Je ne comptais pas faire un billet sur l'affaire Jean-Marie Demange, mais les billets de Quitterie et de Guillaume m'ont fait changer d'avis.
Je voudrais tout de même rappeler avant toutes choses que ce député est d'abord un assassin qui a tué une femme (pas sa femme mais son amante, à ce que j'ai compris) dans des conditions particulièrement brutales. Il l'a battue pendant 10 minutes, sans que le voisinage ait rien pu faire en dépit des appels au secours de la victime, puis l'a abattue froidement. Il laisse ainsi deux orphelins de 13 et 15 ans. Certains savent perdre des élections sans péter les plombs, et même la plupart. Ce n'est pas le cas de cet homme.
Quitterie sous-entend que la charge de pouvoir qui est associée à ses mandats électifs a contribué à le déséquilibrer, et elle en fait un argument contre le cumul des mandats. Je ne fais pas la même analyse qu'elle. Le problème est à mon avis en amont, dans la personnalité même de ce député. Le cumul des mandats n'a rien à voir là-dedans, même si l'on peut supposer que ceux qui cumulent le plus sont facilement ceux qui ont le plus de goût pour le pouvoir, avec tout l'arrière-monde pathologique qui est susceptible d'y germer.
Je comparerai Jean-Marie Demange à Pierre Albertini à Rouen. Voilà quelqu'un qui a perdu tous ses mandats électoraux en moins d'un an. Il a très vite compris que son mandat de député était foutu en raison de la stratégie de Bayrou et du fait qu'il était en pleine terre de gauche.
Il a été ensuite largement battu aux municipales. Eh bien il a su tirer sa révérence avec élégance.
Pour revenir à notre député UMP, il s'est senti affecté parce qu'il se croyait irremplaçable. C'est sans doute pour la même raison qu'il a tué son amante qui voulait le quitter. Dans les deux cas, le problème, c'est l'hypertrophie de son égo à tendance manifestement paranoïaque. A mon avis, la question, c'est de savoir plutôt pourquoi la politique attire ce genre de personnalités pathologiques...
Il y a un très beau passage du Ainsi parlait Zarathoustra au sujet de l'arrière monde. Dans l'ouvrage de Nietzsche, il ne s'applique pas à la politique, mais le raisonnement psychologique sur la présence de cet arrière-monde conserve toute sa pertinence. Qu'y avait-il dans l'arrière-monde du député Demange ? Une volonté de puissance sans limites, incapable de se borner, probablement. Il était réputé avoir sombré dans la dépression après avoir perdu l'élection municipale à Thionville, en mars 2008. Mais c'est qu'il avait sans doute placé très haut ses faits et gestes, et se voyait sans doute comme un maire sans pareil. Il y avait là un narcissisme profond fort éloigné de l'engagement désintéressé qui devrait être la première vertu de tout élu ou candidat à l'élection dans un mandat politique.
J'ajoute que ce drame rentre dans une autre catégorie, dans laquelle il devrait être en priorité confiné, mais, dont je parie que la presse ne fera pas mention, c'est celle de la violence faite aux femmes et particulièrement les violences conjugales. Le suicide n'y change rien, et, je l'espère, encore moins la députation.
Je citerai simplement cette étude de l'Institut Médico-légal de Paris, qui date de 1999, elle donne à réfléchir et accrédite certainement ma thèse :
L’Institut médico-légal de Paris a étudié les situations d’homicides subis par des femmes (Lecomte et coll, 2001).
Une étude menée de 1990 à 1999 concerne 652 femmes âgées de plus de 15 ans, victimes d'homicides. Leur moyenne d'âge est de 45,5 ans. L'auteur de l'homicide est le mari dans 31 % des cas, un autre partenaire dans 20 % des cas, un proche pour 4 %, une connaissance de la victime dans 30 % des cas. 15 % des auteurs étaient inconnus de la victime. La plupart des agresseurs étaient connus comme violents ou alcooliques chroniques ; ces violences se sont déroulées dans un contexte de violence durant depuis longtemps. En ce qui concerne le moyen employé, 33 % des victimes ont été poignardées, 30 % ont reçu des coups de fusil, 20 % ont été étranglées et 10 % sont décédées des suites de coups. 7 % des victimes avaient été violées.
Par ailleurs, dans une étude réalisée en 1998, un profil des auteurs d'homicide de leur conjointe a pu être précisé : en dehors des cas d'alcoolisme, il s'agit d'hommes psychopathes, ayant une certaine notoriété, bénéficiant par leur fonction d'un certain pouvoir pour lequel le sens de l'autorité est perçu comme une qualité professionnelle de prise de responsabilité. On remarque une proportion très importante de cadres (67 %), de professionnels de santé (25 %), de représentants de l'armée, la police…
Je viens de trouver l'information sur
Le cas de
Jacqueline Gourault, sénatrice MoDem, a clairement mis en évidence que les auxiliaires médicaux sont les parfaits dindons de la farce de leurs ministères de tutelles. Soucieuse de ne pas les voir se faire entuber très profondément, elle a envoyé aussi sec une question écrite au gouvernement à ce sujet (question 05922 au JO du Sénat). Désolé , chers lecteurs, pour la traduction certes fleurie, mais néanmoins évocatrice de ce que je pense du projet du gouvernement en la matière et de l'action de la sénatrice MoDem.
Le 14 octobre dernier, le sénateur MoDem, il est vrai appuyé par tous les séanteurs centristes ou presque, n'a rien lâché sur le logement social et catégoriquement refusé que le seuil de 20% de logements sociaux soit abaissé. Les journaux ont titré que le Sénat avait retoqué le projet du gouvernement, mais l'examen de près des faits permet de savoir qui exactement est parvenu à torpiller ce projet inique.
J'ai adoré la formulation de Jacqueline Gourault, Sénatrice MoDem, pour évoquer les difficultés de survie des salariés de l'aide à domicile.Question n°5920 du JO du Sénat, elle suggère au gouvernement de les sortir de l'immersion sous le SMIC. De ne pas leur plonger la tête dans l'eau, quoi, en somme...