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L'appel à la grève des syndicats enseignants : pourquoi ?

Par curiosité, je me suis demandé pourquoi les syndicats enseignants appelaient à la grève à la fois les 6 et 7 septembre. Le 7, c'est clair, c'est pour protester contre la réforme des retraites. Inutile et démagogique, à mon sens : seul le travail doit payer les retraites, la durée de vie s'allonge, la durée de travail doit s'allonger. Les syndicats font une énorme erreur de se battre là-dessus. Ils feraient bien mieux de se battre sur les conditions de travail, en fin de carrière, et, autant que possible, l'emploi des seniors : voilà les vrais enjeux. Mais bon, dans syndicat de gauche, il y a gauche, alors...

Mais pour le 6, c'est manifestement d'autres motivations qui ont poussé les syndicats enseignants. Pour être précis, j'ai cru comprendre qu'il s'agit en fait d'un appel exclusif de la FSU, la principale fédération de syndicats enseignants, et, plus particulièrement un appel du SNES. Du coup, je me suis rendu sur leur site, histoire de voir de quoi il retournait, et j'ai trouvé ce tract.

Le SNES dénonce les suppressions massives d'emploi, la mise à mal de la formation professionnelle, la réduction des horaires d'enseignement, la suppression du service d'orientation scolaire, la mise en place du socle de compétences (une c....erie pédagogolâtre qui n'a pas fini de faire parler d'elle).

Eh bien, pourtant de centre-droit, je suis en accord à 100% avec ces dénonciations. Par ailleurs, le SNES demande la fin de la réforme Châtel sur le lycée (en gros de l'éradication de la carte de formation, pour appeler un chat un chat).

Bayrou a raison de saquer Châtel. Bravo. Il défend bien l'école. Et, je pense qu'en effet, comme lui, la multiplicité des grèves finit par rendre illisibles les revendications des syndicats enseignants.

Cela dit, quand j'observe les mots d'ordre du SNES, difficile de ne pas donner raison à ce syndicat. Il y a, je trouve, dans la presse et la classe politique, une sorte de lieu commun qui consiste à ne voir dans les syndicats enseignants que le lieu du corporatisme le plus forcené. C'est un tantinet limité...

Plusieurs syndicats enseignants ont de vraies propositions pédagogiques, mais personne n'en fait état alors qu'elles existent et présentent de l'intérêt. On ne retient que les grèves.

Oh, le SNES récolte certainement à certains égards ce qu'il a semé à une époque, mais aujourd'hui, force est de constater qu'il est du bon côté de la barre et défend un modèle d'école dans lequel je me reconnais à peu près. 

Non, très franchement, je peux tout à fait comprendre que des enseignants soient en grève le 06 septembre...

Commentaires

  • "Le SNES dénonce les suppressions massives d'emploi" : 16 mille sur 850 mille enseignants, cela fait 1,8%. Concrètement, si cela se traduit directement en augmentation de nombre d'élèves par classe, cela fait passer d'une moyenne de 24 élèves à 24,4 élèves. Pas de quoi fouetter un chat.

    "la mise à mal de la formation professionnelle" : Alors là je rigole. Tout le monde y compris les enseignants qui y ont été formés (à part ceux qui y enseignent bien entendu) savent que les UIFM ne servent à rien. Ils font (faisaient) très mal leur boulot. Je trouve ça plutôt bien.

    "la réduction des horaires d'enseignement" : elle doit être équivalente au pourcentage de suppression des postes. En résumé : comment donner deux motifs pour une seule cause.

    "la suppression du service d'orientation scolaire" : L'orientation est inexistante en France depuis bien longtemps. Il était temps de la supprimer.

    "la mise en place du socle de compétences" : Là, on pense la même chose !

  • "seul le travail doit payer les retraites"

    Ah ben si tu construis ton argumentation à partir d'un postulat...

  • @Didier,
    Mes enfants ne connaissent des classes que d'environ moyenne inférieure 30 élèves...
    Vous me pardonnerez donc de ne pas etre en harmonie avec vous.
    Bonne soirée

  • Oups, petit retour raapidos: 1,8 pour cent cette année et les années précédentes?
    Vous semblez aimer la comptabilité, d'ou ma question^^^En additionnant l'ensemble, combien que c'est ti ke ca fèèè? Suppression de classes etc incluses bien sur! :))

  • @Nicolas,
    Si vous refusez de prendre en compte que l'espérance de vie s'allonge, c'est votre choix de revétir des oeillères^^^
    Certes, elle ne s'allonge pas pour tous...Eh bé non...!
    D'un autre coté faire payer la note qui va etre trèèès salée aux générations suivantes tout cumulé, déficit etc, je NE SUIS PAS D'ACCORD !
    L' hérétique, vous le savez bien, vous et Hervé, j'avais déposé un lien lors de l'épisode "abeille" qui fut repris...Ainsi va la vie. ;))

  • Ah si...Un p'tit truc à ajouter en ce qui concerne la réforme des retraites...
    M.W aurait du cibler les exonérations fiscales concernant les pensions de retraites imposées aux salariés par leurs entreprises, elles, qui sont exonérées largement, aucune pension de reversion...

  • Tiens, en passant pour me rendre dans ma cuisine, ai entendu le thème infox de ce soir chez F1 Bouy...
    Bingooo!!!
    Ai posté avant, et bien auparavant...l' héré, pfiou désespérant parfois, souvent^^^

  • Je suis très surpris de ce billet.

    C'est marrant que tu n'aies pas retenu la question de la formation des maîtres, qui est sans doute la vraie réforme gravissime de l'an dernier.

  • @Mathieu
    Ben, la formation professionnelle, quoi. Pourquoi très surpris ?
    @Didier
    ça ne marche pas comme ça. Il y a plein d'effets de seuil qui s'appliquent dans certains endroits et pas d'autres. Tenez à Paris, presque partout les collèges connaissent des niveaux entiers qui dépassent 30 élèves par classe en moyenne !
    Dans l'école de mon petit, ils étaient presque 30 en CP ! vous trouvez ça normal, vous ?
    Il y avait des conseillers d'orientation dans tous les établissements scolaires, qui avaient de surcroît des compétences en psychologie. Ils vont disparaître tous.
    Pour les réductions horaires, ce n'est pas vrai : les pseudo horaires d'accompagnement de citoyenneté et toutes ces conneries là sont pris à chaque fois sur de l'enseignement en dur : histoire, philosophie, lettres, sciences, et cetera...
    @Nicolas
    Cela me semble évident.

  • Bah...c c euh... "dommage" ABLE ? :o))))

  • Oups, suite chassé/croisé, mon com ci-dessus s'adressait à Mathieu L . :))

  • 1.8% cette année (mais comme déjà dit à cumuler avec les années précédentes) ... peut être mais cela nous vaut de commencer en septembre avec des profs non remplacés depuis l'année dernière (hélas pour eux, congé maladie long et toujours personne pour prendre le relais depuis avril 2010 !!! ) ... Et oui plus de stocks de remplaçants ici ni en sport, ni en langues ni en sciences physiques, ceux qui existaient ont pris les postes fixes vacants au nom de la diminution des fonctionnaires et on ne trouve même pas de vacataires à mettre à leur place....

    Les IUFM étaient loin loin d'être parfaites mais "lâcher" des profs (et des instits, enfin "professeur des écoles") sans aucune vraie formation n'est surement pas non plus la solution. Et ne croyez pas M.Chatel sur la préformation ... bien des heureux titulaires des concours n'ont eu que 2j de réunions dans les rectorats pour entendre comment fonctionnait le mammouth niveau paperasse... pour la gestion de classe ils ont été renvoyés à des videos sur le site "tenue de classe", vraiment plus que basiques, et à l'aide que leur procurera leur "tuteur" ... désigné volontaire la plupart du temps, et du coup souvent titulaire première année.
    Certains ont même été nommé dans des collèges ou lycées où ils sont les seuls profs de leur matière, qui les aide alors au quotidien pour mettre au point leur programme de cours?
    Non vraiment cette grève du 6 est plus que justifiée ! Et j'espère que ses motifs trouvera un large écho , même si hélas j'en doute un peu.

  • ah et que dire aussi du programme de seconde pondu tellement vite pour la rentrée qu'aucun manuel n'est prêt ?

  • Surpris que tu soutiennes une grève du SNES.

    Tu es bien l'un des seuls blogueurs à avoir pris la peine de lire le texte de l'appel.

  • "dans syndicat de gauche il y a gauche alors" mouais super ouvert l'hérétique.

    Pour le reste, pourquoi les revenus du capital seraient les seuls à être épargnés ? Surprenant.

    Pour ce qui est du temps de retraite pas d'accord avec deux trucs

    1-Ok l'age de départ n'est pas une vache sacrée. Mais à ce moment aidons à ce qu'on puisse profiter de temps libre avant d'être vieux. Trouver des moyens pour prendre un peu de crédit, un peu de retraite avant, rebosser ensuite etc...ça peut être pas mal. Profiter de la vie une fois qu'on est vieux et de droiten on (-;

    2-Le financement n'est pas si dur à trouver.Et puis le temps sur la mort, c'est les conquêtes sociales qui l'ont fait avec la sécu, la recherche, souvent publique etc...pourquoi le lâcher contre du vent?

  • En même temps, quand les syndicats mettent sur la table la pénibilité, se préoccupent-ils d'autre chose que des conditions de travail et des fins de carrière ?

    Alors il me semble qu'il est assez cohérent qu'ils se battent la dessus !

    D'ailleurs concernant la pénibilité, jamais personne ne rappelle qu'elle était prise en compte de 1975 à 1982. Les travailleurs à la chaine, en usine devant des fours, sous les intempéries des chantiers, pouvaient partir 5 ans avant les autres :

    http://www.legislation.cnav.fr/textes/loi/TLR-LOI_751279_30121975.htm

    Cet avantage a été effacé par la généralisation de la retraite à 60 ans pour tous en 1982. La reconnaissance de la pénibilité a disparu à cette date.

  • Vos idées sont bien préparés. Cette personne s'efforce de répondre aux besoins de l'auditoire. Des réflexions similaires sont populaires parmi les jeunes.

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