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soft power

  • Pakistan, cas d'école

    La crise humanitaire qui frappe à l'heure actuelle le Pakistan illustre à merveille l'absence totale de stratégie efficace en termes de soft power de l'Europe.

    Là-bas, tout comme le Hamas dans la bande de Gaza ou le Hezbollah au Sud-Liban, ce sont les Islamistes qui ramassent la mise, parce qu'ils ont une stratégie humanitaire. Sitôt les premières dévastations arrivées, ils se sont précipités pour distribuer de la nourriture, aider à reconstruire, fournir des logements d'urgence, de l'eau et cetera.

    A côté de cela, les dons pour le Pakistan transitent par des canaux lourds et inadaptés et arrivent dans des mains souvent corrompues.

    Les guerres, elles se gagnent bien en amont des conflits militaires ou de la lutte contre le terrorisme et les guérillas, elles se gagnent dans les coeurs.

    Mais l'Europe et les ONG ont une telle absence de réseaux dans les pays ou le radicalisme islamique est virulent qu'elles sont bien incapables, en dépit de moyens parfois considérables, de faire jeu égal avec les organisations islamistes.

    Le renseignement des démocraties occidentales n'est pas davantage capable d'aplanir le terrain simplement pour apporter de l'aide. Assurer la sécurité des ONG est évidemment vital, et elles se trouveront vite en butte à la haine de leurs rivales radicales ; en la circonstance, au Pakistan, ce sont les Talibans qui représentent le danger.

    Il y aurait  là-bas les conditions d'une alliance objective entre organisations chiites et aide européenne. 20% des Pakistanais sont chiites ; or, ils font l'objet d'attaques très violentes de l'islamisme radical sunnite, comme l'a montré l'attaque de Lahore. On pourrait imaginer qu'ils pourraient constituer l'ossature d'un réseau, avec les deux autres fortes minorités que sont les Chrétiens et les Hindous.

    Seuls les USA espèrent capitaliser de la sympathie sur leur aide à la population, mais ils n'ont pas encore mené une véritable réflexion sur la manière de pouvoir toucher le peuple au plus près. 

    Pouvoir acheminer le plus rapidement et le plus efficacement possible des secours à des populations civiles touchées par un désastre est un enjeu géostratégique majeur, désormais, auquel les Etat-majors auraient  tout intérêt à prêter la plus grande attention à l'avenir.