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  • Le gendarme devait tirer.

    Mon titre est certainement brutal, mais il faut bien remettre les choses dans leur contexte : Joseph Guerdner, le gitan qui a été abattu par le gendarme Christophe Monchal était un homme violent, auteur de plusieurs vols avec violence. Christophe Monchal a  essayé de viser les jambes du fuyard, et n'a pas cherché intentionnellement à le tuer. 

    La mission de la gendarmerie, c'est d'abord de protéger les citoyens, particulièrement les plus faibles. A 25 mètres de la gendarmerie d'où a fui Joseph Guerdner, il y avait un pensionnat, une institution religieuse accueillant des enfants. C'est d'ailleurs là que l'homme a finalement échoué. 

    Un gendarme ne peut en aucun cas prendre le risque de laisser un homme connu pour des faits de violence représenter une menace pour un pensionnat d'enfants. Cela me paraît l'évidence même. Rappelons qu'il avait déjà foncé sur un véhicule de gendarmerie par le passé, et qu'on pouvait donc présumer que cet homme-là était parfaitement capable de tuer...

    Il devait donc l'arrêter et le seul moyen, puisque l'homme refusait d'obtempérer, c'était de tirer. Le malheur, c'est que les balles aient touché le dos au lieu de toucher les jambes. Il faut ajouter que le gendarme a tiré sept balles au total. Les quatre premières n'ont pas touché le fuyard, probablement parce que le gendarme cherchait à toucher les jambes.

    Il faut bien concevoir que l'évasion du gitan appréhendé s'est déroulé tard dans la soirée, c'est à dire de nuit. Il est difficile de viser correctement dans ces conditions.

    La mort de ce jeune homme, fût-il un délinquant, est évidemment très regrettable, mais entre deux risques, le gendarme a choisi celui qui était le plus légitime. On ne peut absolument pas le lui reprocher. 

  • L'Europe, enjeu de la présidentielle de 2012 ?

    Quel coup de pot de Sarko ! Voilà qu'une commissaire européenne, Viviane Reding, vient à point nommé le secourir au moment où il est mal en point dans l'opinion. La divine surprise !

    S'il l'a fait exprès, alors c'est vraiment un artiste de la manoeuvre. L'Europe n'a pas bonne presse dans l'opinion, et elle ne risque pas de redorer son blason avec les interventions de Barroso et Reding. Il eût été bien plus simple de laisser Roumanie et Bulgarie régler le problème de leurs ressortissants avec la France, tout en rappelant discrètement à cette dernière qu'elle avait signé des conventions et n'était donc pas censée s'en affranchir.

    Au passage, cela va bien à Reding and co de hausser la voix après avoir laissé la question du statut des Roms pourrir tranquillement des années et des années. Viviane Reding, on ne peut pas dire que cela soit l'originalité  faite femme. Commissaire à la culture, elle m'avait surtout frappé par des initiatives frappées du coin de l'opinion commune : développer les nouvelles technologies dans l'éducation (bla bla habituel, en somme) faciliter les échanges entre les écoles, mais d'action forte en faveur d'une culture européenne, nada, rien. Les technocrates n'ont pas ce genre d'audace.

    Parce qu'ils sont nomades et pas sédentaires, les Roms auraient vocation à devenir les premiers citoyens supra-nationaux de l'histoire de l'Europe, mais, évidemment, cela suppose un volontarisme dont sont bien incapables la plupart des chefs d'État de l'Union...

    Pour Sarko,c 'est du pain béni, cette histoire. L'élection présidentielle ne se joue jamais sur les préoccupations principales des citoyens. Pour une raison très simple : côté emploi et économie, les Français renvoient dos à dos toutes les formations politiques, jugeant qu'aucune ne leur fait de propositions convaincantes. Ils se décident donc nécessairement sur les clivages les plus forts.

    Or, le camp anti-européen, en 2005, c'est 55% de la population. Une chouette magot électoral, pour un démagogue qui n'aurait peur de rien...

    On pourrait se dire que c'est gonflé pour quelqu'un qui a finalement fait passer un ersatz de traité sans vote direct du peuple. On pourrait, mais ce serait malhonnête, et c'est d'ailleurs l'argument habituel des nonistes. Sarkozy avait été très clair en prévenant lors de l'élection présidentielle qu'il ferait passer un traité simplifié par voie parlementaire. On ne peut pas lui reprocher d'avoir appliqué son programme , enfin, je veux dire, on ne peut pas l'accuser d'être malhonnête. Si certains voulaient avoir un référendum, il fallait voter pour Bayrou, puisqu'il le proposait, lui...

    L'idéal, en fait, c'est le cocktail détonnant que représente l'addition de la sécurité et de l'Europe. Que l'Europe hausse le ton contre la politique de sécurité de Nicolas Sarkozy, que celui-ci réplique vertement, et voilà l'électorat FN ravi, au grand damn de son leader...

    Il faut dire que la presse européenne a fait assaut d’imbécillité en parlant de déportation à propos des Roms. Il fallait le faire.

    C'est pourtant possible de les accueillir, les Roms, sans que cela pose particulièrement de problèmes. Un maire MoDem, Nicolas Lebas, me semble, dans les limites de son pouvoir (il ne peut délivrer de permis de travail) l'avoir amplement prouvé.

    En tout cas, si Sarkozy réussit à tenir sur ces thèmes-là jusqu'à 2012, la gauche et le centre ont du souci à se faire. 

  • L'Express raconte vraiment n'importe quoi sur Bayrou...

    Ce serait drôle si ce n'était pas à pleurer, tant cela en dit long sur le rigueur journalistique à l'Express. Consultant mes alertes google-actualités consacrées à Bayrou, comme tout groupie du leader du MoDem qui se respecte, voilà que je tombe sur un entre-filet de l'Express qui titre "Convergence Bayrou-Raffarin". Ah. Tel que présenté, le texte laisse entendre qu'il serait possible d'associer Bayrou à un projet qui rassemblerait deux Français sur trois, et l'Express de conclure par une déclaration de Jean-Pierre Rafarin assurant que Bayrou n'était pas perdu pour l'UMP. Bon. Par curiosité, je vais tout de même voir le billet de JPR que l'Express cite comme source ;  voici ce que j'y trouve, finalement : 

    Avec le President du Modem les analyses divergent notablement. Nous avons pu le constater à l’occasion, cette semaine, d’un dîner de l’équipe dirigeante de Dialogue & Initiative. Etaient avec moi Marc Laffineur, Axel Poniatowski, Bernard Deflesselles (Dominique Bussereau, Pierre Lequiller et Jean-Claude Carle étaient indisponibles). Nous avions invité Francois Bayrou comme premier interlocuteur dans le cadre de notre démarche pour « l’apaisement républicain » qui nous conduira à formuler à Nicolas Sarkozy des propositions qui rassembleront « 2 Francais sur3″. Les sujets de désaccords sont multiples : bilan des années Chirac, politique de reformes, stratégie de l’UMP, volontarisme présidentiel, bouclier fiscal, relations avec la gauche

    Voilà, c'est ce que l'Express appelle une convergence. C'est utile de savoir lire en diagonale quand on est journaliste, mais il ne faut pas en abuser dès que l'on veut faire de l'information sérieuse...

  • Un idéal de perfection individuelle

    J'entends souvent dans la bouche de proches ou de gens que je côtoie que notre société est individualiste, égoïste, même. Et l'on déroule, çà et là, les phrasés sur les nécessaires solidarités, ou encore la redistribution des richesses.

    C'est saisissant de voir à quel point l'égoïsme ne réside pas dans notre modèle de société mais vraiment dans les comportements individuels. Et il ne faut pas s'y tromper : l'égoïsme n'a pas de couleur politique. Les mêmes qui déclarent vertueusement être les défenseurs du service public sont parfois les premiers à rejeter avec un égoïsme forcené bien que gêné la différence. La religion n'est pas non plus une sauvegarde. J'ai à l'esprit le statut particulier du handicap.

    Pas de pitié pour les crapauds dans nombre d'établissements du second degré : ici, dans le public, refus de présence d'auxiliaire de vie scolaire dans les classes par certains enseignants, par exemple, parce qu'ils perçoivent l'AVS comme une "gêne" ; là-bas, dans le privé, une mère pratiquante, habituée de la messe de 11h00 le dimanche refuse catégoriquement une fusion avec un établissement pour handicapés parce qu'elle ne veut pas que ses enfants fréquentent des "tarés".

    A désespérer de la nature humaine. Ils peuvent bien crever, ces pauvres gamins pas gâtés par les hasards de la fortune, auxquels on refuse toute mansuétude, toute assistance pour des motifs largement irrecevables.

    Sur le fond, la générosité, ce ne peut être une politique publique. C'est avant tout un comportement individuel, un idéal de perfectionnement personnel.

    N'attends pas que les événements arrivent comme tu le souhaites ;  décide de vouloir ce qui arrive et tu seras heureux.

    Manuel, VIII, Épictète

     

     

  • Judas pousse-t-il Sarkozy dehors ?

    Souvenez-vous, il y a 5 mois environ paraissait un livre au titre éloquent : Pourquoi Nicolas Sarkozy va partir, comment nous allons l'y aider. Et l'ouvrage était signé Judas.

    Les derniers sondages sont en apparence fâcheux pour le chef de l'État, mais les sondages sont aussi souvent des miroirs aux alouettes s'ils ne sont pas étudiés de près. Oh, certes, Dominique de Villepin peut bien faire jeu égal avec Nicolas Sarkozy, et François Fillon le dépasser, mais, dans son propre camp, le plus populaire demeure Nicolas Sarkozy. Que l'on interroge l'électorat de l'UMP, et c'est lui qu'il choisit en premier. Le jour ou un outsider menacera le chef de l'État dans son propre camp, alors la droite pourra songer à une candidature alternative. Il faut bien comprendre que pour accéder à un second tour, il faut d'abord rassembler son camp...Eh non, faucon, ils ne sont pas au coude à coude, Sarkozy et Villepin. C'est la gauche qui rétablit l'équilibre, pas la droite. A l'UMP, Villepin est persona non grata.

    J'observe toutefois que les révélations se multiplient depuis quelques mois : l'effet kisskool du compagnonnage avec Judas ? Oui, effectivement on pourrait penser qu'on pousse Nicolas Sarkozy à ne pas se représenter, et que plus on pousse, plus son premier ministre en profite. Et pour cause : Nicolas Sarkozy a réussi le tour de force d'inverser le rapport de protection qui lie président et premier ministre dans notre République. C'est lui le fusible de Fillon et non l'inverse ! Résultat des courses, un sondage récent le fait apparaître comme plus populaire que Sarkozy chez les sympathisants de l'UMP !

    Seulement voilà, si Sarkozy s'efface, Fillon perd son fusible, et alors, il lui faudra bien assumer le bilan de son gouvernement. Que pourra-t-il dire d'autre aux Français ? Voilà où le bât blesse pour lui...

     

  • Les résidents de Second Life face à la pornographie

    Je poursuis au fil du temps mes explorations sur le monde virtuel Second Life. C'est un univers étonnant à plus d'un égard. L'une des choses qui m'a surpris en particulier, c'est la résistance de nombre de ses résidents à l'emprise de la pornographie. On aurait pu croire que c'était là un nouveau modèle pour l'empire du X, et en fait, il n'en est rien.

    Les résidents fixent d'eux-mêmes des règles pour entrer chez eux : pas de violence, pas de nudité, pas de propositions importunes. Ce peut-être un "covenant", c'est à dire une interdiction officielle liée à toute la région, mais, cela prend plus simplement la forme d'une petite note qui s'active à l'arrivée du visiteur pour donner un avertissement ou d'un pancarte clicable avertissant des risques qu'encourt le réfractaire. Le bannissement, le signalement à Linden labs, même, sont deux options possibles.

    Par ailleurs, Linden a fait le choix, cette année, de distinguer les contenus généraux, modérés et adultes. On ne peut plus se rendre en zone adulte sans disposer d'un compte payant ou avoir prouvé son âge, ce qui assure d'en bloquer l'accès aux mineurs.

    Je n'ai jamais été convaincu de la pertinence d'une séparation radicale entre les contenus pour mineurs, les contenus éducatifs et les contenus pour majeurs sur Second Life.

    Mieux vaut, à mon sens, et puisque c'est une simulation, répliquer en partie ce qui prévaut dans la vie réelle, et séparer les zones adultes du reste, car ce sont elles surtout, qui posent problème ! pourquoi tous les autres résidents devraient-ils s'adapter à ces zones-là ? C'est l'inverse qui doit se produire !

    Plutôt que de mettre en place des serveurs différents, il est concevable de ne rendre accessibles aux mineurs que les Sims (parcelles) qui seraient susceptibles de recevoir une certification ad hoc.

  • Le libéralisme, une issue au despotisme ?

    Je lisais l'appel des hommes d'affaires iraniens, relayé par Georges Malbrunot et signalé par Rimbus qui peste contre une diabolisation de l'Iran qu'il juge excessive.

    Je tends à pense que le commerce, l'échange, c'est la paix, car les nations qui commercent se développent et se découvrent tôt ou tard des intérêts réciproques. Ainsi, les hommes d'affaire iraniens souhaitent, c'est évident, autant d'apaisement que possible avec l'Europe et les USA.

    Oui, certainement, le libéralisme, au fil du temps, finit par s'imposer, et je ne doute pas que des pays comme l'Iran ou la Chine finissent par se démocratiser au final, tant libéralisme et démocratie sont consubstantiels.

    Néanmoins, j'ai aussi dans l'esprit que ce processus a un travers : il est lent. On a toujours la tentation de rêver à une Révolution de velours à la tchécoslovaque, mais je crains, hélas, que cela ne soit là qu'un miracle qui se produit une fois sur cent.

    Il faut, du coup, toujours trancher et faire un choix entre une politique de sanctions, au rixe de durcir un régime et l'aplanissement des relations sans...aplatissement !

    Pas facile. Qu'est-ce qui peut sauver Sakineh ? Pas les opinions publiques occidentales peopolisées, mais leur impact sur des pays traditionnellement amis de l'Iran. Ainsi, cela a du étonner Ahmadinejad d'entendre Lula et tout le Brésil derrière lui offrir un asile politique à Sakineh. L'affaire prend des proportions gênantes pour l'Iran et pour tous les pays qui pratiquent la lapidation en général. Ils font d'ailleurs profil bas dans cette affaire.

    Que l'on secoue trop violemment une nation, et son despotisme se mue en un autre despotisme. Ainsi vont la plupart des révolutions. Le tout est de trouver le bon ton : secouer suffisamment pour que la sauce prenne, mais pas trop au risque de la faire déborder du bol. Fin travail de diplomate dans lequel on peut retrouver toutes les nuances d'une diplomatie d'essence libérale, à mon sens...

  • Les bonnes affaires du MoDem

    J'avoue avoir été scotché en visitant la boutique en ligne du MoDem : non qu'elle défraie la chronique par son originalité mais plutôt qu'en termes de prix, elle bat Tati sur le textile, et sans doute la plupart des marques et sous-marques dans les autres catégories !

    tee-shirt pour femme ou homme à 3 euros, coupe-vent à 7 euros, écharpe orange à 6 euros, voilà des prix qui défient largement la concurrence !

    Je me suis senti inspiré, du coup, et j'ai tenté de faire le tour des boutiques de quelques autres partis. A l'UMP, le boxer à 12 euros, ils poussent un tantinet ! Alors que le MoDem propose des sac à dis bio et écolo à 5 euros, là-bas, il faut débourser 8 euros ! le tee-shirt est à 4 euros, la casquette à 6 euros contre 5 pour le Mouvement Démocrate. Côté PS, la boutique sera bientôt disponible, d'après le site.

    Côté Verts, pas moyen d'associer les mots dans un moteur de recherche sans tomber sur celle de l'ASSE. M'enfin bon, j'ai réussi à trouver quelque chose dans la catégorie matériel de campagne : côté tee-shirt, les deux que j'ai trouvés vont de 10 à 18 euros. Pas vraiment concurrentiels, les écolos...

    Pas mieux au FN dont la boutique propose surtout des tee-shirt de 10 euros à l'exception d'un "les jeunes avec Le pen" à 4 euros et d'un tee-shirt clignotant à 5 euros.

    Au Parti de Gauche, mis à part des affiches, y'a rien. Ça doit être trop "Kapitalist" pour eux, je pense...

    Chez Villepin, bah, pour l'instant, ils en sont encore à l'étude de marché.

    Au Nouveau Centre, c'était écrit en tahitien, j'ai rien compris.

    Rien trouvé non plus au NPA, en revanche, je suis tombé sur un truc étonnant, en jetant un oeil sur le site de leur université d'été : ce sont les seuls à penser aux enfants ! Ils proposent une garderie de 1 an à 12 ans. Pas mal. Et du coup, ils ont des tarifs enfants...

    Mais pourquoi les autres partis ne sont pas foutus de penser à ce genre de choses qui devrait leur paraître évident, m... !

  • La meilleure régulation, n'est-ce pas la transparence ?

    Je suis très près de partager l'avis de Vincent Bénard qui commente les dernières décisions de l'Union européenne en matière de régulation financière. Les accords Bâle III sont censés contraindre les établissements bancaires à disposer de garanties solides avant d'engranger des titres spéculatifs et potentiellement à risque. Vincent Bénard observe que d'ores et déjà, les entreprises qui disposent d'une garantie d'État, l'État en question fût-il endetté jusqu'à la moëlle, bénéficieront d'un statut particulier quand une banque en détiendra des actions. Ce que soupçonne Vincent Bénard, c'est que le régulateur européen soit très vite tenté de protéger ses intérêts plutôt que d'assurer transparence et sécurisation des transactions.

    De son point de vue, un marché réagit de manière saine dès lors qu'on ne lui cache pas des éléments essentiels. Il croit, en somme, à l'intelligence des acteurs économiques et financiers. Le meilleur régulateur systémique, dans ces conditions, c'est le marché libre, c'est à dire un marché où les États laissent aussi couler et faire faillite les établissements qui se sont ramassés.

    Dès 2008, j'ai aussi tendu à penser que la crise financière était d'abord une crise de l'information.  Polymorphe et dissimulée dans les plis de ses propres métamorphoses, sciemment ou par ignorance, l'information est la clef des marchés, enjeu de pouvoir et de savoir.

    J'appuie et valide donc les quatre propositions de Vincent Bénard, avec toutefois une réserve que j'indiquerai ensuite.

    • En finir avec la comptabilité créative "hors bilan" (les finalités du hors bilan doivent être limitées au dévoilement des cautions et garanties à des tiers, point barre), et punir comme une escroquerie aggravée engageant la responsabilité personnelle des dirigeants sur l'intégralité de leurs biens la dissimulation aux actionnaires de risques pris par le biais de "Special Investment Vehicles" et autres joyeusetés, notamment off shore. 
    • obliger les banques à dévoiler de la façon la plus transparente les "produits primaires", actions, obligations, immobilier, contenus dans tous leurs produits dérivés ou agrégés, 
    • laisser le marché décider qui prend trop de risque, qui n'en prend pas, laisser évoluer les taux d'intérêts naturellement en fonction de ce jugement, sans donner un privilège de notation à quelques agences en position d'oligopole protégé... et de fait en grave conflit d'intérêt. 
    • et surtout, LAISSER LES MAUVAISES BANQUES FAIRE FAILLITE, selon des modalités techniques qui partagent le fardeau entre actionnaires et créanciers, déjà exposées ici.

    J'ajouterai donc une quatrième proposition, et c'est celle de François Bayrou et du MoDem de longue date :

    • séparer à nouveau banque d'affaires et banque de dépôts.

    Si une banque se casse la figure, qu'elle ne mette pas en danger les économies de petits épargnants qui n'ont rien demandé à personne et qu'on n'a jamais informé des risques encourus par leur établissement bancaire.

    J'ai un dernier désaccord avec Vincent Bénard : il commente en fait les réponses apportées par Sylvie Goulard, du MoDem, au quotidien Libération. L'Europe a une propension plus forte à imposer de la transparence que les États. Qu'il y ait donc un comité de supervision est une bonne chose. Ce qui compte, en revanche, c'est de déterminer ce que sera son rôle : et là, en effet, je préférerais qu'il s'occupe de rendre les transactions financières transparentes plutôt que de les interdire.

    Malheureusement, ce traité laisse la part belle aux États, et, ce n'est pas faute, au niveau de l'ADLE, tout du moins, d'avoir tenté de leur rogner les ailes, comme l'explique Sylvie Goulard :

    A chaque étape de la négociation, nous nous sommes heurtés aux Etats. Ainsi, nous n’avons pas réussi à faire sauter l’article qui prévoit qu’un pays peut s’opposer à une décision des autorités européennes si elle a des conséquences pour son budget, comme la nécessité de recapitaliser une banque.

  • Une cagnotte ? Ah, les imbéciles !...

    Je suis sûr qu'Hashtable a le don de prescience. Généralement, côté prophéties, il tape assez juste. D'après l'Express, le cru fiscal devrait être meilleur cette année que la précédente, et, par suite, le déficit budgétaire davantage réduit que prévu. Oh, pas de grand chose : 7.8% à la place de 8%, allez, soyons bon prince, 7.5%. Hashtable qui a du sentir le doux fumet de la revendication déficitaire voit venir de très loin les gros titres sur la cagnotte. Oui, la cagnotte  : vous vous souvenez, sous le gouvernement Jospin, en plein accroissement du déficit tous les abrutis qui ont fait sonner leur timbale en couinant à la redistribution de l'argent n'avait pas ?

    Tenez, imaginez un gars qui saute d'un avion et dont la parachute ne s'ouvre pas : il a un calculateur de vitesse de chute. Hop, un courant d'air ascendant, et il a la bonne surprise de constater qu'il va toucher le sol à 200km/heure, seulement, à la place de 500km/heure. Chouette, non ?

    Parions, comme mon affreux libéral favori, qu'il n'y aura pas long avant que les premières unes hurlent à la collectivisation du surplus...