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  • Les germes de la haine étoufferont la France

    C'est le coeur lourd et empli d'affliction que j'assiste au spectacle aussi désolant qu'inquiétant que donne notre pays avec les Roms. Les propos que l'on entend dans notre pays renvoient à une période très noire de l'Europe. Chacun s'obstine à évoquer les Roms en général, amalgamant toute une ethnie et des problèmes de circulation et de sécurité dont ils ne sont pas directement comptables.

    Je n'aime plus le mot "stigmatiser" parce que la gauche l'a tellement employé à tort et à travers qu'elle l'a vidé de tout son sens. Et pourtant, aujourd'hui, on stigmatise les Roms en général parce qu'il y a des problèmes réels d'aires d'accueil et d'occupation de propriétés privées. 

    Nous ne parvenons pas à gérer la libre-circulation des personnes en Europe : ça, c'est un problème. De nombreuses communes françaises ne mettent pas en place des aires d'accueil pour les nomades. C'est encore un autre problème. Il n'existe par ailleurs aucune association, parmi les populations nomades, qui essaie de trouver une solution privée en acquérant en commun les terrains nécessaires pour pouvoir les louer à prix coûtant à tous ses membres. C'est également un problème. Des propriétés privées sont occupées en France. Cela concerne des Roms, mais bien d'autres populations également. C'est un problème.

    Ce qui est inquiétant, c'est de dire que les Roms sont le problème. Et de le dire en usant d'un article défini, ce qui caractérise toute une ethnie. Bayrou a usé d'un mot très juste pour juger la politique menée envers les Roms en France : malsaine.

    «Il y a un très grand trouble. En axant toute sa communication sur l'expulsion à grand spectacle de quelques centaines de Roms, le gouvernement a créé un malaise profond, jusque dans sa majorité [...] les gouvernants qui méritent le soutien, et qui l'obtiennent, sont ceux qui tirent les peuples vers le haut et non vers le bas. On a tout entendu cet été: nazis, fascistes, indignité nationale... Ce que nous vivons n'est ni nazi, ni fasciste. Le mot le plus juste est: malsain!».

    Merci François Bayrou.

    Je refuse donc, comme Bayrou,  de verser dans un discours haineux. De même que je récuse que l'on évoque les Arabes, les Noirs, les Musulmans ou encore les immigrés pour établir des généralités morales. Il y a des Arabes (mais lesquels ? Quoi de commun entre un Tunisien et un Irakien ?), des Noirs (Et quel serait le trait d'union entre un Éthiopien et un Zoulou ?), des Musulmans (là encore, entre un Alaouite et un Sunnite, ou même, au sein de la Sunna, entre un Wahhabite et un Soufi, que de différences !).

    Bien peu dans la classe politique française parviennent à allier le bon sens et la dignité. Soit ils nient en bloc les situations difficiles qui existent, comme on le fait par exemple chez les Verts ou du côté de la Commission européenne avec Madame Redding (qui a même réussi à exaspérer Bartolone) soit, au contraire, ils vomissent leur haine du nomade.

    Je ne peux que rendre hommage au bon sens et à l'humanité de Marielle de Sarnez pour évoquer ces sujets. Elle l'a compris et dit avec intelligence : 

    «Oui, il y a des choses à dire à propos des Roms, notamment sur l'exploitation des enfants, les vols, les rackets. Parlons-en, mais posément et tranquillement. Je n'aime pas quand on a l'impression qu'il y a dans la politique des arrières-pensées. Je pense que l'on doit faire respecter la loi et l'ordre. Il y a des questions de sécurité. On voit des mafieux qui font venir des groupes en France, qui exploitent des enfants. Ces mêmes groupes repartent, financés par l'argent du contribuable, puis reviennent. Il faut mettre fin à cela. J'attends deux choses de la Commission européenne : d'abord, qu'elle mette la même autorité qu'envers la France pour mettre à mal la mafia. Tous ces enfants que nous voyons dans les rues, c'est de l'exploitation, c'est un système mafieux pour leur apprendre à voler, pour les rendre délinquants. Tout cela ne va pas dans le bon sens. Deuxièmement, j'aimerais que l'Europe nous dise pourquoi en Roumanie, en Bulgarie, les efforts ne sont pas faits. Pourquoi l'argent n'y est-il pas correctement dépensé pour intégrer ces populations ? Si les Roms s'en vont de leurs pays, c'est parce que là-bas ils sont plus que discriminés, ils sont traités comme des sous-hommes. Il faut le savoir ! C'est le rôle de l'Europe que d'imposer à la Roumanie, à la Bulgarie et à la Hongrie que l'intégration se fasse en faveur de ces populations. Il y a des dizaines de milliards d'euros au budget européen pour cela.»

    Merci Marielle.

  • Ils nous cassent les burnes avec leurs Roms...

    Voilà, c'est le sujet à la mode depuis quelques mois : les Roms. Comme si les Roms étaient l'alpha et l'oméga de nos problèmes en France. Le pompon, c'est la sortie de NKM à Paris, suivie, à vrai dire, par Hidalgo, qui, sous couvert de protester, a largement embrayé sur le sujet.

    Je ne sais pas, moi, on pourrait plutôt parler de la circulation, du coût de la vie, des pseudo-logements sociaux qu'Hidalgo assure pouvoir créer, des milliards dépensées en voirie, des millions en fêtes de toute sorte, ou encore des impôts.

    Parlons-en de la fiscalité à Paris : je rigole bien. Hidalgo a assuré ne pas vouloir augmenter les impôts. On parie ce que vous voulez que toutes les autres prestations vont voir leur prix exploser : les places de stationnement vont continuer à se réduire et nous allons payer plus cher ce dernier et plus cher les amendes, le prix des crèches va augmenter, ceux des centres d'animation et tout de cet acabit. Pour faire social, Hidalgo garantira des prix bas aux défavorisés, mais comme il n'y en a plus à Paris, cela ne coûtera pas grand chose. Il y aura une grosse redistribution forcée consistant à ponctionner les classes déjà pressurées pour continuer à assister une clientèle minoritaire mais fidélisée.

    On devrait en parler de tout ça, non ? 

    Et la santé, au fait ? Je le redis, les coûts explosent tandis que des spécialités se font la malle. Ce n'est plus aussi aisé, désormais, d'obtenir un rendez-vous avec un spécialiste et je ne parle pas des hôpitaux engorgés et mal administrés qui absorbent d'énormes crédits pas forcément à bon escient. Loin de moi de vouloir réduire leurs moyens, mais plutôt que de leur réclamer du chiffre, et si, comme le suggère avec beaucoup de bon sens Marielle de Sarnez, on leur adossait des maisons de santé ?

    Tout ça pour vous dire que j'en ai un peu rien à f..., moi des Roms, et que j'aimerais qu'on cesse de me casser les couilles avec les Roms. La dernière trouvaille, c'est la carte des Roms en France, riche idée de l'Opinion, média qui se voulait crédible. Ben ça commence mal. S'il y a bien une polémique artificielle, c'est bien celle de la présence des Roms ou non en France. 

    J'aime bien le sujet de la santé, à titre perso, parce que je ne sais pas où nous allons et je m'inquiète de l'avenir. Je ne sais pas, moi, mais je me serais attendu à ce qu'un journal sérieux et proche des gens publie la carte des pharmacies ouvertes tard le soir, par exemple, ou propose des analyses de fond sur le fonctionnement de nos hôpitaux et compare ce que disent à ce sujet les futurs candidats à la mairie de Paris.

    Ben non. On a le droit à la carte des Roms à la place. Passionnant.

    Bernard Debré assure que les Roms sont un problème à Paris même s'il se défend de vouloir stigmatiser cette communauté. Il pointe les mineurs, les mendiants, les escrocs et cetera.

    C'est un faux problème. Les Roms ne sont ni plus ni moins une menace à Paris que d'autres communautés. Il y a un problème avec l'insécurité et ce problème est global, touchant le traitement de la délinquance quelle que soit l'origine des délinquants. Il y a un problème avec les mineurs délinquants, oui. Avec la mendicité agressive, oui.

    Voilà, c'est tout : pas la peine de blablater sur les Roms, que le gouvernement fasse son boulot et la mairie le sien (par exemple, réaffecter les donneurs de PVs à la sécurité sur la voirie, par exemple...).

    Lâchez-nous avec les Roms, les amis. S'il n'y avait que les Roms comme seul problème en France, ce serait la fiesta tous les jours. Pas de pot, là, c'est plutôt la berezina...

  • Plus moyen de planter sa tente quelque part

    J'en rajoute une dernière couche à propos des Roms, mais bon, les réflexions me viennent au fur et à mesure. Et...non, non, je ne suis pas Rom...

    Les municipalités et les autorités publiques pestent contre les installations sauvages des gens du voyage, dont les Roms, çà et là, mais je ferais une petite remarque :

    prenez votre tente de camping et tentez de vous installer quelque part sur le territoire français, je vous souhaite bon courage.

    L'État, en plus des individus, s'est approprié la totalité du sol français, et y a interdit tout séjour, de sorte que l'on ne peut plus s'installer, aujourd'hui, que sur quelques rares aires publiques autorisées et pour le reste, sur les terrains de camping homologués et bien sûr payants.

    Sans rentrer dans la question du bien-fondé du nomadisme et de son rapport avec la prédation (qui ne me paraît plus avoir beaucoup de sens aujourd'hui) j'observe qu'aujourd'hui, et en dépit des apparences, la liberté de circuler est au fond limitée. Même dans une forêt ou une gorge profonde reculée on n'a pas le droit de planter sa tente. Évidemment, je conçois que la protection du patrimoine contre les gorets de toutes sortes (et ils sont nombreux en France) impose certaines limitations, mais il est aussi vrai que les États modernes sont devenus des enfers pour les nomades.

    Je suis libéral, je l'ai souvent dit et écrit, et, à titre personnel, c'est aussi au nom d'une certaine idée de la liberté que je défends le nomadisme qui ne rentre pas dans nos clous étatistes.

    Cela dit, l'ami Xerbias faisait une observation fort juste il y a trois semaines sur son blogue en suggérant aux Gens du voyage de se constituer en associations susceptibles d'acheter et d'équiper des terrains puis de les louer à prix coûtant à ses membres au fil de leurs installations. 

    Les pouvoirs publics gagneraient à faciliter ce type d'organisation, évitant ainsi bien des soucis aux riverains et aux maires.

  • Les gens du voyage et les grosses cylindrées

    Il y a un argument que j'entends souvent à propos des gens du voyage : comment font-ils pour se payer des mercédès, 4X4 et cetera, notamment dans la bouche de certains élus.

    C'est là où on voit qu'ils sont nuls en économie la plus élémentaires, ces ânes : les gens du voyage ne règlent pas de loyer ou d'emprunts immobiliers puisqu'ils n'ont pas de domicile fixe et, de ce fait, même si leurs revenus ne sont pas énormes, ils peuvent aisément investir dans de grosses cylindrées et des vans confortables.

    Ils y ont d'autant plus intérêt que de forts kilométrages impliquent des véhicules puissants et résistants et que leurs camping-car étant leur lieu principal de résidence, autant qu'ils soient un minimum confortable.

    Même achetés à crédit, cela ne représente pas un loyer si conséquent. Les coûts du gaz, de l'eau et de l'électricité correspondent, je suppose, aux groupes électrogènes quand ils en ont.

    Bref, des calculs élémentaires permettent de comprendre qu'ils investissent leur argent dans les choses qui sont les plus primordiales pour eux, c'est à dire leurs moyens de déplacement.4

    Les Roms, quant à eux, disposent très rarement de ce luxe-là : la plupart du temps, ils vivent dans des camps de fortune ou des bidonvilles ou alors vraiment des roulottes cabossées. 

    Gens du voyage, cela recoupe des réalités très différentes, en vérité : entre forains, gitans et Roms, il y a des différences culturelles et ethniques très importantes.

    Évitons les amalgames et apprenons, svp, les tables de multiplication et les divisions afin d'éviter d'affirmer n'importe quoi...

  • Bourdouleix ou la haine ordinaire du Rom...

    Je me défie comme de la peste des postures moralisantes si chères à la gauche, notamment en matière d'ordre et de sécurité, mais presqu'autant des raccourcis nauséabonds d'une certaine droite, malheureusement essaimée sur tout l'éventail de l'échiquier politique.

    Tout comme l'UDF de Giscard (pas celle de Bayrou), l'UDI a voulu, à sa genèse, reconstituer la formation giscardienne et rassembler un attelage hétéroclite de sensibilités politiques parfois très éloignées les unes des autres.

    On trouve quelques reliquats de feu de le CNIP, une ancienne formation, intermédiaire entre FN et droite traditionnelle, au sein de l'UDI.

    Pas étonnant, dans ces conditions, de voir l'un de ses dignes représentants regretter que Hitler n'ait pas liquidé assez de Roms, comme l'a fait l'actuel maire de Cholet.

    L'UDI a sainement réagi et l'a viré illico presto si tôt la preuve produite. Il reste à mon avis encore du ménage à faire au sein de cette formation.

    Plus largement, cet épisode s'inscrit dans une haine ordinaire du Rom qui se répand comme une traînée de poudre en France, et je la trouve inquiétante pare qu'elle se nourrit de généralisations hâtives.

    Paradoxalement, elle prospère aussi sur un laxisme judiciaire de plus en plus insupportable. Si les maires avaient le pouvoir d'interdire à des nomades de s'installer n'importe où, certains dérapages seraient contrôlés. De même, l'angélisme avec lequel certains Roms sont traités par la justice révolte le quidam exaspéré par les "incivilités" comme on dit en novlangue de gauche.

    Mais, inversement, si les municipalités se décidaient à mettre en place des terrains (et je ne crois pas que cela soit si compliqué) pour les gens du voyage, et, de même, si les autorités nationales et européennes comprenaient enfin que des nomades ne sont pas des sédentaires, je pense que l'on pourrait avancer : d'une certaine manière, avec leur habitude de voyager partout en Europe, les Roms sont les premiers authentiques citoyens européens débarassés des frontières des États-nation...Ce n'est là pas le moindre des paradoxes !

    Il faut donc une législation européenne pour les Roms, et non des législations nationales, et une appréhension de leurs existences sous l'angle du nomadisme et non de la sédentarité.

  • Et si on prenait acte du nomadisme des Roms ?

    Les Roms défraient souvent la chronique dans l'actualité et font l'objet assez souvent de raccourcis faciles.

    Il existe depuis un bon moment déjà des fonds européens pour améliorer l'accès aux droits élémentaires (l'éducation, la santé, l'hygiène notamment) des Roms.

    Mais quand ils sont utilisés, c'est toujours sur la base d'une sédentarisation. L'inconvénient, c'est que les Roms ne sont pas sédentaires mais nomades.

    Pourquoi ne pas investir dans des unités de santé mobiles et des postes enseignants nomades ? On pourrait imaginer ce type de postes ou un médecin et un enseignant vivraient au contact d'une caravane de Roms, se déplaçant de campement en  campement et assurant enseignement et santé ? 

    Ce ne serait pas forcément plus coûteux que les lourdes campagnes menées par les différents services de la Commission ou par les États et , qui sait, peut-être plus efficace en raison de la proximité qui s'établirait entre professionnels et Roms.

    Je dis ça en lançant une idée en l'air qui m'est venue, sans doute parce que j'ai jugé "urticantes" et          "(mal)odorantes" certaines réflexions récentes entendues sur le territoire français...Sans parler du "matodidacte" qui a décidé de jouer les matamores du côté de Nice...

  • Les Roms...

    Y'en a, des Roms, en ce moment, dans mon quartier. Ailleurs, comme à Marseille, ça chauffe. D'un côté, je ne suis pas outré des expulsions auxquelles procède Valls. Mais voilà, ça, ce sont les Roms que je ne connais pas. De l'autre, il y a ceux que je croise et là, deux catégories : ceux qui me gonflent et ceux avec lesquels j'ai plus ou moins sympathisé.

    Le problème, c'est d'en croiser à tous les carrefours, devant les boulangeries, aux feux rouges pour imposer de force le nettoyage des vitres (que l'on n'a pas demandé) au pied des distributeurs et cetera...

    Je déteste que l'on me force la main. Et je ne parle pas des enfants qui mendient dans le métro et réclament davantage si l'on a le malheur de leur lâcher la moindre pièce.

    Mais en même temps, il y a la Rom qui me propose un vieux Entraide perclus de froissures pour deux euros chaque samedi. Je le lui achète. Oh, c'est vrai, il est frippé, l'Entraide ; souvent datant de deux mois, s'adressant aux Nancéens, pas aux Parisiens et j'en passe. Mais que de bonnes infos dedans. Pas de l'actualité façon Figaro mais plutôt des trucs et astuces, de la survie ou parfois des entretiens sur des grands sujets de société.

    Et puis ma Rom, je la connais : tous ceux qui tentent d'alpaguer le passant dans le coin sont de sa famille. Je les ai plusieurs fois vus se réunir. Mais voilà, je la connais et elle me connaît. On se salue civilement. Elle sait que je lui achète son journal et que je le lis. Ce n'est pas de la charité. Il m'intéresse, moi, son magazine. Elle me rend un service. Je l'ai déjà vue demander du fric à quelqu'un à titre gratuit. Mais jamais à moi. Je ne dis pas qu'on est amis, mais on se respecte. 

    Un jour, l'une de ses filles s'est avancée vers moi, à la Rom, c'est à dire insistante, presqu'agressive. Elle s'en est approchée et elle lui a dit : laisse, je le connais. Et paf, elle a dégagé sa fille. 

    La dernière fois, elle n'avait rien. On s'est souri, et j'ai passé mon chemin et je lui ai dit "bah, ce sera pour une prochaine fois". Je n'avais pas envie d'entrer dans une relation de mendicité. Et puis cela me gêne quand elle est là, en train d'attendre avec une de ses petites filles. Mais bon, un sandwiche, ça ne fait pas de mal. Alors je suis rentré dans la boulangerie, et je suis revenu avec un bagnat. Dans ce genre de cas, je prends un truc mou (passé un certain âge pas mal de Roms n'ont plus de dents ou presque) et en l'absence d'informations sur la pratique religieuse de mon mendiant, je n'offre jamais quelque chose qui contient du porc. L'Didier va s'étouffer s'il lit ça. «ah, le con ! même quand ce sont des mendiants il a intégré leurs interdits alimentaires !»

    On ne sait pas de quoi demain est fait.

    Il y en a une autre de Rom. C'est celle que je croise très souvent au feu rouge. Toujours souriante, jamais agressive. Mais elle ne me demande jamais mon avis pour nettoyer mon pare-brise. On se connaît maintenant. Elle sait que je vais lui refiler une pièce. Mais elle ne râle pas non plus si je n'ai rien. Maquillée, coiffée, bien habillée, elle pourrait devenir une jolie fille. Peut-être. Là, elle ressemble plutôt à un palefrenier de ferme. D'un côté, ça me gonfle que l'on m'alpague à un feu rouge. J'aime ma tranquillité quand je suis dans mon automobile. De l'autre, je suis aussi un repère pour cette fille. Elle sourit quand elle me voit. 

    Est-ce qu'elles me manqueraient mes Roms si elles étaient expulsées ? Sans doute pas. Mais je n'ai pas non plus le sentiment de souhaiter qu'elles ne soient plus là.

    Il y a en avait une troisième que je connaissais mais que je ne vois plus depuis un an. Là, en revanche, j'ai demandé des nouvelles. Elle se trouvait à la sortie d'un Franprix et vendait l'Itinérant. Caramba : plus d'Itinérant depuis sa disparition. Elle, je l'aimais bien. Elle se tenait droite, là, sans rien dire, toujours aimable, discrète et souriante. C'était ma livreuse. Elle avait fini par m'identifier ainsi que mes enfants. On ne manquait jamais de se saluer, elle demandait des nouvelles des enfants. Comme je ne pouvais pas acheter deux fois l'Itinérant, si on se voyait deux fois dans la semaine, bah, je lui glissais une petite pièce.

    Elle n'a jamais mendié. Je n'ai jamais considéré que c'était de la charité. Un petit coup de main par les temps qui courent, c'est pas du luxe. De mes trois Roms, c'est la seule dont je connaisse le nom. Elle s'appelle Maria. Et franchement, Maria, si tu as été expulsée, je l'ai mauvaise...

  • Une occupation illégale, c'est surtout un problème de droit de propriété

    J'ai trouvé très bien la réflexion de Nathalie Griesbeck,  euro-députée démocrate (MoDem) à propos des démantèlements de camps de Roms illégaux suivis d'expulsions.

    Les décisions prises récemment par l'Etat français en matière de sécurité et les textes censés leur apporter une base légale, telle la fameuse circulaire du ministre de l'Intérieur sur les Roms du 5 août, sont manifestement entachés d'illégalité. A tel point que le ministre lui-même n'a pu faire autrement que de la remplacer immédiatement par une autre, dès que la première a été connue. Toutes ces erreurs et violations du Droit français et européen ont malheureusement porté un coup sévère à la réputation de la France et viennent compliquer singulièrement les relations de notre pays avec la Commission comme avec nos partenaires européens, même les plus fidèles et les plus proches, tels l'Allemagne ou le Luxembourg.  On ne peut que regretter ces erreurs graves, d’autant plus qu’elles enlèvent toute efficacité aux mesures qu’il aurait fallu pouvoir prendre pour sanctionner les violations, notamment à l’égard du droit de propriété, commises par tel ou tel individu, quels qu’en soient les auteurs. En tant que juriste et député européen, je ne peux que déplorer que le gouvernement de notre pays se montre aussi incapable d’efficacité pratique et de rigueur juridique que d’humanité. En un mot, c’est Ubu-Roi.

    Voilà : c'est exactement cela, et c'est le champ que cela n'aurait jamais du quitter...

  • L'Europe, enjeu de la présidentielle de 2012 ?

    Quel coup de pot de Sarko ! Voilà qu'une commissaire européenne, Viviane Reding, vient à point nommé le secourir au moment où il est mal en point dans l'opinion. La divine surprise !

    S'il l'a fait exprès, alors c'est vraiment un artiste de la manoeuvre. L'Europe n'a pas bonne presse dans l'opinion, et elle ne risque pas de redorer son blason avec les interventions de Barroso et Reding. Il eût été bien plus simple de laisser Roumanie et Bulgarie régler le problème de leurs ressortissants avec la France, tout en rappelant discrètement à cette dernière qu'elle avait signé des conventions et n'était donc pas censée s'en affranchir.

    Au passage, cela va bien à Reding and co de hausser la voix après avoir laissé la question du statut des Roms pourrir tranquillement des années et des années. Viviane Reding, on ne peut pas dire que cela soit l'originalité  faite femme. Commissaire à la culture, elle m'avait surtout frappé par des initiatives frappées du coin de l'opinion commune : développer les nouvelles technologies dans l'éducation (bla bla habituel, en somme) faciliter les échanges entre les écoles, mais d'action forte en faveur d'une culture européenne, nada, rien. Les technocrates n'ont pas ce genre d'audace.

    Parce qu'ils sont nomades et pas sédentaires, les Roms auraient vocation à devenir les premiers citoyens supra-nationaux de l'histoire de l'Europe, mais, évidemment, cela suppose un volontarisme dont sont bien incapables la plupart des chefs d'État de l'Union...

    Pour Sarko,c 'est du pain béni, cette histoire. L'élection présidentielle ne se joue jamais sur les préoccupations principales des citoyens. Pour une raison très simple : côté emploi et économie, les Français renvoient dos à dos toutes les formations politiques, jugeant qu'aucune ne leur fait de propositions convaincantes. Ils se décident donc nécessairement sur les clivages les plus forts.

    Or, le camp anti-européen, en 2005, c'est 55% de la population. Une chouette magot électoral, pour un démagogue qui n'aurait peur de rien...

    On pourrait se dire que c'est gonflé pour quelqu'un qui a finalement fait passer un ersatz de traité sans vote direct du peuple. On pourrait, mais ce serait malhonnête, et c'est d'ailleurs l'argument habituel des nonistes. Sarkozy avait été très clair en prévenant lors de l'élection présidentielle qu'il ferait passer un traité simplifié par voie parlementaire. On ne peut pas lui reprocher d'avoir appliqué son programme , enfin, je veux dire, on ne peut pas l'accuser d'être malhonnête. Si certains voulaient avoir un référendum, il fallait voter pour Bayrou, puisqu'il le proposait, lui...

    L'idéal, en fait, c'est le cocktail détonnant que représente l'addition de la sécurité et de l'Europe. Que l'Europe hausse le ton contre la politique de sécurité de Nicolas Sarkozy, que celui-ci réplique vertement, et voilà l'électorat FN ravi, au grand damn de son leader...

    Il faut dire que la presse européenne a fait assaut d’imbécillité en parlant de déportation à propos des Roms. Il fallait le faire.

    C'est pourtant possible de les accueillir, les Roms, sans que cela pose particulièrement de problèmes. Un maire MoDem, Nicolas Lebas, me semble, dans les limites de son pouvoir (il ne peut délivrer de permis de travail) l'avoir amplement prouvé.

    En tout cas, si Sarkozy réussit à tenir sur ces thèmes-là jusqu'à 2012, la gauche et le centre ont du souci à se faire. 

  • Morin comme Aubry

    Damnation ! Après avoir défendu deux leaders socialistes, il faut en prime que j'assure la défense d'Hervé Morin, le Président du Nouveau Centre, pour les mêmes motifs que précédemment avec Martine Aubry.

    Cette fois, NovoPress, un organe de presse très proche des idées du Front National, se lâche contre Morin en accusant ce dernier d'hypocrisie parce qu'il a demandé l'expulsion d'un campement illégal de gens du voyage.

    Je recommande vivement à l'auteur de l'article l'audition attentive du dernier Talk Orange du Figaro avec Bayrou. Il est vraiment excellent, en ce moment, Bayrou.

    Ce n'est pas compliqué à comprendre : faire appliquer la loi sur sa commune, rien que de plus normal, et personne ne le conteste. Enfin...personne parmi les gens sensés et suffisamment fermes, je ne parle pas de la gauche gauchisante et dégoûlinante de bonne conscience.

    Simplement, il n'y a pas besoin de sonner le cor de chasse pour cela et d'appeler à la battue aux Roms. On applique la loi à tout le monde sans discriminations et c'est tout, point à la ligne.

    Bayrou jugeait par ailleurs qu'il était plus qu'inconvenant de comparer le sort des Juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale et celui des Roms aujourd'hui, les premiers finissant dans un camp d'extermination, les seconds revenant dans leur pays avec un petit pécule ! Comme quoi, il est bien loin de verser dans l'angélisme. Cela ne justifie pas pour autant les outrances, d'où qu'elles viennent. C'est une manie de juger les gens sur leurs origines, chez les Sarkozystes, ces derniers temps. Bayrou défend précisément le pape que cet abruti de Minc voudrait faire taire sous prétexte qu'il est d'origine allemande.

    C'est bon, l'Allemagne a fait plus que largement son devoir de mémoire, et il serait temps de la lâcher avec la Seconde Guerre Mondiale et les Nazis. Les Allemands d'aujourd'hui n'ont plus rien à voir avec ceux de cette époque en dehors des liens de filiation.

    J'ai l'air de m'égarer, puisque je voulais soutenir Morin, mais en fait, le problème de fond, c'est bien celui de confondre lutte contre l'insécurité, légitime, et stigmatisation débile ; je crois que là-dessus les deux leaders centristes sont d'accord.