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Affaire DSK : le piston puni ?

Autant  j'estime que DSK n'a pas à être attaqué sur ses moeurs, et je donne sur ce point la primauté aux Français sur les Anglo-saxons, autant, en revanche, sur la seconde affaire, j'espère pour lui qu'il ne s'agit pas d'un coup de piston à une amie de famille, et, sur ce second point, c'est aux Anglo-Saxons que je donne raison.

Il y a une détestable tradition de pistonnage en France, pas seulement au sein de la classe politique, destinée à favoriser un tel ou un tel pour des postes ou positions en principe soumis à la concurrence.

Cette habitude est insupportable. Si DSK est démis de ses fonctions, ce sera une bonne leçon pour la classe politique française tout entière. Elle n'a pas à se croire en territoire conquis au sein d'une institution internationale et s'imaginer que les pratiques prémafieuses et autres coups de pouce qui caractérisent nombre de promotions çà et là dans notre pays, ont vocation à être exportées.

J'espère vraiment que DSK est sans tâche dans cette histoire, car je le crois un économiste compétent, mais, si ce n'est pas le cas, il n'aura plus d'une quelconque manière mon soutien. Pour moi, ce n'est pas une peccadille, et trop de gens honnêtes ont souffert et souffrent encore de ce genre de pratiques en France. Je rejoins entièrement l'avis exprimé par Authueil à ce sujet.

Si je me suis engagé aux côtés des Démocrates, au sein du MoDem, c'est entre autres précisément parce que ces pratiques-là me révulsent littéralement. J'ajoute toutefois qu'il faut distinguer un coup de piston et une recommandation. Il y a recommandation quand elle vient d'une personne qui n'est pas juge dans la décision. Je juge l'avis de Pierre, un commentateur de l'article d'Authueil très éclairé sur la question, et je le transcris donc ici :

Doctorant en économie du développement, je suis convaincu que la totalité des stages dans les départements de la recherche de ces institutions internationales sont obtenus par des personnes étant recommandés à divers titres par des collègues de chercheurs de ces départements. C'est le mode de fonctionnement du système universitaire mondial, cela ne vaut pas qu'en France. Si personne ne vous recommande, vous n'existez pas et n'existerez jamais dans le domaine de la recherche en économie, impossible de trouver un job.

La question n'est pas de savoir si cette personne a été pistonnée, mais de quelle manière et si cette recommandation correspond au processus "normal": "je vous certifie que machine m'a convaincu de XXX qualités et vous le recommande chaudement" vs. "vous voudrez bien embaucher ma nièce". La frontière est ténue quand cela vient d'un supérieur hiérarchique...

Enfin, une dernière précision : choisir un collaborateur, même rémunéré, dans le cadre de l'exercice de fonctions exclusivement politiques, suppose tout de même une certaine accointance d'opinions. Dans ces conditions, cela ne me choque pas que l'on choisisse un individu plutôt qu'un autre, pas exclusivement sur des critères de compétence. J'exclus ce cas de figure du champ d'application d'une libre concurrence.

Commentaires

  • Le commentaire n'est en effet pas mauvais.

    Cependant, doctorant en économie du développement moi-même, je ne partage pas son avis sur la "non-existence" des "non-pistonnés". Etre pistonné n'est pas "gratis". Ne pas l'être, non plus.

    Ni plus, ni moins.

  • @ Claudio

    Tu peux développer sur cet aspect ?

  • Pardonne-moi un peu de langue de bois ...

    Les expériences, la vie (la mienne et l'observation de celles des autres) me portent à croire que je crois, à savoir ce que je sais. Et, bien entendu, à ignorer ce que j'ignore.

    En tout cas, je te laisse une phrase (non traduite, les traductions abiment l'esprit des textes) : "People are always blaming their circumstances for what they are. I don't believe in circumstances. The people who get on in this world are the people who get up and look for the circumstances they want, and, if they can't find them, make them." (G.B.Shaw)

  • @ Claudio

    Si je dis "Aide-toi, le ciel t'aidera", est-ce que je suis loin de ta conclusion ?

  • @ l'hérétique: la distinction est ténue entre piston et recommandation, en effet, et on trouve même des cas où le soupçon de piston peut faire avorter un recrutement tellement cela est insupportable. ne parlons pas des cas où l'on organise de faux appels à concurrence pour justifier l'existence d'un candidat. sil est prouvé à la fois que DSK a favorisée cette jeune femme ET qu'elle s'est arrogé des diplômes supplémentaires (source backchich info), qu'il soit condamné, ce sera normal et sain.
    @Claudio,
    je suis entièrement d'accord avec vous: à compétences égales ne pas être pistonné peut se payer... dans l'université comme ailleurs. par contre, vous restez très italien (je le suis à 50%, c'est un hommage ;-)) en disant que les traductions abîment l'esprit des textes. c'est facile, non, de parler aux initiés? la traduction est une technique, un art et parfois il faut transposer: c'est mon métier au quotidien et aussi dans ma vie universitaire. Le premier colloque international où j'ai été invitée, je présentai mes travaux d'édition et de traduction de textes anciens, et de vieux professeurs italiens m'ont demandé "pourquoi traduisez vous? vous ne savez pas le latin?"... ce contresens était très significatif. quando la parola non esiste, gli Italiani se l'inventano...

  • @ Florence

    Certes, mais dans les pays latins, on est passé expert pour jouer de cette ambiguïté. C'est beaucoup plus rare dans les pays nordiques et anglo-saxons.

  • @ notre hôte
    Non, tu n'es pas loin. Disons que je pense que la volonté est comme une masse gravitationnelle : elle plie l'espace. Mais c'est difficile à expliquer dans un billet, t'imagines dans un commentaire :-) Mieux devant un bon verre de bon vin après un excellent café :D

    Ce qui me fait une excellente transition pour répondre @ Florence

    Mais oui :-) je sais. Tout d'abord ce qu'elle dit en italien est très exact : si vous inventez un mot, aucun italien vous dira "ce mot n'existe pas" ou "ce n'est pas italien, ça", alors que je l'ai entendu souvent en France. Je pense que cela fait partie de ces faux détails de différence qui font le charme et l'intérêt de l'Europe.

    Sur la traduction, mon opinion (mais c'est strictement personnelle) est qu'un texte traduit est un texte réécrit. Il peut être réécrit avec art, comme vous dites fort justement. Parfois il peut être même meilleur de l'original :-) Mais ce n'est pas le "même" texte. C'est le résultat de la rencontre entre l'auteur et le traducteur.

    Et je n'ai pas l'art de GB Shaw pour l'écriture :D

  • @Florence Bistagne
    Rassurez-vous. Ici, dans les Bouches du Rhône, tout le monde sait ce que valent les personnes en tête de la fédération.
    Et beaucoup savent qu'elles ont été élues avec moins de 15% des électeurs inscrits sur le fichier.

    Et oui...

  • @Florence Bistagne
    Rassurez-vous. Ici, dans les Bouches du Rhône, tout le monde sait ce que valent les personnes en tête de la fédération.
    Et beaucoup savent qu'elles ont été élues avec moins de 15% des électeurs inscrits sur le fichier.

    Et oui... (Tout le monde sait qui est l'ami de la famille de qui)

    Le piston et les recommandations ont eu lieu bien avant les dernières élections... Ce qui explique cette faible mobilisation.

    Le Modem 13 fonctionne ainsi depuis le début. Et c'est un peu comme avec notre gouvernement en place.Il est élu par ceux qui espèrent en tirer quelques privilèges...

    J'attends avec impatience de voir à quel point les élus, dont vous êtes, vont nous montrer de quoi ils sont capables.

  • @Françoise
    bonjour, çà fait longtemps que je n'ai pas eu de vos remarques!
    je pense que qu'elles sont ici un peu hors-sujet . le débat entre l'hérétique, Claudio et moi-même ne concernait pas du tout le Modem, ni des phénomènes d'élection mais DSK, le soupçon de népotisme, les compétences des femmes, la valeur de la traduction, le machisme etc.
    d'autre part notre gouvernement en place n'est pas élu mais nommé.
    à bientôt
    Florence

  • @Florence Bistagne

    Bah ! Avec ces nommés par les élus, ces élus par les nommés... Sans parler des auto-proclamés... On s’y perd.

    C’était trop tentant de vous retrouver ici, cherchant à vous donner une bonne conscience sur un tel sujet.

    D'autant que les parvenus de la politique m’amusent.

    Vous ne croyez pas si bien dire... A très bientôt !

    Françoise Blanche

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