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sarkozy - Page 6

  • Finalement, Sarkozy est plutôt libéral avec la presse...

    Tiens, en parlant de Hongrie, j'ai songé, en relayant l'appel de Marielle de Sarnez et de Nathalie Griesbeck à corriger le tir dans ce pays en matière de liberté de presse, à notre propre situation en France. C'est en fait la réaction d'Erasmus Tharnaby, (excellent dès qu'il parle des verts et de l'écologie), dans le fil du billet,  qui m'a en fait amené à me pencher sur le sujet.

    Réponse du Hongrois à la bergère : la France est un pays où le PDG des chaînes de télévision est nommé par le Président de la République (ou présumé tel), en l'occurence un président qui se conduit en chef de parti, l'UMP, l'Union pour la Majorité PRESIDENTIELLE. Il est toujours temps de déménager en Hongrie pour retrouver un peu de liberté...

    D'une certaine manière, c'est un peu un paradoxe de la part de Sarkozy : d'un côté, comme l'a écrit Bayrou, c'est en effet l'homme d'un clan, de l'autre, rarement un président français en a pris à ce point plein dans la gueule. Chirac, peut-être, parfois, et encore. Quand je parcours la Toile, il n'y a pas un blogue pour prendre sa défense sauf ceux des députés et des sénateurs UMP, et encore. Côté presse, seul le Figaro lui passe la brosse à reluire. Tous les autres journaux de droite ne lui font pas de quartier : ni le Point, ni Valeurs Actuelles, qui n'hésitent pas à le plomber quand ils ne sont pas contents. 

    La presse électronique, à 100% de gauche, a largement mordu la main qui lui a donné à manger : c'est Sarkozy qui a fait voter le principe d'aides financières à la presse électronique au titre des nouvelles technologies : Slate, Rue89, Backchich, Mediapart, ils en ont tous profité, et ils ne se sont pourtant pas privés de laminer le Sarko autant qu'ils l'ont pu. 

    Dans les émissions télévisées (même si je ne regarde pas souvent la télévision) j'observe qu'il s'est régulièrement fait allumer, y compris sur les chaînes détenues par ses potes. 

    Alors après, on peut toujours pleurnicher sur les lois Hadopi, Loppsi et consorts, en matière de liberté de la presse, franchement, dans ce pays, on peut dire à peu près ce que l'on veut. En fait, pas tout à fait : on en devient empêche quand on dérange un réseau de pouvoir. Mais cela, on ne peut en tenir Sarkozy pour le seul comptable, et certains de ces réseaux lui sont étrangers, même si, in fine, je suis à peu près convaincu que les différents réseaux savent composer quand il s'agit de défendre des intérêts communs bien compris.

    Le classement de RSF positionnait la France à la 44ème place en raison de propos prétendument menaçants de Nicolas Sarkozy. Il faut arrêter un peu : dès qu'il l'ouvre un peu fort, tout le monde rigole ! Et puis franchement, j'ai un peu de mal à prendre au sérieux un classement qui place le Mali à la 26ème place. Ou encore l'Afrique du Sud devant l'Espagne. Il faut être un peu sérieux si l'on veut être crédible. J'ai regardé en fait les barèmes de RSF : torturer ou emprisonner un journaliste, ça coûte deux points à un pays. Censurer trois journaux dans tout le pays, 6 points. Les pressions pour ne pas couvrir tel ou tel évènement coûtent aussi beaucoup de points, sans distinction du sujet et des causes. En tout cas, bien plus que le fait de torturer, kidnapper, détenir illégalement des journalistes (2 points chaque). Il faut être un minimum sérieux...

    Bref, Sarkozy a bien des travers, mais il ne me paraît pas avoir contrôlé la presse plus que ces prédécesseurs : plutôt moins, au final, que certains d'entre eux que l'on célèbre aujourd'hui, qui plaçaient sur écoute un certain nombre de journalistes...

    Globalement, le classement de RSF me paraît correct, mais, concernant les démocraties, je me demande parfois s'il ne cède pas à certains partis pris un tantinet convenus...

     

  • Nicolas Sarkozy, Jacqueline de Romilly et les lettres anciennes

    Ce n'est pas mon genre d'instrumentaliser un décès, surtout de quelqu'un pour qui j'avais beaucoup d'estime. Mais il ne faut pas non plus me chercher : Nicolas Sarkozy salue donc la mémoire de l'helléniste exceptionnelle que fut Jacqueline de Romilly. Il y a eu un communiqué de l'Élysée, je le cite : 

    les langues et les 'humanités' sont indispensables à l’être humain car elles lui permettent de penser, de peser avec discernement les termes et les idées, d’éviter le piège des dogmes qui conduisent au fanatisme". Jacqueline de Romilly, en s'éteignant, confie l’exigence de veiller au maintien d’un enseignement littéraire de qualité.

    Devinez qui disait ceci en 2007 : 

    Vous avez le droit de faire de la littérature ancienne, mais le contribuable n'a pas forcément à payer vos études de littérature ancienne si au bout il y a 1000 étudiants pour deux places. Les universités auront davantage d'argent pour créer des filières dans l'informatique, dans les mathématiques, dans les sciences économiques. Le plaisir de la connaissance est formidable mais l'Etat doit se préoccuper d'abord de la réussite professionnelle des jeunes

    Il faut arrêter de prendre vos concitoyens pour des c..., Nicolas Sarkozy.

    Je ne voudrais pas être en reste avec le Parti Socialiste qui a tout fait, quand il était au pouvoir, notamment avec sa courroie de transmission, la FCPE, et Claude Allègre, pour éradiquer le grec et le latin de l'enseignement. Alors voir les Socialistes se joindre aux hommages, ça fait ricaner.

    Sans faire de politique, il n'y en a qu'un  de crédible, dans ce panier de crabes, c'est Bayrou. C'est le seul qui affirmait dans son programme, en 2007, la nécessité de redonner au grec et au latin, disciplines d'excellence s'il en est, la place qui leur revenait. Également le seul, comme ministre, à avoir tenté de relancer ces disciplines par des mesures actives. Et le fait d'être un agrégé de lettres classiques n'y est pour rien ; Xavier Darcos en est un également, mais on ne peut pas dire que son passage à l'Éducation Nationale, tant comme secrétaire à l'époque de Ferry que comme Ministre aient marqué une renaissance des lettres et des humanités.

    Il ne s'agit pas d'être partisan, et je ne dis pas ce que j'écris par militantisme, mais parce qu'il y' a des limites au cynisme, et que cela fait aussi du bien de rétablir la vérité...

  • Ces abrutis qui imaginent Bayrou s'allier avec Sarkozy...

    On en trouve de plus en plus sur la toile : des discours, des commentaires ou carrément des billets d'individus qui expliquent doctement que Bayrou rencontre Sarkozy en catimini pour négocier un maroquin.

    Faites fonctionner plus que deux nano-secondes vos deux neurones, tas de crétins congénitaux : il ne devrait pas vous échapper, si vous aviez autre chose que du papier mâché à la place de la cervelle, que Bayrou a eu plus que largement l'occasion d'exercer la fonction de premier ministre puisque Ségolène Royal la lui a proposée en 2007 et que Nicolas Sarkozy a souhaité à plusieurs reprises faire alliance avec son plus vif opposant.

    Et qu'a répondu Bayrou à chaque fois ? Non, tas de demeurés. Ce n'est pas compliqué à comprendre. Alors faire des plans sur la comète sur de prétendus calculs de Bayrou pour intégrer une équipe ministérielle confine à la débilité aussi profonde qu'incurable.

    Bayrou est indépendant et modéré : ce qu'il a à dire, il le dit, et il ne refuse de rencontrer personne, c'est tout. Nicolas Sarkozy le consulte : tant mieux ! Puisse-t-il enfin l'écouter, même si j'avoue avoir assez peu d'espoir en la matière.

    Tsss tsss, désolé les gars, mais pour l'instant, c'est sans espoir, la greffe de cerveau n'est pas encore techniquement possible.

  • Le triumvirat Sarkozy-Delanoë-Borloo à l'assaut des Serres...

    Je dois faire un mea culpa : j'ai écrit récemment que Bertrand Delanoë s'apprêtait à saccager les Serres d'Auteuil. En fait, il n'est pas seul : il y a d'autres vandales avec lui.

    Jean-François Martins, conseiller démocrate de la Ville de Paris, me fait observer, dans un récent échange de mail, que Jean-Louis Borloo a forcément donné son accord à ce forfait, puisqu'il est Ministre du Développement Durable. Oui, oui, le gars qui se vante du Grenelle de l'environnement, c'est le même qui fout en l'air un espace vert à Paris, alors qu'il y en a si peu...

    Mais avec la précieuse Tribune de l'Art, toujours bien documentée, j'ai eu le fin mot de l'histoire. Il y a un deal entre Sarkozy et Delanoë. Le 9 juin dernier, un accord tacite a été conclu : silence radio de Delanoë sur le Grand Paris, et en échange, fermeture de clapet de son camp de la part de Sarkozy sur les Serres d'Auteuil. Voilà qui explique l'étrange silence de Claude Goasguen sur le sujet, pourtant hostile au projet. Claude Goasguen est député UMP du 16ème nord, rappelons-le. Faites une recherche sur son blog à partir du moteur de recherche interne qu'il affiche sur sa page et tapez "Serres d'Auteuil". Surprise, aucun résultat...! Bon, essayons l'autre député UMP de la circonscription, alors, côté 16ème sud, Bernard Debré : nada, rien non plus sur son blog.

    Je ne parle 

    Bon, on me connaît ici, j'aime bien traquer l'info qui se planque. Or, dans un petit entre-filet du Parisien du 13 juin, je lis ceci : 

    Le Maire du XVIe, Claude Goasguen (UMP) estime être “favorable au projet qui a été présenté, à l’exception de ce qui concerne le Stade Hébert, endroit de sport de proximité pour les scolaires”.

    Gens du 16ème, pas la peine de chercher du côté de l'UMP, il y a des consignes, et, la consigne, c'est la consigne...

    Le PS, les Radicaux, le PC ? Serres d'Auteuil ? Connaissent pas, les Serres d'Auteuil. Jamais entendu parler. Bon, de la langue de bois en bonne et due forme...

    Où se tourner, alors ? Les Verts sont évidemment furieux, et on les comprend. La préservation des espaces verts à Paris, c'est leur bon côté. Maintenant, j'attends de voir : à Paris, les Verts sont des champions de l'activisme en paroles. Je ne les pas vus se bouger des masses sur le terrain pour faire front.

    Côté MoDem, Jean-François Martins est dans l'expectative, mais Béatrice Lecouturier, élue locale du MoDem est nettement plus critique. Elle n'admet pas de voir les Serres d'Auteuil disparaître ou être réduites d'une quelconque manière. Il faut dire que le plan du projet est édifiant...

    C'est pourtant bien l'issue finale et probable du projet. Comme l'écrit Didier Ryknerla conséquence de ce projet est simple : la mort programmée des serres d’Auteuil. Outre que celles-ci ne pourront plus fonctionner normalement, privées d’une grande partie de leurs plantes et des locaux indispensables pour que les jardiniers exercent leur travail, on imagine le résultat de la fréquentation par plus de 7 000 personnes simultanément sur ce lieu extrêmement fragile. Il s’agit d’un jardin précieux qui n’est pas dimensionné pour accueillir une telle foule, et encore moins des gens qui ne sont évidemment pas là pour admirer les plantes. On se demande par ailleurs ce que deviendra la chaufferie qui alimente en eau chaude les serres et qui est classée Seveso. Elle devra probablement être détruite pour construire le terrain de tennis. A terme, il est évident que les serres seront définitivement annexées par Roland-Garros et la Fédération Française de Tennis.

    Je ne saurais qu'insister davantage en recommandant d'être les plus nombreux possibles à signer la pétition en ligne.

  • Une idée de provocation à propos des Roms et de Sarko

    Tiens, encore un coup qui est fort du collier : Sarkozy doit se rendre à Montillot dans l'Yonne, dans le cadre d'une réflexion sur l'attractivité des territoires ruraux. Pas de pot, en ce moment, une association y donne un spectacle avec des roulottes dont le nom répond au doux titre de "l'épopée tzigane". Je vous le donne dans le mille, la gendarmerie locale s'est empressée de faire dégager les trois roulottes du spectacle : 

    - la première parce qu'elle avait une roue cassée

    - la seconde pour des questions de sécurité (ah, lesquelles ?)

    - la troisième, tenez-vous bien, amis lecteurs, pour des questions d'esthétisme.

    Trop fort, la troisième, on ne me l'avait jamais faite celle-là.

    Je rêve, là : imaginez que vous partiez faire un petit séjour en Vendée, avec votre petite famille dans une riante petite roulotte, histoire de vivre à la tzigane (à la Rome, pardon) ; imaginez que vous croisiez quelques pandores zélés ! Tac, expulsé avec toute la famille en Roumanie ou en Bulgarie.

    Mieux, vous vous faites construire une maison et habitez dans un mobile-home ou une roulotte en attendant ; Sarko passe dans la région ? Paf, les gars, expulsés dans les Carpates voir si Sarko y est.

    Les roulottes, d'un point de vue légal, sont considérées comme des caravanes. Le propriétaire d’une roulotte doit avoir l’autorisation de stationnement du maire pour installer sa roulotte sur son terrain (article A443-3 du code de l’urbanisme).

    Bon, il ne me reste plus qu'à en louer une et à solliciter une autorisation de notre bon maire, Bertrand Delanoë : je voudrais séjourner quelque temps sur le trottoir qui se trouve en face d'un grand bâtiment genre palace, dans la rue ci-contre...

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  • L'Europe, enjeu de la présidentielle de 2012 ?

    Quel coup de pot de Sarko ! Voilà qu'une commissaire européenne, Viviane Reding, vient à point nommé le secourir au moment où il est mal en point dans l'opinion. La divine surprise !

    S'il l'a fait exprès, alors c'est vraiment un artiste de la manoeuvre. L'Europe n'a pas bonne presse dans l'opinion, et elle ne risque pas de redorer son blason avec les interventions de Barroso et Reding. Il eût été bien plus simple de laisser Roumanie et Bulgarie régler le problème de leurs ressortissants avec la France, tout en rappelant discrètement à cette dernière qu'elle avait signé des conventions et n'était donc pas censée s'en affranchir.

    Au passage, cela va bien à Reding and co de hausser la voix après avoir laissé la question du statut des Roms pourrir tranquillement des années et des années. Viviane Reding, on ne peut pas dire que cela soit l'originalité  faite femme. Commissaire à la culture, elle m'avait surtout frappé par des initiatives frappées du coin de l'opinion commune : développer les nouvelles technologies dans l'éducation (bla bla habituel, en somme) faciliter les échanges entre les écoles, mais d'action forte en faveur d'une culture européenne, nada, rien. Les technocrates n'ont pas ce genre d'audace.

    Parce qu'ils sont nomades et pas sédentaires, les Roms auraient vocation à devenir les premiers citoyens supra-nationaux de l'histoire de l'Europe, mais, évidemment, cela suppose un volontarisme dont sont bien incapables la plupart des chefs d'État de l'Union...

    Pour Sarko,c 'est du pain béni, cette histoire. L'élection présidentielle ne se joue jamais sur les préoccupations principales des citoyens. Pour une raison très simple : côté emploi et économie, les Français renvoient dos à dos toutes les formations politiques, jugeant qu'aucune ne leur fait de propositions convaincantes. Ils se décident donc nécessairement sur les clivages les plus forts.

    Or, le camp anti-européen, en 2005, c'est 55% de la population. Une chouette magot électoral, pour un démagogue qui n'aurait peur de rien...

    On pourrait se dire que c'est gonflé pour quelqu'un qui a finalement fait passer un ersatz de traité sans vote direct du peuple. On pourrait, mais ce serait malhonnête, et c'est d'ailleurs l'argument habituel des nonistes. Sarkozy avait été très clair en prévenant lors de l'élection présidentielle qu'il ferait passer un traité simplifié par voie parlementaire. On ne peut pas lui reprocher d'avoir appliqué son programme , enfin, je veux dire, on ne peut pas l'accuser d'être malhonnête. Si certains voulaient avoir un référendum, il fallait voter pour Bayrou, puisqu'il le proposait, lui...

    L'idéal, en fait, c'est le cocktail détonnant que représente l'addition de la sécurité et de l'Europe. Que l'Europe hausse le ton contre la politique de sécurité de Nicolas Sarkozy, que celui-ci réplique vertement, et voilà l'électorat FN ravi, au grand damn de son leader...

    Il faut dire que la presse européenne a fait assaut d’imbécillité en parlant de déportation à propos des Roms. Il fallait le faire.

    C'est pourtant possible de les accueillir, les Roms, sans que cela pose particulièrement de problèmes. Un maire MoDem, Nicolas Lebas, me semble, dans les limites de son pouvoir (il ne peut délivrer de permis de travail) l'avoir amplement prouvé.

    En tout cas, si Sarkozy réussit à tenir sur ces thèmes-là jusqu'à 2012, la gauche et le centre ont du souci à se faire. 

  • Judas pousse-t-il Sarkozy dehors ?

    Souvenez-vous, il y a 5 mois environ paraissait un livre au titre éloquent : Pourquoi Nicolas Sarkozy va partir, comment nous allons l'y aider. Et l'ouvrage était signé Judas.

    Les derniers sondages sont en apparence fâcheux pour le chef de l'État, mais les sondages sont aussi souvent des miroirs aux alouettes s'ils ne sont pas étudiés de près. Oh, certes, Dominique de Villepin peut bien faire jeu égal avec Nicolas Sarkozy, et François Fillon le dépasser, mais, dans son propre camp, le plus populaire demeure Nicolas Sarkozy. Que l'on interroge l'électorat de l'UMP, et c'est lui qu'il choisit en premier. Le jour ou un outsider menacera le chef de l'État dans son propre camp, alors la droite pourra songer à une candidature alternative. Il faut bien comprendre que pour accéder à un second tour, il faut d'abord rassembler son camp...Eh non, faucon, ils ne sont pas au coude à coude, Sarkozy et Villepin. C'est la gauche qui rétablit l'équilibre, pas la droite. A l'UMP, Villepin est persona non grata.

    J'observe toutefois que les révélations se multiplient depuis quelques mois : l'effet kisskool du compagnonnage avec Judas ? Oui, effectivement on pourrait penser qu'on pousse Nicolas Sarkozy à ne pas se représenter, et que plus on pousse, plus son premier ministre en profite. Et pour cause : Nicolas Sarkozy a réussi le tour de force d'inverser le rapport de protection qui lie président et premier ministre dans notre République. C'est lui le fusible de Fillon et non l'inverse ! Résultat des courses, un sondage récent le fait apparaître comme plus populaire que Sarkozy chez les sympathisants de l'UMP !

    Seulement voilà, si Sarkozy s'efface, Fillon perd son fusible, et alors, il lui faudra bien assumer le bilan de son gouvernement. Que pourra-t-il dire d'autre aux Français ? Voilà où le bât blesse pour lui...

     

  • Comment juger le présumé braqueur de Grenoble ?

    La libération de Monsif Ghabbour a provoqué un tollé dans la police et au sein du gouvernement : cet homme est soupçonné d'avoir braqué un casino et tiré sur les forces de l'ordre.

    Chaque fois que le plat est fumant, il est très difficile de se faire un avis faute d'éléments. Le procureur assure que de très lourdes charges pèsent sur l'homme mais la magistrature répond qu'elle ne dispose pas d'éléments suffisamment probants pour trancher.

    Il faudrait en savoir plus sur les éléments qui pèsent à charge. Une analyse d'odeurs, d'après le Nouvel Obs et des témoignages, mais, en face, l'homme a un alibi et des témoins également.

    Une chose est certaine, c'est que Hortefeux et Sarkozy se moquent des Français, comme d'habitude. Pour vider les prisons, ce sont eux qui ont fait recommander que des peines de substitution soient trouvées de préférence à l'incarcération pour les peines inférieures à deux ans. Ceci explique par exemple que les auteurs d'agressions contre les policiers soient la plupart du temps libérés. A cela s'ajoutent les juges de gauche qui se prennent pour des assistantes sociales.

    Ils ont également limité sévèrement la détention provisoire.

    Ce gouvernement est comme d'habitude hypocrite : il roule des mécaniques mais organise partout l'impunité et vient en accuser les magistrats ensuite. Il réalise des économies sur le dos de la sécurité des Français, en réduisant également le nombre de fonctionnaires de police.

    L'impudence de son maître ne connaît décidément plus de limites...

  • Bayrou, le même et l'autre

    J'ai apprécié la belle réponse que Fred a faite à un sympathisant MoDem qui observait que plusieurs adhérents n'avaient pas renouvelé leur adhésion au MoDem, alléguant "le poids de leur conscience".

    Fred relève simplement une ancienne remarque d'un journaliste à propos du centriste : 

    François Bayrou est le seul homme politique qui soit le même avant et après que l'on ait allumé la caméra.

    C'est exactement ce que j'apprécie chez l'homme. Je sais que ce qu'il dit, il le fera. C'est pour cela que j'ai confiance en lui, et que, comme par hasard, il ne promet pas, lui, au moins, de raser gratis demain.

    Je songe souvent à ce général grec du sophiste Protagoras qui promet de ne pas raser une ville assiégée mais ne tient finalement pas sa promesse. Comme on le lui fait remarquer, il réplique qu'au jour de l'exécution de sa promesse, il n'est pas le même homme que la veille mais autre. Ainsi, il ne se trouve pas engagé par sa parole.

    Le même et l'autre : vieux serpent de mer de l'ontologie classique. C'est parce qu'il y a eu très tôt, en Grèce classique, des individus pour appliquer dans leur vie pratique le scepticisme absolu et cynique de plusieurs sophistes qu'un Socrate, ou d'autres philosophes comme les Éléates,  s'est levé pour les affronter.

    L'Étranger d'Élée à Thééthète

    - Ce que j’ai déjà dit : laisser là ces arguties comme inutiles, et se montrer capable de suivre et de critiquer pied à pied les assertions de celui qui prétend qu’une chose autre est la même sous quelque rapport et que la même est autre, et de le faire suivant la manière et le point de vue de cet homme, quand il explique la nature de l’un ou de l’autre. Quant à montrer n’importe comment que le même est autre et l’autre le même, que le grand est petit et le semblable dissemblable, et prendre plaisir à mettre toujours en avant ces oppositions dans ses raisonnements, cela n’est pas de la vraie critique, c’est l’ouvrage d’un novice qui vient seulement de prendre contact avec les réalités...

    Le Sophiste, Platon

    Combien puis-je parier qu'un Sarkozy viendra nous expliquer qu'il a changé, par exemple, et qu'il n'est plus le même mais un autre ? Et quelqu'un aurait confiance en la parole d'un homme qui se vanterait d'une telle chose ? Oh, il n'est sans doute pas le seul : on sait déjà que les belles promesses de la gauche ne pourront être tenues. Ségolène Royal admettait déjà en 2007 qu'elle n'avait jamais eu foi dans le programme politique qu'elle soutenait. C'est vraisemblablement le cas de la plupart des sociaux-démocrates et sociaux-libéraux du PS, mais voilà : demain est un autre jour, et c'est bien plus commode de faire semblant de l'ignorer...

  • On est vraiment dans un pays de veaux...

    Quand je pense qu'il y a près de 90% de Français pour accepter le principe d'une déchéance de nationalité, je me dis que ce pays est vraiment foutu. Bon sang, ce n'est tout de même pas compliqué de comprendre que c'est en amont qu'il faut agir. Que l'on pose des conditions strictes pour devenir Français, ça, je suis pour. Mais après, il faut assumer les décisions prises. Une fois qu'un individu est devenu Français, il est Français et point à la ligne. Cela n'empêche pas de le punir très sévèrement s'il commet des crimes très graves, mais qu'il soit puni comme un Français.

    Sarkozy est vraiment un sale type. Il n'hésite pas à utiliser les moyens les plus bas pour se remettre en selle. Ce type mérite vraiment que tout soit fait pour qu'il ne soit pas une fois de plus à la tête de mon pays.

    Tiens, je regrette d'avoir écrit qu'il était "mon président"...