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Bayrou - Page 39

  • Europe écologie et les Verts, c'est pas pareil...

    Pour ceux qui en douteraient encore, les Verts, le parti politique, et Europe écologie, le rassemblement qui a fait fureur pendant la campagne des Européennes, ce n'est pas pareil. Europe-écologie a vocation à rassembler largement, au-delà des étiquettes traditionnelles. Les Verts sont avant tout un parti de gauche. Tout le monde n'a pas l'ouverture d'esprit de Gabriel Cohn-Bendit...

    Les Verts essaient de vider le MoDem de sa substance en proposant aux militants de Cap21 de venir les rejoindre. On a beaucoup parlé d'alliance avec les Verts au MoDem, depuis quelque temps. Je n'y suis guère favorable. Comme le dit Bayrou, l'écologie est UN problème et non LE problème. Or, dans le programme des Verts, je ne vois aucune réponse, à l'heure actuelle, à quelques questions qui vont revenir comme des boomerangs lors des prochaines régionales. Pas de réflexion sur la disparition de la taxe professionnelle (une authentique ânerie pour laquelle je ne peux pas comprendre qu'on ait pu adresser des félicitations à Nicolas Sarkozy), et, plus généralement, sur la fiscalité. Ce ne devrait être un secret pour personne, et les Français de chaque région doivent le savoir : les collectivités locales, régions y compris, sont de plus en plus endettées et supportent de plus en plus de charges.

    La taxe professionnelle, c'est tout le contraire d'une politique fiscale incitative, puisqu'elle touche également les entreprises quelles que soient leurs activités.

    Le débat qui valait pour la France toute entière en 2007 à propos de la dette, va trouver 20 déclinaisons régionales en mars prochain. Et Bayrou a bien raison de s'en soucier. Au MoDem, plutôt que de passer notre temps à parler de nous-même, de la tactique, ou, dans le meilleur des cas, de marcher dans les pas de la gauche et de ses thématiques, nous ferions bien de commencer à réfléchir à la question, et notamment, à prévoir d'offrir une opération-vérité aux Français. Il vaut mieux dire les choses clairement à l'avance plutôt que de les amener en catimini, à la Delanoë, par exemple, après élections (taxe foncière et taxe d'habitation à Paris).

    J'ai parcouru le site de la commission économique des Verts. Sur la dette, un unique document et que des poncifs. Et sur la fiscalité, en dehors de la fiscalité écologique, on n'y trouve qu'un discours très à gauche qui consiste à dire qu'il suffit de taxer les riches pour que les choses aillent mieux...

    Bref, les Verts ne veulent de toutes façons pas de nous, et pour m part, en l'état, je ne vois pas en quoi nos positions sont compatibles avec les leurs, l'écologie mise à part, et encore...

     

  • MoDem scotché à 7-8%

    Il n'y a décidément rien à faire : quelle que soit l'élection, quel que soit la popularité du MoDem, au plus haut ou au plus bas, quelle que soit la participation, 60%, 50% ou 30%, et même quelle que soit la cote de popularité de Bayrou, 70% ou 35%, le MoDem est indéfectiblement scotché à 7-8%, et ce, en dépit de sondages parfois flatteurs. Richard Bertrand, dans la 12ème circonscription des Yvelines, obtient un score de 7.75%. C'est honorable, mais, dans notre système politique, c'est l'assurance de l'inexistence politique.

    A côté de cela, même si l'UMP enfle toujours plus et devient de plus en plus puissante, elle n'a, désormais, plus de réserves. Je crois aussi que l'électorat qui vote pour le MoDem est désormais stabilisé, et cet électorat-là, a priori, n'a pas l'intention de voter pour l'UMP. L'UMP se prépare sans doute des lendemains difficiles en dépit de sa bonne forme.

    Je crois qu'il faut admettre un fait évident : le MoDem a échoué à capitaliser les électeurs de François Bayrou en un temps record. Ceci ne signifie pas qu'il n'a pas d'avenir, mais qu'il faudra peut-être des années avant de gagner en maturité, en notoriété et en électorat. Les Lib-Dems, le FDP, ont mis des années à devenir des forces puissantes. En Italie, le centre demeure éclaté et, s'il est parvenu à dominer une coalition de gauche, n'a jamais été en mesure de demeurer une force politique conséquente.

    Je suis toujours demeuré profondément sceptique sur l'opportunité de changer d'étiquette et de devenir le MoDem plutôt que l'UDF. Après les présidentielles, une autre stratégie était possible : ne pas trancher entre Royal et Sarkozy. Se conserver une indépendance sans s'interdire de négocier des accords tactiques avec l'UMP : ils nous laissaient 50 circonscriptions et nous ne présentions pas alors de candidats face à eux dans 100 à 200 circonscriptions, sans que cela vaille pour autant accord de législature. Cela leur laissait une majorité pour gouverner, et nous, un groupe pour être présent et faire valoir nos idées sans pour autant être à la botte de la majorité.

    Aujourd'hui, on est un peu grillé. C'est dommage. Le seul espoir du MoDem, s'il veut accélérer le cours du temps, c'est que Bayrou remporte la présidentielle. En dehors de cela, il faut s'armer de patience et attendre, en espérant que le MoDem survivra à la retraite de Bayrou le jour où elle viendra.

    En tout cas, imiter la gauche ne nous apportera rien. Je suis frappé de voir les blogs militants du MoDem tenir actuellement exactement les mêmes discours que les Socialistes et les Verts sur à peu près tous les sujets. Franchement, je ne vois pas de différences avec le PS. Nous devrions pourtant la réaffirmer, sans agressivité, mais avec force.

    Il faut être prêts à survivre sans élus, avec des moyens réduits.

  • Bayrou soutiendra une réforme des collectivités équitable

    Dans un entretien au journal Le Monde, François Bayrou s'est engagé à soutenir la réforme sur les départements et les régions...à condition qu'elle soit équitable !

    La réforme des collectivités va-t-elle dans le bon sens ? L'idée principale, rapprochement des départements et des régions, je la défends depuis longtemps. Je suis donc disposé à la soutenir et à la voter, à une condition impérative : qu'il y ait une loi électorale juste, représentant équitablement les grandes sensibilités du pays, comme le fait la loi électorale allemande.

    Pour information, je rappelle sa position, qui est aussi celle du MoDem :

    Je propose de rapprocher les conseils généraux et les conseils régionaux dans une seule collectivité locale, avec les mêmes élus. Les mêmes élus administreraient les départements et les régions au lieu de l’empilement, des incohérences et des mises en concurrence.D'abord on fera des économies ; ensuite, par une fédération des efforts, les citoyens y verront plus clair et auront un véritable interlocuteur en matière d'aménagement du territoire. 
    Je souhaite également l’élection du président de région au suffrage universel. 
    Les régions, qui fédèreront les départements, auront la plénitude des pouvoirs d’aménagement du territoire, d’équipement et de solidarité ; l’État assumera une redistribution pour équilibrer les ressources des régions. En revanche, je suis défavorable à la régionalisation de l’Education nationale : la déconcentration des moyens est déjà effective dans ce domaine, et les présidents de conseils régionaux n’ont aucune légitimité pour mener la politique de l’Education nationale.

    Je partage exactement son avis : une représentation proportionnelle à la Région et un Président de Région élu au suffrage universel. On est d'accord à 100%.

     

  • Une semaine ordinaire en Sarkozie...

    François Bayrou vient d'accorder un entretien au journal Le Monde. Il fait le point sur la semaine qui vient de s'écouler...

    Voyez ce qui vient de se passer en quelques jours. Dans la même semaine, le gouvernement propose de subventionner les élèves pour qu'ils viennent en classe. Il livre le pactole du marché des jeux sur Internet à des intérêts privés, bookmakers et autres, au mépris des principes que la France respectait depuis 150 ans : le jeu, parce qu'il est dangereux, est organisé par l'Etat. Il annonce que le déficit de l'Etat atteint 50 % de la dépense publique ! Et le fils du président de la République se voit installé (à 23 ans et sans aucune compétence particulière) à la tête de l'établissement public d'aménagement du quartier de La Défense, un des intervenants les plus puissants dans l'aménagement au niveau européen. Tous les piliers solides sur lesquels notre pays s'était construit, en termes de principes, de décence, de raison, chancellent et s'effritent. Cela rappelle l'Empire romain.

    Et encore, il est sympa : il n'a même pas évoqué les frasques de l'actuel ministre de la culture... Panem et circenses, comme disait l'autre, du pain, et des jeux...

  • Privatiser les jeux de hasard ? Quelle erreur !

    Il se discute à l'assemblée nationale actuellement quelque chose de très grave. Le gouvernement veut privatiser les jeux en ligne. Privatiser des jeux qui dépendaient, comme l'observe François Bayrou, sous le contrôle de l'État depuis 150 ans. Mais qu'est-ce qu'il leur passe par la tête ?!!! ça va pas, non ? C'est délirant. Je lis l'exposé des motifs par Woerth, le ministre du budget. Il fait un rappel historique très juste :

    Depuis la fin du XIXe siècle, le système français d’encadrement des jeux s’inscrit dans une double logique de protection de l’ordre public et de l’ordre social. Il repose sur la recherche d’un équilibre entre, d’une part, la nécessité de canaliser la demande de jeu à travers un circuit contrôlé d’offre de jeu, et d’autre part la volonté de limiter le volume global d’offre de jeu dispensée sur le territoire à ce qui est nécessaire à la canalisation de cette demande. C’est la raison pour laquelle la France s’est progressivement dotée des moyens lui permettant d’exercer un contrôle portant sur le volume et la nature des jeux proposés.

    On est bien d'accord. Et qu'est-ce que je lis plus loin ?

    Aujourd’hui, le fort développement du marché des jeux sur Internet en provenance d’opérateurs non autorisés par l’État fragilise l’organisation traditionnelle du secteur des jeux d’argent et de hasard et ce d’autant plus qu’il ignore les frontières nationales et sectorielles. Afin de canaliser la demande de jeux sur Internet, qui se développe actuellement dans un cadre non autorisé et non contrôlé par les pouvoirs publics, le Gouvernement a décidé, lors du conseil des ministres du 11 juin 2008, de procéder à une ouverture à la concurrence maîtrisée de certains secteurs du marché des jeux en ligne.

    Mais ce n'est même pas la peine de lire la suite ! C'est non, non et non. 1. on perd une manne financière considérable 2. l'État ne va rien contrôler du tout et les jeux vont se disperser partout, favorisant escroquerie et addiction sous toutes leurs formes.

    Ce qui m'a énervé, c'est que le gouvernement a encore tenté de faire passer la chose sur le dos de l'Europe. Heureusement, Bayrou l'a renvoyé dans les cordes, comme toute la suite de l'argumentation, d'ailleurs.

    1. L'Europe n'y est pour rien, c'est un mensonge du gouvernement.

    2. s'il y a accroissement de la demande, l'État dispose de tous les leviers nécessaires pour y répondre.

    3. Il s'agissait de faire reculer l'illégalité : c'est du foutage de gueule ou quoi ? ça va être l'anarchie, oui, avec un ouverture même partielle aux marchés de toute sorte. Cela sera, au mieux, cent fois plus difficileà réguler !!!

    4. Il faut trouver de nouveaux financements pour la filière sportive: foutage de gueule ! ça m'étonnerait qu'elle ne soit pas rentable, et si elle n'est pas rentable, à la limite, il suffit de l'abandonner. Au pire, l'État dispose des outils pour redresser les comptes là-dedans.

    Mais le comble, c'est ce que relève Bayrou !!!

    On annonce que 200 millions d’euros de publicité vont être dégagés pour assurer la promotion de cette filière des jeux en ligne. Il faudrait être bien naïf pour croire que l’on va dépenser 200 millions d’euros uniquement pour sauver la santé psychologique des joueurs, et notamment des jeunes , et que cette publicité n’aura pas pour effet d’accroître le nombre de joueurs, voire leur addiction.

    Il y a 200 millions à foutre en l'air pour promouvoir cette connerie ? Non mais ça pas ? Si vraiment l'État veut dépenser 200 millions qu'il les utilise pour soigner l'addiction aux jeux, au moins, ce sera utile.

    N'importe quoi ! On est vraiment gouverné par des charlots !

  • Je rêve :l'absentéisme scolaire peut rapporter gros !

    On ne sait vraiment plus quoi inventer, dans notre pays. La dernière idée en date est de refiler de l'argent aux élèves de lycée absents pour les faire venir en cours. Soyons clairs : soit ce sont des jeunes qui doivent travailler pour se nourrir et ne viennent pas en cours pour cela, et dans ce cas, il faut accroître les aides pour ceux qui sont méritants et en difficulté, soit on paie des bons à rien pas motivés pour une quelconque forme de travail, et dans ce cas, je suis d'avis de les envoyer prendre la place d'un  enfant brésilien dans les mines d'or au Brésil. Ils comprendront vite, ces petits privilégiés, combien il fait bon vivre dans l'une des dix nations les plus puissantes au monde où l'éducation est 100% gratuite. Bayrou en a eu le souffle coupé, le pauvre. Tu m'étonnes, François ! J'adhère évidemment aux propos qu'il a pu tenir à ce sujet. Extrait :

    C’est exactement la société dont je ne veux pas. Là-bas, l’école est payante et très chère. L’idée qu’il faudrait entrer dans un système de "marchandisation" de l’école est mauvaise. Payer pour aller à l’école ou se faire payer pour aller à l’école, c’est la même chose. Il faut se battre pour arracher l’école au monde de l’argent. Mais l’absentéisme a touché, l’an dernier, 438 000 élèves en France. Comment leur donner envie de suivre les cours ? C’est effectivement un chiffre inacceptable. Mais pour les ramener à l’école, il faut de l’autorité et des établissements différents. Quand j’étais ministre de l’Education nationale, j’avais créé des collèges "hors les murs" qui proposaient une formation moins académique et plus d’apprentissage. On y responsabilisait les adolescents, mais sûrement pas par le porte-monnaie.

    L'Académie de Créteil est réputée pour ses "expérimentations" : j'ai le souvenir que c'était là-bas, il n'y a pas si longtemps, qu'on payait à prix d'or, dans les IUFM, une sorte de gourou pour enseigner le cri primal aux jeunes stagiaires dans les IUFM. S'il n'y avait pas l'académie de Créteil pour inventer des pédagogolâtries en tout genre, on s'ennuierait à l'Éducation nationale...

  • Lib-Dems, mon Totem !

    Les Lib-Dems, en Angleterre, me semblent avoir tracé la voix que devrait suivre le MoDem. Nemo s'interroge (sans apporter de réponses) sur l'émergence d'une troisième force dans plusieurs pays en Europe. En France, le MoDem, en dépit de ses difficultés, existe. En Angleterre, les Lib-Dems devanceraient le Labour avec 25% des voix, selon un sondage ipsos. En Allemagne, le FDP a réalisé un score historique (FDP qu'il convient bien de classer au centre). Mais les Lib-Dems sont dans l'opposition depuis très longtemps, et le FDP vient d'y passer 8 années.

    Pour comprendre l'évolution du MoDem, il faut bien comprendre que ce parti n'existe que depuis deux années. C'est donc dans la durée qu'il faut le construire, en dépit des urgences. Pour perdurer, le MoDem devra un jour s'émanciper de François Bayrou. Certes, si jamais ce dernier devait être élu président à la prochaine élection présidentielle, nul doute que le MoDem connaîtrait alors une sérieuse accélération, mais, si ce n'est pas le cas, c'est en se trempant dans le fer de l'opposition à la gauche comme à la droite que le MoDem parviendra à devenir fort. C'est une tâche ardue et difficile, car survivre dans un système majoritaire avec peu d'élus n'est pas aisé. Il faudra aussi du temps pour que sa nouvelle génération d'élus soit connue et s'implante.

    Si le MoDem rentre dans une logique d'alliances tout azimut avec les forces de gauche (ou de droite) il perdra sa spécificité. Des alliances ponctuelles peuvent avoir un sens, mais rien ne serait plus désastreux qu'une consigne nationale. En devenant un satellite du PS, le MoDem perdrait à tout jamais sa raison d'être. Ceci n'interdit pas de passer certains accords, mais ce doit être sur une base claire, c'est à dire la liberté de vote de tous les élus MoDem contre la majorité dès lors qu'ils sont en désaccords. Des accords pour l'alternance, soit, mais des alliances automatiques, non.  Dans tous les cas de figure, il faut bien se dire qu'un score de l'ordre de 14 ou 15% peut être espéré, mais à horizon de 8 ans au moins. Les Verts devraient également être un exemple : s'ils ont fait des pointes à 12% par le passé, ils existent depuis fort longtemps, et c'est depuis qu'ils commencent à s'émanciper (un peu) de la gauche, que leurs scores électoraux flambent. S'ils retombent dans l'erreur de se classer exclusivement comme force de gauche, ils iront très vite au devant de graves désillusions. C'est parce que Cohn-Bendit a eu l'intelligence de comprendre que l'écologie devait dépasser les clivages, et surtout, au contraire des écologistes indépendants, non se déclarer neutres mais au contraire rassembler plusieurs familles politiques, que les Verts ont pu décoller. Soyons honnêtes : bien peu pensaient qu'il y réussirait, moi le premier, au demeurant.

    Le MoDem a une composante écologique importante. Attention : s'il n'apparaît pas très vite comme une alternative à Europe-écologie, il deviendra très difficile pour Cap21 et Corinne Lepage de résister aux appels du pied répétés des Verts. Et je comprends que les militants de ce mouvement ont du certainement se faire violence pour résister à la tentation. Il faut donc leur donner de très bonnes raisons de demeurer avec nous.

    En même temps, prenons à nouveau exemple sur les Lib-Dems : ils ont développé un programme qui leur était propre (justice, fiscalité par exemple). Ce n'est pas en courant derrière les Verts (ce que tout le monde essaie de faire) que nous parviendrons, au MoDem, à prendre notre essor. Il nous faudra convaincre sur un projet original et fiable. Tiens, par exemple, pour commencer par un sujet que nous devrions porter aux régionales : les abeilles ! Les abeilles, mais aussi les bourdons, et plus généralement les pollinisateurs ! Nous risquons une catastrophe alimentaire sans précédent si jamais leur population se restreint considérablement, voire, s'ils disparaissent. Plus généralement, nous devrions avoir une réflexion globale sur l'ingénierie animale et l'intégrer dans nos programmes (chapitre agriculture, économie, écologie et même industrie). Initiative intéressante encore : celle de Richard Bertrand qui propose le développement de fermes urbaines dans les villes moyennes (c'est le candidat MoDem à la législative partielle du 11 octobre, dans la 12ème circonscription des Yvelines, zone de Poissy-Orgeval,Plaisir). Suggérons-lui d'adjoindre à sa ferme quelques ruches, par exemple.

    Il existe des différences entre MoDem et Verts. Particulièrement, sur des sujets locaux, il peut y avoir des divergences plus ou moins prononcées. Sur le bouclage de la Francilienne, par exemple. Il y a aussi des convergences partielles comme sur le stade Jean Bouin, à Paris mais parfois des convergences totales comme sur la taxe carbone.

     

  • Souviens-toi du Titanic !

    J'ai déjà appelé sur ce blog à bien distinguer banques de dépôts et banques d'affaires. Rien d'original, d'autres l'ont fait avant moi, et, sous l'influence de Jean Peyrelevade, c'est une position maintes fois exprimées par le MoDem, désormais. Mais  François Bayrou, qui la sens de le formule et de l'image, m'a tout récemment fait rire :

    Concernant le sommet du G20 et les volontés exprimées de moraliser le capitalisme, le député des Pyrénées-Atlantiques a affirmé : "l'essence du capitalisme est d'être amoral. Je ne dis même pas immoral : amoral". "C'est fait pour faire de l'argent pour ceux qui ont de l'argent. La morale a peu de choses à voir", pour François Bayrou. "Le combat qu'on est en train de livrer, puisqu'on parle du G20, sur les bonus des traders, est un combat largement de diversion. Le problème du capitalisme, c'est pas les traders, c'est le système qui fait que ce qui devrait être protégé --les dépôts des épargnants-- est mis dans des risques excessifs", a-t-il ajouté. "Il faut séparer les activités de banque de dépôt, de protection des épargnants, de financement de l'économie, du risque insensé de jeu, de casino", a-t-il poursuivi. "Si vous faites ça, vous avez un système de cloisons étanches", a rappelé le Président du Mouvement Démocrate, en relevant que le naufrage du Titanic était dû à la non-étanchéité de ses différentes parties.

    Tout en étant d'accord sur le principe, je demeure prudent sur l'application : les mouvements boursiers ne se limitent pas à des tours de roulette russe, et il y a une imbrication plus forte qu'on le pense entre les dépôts, pour les banques d'affaires, et leurs prises de risque. On peut le déplorer, mais ce sont aussi les confortables matelas que constituent les dépôts qui leur permettent de financer de temps à autre des activités risquées. Le tout est de définir des normes prudentielles. Une séparation radicale pourrait aboutir à une chute non moins radicale de leur activité et entraîner par ricochets successifs de fortes contractions de la croissance économique.

  • Bayrou s'insurge à raison contre l'injustice fiscale

    Le gouvernement est aux abois : il sait que les caisses sont vides et qu'il faut les remplir à tout prix. Tous les moyens sont bons ! C'est tout de même invraisemblable : Nicolas Sarkozy, avec obstination, refuse de revoir bouclier et niches fiscales alors que cela devient clairement nécessaire. Ceci ne signifie pas qu'il faut toutes les supprimer ni pratiquer la politique de la terre brûlée fiscale à la mode gauchiste, mais réexaminer calmement ce qui est utile ou non.

    La nouvelle idée, c'est de taxer l'indemnité des accidentés du travail et les handicapés ! François Bayrou déclarait ce matin sur RTL : « Il me semble que [ces personnes] ne devraient pas être la cible d'un impôt nouveau. Tout se passe comme si en France c'était toujours les plus fragiles qu'on ciblait, les accidentés du travail, les mères de famille».

    On a beau vouloir être ouvert et positif et proposer des solutions, comment voulez-vous ne pas faire un bond quand vous apprenez ce genre de décisions ?

    Bon sang, il y a tout de même une tradition sociale forte, à droite, et au sein du libéralisme on trouve gravée dans le marbre l'idée de l'équité. J'admets, à titre personnel, une contribution quand tous contribuent à mesure de ses moyens. Mais là...les handicapés !... on va taxer les handicapés et les accidentés du travail... Comment peut-on encore soutenir un gouvernement qui promeut de telles mesures ? Comme le dit Bayrou, «pour les forts, il y a bouclier fiscal, parachute, ceinture, bretelles»...

    On pourrait aussi taxer les agonisants, tant qu'on y est, et puis aussi les myopathes, les autistes, les paralytiques, les hémiplégiques et les paraplégiques. Allons, plus de tabous, enfants de l'UMP ! Et puis taxons les naissances, et les portes et les fenêtres, comme au moyen-âge : pourquoi les gueux auraient-ils le droit d'avoir autant de lumière naturelle que les puissants ?

  • La France au service de la répression à l'UNESCO ?

    Je voudrais revenir sur la récente élection d'Irina Gueorguieva Bokova à la tête de l'UNESCO. C'est un vrai miracle, en fait, si l'on considère le vote de plusieurs pays européens dont la France aux tours précédents. En effet, France, Espagne, Italie et Grèce ont vraisemblablement soutenu Farouk Hosni pendant longtemps, y compris par leurs votes. Autrement dit, nous aurions pu avoir aujourd'hui un individu qui a réprimé à tour de bras les intellectuels en Égypte, qui a trempé dans la répression policière et dont les excuses hypocrites ne parviennent pas à masquer les propos antisémites les plus idiots que j'ai jamais entendus, à la tête de l'UNESCO. Avec l'aval de la France. Parce que Nicolas Sarkozy a promis à son ami Moubarak d'appuyer l'Égypte. Si l'Égypte voulait obtenir un soutien franc de l'Europe, il lui revenait de proposer une candidature recommandable.

    Si l'histoire finit bien, je suis écoeuré. Écoeuré de l'absence morale et de scrupules de notre gouvernement et de notre président. Oh, certes, il n'est ni pire ni meilleur que ceux qui l'ont précédé. Chirac, Mitterrand, VGE, tous en ont largement fait autant, et sans doute Pompidou aussi et même de Gaulle.

    Compte-tenu de la mission la plus connue de l'UNESCO, le répertoire des patrimoines classés, on pouvait comprendre que l'Égypte, qui fait tant pour son patrimoine national, fut aux premières loges. Mais pas en proposant n'importe qui ! Il serait revenu aux pouvoirs publics français de dire très tôt et amicalement aux Égyptiens : "d'accord, on vous soutient, mais, on vous prévient, il nous faut une candidature sans tâches. A vous de trouver la perle rare, et en Égypte, elle existe certainement".

    A titre personnel, j'étais favorable à l'Égypte, mais très défavorable à Farouk Hosni. Et je trouve que les raisons pour lesquelles la France a soutenu l'Égypte sont mauvaises. Nicolas Sarkozy a voulu ainsi remercier Hosni Moubarak pour son adhésion à l'UPM (Union pour la Méditerranée). Le grand chantier du Grand Phare d'Alexandrie et la perspective alléchante de redresser l'une des sept merveilles du monde antique, voilà quelle raison objective l'on pouvait trouver pour soutenir l'Égypte.

    Quel gâchis ! Mais aussi, quelle absence de morale que de confier à un individu aussi peu scrupuleux les clefs d'un organisme aussi prestigieux et louable que l'UNESCO, dont l'une des missions fondamentales est de garantir l'éducation aux enfants.

    Je déplore hautement que sur une telle question, ce soit un seul homme, le président, qui décrète unilatéralement et sans la moindre consultation quel doit être le vote de la France. Un tel enjeu aurait du arriver jusqu'à la représentation nationale.

    Le MoDem a sur les relations internationales et leur traitement par les pouvoirs publics une position claire :

    De nouvelles institutions doivent offrir le droit et le devoir de participer à la réflexion sur la politique étrangère du pays. 1ère conséquence formelle : le Président de la République, doit assumer un grand rapport annuel devant le Congrès - qui rassemble l’ensemble du Parlement français, un discours sur l'état du monde, et le Parlement doit retrouver le droit à écrire des résolutions - qui ne s'imposent pas au Président de la République.

    C'est une première rupture qui ne fait que retrouver le cadre d'une démocratie de plein exercice. 2ème inflexion, qui tient à la philosophie de la politique étrangère de la France. La démocratie n'est pas un luxe de pays riche, elle n'est pas le fruit du développement. La démocratie c'est le développement, et même dans un grand nombre de cas, la condition du développement. Tous les hommes y ont droit, pas seulement ceux qui ont la chance d'appartenir à un pays riche, et cela doit devenir la ligne principale de la politique étrangère française. Cela tourne la page sur ce qu'on a appelé ce matin le "relativisme intéressé" - on accepte les dictatures si elles contribuent à un ordre international qui nous arrange. Ce qui veut dire : soutien actif aux opposants qui portent le poids, lourd, rude, des dictatures.

    Ras le bol du domaine réservé. La politique étrangère m'appartient autant qu'à mon président, et je veux pouvoir interpeler députés et sénateurs quand la France agit mal à mes yeux. Évidemment, toutes les promesses de campagne de Nicolas Sarkozy se sont évaporées.

    Quant à la position du MoDem, je précise qu'elle est exactement celle de François Bayrou lors des présidentielles...