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  • En direct de la marre du Crapaud

    Le Crapaud du Marais a commis la forfanterie de saborder son blogue au mois de juillet, mais, à défaut, il a aussi promis de publier sur des blogues amis. Voilà donc en exclusivité l'un de ses billets...

    Savoir bloguer, un atout professionnel

                En juillet, j’ai répondu à une invitation pour un entretien pour devenir « conseiller politique » de quelques élus municipaux d’une grande ville. Je n’étais pas intéressé pour de multiples raisons, je n’avais pas le profil idéal mais je m’y suis rendu par politesse.

    Je songeais qu’on allait me poser des questions sur ma formation en droit, sur mes éventuelles compétences. Que nenni ! On ne m’a parlé que de mon blog, qui venait de fermer. Les élus disaient me connaître via feu mon blog, s’opposaient entre eux (réfractaires du net c/ « modernes »). Je croyais l’histoire close jusqu’au moment où j’ai entendu une vague rumeur comme quoi on me proposerait d’être le tenancier de leur blog mort-né. J’aurais dû lisser mes propos ou mon style mais les blogueurs chevronnés comme notre Hérétique chéri auraient aperçu une « touch ». Mais bon, pour le moment, rien de concret.

    Alors que selon moi, le monde des blogs, superficiel en lui-même, est supplanté par des moyens de communication encore plus superficiels (« plus vite, plus bas, plus pauvre »), savoir bloguer est un atout. Je n’ai pas écrit « bloguer ». Ca tout le monde peut le faire. J’écris « savoir bloguer », c’est-à-dire avoir une plume et (et surtout) faire connaître.

    Je ne crois pas qu’on puisse créer un blog dans un espoir politique ou professionnel. On en regarde plein, à défaut de les lire. Ils arrêtent au bout de quelques mois. En revanche, j’ai été surpris de voir que c’est une compétence, un talent susceptible d’intéresser autrui. J’imaginais que cela était valable uniquement pour les blogueurs genre « nouvelles technologies ». Ben apparemment non. Il semble que bloguer, qui ne reste un plaisir que quand il reste occasionnel, est un atout, comme la maîtrise d’une langue, un physique avantageux, l’insertion dans le monde associatif.

    Ben, ex Le crapaud du marais

     

  • Bayrou et DSK

    Un blogueur de Mediapart s'imagine que DSK pourrait rendre une candidature de Bayrou caduque à la prochaine élection présidentielle. Marie-Anne qui est habituellement plus perspicace ne semble pas avoir réalisé, dans son commentaire, que l'auteur est très loin d'être un centriste ; son hypothèse n'est qu'une hypothèse d'école qui repose sur des équivalences fallacieuses.

    Il faut, je le crois, mettre fin à des spéculations aussi hasardeuses que trompeuses. Bayrou peut bien préférer DSK à Sarkozy, ce qui se conçoit aisément, ils n'en sont pas moins aux antipodes à plein d'égards.

    DSK appartient à cette bourgeoisie internationale et pragmatique qui n'a que faire des spécificités françaises, considérées comme autant de lourdeurs désagréables. C'est un de ces europhiles fanatiques prêts à imposer par la voie technocratique l'univers bien-pensant conçu par la gauche moderne, européenne et bien-pensante, convertie à l'économie de marché et aux modes venues d'outre-Atlantique sans le dire à voix haute. Pour ces gens-là, parce que le compromis et l'Europe importent plus que tout, la revendication, particulièrement nationale, parce qu'elle s'oppose à tout lissage de l'opinion est forcément néfaste. Ces gens-là construisent l'Europe contre les nations, au lieu de la construire avec elles. Ils rêvent d'une société mondialisée, sans aspérités, où les business-school européennes rivaliseraient avec les MBA américaines (un condensé de Descoings, en somme...).

    Ils méprisent particulièrement la terre, le sol et tout ce qui renvoie à une quelconque forme de différence nationale. Ils brandissent la tolérance comme un étendard mais récusent les différences entre cultures, sauf s'il s'agit de soigner le decorum. On accepte la réserve d'Indiens, en somme, mais pas que l'Indien puisse faire tache d'huile.

    Il n'y a rien de plus opposé à cela que la vision terrienne d'un Bayrou, fondamentalement attaché à la culture et à la civilisation française. Ils peuvent bien s'accorder sur les institutions, mais tout les sépare pour le reste : il y a chez Bayrou l'idée qu'il y a des choses qui ne sont pas sacrifiables. Le MoDem pour son programme européen évoquait des biens premiers, mais je pense que la représentation de Bayrou est bien plus enracinée encore dans notre culture. Ce que Bayrou refuse de négocier, et c'est pour cette raison qu'il s'est opposé avec tant de virulence à Nicolas Sarkozy, c'est le modèle français, modèle qui doit être préservé comme un joyau précieux.

    Pour DSK et plus généralement les sociaux-libéraux et sociaux-démocrates du PS, ce modèle-là, comme tout le reste, est un vulgaire objet de négociation. Une marchandise que l'on fait peser dans la balance comme tant d'autres marchandises. Tous ceux qui défendent cette idée très particulière de la France, en somme, qui s'attachent à la francophonie et à ce qu'elle véhicule, sont avant tout des empêcheurs de tourner en rond. Le peuple, la nation puent, à leurs narines, et il faut faire leur bien sans les en aviser, parce que mineurs par essence, ils sont bien incapables de comprendre où se trouvent le Bien supérieur.

    Au nom d'une certaine idée de la paix et du bien-être, cette gauche-là est prête à gommer toutes nos aspérités, à ne plus communiquer qu'en anglais, à se coucher lorsque notre essence est menacée parce que pour eux, il n'y a pas d'essence : c'est là sans doute l'ultime avatar du matérialisme socialiste, une forme de constructivisme appliqué à la politique. Il n'y a que des émotions, des fantasmes et des peurs à la base des identités nationales, de leur point de vue, et l'idée que l'on puisse hypostasier une substance derrière ces dernières heurtent frontalement leur rationalité petite-bourgeoise, bien-pensante et socialiste. S'ils en acceptent le folklore, c'est de la même manière qu'ils se plaisent à acheter un petit objet d'art chez les Artisans du Monde.

    C'est toujours plaisant et satisfaisant moralement de faire son bwana avec les indigènes de toute sorte, y compris sur notre propre sol avec nos agriculteurs, par exemple : une forme d'aumône moderne, dépouillée de toute métaphysique, l'assurance de gagner une seconde vie au paradis socialiste décomplexé.

    Et puis ils sont tellement sûrs d'être les détenteurs de la vérité, les garants de la morale, sous couvert de mielleuses invitations au débat et au dialogue.

    Cette gauche-là, arrogante et sûre de ses bons sentiments, je la vomis depuis des années. Je ne lui souhaite pas plus de succès qu'au bling-blinguisme sarkozyste.

    Je vois en Bayrou, au sein de la classe politique, le dernier défenseur, à n'en pas douter, d'une idée certaine de la France, appuyée toute entière sur sa culture et ses traditions. La gauche ne porte rien de tout cela, et tout ce qu'elle promeut est soluble indifféremment dans une sorte de gloubi-glouba-globish européaniste internationalisé.

    La gauche cherche à instaurer une civilisation universelle (ce dont on pourrait la louer) mais nullement à promouvoir l'esprit français comme moteur de cette civilisation, esprit qu'elle renvoie à de l'archaïsme quand elle ne tente pas de disqualifier purement et simplement ses défenseurs en les renvoyant au conservatisme.

    Eh bien on se battra, et on ne se laissera pas faire, en portant à bout de bras les couleurs de la France, qu'elles soient bleu blanc rouge ou de lys sur fond azur, car ce sont là celles qui ont fait notre histoire et ce que nous sommes aujourd'hui.

     

     

  • Pakistan, cas d'école

    La crise humanitaire qui frappe à l'heure actuelle le Pakistan illustre à merveille l'absence totale de stratégie efficace en termes de soft power de l'Europe.

    Là-bas, tout comme le Hamas dans la bande de Gaza ou le Hezbollah au Sud-Liban, ce sont les Islamistes qui ramassent la mise, parce qu'ils ont une stratégie humanitaire. Sitôt les premières dévastations arrivées, ils se sont précipités pour distribuer de la nourriture, aider à reconstruire, fournir des logements d'urgence, de l'eau et cetera.

    A côté de cela, les dons pour le Pakistan transitent par des canaux lourds et inadaptés et arrivent dans des mains souvent corrompues.

    Les guerres, elles se gagnent bien en amont des conflits militaires ou de la lutte contre le terrorisme et les guérillas, elles se gagnent dans les coeurs.

    Mais l'Europe et les ONG ont une telle absence de réseaux dans les pays ou le radicalisme islamique est virulent qu'elles sont bien incapables, en dépit de moyens parfois considérables, de faire jeu égal avec les organisations islamistes.

    Le renseignement des démocraties occidentales n'est pas davantage capable d'aplanir le terrain simplement pour apporter de l'aide. Assurer la sécurité des ONG est évidemment vital, et elles se trouveront vite en butte à la haine de leurs rivales radicales ; en la circonstance, au Pakistan, ce sont les Talibans qui représentent le danger.

    Il y aurait  là-bas les conditions d'une alliance objective entre organisations chiites et aide européenne. 20% des Pakistanais sont chiites ; or, ils font l'objet d'attaques très violentes de l'islamisme radical sunnite, comme l'a montré l'attaque de Lahore. On pourrait imaginer qu'ils pourraient constituer l'ossature d'un réseau, avec les deux autres fortes minorités que sont les Chrétiens et les Hindous.

    Seuls les USA espèrent capitaliser de la sympathie sur leur aide à la population, mais ils n'ont pas encore mené une véritable réflexion sur la manière de pouvoir toucher le peuple au plus près. 

    Pouvoir acheminer le plus rapidement et le plus efficacement possible des secours à des populations civiles touchées par un désastre est un enjeu géostratégique majeur, désormais, auquel les Etat-majors auraient  tout intérêt à prêter la plus grande attention à l'avenir.

  • Comment juger le présumé braqueur de Grenoble ?

    La libération de Monsif Ghabbour a provoqué un tollé dans la police et au sein du gouvernement : cet homme est soupçonné d'avoir braqué un casino et tiré sur les forces de l'ordre.

    Chaque fois que le plat est fumant, il est très difficile de se faire un avis faute d'éléments. Le procureur assure que de très lourdes charges pèsent sur l'homme mais la magistrature répond qu'elle ne dispose pas d'éléments suffisamment probants pour trancher.

    Il faudrait en savoir plus sur les éléments qui pèsent à charge. Une analyse d'odeurs, d'après le Nouvel Obs et des témoignages, mais, en face, l'homme a un alibi et des témoins également.

    Une chose est certaine, c'est que Hortefeux et Sarkozy se moquent des Français, comme d'habitude. Pour vider les prisons, ce sont eux qui ont fait recommander que des peines de substitution soient trouvées de préférence à l'incarcération pour les peines inférieures à deux ans. Ceci explique par exemple que les auteurs d'agressions contre les policiers soient la plupart du temps libérés. A cela s'ajoutent les juges de gauche qui se prennent pour des assistantes sociales.

    Ils ont également limité sévèrement la détention provisoire.

    Ce gouvernement est comme d'habitude hypocrite : il roule des mécaniques mais organise partout l'impunité et vient en accuser les magistrats ensuite. Il réalise des économies sur le dos de la sécurité des Français, en réduisant également le nombre de fonctionnaires de police.

    L'impudence de son maître ne connaît décidément plus de limites...

  • être Français...

    Questionnement à chausse-trappe que celui que me propose LOmiG : qu'est-ce que qu'être français, et, si je suis français, mérité-je ma nationalité ?

    Accepter de répondre, c'est admettre de fait la nation comme référent identitaire, et, en la circonstance, la nation française. Ce questionnement-là n'est pas très ancien, au regard de l'histoire de France, car la conscience nationale n'apparaît qu'avec la Révolution. Sous l'Ancien Régime, elle se limite à la noblesse, le clergé ayant en principe une vocation universelle, et le tiers-état, paysans et bourgeois ne disposant pas d'un statut politique viable.

    LOmiG écrit qu'on ne peut pas être Français si l'on ne fait pas l'effort d'apprendre la langue française. Je suis assez d'accord avec cette idée, même si elle souffre de fait des exceptions. Je crois que l'âme d'un culture, c'est avant tout sa langue et toutes ses sinuosités particulières. Sur ce point, la langue française s'y entend à dresser collets et lacets ; c'est là sans doute un trait de notre réputation de sophistication, avec nos règles et nos exceptions plus tordues les unes que les autres...

    Apprendre la langue, oui, mais ce n'est pas suffisant, car alors, qu'est-ce qui différencierait un Français d'un, Suisse d'un Belge, d'un Québecois ou d'un Africain francophone ?

    L'institut Montaigne s'est proposé de réfléchir à la question et propose le témoignage de francophones fameux. Bayrou aime à citer Renan jugeant que la nationalité française est un plébiscite permanent. Pour ma part, j'ai retenu du témoignage de Tidjane Thiam, qu'être Français était en tout premier lieu une émotion. J'aime bien cette idée, même si les sentiments que j'éprouve pour la France ne trouvent pas nécessairement leur source aux mêmes points d'eau que ceux de Tidjane Thiam.

    Il y a ensuite quelques traits de civilisation qui me paraissent incontournables : la sophistication, l'ironie, l'esprit léger, l'amour courtois, l'habitude de râler et d'envier son voisin me paraissent des traits typiquement français...

  • L'appel à la grève des syndicats enseignants : pourquoi ?

    Par curiosité, je me suis demandé pourquoi les syndicats enseignants appelaient à la grève à la fois les 6 et 7 septembre. Le 7, c'est clair, c'est pour protester contre la réforme des retraites. Inutile et démagogique, à mon sens : seul le travail doit payer les retraites, la durée de vie s'allonge, la durée de travail doit s'allonger. Les syndicats font une énorme erreur de se battre là-dessus. Ils feraient bien mieux de se battre sur les conditions de travail, en fin de carrière, et, autant que possible, l'emploi des seniors : voilà les vrais enjeux. Mais bon, dans syndicat de gauche, il y a gauche, alors...

    Mais pour le 6, c'est manifestement d'autres motivations qui ont poussé les syndicats enseignants. Pour être précis, j'ai cru comprendre qu'il s'agit en fait d'un appel exclusif de la FSU, la principale fédération de syndicats enseignants, et, plus particulièrement un appel du SNES. Du coup, je me suis rendu sur leur site, histoire de voir de quoi il retournait, et j'ai trouvé ce tract.

    Le SNES dénonce les suppressions massives d'emploi, la mise à mal de la formation professionnelle, la réduction des horaires d'enseignement, la suppression du service d'orientation scolaire, la mise en place du socle de compétences (une c....erie pédagogolâtre qui n'a pas fini de faire parler d'elle).

    Eh bien, pourtant de centre-droit, je suis en accord à 100% avec ces dénonciations. Par ailleurs, le SNES demande la fin de la réforme Châtel sur le lycée (en gros de l'éradication de la carte de formation, pour appeler un chat un chat).

    Bayrou a raison de saquer Châtel. Bravo. Il défend bien l'école. Et, je pense qu'en effet, comme lui, la multiplicité des grèves finit par rendre illisibles les revendications des syndicats enseignants.

    Cela dit, quand j'observe les mots d'ordre du SNES, difficile de ne pas donner raison à ce syndicat. Il y a, je trouve, dans la presse et la classe politique, une sorte de lieu commun qui consiste à ne voir dans les syndicats enseignants que le lieu du corporatisme le plus forcené. C'est un tantinet limité...

    Plusieurs syndicats enseignants ont de vraies propositions pédagogiques, mais personne n'en fait état alors qu'elles existent et présentent de l'intérêt. On ne retient que les grèves.

    Oh, le SNES récolte certainement à certains égards ce qu'il a semé à une époque, mais aujourd'hui, force est de constater qu'il est du bon côté de la barre et défend un modèle d'école dans lequel je me reconnais à peu près. 

    Non, très franchement, je peux tout à fait comprendre que des enseignants soient en grève le 06 septembre...

  • Morin comme Aubry

    Damnation ! Après avoir défendu deux leaders socialistes, il faut en prime que j'assure la défense d'Hervé Morin, le Président du Nouveau Centre, pour les mêmes motifs que précédemment avec Martine Aubry.

    Cette fois, NovoPress, un organe de presse très proche des idées du Front National, se lâche contre Morin en accusant ce dernier d'hypocrisie parce qu'il a demandé l'expulsion d'un campement illégal de gens du voyage.

    Je recommande vivement à l'auteur de l'article l'audition attentive du dernier Talk Orange du Figaro avec Bayrou. Il est vraiment excellent, en ce moment, Bayrou.

    Ce n'est pas compliqué à comprendre : faire appliquer la loi sur sa commune, rien que de plus normal, et personne ne le conteste. Enfin...personne parmi les gens sensés et suffisamment fermes, je ne parle pas de la gauche gauchisante et dégoûlinante de bonne conscience.

    Simplement, il n'y a pas besoin de sonner le cor de chasse pour cela et d'appeler à la battue aux Roms. On applique la loi à tout le monde sans discriminations et c'est tout, point à la ligne.

    Bayrou jugeait par ailleurs qu'il était plus qu'inconvenant de comparer le sort des Juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale et celui des Roms aujourd'hui, les premiers finissant dans un camp d'extermination, les seconds revenant dans leur pays avec un petit pécule ! Comme quoi, il est bien loin de verser dans l'angélisme. Cela ne justifie pas pour autant les outrances, d'où qu'elles viennent. C'est une manie de juger les gens sur leurs origines, chez les Sarkozystes, ces derniers temps. Bayrou défend précisément le pape que cet abruti de Minc voudrait faire taire sous prétexte qu'il est d'origine allemande.

    C'est bon, l'Allemagne a fait plus que largement son devoir de mémoire, et il serait temps de la lâcher avec la Seconde Guerre Mondiale et les Nazis. Les Allemands d'aujourd'hui n'ont plus rien à voir avec ceux de cette époque en dehors des liens de filiation.

    J'ai l'air de m'égarer, puisque je voulais soutenir Morin, mais en fait, le problème de fond, c'est bien celui de confondre lutte contre l'insécurité, légitime, et stigmatisation débile ; je crois que là-dessus les deux leaders centristes sont d'accord.

  • Dora la nymphette ?

    La météo est rude pour les voyages de Dora : voilà qu'Albin Michel, l'éditeur du personnage, a eu l'idée tout à fait saugrenue de modifier le look de la célèbre héroïne, et d'en faire une jeune nymphette de 10 ans aux formes et à l'aspect clairement sexuées.

    Est-ce que grandir, comme l'observe Arnaud Bihel, c'est virer forcément fashion victim's ? Est-ce qu'une femme devrait forcément, comme l'observait récemment Olympe dans un billet, paraître féminine ? Est-ce que l'injonction sous-tendue d'être féminine et séductrice ne finit pas par peser sur les messages que les femmes et jeunes filles sont susceptibles de délivrer ?

    Le concept de Dora était intéressant : un look hispanique et décontractée, des traits un peu poupons, et surtout beaucoup d'allant et de dynamisme pour découvrir d'autres langues, d'autres cultures. Des générations d'enfants ont répété le fameux let's go !

    On avait là une petite fille atypique, exploratrice et débrouillarde, géographe en herbe et polyglotte. Une image originale à laquelle filles et garçons s'identifiaient sans problème indistinctement.

    Une pétition circule contre ce changement de cap. Je me suis rendu sur le site de Mattel, qui conçoit et commercialise la figurine ; dans le moteur de recherche, la nouvelle mouture apparaît bien, mais quand on clique sur les liens correspondants, on obtient des erreurs 404. Un effet de la campagne de protestation naissante ?

  • Évacuation n'est pas expulsion

    Je suis malade ou quoi, moi ? Cela va faire la deuxième fois depuis le début de la semaine que je prends la défense d'un leader socialiste !

    Bon, cette fois, il s'agit de Martine Aubry, et je ne suis pas d'accord avec mon râleur favori. Je crois qu'il faut bien distinguer des choses nettement différentes. Ce qui a été choquant de la part de Sarkozy, ce n'est pas de faire évacuer des campements de Roms en tant que tel, mais de les stigmatiser et d'en ordonner l'expulsion hors de France. C'est ce qui a choqué quelques individus en France, dont certains leaders de gauche, Martine Aubry en tête.

    Martine Aubry, dans le document que le Figaro rend public n'a pas demandé de renvoyer des Roms en Roumanie et Bulgarie mais simplement de faire évacuer un terrain occupé indûment, entre autres en raison de risques de sécurité. Bref, elle a fait son boulot de maire, même si, à mon avis, elle devrait prévoir une bonne fois pour toutes des aires d'accueil pour les gens du voyage à Lille. Accessoirement, ce n'est même pas elle qui a fait directement la demande, mais un maire de la communauté urbaine et elle n'a fait que relayer la demande.

    Bref, on peut être exaspéré par les manières de Sarkozy sans pour autant sombrer dans un angélisme aussi délétère que crétin. Bref, évacuer un campement et expulser du territoire national, c'est deux choses de nature différente.