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Société - Page 79

  • Champions à crédit : Platini a raison !

    J'ai lu avec attention les propos de Michel Platini à propos de la Ligue des Champions (Championsleague) en football, et je trouve qu'il a tout à fait raison. Les grands clubs, notamment anglais, trichent, parce qu'ils vivent à crédit en réalisant des dettes de plus en plus monstrueuses, et du coup, assèchent les clubs raisonnables tout en faisant monter les enchères des salaires.

    Platini réclame des règles claires de la part de la FIFA et de l'UEFA. Il me semble que l'Europe pourrait peut-être proposer une loi européenne sur tous les clubs sportifs, pas seulement de football, sur ce sujet. 

    Ces dettes, cela ne vous rappelle pas quelque chose de désagréable, vous ? Moi si...

    En tout cas, Platini a la mérite de lutter contre la merchandisation totale du football et l'argent-roi dans ce sport, et je trouve qu'il mériterait d'être aidé et soutenu, car son combat est estimable. On ne pourrait pas lui donner un coup de main, au MoDem ? et peut-être même proposer une action au sein de l'ADLE, au parlement européen, par exemple ? Je crois que Platini propose que le football déroge à la règle commune dans le domaine commercial, afin d'en moraliser les pratiques, je le cite :

    Oui, je souhaite que l'on reconnaisse la spécificité du football. Ce sport ne doit pas relever strictement du droit de la concurrence. Pour l'instant, l'Europe ne veut rien entendre. À nous de convaincre pour faire valoir des règles particulières sur le transfert des jeunes, la protection des mineurs, le contenu des premiers contrats en club pro, la naturalisation des joueurs... Ou encore la composition des équipes pour que figurent davantage de nationaux et de joueurs formés au club dans les effectifs. L'Europe, aujourd'hui, interdit tout ça au nom de la libre circulation des travailleurs.

    Il paraît qu'il a rencontré Sarkozy et que ce dernier a plein d'idées...wait an see, mais je suis sceptique. En revanche, il dit aussi que Jouyet s'est emparé du sujet, et ça, c'est plutôt bon signe.

  • Conducteurs de car

    A propos du terrible accident qui a provoqué la mort de sept enfants, je me faisais la réflexion suivante : qu'est-ce qu'ont les gens dans la tête ? Ce n'est pas la 1ère fois qu'un tel accident se produit à un passage à niveau, et cela n'en empêche pas certains de faire n'importe quoi. Je constate aussi que ce sont souvent des cars scolaires affrétés par des mairies ou alors des cars affrétés par des compagnies de tourisme pour lesquels se produisent les accidents les plus graves.

    Les accidents impliquant des cars de la SNCF (ou de la RATP en région parisienne) sont rarissimes, et à vrai dire, au moins pour Paris, j'ai toujours admiré l'adresse et la maîtrise des conducteurs de bus de la RATP.

    Il y a donc un problème de formation, je pense, et il me semble que dans ce domaine, SNCF et RATP réussissent plutôt très bien. Pourquoi ne pas leur confier la formation des conducteurs de cars, aussi bien scolaires que touristiques ? Un partenariat fructueux pourrait être passé entre les mairies et ces deux entreprises publiques dont le savoir-faire n'est plus à démontrer. C'est une première piste, mais je la crois intéressante.

  • Contrat de mariage et virginité, débat juridique

    Ma précédente note sur l'affaire du mariage annulé de Lille pour cause d'absence de virginité a entraîné un débat dans les commentaires de l'article. J'y ai lu des points de vue très intéressants, qui ne vont d'ailleurs pas forcément dans mon sens, et je publie tout particulièrement celui de Jpm répondant à Farid L.

    Farid vous ne me comprenez pas :
    C'est un contrat et les conditions requises pour que madame devienne l'épousée sont de nature privée vous avez parfaitement raison et je ne dis pas le contraire :))
    Que madame soit satisfaite du jugement est heureux et je lui souhaite de trouver un homme qui l'accepte telle qu'elle est.

    Mais...

    La loi ne se mêle pas de ce contrat (si tant est qu'il puisse exister un contrat de cette nature entre personne physiques puisque la loi encore une fois n'encadre que la notion de contrat de mariage qui lui ne concerne que les biens matériels) mais bien d'une notion qui définit quels sont les critères qui peuvent annuler légalement un mariage.

    Si les épousés avaient écrit noir sur blanc la necessité de virginité alors oui le juge peux intervenir sur ce point et casser le contrat privé qui est antérieur au mariage. Il peut y avoir alors divorce selon la loi.

    Mais en aucun cas ces dispositions ne sauraient casser le mariage dont les règles d'annulation sont définies par la loi et parlent bien de qualités essentielles.

    Etant prévues par la loi ces qualités essentielles ne sont pas du ressort de l'appréciation privée ! Elles ne sont pas définies explicitement car il appartient au juge d'apprécier les cas particuliers que la loi n'auraient pu prévoir.
    ça s'appelle "l'esprit des lois".

    Hors cet esprit des lois s'oppose à ce qu'on retienne comme qualité essentielle dont l'absence révélée ne permet de prolonger le mariage le défaut de virginité puisque par essence celle ci est annulé par le mariage. Il ne s'agit donc pas d'une notion essentielle à la poursuite du mariage.

    Ce n'est pas moi qui décide quelles doivent être les qualités de chacun mais bien la loi qui définit celles qui faisant défaut ne peuvent permettre la poursuite du mariage.

    Enfin que les parties soient satisfaites d'un jugement n'est absolument pas un critère de validité de celui-ci :))

    Alors maintenant il faut voir au delà de cette affaire totalement anecdotique afin de comprendre pourquoi il y a scandale.

    Comme je l'ai déjà dit et comme vous le dites vous même l'inconscient collectif est là et joue son rôle soit en référence à l'histoire catholique soit aux préjugés sur l'islam en stigmatisant encore une fois le fait que certaines pratiques islamiques sont des pratiques que la république cautionnait il y a peu.

    Cette affaire est donc vécue comme un retour en arrière ce qu'elle est effectivement.

    Deuxièmement se pose le problème de la libération de la femme, de l'égalité homme/femme devant la loi, et de la sexualité de façon antérieure au mariage

    Troisièmement se pose le problème de la gestion de cette affaire par les médias.

    Quatrièmement se pose le problème de la jurisprudence qui pourrait entraîner des drames humains absolus si cette notion de virginité comme qualité essentielle était retenue.

    Mais au fond....cette affaire n'est elle pas tout simplement plus scabreuse ?
    Il s'agit clairement d'un marriage arrangé et les parties concernées n'en sont pas heureuses puisqu'elles sont heureuses du jugement.
    La femme n'était donc pas en opposition ou dans le mensonge avec son mari mais bien avec sa famille.
    Il est fort a parier que cette "excuse" de non virginité ne soit qu'une façon d'annuler un mariage qui de toute façon ne convenait pas aux parties et qu'en l'espèce ait été retenue une fausse raison totalement invérifiable.

    En conclusion tant mieux pour ces épousés qui ont trouvé un moyen d'annuler un mariage dont ils ne voulaient pas et bravo au juge d'avoir joué le jeu.

    Mais blâme sur le juge qui a retenu un critère qui dépasse le cadre de la loi et de ce fait crée une jurisprudence dont nous ne mesurons pas encore les répercusions sociales.

    Je vous laisse imaginer la détresse d'une jeune femme accusée de défaut de virginité par un mari peu délicat et finalemet insatisfait et qui en aucune façon ne pourrait prouver que le mari ment car une fois le mariage consommé il est impossible de vérifier l'état antérieur au delà d'un certain temps écoulé.

    Je rappelle, afin qu'on ne se trompe pas, que n'importe qui serait alors fondé a entamer ce type de procédure, musulman ou pas.....

    Reste encore a vérifier les termes exacts du jugement au delà de ce qui a été dit médiatiquement.

    Rien n'est jamais tout blanc ou tout noir et c'est une joie ou un drame de notre monde de communication que de voir se débat se répendre ainsi. ;)
     

  • Mariage, la mauvaise polémique mais...

    J'ai suivi avec étonnement les péripéties auxquelles a donné un lieu un mariage annulé à Lille. Il y a dans cette histoire deux enjeux : un enjeu juridique, et un enjeu symbolique. Maître Eolas, qui considère l'affaire d'un point de vue juridique, estime, et je fais confiance à sa compétence dans ce domaine, qu'il ne s'agit que d'un cas banal de divorce. Le deuxième enjeu, c'est la place que la religion musulmane réserve à la femme, et de cela, on peut bien sûr en débattre, mais cela relève de la liberté d'opinion, et non du droit. Ainsi, si Ségolène Royal s'est dite choquée par les conclusions du tribunal, c'est qu'elle a considéré le jugement de ce point de vue uniquement. Or, si le mariage fait l'objet d'une annulation, c'est en raison d'un mensonge, et non en raison de l'absence de virginité de la jeune femme. Quant à savoir ce que sont les qualités essentielles d'une femme qui se marie, son appréciation ne peut en être laissée qu'aux mariés, et pas à l'Etat. Alors, certes, les droits de la femme ne sont pas bafoués dans cette histoire, mais pourquoi, dans ces conditions, un malaise persiste-t-il ?

    Quid de la virginité des hommes puisqu'il n'existe aucune trace de leur mensonge ?

    Et la question que je me pose, et celle-là, elle est juridique, c'est de savoir si une jurisprudence s'appliquera aux hommes qui auront juré avoir été vierges, mais dont il sera démontré qu'ils ont eu des relations intimes avant mariage... 

    J'espère bien que ce cas apparaîtra devant des tribunaux en France, de préférence porté par une femme musulmane.

    Dans cette histoire, les deux parties sont de toute façon d'accord pour divorcer, et ce n'est sans doute pas plus mal, à considérer l'histoire. 

  • Si Lens descend en ligue 2 ...

    1626187907.jpgSi Lens devait se retrouver la saison prochaine en ligue 2 de football, j'en serais très chagriné. C'est un club de football dont j'ai toujours apprécié le jeu éclatant, et les supporters chaleureux et bons enfants.

    Selon certains, les couleurs sang et or du blason du club symboliseraient le sang des mineurs, en raison des morts fréquentes au temps des mines de charbon, et l'or, la valeur du charbon lui-même, combustible longtemps très prisé. 

    Pour la petite histoire, du point de vue du MoDem, Lens a été le théâtre d'une expérience originale, puisqu'on y a vu une coalition Verts-MoDem. La liste s'intitulait "Atout Lensois". La liste était soutenue par Aziz Senni, un individu à l'énergie hors-norme et aux idées très novatrices. Il a notamment créé une société de capital-risque à destination des banlieues, la BAC (Business Angels des Cités).

    La liste avait réalisé un assez joli score au 1er tour des municipales puisqu'elle avait réuni 10.52% des suffrages. Pour revenir à mon club de football, j'avoue que j'étais ennuyé ce soir, car à vrai dire, j'ai beaucoup de sympathie aussi pour le LOSC, club de football de Lille, que Lens affrontait dans un deby nordique.

    La semaine prochaine, Lens joue contre Bordeaux. Désolé pour Bordeaux, qui joue le titre, mais la sauvegarde de Lens est plus importante pour la L1 qu'un échec de Lyon.

    Alors, Allez des Lensois, moi, en tout cas, je suis avec vous ! 

     

     

     

  • Wikipedia entre D'Alembert et Alexandrie

    2028062611.jpgIl y a un truc qui m'impressionne avec wikipedia, c'est la vitesse à laquelle l'information est traitée et les articles mis à jours. Je suis scié à chaque fois. Même sur des sujets d'actualités, dès que cela justifie un traitement de type encyclopédique, cela aboutit dans wikipedia.

    Une étude précise a montré que Wikipedia était plus fiable que l'Encyclopedia Britannica, et qu'une erreur n'y subsistait pas plus de deux semaines, et encore, au maximum ! 

    J'imagine l'enthousiasme d'un type comme d'Alembert s'il pouvait ressusciter aujourd'hui devant wikipedia. J'imagine qu'il serait très impressionné par la vitesse avec laquelle wikipedia s'est constitué. On y trouve vraiment tout ce qu'on peut y rechercher. En réalité, je crois que l'on sous-estime encore la portée d'un tel projet. Il est à mon avis, même encore au-delà de l'Encyclopédie de Diderot et D'Alembert. Avec wikicommons, et wikisource, qui progressent à pas de géant, le référent, à mes yeux, c'est la défunte Bibliothèque d'Alexandrie.

    A ce sujet, d'ailleurs, un projet piloté par l'UNESCO a donné naissance sur les lieux approximatifs de cette dernière à une nouvelle bibliothèque : la Bibliotheca Alexandrina. Or, j'ai appris, qu'à l'été 2008, Wikipedia y tiendra sa conférence annuelle ! Comme quoi, j'ai eu du pif et la boucle est bouclée.

  • Justice - Stress

    Il  paraît que ce clip (groupe Justice) fait fureur sur la Toile. En tout cas, c'est ce qu'affirme Arrêt sur Images : 600 000 personnes auraient visionné ce clip. Personnellement, musicalement, j'aime beaucoup. En revanche, même si le clip, avec très peu de moyens, est très remarquablement réalisé, je juge qu'il véhicule des lieux communs faciles. En même temps, il faut regarder le clip jusqu'à la dernière seconde. Ecoutez-bien la dernière phrase, elle vaut son pesant d'or. Le problème, c'est que l'on a du mal à bien l'entendre. Je la transcrirai sur demande dans les commentaires si c'est nécessaire.

    Ce que je trouve intéressant, en même temps, dans ce clip, c'est que l'on n'y croit pas. Les tenues ont valeur de blason, tous les gestes de violence sont filmés dans une certaine forme de ralenti, en tout cas, aucun coup n'est porté avec une rage véritable. Et puis le cumul de toutes les violences que l'on prête à la banlieue est trop gros.

    D'une certaine manière, Romain Gavras, le réalisateur, fait une sorte de remix d'images vues sur les chaînes télévisées, publiques ou privées, ces dernières années, ou encore des faits divers relevés par la presse, dans les banlieues les plus agitées. 

    Mais, in fine, pour moi, cela alimente une représentation commune : "la rage", qu'un certain nombre de jeunes de banlieue, par commodité, aiment à adopter. 

    Il y aura deux lectures de cette vidéo : 

    - celle des bobos parisiens et des intellectuels de la banlieue qui vont disserter sur le caractère violent ou artistitque du clip, qu'il le soit ou non.

    - celle de jeunes plus frustres, qui eux vont "kiffer" et s'identifier aux scènes filmées. Cela signifie qu'ils vont être confortés dans leur révolte. Le problème, c'est qu'il y a tout un discours ambiant, notamment dans la presse et les milieux de gauche, mais pas seulement, qui tend à accréditer que toute forme de révolte est légitime et à y associer les phénomènes de violence. 

    Il y a donc une forme d'hypocrisie certaine à offrir à un public qui ne dispose pas de grilles de lecture des images qui vont résonner en s'appuyant sur leurs pulsions. L'auteur du clip ne peut pas ignorer cet aspect de son clip, tout du moins, pas sans une certaine dose de mauvaise foi... 

     

  • Et si Natacha Kampusch avait raison ?

    On connaît l'histoire tragique de cette jeune fille, séquestrée dans des conditions éprouvantes pendant 8 années : la sinistre affaire Josef Fritzl qui secoue actuellement l'Autriche a bouleversé Natacha Kampusch.

    Elle avait évoqué, peu après sa libération, l'intuition qu'il existait d'autres personnes enfermées dans des caves en Autriche. Elle ne s'était pas trompée.

    Ce matin sur France Info, elle a émis une hypothèse audacieuse, mais qui recoupe un sentiment que j'ai à propos de l'Autriche depuis fort longtemps. Elle note que l'absence de dénazification au lendemain de la seconde guerre mondiale fait que les nazis autrichiens ont pu se dissimuler et échapper aux justes peines qui les attendaient. Or, fait remarquer Natacha, elle imagine mal que ces individus soient devenus par la suite de "bons parents". Pour elle, il y a certainement un lien entre les crimes les pires et l'histoire politique de certains individus.

    C'est aussi mon avis, et de longue date, tout particulièrement concernant l'extrême-droite. J'ai souvent noté que chez ces individus, mais aussi chez les intégristes de tout poil, on est moins choqué par le viol ou par des crimes atroces que dans les autres formations politiques, sauf quand ces crimes ont un caractère ethniques et touchent des Européens (ou d'autres nations s'il s'agit d'extrémistes et d'intégristes d'autres pays). 

    Ensuite, il y a un problème avec les Autrichiens. Il y a dix années, je me suis rendu, en vacances, pour une dizaine de jours à Saint-Wolfgang sans savoir que c'était alors une des rares mairies ouvertement néo-nazies d'Autriche.

    J'ai toujours eu la sensation, là-bas, que les yeux inquisiteurs étaient à l'affût de quelque chose à dénoncer. Il y a là-bas une culture de la délation et en même temps du secret. Attiré incidemment dans une fête locale, j'ai vui de mes yeux des "braves gars locaux, genre SA sans crânes rasés mais authentiquement fachos" beugler des "heil" à qui mieux qui peut en levant le bras, la chope de bière et en collant la main au c... des gretchens blondes locales.

    J'ai voulu visiter Mauthausen, et, tenez-vous, quand on est à moins d'un kilomètre de Mathausen, aucun autrichien ne sait où se trouve cet endroit, ni même le le connaît... et puis subitement, ils ne savent plus parler anglais et ne comprennent plus l'allemand que vous parlez : étrange, non ? 

    Enfin, l'Autriche est un peuple qui a élu en connaissance de cause au suffrage universel direct un ancien SS à sa tête. Et les Autrichiens trouvaient encore moyen de défendre leur vote après coup (jai eu l'occasion d'en parler après coup avec quelques un d'entre eux qui se disaient socialistes - nationaux ? - ). 

    Alors oui, ce que dit Natacha ne m'étonne pas, et il va bien falloir un jour que l'Autriche, à défaut de rendre justice, se demande ce que sont devenus ses psychopathes, et également quels descendants ils ont généré... 

  • Cliquez, souriez, vous êtes un pédophile !

    Je recommande vivement l'article de Charles Bwele à propos des méthodes répugnantes et illégales du FBI : en gros, le FBI fabrique des faux liens pédophiles puis recueille les adresses IP des ordinateurs qui ont cliqué sur ces liens, repèrent les utilisateurs de l'rodinateur, puis les arrêtent.

    Sauf que :

    1. Jusqu'à preuve du contraire, je ne vois pas en quoi cliquer sur un lien est un délit ou un crime, fût-il pédophile.

    2. Cliquer sur un lien qui conduit vers une image pédophile n'infère absolument rien des intentions de cedlui qui a cliqué. Ce peut être une erreur, de la curiosité, une vérification avant de signaler le lien , et cetera...Bref, tout est possible.

    On en est au niveau le pire qui soit : celui du procédé d'intention le plus arbitraire qui soit, quand bien même le FBI repérerait de véritables prédateurs par ce biais.

    Cette manière de faire est perverse, immorale et dangereuse : elle ouvre la porte aux abus les pires, car elle fait passer dans la jurisprudence l'idée que cliquer sur un lien, peu importe la cause, le fait seul comptant, peut être un crime.

    Je ne suis généralement pas tendre vis-à-vis des criminels sexuels, mais attention : la lutte contre les dépravations les pires ne justifie pas les méthodes les plus douteuses.

  • Droit de réponse de Michel Dubec

    Michel Dubec, l'auteur des passages controversés que j'ai abondamment critiqué sur mon blog, a demandé un droit de réponse à hautetfort. Plutôt que de demander la suspension de mon blog, il pouvait tout simplement me la demander personnellement, je le lui aurais accordé, cela va de soi, sans intervention de mon hébergeur.

    Voilà donc sa réponse, j'en prends acte, et apprécie sa condamnation désormais claire et sans équivoque.

    Dans une pétition diffusée sur Internet, il m'est reproché de me livrer à une justification « des violences faites aux femmes, et même des viols », dans mon dernier livre, Le Plaisir de tuer (co-écrit avec Chantal de Rudder, Seuil), et particulièrement dans les pages consacrées à Guy Georges (pp. 210 et suivantes).

    Il va de soi que je condamne sans ambiguïté le viol, ainsi que la violence en général, y compris les violences conjugales, intra-familiales et le harcèlement. M'accuser de « complicité masculiniste » avec Guy Georges, c'est méconnaître d'abord la nature de l'avis que j'ai rendu dans cette affaire et où certains ont même vu la marque d'une excessive sévérité (Libération du mardi 3 avril 2001). C'est ignorer ensuite les chapitres que j'ai consacrés au viol des femmes, à l'inceste et à la pédophilie dans mon premier ouvrage (Crimes et Sentiments, co-écrit avec Claude Cherki-Nicklès, Seuil, 1992) à une époque où ces fléaux n'étaient pas combattus avec la même vigueur qu'aujourd'hui. 

    Du fait de mes responsabilités professionnelles auprès des tribunaux, je suis amené à rencontrer de multiples criminels. Il m'est demandé, dans ce cadre, de comprendre ou d'essayer de comprendre leur comportement avant de rendre un avis sur leur responsabilité pénale. Pour réaliser correctement ce travail, il convient de suspendre un instant le jugement moral pour considérer le monde de la vie psychique, les fantasmes qui la traversent et les modalités particulières d'un passage à l'acte.

    La différence entre une personne ordinaire et Guy Georges n'est pas que la première n'aurait ni vie intérieure ni fantasmes, mais qu'elle en reste là. Guy Georges, lui, passe à l'acte, il viole, il tue. C'est en cela, et en cela seulement, qu'il relève de la justice criminelle. Mais, dans le cadre de l'expertise, c'est sur le terrain des fantasmes qu'il cherchait à nouer une forme d'entente avec son interlocuteur. C'est ce que j'ai voulu raconter, sans fard ni détours, dans les pages attaquées par les pétitionnaires.  

    Toutefois, comme tout récit, celui-ci a un début, un milieu et une fin. En l'occurrence, une rencontre, une épreuve et un dénouement. La rencontre, c'est celle de Guy Georges : je ne l'ai pas choisi, c'est la justice qui me l'a présenté. L'épreuve, ce sont nos entretiens où il cherchait à m'attirer dans une sorte de partage pervers, comme il l'avait fait ou le ferait bientôt avec les autres experts commis dans cette affaire. La description de ce qui se jouait dans ces échanges a pu heurter, voire scandaliser, mais il s'agissait bien d'une épreuve et non d'un simple moment d'empathie. Car on ne sort pas indemne de ce genre d'échanges, même si l'important est précisément d'en sortir, comme je l'ai explicitement souligné à la page 213 du livre incriminé : « On se réveille comme d'un mauvais rêve, brutalement. On se retrouve brusquement dans la peau de ses victimes, solidaire de leurs familles en deuil, broyé par la même insupportable douleur qu'elles, de l'autre côté du miroir, là où le fantasme s'arrête. Et on en veut à Guy Georges du bout de chemin qu'on a été capable de faire avec lui, comme s'il nous avait piégés... ».

    Mais il faut, pour le comprendre, lire le récit du début à la fin et comme un ensemble de séquences indivisibles. Au-delà de son dénouement strictement judiciaire (l'avis que je rends finalement à la justice et que certains jugèrent, comme je l'ai dit, non pas complice, mais sévère), c'est aussi le travail d'un dépassement que j'ai voulu rapporter ici.

    De ce point de vue, ce livre est un exercice de sincérité sur un métier que je pratique depuis plusieurs dizaines d'années. Celui-ci m'a exposé à bien d'autres épreuves, dont beaucoup sont racontées dans le livre. Etais-je plus vulnérable qu'un autre ? Plus faible ? Moins disposé à traverser ces descentes aux enfers ? Je ne le crois pas. Les experts ne sont pas des machines. Et c'est justement pour cela qu'ils doivent s'astreindre, plus encore que les autres, à voir clair en eux-mêmes et analyser leurs propres affects pour pouvoir faire correctement leur métier.  

    D'une manière plus générale, j'ai la conviction qu'il y a toujours un avantage à ne pas ignorer nos fragilités, à savoir que le mal est à nos portes, et qu'il y aurait un grand danger, aussi bien individuellement que collectivement, à s'interdire cette reconnaissance. Si l'on veut dominer ses passions, il faut commencer par éviter de se tromper sur soi-même, de se mentir et de s'abuser. C'est aussi le sens de la confession professionnelle que j'ai voulu livrer au public, dans toute la vérité de mon expérience. 

    Je regrette que mes propos aient pu être mal interprétés et que certaines phrases, a fortiori sorties de leur contexte, aient pu heurter. Mais le choc que certains ressentent à la lecture de ces lignes n'est encore qu'une pâle traduction de la douleur que l'on éprouve au contact des tueurs et des violeurs. Il est en tout cas, en dernière analyse, le prix d'un supplément de conscience que je crois vital.

    15 avril 2008

    Michel DUBEC