès du Parti Démocrate Européen accoucherait certainement de choix très prometteurs. C'est fascinant de constater à quel point les décisions prises en son sein et les orientations fixées hier lors de son congrès convergent avec le projet de société du MoDem. En exclusivité pour les lecteurs de ce blog, habitués ou non, le projet économique du PDE :
Un Gouvernement économique européen
a) Achever la construction européenne
Face à la crise, l’Europe est inachevée : nous devons la compléter.
Les semaines de crise financière mondiale et la difficulté d’atteindre une position européenne commune ont confirmé que l’Union économique et monétaire est incomplète et que de véritables instruments de coordination font défaut, même au sein de la zone euro. La cacophonie européenne n’a été que partiellement corrigée par les décisions et les initiatives successives entreprises par le Conseil Européen et la Commission.
La crise est systémique, il faut donc fournir une réponse systémique au niveau européen. Une réponse passant par la formulation d’un nouveau modèle européen de société et de développement.
Au cours de la prochaine législature européenne il nous faudra entreprendre des réformes économiques et structurelles profondes pour gérer la crise et préparer la relance politique et économique de l’Europe.
Il faut à l’Europe de nouveaux instruments de gouvernance pour surmonter le déséquilibre actuel entre une politique monétaire unique, des politiques économiques peu coordonnées et une surveillance inefficace des banques. L’Europe a une politique monétaire commune mais il nous manque une politique économique commune et des instruments au service de la croissance. Un déséquilibre à surmonter dans l’intérêt des citoyens, pour protéger le travail et l’épargne, pour tirer pleinement profit du potentiel de croissance de l’Union économique et monétaire. Tant que ceci ne sera pas fait, nous nous retrouverons avec l’Europe des règles, mais nous n’aurons pas une Europe de la gouvernance économique, financière et sociale. Nous nous retrouverons en fait dans une structure manifestement inapte non seulement à affronter des crises et des chocs exceptionnels, mais aussi à échafauder de nouvelles politiques publiques européennes.
Quelles sont les principales carences structurelles ?
a)La relation politique entre la Banque Centrale Européenne et l’Eurogroupe est trop faible
b) Le budget communautaire est trop limité, l’Europe n’a pas de véritable dépense fédérale
c)Il n’existe pas de véritable surveillance européenne des banques, même pas dans la zone euro.
d)Il n’y a pas de véritables instruments pour une politique économique commune.
e)La coordination des politiques pour la croissance économique est insuffisante, inexistante au niveau des politiques fiscales
b) Propositions pour de nouvelles politiques et de nouveaux instruments européens
Le moment est venu de créer une avant-garde de pays en matière économique, sociale, fiscale et écologique. Ceci est possible et nécessaire, par le recours déterminé et courageux aux instruments politiques et institutionnels existants mais aussi par l'invention de nouveaux instruments.
Il nous faudra en premier lieu augmenter le pouvoir décisionnel de l’Eurogroupe et de son président par le biais d’une “coopération renforcée” dans la zone euro.
Le nouvel Eurogroupe devra garantir en même temps plus de cohérence, de concorde générale et plus de flexibilité.
Ceci permettra également de renforcer la mise en œuvre de la stratégie de Lisbonne, certes nécessaire, mais absolument insuffisante pour satisfaire les exigences européennes. Transformer l’Eurogroupe en une véritable entité politique protégerait aussi la Banque Centrale Européenne contre les attaques démagogiques récurrentes. D’autre part, sans une base politique stable, l’Union monétaire elle-même risquerait à long terme de s’affaiblir et l’Europe ressortirait encore plus dépourvue en cas de nouveaux chocs financiers mondiaux.
Il faudra compléter ce cadre par d’autres instruments opérationnels : notamment une supervision unique pour les groupes bancaires pan-européens, confiée à la Banque Centrale Européenne, sans multiplier le nombre d’institutions et d’organismes.
Ceci nous permettrait de réaliser un triple objectif : 1. nous augmenterons notre influence comme acteur global; 2. nous démontrerons par les faits notre engagement à affronter concrètement la crise et à promouvoir la croissance économique et la cohésion sociale ; 3. nous donnerons une première impulsion importante au processus de réforme des institutions de Bretton Woods.
De nouvelles politiques publiques européennes s’imposent.
Nous les démocrates voulons réaliser en Europe un nouvel équilibre entre les pouvoirs publics et les pouvoirs financiers sans contrôle, pour construire une véritable économie sociale de marché.
Il nous faut retrouver au niveau européen une capacité de qualifier la dépense qui s’est aujourd’hui perdue au niveau national. Jusqu’à ce jour nous nous sommes préoccupés et attachés uniquement à maintenir une certaine quantité de dépenses nationales. Aujourd’hui nous devons veiller à la qualité d’une nouvelle politique de dépense publique nationale et européenne.
Ceci veut dire concevoir des politiques et des instruments permettant de soutenir la croissance, notamment en mobilisant des ressources publiques et privées au service de projets d’un développement juste et durable conçus et réalisés à l’échelle européenne.
Nous devons créer un Fonds pour la croissance et les investissements qui sera financé entre autre par des euro-obligations, à souscrire volontairement, sur le modèle du “Plan Delors” proposé pour faire face à la récession de 1993.
Nous devons renforcer le Fonds d'ajustement à la mondialisation, aujourd'hui insuffisant, pour remédier aux conséquences sociales que subissent des régions et des groupes frappés par de graves phénomènes tels que la délocalisation.
Nous devons concentrer la politique de cohésion sur l’augmentation de la productivité des régions plus arriérées grâce à de plus fortes interventions économiques.
Enfin, le moment est venu d’augmenter le budget communautaire, qui ne permet pas pour l'instant d'affronter les nouveaux défis, et repenser les sources de financement de l’Union Européenne.