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  • Anne Laperouze reprend du service

    Laperrouze-little.jpgL'organigramme complet du Cabinet Fantôme du MoDem figure désormais sur son site. C'est une très grande satisfaction pour moi d'y voir figurer Anne Laperrouze dans le domaine où elle est experte par-dessus tout. Je rappelle que cette ex-euro-députée est une chimiste de formation et qu'elle a traité la question de l'énergie en long et en large durant la totalité de son mandat européen.

    Pas de chance, son ancien site, consacré à l'Europe et à l'énergie n'est plus en ligne. C'est bien dommage, c'était une mine d'informations. Par chance, on dispose, à dépôt, de son bilan de mandat comme euro-députée, un bilan qui eût gagné à être davantage connu quand les Français ont voté en juin 2009 pour élire leurs nouveaux représentants. Outre l'énergie, Anne Laperrouze maîtrise très bien les dossiers liés à l'espace rural.

    Avec une personnalité de cette trempe et de cette compétence, le MoDem se dote d'une référence plus que sérieuse dans le domaine de l'énergie.

  • Impôt dégressif...

    Tiens, la formule est de Bayrou, mais le concept est tout à fait sarkozyste. Voilà ce que Bayrou conclut de l'affaire Tapie-Adidas...

    Ce sont les mêmes privilèges, notamment fiscaux, qui s'appliquent à Bernard Tapie et à la famille Bettencourt. Les classes moyennes sont ciblées, et les plus privilégiés sont mis à l'abri de la contribution fiscale. C'est contraire à tous les principes, à toutes les décences. Mais les solidarités de milieux sociaux, de réseaux, d'ententes, jouent à plein, sans que les citoyens en sachent rien. Jamais en France, en République, la triste réalité du "selon que vous serez puissants ou misérables" n'a eu autant de place !

    Cette affaire est au minimum celle de relations dangereuses entre le monde de l'argent et le pouvoir politique. Comment ne s'en rendent-ils pas compte ? Comment ne voient-ils pas le caractère explosif de ces connivences ? Plus profondément, on y découvre la réalité de la protection accordée aux plus privilégiés. La contribuable la plus riche du pays paie, en proportion de ses revenus déclarés, officiels, moins d'impôts, proportionnellement, que quiconque d'autre dans le pays. Ce n'est plus l'impôt progressif, c'est l'impôt dégressif !

  • Le MoDem se dote d'un Shadow Cabinet

    Nom de Zeus ! Depuis le temps que j'en parlais ici !!! Le MoDem se dote enfin d'un authentique shadow cabinet. En voilà l'organigramme. Bayrou se contente d'animer.

    Affaires étrangères, gouvernance internationale : Marielle de Sarnez, députée européenne

    Agriculture : Marc Fesneau, maire de Marchenoir, président de la Communauté de Communes de Beauce et Forêt

    Budget, comptes publics, lutte contre les déficits : Jean-Jacques Jegou, sénateur du Val-de-Marne, vice-président de la Commission des finances du Sénat, maire du Plessis-Trévise

    Commerce, artisanat, tpe : Gilles Artigues, conseiller général de la Loire, conseiller municipal de Saint-Etienne

    Culture, société, jeunesse, sports : Jean-Luc Bennahmias, député européen

    Décentralisation, sécurité : Olivier Henno, conseiller général du Nord, maire de Saint-André, vice-président de la Communauté urbaine de Lille

    Défense : Bernard Lehideux, ancien député européen

    Ecologie, développement durable, porte-parole du MoDem : Yann Wehrling

    Économie, emploi, économie solidaire : Robert Rochefort, député européen

    Education : Jacqueline Gourault, sénateur du Loir-et-Cher, maire de la Chaussée-Saint-Victor

    Egalité des territoires, identités locales, services publics : Jean Lassalle, député des Pyrénées atlantiques, maire de Lourdios-Ichère

    Energie : Anne Laperrouze, conseillère générale du Tarn, maire de Puylaurens

    Europe : Sylvie Goulard, députée européenne

    Intégration, égalité des chances, lutte contre les discriminations : Fadila Mehal, présidente fondatrice des Mariannes de la diversité

    Libertés publiques, justice : Nathalie Griesbeck, députée européenne

    Littoral, mer : Bruno Joncour, maire de Saint-Brieuc

    Outre-mer, coopération et francophonie : Abdoulatifou Aly, député de Mayotte

    Politique de la Ville, rénovation urbaine, logement : Rodolphe Thomas, conseiller général de Calvados, maire d'Hérouville-Saint-Clair

    Relations sociales, travail, retraites : Jean-Marie Vanlerenberghe, sénateur du Pas-de-Calais, maire d'Arras

    Santé : Geneviève Darrieussecq, maire de Mont-de-Marsan, conseillère régionale d'Aquitaine

    Solidarités (innovation sociale, solidarité intergénérationnelle) : Véronique Fayet, adjointe au maire de Bordeaux

    Université, recherche, innovation : Denis Badré, sénateur des Hauts-de-Seine, maire de Ville d'Avray

     

  • Préjudice moral...

    François Bayrou a été quasiment le seul, dans la classe politique, à s'insurger des faveurs qui étaient faites à Bernard Tapie dans l'affaire Adidas. Il s'en explique dans l'hebdomadaire Marianne. Plusieurs extraits figurent sur le site du Mouvement Démocrate. Lecteurs de ce blog, vous allez bondir...Rassurez-vous, moi aussi j'ai fait un bond...

    C'est une déclaration invraisemblable ! Tout le monde sait, tous vos lecteurs savent, qu'il ne s'agit pas d'une décision de justice, mais pour la première fois dans l'histoire, du recours, contre la loi et les principes, à un arbitrage privé ! Tout le monde comprend pourquoi l'Etat, qui doit protéger l'argent du contribuable, ne peut pas accepter l'arbitrage privé, comme le fait le monde des affaires : depuis la Déclaration des droits de l'homme de 1789, on sait que tout citoyen a droit à la transparence absolue dans l'usage des fonds publics ; or l'arbitrage est secret, il n'a pas à motiver ses raisons, et ses raisons ne peuvent pas être discutées, ni contestées. La deuxième chose insupportable, c'est le "préjudice moral" qui a été attribué à Tapie, de 45 millions d'euros. Aussi horrible que ce soit à évoquer, pour avoir un ordre de comparaison, la mort d'un enfant dans un accident a donné lieu dans plusieurs jugements à un préjudice moral; et je n'en connais pas de pire, de l'ordre de 30 000 euros. Tapie, pour ses démêlés avec la banque, c'est 1 500 fois plus ! À la charge du contribuable. Enfin, toujours aussi choquant, les conditions fiscales qui ont été faites : l'Etat a payé à Tapie des intérêts de plusieurs dizaines de millions sur les sommes arrêtées ; et on a appris que Tapie n'avait payé aucun intérêt sur les sommes qu'il devait à l'Etat. Et selon toute hypothèse, il apparaît aujourd'hui que Tapie aurait bénéficié du bouclier fiscal pour des sommes énormes. Tant de gens, sans relations, misérables, sont poursuivis par l'administration, par le fisc, et les puissants sont protégés et gavés. Et personne ne dit rien...

    'tain, j'ai un peu la haine, là, vous voyez...

  • Retraites, le bal des faux-culs

    C'est marrant, mais je suis sceptique depuis un moment face à la fameuse retraite à 60 ans du PS. Sur le fond, d'ailleurs, je ne la pense pas vraiment plus néfaste que le projet de Sarkozy, au sens où ce qui compte, c'est la durée de cotisation. J'avais bien noté que Martine Aubry n'était pas très à l'aise à ce sujet.

    Bon, mes lecteurs me connaissent : ils savent que je n'hésite pas à aller farfouiller dans les programmes quand je veux m'informer. Or, j'ai trouvé ceci dans le programme du PS sur les retraites

    Les socialistes proposent des points d’étape réguliers tous les cinq ans avec les partenaires sociaux et une clause de rendez-vous globale sur le système des retraites en 2025. En cas de nouveaux besoins, il faudrait chercher toutes les sources possibles de financement. Si un allongement de la durée de cotisation devait être envisagé, celui-ci ne devrait pas excéder la moitié des gains d’espérance de vie, alors qu’aujourd’hui il représente deux-tiers d’allongement d’activité, pour un tiers de temps de retraite.

    Amusant, non ? Parce qu'avoir droit à la retraite à 60 ans, c'est bien joli, mais ça te fait une belle jambe, si tu n'as pas tes annuités...

    Bon, Bayrou n'était pas si loin de la vérité en déclarant que le PS envisageait l'allongement sans limites de la durée de cotisation. Il y en a une, et je vais vous la calculer :

    par exemple, en 2002, l'espérance de vie pour les hommes était de 75.8 ans. En 2010 elle est de 77.8 ans. Donc, le PS envisagerait que de 2002 à 2010, il faille une annuité de plus pour toucher sa retraite à taux plein. Il suffit de transposer leur calcul sur les projections à 30-40 ans pour déterminer ce qu'il prépare.

    En 2050, l'espérance de vie serait de 89 ans pour les femmes, 84 pour les hommes. Tac, un peu plus de trois annuités supplémentaires pour avoir sa retraite, soit au minimum 45 annuités. La retraite à 60 ans, à ce moment-là, ce ne sera plus que pour ceux qui ont commencé à travailler illégalement à 14 ans...Avec la généralisation des études longues, la retraite à 60 ans ne sera plus qu'un joli air de pipeau, sauf à s'habituer à vivre avec trois fois rien...

    Et pour les retraites du public, peut-être que ceux qui comptent s'engager dans la fonction publique devraient lire la fin du document : 

    Cependant, la réforme doit tenir compte du sentiment d’injustice très répandu parmi les salariés du privé. Nous proposons donc un principe simple. Les agents des fonctions publiques déjà engagés dans leur carrière se verront maintenir les règles actuelles, car on ne change pas un contrat en cours de route. Pour l’avenir de la fonction publique, nous proposerons des négociations approfondies avec les syndicats pour de nouveaux rapprochements entre les retraites du public et du privé correspondant à une revalorisation des rémunérations dans la fonction publique.

    Oh, je ne vais pas me plaindre de cette position : elle n'est pas loin de ce que proposais il y a quelque temps sur mon blogue. Simplement, il vaut mieux le dire clairement...et...un peu plus fort...!

  • La gauche hystérique

    Il existe sur toute la palette de la gauche, c'est à dire des intégristes du grand soir jusqu'aux bobos décomplexés, des individus qui deviennent hystériques dès que l'on prononce des gros mots comme "ordre", "sécurité" ou encore "police" ou "gendarme".

    Le gendarme, le policier sont toujours des fascistes/nazis en puissance, à les écouter. Ils n'ont de compassion que pour les truands, voyous, délinquants voire criminels de toutes sortes et demeurent silencieux pour toutes les victimes.

    Leur silence est le reflet de leurs prédicats idéologiques : l'infâme société capitalistico-libérale génère des déclassés, et si certains de ces déclassés versent dans la délinquance, ce sont avant tout des victimes à leurs yeux. 

    Comme sur le fond, ils conservent le vieux prédicat marxiste d'une humanité scientifiquement éducable, ils ont du mal à admettre toute forme de libre-arbitre de l'individu y compris quand il commet des méfaits (sauf quand c'est un gendarme ou un policier, pardon, parce que la police, c'est le mal, forcément).

    Revenons à notre gendarme de Draguignan ; cela me paraît tout de même simple : fuir un poste de gendarmerie alors qu'on est suspecté d'un délit grave, c'est risquer de se prendre une balle dans la peau, comme le dit justement Le Crapaud du Marais (LCDM) en commentaires de mon billet précédent :

    A défaut d'être légitime, c'était légal... Pour moi, quand on fuit devant les flics, quand on cambriole une baraque, quand on braque une banque, on accepte un risque : celui d'être descendu. A chaque "métier" son risque. Je suis adepte du bon sens populaire qui répond à chaque fois "personne ne l'a obligé à...". C'est sûr que ce n'est pas intellectuellement original, mais c'est juste. 
    Le gendarme y songera toute sa vie mais ce n'est pas à la justice humaine de s'occuper de ce cas.

    J'aimerais aussi citer 100 000V (Val le Nain) qui écrit sur son blogue :

    Je ne sais pas si le gendarme devait tirer, mais il a tiré. Il a tiré sur un homme violent qui s’enfuyait de la gendarmerie, un hors-la-loi en somme. Il n’a certainement pas voulu l’abattre mais le fait est qu’il l’a fait. Il n’a rien d’un assassin, il joue son rôle de gendarme à qui on donne le droit de tirer s’il le faut. Moi j’accepte, ou du moins je pardonne. Ce devait être son dernier recours, il ne s’y attendait pas, on ne lui a donné qu’une demi-seconde pour réfléchir et il a tué ce voleur violent. Bon. Espérons que ça ne se reproduira pas mais ne nous lui en voulons pas non plus.

    Alors à gauche, évidemment, on s'émeut, on fait un procès d'intention aux forces de l'ordre, sous-entendant qu'il y avait là un guet-apens, on verse dans l'attaque ad hominem (il paraît que j'ai une réputation, au fait !) faute d'argumentation sérieuse tout en répétant comme un leitmotiv l'un des dix commandements, mais on ne produit rien de bien crédible, in fine.

    Oh, il peut bien arriver à cette gauche-là d'avoir un début d'illumination, mais cela ne dure généralement pas longtemps (comparer début et fin du billet pour constater que la gauche sociologique est décidément irrécupérable...).

  • Je parraine une fille !

    Tiens, si Quitterie lit ces lignes, elle aura une satisfaction, elle qui a toujours cru à la force des réseaux sociaux. Je m'apprêtais tranquillement à rédiger un billet sur la gauche hystérique (qui va venir, patience, patience...) et je parcourais à cet effet mon compte twitter, consultant mes derniers échanges avec mes camarades gauchistes, quand je suis tombé subitement  sur un tweet de Quitterie relayant la campagne de l'organisation PLAN pour les droits des filles.

    La dernière campagne lutte en particulier contre les mariages forcés de jeunes filles âgées parfois d'une dizaine d'années.

    Tous ceux qui lisent mon blog régulièrement savent que je suis très sensible à la condition de la femme. Or, en parcourant le site, je me suis rendu compte qu'il y avait une campagne pour parrainer spécifiquement une fille. L'occasion ou jamais pour moi. Petite remarque :  à 30 euros par mois, avec les déductions fiscales, vous n'y êtes que de dix euros de votre poche seulement, l'État français ayant la générosité de prendre en charge le reste. Dix euros, quand je vois tout ce que l'on dépense en conneries inutiles de toutes sortes, c'est trois fois rien.

    Alors, hop, c'est fait, j'ai une filleule, désormais :-) J'espère être en mesure, dès que cela sera possible, de vous en donner des nouvelles. Tiens, pour une fois que j'ai l'occasion de faire quelque chose de bien dans ma vie, c'était le moment de la saisir.

  • Les pédagogolâtres dans le Monde de Narnaia

    Je fais en ce moment quelque chose que j'aurais du faire depuis longtemps : je lis les Chroniques de Narnaia de C.S Lewis. C.Lewis intervient rarement en tant que narrateur, mais quand il le fait, c'est toujours plaisant. J'adore particulièrement la première page du Tome VI, le Fauteuil d'Argent. Jill Pole, l'une des deux héroïnes de ce tome-là est pensionnaire dans un établissement mixte en Angleterre  ; l'action débute peu de temps après la Seconde Guerre Mondiale, et l'enseignement est alors encore largement traditionnel. Ceci n'empêche pas les premiers pédagogols de pointer leur nez. A preuve ce savoureux extrait, issu de la première page, que je porte à la connaissance de mes lecteurs :

    Ces gens-là  s'étaient mis en tête qu'on devait laisser les enfants faire ce qu'il leur plaisait. Et ce qui plaisait à une dizaine ou une quinzaine d'entre eux, les plus costauds, c'était malheureusement de persécuter les autres. Il se passait sans cesse dans cette école  toutes sortes de choses horribles, auxquelles, dans un établissement ordinaire on aurait mis bon ordre en moins d'un trimestre. Mais pas dans cette école-là. Les coupables n'étaient ni renvoyés ni punis. Le proviseur disait que c'étaient des cas psychologiques intéressants, les convoquait et leur parlait pendant des heures. Et, si on savait bien quelle genre de choses il fallait lui dire, on ne tardait pas à devenir un de ses chouchous, plutôt que l'inverse.

    J'en connais au moins un qui va bien rigoler en lisant cet extrait qui pourrait servir de légende à plusieurs des dessins qu'il publie.

    Il y a au moins un autre extrait qui revient sur ce collège "expérimental" : alors que Jill et Eustache auraient besoin au cours de leurs pérégrinations d'un savoir didactique, le narrateur observe qu'hélas, dans leur collège expérimental, on n'apprend ni l'anglais, les mathématiques ou le latin, mais plutôt à courir vite et à se cacher pour échapper à d'éventuels persécuteurs...

  • Une occupation illégale, c'est surtout un problème de droit de propriété

    J'ai trouvé très bien la réflexion de Nathalie Griesbeck,  euro-députée démocrate (MoDem) à propos des démantèlements de camps de Roms illégaux suivis d'expulsions.

    Les décisions prises récemment par l'Etat français en matière de sécurité et les textes censés leur apporter une base légale, telle la fameuse circulaire du ministre de l'Intérieur sur les Roms du 5 août, sont manifestement entachés d'illégalité. A tel point que le ministre lui-même n'a pu faire autrement que de la remplacer immédiatement par une autre, dès que la première a été connue. Toutes ces erreurs et violations du Droit français et européen ont malheureusement porté un coup sévère à la réputation de la France et viennent compliquer singulièrement les relations de notre pays avec la Commission comme avec nos partenaires européens, même les plus fidèles et les plus proches, tels l'Allemagne ou le Luxembourg.  On ne peut que regretter ces erreurs graves, d’autant plus qu’elles enlèvent toute efficacité aux mesures qu’il aurait fallu pouvoir prendre pour sanctionner les violations, notamment à l’égard du droit de propriété, commises par tel ou tel individu, quels qu’en soient les auteurs. En tant que juriste et député européen, je ne peux que déplorer que le gouvernement de notre pays se montre aussi incapable d’efficacité pratique et de rigueur juridique que d’humanité. En un mot, c’est Ubu-Roi.

    Voilà : c'est exactement cela, et c'est le champ que cela n'aurait jamais du quitter...

  • Acht so ! Mais comment font-ils ?

    On se pose la même question que moi, chez les libéraux. La différence, c'est que j'avais la flemme d'écrire un billet, jusqu'ici.

    J'ai beau lire et relire les diverses publications de la Toile, on en arrive toujours au même invariable constat : les Allemands font toujours mieux que nous, les Français, dans le domaine économique.

    Il y a eu une période, celle du franc fort, au cours des années 90, où le commerce extérieur français s'était redressé sérieusement, mais depuis l'euro, paradoxalement, c'est la fuite en avant.

    Je me suis posé mille fois la question : mais comment font-ils ? On en revient toujours au tissu de PME et aux créneaux d'exportation choisis. Les Allemands ont un très gros tissu de petites et moyennes entreprises, pas les Français. Et pourtant, ce n'est pas faute, chez nous, de chanter les louanges de la PME sur tous les airs.

    Comme le dit Christine Murris, l'auteur de l'article que cite Lumière et Liberté, en France, on ne jubile qu'à coups de "grands contrats". Quand Sarkozy fait le VRP, c'est pour les entreprises de luxe ou pour notre la très grande industrie. Les PME, c'est pour le décorum dans nos élections internes, mais une fois que les choses sérieuses commencent, c'est la berezina. 

    En fait, l'industrie française, quand elle cherche à réduire ses coûts, pense d'abord aux délocalisations et jamais à l'amélioration de ses outils de production ou à une innovation dans la gamme de ses produits.

    La désindustralisation de la France ne laisse pas d'inquiéter : c'est l'un des chevaux de bataille de François Bayrou depuis 2007, et cela préoccupe le Sénat puisqu'il a mis en place une mission d'information avec l'ambition d'apporter des éléments d'action à la puissance politique.

    On y réfléchit jusqu'au Ministère de l'Économie et des Finances où un rapport a été rendu en juin 2010.

    J'ai commencé à le lire le rapport : dans la démarche, déjà, il y a des choses qui me frappent. Lilas Demmou observe que la demande de biens industriels baisse à proportion de la hausse des revenus car ceux-ci se tournent alors vers les biens de consommation. Mais raisonner ainsi, c'est compter sur la demande intérieure pour soutenir l'industrie, or, on voit bien, avec l'Allemagne, que c'est la demande extérieure qui soutient la production.

    Par ailleurs, le document constate une baisse (en proportion) de la demande intérieure adressée au secteur industriel : mais est-ce le secteur industriel français ou tout le secteur industriel ? Dans le premier cas, cela signifie simplement que ce secteur-là n'a pas su s'adapter le moment venu, pas que la demande en biens industriels a baissé tant que Lilas Demmou le dit.

    En France, on commande rapport sur rapport sans parvenir à agir efficacement. Le Conseil d'Analyse économique en a produit un en 2005 ; contrairement au document précédent, il a au moins le mérite de ne pas avancer que la déindustrialisation n'est pas nécessairement une évolution naturelle des économies développées. Jean Arthuis, en 1993, s'était posé des questions tout à fait similaires pour le textile, préconisant de donner aux entreprises françaises les moyens de lutter contre la concurrence alors nouvelle des pays du Magrheb, de la Chine et de la Turquie.

    La réalité, c'est que les firmes industrielles se réorganisent sur des bases non plus nationales mais mondiales ; si la France ne peut plus rien apporter à ces firmes en main d'oeuvre ou innovation ou technologies, il est logique que sa part se restreigne.

    J'ai souvent le sentiment qu'il n'y a pas de stratégie de sortie par le haut en France. La seule ébauche de quelque chose de ce type que j'ai pu lire, ces dernières années, mais j'insiste sur le fait que ce n'est qu'une ébauche et qu'il faudrait la débarrasser de sa vulgate à demi altermondialiste, c'est le Vivre Autrement de Corine Lepage, qui comporte un authentique programme industriel et une fiscalité associée.

    Il y a bien eu également la tentative de Raffarin et ses pôles de compétitivité, mais j'ai l'impression que le projet patine, même s'il faudra du temps pour juger de ses effets réels.

    Mais comment font donc les Allemands ?