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Société - Page 75

  • L'arrière-monde du député Demange

    Je ne comptais pas faire un billet sur l'affaire Jean-Marie Demange, mais les billets de Quitterie et de Guillaume m'ont fait changer d'avis.

    Je voudrais tout de même rappeler avant toutes choses  que ce député est d'abord un assassin qui a tué une femme (pas sa femme mais son amante, à ce que j'ai compris) dans des conditions particulièrement brutales. Il l'a battue pendant 10 minutes, sans que le voisinage ait rien pu faire en dépit des appels au secours de la victime, puis l'a abattue froidement. Il laisse ainsi deux orphelins de 13 et 15 ans. Certains savent perdre des élections sans péter les plombs, et même la plupart. Ce n'est pas le cas de cet homme.

    Quitterie sous-entend que la charge de pouvoir qui est associée à ses mandats électifs a contribué à le déséquilibrer, et elle en fait un argument contre le cumul des mandats. Je ne fais pas la même analyse qu'elle. Le problème est à mon avis en amont, dans la personnalité même de ce député. Le cumul des mandats n'a rien à voir là-dedans, même si l'on peut supposer que ceux qui cumulent le plus sont facilement ceux qui ont le plus de goût pour le pouvoir, avec tout l'arrière-monde pathologique qui est susceptible d'y germer.

    Je comparerai Jean-Marie Demange  à Pierre Albertini à Rouen. Voilà quelqu'un qui a perdu tous ses mandats électoraux en moins d'un an. Il a très vite compris que son mandat de député était foutu en raison de la stratégie de Bayrou et du fait qu'il était en pleine terre de gauche.
    Il a été ensuite largement battu aux municipales. Eh bien il a su tirer sa révérence avec élégance.

    Pour revenir à notre député UMP, il s'est senti affecté parce qu'il se croyait irremplaçable. C'est sans doute pour la même raison qu'il a tué son amante qui voulait le quitter. Dans les deux cas, le problème, c'est l'hypertrophie de son égo à tendance manifestement paranoïaque. A mon avis, la question, c'est de savoir plutôt pourquoi la politique attire ce genre de personnalités pathologiques...

    Il y a un très beau passage du Ainsi parlait Zarathoustra au sujet de l'arrière monde. Dans l'ouvrage de Nietzsche, il ne s'applique pas à la politique, mais le raisonnement psychologique sur la présence de cet arrière-monde conserve toute sa pertinence. Qu'y avait-il dans l'arrière-monde du député Demange ? Une volonté de puissance sans limites, incapable de se borner, probablement. Il était réputé avoir sombré dans la dépression après avoir perdu l'élection municipale à Thionville, en mars 2008. Mais c'est qu'il avait sans doute placé très haut ses faits et gestes, et se voyait sans doute comme un maire sans pareil. Il y avait là un narcissisme profond fort éloigné de l'engagement désintéressé qui devrait être la première vertu de tout élu ou candidat à l'élection dans un mandat politique.

    J'ajoute que ce drame rentre dans une autre catégorie, dans laquelle il devrait être en priorité confiné, mais, dont je parie que la presse ne fera pas mention, c'est celle de la violence faite aux femmes et particulièrement les violences conjugales. Le suicide n'y change rien, et, je l'espère, encore moins la députation.

    Je citerai simplement cette étude de l'Institut Médico-légal de Paris, qui date de 1999, elle donne à réfléchir et accrédite certainement ma thèse :

    L’Institut médico-légal de Paris a étudié les situations d’homicides subis par des femmes  (Lecomte et coll, 2001).

    Une étude menée de 1990 à 1999 concerne 652 femmes âgées de plus de 15 ans, victimes d'homicides. Leur moyenne d'âge est de 45,5 ans. L'auteur de l'homicide est le mari dans 31 % des cas, un autre partenaire dans 20 % des cas, un proche pour 4 %, une connaissance de la victime dans 30 % des cas. 15 % des auteurs étaient inconnus de la victime. La plupart des agresseurs étaient connus comme violents ou alcooliques chroniques ; ces violences se sont déroulées dans un contexte de violence durant depuis longtemps. En ce qui concerne le moyen employé, 33 % des victimes ont été poignardées, 30 % ont reçu des coups de fusil, 20 % ont été étranglées et 10 % sont décédées des suites de coups. 7 % des victimes avaient été violées.

    Par ailleurs, dans une étude réalisée en 1998, un profil des auteurs d'homicide de leur conjointe a pu être précisé : en dehors des cas d'alcoolisme, il s'agit d'hommes psychopathes, ayant une certaine notoriété, bénéficiant par leur fonction d'un certain pouvoir pour lequel le sens de l'autorité est perçu comme une qualité professionnelle de prise de responsabilité. On remarque une proportion très importante de cadres (67 %), de professionnels de santé (25 %), de représentants de l'armée, la police…

     

     

  • Femme de l'année à 10 ans !

    Nojoud.jpgJe viens de trouver l'information sur Cozop, en provenance du blog contre-dits : un magazine américain vient d'élire femme de l'année la petite Nojoud Ali, une enfant yéménite de 10 ans. Souvenez-vous, l'affaire avait éclaté en juin 2008. Delphine Minoui, du blog Chroniques Orientales, nous en dit plus. C'est au magazine Glamour que revient le mérite d'avoir élu cette courageuse enfant. Nojoud Ali, mariée de force et abusée sexuellement par un mari de 20 ans son aîné, avait obtenu le divorce, après avoir ému le juge Mohammed al-Ghadhi à qui elle avait conté son histoire. Cette histoire avait causé un choc dans l'opinion yéménite, chose rare dans ce pays, et une mobilisation rare s'était ensuivie, sous l'égide de Shada Nasser son avocate.

    Il faut savoir qu'au Yémen, les lois tribales permettent ces mariages et l'emportent souvent sur la loi nationale. Les autorités religieuses font preuve de lâcheté et n'osent pas condamner clairement ces pratiques par crainte que l'on associe le Prophète à leur condamnation en raison de l'âge d'Aïcha dans le Coran. Mais en réalité, les familles qui acceptent les contrats de mariage à 10 ans font stipuler que le mari doit être respectueux et ne pas toucher l'enfant avant sa maturité sexuelle estimée là-bas à 15 ans. Nojoud Ali veut devenir avocate, désormais, et j'espère qu'elle va y réussir.

    L'espoir, c'est que depuis cet événement, une dizaine d'autres petites filles ont entamé un procès similaires contre leur "mari". L'excellent choix du magazine Glamour, je l'espère va contribuer à lutter contre ce fléau.

    Delphine Minoui, sur son blog, a rapporté la première journée de classe de Nojoud, le 25 septembre dernier. Au passage, je recommande cet excellent blog que j'ai découvert à l'occasion de ces évènements, et qui s'en va rejoindre ma blogroll livre des merveilles.

  • Hannah, une enfant de 13 ans peut-elle choisir de mourir ?

    HannahJones.jpgLe cas de Chantal Sébire, en mars dernier, avait bouleversé la France. Mais celui d'Hannah Jones risque de nous frapper de stupeur encore bien plus. Il s'agit d'une enfant de 13 ans, hospitalisée à de nombreuses reprises et victime d'une cardiomyopathie contractée à la suite d'un traitement contre une leucémie à 5 ans. Elle est condamnée à mort à plus ou moins brève échéance, d'après ce que j'ai compris, sauf à tenter une incertaine greffe du coeur, et, même dans ce cas, il lui faudrait alors suivre à vie un traitement d'immuno-dépresseurs susceptible de réactiver sa leucémie. Une cardiomyopathie est un dysfonctionnement du muscle cardiaque. La survie à l'opération n'est pas assurée, et des complications très graves peuvent survenir.

    Choix terrifiant. Comment peut-on avoir 13 ans et choisir de mourir ? Car cette jeune fille ne veut plus passer encore du temps à l'hôpital. Elle se juge condamnée et veut finir son existence chez elle, quand bien même cela raccouricrait sa vie. Bien peu de médias se sont intéressés à cette triste histoire, en France, mais le quotidient le Figaro la suit avec attention. Il lui a consacré deux articles dont je recommande la lecture (Le cas Hannah Jones vu de France, A 13 ans elle obtient de ne pas être opérée ).

    Comment ne pas être bouleversé par un choix aussi dramatique ? N'y a-t-il donc vraiment aucun moyen de sauver Hannah ? Personnellement, j'ai le plus grand mal à nme résoudre à admettre qu'une enfant de cet âge puisse mourir, doive mourir. La loi Kouchner de 2002 prévoit pour les individus mineurs qu'ils puissent refuser des traitements s'ils sont en état de discernement. Les équipes médicales oeuvrent en fait un peu dans le flou, en essayant d'adopter une attitude pragmatique et en évaluant elles-mêmes la maturité de l'enfant.

    Hannah a exprimé elle-même son avis sur la chaîne TV SkyNews.

    J'avoue une forte détresse quand j'entends cette enfant choisir sa mort. Comment ne pas s'insurger ? Confronté à ces morts choisies de préférence à la souffrance, nous sommes désarmés, comme je l'avais noté dans mon article sur Chantal Sébire, et, pour ma part, je me tourne une fois de plus vers Épicure sur son lit de mort, dans sa lettre à Idoménée, son ami : il dit que le souvenir des bons moments passés ensemble lui permet de mourir en paix. Il me semble qu'Hannah a choisi de suivre la même voix que le philosophe grec. Si elle doit mourir, que le maximum de moments heureux aient été vécus, avec sa famille et avec ses amis. Quant à moi, tout hérétique que je suis, j'en suis à espérer le miracle pour Hannah, parce que je crois que c'est tout ce qu'il reste.

     

  • Grande Guerre et mutineries : alors là, bravo Sarko !

    J'écrivais hier même mon ras-le-bol du 11 novembre, exaspéré par la commémoration d'une France et d'une classe politico-militaire qui a envoyé à la boucherie nombre de jeunes Français, n'hésitant pas à tirer dans le tas quand le bétail ne marchait pas le pied ferme à la mort.

    Or, j'apprends aujourd'hui par le Parisien que Nicolas Sarkozy, l'actuel Président de la République, a rendu hommage aux mutins. J'ai beaucoup apprécié cette phrase qui est exactement celle que j'attends des pouvoirs publics depuis des années :

    «ces hommes dont on avait trop exigé, qu'on avait trop exposés, que parfois des fautes de commandement avaient envoyés au massacre, à ces hommes qui n'ont plus eu la force de se battre».

    Et  je trouve très juste sa conclusion :

    «Cette guerre totale excluait toute indulgence, toute faiblesse. Mais 90 ans après la fin de la guerre, je veux dire au nom de notre Nation que beaucoup de ceux qui furent exécutés alors ne s'étaient pas déshonorés, n'avaient pas été des lâches mais que, simplement, ils étaient allés jusqu'à l'extrême limite de leurs forces»

    Je n'aurai sans doute pas souvent l'occasion de le dire, mais là, je le dis, Sarko, bravo, je te tire mon chapeau. Un dernier petit effort, maintenant, pour demander aux historiens d'ouvrir le livre noir et de s'intéresser aux décisions du haut-commandement et de la classe politique d'alors...

  • Ras le bol du 11 novembre !

    Tiens, ça, cela fait un moment, plusieurs années même, que je veux l'écrire, et puisque j'en ai l'occasion et le temps aujourd'hui, je vais le faire.

    J'en ai assez que l'on célèbre cette date alors que cette célébration repose sur un mensonge éhonté, et qu'il est grand temps de rétablir la vérité.

    Cette guerre a été un massacre abominable parce qu'au moins du côté français, les combattants ont été envoyés de force, dans des conditions épouvantables au front, avec une stratégie de passage en force dont les généraux de l'époque n'ignoraient nullement qu'elle provoquerait des morts.

    Matériel insuffisant, tranchées non aménagées, canons français qui tirent sciemment sur les fantassins français, exécutions sommaires par des caporaux en mal de reconnaissance, j'en passe des vertes et des pas mûres. Quand donc quelqu'un se chargera-t-il d'écrire le Livre Noir de ce satané mythe ? De ce prétendu élan de la nation ?

    Je me dis, d'ailleurs, que rien n'a changé quand je vois que nos soldats en Afghanistan doivent repousser les Talibans avec un matériel insuffisant et se payer parfois eux-mêmes des gilets pare-balles corrects...Là encore, on y va pour la gloire...

    Les mêmes dirigeants abjects qui ont envoyé se faire tuer pour rien de jeunes français ont préparé la seconde guerre mondiale en cherchant à humilier à et mettre à genou l'Allemagne par des conditions insensées.

    J'en ai assez de cette hypocrisie. Ce qui me sidère, c'est qu'il y a en tout et pour tout pour la dénoncer le seul Jacques Tardi, à travers ses bandes dessinées, que je remercie, car il a contribué à me donner un oeil critique sur cette période.

    Je ne dis pas que lors d'une guerre, il n'y a pas de morts, mais je trouve que pendant la Grande Guerre, il y a eu beaucoup de morts inutiles, et que le procès des généraux de cette époque n'a toujours pas eu lieu. Au contrtaire, on leur rend hommage et on nomme des rues à leurs noms !

    C'est marrant d'ailleurs : on a retenu un nombre très faible de fusillés, mais c'est un mensonge : outre les exécutions extra-judiciaires, il y a eu aussi ceux que l'on a forcé à marcher au front avec l'intention de les faire mourir.

    Bref, cette guerre est l'une des plus dégueulasses de notre siècle, et elle ne mérite pas d'être célébrée, tout du moins, comme une victoire. Le 08 mai 1945 symbolise la fin de la barabarie nazie, mais le 11 novembre 1918 représente le triomphe des hypocrites.

    J'espère que la France se penchera un jour vraiment sur les évènements de cette période, et réalisera qu'un nombre impressionnant de morts de cette époque aurait pu être évité sans la morgue et l'incompétence des généraux et des politiques d'alors.

    Par ailleurs, pour se faire une petite idée du genre de contre-vérités que l'on continue à lire dans les livres d'histoire ou à entendre ici et là, un petit tour sur cet article de Marrick & Kevin .

     

    EDIT : tant que j'y suis, un petit oeil ici, sur le site du CRID (Collectif de Recherche International et de Débat sur la Guerre 14-18) , c'est salutaire...On y retrouve en substance une bonne part de mon avis sur ce que je pense du nationalisme du XIXème siècle et ses lourdes conséquences sur le XXème siècle.

  • Travail jusqu'à 70 ans : Bayrou dénonce "une régression sociale"

    epinal-061108-bleu-foret-4-300.JPEGEn déplacement dans la région est de la France, François Bayrou a qualifié de "régression sociale" le projet de report à 70 ans de l'âge limite de départ à la retraite, qui doit à son avis être "refusé par les Français"....

    "Une telle régression sociale, un tel bouleversement de la société doit être refusé par les Français. Le pouvoir n'a pas tous les droits", a déclaré François Bayrou à l'AFP, à l'issue d'un déplacement de deux jours à Epinal (Vosges) où il a visité des entreprises du textile et du bois.

    Sur la forme, il a dénoncé "la manoeuvre qui a consisté à faire passer subrepticement et nuitamment un "amendement" (NDLR: voté par les députés en fin de semaine dernière) pour porter l'âge de la retraite obligatoire à 70 ans"."L'idée qu'un sujet de cette gravité soit traité par surprise, en vérité avec la complicité active du gouvernement, si ce n'est à sa demande, sans aucune concertation, est intolérable", a jugé le président du Mouvement  Démocrate.

    Sur le fond, "si on commence à mettre le petit doigt dans ce mécanisme, le bras entier sera emporté", a-t-il estimé. "Un tel amendement ne peut avoir comme objectif que d'inscrire dans un texte que 70 ans est un âge normal pour la retraite", afin d'en faire "une référence".

    "En vérité, cela prive nombre de Français et leurs familles de la perspective d'une vie alerte et en forme, après la période de vie professionnelle", a estimé le député des Pyrénées-Atlantiques. "C'est même ingérable pour les entreprises", a-t-il également relevé, car "il y a des postes de travail très nombreux qui ne peuvent être assumés que dans la force de l'âge".

  • Jacqueline Gourault s'inquiète pour les auxiliaires médicaux

    Gourault.jpgJacqueline Gourault, sénatrice MoDem, a clairement mis en évidence que les auxiliaires médicaux sont les parfaits dindons de la farce de leurs ministères de tutelles. Soucieuse de ne pas les voir se faire entuber très profondément, elle a envoyé aussi sec une question écrite au gouvernement à ce sujet (question 05922 au JO du Sénat). Désolé , chers lecteurs, pour la traduction certes fleurie, mais néanmoins évocatrice de ce que je pense du projet du gouvernement en la matière et de l'action de la sénatrice MoDem.

    Mme Jacqueline Gourault attire l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative sur les inquiétudes des auxiliaires médicaux, quant à la remise en cause des accords conventionnels avec les caisses d'assurance vieillesse. Ceux-ci prévoyaient, en effet, en contrepartie de tarifs raisonnables, un financement par les caisses des droits de l'avantage social vieillesse (ASV). Or, celles-ci ne souhaitant plus le financer, les intéressés n'y trouvent plus leur compte et s'interrogent dans ces conditions sur l'intérêt du conventionnement pour eux. Si les ministères de tutelle envisagent de réformer le décret relatif à l'ASV, une issue doit, tout d'abord, être trouvée pour solder les comptes de l'ASV de 2008. Un dialogue est ensuite attendu par une alliance interprofessionnelle pour réformer ce régime sereinement. C'est pourquoi elle lui demande quelles sont ses intentions pour pérenniser le conventionnement de ces professions.

  • Jean-Marie Vanlerenberghe ne lâche rien sur le logement social

    vanlerenberghe.jpgLe 14 octobre dernier, le sénateur MoDem, il est vrai appuyé par tous les séanteurs centristes ou presque, n'a rien lâché sur le logement social et catégoriquement refusé que le seuil de 20% de logements sociaux soit abaissé. Les journaux ont titré que le Sénat avait retoqué le projet du gouvernement, mais l'examen de près des faits permet de savoir qui exactement est parvenu à torpiller ce projet inique.

    Voici l'intervention du sénateur MoDem Jean-Marie Vanlerenberghe (extraits):

    Nous avons donc besoin de l’accession à la propriété comme du locatif social.
    Or, madame la ministre, en modifiant l’article 55 de la loi SRU, vous contribuez justement à appauvrir le parc locatif social.
    Vous justifiez votre mesure en expliquant que les mêmes personnes sont attributaires du Pass-foncier, du prêt social location-accession, ou PSLA, et des logements sociaux.
    Je conteste votre démonstration. Ce sont les mêmes personnes peut-être, mais ce ne sont pas les mêmes produits ! Croyez-vous qu’un jeune homme ou une jeune femme entrant dans la vie active et cherchant un logement social puisse se rendre immédiatement acquéreur d’un Pass-foncier ? Croyez-vous qu’un jeune couple n’attend pas l’épreuve du temps pour accéder à la propriété ?
    Nos communes ont besoin de locatif social tout autant que d’accession sociale. Et le seuil de 20 % pour le locatif n’est pas trop haut.
    Je citerai, par exemple, la communauté urbaine d’Arras que je préside. Elle a pour objectif 25 % de logements locatifs en moyenne à l’horizon 2013, les communes rurales participant largement à cet effort. N’est-il pas normal que nos enfants puissent se loger même dans nos territoires ruraux ? Comment le feront-ils sans logements locatifs sociaux ?
    Et ne parlons pas, bien sûr, des RMIstes, des femmes seules vivant de l’allocation parent isolé ou des personnes âgées, enfin de tous ceux qui attendent un logement locatif social et qui peuplent nos permanences !

    Ce qui nous dérange dans votre proposition, c’est que vous cassez une logique, celle de l’article 55 de la loi SRU qui se concentre uniquement sur le logement locatif. Les 20 % de logements locatifs sociaux constituent un horizon pour toutes nos communes. Ne le brisez pas, madame la ministre !
    En effet, il faut bien reconnaître que la loi de 2000 permet à la France de rattraper son retard. Beaucoup de communes ont joué le jeu, ont participé à cet effort de solidarité, comme vous l’avez souligné.
    Il ne serait donc pas normal que certaines communes se désolidarisent et persistent à ne pas respecter leurs obligations.

    Aujourd’hui, seuls le Pass-foncier et le PSLA sont concernés mais, demain, quels nouveaux types de logements seront-ils comptabilisés dans les 20 % ? (M. Thierry Repentin applaudit.)
    Nous risquons, avec cet article 17, d’ouvrir la brèche et, à terme, de vider totalement de sa substance l’article 55 de la loi SRU. Or ce dernier visait, d’une part, à renforcer l’offre en logements locatifs sociaux et, d’autre part, à favoriser une meilleure répartition géographique de ces logements locatifs.
    Madame la ministre, vous êtes une femme de principes, comme vous l’avez souvent répété. Or, il est capital de ne pas remettre en question le principe de l’article 55.

  • L'aide à domicile en immersion sous le SMIC

    Gourault.jpgJ'ai adoré la formulation de Jacqueline Gourault, Sénatrice MoDem, pour évoquer les difficultés de survie des salariés de l'aide à domicile.Question n°5920 du JO du Sénat, elle suggère au gouvernement de les sortir de l'immersion sous le SMIC. De ne pas leur plonger la tête dans l'eau, quoi, en somme...

    Mme Jacqueline Gourault appelle l'attention de M. le ministre du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité sur le secteur de l'aide à domicile en matière de politique salariale. En effet, ce secteur en pleine progression compte 38 % de salariés aux salaires conventionnels n'atteignant pas le SMIC. Alors que les besoins liés à l'évolution de la société n'ont jamais été aussi importants et devraient encore accroître l'activité de ces structures, celles-ci peinent à embaucher et à fidéliser leurs employés. Ces structures sont, par ailleurs, fortement pénalisées par la hausse du prix du carburant. Ainsi, l'enveloppe financière annoncée pour le secteur de l'aide à domicile et destinée à mener la politique salariale est jugée insuffisante et ne permet ni d'envisager une politique de rémunération correcte ni une augmentation suffisante de la valeur du point. À cet effet, un avenant a été signé lors de la commission mixte paritaire du 27 juin 2008 : il augmente la valeur du point de 2 % en le portant à 5,286 euros à compter du 1er juillet 2008 et modifie les premiers coefficients des grilles A et B à partir du 1er juillet 2008 afin de les sortir d'une immersion sous le SMIC. Les services d'aide à domicile demandent aujourd'hui au Gouvernement d'agréer cet accord signé par les partenaires sociaux. En conséquence, elle aimerait connaître les intentions du Gouvernement sur ce dossier.

  • Justice et sécurité, la faute de Sarkozy et de Dati

    Je suis vraiment en colère contre le Président et la Garde des Sceaux. Je fais partie des Français qui sont favorables à une politique répressive en matière de délinquance. La répression, c'est bien. J'aime la répression. Vive la répression. Épelons le mot répression : r-é-p-r-e-s-s-i-o-n. Avec un début de billet comme celui-là, j'ai de bonnes chances de rameuter la gôche bien-pensante et assimilés dans un retentissant concert de bêlements outragés.

    Cela dit, j'en veux beaucoup à Sarkozy et Dati parce que leur politique complètement incohérente va discréditer durablement toute forme de politique répressive en France et redonner des couleurs à la gôôôche et à l'idéologie du laisser-faire, laisser-aller et cetera...

    Quand on  mène une politique répressive, on s'en donne les moyens. On ne fait pas l'apologie de l'incarcération sans augmenter considérablement les places en prison, les surveillants et les personnels de justice. On ne se défausse pas sur les juges de ses propres errements en proposant de condamner ceux-ci quand un prévenu mineur s'est suicidé en prison. Le problème n'étant bien sûr pas le jugement, mais l'état de la prison elle-même.

    Paradoxalement, tout en étant favorable à la répression, je fais mienne l'idée de Montesquieu qu'elle n'a pas besoin d'être brutale dès lors qu'elle est systématique. Ce qui fait la force de la justice, c'est la certitude de la sanction, non l'alourdissement des peines.

    De plus, je tends à penser qu'humanité et efficacité tendent à se conjuguer. Non le dévoiement de l'humanité qui se décline sous la forme inadmissible du laxisme généralisé, mais simplement l'humanité efficace qui consiste simplement à donner à chaque condamné une pièce où il sera seul, fût-elle très petite.

    J'ai été très choqué et exaspéré par un jugement récent dont j'ai été témoin : quelqu'un que je connais bien a reçu un coup de couteau dans l" ventre pour avoir cherché à protéger une jeune femme d'une agression. Le croirez-vous ? L'agresseur n'a pris que 18 mois avec sursis ! Dans un premier temps, je suis tenté de cracher sur le juge qui prononce une sentence aussi inadmissible, mais dans un second temps, je me dis que c'est peut-être en désespoir de cause et en raison des consignes qu'il reçoit pour vider les prisons qu'il renonce à enfermer un criminel...