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le petit François Bayrou refuse d'aller à la garderie du vilain Darcos

François Bayrou a estimé jeudi à Bordeaux que l' "idée que l'école maternelle est une garderie" est une "idée d'un autre temps" en soulignant son opposition radicale à ce sujet avec le ministre de l'Education nationale Xavier Darcos. "Je suis d'un avis radicalement contraire à celui de Xavier Darcos", a-t-il affirmé à la presse, en référence aux propos, diffusés sur internet, de l'actuel ministre de l'Education national dans lesquels il pose la question du recrutement des enseignants de maternelle...

"L'école maternelle, ce n'est pas une garderie, c'est un endroit stratégique pour l'éducation" et "l'idée que l'école maternelle est une garderie est une idée d'un autre temps", a indiqué François Bayrou, en visite à Bordeaux pour soutenir Alain Cazabonne, le candidat du Mouvement Démocrate aux sénatoriales en Gironde.

Il a souligné qu'au contraire, c'est  au moment de l'école maternelle "qu'on devrait détecter les difficultés des enfants et leur apporter une réponse précoce". "C'est sur cette école maternelle qu'il faudrait faire reposer l'investissement de la nation pour essayer de corriger l'inégalité la pire qui est l'inégalité culturelle", a-t-il conclu.

Une vidéo, publiée depuis deux semaines sur le site de partage de vidéo Dailymotion et mise en exergue mercredi par le site Rue89, montre une audition, le 3 juillet, du ministre de l'Education devant la commission des Finances du Sénat, sur la scolarisation des 2-3 ans, où il pose la question du recrutement des enseignants de maternelle.

Moi, ce raisonnement de Darcos à propos de la maternelle, cela m'en rappelle un autre qui concernait la Princesse de Clèves...

Commentaires

  • 1000 fois d'accord avec François Bayrou.

    Je me bats d'ailleurs sur le site des Commissions sous la responsabilité de Corinne Lepage pour faire passer cette idée.

    Je vous donne quelques extraits de ce que j'y ai publié:

    l convient donc de faire tout d'abord un diagnostic AVANT l'entrée en CP, car beaucoup d'enfants traversent toute l'école primaire sans avoir appris ni à lire ni à écrire.

    Il faut donc en rechercher les causes et faire une PREVENTION au niveau national avec des mesures claires et des critères d'évaluation pour "l'accompagnement" - à mon avis et selon mon expérience - dès l'âge de 2 ans.

    Ce sera difficile d'obliger les familles à envoyer leur enfant de 2 ans dans une structure qui l'aide tant qu'il est temps. On pourra discuter plus tard des mesures politiques à prendre à ce sujet. La détection pourrait passer par un examen obligatoire par un pédiatre pour tous les enfants de 2 ans.

    Mais je reste persuadée que c'est à l'âge de 2 ans au plus tard qu'il faut agir. Je m'en suis expliquée sur un autre fil (clic), mais je souhaite expliquer davantage sur celui-ci.

    Beaucoup d'enfants traversent donc le système scolaire SANS comprendre ce qui est dit à l'école - des enfants de langue maternelle française, les enfants issus de familles étrangères encore davantage. Et les enseignants n'ont pas le temps de le vérifier ni d'y apporter de remède, car ils ont comme mission l'enseignement de toute une classe.

    Un exemple concernant l'importance de la compréhension du sens des mots.

    La fille d'un voisin avait des difficultés au collège. Elle avait 11 ans. Je l'ai invitée chez moi - à la demande de ses parents - lui ai donné un petit texte à lire et lui ai demandé ce qu'elle avait compris. J'ai constaté qu'elle n'avait pas compris une partie importante de ce texte.

    En posant des questions, je me suis aperçue qu'il lui manquait beaucoup de mots pour PENSER. Elle ne comprenait pas par exemple les mots "béton" et "axe" de la voiture. A 11 ans, en collège. Pour mon gamin de 6 ans à l'époque, ce n'était pas un problème, parce que justement nous avions beaucoup lu et joué ensemble.

    Imaginez ces enfants, avec ce vocabulaire réduit en milieu scolaire - et donc cette "capacité" réduite à comprendre et à penser, donc à lire et écrire. Ils sont immédiatement perdus et personne ne s'aperçoit du problème qui se répercute dans toutes les matières. Leur perception du monde est réduite et leur chance de réussite - scolaire du moins - est réduite à néant.

    Cette fille a quitté l'école tôt pour faire un apprentissage. Son monde de pensée reste très limité car tout un océan de mots lui restent inconnus. Elle a grandi devant la TV en guise de "précepteur", sa toute petite enfance en crèche. Si on projette cela dans la réflexion citoyenne, c'est grave... on peut manipuler beaucoup plus facilement.

    La TV joue un rôle important dans la structuration de la PENSEE - qui a besoin de MOTS avec un SENS pour exister. Extrait d'un article que j'ai publié sur Mediapart à ce sujet: "Une enquête très intéressante effectuée en Allemagne par un pédiatre auprès de 1900 enfants de la même région a démontré
    http://www.cawa.fr/trop-de-television-rend-idiot-article00196.html

    "Pour évaluer ces dessins, Peter Winterstein et son collègue Robert J. Jungwirth ont élaboré un barème de notation simplifié sur 13 points. Il s’agissait avant tout de voir si le dessin était complet.

    Pour chaque détail comme les cheveux, les yeux, le nez, le tronc ou les pieds, les médecins ont attribué un point. Ils ont fait de même pour la représentation des bras, du corps et d’une tête de taille proportionnée. Peter Winterstein considère que cette technique est particulièrement indiquée pour comprendre comment les enfants préscolaires perçoivent les images. Les résultats sont significatifs : les enfants qui regardaient le moins la télévision (jusqu’à cinquante-neuf minutes) ont obtenu jusqu’à 10,4 sur 13. Les enfants qui la regardaient plus de trois heures n’ont obtenu en moyenne que 6,4 sur 13, les plus mauvais résultats, soit 10 % des dessins.

    Voici les dessins - texte en allemand :

    http://www.starke-eltern.de/htm/archiv/artikel/06_2006/macht_fernsehen_dumm.htm

    Un cerveau ne s’imprègne correctement des choses que s’il les découvre par le biais de plusieurs sens, c’est-à-dire l’audition, la vue, l’odorat et le toucher. Et, de ce point de vue, la télévision est une source d’information bien pauvre en comparaison avec le monde réel. De tels arguments sont aussi confortés par de nouvelles études américaines : des tests comparatifs effectués en trente ans sur des milliers d’enfants. Résultats : plus les sujets regardaient la télévision enfants, moins leur niveau d’études était élevé à 26 ans."
    ...
    Ce qui irrite également Winterstein, c’est qu’au lieu de généraliser les études approfondies sur la télévision et les jeux vidéo, on gère souvent les problèmes après coup en faisant appel à la logopédie [ou orthophonie] et à d’autres thérapies qui coûtent cher au système de santé. On accuse souvent les enseignants d’être responsables des mauvais résultats de leurs élèves. En réalité, ils ne font souvent que “constater le gâchis des capacités des enfants”.

    C'est donc le coeur même de la PENSEE qui est ici atteint.

    Il faut répondre à l'arrivée de la TV par des actions fortes, sinon on arrivera à une société très pauvre en PENSEE et en CREATIVITE qui sera de plus en plus manipulable.

    Notre système scolaire et pré-scolaire a suivi son évolution pédagogique SANS prendre de mesures radicales pour parer aux effets de la TV et des jeux video.. On se contente de constater les dégâts à grande échelle (illettrisme 10% de la population française, "échec scolaire", 150.000 jeunes qui quittent le système éducatif SANS FORMATION). Pourtant la TV fait partie du quotidien de millions d'enfants, elle remplace le dialogue avec leurs parents - occupés à autre chose - et le jeu.

    Ma proposition est donc de donner une chance aux enfants dès l'âge de 2 ans, âge où se structure le langage et la compréhension des premiers mots dans leur contexte. Car tout se construit à partir de là.

    Les personnes qui enseignent en maternelle ou les "nounous" le savent parfaitement. Ce handicap se traîne ensuite tout au long de la scolarité, car les autres enfants évoluent aussi à leur rythme, ils ne rattrapent jamais le retard.

    Je rajoute une expérience en milieu carcéral:

    Dans le cadre d'une association, je m'occupais de la réinsertion de détenus. Et en parlant avec l'un d'eux sur des sujets variés, je me suis aperçue qu'il parlait de l'arbre - si c'était un pommier ou un peuplier, c'était un "arbre" - ou de l'oiseau - si c'était un merle ou un pigeon, il ne faisait pas de différence - ou de la fleur: rose ou tulipe, il ne connaissait pas les différences.

    Pourtant il était intelligent, mais son intelligence était réduite aux mots qu'il avait à sa disposition. Terrible enfermenent.

    Ce n'est pas étonnant que, lors d'un entretien dans une administration, ne pouvant exprimer ce qu'il voulait à ce fonctionnaire, il a pris sa machine à écrire et menaçait de la lui envoyer à la figure.

    La violence est souvent la conséquence de cette impuissance..

    Sans parler de toutes les conséquences humaines, sociales, politiques (très manipulables) et économiques. Tous les "bobos" qui trouvent le langage des banlieues "sympa" ne voient pas les dimensions du problème et l'enfermement dans lequel ces personnes vivent.

    Un enfant a besoin d'ADULTES qui lui PARLENT et lui expliquent le sens des mots.

    Beaucoup d'enfants n'ont pas cette possibilité.

    C'est à eux que l'Etat doit se consacrer dans sa mission d'éducation et non pas les rejeter. Je cite un dernier exemple, celui vécu par ma soeur récemment.

    La municipalité a confié 4 enfants à ma soeur, "nounou" depuis plus de 30 ans, car il y a manque de nounous, 1 enfant de 9 mois et trois entre 2 ans et demi et 3 ans. La scène se passe en juin dernier.

    Elle est sortie avec la poussette et les trois enfants pour aller voir le Guignol dans son quartier. Assis devant elle, il y avait une classe de CP.

    Elle remarque au dernier rang, juste devant elle, un enfant qu'elle avait eu pendant plus de 2 ans et demi, issu d'une famille difficile, où il y a beaucoup de violence et peu de mots.

    Elle avait essayé de lui donner le plus d'éveil et d'autonomie possible. Elle l'interpelle "Bonjour mon petit chaton, comment vas-tu, ça me fait plaisir de te voir".

    L'institutrice se retourne et d'un oeil méchant lui dit "Madame, qui êtes-vous pour parler ainsi à cet enfant, qui vous autorise à le faire?" Elle lui explique brièvement.

    A la fin du Guignol, l'institutrice vient la voir et lui dit tout le mal qu'elle pense de cet enfant: "Agressif (on sait pourquoi), instable, perturbateur, méchant, etc."

    Ma soeur est restée sidérée, voilà comment cet enfant à qui elle avait donné beaucoup d'affection et d'éveil est définitivement classé et détruit alors qu'il ne demandait qu'à évoluer et à VIVRE.

    Il n'a aucun avenir dans notre pays. Car même l'Education nationale - qui devrait en faire un citoyen capable de se débrouiller dans la vie - le rejette.

    Où est l'Etat protecteur des faibles et soutien des forts (la Recherche) ?

    On touche LÀ les fondements d'une société.

    A suivre donc...

    Et bravo à François Bayrou de s'engager dans ce domaine - essentiel pour l'avenir de notre pays dans un monde qui est devenu un village...

  • Je suis assez en accord avec vous Danièle, l' éveil, l'autonomie ou comment de passif les rendre actif...
    Je suis beaucoup intervenue dans le domaine "arts visuels" dans l'établissement de mes enfants, à la grande perplexité de certains parents!
    Les raisons en sont multiples: j'y ai toujours vu un pont interculturel donc un moyen de réconcilier les différentes origines culturelles avec un petit travail sur l'histoire valorisant, un moyen d'apprendre de nouveaux mots de facon plus ludique en expliquant son travail mais aussi en recherchant les matériaux dans la nature (svt), mais aussi d'aborder en douceur certaines notions mathématiques abstraites.Aussi je ne peux que rejoindre la position de FB, à la vue de certains résultats.
    Ensuite, nous accueillons mal nos populations immigrées, beaucoup de mères ne parlent pas notre langue, or l'éducation, le suivi des devoirs, les entretiens avec les enseignants qui peuvent etre essentiels, passent souvent par elles. Il y aurait un travail à faire important à ce niveau, les cours proposés actuellement au niveau des mairies ne semblent pas efficaces, et puis certains pays Européens ont une offre dans ce domaine bien différente et intéressante ;-)
    Pour terminer pour aujourd'hui, car je dois partir, nous perdons beaucoup de richesse linguistique dans notre offre de langues étrangères, j'avoue avoir été désolée que le décret concernant les langues régionales ait été rejeté car il ouvrait la porte vers l'enseignement de tous les autres langues de notre territoire, autorisant ainsi certaines populations à ne pas avoir à faire un choix culturel cornélien, source de mal-etre, à une reconnaissance qu'ils attendent, et un atout pour tous nos enfants, notre commerce extérieur diplomatie etc...

  • Votre exemple est édifiant, Danièle, mais, justement, il invalide votre proposition : je suis, pour ma part, tout à fait opposé à ce que l'école soit obligatoire dès deux ans. Quand je vois les dégâts que cela peut produire pour des enfants qui n'y sont pas prêts...alors 2 ans, vous imaginez !
    Non, mieux vaut multiplier les crèches, au contraire.
    Je pense qu'il faudrait plutôt, mais cela coûte très cher, aligner les écoles maternelles sur les crèches, tout du moins, quant à la diversité des professionnels qui y travaillent.
    Il y a bien une psychologue scolaire dans les écoles maternelles, mais à raison de une pour 4 à juit établissements !!!
    En tout cas, Darcos a tout faux, et cela montre bien quelle valeur il accorde aux enfants, surtout petits.

  • @ l'Hérétique:
    vous m'avez MAL comprise, cher ami...
    Je n'ai jamais parlé D'ECOLE pour des enfants de 2 ans. Quelle horreur...

    J'ai parlé d'éveil au langage, de donner du sens aux mots. Cela ne peut se faire que par le JEU, dans un cadre totalement LIBRE.

    Votre problème, c'est votre formatage franco-français qui ne peut imaginer autre chose que ce qui existe.

    Dans la majorité des pays qui nous entourent, les enfants de cet âge ne vont pas à l'ECOLE, mais au JARDIN D'ENFANTS, ce qui est tout autre chose.

    D'ailleurs Darcos s'est fait taper dessus à cause des "couches" etc, mais si vous écoutez la vidéo, il ne dit pas que des inepties...

    Evidemment les corporatismes en tout genre ont hurlé.

    Il faut absolument changer le mode d'éducation des tout petits. Groupes libres, responsabilisation dès le plus jeune âge - dans leur langue et à leur niveau - apprentissage par le JEU, etc...

    Nous sommes dans des mondes totalement différents...

  • @ Danièle

    Les Jardins d'enfants existent aussi à Paris, malgré les tentatives (avortées) de Delanoë pour les transformer en crèches (afin de tenir à moindre coût ses promesses électorales). Oserais-je vous dire que votre problème, c'est votre formatage germano-allemand ? ;-)
    Pour le reste, on est d'accord.

  • Paris n'est PAS la France, cher ami :-))) et je demande à voir le nombre de "jardins d'enfants" à Paris...

    C'est aussi un peu votre problème et le problème du MoDem en général.

    Quand je viens au siège et que j'y vois les personnes présentes, je me dis qu'on est vraiment en circuit fermé...

    Je disais récemment à une amie qui y travaille: "Ici c'est vraiment parisien, la France, c'est tout autre chose"...

    Désolée, je n'ai pas l'habitude d'utiliser la langue de bois...

  • @ Danièle

    Il y en a au moins 22. C'est ceux que Delanoë envisageait de remplacer par des crèches.

  • j''ai un enfant de 9 ans qui refuse d'ecrire et de lire

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