Je suis vraiment en colère contre le Président et la Garde des Sceaux. Je fais partie des Français qui sont favorables à une politique répressive en matière de délinquance. La répression, c'est bien. J'aime la répression. Vive la répression. Épelons le mot répression : r-é-p-r-e-s-s-i-o-n. Avec un début de billet comme celui-là, j'ai de bonnes chances de rameuter la gôche bien-pensante et assimilés dans un retentissant concert de bêlements outragés.
Cela dit, j'en veux beaucoup à Sarkozy et Dati parce que leur politique complètement incohérente va discréditer durablement toute forme de politique répressive en France et redonner des couleurs à la gôôôche et à l'idéologie du laisser-faire, laisser-aller et cetera...
Quand on mène une politique répressive, on s'en donne les moyens. On ne fait pas l'apologie de l'incarcération sans augmenter considérablement les places en prison, les surveillants et les personnels de justice. On ne se défausse pas sur les juges de ses propres errements en proposant de condamner ceux-ci quand un prévenu mineur s'est suicidé en prison. Le problème n'étant bien sûr pas le jugement, mais l'état de la prison elle-même.
Paradoxalement, tout en étant favorable à la répression, je fais mienne l'idée de Montesquieu qu'elle n'a pas besoin d'être brutale dès lors qu'elle est systématique. Ce qui fait la force de la justice, c'est la certitude de la sanction, non l'alourdissement des peines.
De plus, je tends à penser qu'humanité et efficacité tendent à se conjuguer. Non le dévoiement de l'humanité qui se décline sous la forme inadmissible du laxisme généralisé, mais simplement l'humanité efficace qui consiste simplement à donner à chaque condamné une pièce où il sera seul, fût-elle très petite.
J'ai été très choqué et exaspéré par un jugement récent dont j'ai été témoin : quelqu'un que je connais bien a reçu un coup de couteau dans l" ventre pour avoir cherché à protéger une jeune femme d'une agression. Le croirez-vous ? L'agresseur n'a pris que 18 mois avec sursis ! Dans un premier temps, je suis tenté de cracher sur le juge qui prononce une sentence aussi inadmissible, mais dans un second temps, je me dis que c'est peut-être en désespoir de cause et en raison des consignes qu'il reçoit pour vider les prisons qu'il renonce à enfermer un criminel...
Commentaires
Le cercle violence, répression, prison, violence... n'est-il pas sans fin ?
Moi aussi, je pense que la répression est nécessaire et indispensable dans notre société. Mais le mot que je voudrais lui associer n'est pas m², mais éducation.
Civilization is repression était (de mémoire) le titre d'un des cours de Freud : c'est en effet l'idée de la systématicité et de l'inéluctabilité de la sanction qui peut servir de principe éducatif. et la répression rejoint la prévention. il est évident que l'équilibre entre les deux extrêmes est bien plus difficile à trouver que de se réfugier dans l'une ou l'autre des attitudes. c'est aussi pour appliquer des idées comme cela que nous sommes "centraux".
(là on va nous traiter de nouveau de "beauf"(vous), de "simplets" (moi) ou de parvenus (moi encore!))
@ BGR
Ce n'est absolument pas contradictoire. N'ayons pas peur, même, de parler de rééducation.
@ Florence
Oui, je sens que cela va arriver (de se faire traiter de beauf).
Je pense aussi qu'il y a une responsabilité individuelle dans chaque acte, et je me méfie de tout discours ou idéologie qui l'occulterait.
Au Modem ,il y a une commission qui s'appelle "Commission Justice et sécurité", un nom qui me dérange car il néglige la sécurité et la relègue en sujet secondaire, derrière la justice, alors que M SARKUZY a été élu grâce à son programme sécuritaire et sa personnalité protectrice (les émeutes de Clichy-sous-Bois le 27 octobre 2005).
La constitution libanaise a omis de mentionner la religion du président de la république qui doit, selon la coutume, être chrétien et si vous touchez à cette coutume "non écrite" ,vous risque de provoquer une guère civile !
La sécurité en France est du même ordre, elle mine les débats , tout le monde la prendre en considération , et personne n'en parle ! Et quand on en parle, on la met derrière la justice.
J'ai refusé , par la suite, de participer au débat comme signe de protestation contre cette marginalisation