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Prégnance de la religion au Tibet

Une vraie mine le groupe du Sénat sur le Tibet :

La civilisation tibétaine est toute entière imprégnée de religion. Le bouddhisme venu d'Inde s'est implanté au Tibet à partir du VIIIème siècle, sous la protection des rois qui avaient à l'époque réalisé l'unité du pays. Cela ne s'est pas fait de manière linéaire : après une période de « première diffusion », le bouddhisme a été persécuté et presque éradiqué, avant de connaître une période de « seconde diffusion » qui l'a enraciné définitivement.

Par la suite, l'affaiblissement du pouvoir royal et le morcellement du Tibet en principautés s'est accompagné d'une montée en puissance de lignées religieuses, dont l'influence est allé croissante au fur et à mesure que des réseaux de monastères se sont constitués autour d'elles et qu'elles se liaient aux grandes familles.

Le bouddhisme tibétain est, aujourd'hui encore, organisé en quatre grandes écoles dont certaines se divisent à leur tour en plusieurs branches. Celle des « anciens », ou Nyingmapa, établie dès le VIIIème siècle, réunit les enseignements les plus anciens introduits au Tibet par Padmasambhava. Celle des Kagyupa, « ceux de la transmission orale », est apparue au XIème siècle : Marpa, surnommé le Traducteur, ramena de l'Inde les enseignements de maîtres indiens et les a transmis à son célèbre disciple Milarepa. La lignée Sakyapa, ainsi nommée d'après son monastère d'origine, fut fondée par Khon Kontchok Gyalpo au XIème siècle. Enfin, les Guélougpa, les « vertueux », sont issus de la réforme de Tsongkapa au XVème siècle.

Toutes ces écoles bouddhiques ont peu de différences doctrinales et ne se différencient que par l'accent plus particulier mis sur telle ou telle technique pour accéder à l'« éveil ».

Le bouddhisme tibétain s'est donc organisé autour des monastères. Ceux-ci étaient plus de 6 000 avant 1950, de tailles très variables. On estime que ces établissements religieux ont réuni jusqu'à 20 % de la population du Tibet. Ils n'étaient pas uniquement des lieux de méditation et de transmission du savoir, mais des maillons politico-économiques du système féodal. Des tenures leur ont été concédées, et ils ont repris les droits seigneuriaux sur les hommes et sur les biens. A côté des terres des seigneuries laïques, des domaines formant des seigneuries ecclésiastiques sont apparus, qui percevaient des taxes sur les récoltes, l'élevage et les échanges.

Commentaires

  • Le Tibet... Voilà un sujet bien difficile, et délicat tant effleurer ce sujet enflamme les passions.

    En tout cas, merci beaucoup pour cet éclairage... C'est tout à fait le genre de trucs passionants que j'irais jamais chercher tout seul!!!!!

    Bon courage!!!

  • @Ben à compléter par la chine envahit le tibet de claude b levenson, j'aime ce petit ouvrage car il y a eu je trouve un grand souci de recoupement d'infos.

  • Et à compléter par le livre d'Elisabeth Martens
    "Histoire du bouddhisme tibétain" chez Harmattan

  • L'Hérétique
    dans son intro le site fait une analogie avec l'URSS.
    Bravo à l'URSS qui a permis aux peuples de disposer d'eux-mêmes
    sans doute
    mais si la Chine suit cet exemple cela signifie que le prix à payer sera la multiplication de conflits comme celui de la Georgie.
    Pas d'angélisme !
    Le Xinjiang deviendrait une république islamique
    le Tibet passerait sous influence américaine, comme la Georgie
    et tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes !

  • @Rosa,

    :-))

  • N'est-il pas permis de souhaiter au Tibet une issue qui ne soit ni celle d'une disparition sous l'oppression chinoise, ni celle d'un hypothétique destin à la soviétique ? Mais ce n'est qu'un voeu, car il ne fait absolument aucun doute aujourd'hui que le Tibet et sa culture vont très prochainement être totalement anéantis par le pouvoir chinois, dans l'indifférence générale. Car en effet, si le Tibet est un sujet récurrent de l'actualité, il n'en résulte rien pour ses habitants et aucun homme politique ne fera jamais rien pour cette région du monde. Informons-nous donc sur cette culture, qui n'est déjà plus que de l'histoire.

  • " Le Tibet lui-meme est voué à suivre les traces de l'Egypte des pharaons en devenant un musée en plein air offrant les vestiges d'une civilisation morte" Amaury de Riencourt 1987

  • Augustin !
    où vois-tu l'indifférence générale ?
    On ne parle que du Tibet !!!
    Et la Tchétchénie ?
    Les femmes de Tchétchénie qui ne peuvent enterrer leurs morts ?
    Le génocide du peuple Tchètchène ?
    C'est parce qu'ils sont musulmans que les médias ne se sont pas intéressés à eux ?
    Que Robert Ménard n'a pas fait son cirque ?

  • @Rosa,

    Le sujet est-il de faire la longue siii liste?
    En ce qui me concerne, j'ai soif d'équilibre.
    Vous n'avez pas suivi les conseils de lecture.

  • MLW
    quels conseils de lecture ?
    Et d'où vient cette hargne contre ceux qui tiennent un autre discours sur le Tibet que celui du médiatiquement correct ?
    D'où vient que durant deux siècles ont a tout fait pour éradiquer la culture chrétienne en France ( qui offre autant de possibilités de ressourcement spirituel que le bouddhisme) et qu'on défend bec et ongle une théocratie ailleurs ?
    Les
    Han font ce qu'ont fait nos politiques issus des Lumière pendant deux siècles.

    D'où vient également qu'en Chine la religion qui se développe le plus est le Christianisme ?

  • Merci Rosa, désolée d'etre si provocatrice parfois...
    Pour le Christianisme,en Chine, je confirme, mais si l'on se penche sur certaines paraboles Chrétiennes, cela n'est guère étonnant.
    Vous n'avez pas réagi sur le projet de constitution pour le Tibet, or j'étais curieuse de votre analyse ;-)
    Pour la médiatisation actuelle, notre société est ainsi faite, mais ne vous inquiétez pas, les JO étant terminés, le Tibet va à nouveau sombrer dans le silence, le meme que celui de tous ceux que vous citez, en en incluant bien d'autres encore.

  • @L'hérétique,
    Cela fait plusieurs fois depuis quelques jours
    que je mets des commentaires qui ne passent pas. Y a-t-il un problème technique ?

  • Luc, il y a eu des problèmes sur Hautetfort ces derniers temps mais c'est rentré dans l'ordre. Quel beau prénom d'évangéliste !

    MLW, merci de votre réponse, moi aussi j'aime provoquer.
    Sur la constitution du Tibet ce qui me gêne c'est toujours l'ambiguïté de la position du Dalaï-Lama à la fois homme politique et religieux.Donc je n'ai pas envie de me prononcer sur le fond.
    D'autre part je pense, contrairement à vous tous que le Tibet a intérêt à rester chinois et est DÉJÀ une province autonome.

    L'enjeu pour cette province est que se poursuive l'instruction des Tibétains afin qu'ils prennent leur destinée en mains et fassent le choix entre modernité et tradition, les deux étant compatibles.
    Je ne suis pas sûr que ce soit le souhait des moines.

    La disparition de sa culture est vraiment un faux problème, le Tibet doit contribuer à l'évolution de la Chine en matière de Droit de l'Homme, mais en toute indépendance ...y compris par rapport à l'Occident.

    Que le Dalaï-Lama revienne à Lhassa, que le Potala devienne un Vatican mais qu'il se limite au rôle de chef spirituel.
    C'est la garantie qu'attendent les Chinois.

  • @Rosa,
    Notre malentendu tient au fait que vous vous parliez de l'actuelle constitution Tibétaine, quand je parlais de celle en projet, ou il est clairement stipulé séparation du pouvoir temporel et spirituel, le DL n'aura donc aucun pouvoir politique, et étant donné la nouvelle répartition de la population cela me parait sage. Ensuite le DL ne revendique aucunement l'indépendance pour son pays, du moins est-ce ainsi que j'ai entendu ses propos, et n'a jamais remis en question l'accord en 17 points de 1951 meme s'il a été reconnu qu'il a été signé sous contrainte, tant par l'ONU que l'Europe.
    Province autonome, vous m'amusez la courbe démographique a été modifiée avec immigration massive de Chinois et une politique démographique contraignante pour les Tibétains et autres communautés se retrouvant ainsi minoritaires, il y a mille et une facons de parvenir à prendre le controle d'un pays d'une province, le tout est une question de temps.
    J'aime votre conclusion, pour la stabilité de cette région du monde, il serait souhaitable que les Chinois et le Dl puissent s'entendre correctement cette fois. Et puis, il serait porteur d'espoir pour bien d'autres pays qu'il existe d'autres moyens de se faire entendre que les armes.

  • Les corses aussi se sentent dominés et minoritaires quand les continentaux s'installent. Et tout le monde proteste quand on parle d'enseigner en langue corse dans les écoles.
    Le problème du Tibet ne se pose pas par rapport à la Chine mais par rapport à la modernité.
    De quels droits les Occidentaux se permettent-ils de réclamer pour les Tibétains le maintien d'une culture archaïque alors que de nombreux tibétains aspirent à cette modernité même apportée par les Han?

    Quant aux négociations avec le DL elles sont commencées depuis 5 ans environ mais les manifestations occidentales n'ont certainement pas contribué à les accélérer.

  • @Rosa,
    Je ne vous répondrai pas de facon détaillée, pourtant suis affreeeusement tentée.
    Le Tibet ne refuse plus la modernité, depuis longtemps vous le savez fort bien...Les langues régionales...allons, dois-je faire certains rappels?
    Désolée vraiment! Non pas que je ferme ma porte, mais comme en plongée en mer Rouge, si vous avez l'occasion je vous le recommande, quand les eaux sont troubles...
    Le seul commentaire peut-etre, rappelez-vous des propos d'Ingrid B.

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