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Société - Page 76

  • Que penser du Taser ?

    J'avoue que je suis assez partagé sur l'usage de cette arme. De mon point de vue, il y a d'ores et déjà une erreur de communication de la société TASER mais aussi du gouvernement sur le TASER. Le TASER est une ARME. Il doit donc être utilisé comme tel, et non comme un substitut non létal aux armes à feu.

    Des rapports d'Amnesty et plusieurs témoignages mettent en avant la dangerosité de cette arme. Toutefois, cette dangerosité demeure bien inférieure à celle des armes à feu. Il ne faudrait donc pas se tromper de combat : le TASER présente une avancée, en termes d'armements, mais ne présente pas encore assez de garanties pour être utilisé dans des situations communes.

    Pour ma part, je ne jetterai pas le bébé avec l'eau du bain, mais ce que je veux, c'est que cette arme fasse l'objet d'un sérieux recadrage en termes de communication et d'utilisation au sein des forces de police. Il s'agit notamment de ne pas la banaliser sous prétexte qu'elle ne tuerait pas et de punir très sévèrement tout dérapage ou usage excessif.

  • Affaire DSK : le piston puni ?

    Autant  j'estime que DSK n'a pas à être attaqué sur ses moeurs, et je donne sur ce point la primauté aux Français sur les Anglo-saxons, autant, en revanche, sur la seconde affaire, j'espère pour lui qu'il ne s'agit pas d'un coup de piston à une amie de famille, et, sur ce second point, c'est aux Anglo-Saxons que je donne raison.

    Il y a une détestable tradition de pistonnage en France, pas seulement au sein de la classe politique, destinée à favoriser un tel ou un tel pour des postes ou positions en principe soumis à la concurrence.

    Cette habitude est insupportable. Si DSK est démis de ses fonctions, ce sera une bonne leçon pour la classe politique française tout entière. Elle n'a pas à se croire en territoire conquis au sein d'une institution internationale et s'imaginer que les pratiques prémafieuses et autres coups de pouce qui caractérisent nombre de promotions çà et là dans notre pays, ont vocation à être exportées.

    J'espère vraiment que DSK est sans tâche dans cette histoire, car je le crois un économiste compétent, mais, si ce n'est pas le cas, il n'aura plus d'une quelconque manière mon soutien. Pour moi, ce n'est pas une peccadille, et trop de gens honnêtes ont souffert et souffrent encore de ce genre de pratiques en France. Je rejoins entièrement l'avis exprimé par Authueil à ce sujet.

    Si je me suis engagé aux côtés des Démocrates, au sein du MoDem, c'est entre autres précisément parce que ces pratiques-là me révulsent littéralement. J'ajoute toutefois qu'il faut distinguer un coup de piston et une recommandation. Il y a recommandation quand elle vient d'une personne qui n'est pas juge dans la décision. Je juge l'avis de Pierre, un commentateur de l'article d'Authueil très éclairé sur la question, et je le transcris donc ici :

    Doctorant en économie du développement, je suis convaincu que la totalité des stages dans les départements de la recherche de ces institutions internationales sont obtenus par des personnes étant recommandés à divers titres par des collègues de chercheurs de ces départements. C'est le mode de fonctionnement du système universitaire mondial, cela ne vaut pas qu'en France. Si personne ne vous recommande, vous n'existez pas et n'existerez jamais dans le domaine de la recherche en économie, impossible de trouver un job.

    La question n'est pas de savoir si cette personne a été pistonnée, mais de quelle manière et si cette recommandation correspond au processus "normal": "je vous certifie que machine m'a convaincu de XXX qualités et vous le recommande chaudement" vs. "vous voudrez bien embaucher ma nièce". La frontière est ténue quand cela vient d'un supérieur hiérarchique...

    Enfin, une dernière précision : choisir un collaborateur, même rémunéré, dans le cadre de l'exercice de fonctions exclusivement politiques, suppose tout de même une certaine accointance d'opinions. Dans ces conditions, cela ne me choque pas que l'on choisisse un individu plutôt qu'un autre, pas exclusivement sur des critères de compétence. J'exclus ce cas de figure du champ d'application d'une libre concurrence.

  • Je suis triste : Soeur Emmanuelle n'est plus.

    Soeur-Emmanuelle.jpgSale journée. Je viens d'apprendre l'une des plus tristes nouvelles de ces dernières années : Soeur Emmanuelle est décédée. S'il y avait un être par-dessus tout à qui je portais une estime sans limite et à qui j'aurais fait confiance les yeux fermés, c'est bien elle. je l'avais d'ailleurs plusieurs fois évoquée sur ce blog.

    Mais qui donc pourra figurer aux côtés de cette immense figure de l'humanité, désormais ? Si l'Eglise doit canoniser un être, c'est elle qui le mérite par-dessus tous, et de loin. Sa vie toute entière est un miracle.

    Non, vraiment, très sale coup pour l'humanité toute entière. La meilleure d'entre nous n'est plus. Ce que je garde d'elle, c'est cette phrase fameuse sur les femmes :

    « éduquer un homme c'est éduquer un individu, éduquer une femme, c'est éduquer un peuple ». Mille fois oui. En fait, à force de la voir parcourir le monde avec un bâton de pèlerin par monts et par vaux, je l'avais crue immortelle.

    Je ne sais pas si Dieu existe, et, en mon for intérieur, je tends à penser que non, qu'il n'y a rien, rien que de la matière qui se transforme après notre mort. Mais, si quelque chose de meilleur existe, c'est à Soeur Emmanuelle que le meilleur de ce meilleur revient.

  • Google Street View, une caméra sur le monde !

    Je viens de tester les premières fonctionnalités de Google Street View. Impresionnant, puisqu'on peut vraiment se promener virtuellement dans les rues de nombre de villes françaises, et pas seulement les plus grandes.Impressionnant ! Belle réussite technique de Google qui met à disposition des internautes un puissant moyen de ne plus se perdre quand on se rend à une adresse inconnue :-) On peut même voir par la fenêtre ce qu'il y a à l'intérieur des maisons, quand, bien sûr, elles sont ouvertes. Attention, l'oeil de Big Google Brother vous regarde ! C'est, disons, le point noir de l'application. Cela dit, en complément avec Google Earth, formidable outil !

    La question que je me pose, en revanche, c'est de savoir si les photographies de rue seront remises à jour régulièrement, surtout dans les grandes villes où les travaux et modifications de sens sont assez fréquents.

  • C'est bénin, docteur ?

    Quand je pense à la médecine en France, c'est bizarre, mais je songe à l'Argentine ! Pendant longtemps, là-bas, les universités de médecine ont été florissantes, et les congrès organisés à Buenos Aires attiraient la fine fleur de la médecine mondiale. Et puis sont venus les premières crises économiques en Argentine, et la médecine a été le premier secteur balayé.

    En France, de lourdes menaces pèsent sur de nombreuses spécialisations : la pédiatrie est en voie d'extinction avancée, et l'on va bientôt pouvoir classer les pédiatres dans la liste des 1 000 mammifères condamnés à disparaître dans la prochaine décennie si rien n'est fait.

    Le sort de la chirurgie, à l'exception de la chirurgie plastique, n'est guère plus enviable. Les premiers procès faits aux chirurgiens pour erreurs médicales (qu'elles fussent fondées ou non) ont eu un effet pervers imprévu : les primes d'assurance que les chirurgiens payaient pour se garantir contre ce type de risques ont triplé, parfois quadruplé, jusqu'à décuplé même.

    Ainsi, ces frais incompressibles pour exercer ont-ils mangé une part très importante du bénéfice des chirurgiens. Il faut savoir que, selon les critères de la Sécurité Sociale, pour rembourser des frais médicaux, il existe deux secteurs : secteur 1, les tarifs sont fixes, secteurs 2, les tarifs sont libres et les praticiens peuvent pratiquer des dépassements d'honoraires.

    Or, Roselyne Bachelot, l'actuelle ministre de la santé veut créer un nouveau secteur "optionnel" intermédiaire entre secteur 1 et secteur 2. Dans ce secteur, le praticien s'engagerait à respecter des tarifs pour certains actes, les autres permettant un dépassement d'honoraires. L'objectif est bien sûr de comprimer la dépense publique.

    Or, ce que craignent les chirurgiens, c'est que non seulement ceux qui exercent dans le secteur 1 ne puissent pas bénéficier du secteur optionnel, mais qu'en plus, ceux du secteur 2 se voient rétrogradés de force dans ce même secteur.

    La chirurugie a longtemps été l'une des disciplines médicales les plus attractives, parce que les rénumérations et le prestige qui s'y attachaient payaient les chirurgiens des longues années d'étude et des contraintes qui étaient les leurs.

    La source commence à se tarir, et nombre d'internes arrivés en tête des classements choisissent d'autres champs d'exercice. De plus, le numerus clausus au concours de sortie s'est considérablement resserré.

    Dans le même temps, les pouvoirs publics n'hésitent pas à faire venir des universitaires étrangers dans à peu près toutes les disciplines médicales en les sous-payant sous prétexte que leurs diplômes ne valent pas les diplômes français. Bien entendu, les assurances, elles, coûtent le même prix, quels que soient les diplômes...

    La médecine est une discipline de pointe en France, et a fortiori la chirurgie par laquelle la France s'est rendue plusieurs fois célèbre.

    C'est l'avenir que l'on brade, en France, ainsi, depuis plusieurs années.

    Je conçois très bien que notre protection sociale demande à être financée, ce qui comprend bien sûr l'Assurance-Maladie. Mais, dans ce cas, je préfère que l'on me prélève plus d'impôts pour lui permettre d'exister, quitte à perdre en pouvoir d'achat, plutôt que l'on fasse disparaître nos meilleures spécialités pour faire des économies.

    Quel politique aura enfin le courage de poser cette équation simple aux Français ? En dehors des Bayrou, des Peyrelevade, des Christian Blanc ou des Charles de Courson, ils sont bien peu, en France, à avoir ce courage-là...

  • La Poste, lien social contre concurrence

    Il y avait hier une grève à La Poste.J'ai écouté avec intérêt les réflexions de Jean-Marie Vanlerenberghe, sénateur MoDem, sur ce sujet. Il observe, en effet, que la Poste assure un lien social dans le pays tout entier, par les nombreuses ramifications qui la constituent. S'il existe une directive européenne qui exige l'ouverture à la concurrence des services postaux, cette directive n'en précise pas pour autant les statuts que devrait adopter un service postal public. Il se montre attaché à un service égalitaire pour les Français, et s'il ne se prononce pas sur l'ouverture du capital, il lui paraît très clair que cette dernière ne doit pas être une priorité par rapport à la mission première de la Poste, notamment sa présence sur tout le territoire français.

  • L'absurde idée d'un classement hospitalier

    Dans les idées tordues, en voilà une de taille : Nicolas Sarkozy veut établir un classement des hôpitaux en fonction de leur mortalité. Cela n'a pas de sens ! Tout dépend de l'état de santé des patients que ces hôpitaux reçoivent ! A moins d'intégrer des données extrêmement pointues (et dans ce cas, bonjour la complexité et le temps nécessaire à un tel classement), il est clair que ce classement n'aura aucune signification et aucun autre effet que de stigmatiser certains établissements hospitaliers.

    Bon, j'attends de voir les paramètres exacts selon lesquels les hôpitaux seront classés, mais je suis très sceptique. La seule option qui me paraît retenable, c'est de relever les infections nosocomiales, en tenant compte de leur type, car c'est certainement un indice de l'hygiène des hôpitaux.

    Par ailleurs, en poussant les hôpitaux à obtenir de bons chiffres, on pourrait avoir certains effets très pervers : maintenir coûte que coûte un mourant en vie, quand bien même ses souffrances seraient infinies.

    Bref, pour moi, c'est archétype de la fausse bonne idée, et je m'en défie tout à fait. En revanche, faire inspecter régulièrement les hôpitaux par des services sanitaires, ça, cela ne serait pas du luxe.

  • le petit François Bayrou refuse d'aller à la garderie du vilain Darcos

    François Bayrou a estimé jeudi à Bordeaux que l' "idée que l'école maternelle est une garderie" est une "idée d'un autre temps" en soulignant son opposition radicale à ce sujet avec le ministre de l'Education nationale Xavier Darcos. "Je suis d'un avis radicalement contraire à celui de Xavier Darcos", a-t-il affirmé à la presse, en référence aux propos, diffusés sur internet, de l'actuel ministre de l'Education national dans lesquels il pose la question du recrutement des enseignants de maternelle...

    "L'école maternelle, ce n'est pas une garderie, c'est un endroit stratégique pour l'éducation" et "l'idée que l'école maternelle est une garderie est une idée d'un autre temps", a indiqué François Bayrou, en visite à Bordeaux pour soutenir Alain Cazabonne, le candidat du Mouvement Démocrate aux sénatoriales en Gironde.

    Il a souligné qu'au contraire, c'est  au moment de l'école maternelle "qu'on devrait détecter les difficultés des enfants et leur apporter une réponse précoce". "C'est sur cette école maternelle qu'il faudrait faire reposer l'investissement de la nation pour essayer de corriger l'inégalité la pire qui est l'inégalité culturelle", a-t-il conclu.

    Une vidéo, publiée depuis deux semaines sur le site de partage de vidéo Dailymotion et mise en exergue mercredi par le site Rue89, montre une audition, le 3 juillet, du ministre de l'Education devant la commission des Finances du Sénat, sur la scolarisation des 2-3 ans, où il pose la question du recrutement des enseignants de maternelle.

    Moi, ce raisonnement de Darcos à propos de la maternelle, cela m'en rappelle un autre qui concernait la Princesse de Clèves...

  • Mais vont-ils f... la paix à Jean Sarkozy ?

    Mais est-ce que la presse people va lui f... la paix à Jean Sarkozy ? Le malheureux croyait pouvoir se marier tranquille avec la belle Jessica, eh bien c'est raté.

    Les hyènes s'acharnent sur sa vie privée, y compris certains, avec l'oeil mauvais du charognard qui se venge sur le fils de ce qu'il ne peut atteindre le père. Je considère Jean et Nicolas Sarkozy comme des adversaires politiques, mais, j'ai en revanche le plus grand respect pour leurs vies privées rspectives. J'ai déjà invité à laisser Nicolas Sarkozy vivre son histoire d'amour avec Carla Bruni tranquillement, et je le dis maintenant pour son fils.

    J'en profite d'ailleurs pour relayer sa dernière déclaration : les images de mariage dans Paris-Match sont un faux, il s'agit d'un debriefing politique, et de rien d'autre. Y'en a qui n'ont vraiment pas de scrupules. J'ai trouvé que les intrusions dans sa vie perso et celle de sa jeune fiancée puaient à plein nez à plusieurs reprises : alter et fachos tout contents, entre autres, aux côtés des peoples et des connards de tout poil, de colporter une pseudo-histoire de conversion au judaïsme (il y a eu à ce sujet une double cérémonie religieuse pour ce mariage, l'une catholique, l'autre juive) ; tout comme puait la délectation avec laquelle les mêmes salopards avaient plaisir à mettre en évidence les origines religieuses de Jessica.

  • L'iceberg Edvige...

    Comme beaucoup de citoyens engagés, je me suis impliqué contre le scélérat fichier EDVIGE. Toutefois, pour avoir lu les premiers ouvrages hippocratiques, j'ai toujours été conscient que le traitement du symptôme n'en éliminait pas pour autant la cause. Au final, supprimer EDVIGE, ou en restreindre les pouvoirs ne garantira pas qu'il ne reviendra pas sous un autre nom ou qu'une affaire du même type ne se reproduira pas.

    Je note que dès le départ de cette histoire, la CNIL a donné un avis négatif sur certains de ses aspects. Or, cet avis n'a pas été pris en compte. Pourquoi ? Il faut savoir qu'en 2004, la loi du 06 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés a connu quelques menues modifications.

    Jusqu'à cette date, aucun domaine n'était exclu du champ d'intervention de la CNIL. Mais, comme le rapporte Frédéric Rollin sur son blog, il se trouve qu'une directive européenne de 1995 qui protège la vie privée (95/46 CE du  24 octobre 1995), et donc destinée à se traduire en droit national, a laissé au libre de choix des états tout ce qui touchait la souveraineté nationale. Or, c'est cette directive qui a été le prétexte à la modification de la loi du 06 janvier 1978.

    Or, si on lit le nouveau texte, celui de 2004, que trouve-t-on à la section 2 de l'article IV ? Ceci :

    « Art. 26. - I. - Sont autorisés par arrêté du ou des ministres compétents, pris après avis motivé et publié de la Commission nationale de l'informatique et des libertés, les traitements de données à caractère personnel mis en oeuvre pour le compte de l'Etat et :
    « 1° Qui intéressent la sûreté de l'Etat, la défense ou la sécurité publique ;
    « 2° Ou qui ont pour objet la prévention, la recherche, la constatation ou la poursuite des infractions pénales ou l'exécution des condamnations pénales ou des mesures de sûreté.
    « L'avis de la commission est publié avec l'arrêté autorisant le traitement.
    « II. - Ceux de ces traitements qui portent sur des données mentionnées au I de l'article 8 sont autorisés par décret en Conseil d'Etat pris après avis motivé et publié de la commission ; cet avis est publié avec le décret autorisant le traitement.
    « III. - Certains traitements mentionnés au I et au II peuvent être dispensés, par décret en Conseil d'Etat, de la publication de l'acte réglementaire qui les autorise ; pour ces traitements, est publié, en même temps que le décret autorisant la dispense de publication de l'acte, le sens de l'avis émis par la commission
    .

    En clair, un avis motivé, c'est bien gentil, mais cela n'a aucun valeur contraignante. Bien sûr, il ne s'agit pas d'empêcher le renseignement d'être efficace, mais, il y a là une faille, volontaire, avec fort peu de garde-fous (je ne suis pas juriste, mais c'est ce que me dicte mon bon sens). Pour une fois, Sarko n'y est pour rien, il n'était pas encore ministre de l'Intérieur...Mais, il ne s'en est pas moins engouffré dans la brèche avec son gouvernement.

    Bref, Edvige, ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. C'est cet article qu'il conviendrait de revoir et de préciser en l'assortissant de garanties nettement plus solides.