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  • République Solidaire - MoDem, c'est soluble ?

    J'ai observé quelque chose en politique : dans une série de domaines autres, quand on additionne des choses on obtient au minimum le résultat arithmétique de l'addition, dans le meilleur des cas de belles synergies. Mais, en politique, quand on essaie d'additionner des voix, le compte n'y est pas au bout.

    Je me fais souvent la réflexion avec amertume que l'addition des électorats Bayrou-Villepin serait sinon la carte gagnante, au moins un atout majeur dans le jeu politique national. Un sacré coup de poker, in fine. L'inconvénient, c'est que les électeurs font bien ce qu'ils veulent, et que l'alliance des deux hommes n'entraînerait pas forcément une addition de leurs électorats, très loin de là, sans parler des militants des deux partis. Si les cadres et les militants du MoDem considèrent plutôt favorablement République Solidaire, pour les échos que je reçois, la réciproque n'y est pas.

    Le MoDem est un parti auquel on a trop demandé : trop et trop vite. On voulait, Bayrou en tête, que ce fût dès sa création la troisième force à toutes les élections, et non seulement la troisième force, mais de surcroît une force fleurant les 15% à chaque élection.

    Au lieu de cela, le MoDem n'a jamais dépassé 8.5%. L'espérance de vie d'un parti n'est pas celle d'un être humain dans notre beau pays. Ils sont nombreux à être atteints de rachitisme indécrottable. 

    Il eût fallu se contenter de scores finalement honorables, à l'échelle de l'échiquier politique national. L'aventure ne fait que commencer, et petit MoDem a bien le temps de devenir grand un jour. Un jour, peut-être, certains d'entre nous, qui continuons de croire en l'émergence d'une troisième force entre socialistes et conservateurs, pourrons-nous dire, j'en ai été, et quand le navire a tangué, je suis resté. Et aujourd'hui, je suis là. Peut-être.

    République Solidaire n'existe que par Villepin et pour faire face à Nicolas Sarkozy. Sur la page d'accueil, on lit d'ailleurs en sous-titre, le mouvement politique de Dominique de Villepin. On a du mal à le voir se constituer en parti. Qu'en pense Disp, au fait, lui qui aura testé les deux partis ?

    Bayrou connaîtra le destin qui devra être le sien ou non, mais, je tends à le penser, le MoDem pourra lui survivre. A condition de se doter d'un corpus idéologique qui lui fait encore défaut à l'heure actuelle, le livret orange demeurant indigent à plus d'un égard.

  • Récidive des violeurs, les mensonges des bien-pensants

    Chaque fois qu'une voix s'élève pour réclamer des punitions bien plus sévères pour les auteurs de viol, particulièrement les récidivistes, on entend alors le ban et l'arrière-ban des bien-pensants expliquer qu'il ne faudrait pas pénaliser des individus bien réinsérés pour une toute petite minorité. Et d'avancer le taux de récidive des violeurs qui serait de 1.6%.

    J'ai toujours été très sceptique devant ce chiffre : d'où sort-il ? La justice française ne communique aucune donnée, je ne vois donc pas comment on l'obtient. 

    Il se trouve qu'il existe une étude menée au Canada il y a quelque temps montrant que la récidive serait d'au moins 24% et encore, en minorant une série de données.

    Je m'étais livré moi-même à un calcul simple pour finalement estimer qu'il pouvait y avoir un à deux millions de violeurs en France, il y a un an et demi.

    Il est invraisemblable de libérer conditionnellement des violeurs. Une seule alerte devrait être suffisante pour la société. Bilger a raison de s'en inquiéter.

    Les violeurs sont des pervers. Sans doute ne l'étaient-ils pas à la naissance, mais ils le sont devenus, et c'est irréversible. Seule la peur de la loi et de ses effets, l'absence d'occasion pour commettre un nouveau crime les arrêtent.

    Je ne comprends pas cette justice qui veut faire du social en tentant de réinsérer des individus qui ne sont pas réinsérables et peuvent à tout moment commettre un crime encore plus atroce.

    La seule option vis-à-vis des violeurs est de les enfermer définitivement sans espoir de revoir un jour le soleil. Et j'ajoute que la justice devrait être impitoyable avec les mineurs : ils ne récidiveront pas moins que les majeurs.

     

  • Ouf, une sarkonnerie de moins...

    Ah ! Je lis chez Fred que le gouvernement renoncerait à empêcher la télévision publique de se financer grâce à la publicité. Pas trop tôt : dans la catégorie décisions particulièrement ineptes, celle-là décrochait le pompon. Tout ce battage pour faire plaisir à quelques intellectuels de gauche de salon, était-ce bien nécessaire ? J'ai le souvenir que Copé a été Ministre du Budget de 2004 à 2005. Il avait eu à l'époque une idée assez rigolote : une sorte de simulateur de jeu à destination des Français avec lequel il s'agissait d'établir le budget de l'État français.

    Ouf, d'ailleurs, je l'ai retrouvé : le jeu s'appelle cyber-budget. Il devrait y jouer plus souvent, Sarko. Je parle de Copé, parce qu'au sein de la majorité, c'est lui et quelques uns de ses proches qui ont suggéré qu'en période d'économies budgétaires, on pouvait repousser la mesure. Bon...au MoDem, on l'avait dit dès le début...

  • Blogs, forums et sites, le top de l'info !

    J'ai déjà publié, par le passé, ici-même, mes propres classements qualitatifs de blogs, faisant ainsi pièce au célébrissime wikio.

    Je lis certains blogues parce qu'ils m'amusent que je les trouve distrayants au possible. Par exemple, au hit-parade de la saveur (enfin la mienne), j'ai un blog de gauche, Partageons mon avis, et un blog de droite clairement libéral, Hashtable. C'est toujours un régal et une surprise amusée et renouvelée de découvrir ce que ces deux-là ont bien pu inventer pour la journée qui s'annonce.

    A côté de cela, il y a les blogues qui génèrent de l'information et de l'analyse fouillée. Difficiles à trouver, ceux-là : soit ils en font trop, et ils sont indigestes au possible, soit ils n'en font pas assez et demeurent à la superficie des choses. Il existe toutefois quelques perles qui valent leur pesant de pépites. Alors hop, moi qui adore chiffres et classements, j'ai décidé de me faire mon petit hit-parade.

    En pole-position, une découverte récente, mais ô combien précieuse :  le Cercle Les Échos. Des blogueurs clairement versés en économie commentent l'actualité. Très bonne source d'information.

    Ensuite, c'est un blogue très connu, mais atypique, idéal pour prendre la température des banlieues : le bondyblog. L'inconvénient, une fois qu'on l'a lu, c'est que l'on ne sait pas trop quoi ajouter.

    Sur la finance et l'économie, Objectif Liberté est un incontournable. Y'a pas à calter, les libéraux, souvent, dans ce domaine, ce sont des bons. Bon, les articles sont longs, et il faut se les avaler, mais on en a pour son temps de lecture, généralement.

    Il y avait sur les relations internationales une Somme, un blog extraordinaire, mais, le chacal, il a cessé de publier ! Je parle de Quindi, bien sûr ! Tout ce qui y a déjà été écrit n'en demeure pas moins valable.

    Impossible de ne pas faire un tour chez Theatrum belli pour tous les aspects stratégiques de la polémologie.

    Côté techno, Véronis et ses Technologies du langage ne me semblent pas pouvoir être ignorés  la linguistique appliquée au web, fascinant...

    Précieux pour trouver de l'information sur les projets architecturaux et donc...immobiliers :  le forum de Skyscraper. J'en ai appris des choses sur là-bas, sur les projets delanoesques qui menacent Paris...Passionnant...

    Dans le même ordre d'idées, pour être informé de tous les sales coups qui guettent le patrimoine, on peut faire confiance à la Tribune de l'Art.

    Reste enfin l'actualité très fraîche : Le Post. Pas en Une, mais plutôt dans la somme d'informations non vérifiées en espérant trouver la pépite.

  • Militant...

    Authueil n'y va pas avec le dos de la cuillère à pot, dans l'un de ses derniers billets : un militant ? Forcément un semi-débile tendance groupie ou au contraire un ambitieux interchangeable et préoccupé de son sort avant tout.

    Un parti ? Une machine à conquérir le pouvoir et rien d'autre. Vision un tantinet pessimiste du militantisme en politique, d'autant que les think tank à ses yeux ne sont guère autre chose que des lobbies qui s'y entendent à faire valoir leurs intérêts...

    Sa réflexion n'en aboutit pas moins à une distinction intéressante entre l'influence et le pouvoir. 

    Côté militant, Authueil a oublié une catégorie : le militant déçu et aigri. Rien de pire que ce militant-là, car il ressasse sa haine de ce qu'il a adoré sans relâche. On peut haïr son parti pour plein de raisons, mais c'est souvent le décalage entre les aspirations du militant, l'image qu'il se fait de lui-même, et ce que lui renvoient le parti et ses cadres, qui font les haines grandes et inexpiables.

     

  • Petit wikio deviendra-t-il gros ?

    J'ai appris, il y a peu, que wikio s'apprêtait à fusionner avec overblog. D'après Pierre Chappaz qui s'exprimait sur le blog de Nicolas, l'intérêt de cette fusion est entre autres technique : les informaticiens de la plate-forme excellent en sémantique, c'est à dire la maîtrise des technologies qui permettent de rendre accessible au mieux les contenus aux divers logiciels, programmes et agents logiciels de diffusion de l'information.

    Nicolas, avec une sensibilité toute gauchiste (il adore quand je lui dis qu'il est un gauchiste) a toutefois flairé l'anguille sous la roche et se demande ce qu'il va advenir vraiment de wikio : en effet, l'actionnaire principal d'overblog, c'est TF1, avec 40% de participation. C'est d'ailleurs la régie publicitaire de la chaîne qui commercialise les espaces, depuis 2007.

    Or, ce que se demande Nicolas, en commentaires, c'est si Pierre Chappaz ne pourrait pas être tenté de revendre wikio à TF1 tôt ou tard. Or, à l'heure où j'écris ce billet, cette question est demeurée sans réponse.

    Je l'ai dit en mai dernier, cela ne me gêne pas plus que cela que wikio fasse de l'argent : c'est même bien naturel et nécessaire.

    Après la question que je me pose, c'est la suivante : est-ce wikio qui absorbe overblog ou overblog qui absorbe wikio ? le fait est que tôt ou tard, pour grossir, il faut s'allier. Wikio s'était montré intéressé par la reprise du site lepost.fr en décembre dernier, mais je ne crois pas que l'intérêt ait abouti à quelque chose de concret. En revanche, le fait est qu'overblog et wikio oeuvrent dans le même sens stratégiquement : l'un et l'autre cherchent à s'étendre en Europe.

    Il me semble tout de même que c'est bien wikio qui devrait chapeauter le tout puisqu'elle va servir de holding pour l'ensemble des activités, overblog ne constituant que l'une d'entre elles.

    J'ai cru comprendre que ce serait e-buzzing, la régie publicitaire de wikio, qui monétiserait les contenus participatifs qui émergent des deux plate-formes. On ne devrait donc pas y voir le nez de TF1 avant longtemps.

    Il y a quelque chose qui devrait intéresser les adversaires irréductibles de la junk-blogo (ne cherchez pas, c'est un néologisme que je viens d'inventer) : overblog a mis au point un algorithme qui essaie de détecter l'audience qualitative et non quantitative. C'est certainement ça, la sémantique à laquelle Pierre Chappaz fait allusion en réponse à Nicolas. Il s'agit d'identifier non pas la page sur laquelle des centaines de visiteurs passent, mais celles sur laquelle des dizaines restent !

    Je déduis de cet intérêt que les commerciaux auraient calculé que les lecteurs qualitatifs assurent un meilleur retour sur investissement que les lecteurs quantitatifs.

    Cela ne m'étonne pas trop, j'ai déjà constaté ce fait en dehors de la Toile : des observateurs précis et intéressés par les produits de qualité et l'information de fond sont une clientèle fiable tant qu'ils ne se sentent pas trompés.

    Ainsi, les conseils d'un chauffeur de buzz ne feront pas acheter un seul produit dans la plupart des cas, mais ceux d'un auteur éclairé qui connaît le sujet et s'adresse à une audience d'experts peuvent provoquer bien plus facilement un engouement.

    In fine, on assiste peut-être à l'émergence un leader européen dans le média social, je crois que c'est sur le fond le but de Pierre Chappaz. Souhaitons-lui bonne chance. Il me semble, en observant les pratiques de wikio, qu'il essaie de puiser dans le vivier blogosphérique pour engager des usagers experts susceptibles de devenir conseillers, rédacteurs voire commerciaux chez wikio.

    Il me semble que wikio a cette originalité d'être la seule entreprise de sa catégorie à avoir pris les producteurs de contenus amateurs que nous sommes très au sérieux, au point de faire de certains d'entre eux des salariés. Parce que wikio a compris une part des actions et réactions alchimiques qui se produisent dans le big-bang blogosphérique incessant qui irrigue la Toile, il a un temps d'avance considérable sur d'éventuels concurrents.

    In fine, si cette société parvient à réaliser ses ambitions, elle sera parvenue à exporter une pratique typique du modèle français. Au fond, les premiers blogues sont nées en France, sur le Minitel, bien avant que les premiers réseaux sociaux (Usenet) ne se développent aux USA. Ce petit univers personnel qui correspond si bien au sens de la propriété à la française n'a pas fini de faire parler de lui. On a annoncé déjà plusieurs fois sa mort au moment même où une société en plaine croissance, presqu'entièrement adossée sur ses contenus, wikio, s'apprête à l'exporter dans toute l'Europe...

  • L'Or des fous

    On reconnaît souvent les périodes de crise au rôle de l'or au plus fort d'entre elles. Domenico, un contributeur du Cercle des Échos, a tenté, dès le mois de juin, de mettre en garde contre la spéculation de folie qui touche les produits dérivés adossés à l'or. La pratique la plus courante, c'est d'acheter un tracker or ; un tracker est un titre bancaire censé refléter fidèlement un indice boursier. Il est en principe adossé à des réserves physiques de matières premières s'il s'appuie sur un indice ad hoc. Le problème, c'est que la demande est tellement monstrueuse que la hausse des cours de ces trackers est devenue vertigineuse. Il n'y a vraisemblablement donc plus de rapport réel entre les réserves en or et les titres vendus. En un an, depuis septembre dernier, l'once d'or s'est appréciée de 25%.

    Ce qui inquiète l'auteur de l'article, c'est que plusieurs États commencent à liquider des positions exprimées en dollars pour acheter à la place des titres adossés à l'or. Or, nombre de ces titres n'ont pas de contrepartie. Le marché financier a donc produit ce que l'auteur appelle des junk-securities, c'est à dire des placements censés être sûrs qui ne valent rien : si jamais le marché s'affole et réalise qu'il n'existe pas les stocks d'or suffisants pour couvrir la demande en produits dérivés, il risque de revendre des titres qui ne vaudront plus rien, au risque d'une catastrophe financière. La valeur papier serait 200 fois supérieure à la valeur matérielle ! Tiens tiens...cela ne vous rappelle rien, vous ? Un truc genre subprimes, quoi...

    Les cours de l'or, in fine, ne risquent pas de s'effondrer, loin de là, et mieux vaut en acheter en dur, à l'heure actuelle, quitte à en acheter, mais l'or de papier, lui, pourrait bien connaître le sort des assignats d'un certain Law, quelques années avant une révolution qui changea le sort d'une partie non-négligeable de l'humanité...

    Certains ne s'y sont pas trompés, et les sociétés qui rachètent des bijoux en or à des particuliers se multiplient, comme en faisait état Le Figaro le 30 août dernier. Mieux, en grande surface, à Carrefour ou à Auchan, par exemple, on échange des bons d'achat contre de l'or.

    Dans le jeu de rôle Donjons et Dragons, il existait, dans la seconde édition des règles, un sortilège de magicien, basé sur la magie d'illusion, qui répondait au nom évocateur d'Or des fous :

    Grâce à ce sort, des pièces de cuivre ou des objets en alliage de cuivre peuvent être changés en or, pour un temps limité. La zone d’effet est de 150 centimètres cubiques par niveau, soit un volume de 5 x 5 x 6 cm ou l’équivalent, ce qui représente environ 150 pièces d’or. Toute créature voyant "l'or" bénéficie d'un jet de sauvegarde contre la Magie, pouvant être ajusté par sa Sagesse ; pour chaque niveau du magicien, la victime doit retirer 1 à son jet de dé. Il est donc peu probable que l’Or des Fous soit détecté s’il est créé par un magicien de haut niveau. Si "l’or" est frappé durement par un objet de fer pur, il existe une petite chance pour qu’il retrouve aussitôt son état naturel, en fonction de l’élément matériel utilisé pour le créer.

    Les concepteurs des produits dérivés sont à n'en pas douter des magiciens d'un niveau incommensurable...

     

  • Taxer le capital pour financer les retraites ? ça va pas la tête !

    Bon, Nicolas s'est vexé comme un pou en commentaires à la suite de la réponse que j'ai apporté à son billet dans lequel il m'interpelait : il estime en effet que demander le financement des retraites sur la base des seuls fruits du travail est un postulat et pas un argument.

    Je lui ai donc répondu en deux temps :

    1. C'est toujours marrant de voir comment les mecs de gauche fantasment complètement sur les revenus du capital et la grande finance.

    Ils y voient une source inépuisable, alors que leur valeur est infiniment plus théorique et hasardeuse que celle du travail et de la production.

    Je vais te l'expliquer en termes simples, cher collègue blogueur de gauche, ainsi qu'à tes potes gauchistes :-)

    Quand on évoque la production industrielle, il y a une relative adéquation entre offre et demande, si bien que les prix s'équilibrent à peu près et ne fluctuent pas trop. Bien sûr, les entreprises ont des stocks, parfois importants, mais qui ne représentent pas des centaines de fois ce qu'elles écoulent.
    En ce qui concerne les produits financiers, ce qui s'échange n'est rien à côté de ce qui se stocke. Si un gros Kapitalist (ach so, gröss Kapital, ja) décide de vendre ses actions d'un coup, paf, elles chutent. Mais si tous les produits financiers étaient écoulés d'un coup, ils vaudraient nique nidouille.
    Ils n'ont de valeur que pour autant que les échanges ne soient pas trop importants. 
    Et c'est là-dessus que tu veux asseoir le financement des retraites, inconscient ?
    Finalement, pas mieux que les libéraux qui font le même calcul...pas sous forme de taxes mais de dividendes...

    j'te jure, les gauchistes, faut tout leur expliquer, en économie :-)

    2. Je n'ai pas dit qu'il ne fallait pas engager une réflexion sur le travail, mais c'est un autre problème.

    Le fait est que nos sociétés démocratiques ne survivront que difficilement à la concurrence effrénée que se livrent les pays de la planète sur le marché du travail.
    Il n'y a que deux issues :
    - soit se positionner sur un créneau où il n'y a pas de concurrence, mais cela ne tient qu'un temps
    - soit faire admettre au minimum au niveau régional que le dumping social fausse la concurrence.

    L'excellent TCE a été rejeté par une quantité faramineuse d'ânes sous prétexte que Das Kapital pas assez taxé, ja, vilains Kapitalists vouloir défigurer notre schön doulce France Zozialisten....

    Mais en réalité, avec son préambule exigeant le respect d'une concurrence libre et non faussée, il y avait une excellente brèche pour avaliser que le dumping social constituait un critère de falsification. C'est l'angle sur lequel il faut se battre.

    Tu persistes, dans ta réponse à Dorham, à imaginer que les flux qui se dirigent vers les produits financiers et ceux qui se dirigent vers le travail sont interchangeables. C'est une illusion dangereuse qui ne correspond à aucune réalité que la gauche agite très régulièrement dans ses raisonnements.

    Je ne savais pas quoi publier aujourd'hui, eh bien hop, voilà, c'est plié.

  • Eh oui, le SNES a raison d'appeler à la grève...

    Le Privilégié, qui est un enseignant, s'est montré très surpris de mon soutien au SNES, syndicat enseignant qui appelle à une grève aujourd'hui dans l'Éducation Nationale.

    Je persiste et signe. Le Privilégié s'étonne parce qu'il se dit certainement : "voyons, ce gars-là est libéral et plutôt de droite : comment peut-il soutenir un syndicat pas vraiment connu pour ses positions centristes ?".

    Eh bien c'est tout simple, Privilégié : parce que sur ce coup-là, le SNES a raison à 100% (ou presque). Mais bon, je ne suis pas le seul à avoir compris les enjeux : ils n'ont pas échappé non plus à l'oeil de lynx de Natacha Polony, observatrice émérite du monde éducatif.

    Comme par hasard, les syndicats "réformistes", SGEN (en fait la CFDT), UNSA (héritier de la fameuse FEN des années 80) et même une bonne partie de la FSU (à laquelle appartient le SNES) se sont gardés d'appeler à la grève aujourd'hui. Même le SNALC, expert en moulinets de bras mais qui se dégonfle l'heure venue n'a rien dit. Et pourtant, l'enjeu de cette grève du SNES est à mes yeux prioritaire. Je me réjouis qu'il se soit trouvé un syndicat pour défendre ce qu'il reste du modèle éducatif français. Ce que condamne le SNES c'est d'abord la réforme du lycée et les gesticulations pédagogolâtres qui aboutissent à supprimer peu à peu l'enseignement disciplinaire (le savoir, la culture, au fond) au profit d'une sorte de gloubi-glouba informe pédagogisant (accompagnement éducatif, aide individualisée et cetera). De la merde en barre que nous sert Châtel avec la bénédiction des pédagogols de service. 

    C'est aussi l'évaluation par compétence, les suppressions de postes (moi, j'en vois les effets avec mes petits, le second d'entre eux évoluant dans des classes de maternelle et de CP puis de CE1 qui frisent des effectifs à 30 !!!), les doubles discours. Ah, les doubles discours... Les Châtel, les Descoings and co qui prêtent une oreille prétendument attentive aux élèves en difficulté sont les premiers à prescrire la suppression de tous les dispositifs d'aide aux enfants en difficulté. Les vrais : RASED en école primaire, conseillers d'orientation dans les collèges, et cetera...

    L'école, l'éducation, pour moi, c'est sacré.  J'observe avec attention et bienveillance le SNES depuis plusieurs années, et je vois que ce syndicat est le seul à porter le flambeau. J'ai entendu que l'on avait reproché à Bayrou, quand il était ministre de l'Éducation Nationale, d'avoir co-géré cette dernière avec le SNES. Exagération manifeste, à l'évidence, mais je ne m'étonne guère qu'il y ait eu de bonnes relations, tant je constate qu'aujourd'hui, l'un et l'autre ont le même souci de préserver une école de qualité.

    Le SNES a eu la très juste idée de séparer les revendications qui concernent notre école et celles qui touchent les retraites. Il a eu raison. C'est plus clair ainsi. J'espère qu'il réussira ainsi à attirer l'attention des médias sur ces réformes déplorables. 

  • Et s'ils se démerdaient avec le CNED ?

    Tiens, j'ai trouvé une excellente idée chez le Privilégié. Tout comme moi, il pense que les rodomontades des Chatel, Sarko & cie sur la sécurité dans les établissements scolaires sont du flan. Il a donc évoqué son quotidien et celui du département où il enseigne pour mettre en évidence l'opposition radicale et flagrante entre les faits et les discours. Sa note met notamment l'accent sur la question des exclusions. Et là, il conclut par une idée pas idiote du tout : pourquoi ne pas se contenter de proposer les cours du CNED à ceux qui se sont fait dégager des lycées en raison de leur comportement ? Après tout, l'instruction est un droit dans notre pays, mais pas nécessairement l'accueil dans les établissements scolaires. 

    Celui qui a trop fait ch.. la communauté scolaire, eh bien il suffit de lui proposer les cours du CNED et que sa famille se débrouille avec cela ou qu'elle paie à prix d'or une inscription dans un établissement hors contrat, et basta...