Il se discute à l'assemblée nationale actuellement quelque chose de très grave. Le gouvernement veut privatiser les jeux en ligne. Privatiser des jeux qui dépendaient, comme l'observe François Bayrou, sous le contrôle de l'État depuis 150 ans. Mais qu'est-ce qu'il leur passe par la tête ?!!! ça va pas, non ? C'est délirant. Je lis l'exposé des motifs par Woerth, le ministre du budget. Il fait un rappel historique très juste :
Depuis la fin du XIXe siècle, le système français d’encadrement des jeux s’inscrit dans une double logique de protection de l’ordre public et de l’ordre social. Il repose sur la recherche d’un équilibre entre, d’une part, la nécessité de canaliser la demande de jeu à travers un circuit contrôlé d’offre de jeu, et d’autre part la volonté de limiter le volume global d’offre de jeu dispensée sur le territoire à ce qui est nécessaire à la canalisation de cette demande. C’est la raison pour laquelle la France s’est progressivement dotée des moyens lui permettant d’exercer un contrôle portant sur le volume et la nature des jeux proposés.
On est bien d'accord. Et qu'est-ce que je lis plus loin ?
Aujourd’hui, le fort développement du marché des jeux sur Internet en provenance d’opérateurs non autorisés par l’État fragilise l’organisation traditionnelle du secteur des jeux d’argent et de hasard et ce d’autant plus qu’il ignore les frontières nationales et sectorielles. Afin de canaliser la demande de jeux sur Internet, qui se développe actuellement dans un cadre non autorisé et non contrôlé par les pouvoirs publics, le Gouvernement a décidé, lors du conseil des ministres du 11 juin 2008, de procéder à une ouverture à la concurrence maîtrisée de certains secteurs du marché des jeux en ligne.
Mais ce n'est même pas la peine de lire la suite ! C'est non, non et non. 1. on perd une manne financière considérable 2. l'État ne va rien contrôler du tout et les jeux vont se disperser partout, favorisant escroquerie et addiction sous toutes leurs formes.
Ce qui m'a énervé, c'est que le gouvernement a encore tenté de faire passer la chose sur le dos de l'Europe. Heureusement, Bayrou l'a renvoyé dans les cordes, comme toute la suite de l'argumentation, d'ailleurs.
1. L'Europe n'y est pour rien, c'est un mensonge du gouvernement.
2. s'il y a accroissement de la demande, l'État dispose de tous les leviers nécessaires pour y répondre.
3. Il s'agissait de faire reculer l'illégalité : c'est du foutage de gueule ou quoi ? ça va être l'anarchie, oui, avec un ouverture même partielle aux marchés de toute sorte. Cela sera, au mieux, cent fois plus difficileà réguler !!!
4. Il faut trouver de nouveaux financements pour la filière sportive: foutage de gueule ! ça m'étonnerait qu'elle ne soit pas rentable, et si elle n'est pas rentable, à la limite, il suffit de l'abandonner. Au pire, l'État dispose des outils pour redresser les comptes là-dedans.
Mais le comble, c'est ce que relève Bayrou !!!
On annonce que 200 millions d’euros de publicité vont être dégagés pour assurer la promotion de cette filière des jeux en ligne. Il faudrait être bien naïf pour croire que l’on va dépenser 200 millions d’euros uniquement pour sauver la santé psychologique des joueurs, et notamment des jeunes , et que cette publicité n’aura pas pour effet d’accroître le nombre de joueurs, voire leur addiction.
Il y a 200 millions à foutre en l'air pour promouvoir cette connerie ? Non mais ça pas ? Si vraiment l'État veut dépenser 200 millions qu'il les utilise pour soigner l'addiction aux jeux, au moins, ce sera utile.
N'importe quoi ! On est vraiment gouverné par des charlots !
Commentaires
Heureusement que Bayrou et vous etes la pour nous proteger.
Sans vos bonnes ames, et cet etat bienveillant qui sait mieux que nous ce qui est bon pour nous, nous serions effectivement perdu.
100 % d'accord. Voilà bien le genre de mesure inutile et néfaste.
Les 200 millions d'euros , ça va servir à faire la promo des potes de Sarko qui sont particuièrement intéressés dans cette histoire et ce sera toujours ça qu'ils n'auront pas à sortir de leur poche. Génial, non ?
François Bayrou a raison et vous aussi, en particulier lorsque vous écrivez qu'on est vraiment gouverné par des charlots.
100 % D'accord aussi. Il y a quelque chose de presque révoltant à voir Le Pouvoir désavantager lui-même l'état Français pour des raisons très fumeuses, pour un faux principe.
Le Pouvoir est là pour en jouir lui-même et se perpétuer par des moyens mécaniques, peu lui importe l'"Etat" de la France et de l'Europe.
Mais bon, du moment qu'il y a des affaires ClearStream et des Frédéric Mitterand pour qu'il détourne des vrais bilans et aspirations...
pffff !!!!!!!!!!!!! c'est la porte ouverte à toutes les mafias !
Au nom de quel principe supérieur l'État devrait avoir le monopole des jeux de hasard ?
Je vous pensais plus libéral que ça. Vous faites preuve d'un conservatisme qui me déplaît vraiment. Cette histoire pue la morale à plein nez : l'argent c'est sale, on a pas le droit de jouer avec, seuls nos immaculés et vertueux hauts-fonctionnaires peuvent y toucher.
Je suis vraiment déçu.
@ Paul
Non, rien à voir avec la saleté. Refiler au privé une telle manne pour l'État est une bêtise, d'autant que la dispersion des acteurs va favoriser magouilles et trafics en tout genre. Je suis libéral, mais pragmatique.
Et là, objectivement, je ne vois que des travers à cette stupide privatisation...
@ Monoï
rien à voir avec la bonne conscience : c'est juste une question d'efficacité.
Ok, je me suis trompé sur les intentions.
Cela dit, il ne s'agit absolument pas d'une privatisation, mais d'autoriser une activité (les jeux sur internet) qui existe déjà. Les français jouent sur internet aux jeux d'argent, mais les sites sont à l'étranger. En théorie c'est illégal.
Ce n'est pas une magouille ? Un trafic en tout genre ?
Une fois libéralisés, les jeux d'argent sur internet auront un statut légal, les acteurs seront français et susceptibles d'être traduits en justice devant les juridictions françaises en cas de magouilles.
Et encore une fois, l'État ne privatise rien du tout, il autorise une activité qui existe déjà. Les jeux sur internet ne sont pas sous contrôle de l'État depuis 150 ans !
Je sais qu'elle existe, mais pourquoi ne pas remettre le contrôle de tout ça au PMU ou à la loterie nationale ? Plus vous dispersez les opérateurs, plus vous rendez la chose peu contrôlable.
Et puis d'ailleurs, plus il y a d'opérateurs, plus les gains se divisent si les parieurs se divisent aussi.
Je ne comprends pas le raisonnement d'un gars comme Woerth sur un truc comme ça.
@Paul
Alors que le Pays vivote pour le présent sans gloire (et avec un avenir oblitéré) "grâce" à un très gros rythme d'endettement, je trouve que la dévotion à Saint Libéralisme (appliqué ici dans ce domaine du jeu),
où il va entrainer de très gros manques à gagner pour l'état, une concurrence dans un domaine où les excès sont très difficiles à réprimer,
ne me semble que de l'Economie Ultra Individualiste Revendiquée. ou alors du n'importe nawak pédant de théoricien éternellement accroché aux même fantasmes économiques.
Ce ne sont pas des Charlots. Ils savent très bien ce qu'ils font, pourquoi et pour qui.
@ L'hérétique : Le PMU ? Celui qui encourage les gens à jouer avec leurs émotions ? La Française des jeux, celle qui nous rappelle gentiment que 100% des gagnants ont tenté leur chance ?
C'est encore pire que le privé, parce que ces appels aux jeu d'argent ont la caution de l'État.
A part les 200 millions gaspillés dans une énième campagne de com' hypocrite à la c***, je ne vois pas où est le problème pour privatiser ce secteur. Un peu de libéralisme que diable.
@ Archenemy et Paul
Mais l'État va y perdre plein de fric !
Pour le PMU, pas d'état d'âme tant que l'argent rentre dans les caisses de l'État. Ce n'est pas un lièvre moral que je soulève, mais un lièvre financier.
@ l'Hérétique
Mais à suivre votre raisonnement, il faudrait rétablir le monopole de l'Etat sur plein de trucs alors.
Je ne pense pas que l'Etat perdra du fric, par rapport à ce qu'il gagne avec les jeux aujourd'hui. Une partie des gains nouvellement dégagée n'ira pas dans ses poches certes, (encore que via l'impôts sur les entreprises...) mais il n'y a pas ici de phénomènes de vase communicants, à mon humble avis, et d'ailleurs le PMU et la loterie nationale ont encore de très beaux jours devant eux.
@ L'hérétique : Tu considères qu'il est normal que l'État s'octroie le monopole sur un commerce juteux pour se faire du fric ? Dans ce cas, vu la dette publique, la solution est de tout nationaliser non ?
@ Paul
Ne parle pas de malheur, malheureux ! Surtout pas. Mais avoue que les jeux de hasard sont un commerce un peu particulier, quelque peu sulfureux, et que les temps ne sont pas propices à l'abandon de profits juteux par l'État.
Si nous étions prospères avec une dette à zéro et des comptes équilibrés, on pourrait revoir la chose, mais là...
Ensuite, il est connu que tout ce qui touche à l'univers du jeu de hasard intéresse la maffia. C'est une zone d'ombre. Il n'y aura pas de libéralisation mais un contrôle exclusif des maffias si on laisse faire.
L'État ne doit pas lâcher un secteur comme celui-là. Ce n'est pas de son intérêt.
@ archenemy
Ce que je crains c'est que l'on génère un monstre peu à peu incontrôlable. Et je ne suis vraiment pas favorable aux monopoles d'État à quelques exceptions près.
Non, vraiment, je ne suis pas convaincu. Les jeux d'argent ne sont pas plus sulfureux que le porno ou la boxe. Et si cet univers est dominé par la mafia, il me semble que c'est à cause de l'interdiction. Comme quand les États-unis pratiquaient la prohibition de l'alcool.
Ce n'est pas pour faire dévier le débat, mais si l'Etat est géré comme le sont les Hauts-de-Seine, au hasard, le concept de "la puissance publique rempart contre la mafia" devient tout de suite beaucoup plus, comment dire, évanescent.
@ Paul
Euh...la boxe aux USA ? franchement, là aussi, si je devais prendre une décision politique, ce serait d'interdire les paris privés sur la boxe et de faire contrôler la chose par l'État.
Pour la pornographie, c'est plus complexe : je veux bien être efficace, mais il y a tout de même des limites.
@ archenemy
ah, l'EPAD...c'est tout un poème...mais la faute n'en est pas au pouvoir actuel. C'est plus ancien.
...et ça donnerait une image bizarre de la fonction publique !!
@ Paul
pour le moins :-D