Le président du PRG, Jean-Michel Baylet a demandé à rencontrer celui du MoDem, François Bayrou afin de discuter d'une éventuelle alliance avec le MoDem pour les Européennes.
J'avoue, que de prime abord, je ne suis pas très enthousiaste : il suffit de voir l'accueil que nous réservent, à nous autres démocrates, les jeunes radicaux sur leurs blogs pour mesurer l'océan qui nous sépare. Une phraséologie souvent gauchiste, post-marxiste, et pour eux, on est d'authentiques droitiers...
Plus prosaïquement, je n'oublie pas qu'une moitié du PRG au moins a appelé à voter contre le TCE en 2005. Ce même parti a présenté Tapie comme tête de liste en 1994, et du coup, j'aimerais savoir s'il est toujours membre de ce parti.
En outre, à peu près partout à de rares exceptions près, le PRG est totalement inféodé au PS. J'ai bien compris de la déclaration de Monsieur Baylet qu'il désire des places éligibles pour les Européennes et que c'est là sa principale motivation, puisque les Socialistes n'en donnent guère aux radicaux aux élections européennnes. Mais en ce qui concerne la communauté de nos positions respectives, je suis plus que dubitatif.
Enfin, je ne sais pas trop à quel jeu joue une bonne partie du PRG avec Nicolas Sarkozy depuis quelques mois. Alors certes, le PRG est membre observateur de l'EPLR, l'une des deux composantes de l'ADLE, depuis un moment déjà, mais ce n'est pas un gage de fiabilité. Je n'oublie pas non plus que Christine Taubira, la candidate du PRG en 2002 à la Préssidence, a voté contre l'Europe en 2005.
Bref, wait and see, mais sans clarifications sérieuses, cela me paraît fort hasardeux, cette histoire-là...
Commentaires
Je partage vos réserves : dans le 77, les "déçus" du MoDem (ceux qui ont démissionné de leurs charges après avoir présenté une liste contre l'actuel président de la fédération) sont tous entrés au PRG, histoire de dire qu'ils n'avaient pas adhéré au PS. Le PRG devra d'abord s'aligner sur nos idées : ce parti qui possède 8 députés à l'Assemblée a-t-il lancé fait des signes favorables à Bayrou et aux deux autres députés MoDem ces derniers mois ? Il ne me semble pas...
@ l'Hérétique :
Le site de la "comm" du PRG a publié une note sur des listes communes aux européennes : http://www.prgcommunication.com/article-26023204.html
Faut voir ! tout dépend de ce que se diront les chefs, mais il va bien falloir qu'on s'ouvre nous aussi si on veut faire masse ! quant au TCE, même certains modem ont voté contre. Ce n'est pas parce qu'on vote contre un mauvais texte qu'on vote contre l'Europe ! Il faut pas se mettre des œillères! ne faisons pas comme le PS ni comme l'extrême gauche... pas de sectarisme, nous sommes ouverts !
Le Modem ou plutot l'UDF n'avait pas dans ses rangs que des Pro TCE!! Nous étions aussi très partagés sur ce traité et pas mal d'entre nous ont voté NON! Ce n'est pas une raison suffisante!
Nous disons bien qu'il faut de nouveau "aimer l'Europe"..ce qui n'était plus le cas, ni dans l'electorat ni chez nous...telle qu'elle nous était(est) proposée..
Ouai.... je suis assez dubitatif concernant cette annonce de Baylet.
Tout cela ressemble fort, tant dans la forme que sur le fond, à une stratégie opportuniste de la part du PRG.
Sur la forme, drôle de façon de procéder. Baylet annonce qu'il souhaite des listes communes PRG-MoDem... et qu'il en parlera à Bayrou. Le minimum de politesse aurait été de commencer par rencontrer le MoDem avant de communiquer à la presse.
Sur le fond, expliquer qu'ils veulent s'allier au Modem pour les Européennes "parce que comme ça on aura des élus", mais qu'ils veulent continuer a s'allier avec le PS lors des autres élections, ça fait pas très sérieux ! Baylet semble rechercher un point d'équilibre entre ceux qui au sein de sa formation privilégient une alliance traditionnelle PRG-PS, et ceux qui sont tentés par le regroupement des radicaux...de l'UMP.
Par contre, ce que je ne vois pas du tout, c'est l'intérêt qu'aurait le MoDem à une telle alliance. Cela brouillerait son message, sans apporter aucun bénéfice...et en "perdant" des élus potentiels étiquettés MoDem à Bruxelles. Aucun avantage donc. Donc laissons Baylet essayer de faire pression sur le PS pour obtenir des places, mais laissons le se démerder seul !
@ L'hérétique
Si mon souvenir est bon, je crois que Tapie a été exclu du PRG lorsqu'il a appelé à voter Sarkozy. Ca c'est le coté comique de l'histoire : voir le PRG dont la figure emblématique était Tapie appeler à faire alliance avec Bayrou a quelque chose de jubilatoire !
Cela rejoint la problématique évoqué par ton billet « un groupe centriste et radical au Sénat » et par les commentaires qui y ont été apportés.
Le MoDem a vocation à s'ouvrir à d'autres sensibilités qu'elles soient de Droite ou de Gauche mais sans vendre son âme au Diable et de ce point de vue, il faut savoir être sélectif.
L’excellent commentaire de Marie sur ce précédent billet peut tout à fait être repris pour celui-ci : "Nous devons construire un projet alternatif et le proposer à tous, ensuite nous accepterons autour de ce projet tous ceux qui voudront venir avec nous le défendre".
Une des forces du MoDem c’est qu’il rassemble des sensibilités plus de Gauche et d’autres plus de Droite. Alors attention, de ne pas tomber dans le travers dénoncé par François Bayrou consistant à ne savoir regarder qu’à sa Gauche ou qu’à sa Droite !
Pourquoi pas des Radicaux de gauche ou des Socialistes et pourquoi pas des radicaux de "Droite" ou des Nouveaux centre ou d’une manière générale des gens de Gauche ou des gens de Droite à partir du moment où ils rejoignent les listes MoDem sur la base de convictions communes et non pas uniquement par calcul électoraliste. Faisons confiance en François Bayrou pour faire ces choix (s’il a la chance de pouvoir en faire).
Comme pour n’importe quel parti, on ne peut pas mettre tous les Radicaux de Gauche dans le même sac, tous les PRG ne sont pas marxistes, loin de là, entre un Tapie (qui n’appartient plus aux RDG) et une Taubira, il y a un monde et ma préférence va nettement à la seconde même si je ne suis pas d’accord avec son vote sur le TCE. Le même raisonnement peut être tenu avec les Socialistes, que de différences entre un Rocard et un Emmanuelli ou entre une Royal et un Hamon !
Je ne pense pas qu’il faille s’engager dans une alliance, qu’elle que soit sa forme, avec un Parti mais plutôt avec des membres de ce Parti qui se retrouveraient dans le message porté par le MoDem sur l'Europe (si on ne considère que les élections européennes).
Mirabelle à raison il faut savoir s’ouvrir…mais pas uniquement d’un coté !
@Nicolas007bis
"tous les PRG ne sont pas marxistes"
Euh... Faut réviser vos classiques. Radical de Gauche ne veut pas dire extrême gauche. Je pense que la plupart des gens ici parlent du terme radical sans connaître le sens historique du terme. De plus, il est vrai que s'allier au MoDem qui est un parti avec des restes de Démocratie chrétienne, pour un Radical ça le fait pas. Les uns se proclament laïcs alors que tout le monde le sait, la définition ne définit pas les actes, alors que les seconds se proclament laïcs et leurs actes définissent vraiment leur définition...
Entre un des "plus vieux" parti de France et un des plus "récent" des partis, il faut savoir ce que le MoDem veut. Ils ne sont ni à gauche, ni à droite, ni au centre, mais Bayrou a été ministre sous les gouvernements majoritaires de droite et jamais de gauche. Devons-nous rappeler que des anciens de l'UDF, et même du PS sont partis au Gvt UMP actuel alors qu'aucun PRG n'y est?
@Nicolas007
Le modem est notamment dans l'opposition
résolue au pouvoir, (sans toutefois critiquer pour le plaisir ce qu'il trouverait positif)
Il ne peut donc faire accord qu'avec des gens de droite ou de gauche qui sont d'accord sur ce point (et dans ce cas
il me semble à priori ouvert).
Tout cela est bien clair dans l'esprit de
Francois Bayrou et ses proches politiques
et je pense pour une grande majorité d'adhérents.
Je crois que c'est une question de conviction sur les valeurs de Sarkosy qui favorisent ses amis trés proches hommes
d'affaires, qui concentre maintenant de
manière plus qu'étouffante les médias,
qui n'est pas attaché la Culture Francaise etc ...
D'autre part tout le monde sait bien que
Sarkosy n'a aucun scupule à répéter
à l'envie " Bayrou est mort, Ségolène est
fichue" et donc se rapprocher du pouvoir
concentré dans les mains de quelqu'un qui a cette mentalité est pour le moins original.
Il est clair d'ailleurs que tout rapprochement du Modem avec le Sarkosysme
est du masochisme pur et simple on se
demande ce qu'il aurait à y gagner,
des individualités peu scrupuleuse y gagneraient peut-être.
En effet le Modem prône une Société Trés Différente du pouvoir, avoir l'air de l'aider dans son projet même partiellement et sa raison d'être n'existe plus.
Baylet et son parti n'ayant pas été toujours très clair sur ses convictions (vote sur les institutions) on voit
mal un accord "en bloc".
Mais ne pourrait-on pas se pencher sur
les Vrais Chiffres de l'Economie Francaise
(à chercher par soi-même) en comparaison
d'autres pays européens, l'Allemagne
par exemple, réfléchir aux conséquences
inconnues et qui font froid dans le dos
de la concentration des médias dans les mains d'une seule personne(que l'on peut
penser peu scrupuleuse) et avoir une pensée
pour le manque incroyable de souci éducatif du pouvoir pour les jeunes, culturel pour les autres,
pour comprendre et admettre qu'il est salvateur pour les Citoyens Francais,
je ne parle pas évidemment des intérêt égoistes à courte vue liés souvent à des relations et situations privilégiées,
de ne pas faire de concessions pour favoriser l'espoir de la réalisation
de quelque chose de plus râgoutant
que ce que nous risquons de vivre en
France ?
@F14
En fait on est d'accord, loin de moi l'idée d'amalgamer les radicaux avec l'extrême Gauche ! Lorsque je dis "tous les PRG ne sont pas marxistes" c'est pour rebondir sur le billet de L'Hérésie qui parle de "phraséologie souvent gauchiste, post-marxiste..." ...pour ma part évidemment je considère les RDG plutôt comme des républicains laïcards à tendance sociale que comme des post-marxistes.
Par contre je ne suis pas certain qu'ils y ait encore beaucoup de vrais "radicaux" bien laïcs ni de vrais "démocrates chrétiens" bien chrétiens !
Il me semble que ce type d'antagonisme est un peu passé de mode et que les 2 tendances, si elles voulaient bien laisser de côté quelques à priori désuets, pourraient se retrouver sur un certain nombre de thèmes !
Les fous et les amours, bougez-vous! Car sans vous je ne suis rien, je ne peux rien...
http://www.journalisme.com/content/view/510/148/
Il y a un capital symbolique à récupérer. Si nous faisons des listes communes avec le PRG, ce serait une preuve de notre capacité à gauche. De plus, le parti radical de gauche constitue historiquement un parti centriste.
Alors, pourquoi pas ?
@ tous
Pour l'instant, je trouve un éventuel ralliement des radicaux de gauche opportuniste. Si vraiment ils veulent constituer une nouvelle force, qu'ils nous le prouvent : ils ont un groupe à l'assemblée, un autre au Sénat, et ils pourraient très bien s'allier avec nous aux Régionales.
Je maintiens que pour l'instant, c'est surtout une histoire de sièges. Je ne vois pas ce que nous ferions dans une telle galère.
Je suis perplexe vis à vis de la proposition de Baylet. Telle qu'elle est vendue par la presse il semblerait qu'il quémande des députés au MoDem qui, c'est notoire, en a pléthore, en échange de pas grande chose (combien d'électeurs le PRG ?). La ficelle me paraît tellement grosse que je doute de l'exactitude des propos reportés.
Je partage l'avis de l'Hérétique, si leur démarche est authentiquement politique, ils ont le moyen de le montrer.
D'ailleurs, ils pourraient adhérer aux MoDem comme l'ont fait l'udf et cap21 ... bon d'accord, j'arrête le bisounors
Comme quoi il suffit parfois de demander :-)
http://modem-colombes.over-blog.com/article-26032569.html
Au Sénat, selon l'AFP, les radicaux et les centristes envisagent de rapprocher leurs groupes, afin de peser davantage dans une Haute Assemblée où l'UMP n'a plus la majorité à elle seule.
29 sénateurs siègent dans le groupe Union Centriste (UC), présidé par Michel Mercier, un fidèle de la majorité présidentielle, et où cohabitent Nouveau Centre, MoDem et, autour de l'ancien ministre Jean Arthuis, nostalgiques de l'UDF.
Le groupe RDSE (Rassemblement Démocratique et Social Européen) est composé de 17 sénateurs issus majoritairement du PRG.
Il rassemble des personnalités aussi diverses que Jean-Pierre Chevènement (MRC), Michel Charasse, figure de la "Mitterrandie" ou Aymeri de Montesquiou (Parti radical, associé à l'UMP).
"Avec le président Mercier, nous avons réfléchi à ce que pourrait être un jour l'architecture d'un grand groupe basé sur la philosophie du RDSE, avec des principes fondateurs républicains, laïcs, de dialogue, sans sectarisme", a déclaré à l'AFP le chef de file des radicaux, Yvon Collin.
Car "la politique, ce n'est pas de se cantonner dans sa bulle", a-t-il souligné, observant les votes "souvent critiques" de l'UC, située à côté des radicaux dans l'hémicycle.
La majorité du groupe RDSE avait pour sa part voté en juillet le projet de réforme des institutions.
"Nous pourrions peut-être un jour constituer un groupe charnière, qui pourrait peser de tout son poids dans une assemblée qui se bipolarise un petit peu", a souligné M. Collin. "L'avenir nous dira si un tel groupe est faisable".
"Le projet en est encore à ses prémices", souligne également l'entourage de Michel Mercier. Mais "si on veut éviter le bi-partisme UMP-PS, il faut que les groupes du centre de l'échiquier, qui ont des choses en commun, se rapprochent".
Au sein des deux groupes, le projet a ses partisans, mais les sénateurs Nouveau Centre sont réticents.
"On est déjà avec le MoDem qui vote en gauche, on ne va pas en plus ajouter les radicaux!", dit l'un d'eux. "Ce n'est pas d'actualité", affirme-t-il, repoussant toute perspective de rapprochement aux sénatoriales de 2011.
La sénatrice MoDem Jacqueline Gourault fait en revanche remarquer qu'un tel projet cadre bien avec la démarche de François Bayrou, qui "a toujours eu dans l'idée de construire un rassemblement, avec un centre indépendant". "Dans nos deux groupes, on a la liberté de vote, et nos positionnements politiques ne sont pas si éloignés que ça", argumente-t-elle.
Jean Arthuis se dit "prêt à étudier" cette perspective. Atteindre la taille critique "peut être un moyen de porter plus efficacement nos idées", estime-t-il, bien qu'ayant "quelques interrogations".
"Notre engagement européen est très affirmé. C'est différent au RDSE", souligne le sénateur de Mayenne.
Au RDSE, le valoisien Aymeri de Montesquiou, vice-président du groupe, ne voit "pas de raison d'attendre" pour réaliser ce projet.
"Beaucoup de maires divers-droite et divers-gauche (NDLR: comptant parmi les "grands électeurs" des sénateurs) "ne se retrouvent ni dans l'UMP ni dans le PS", remarque-t-il. Pour lui, le projet "s'intègre bien dans l'esprit du Sénat, qui est beaucoup moins manichéen que l'Assemblée nationale".
"Je ne serai jamais centriste mais j'adhérerai à un groupe républicain. Je ne veux aller ni à l'église, ni à la synagogue, ni à la mosquée", lance M. Charasse
(c) AFP
et souvenons nous des mots prononcés par Baylet en clôture des universités d'été du PRG à Ramatuelle....
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Et j’ai indiqué à François Hollande, encore premier secrétaire socialiste, que la position des radicaux était parfaitement claire, que nous avions une histoire commune avec le PS, que nous n’étions pas tentés par une quelconque dérive droitière, que, tout compté, il y avait plus de socialistes que de radicaux au gouvernement de M. Sarkozy, mais que notre proximité ancienne et nos combats passés n’étaient pas une obligation pour l’avenir si les socialistes ne se décidaient pas à rééquilibrer un partenariat que nous ne regardons pas, pour notre part, comme une fatalité.
En pensant au élections européennes prochaines, avec en mémoire le dédain qu’on nous avait opposé en 2004, je lui ai confirmé que nous envisagions toujours de faire aventure commune avec son parti mais que, si nous ne trouvions pas notre compte dans une alliance rééquilibrée, nul n’aurait le droit de nous empêcher d’être présents, d’une façon ou d’une autre, dans ce scrutin où nous avons à porter le message singulier du fédéralisme européen. Je crois que mon propos a été bien compris.
Il a été tenu tout récemment en marge d’un sommet de la gauche. Je rassure donc ceux qui ne nous situeraient pas exactement ou qui feignent de ne pas voir où nous sommes. Nous sommes à gauche. La gauche va se réunir encore et nous participerons à ces réunions au moins chaque fois que les partis de gauche voudront sincèrement et raisonnablement parler des intérêts du pays, d’une mobilisation efficace contre la politique d’une droite décomplexée, et des modalités de notre rassemblement à un terme visible et selon des procédures équitables.
http://www.planeteradicale.org/asp/contenu.asp?rub=223