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religion

  • Israël acceptera-t-il de se laisser talibaniser ?

    Je suis assez sidéré par le culot des religieux  ultra-orthodoxes en Israël. Voilà un tas de bons à rien qui ne participent même pas à la défense de leur patrie, qui bénéficient en revanche d'innombrables avantages et qui au final prétendent dicter leur loi à tous les Israéliens. 

    Séparation des hommes et des femmes, femmes voilées, discriminations contre les femmes, ça ne vous rappelle pas quelque chose, vous ? Moi si. Ça sent le taliban à plein nez depuis quelque temps dans les colonies et à Jérusalem.

    Tiens, récemment, ils s'en sont pris à une petite fille de 8 ans qui ne leur paraissait pas habillée comme il faut. Ultra-orthodoxes, Talibans, Islamistes, sont copains comme cochons tous ceux-là.

    Ils ont même beuglé comme des gorets tout récemment parce que des Israéliens choisissaient comme conjoints des Américains. Ça n'a pas du tout fait rigoler la communauté juive américaine qui a franchement mal pris la plaisanterie.

    Ils ne sont pas nombreux, mais ils font chier tout le monde en Israël. De surcroît, ces cons-là appartiennent précisément à une branche religieuse hostile au sionisme et donc à l'existence de l'État d'Israël. Ils ont donc vraiment tout pour s'entendre avec Al Qaeda, les Talibans et consorts. D'ailleurs, allez savoir si...

    En Israël, il n'existe qu'une seule opposition, et...elle est centriste ! Tzipi Livni, la leader du parti Kadima a pris la tête de l'oppositon laïque et se montre déterminée à ne plus céder un pouce de terrain aux Talibans locaux.

    Qui aura le courage de réformer la loi israélienne pour priver ces groupes de traîtres et de bons à rien de tous leurs avantages ? Il faut reconquérir le terrain et les envoyer chier, c'est tout ce qu'ils méritent les ayatollah locaux. M...alors, c'est pas Téhéran, Jérusalem, enfin, on peut encore l'espérer.

  • laïcité par ci, laïcité par là, ras-le-bol !

    S'il y a un mot qui commence à me chauffer les oreilles, c'est bien le mot "laïcité". On n'entend plus parler que de laïcité, et chacun la brandit comme un exorcicte qui tenterait de repousser le démon. Ras-le-bol de la laïcité. On s'en fout de la laïcité. On ferait mieux de parler de liberté, quitte à mieux définir la sphère d'expression de la liberté. La religion ? sphère privée ! Sphère privée, parce que dans l'espace public, ma liberté s'arrête là où commence celle de mon voisin, ce qui impose des concessions réciproques. C'est là l'expression de la vie en société, que d'autres appellelent contrat social. Quant à l'origine de la société, eh bien je me réfère simplement à ce qu'en dit Aristote dans sa Politique :

    « L'homme est de par sa nature un animal fait pour la société civile. Aussi quand même n'aurait-on pas besoin les uns des autres, n'en désirerait-on pas moins de vivre ensemble. A la vérité, l'intérêt commun nous rassemble aussi, chacun y trouvant le moyen de vivre mieux. Voilà donc notre fin principale, commune à tous et à chacun en particulier. On se rassemble ne fût-ce que pour mettre sa vie en sûreté. La vie même est une sorte de devoir pour ceux à qui la nature l'a départie, et quand elle n'est pas trop excédée de misère, c'est un motif suffisant pour rester en société . ...Mais ce n'est pas seulement pour vivre ensemble, c'est pour bien vivre ensemble qu'on s'est mis en État. Sans quoi, la société comprendrait les esclaves et mêmes les autres animaux. Or, cela n'est pas. De tels êtres ne prennent aucune part au bonheur public, ni ne vivent à leur volonté.»

    On peut aussi brandir la laïcité parce qu'on estime que des pratiques, des valeurs vont à l'encontre de ceux qui s'expriment habituellement dans la sphère démocratique. Disons-le et soyons clairs ! J'ai toujours pressenti, à l'instat de Montesquieu, qu'une République était assise sur des moeurs. Rejetons clairement les moeurs qui ne sont pas les nôtres parce qu'elles ne participent pas de notre culture démocratique. Pas la peine d'agiter à tout-va la laïcité pour ce faire.

    En fait, la laïcité, c'est un mot pratique : à gauche, il permet de s'agiter pour ne rien faire, ailleurs (droite, extrême-droite) on l'utilise pour dire autre chose que ce que l'on voudrait dire vraiment. Par exemple, au lieu de dire, on ne veut pas de voile, ce n'est pas dans nos moeurs démocratiqques, on saute comme des cabris en glapissant laïcité, laïcité ! M'en fous, moi, de la laïcité ! Les gens sont libres,  en France, du moins, dès lors qu'ils n'empiètent pas sur notre sphère culturelle démocratique avec des pratiques d'un autre âge. 

     

  • Rien à faire, je suis catholique

    Rien à faire : c'est désespérant. Quelle que soit la direction dans laquelle je me tourne, je réalise que mes valeurs sont profondément catholiques. En fait, il ne me manque que la foi. Je sais, c'est ennuyeux de ne pas croire pour un catholique. En fait, je ne revendique pas le cahtolicisme, mais je le constate chaque fois que l'on m'interroge sur mes valeurs.

    Jésus de Nazareth représente pour moi un idéal de perfection humaine. Interrogé sur l'existence du Bien et du Mal, je vois dans le Mal avant tout une perversion du Bien.

    C'est toujours ainsi que j'ai compris la Morte Amoureuse de Théophile Gautier. Clarimonde est une tentation absolue pour Romuald : celle de remplacer l'amour universel, καθολικός, par un amour non moins absolu parce que passionnel, celui d'une femme. Une femme qui a besoin de sang pour survivre, et qui s'avère donc aux yeux de Séraphin, le conseiller spirituel de Romuald, une créature démoniaque aux ordres du Malin, venue pour faire chuter le jeune prêtre. Mais quelle ambiguïté terrible dans la relation qui unit le prêtre et cette femme-vampire : qui interdit que l'amour de la belle pour le jeune homme ne soit sincère ? Sincère ? Oui, mais véritable ou non, toute passion, éphémère qu'elle est, n'est-elle pas la trahison d'un idéal supérieur ? N'est-ce pas, finalement, un désir d'anéantissement plutôt qu'une élévation ? Et pourtant, comme il est tentant, presqu'irrésistible, ce désir ! j'ai beau revendiquer ma communauté de valeurs avec le catholicisme, j'aurais choisi Clarimonde.

    Tous les prêtres devraient lire cette nouvelle de Théophile Gautier, le jour de leur ordination, pour éprouver leur foi.

    Et si l'on me demande ce qu'est le Bien, à mes yeux, c'est l'amour inconditionnel de tous, sans préférences, sans condition, y compris du dernier des criminels fût-il le plus odieux et le plus sadique.

    Ainsi, je comprends la chasteté du prêtre ou d'un chevalier en quête du Graal par la nécessité de ne pas donner son amour à un seul individu mais à tous. Tomber amoureux, fatalement, c'est verser dans un amour exclusif. Un prêtre ne peut donc vivre avec une femme sans entamer la substance de son action.

    Comme beaucoup de catholiques de droite, je regarde d'un oeil fasciné et tenté le Mal. Non le démon odieux, la Bête, mais plutôt le mélange. La force du Diable, c'est la perversion, c'est de parvenir à mélanger Mal et Bien, puis, au fil du temps, progressivement modifier les proportions de l'un et de l'autre.

    Non, une fois encore, ce qui cloche (sans jeu de mot), c'est qu'en dépit de la proximité des mes convictions avec les Catholiques (particulièrement les Catholiques de droite, les cathos de gauche m'énervent à vouloir faire des leçons au reste du monde), j'ai un gros problème : pas de foi. La conviction intime qu'il n'existe aucune forme d'être supérieur, ni paradis ni enfer ni même d'âme, mais de la matière et encore de la matière. Tout juste puis-je admettre des atomes subtils à la manière d'un Lucrèce pour expliquer les phénomènes psychiques. Et encore...

    Bref, je suis à la croisée de chemins antinomiques : la matérialisme épicurien d'un côté, la spiritualité catholique de l'autre. Et j'essaie d'avancer en combinant ces tiraillements...

     

  • Les silences de l'Islam

    Je fais partie de ceux qui veulent encore croire que l'Islam est une religion capable de générer de l'humanisme. Pourtant, quand je considère les pratiques les plus violentes dans les pays les plus réactionnaires, je finis par me demander si l'Islam n'est pas damné. Damné parce que quand le crime le plus horrible est commis au nom de l'Islam il ne se trouve aucune voix au sein d'un ensemble de presqu'un milliard de fidèles pour le condamner.

    Que l'on juge donc en se rendant sur le blog d'Emmanuel Carré, Journalisme Total : Faute de pouvoir dominer l'Afghanistan, les Talibans ont réussi à s'installer durablement au Pakistan et y font régner leur loi. Emmanuelle Carré renvoie à une vidéo insoutenable qui se trouve sur le site du Guardian, en Angleterre. On y voit une adolescente (ce n'est même pas une femme) supplier d'être tuée plutôt que de continuer de recevoir les 37 coups de fouet auxquels elle est condamnée pour être sortie de son domicile accompagnée d'un autre homme que son mari. Et que dire de cette veuve de 75 ans qui devait recevoir 40 coups de fouet en Arabie Saoudite parce que deux hommes qui ne sont pas de sa famille se sont rendus chez elle : ils faisaient ses courses !!!

    Pourquoi n'entend-on aucune autorité de l'Islam condamner fermement de tels crimes ? Ce sont ces silences-là qui  rendent coupables aux yeux du monde entier tous les Musulmans.  Et pourtant, nul doute que nombre d'entre eux sont horrifiés par de telles horreurs. Mais alors, quand donc se lèvera-t-il au sein de cette communauté, une voix forte, puissante et reconnue qui enfin les dénoncera ? Comment ne pas méditer la dernière phrase d'Emmanuelle Carré en forme d'interrogation : qui ne dit mot consent ?

    Hélas, notre pauvre 21ème siècle est bien mal engagé avec des interprétations religieuses d'un autre rage : Catholiques qui excommunient la mère d'une fillette violée, Musulmans qui fouettent, lapident, pendent des femmes, mais l'horreur ne s'arrête pas à ces seules religions : en Inde, comme l'observe un commentateur d'Emmanuelle Carré sur Agora Vox, en Inde, dans un village reculé, deux jeunes gens ont été empalés pour avoir été amoureux l'un de l'autre tout en étant de deux castes différentes.

    On me rétorquera que ces crimes trouvent leur source d'abord dans des coutumes tribales issues du fond des âges : certes, mais les religieux se taisent. J'ai souvenir que le Coran rapporte que Muhamad pacifia La Mecque en un temps où elle était le siège de l'idolâtrie, du crime, du vice et des rapines en tout genre. Qu'est devenue cette mission civilisatrice inscrite pourtant dans le Coran ? On rapporte que la tribu dont était originaire Muhamad avait l'habitude d'enterrer les filles vivantes : ce fut le Coran qui mit fin à cette pratique épouvantable.Comme il est loin ce temps-là, puisqu'aujourd'hui, ce sont les Talibans qui enterrent les femmes vivantes et les lapident à coups de pierre...Il y eut un Muhamad pour s'élever contre de telles abominations, mais aujourd'hui, un musulman qui serait humaniste observerait avec dépit que plus aucune voix ne s'élève...

     

     

  • J'ai le droit de dire tout le mal que je pense des religions

    Ce que vient d'adopter le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU est tout simplement inadmissible. Une religion n'est pas un individu. Je ne suis pas prêt à reconnaître des droits humains à une spiritualité. Les droits humains ne concernent que les humains.

    L'ONU déconne complètement. C'est grave ! L'honneur est sauf, les pays de l'UE ont voté contre. Le Chili et le Canada aussi. Et c'est le Pakistan qui a déposé l'amendement. L'un des pays les plus rétrogrades de la planète, l'un des plus liberticides aussi. C'est qui les c....ards qui ont voté oui à cet amendement ?

    Copie du communiqué de Reporters sans frontières...


    La notion de diffamation des religions officiellement adoptée par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, Reporters sans frontières est scandalisée

    Reporters sans frontières dénonce, une nouvelle fois, l’incapacité du Conseil des droits de l’homme des Nations unies à défendre les valeurs contenues dans la Déclaration universelle des droits de l’homme.

    « Le Conseil vient de porter un coup sévère à la liberté d’expression qu’il est censé défendre. En votant une résolution qui cherche à étouffer la critique de la religion musulmane, l’instance des Nations unies vient de montrer, une fois encore, son incapacité à lutter efficacement pour la défense des droits de l’homme », a déclaré Reporters sans frontières.

    « Cette résolution est scandaleuse. Sous prétexte de lutter contre les discriminations, elle s’en prend aux médias qui ‘visent des symboles religieux et des personnes sacrées’. Notamment dans la religion musulmane. En clair, les Nations unies demandent aux médias de ne plus critiquer les religions, et notamment l’islam au nom de la lutte contre l’incitation à la haine. C’est inacceptable pour tous ceux qui ont à cœur de défendre la liberté d’expression et ceux qui luttent contre les discriminations », a ajouté l’organisation.

    « L’ONU est sur une pente glissante dangereuse pour la liberté d’opinion. Toutes les libertés doivent être défendues avec la même force. Il n’est pas acceptable que les Nations unies prennent parti de manière si outrancière pour une liberté au détriment d’une autre. Cela va à l’encontre de tous les principes constitutifs de cette organisation », a conclu Reporters sans frontières.

    Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, réuni à Genève, en Suisse, a voté, le 26 mars 2009, une résolution sur la mise en place du programme d’action de la conférence de Durban sur la lutte contre le racisme. Ce texte, soumis par le Pakistan au nom de l’Organisation de la conférence islamique, a été adopté par 23 voix pour, 11 contre (les pays de l’Union européenne, le Canada, le Chili) et 13 abstentions.

    Ce texte exhorte notamment les Etats membres des Nations unies à prendre des mesures pour lutter contre « des actes de haine, de discrimination et d’intimidation qui résultent de la diffamation des religions ». Le document « déplore l’utilisation des médias électroniques, audiovisuels et imprimés, y compris Internet, pour (...) viser des symboles religieux et des personnes sacrées ». La résolution précise également que le Conseil des droits de l’homme est « alarmé par l’inaction de certains Etats à combattre les pratiques discriminatoires et rappelle le besoin de combattre réellement la diffamation de toutes les religions en général, et de l’islam et des musulmans en particulier ».

  • Prégnance de la religion au Tibet

    Une vraie mine le groupe du Sénat sur le Tibet :

    La civilisation tibétaine est toute entière imprégnée de religion. Le bouddhisme venu d'Inde s'est implanté au Tibet à partir du VIIIème siècle, sous la protection des rois qui avaient à l'époque réalisé l'unité du pays. Cela ne s'est pas fait de manière linéaire : après une période de « première diffusion », le bouddhisme a été persécuté et presque éradiqué, avant de connaître une période de « seconde diffusion » qui l'a enraciné définitivement.

    Par la suite, l'affaiblissement du pouvoir royal et le morcellement du Tibet en principautés s'est accompagné d'une montée en puissance de lignées religieuses, dont l'influence est allé croissante au fur et à mesure que des réseaux de monastères se sont constitués autour d'elles et qu'elles se liaient aux grandes familles.

    Le bouddhisme tibétain est, aujourd'hui encore, organisé en quatre grandes écoles dont certaines se divisent à leur tour en plusieurs branches. Celle des « anciens », ou Nyingmapa, établie dès le VIIIème siècle, réunit les enseignements les plus anciens introduits au Tibet par Padmasambhava. Celle des Kagyupa, « ceux de la transmission orale », est apparue au XIème siècle : Marpa, surnommé le Traducteur, ramena de l'Inde les enseignements de maîtres indiens et les a transmis à son célèbre disciple Milarepa. La lignée Sakyapa, ainsi nommée d'après son monastère d'origine, fut fondée par Khon Kontchok Gyalpo au XIème siècle. Enfin, les Guélougpa, les « vertueux », sont issus de la réforme de Tsongkapa au XVème siècle.

    Toutes ces écoles bouddhiques ont peu de différences doctrinales et ne se différencient que par l'accent plus particulier mis sur telle ou telle technique pour accéder à l'« éveil ».

    Le bouddhisme tibétain s'est donc organisé autour des monastères. Ceux-ci étaient plus de 6 000 avant 1950, de tailles très variables. On estime que ces établissements religieux ont réuni jusqu'à 20 % de la population du Tibet. Ils n'étaient pas uniquement des lieux de méditation et de transmission du savoir, mais des maillons politico-économiques du système féodal. Des tenures leur ont été concédées, et ils ont repris les droits seigneuriaux sur les hommes et sur les biens. A côté des terres des seigneuries laïques, des domaines formant des seigneuries ecclésiastiques sont apparus, qui percevaient des taxes sur les récoltes, l'élevage et les échanges.

  • Persécution religieuse en Algérie...

    Tiens, c'est marrant, je n'ai entendu aucune des bonnes âmes dégoûlinantes de bonne conscience protester contre cet arrêt des tribunaux algériens :

    Deux Algériens convertis au christianisme ont été condamnés hier à six mois de prison avec sursis et 100.000 dinars d'amende(1.000 euros) pour prosélytisme. Le procureur du tribunal de Tissemsilt (350km au sud-ouest d'Alger) n'avait pas requis de peine contre les deux informaticiens, Rachid Mohammed Seghir, 40 ans, et Jammal Dahmani, 36 ans. Lors de l'audience en appel du 25 juin, il avait demandé au juge d'appliquer la loi concernant leurs cas, sans fournir plus de précision. Le jugement avait été mis en délibéré.

    Les deux hommes avaient été condamnés par contumace le 20 novembre 2007 à deux ans de prison ferme et 5.000 euros (7.775 dollars) d'amende, pour prosélytisme chrétien et exercice illégal d'un culte non musulman. Ils encouraient un maximum de cinq ans de prison et 10.000 euros d'amende. Leur avocate maître Khadîdja Khalfoun a trouvé le verdict "sévère". Selon leurs familles, les deux condamnés ont décidé de faire appel du jugement.

    En fait, outre les juges, ce qui est en cause, dans cette histoire, c'est la loi algérienne. Je n'ai entendu aucune autorité de l'Islam réagir à cet arrêt ni appeler à modifier la loi, de manière à ce que les Algériens puissent pratiquer librement leur religion. Quand on pense au concert de beuglements qui avait accueilli les lois sur le voile des femmes en France, ou encore la fameuse affaire des caricatures de Mahomet, on constate avec indignation qu'il y a deux poids deux mesures, en termes de liberté religieuse, en terre d'Islam... 

    Une petite remarque, ce n'est que depuis février 2006 que l'exercice du culte non musulman est soumis à une loi qui pose le préalable de l'autorisation du ministère de l'Intérieur pour le lieu où doit s'exercer le culte et celle des autorités religieuses pour la personne qui doit diriger ce culte.

    Plusieurs procès ont depuis été intentés contre des convertis accusés de prosélytisme. Aurons-nous une réaction politique officielle ?

    Au passage, en Kabylie, cela a été trois ans de prison pour une femme qui avait le tort d'avoir eu une Bible dans son sac, et qui n'a pas voulu renoncer à sa religion. Est-ce que quelqu'un se soucie du sort d'Habiba ?

     

  • Contrat de mariage et virginité, débat juridique

    Ma précédente note sur l'affaire du mariage annulé de Lille pour cause d'absence de virginité a entraîné un débat dans les commentaires de l'article. J'y ai lu des points de vue très intéressants, qui ne vont d'ailleurs pas forcément dans mon sens, et je publie tout particulièrement celui de Jpm répondant à Farid L.

    Farid vous ne me comprenez pas :
    C'est un contrat et les conditions requises pour que madame devienne l'épousée sont de nature privée vous avez parfaitement raison et je ne dis pas le contraire :))
    Que madame soit satisfaite du jugement est heureux et je lui souhaite de trouver un homme qui l'accepte telle qu'elle est.

    Mais...

    La loi ne se mêle pas de ce contrat (si tant est qu'il puisse exister un contrat de cette nature entre personne physiques puisque la loi encore une fois n'encadre que la notion de contrat de mariage qui lui ne concerne que les biens matériels) mais bien d'une notion qui définit quels sont les critères qui peuvent annuler légalement un mariage.

    Si les épousés avaient écrit noir sur blanc la necessité de virginité alors oui le juge peux intervenir sur ce point et casser le contrat privé qui est antérieur au mariage. Il peut y avoir alors divorce selon la loi.

    Mais en aucun cas ces dispositions ne sauraient casser le mariage dont les règles d'annulation sont définies par la loi et parlent bien de qualités essentielles.

    Etant prévues par la loi ces qualités essentielles ne sont pas du ressort de l'appréciation privée ! Elles ne sont pas définies explicitement car il appartient au juge d'apprécier les cas particuliers que la loi n'auraient pu prévoir.
    ça s'appelle "l'esprit des lois".

    Hors cet esprit des lois s'oppose à ce qu'on retienne comme qualité essentielle dont l'absence révélée ne permet de prolonger le mariage le défaut de virginité puisque par essence celle ci est annulé par le mariage. Il ne s'agit donc pas d'une notion essentielle à la poursuite du mariage.

    Ce n'est pas moi qui décide quelles doivent être les qualités de chacun mais bien la loi qui définit celles qui faisant défaut ne peuvent permettre la poursuite du mariage.

    Enfin que les parties soient satisfaites d'un jugement n'est absolument pas un critère de validité de celui-ci :))

    Alors maintenant il faut voir au delà de cette affaire totalement anecdotique afin de comprendre pourquoi il y a scandale.

    Comme je l'ai déjà dit et comme vous le dites vous même l'inconscient collectif est là et joue son rôle soit en référence à l'histoire catholique soit aux préjugés sur l'islam en stigmatisant encore une fois le fait que certaines pratiques islamiques sont des pratiques que la république cautionnait il y a peu.

    Cette affaire est donc vécue comme un retour en arrière ce qu'elle est effectivement.

    Deuxièmement se pose le problème de la libération de la femme, de l'égalité homme/femme devant la loi, et de la sexualité de façon antérieure au mariage

    Troisièmement se pose le problème de la gestion de cette affaire par les médias.

    Quatrièmement se pose le problème de la jurisprudence qui pourrait entraîner des drames humains absolus si cette notion de virginité comme qualité essentielle était retenue.

    Mais au fond....cette affaire n'est elle pas tout simplement plus scabreuse ?
    Il s'agit clairement d'un marriage arrangé et les parties concernées n'en sont pas heureuses puisqu'elles sont heureuses du jugement.
    La femme n'était donc pas en opposition ou dans le mensonge avec son mari mais bien avec sa famille.
    Il est fort a parier que cette "excuse" de non virginité ne soit qu'une façon d'annuler un mariage qui de toute façon ne convenait pas aux parties et qu'en l'espèce ait été retenue une fausse raison totalement invérifiable.

    En conclusion tant mieux pour ces épousés qui ont trouvé un moyen d'annuler un mariage dont ils ne voulaient pas et bravo au juge d'avoir joué le jeu.

    Mais blâme sur le juge qui a retenu un critère qui dépasse le cadre de la loi et de ce fait crée une jurisprudence dont nous ne mesurons pas encore les répercusions sociales.

    Je vous laisse imaginer la détresse d'une jeune femme accusée de défaut de virginité par un mari peu délicat et finalemet insatisfait et qui en aucune façon ne pourrait prouver que le mari ment car une fois le mariage consommé il est impossible de vérifier l'état antérieur au delà d'un certain temps écoulé.

    Je rappelle, afin qu'on ne se trompe pas, que n'importe qui serait alors fondé a entamer ce type de procédure, musulman ou pas.....

    Reste encore a vérifier les termes exacts du jugement au delà de ce qui a été dit médiatiquement.

    Rien n'est jamais tout blanc ou tout noir et c'est une joie ou un drame de notre monde de communication que de voir se débat se répendre ainsi. ;)
     

  • Par delà Bien et Mal

    C'est volontairement que je reprends ce titre fameux du philosophe Friedrich Nietzsche. Non que j'adhère forcément à toutes ses vues, mais simplement parce que ce sont les mots qui me sont venus à l'esprit quand j'ai relu l'allocution de Nicolas Sarkozy au Vatican. Ces quelques paroles en particulier m'ont heurté :

    «Dans la transmission des valeurs et dans l'apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur.»

    Je suis d'ailleurs doublement opposé à cette affirmation : d'une part, parce que je ne vois pas en quoi l'instituteur devrait figurer derrière le curé et le pasteur, et d'autre part parce que je me défie au moins autant de la morale d'état, (la fameuse éducation civique me porte sur le système, par exemple, surtout quand elle se mue en apologie de la bonne conscience dégoûlinante). De manière générale, je me défie de toute organisation, politique ou non, qui aspire à définir à ma place ce qu'est le bien et le mal. Ceci n'est pas pour autant contradictoire avec l'idée que le bien et le mal ne sont pas nécessairement relatifs et qu'il existe des valeurs communes. C'est, je crois, l'effort de nombreux philosophes que de tenter de l'établir. La lecture de ces philosophes peut certainement être une bonne source d'inspiration pour nous aider à nous forger nous-mêmes une ligne directrice en la matière.

    J'approuve dont François Bayrou de s'être opposé à une telle conception du bien et du mal. Ceux qui y voient une dérive gauchiste se trompent. C'est au contraire au nom de l'individu et de la liberté que François Bayrou a réagi. 

  • Une pensée pour Nicolas Sarkozy : les trois ordres de Pascal

    • Tout l’éclat des grandeurs n’a point de lustre pour les gens qui sont dans les recherches de l’esprit.
    • La grandeur des gens d’esprit est invisible aux rois, aux riches, aux capitaines, à tous ces grands de chair.
    • La grandeur de la sagesse, qui n’est nulle sinon de Dieu, est invisible aux charnels et aux gens d’esprit. Ce sont   trois   ordres différents de genre.
    Pascal, Pensées L 308 S 339

    C'est à juste titre que François Bayrou , dans un entretien au Figaro, a opposé la conception pascalienne de la religion au discours de Nicolas Sarkozy au Vatican. Pour rafraîchir la mémoire de notre omni-président, nous nous proposons de lui faire la copie (partielle) et le commentaire de la pensée de Pascal à laquelle François Bayrou songe probablement. Un petit commentaire préalable : l'objet de Pascal, c'est de démontrer que la "bassesse" de la condition sociale de Jésus Christ n'est pas un obstacle à sa majesté (tiens, tiens, au fait, qui pense très fort, actuellement, que l'argent est l'un des principaux critères de la réussite ?). Mais Pascal, qui est aussi un scientifique, ne s'arrête pas au milieu du gué, et s'attache aussi à montrer que juger Jésus de Nazareth du point de vue de la science n'est pas plus pertinent que de le faire d'un point de vue politique et moral. Il met en évidence donc trois ordres distincts les uns des autres et non-miscibles, même s'il arrive qu'un même être participe de ces trois ordres (un scientifique renommé qui serait dirigeant politique, par exemple). Et Pascal proclame que celui qui mélange  ces trois ordres n'a rien compris à la nature des choses. Or, ce que propose Nicolas Sarkozy, ni plus ni moins, comme l'a relevé l'homme de lettres et de réflexion qu'est François Bayrou, c'est d'attribuer à l'ordre du religieux un rôle politique. Dans une relatiojn bijective, rien ne s'opposerait donc à ce que l'on juge Jésus de Nazareth d'un point de vue politique et social, puisque la relation est bijective. A la fois comme chrétien, mais aussi comme homme politique, François Bayrou a bien raison de s'opposer à une telle dénaturation de l'ordre politique, puisqu'au nom de la bijectivité, on pourrait aussi juger le politique à l'aune du religieux, cette fois.

    • Il eût été inutile à Archimède de faire le prince dans ses livres de géométrie, quoiqu’il le fût.
    • Il eût été inutile à Notre Seigneur Jésus-Christ, pour éclater dans son règne de sainteté, de venir en roi. Mais il y est bien venu avec l’éclat de son ordre.
    • Il est bien ridicule de se scandaliser de la bassesse de Jésus-Christ, comme si cette bassesse était du même ordre duquel est la grandeur qu’il venait faire paraître

    Pascal ajoute plus loin :

    « Mais il y en a qui ne peuvent admirer que les grandeurs charnelles, comme s’il n’y en avait pas de spirituelles. Et d’autres qui n’admirent que les spirituelles, comme s’il n’y en avait pas d’infiniment plus hautes dans la sagesse.»

    Qui a bien suivi a bien compris que c'est la contradiction que relève François Bayrou, en assimilant Nicolas Sarkozy à un admirateur des choses charnelles (c'est à dire matérielles). Pour ceux qui veulent approfondir, la référence du texte est Pensées, L 308, S 339

    Et pour ma part, je vais y aller aussi de ma petite pensée de Pascal personnelle à l'intention de l'hyper-président et de ses zélateurs :

    « L' homme n'est ni ange ni bête, mais le malheur fait que qui veut faire l'ange, fait la bête...»