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pastilles de couleurs et problématique d'une notation environnementale

Merci à Florent, qui tient le très bon blog Ataraxosphère au passage, pour son éclairage à propos de ma note d'hier sur le commerce solidaire. Voici ce qu'il a écrit dans un commentaire de cette note :

La notation environnementale existe déjà pour certains produits (cf. électroménager, même si je vous accorde que c'est encore à perfectionner) et est - théoriquement - en cours de réalisation pour d'autres (cf. Grenelle de l'Environnement). Il faut savoir que cela prend du temps (et des moyens ! or l'ADEME est sous-dotée ; et cela dépasse largement le prix des petits autocollants, d'autant plus qu'il faudra un suivi...) et qu'on ne peut pas évaluer et classer les produits d'un simple claquement de doigts. Exemple : un gâteau qui contient des ingrédients qui viennent de différents pays, où ils ont été produits selon différents modes d'agriculture, et qui sont réunis pour être cuisinés dans un pays tiers avant d'arriver sur nos étalages. On fait quoi ? On somme les émissions de CO2 pour chaque ingrédient ? On fait une moyenne au prorata des constituants ? A partir de quel lieu ? etc... N'oublions pas non plus qu'il y a controverse sur certains aspects écologiques (par ex. une forêt mature n'est pas forcément un puits de carbone, donc l'impact d'une action sur cette forêt n'est pas forcément celui que l'on imaginerait au premier abord).

Evidemment, il faudrait mettre ça en place au niveau européen. Mais là encore, difficile de trouver l'harmonie ! Les critères ne sont pas appréciés de la même manière selon les pays... (ce qui nous paraît acceptable environnementalement peut être perçu comme très insuffisant dans les pays nordiques, et réciproquement pour des aspects sociaux...). Sans parler des lobbies divers et variés. Alors ? On va encore niveler par le bas ?

Je me demande si je ne suis pas allé un peu vite sur certains points ; mais les lecteurs rectifieront...

Je voudrais rajouter encore un élément : s'il faut rajouter les aspects chimiques et sanitaires en plus des aspects énergétiques (CO2 & co) dans la note environnementale, on se heurte à de  nombreux écueils. Outre la longueur et la complexité exacerbées des listes obtenues (même si un système de code comme les fameux "E" pourrait être intéressant), il y a notamment le problème du secret industriel (de nombreuses "recettes" ne sont pas divulguées, qu'il s'agisse de produits alimentaires ou non) et là encore de l'évaluation (on ignore tout des effets sanitaires des milliers de composés que nous utilisons et dispersons joyeusement chaque jour, et il n'est même pas sûr qu'on en sache suffisamment un jour...).

Si ces étiquettes n'existent pas encore, c'est certes en raison de l'incurie du personnel politique et de sa soumission aux lobbies, mais c'est aussi, plus profondément, en raison de la complexité et même de la faisabilité de cette évaluation... Des gens y pensent déjà depuis un certain temps, mais si ce n'est pas encore au point ce n'est pas anodin...

Commentaires

  • Je m'aperçois avec horreur que j'ai fait presqu'autant de coquilles que Quitterie... Ce serait gentil de les faire disparaître (-_-)'

  • @ Florent

    Quelles coquilles ?! Je n'ai rien vu.

  • Vos élèves ont de la chance :)

    dans le pénultième paragraphe :

    "on se heurte à de // nombreux écueils"

    "pourrait être intéressant//"

  • Donc Yakapas !!

  • Comme souvent Florent apporte de bonnes remarques.
    Je compléterai son propos en revenant sur les points suivants :
    Contrairement à toi L'Hérétique, je pense qu'il faut dès le début raisonner en européen. En voici quelques raisons ?
    - l'Europe est un grand marché sans barrières douanières
    - Une certification uniforme serait plus facile à mettre en œuvre (sans occulter l'aspect d'instauration de normes a minima que Florent redoute),
    - Une agence européenne de certification offrirait une surface suffisante pour résister aux pressions des lobbies. Par ailleurs, les coûts de certification seraient de facto mutualisés
    - Le niveau européen offre en outre l'avantage d'écarter toute suspicion de protectionnisme étatique puisqu'il s'agit de sensibiliser les citoyens européens à consommer de manière éclairée et reponsable.
    - Une harmonisation sur la base de critères commun à tous met toutes les entreprises sur un même pied d'égalité.

    A quoi pourrait ressembler ces visuels ?
    La notation doit, à mon avis, être limitée à 5 classes (A, B, C, D, E) pour ne pas noyer les consommateurs. Elle offre l'avantage de reprendre l'esprit de la classification qui existe déjà par exemple pour les appareils électroménagers que les consommateurs ont intégré.
    Idéalement j'imagine assez bien des cercles (rouge ou vert) au centre cernés par un liseré bleu parsemé par les douze étoiles. La lettre en blanc serait apparente dans le cercle central. Les étoiles européennes offriraient en outre aux citoyens un remarquable exemple de ce que peut leur apporter concrètement l'Union.

    Ceci dit, je reviens sur la juste remarque d'Aurélien sur le fil précédent :
    "Une question cependant: sur quels critères les pastilles ou les notes seraient elles accordées? Le simple respect de la loi ?"
    Comment déterminer en effet les critères à faire entrer en ligne de compte ?
    Comme Florent l'a parfaitement démontré, il y a une réelle difficulté pour définir des critères pertinents et qui soient reconnus par tous.
    Voici l'état de quelques questions que ce point peut soulèver.
    Le Grenelle avait avancé l'idée de prendre en compte le "bilan carbone" des produits qui arrivent sur nos marchés.
    Mais comment noter par exemple une tomate produite sous serre dans la province d'Almeria qui est vendue en bout de chaine dans un magasin de Paris. Cette tomate pourrait avoir été débarquée sur le port de Rotterdam et avoir été transportée par camion réfrigéré ? Si on ajoute que le bateau navigue sous pavillon de complaisance avec des personnels philippins, cela risque d'être vraiment difficile de s'y retrouver !!!

    Si nous raisonnons à l'échelle de l'Union européenne, il serait difficile d'affecter un coefficient transport infra communautaire. Car notre tomate espagnole peut être vendue aussi bien à Paris qu'à Dublin. Un produit extra communautaire, une tomate chilienne serait plus facilement affectée d'un "malus".
    Mais se pose alors le problème des produits provenant des territoires européens qui sont des confettis d'Europe répartis dans le monde. Une banane antillaise doit-elle être "notée" comme une banane produite dans une république d'Amérique centrale ? OUI bien évidemment, si on on s'en tient à la pastille verte. La différence en l'occurrence serait visible dans la pastille sociale rouge.

    Pour la pastille verte, j'estime qu'un critère devrait absolument être pris en compte. Il s'agit de tout ce qui concerne le conditionnement.
    Cet aspect, en théorie, est facile à déterminer et à quantifier :
    - Quels sont les coûts de production de l'emballage ?
    - Quels en sont les composants et d'où viennent-ils ?
    - Quels sont les coûts de recyclage théorique des matériaux composant l'emballage ?
    => S'il s'agit d'un produit non consommable, on pourrait dès sa fabrication en estimer le coût de recyclage (dans l'idéal à 100%).
    Cette échelle de coût de production et de recyclage des emballages peut être très facilement transposée par la suite dans la Grille A, B, C, D, E.

    S'agissant des critères qui seraient pris en compte pour attribuer une note sociale. C'est très difficile à imaginer.
    Au niveau de l'Union, il n'y a pas d'harmonisation des règles sociales qui sont donc différentes d'un état à un autre.
    Quels critères objectifs retenir ?
    Ci-après, je propose une liste indicative :
    - Pour une entreprise donnée, établir un salaire moyen des employés, hors encadrement. Ce salaire serait comparé à un salaire moyen européen des employés de cette branche d'activité. Se poserait alors la question de définir ou pas les bases d'un SMIC européen.
    - A l'intérieur de chaque entreprise établir l'échelle de rémunération. Quel est le rapport de salaires entre l'ouvrier en production et le dirigeant de l'entreprise ? Quel ratio est socialement juste (1 à 5, 1 à 10) ?
    - Quelle est la structure du capital de l'entreprise, il y a-t-il une part d'actionnariat-salarié ?
    - Quel est le taux de formation appliqué aux employés ?
    - Il y aurait-il une différence des salaires entre hommes et femmes à travail et niveau de responsabilités identiques ?
    - Quel est le taux d'emploi réel de travailleur handicapés ?
    - L'entreprise contribue-t-elle à financer une partie des complémentaires santé de ses employés ?
    - Il y a-t-il des formes d'intéressement aux résultats de l'entreprise (Stock options, primes...) ?
    - Quel est le taux d'arrêts de travail (conflits sociaux, arrêts maladie)
    - Quel est le taux d'accidents de travail ?
    Pour les entreprises hors Union européenne, je le reconnais, c'est réellement la jungle et terra incognita !!!

    Après réflexion, je pense qu'il serait bon dans un premier temps de proposer cette forme de labellisation à des entreprises européennes sur la base du volontariat (démarche de type IGP). Cet effort de transparence devrait donc en toute logique être soutenu par des campagnes d'information des consommateurs les incitant à privilégier dans leurs actes d'achat les entreprises s'étant engagées dans cette démarche.

  • @ Thierry

    Avec les éléments que tu viens d'apporter, j'ai mon prochain billet :-)
    Tu seras publié dès demain, à l'aube :-)

  • @ L'Hérétique
    No problem, si ça fait avancer le buzz :-)
    Même demande que Florent relative à quelques coquilles !
    J'en vois trois :
    - "manière éclairée et reponsable" (avec un "s" c'est mieux)
    - "quelques questions que ce point peut soulèver" (accent à zapper !)
    - travailleur handicapés (avec un "s" c'est là-aussi mieux)

  • Je me suis trompée de billet. Bravo pour vos réflexions, et la méthode pour rebondir sur les réflexions les uns des autres.
    de qui, de quoi avez-vous besoin pour continuer ? J'ai la chance d'avoir quelques contacts, vous aussi sûrement. Pourrions-nous éventuellement échanger deux trois idées pas de fond mais d'orga par mail ? Ca n'empêche pas de continuer sur le fond ici et même il faut, mais voir quelles ressources pourraient nous faire progresser. Je suis à votre dispo, l'Hérétique tu as mon mail et ceux des internautes intéressés,
    Bonne soirée !

  • @Quitterie,

    Bonne chance, car si cela fonctionne comme pour le dossier Abeilles, à mon avis, vous n'aurez aucune retombée positive, mais beaucoup de sottises...

  • @ Martine

    si c'est tout ce que vous avez à dire personne ne vous oblige à poster un commentaire...
    La publication d'âneries ne fait pas partie de la charte éthique de ce blog...

  • Allons, l'hérétique, dois-je intervenir pour ré-ouvrir les vieux dossiers?

  • @ martine

    Je me contrefiche de vos histoires de vieux dossiers. Je ne sais même pas de quoi vous parlez, en revanche, je vais finir par filtrer votre IP une bonne fois pour toutes.
    Premier et dernier avertissement.

  • Scary...! :)

  • Bonjour Quitterie

    Je pense qu'il faudrait d'abord générer un buzz, comme nous l'avions fait pour les abeilles, puis écrire à nos élus. Thierry pense qu'il faut s'adresser d'abord aux élus européens, pour ma part, je préfère la proximité.
    Thierry m'a écrit que le Grenelle ne mentionne que le seul coût Carbone du conditionnement. Cela ne me paraît pas suffisant, à titre personnel, dès lors qu'il ne s'agit que d'information.

    Il faudrait voir déjà quels élus se sont intéressés à cette question. Certainement NKM, sans doute Ségolène Royal et Corine Lepage (ex-ministres de l'environnement) et puis bien sûr des Verts. Toutefois, je préférerais interpeler en priorité nos élus.

    Je n'ai pas encore eu le temps de faire la recherche sur la base de données de l'assemblée et du sénat.

  • Pour les pastilles de couleur

    Euh... une idée comme ça, pensez aussi aux daltoniens, aux non-voyants...

  • @ Passage

    Il suffit d'ajouter la forme à la couleur.

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