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  • L'emploi, oui, mais comment faire ?...

    J'ai lu l'entretien que le sociologue Louis Chauvin a accordé à Marianne2. Quand on évoque le financement des retraites, tôt ou tard, on ne peut pas ne pas s'interroger sur la situation de l'emploi depuis la fin des années 70 en France. 10% de taux de chômage environ, des jeunes peinant à s'insérer et des seniors qu'on vire avant l'heure. J'ai parfois le sentiment que la vie professionnelle active, c'est 20-25 ans maxi en France. Et après, on s'étonne qu'il manque des fonds pour financer les retraites.

    Donc, le problème, clairement, c'est l'emploi. Sauf qu'une fois cela dit, on n'a rien dit. Protéger et relancer l'emploi, c'est la quadrature du cercle sur laquelle les politiques de gauche et de droite se cassent les dents depuis 30 ans sans parvenir à la percer.

    J'ai déjà abordé le problème sous l'angle de l'industrie il y a une dizaine de jours.

    Soit on se livre à un véritable protectionnisme pour bloquer les délocalisations, mais on peut s'attendre à des mesures de rétorsion de la part des pays qui se prendront les mesures protectionnistes dans les dents. Et puis franchement, a) cela ne va vraiment pas dans le sens de l'histoire b) tous les pays qui ont mené une politique protectionniste l'ont généralement payé cash sauf quand ils le faisaient très subtilement (USA, Japon, Chine). Après, il y a le protectionnisme fûté qui consiste, comme Jean Arthuis le propose depuis un moment, à accroître les taxes sociales pour réduire l'impact du coût du travail sur le prix final des produits. Le problème, c'est que c'est un tantinet violent pour le pouvoir d'achat des Français...

    Au passage, j'ai souvent entendu nombre d'individus de gauche expliquer que la France était le second pays au monde à attirer les investisseurs étrangers. Cela m'a toujours étonné.  Mais grâce à Jean Arthuis que j'ai écouté (28:00, sqq sur la vidéo) à l'Université de rentrée du MoDem, j'ai la clef du mystère : en fait, ce sont surtout des bons du trésor qu'ils achètent, c'est à dire, en somme de la dette française ! Vous parlez d'investissements ! En somme, plus on investit en France, à l'heure actuelle, plus cela signifie que nous, les Français, nous nous endettons. Chapeau...

    Soit on tente une véritable révolution, un changement de logiciel, comme le proposer Corinne Lepage. C'est sympa sur le papier, mais, dans la pratique, c'est une autre paire de manches. Corinne Lepage compte beaucoup sur les États pour assurer la transition dans son Vivre Autrement. Vu la gueule des États en question (au moins la France, en tout cas), je ne les vois pas assumer quelque rôle leader que ce soit par les temps qui courent. Par ailleurs, l'hebdomadaire allemand Der Spiegel commençait à s'intéresser au coût de la révolution verte à la laquelle rêve Angela Merkel, et, force était de constater qu'elle a un coût. Un coût monstrueux. Tiens, rien que pour l'énergie, il faudrait que l'Europe investisse 3 000 milliards d'euros pour adapter ses réseaux de distribution et ses infrastructures aux énergies vertes. Alors certes, l'industrie écolo est séduisante dans les discours, sans doute créatrice d'emplois, mais impossible à mettre en place sans une révolution logistique associée, domaine dans lequel presque personne n'a l'ombre ne serait-ce que du quart de la moitié du dixième d'une idée.

    Soit on table sur les services à la personne, mais, très lapidairement, je vais évacuer cette fausse bonne idée. Les services à la personne produisent très peu de valeur ajoutée et ne sont pas exportables ; aucun impact en termes commerciaux, l'assurance d'un appauvrissement du pays à terme s'ils deviennent le coeur de l'emploi dans notre pays.

    Reste les petites mesures au jour le jour. Le crédit d'impôt sur les emplois à domicile, par exemple. Pas fameux, mais mieux que rien : cela permet à pas mal de gens de vivre en gardant des enfants, en aidant des gens âgés, en assurant l'entretien des maisons, et cetera. Dans les mesures proposées, j'avais jugé pertinente celle de Bayrou en 2007 avec ses deux emplois francs. Pas de charges pendant 5 ans sauf 10% destinés à assurer le financement des retraites. Je trouvais, et trouve encore l'idée astucieuse.

    Cela étant, je ne vois dans l'immédiat aucune solution miracle pour l'emploi, et, en tout cas, certainement pas les solutions prônées par la gauche et la gauche de la gauche, qui consisteraient à générer une multitude d'emplois publics ou à rigidifier considérablement le marché de l'emploi sans avoir sécurisé les entreprises au préalable.

     

  • Comment écrire un bon billet de droite.

    On va me dire que c'est une lapalissade, mais si vous voulez écrire un authentique billet de droite, ne commencez pas par écrire un billet de gauche. Cela va sans dire.

    Choisissez aussi un thème ad hoc : la sécurité, la fiscalité, par exemple sont de bons billets de droite. Pas assez de sécurité et trop d'impôts sont de bonnes lignes directrices. Vous pouvez aussi évoquer les nécessaires et inévitables réformes et vous inquiéter des impôts qui génèrent de l'évasion fiscale. 

    L'entreprise et le droit du travail, trop lourd, décourageant et archaïque, méritant un authentique dépoussiérage seront également de bons thèmes de prédilection. Ne manquez pas de vous plaindre de l'archaïsme des syndicats qui ne sont pas représentatifs de toutes façons.

    Ne soyons néanmoins pas sectaire : peu importe, sur le fond, le sujet. Ce qui compte, c'est la manière de le traiter, et surtout les réactions que votre billet va engendrer.

    Les qualificatifs sont de bons indicateurs : "abject" peut être considéré comme une marque de considération de vos lecteurs gauchistes. Se trouve généralement à la suite d'un billet sur la sécurité ou Israël traité avec un angle de droite suffisamment convenable.

    "néo-libéral" ou "libéral" vous qualifie dès lors que vous venez de rédiger un article économique ou sur la fiscalité, mais plus sûrement encore sur la protection sociale ou sur le droit du travail.

    Provoquez l'adversaire en vantant les mérites pêle-mêle , du capitalisme, du libéralisme, d'une juste répression, de la baisse de la fiscalité, d'un assouplissement du droit du travail, et, enfin, plaignez-vous des grèves et des fonctionnaires bons à rien. Sur ce dernier point, méfiez-vous et prenez des précautions oratoires, il y a aussi des fonctionnaires de droite...

    Si vous voulez avoir l'assurance de voir rappliquer le ban et l'arrière-ban de l'élite alter-mondialiste appuyée par les tenants de l'anti-sionisme radical, islamistes compris, rien de plus aisé : écrivez un billet flatteur sur Israël, disqualifiez la Palestine. 

    Si vous aimez vraiment, mais alors vraiment la provocation gratuite (parce que là, c'est tout de même vraiment gratuit), soyez fou : faites l'éloge du Président Sarkozy. Soyez malin tout de même et évitez la flatterie bassement grossière qui vous disqualifierait au point que personne ne vienne vous répondre. Observez qu'en France, plus personne ne s'y risque, pas même les rares blogues de droite qui penchent du côté de la majorité gouvernementale...

    Voici donc quelques petites recettes simples mais efficaces qui devraient vous promettre de riches parties d'amusement et de bonne humeur...

    Ah, et puis j'ajoute que ce billet est un défi aux blogueurs de droite, voire aux blogueurs d'autres tendances qui voudraient tenter leur chance. Le premier qui se fait qualifier d'abject ou de libéral aura le droit à une tribune ici avec autant de liens qu'il le veut.

  • Algérie, la dérive islamisante

    Le pouvoir algérien, avec l'émergence d'un islamisme de plus en plus radical sur son territoire, a fait ces 15 dernières années le choix le plus néfaste et imbécile qui soit : laver plus vert islamiste que vert islamiste. Pour montrer patte blanche et passer pour le fer de lance de l'Islam conquérant, le pouvoir algérien persécute désormais ouvertement les autres minorités religieuses, à commencer par les Chrétiens. Le pompon, c'est la condamnation de deux Chrétiens qui n'avaient pas respecté le jeûne du ramadan tout récemment.

    C'est amusant de lire l'article Algérie de Wikipedia : on se croirait au pays des bisounours ou presque. Si l'article reconnaît tout de même que les enfants y sont souvent battus, il préfère écrire que 70% des femmes algériennes acceptent d'être battues par leurs maris au lieu d'admettre qu'il y a fort à faire en matière de droit des femmes.

    Toujours selon l'article, l'Algérie garantit la liberté de culte. Ah bon ? Il interdit aussi les prêches violents. Ah bon ? Contre Bouteflika, certainement, mais pour le reste...

    Enfin, face à l'AQMI, originaire de leur territoire, on ne peut pas dire que l'Algérie se soit vraiment démenée, en dépit des grandes déclarations de principe.

  • Retraites, le discours de la méthode

    La méthode Bayrou pour réformer le régime des retraites. Puissent Nicolas Sarkozy et son gouvernement en prendre de la graine...

    J’aurais mis autour de la table pendant le temps nécessaire, plusieurs semaines, un mois ou davantage, les partenaires sociaux, tous les syndicats, les entreprises, les grands courants politiques du pays, et le gouvernement, et cela sous l’œil des caméras de télévision pour que tous les Français puissent suivre. Et j’aurais dit : « Quelles sont vos solutions ? » Est-ce qu’il suffit de faire payer les riches, ce qui est évidemment absurde parce qu’il n’y en a pas assez. Est-ce qu’on peut éviter de faire bouger l’âge de la retraite dans un pays où il y a désormais presque autant de retraités que d’actifs ? On aurait fait les calculs au tableau, devant tous les Français, et ça aurait décanté le dossier. Les Français y étaient prêts comme ils ne l’avaient jamais été.

    Après cette phase, il y aurait eu une proposition du gouvernement, une discussion et un vote au Parlement. Et au final j’aurais dit aux Français : vous allez trancher ça par référendum.

    Évidemment, pour prendre le risque de trancher une telle réforme par référendum, il faut de l'audace et ne pas craindre de se prendre une claque retentissante dans la tronche en cas d'échec. Mais Bayrou, au contraire de Sarkozy (comme on a pu le voir avec le traité de Lisbonne), l'a cette trempe là...

  • Les conditions de travail plutôt que le temps de travail...

    Tous les derniers combats de la gauche sur le travail, depuis trente ans, se sont concentrés sur le temps de travail plutôt que sa qualité.

    Quand j'analyse les motifs pour lesquels les Français s'arc-boutent sur la retraite à 60 ans, je vois que c'est surtout la pénibilité de leur travail qui les pousse.

    En réalité, presque tous les emplois deviennent les uns après les autres pénibles parce que le stress, la compétition, l'agressivité ont envahi toute la sphère de l'emploi. Concurrence pour trouver un emploi à 25 ans, concurrence pour en garder un à 50 ans, menaces de délocalisation, course à la performance, dévalorisation dans la fonction publique, la liste des maux qui menacent l'exercice même du travail serait longue à établir. Les suicides en entreprise, impensables il y a encore 20 ans se multiplient, désormais ; et la sphère du privée n'est pas la seule touchée. Des cas diplomatiquement tus touchent aussi la fonction publique.

    C'est le sentiment de ne pas pouvoir durer qui plus que tout affole, sans doute à juste titre, ceux qui voient avec effroi leur durée de travail à nouveau s'allonger.

    La question de fond, et je la partage avec Théodore Zeldin, que Karim-Émile Bitar interrogeait dans son Regards sur la France en 2006, c'est la signification de la valeur travail dans nos sociétés modernes.

    Pourquoi les Socialistes ont-ils mis en place les 35 heures ? Au prix d'un reniement des valeurs fondamentales du socialisme, et notamment l'idée que le travail émancipait l'être humain. 35 heures parce que le travail c'est dur. Alors oui, si l'on travaille 35 heures, ce sera encore plus dur, mais cela ne sera que 35 heures ; c'est toujours cela de gagné. Voilà qui en dit long sur l'état de la valeur travail dans l'opinion.

    Les syndicats avaient obtenu des choses intéressantes, dans de nombreux secteurs : comités d'entreprise, aides financières de l'entreprise, statuts, solidarités diverses dont il ne reste rien, au final.

    Voilà un point sur lequel je suis radicalement en désaccord avec Hashtable et Aurélien, le Président du Parti Libéral-Démocrate, par exemple. Aurélien en particulier reproche à la CGT de gérer les loisirs et les vacances des salariés d'EDF. Eh bien la CGT a bien raison, et elle devrait faire de l'idée de la priver de cet avantage un casus belli. Ceci ne l'exonère évidemment pas de publier des comptes corrects, mais le principe d'une inter-pénétration harmonieuse entre vie privée et vie professionnelle via les Comités d'entreprise est loin d'être une idée idiote, quand bien même elle aurait un coût.

    Google est l'exemple même de l'entreprise rêvée pour ceux qu'elle emploie : des horaires aménagés, une grande liberté, des avantages considérables, et, au final...l'envie d'y passer toujours plus de temps.

    Le monde du travail ne devrait pas se résumer à un "chacun pour sa pomme" et "crève ou marche".

    Seulement, pour réinventer un modèle solidaire de vie professionnelle, il y a un chemin très long qu'une société aussi individualiste que la société française a bien du mal à emprunter...

    Il faut enfin se réhabituer à l'idée que le bonheur et le travail ne sont pas nécessairement antinomiques. Il reste alors à poser les fondations d'un système ou l'emploi ne vire pas au cauchemar pour les Français...

  • Le terrorisme, ça ne prend pas en France

    Il y a eu, paraît-il des menaces d'attentat terroriste en France. Loin de moi l'idée de les minimiser, mais, je n'en pense pas moins qu'il ne faut pas non plus s'affoler.

    Il existe bien sûr un islam radical en France, mais, jusqu'à nouvel ordre, il ne s'est jamais vraiment montré menaçant pour la France.

    Il y a eu bien sûr les attentats de 1995, mais le contexte était différent : l'Algérie était alors en proie à une lutte à outrance entre la mouvance islamiste et le régime au pouvoir. J'ai toujours trouvé étonnant, lors de cette vague d'attentats en France, qu'elle soit survenue dans la période où la France se montrait justement critique avec le parti unique au pouvoir. Non moins surprenant qu'il n'y ait plus eu aucun incident par la suite, alors que la France mettait justement en sourdine ses critiques.

    En revanche, en 1996, la France ayant appuyé la reprise en main de l'Algérie par le pouvoir alors que le Front Islamique du Salut avait gagné clairement les élections, on peut suppose que l'attentat de Port-Royal ait été une riposte du GIA. Je n'avais pas de blogue à l'époque, mais si j'en avais eu un, j'aurais pu écrire mon opinion d'alors, qui était qu'il eût mieux valu pour l'Algérie laisser le FIS gouverner le pays sous la discrète mais sévère surveillance de l'armée. On eût pu alors soit voir le FIS se ramasser aux élections suivantes en raison de l'insuffisance de ses résultats, soit évoluer à la turque avec l'AKP.

    Aujourd'hui, en dehors de l'engagement en Afghanistan, un pays éloigné du Maghreb et pas Arabe, faut-il le rappeler, il n'existe pas de forts motifs de dissensions entre les natifs du Maghreb et la France.

    La mouvance radicale ne parviendra pas à recruter, d'autant que l'Islam conservateur et réactionnaire a une voix officielle et légaliste avec l'UOIF. Or, cet UOIF-là, tout en cherchant à faire avancer ses vues (port du voile, notamment), s'est toujours montré légitimiste avec la République.

    S'il n'y a eu aucun incident lors de la guerre avec l'Irak, il ne risque pas d'y en avoir avec l'Afghanistan. Évidemment, on ne peut exclure la folie de groupuscules fanatisés, mais, si opération terroriste il devait y avoir, elle ne se ferait en tout cas probablement pas avec la complicité de Français d'origine arabe ni même d'immigrés.

  • Give me my wikio back !

    C'est assez inhabituel de ma part de dire que je n'aime pas quelque chose chez wikio, société pour laquelle j'ai de la sympathie, mais, en la circonstance, je n'aime pas du tout le nouveau visuel.

    En fait, c'est l'organisation de l'information en colonne descendante qui me déplaît profondément. Du coup, impossible d'avoir une vue synthétique de l'actualité et de ce qu'il s'en dit sur les blogues. Je trouvais d'ailleurs astucieux d'avoir séparé les deux, car cela permettait de distinguer le traitement de l'information par les médias officiels d'un côté, et par les blogues de l'autre.

    Wikio était jusque là une sorte de google news amélioré pour moi. Mais là, franchement, avec même plus de classement thématique, on se tape 60% du temps les geekeries des technos, en fait d'info, plus quelques billets politiques qui émergent. Exit tout le reste, à commencer par l'économie, la littérature, les articles de fond sur la société, et cetera. Adieu la vue synthétique des discussions et débats qu'offraient les fils associés à l'information avec info-bulles.

    Est-ce que je crée un groupe facebook intitulé "rendez-nous l'ancien wikio ?"

    L'organisation de l'information est l'une des clefs, à mon avis, du moins, du succès des portails, y compris de ceux des réseaux sociaux. En se contentant de choisir comme seul critère la popularité des thèmes choisis, wikio a flingué en bonne et due règle ce qui faisait sa spécificité.

    En tout cas, au moins pour qui me concerne, je ne vais plus qu'épisodiquement m'y abreuver. Eh, oh ? Pierre Chappaz, Agnès, vous m'entendez ? Give me my wikio back, please ! (je suis plus poli que Thatcher, moi...)

     

     

  • Dette et droits de l'homme

    Marielle de Sarnez, euro-députée et vice-présidente du MoDem, occupe désormais dans le Cabinet Fantôme de François Bayrou le poste des Affaires étrangères.

    L'attitude à adopter face au dumping social et en matière de droits de l'homme me paraissent deux chapitres importants de ce domaine de gouvernance. C'est donc avec intérêt que je fais connaître la position exprimée par Marielle au Parlement Européen à propos de la Chine.

    Intervenant lundi dernier en session plénière du Parlement européen, réuni à Strasbourg, lors d'un débat sur les relations entre l'Union européenne et la République Populaire de Chine, Marielle de Sarnez, vice-Présidente du MoDem, a demandé à la Commission européenne "de définir une stratégie nouvelle". La présidente de la délégation MoDem au sein du Parlement européen a proposé trois directions dans son intervention :

    "Premièrement, nous avons besoin, comme le président du Conseil l'a dit, de réciprocité. Un exemple : les entreprises chinoises ne peuvent continuer à s'installer chez nous alors que nos entreprises sont interdites d'accès à leurs marchés publics. Il faut choisir. J'attends donc des mesures qui vont dans ce sens-là." 

    "Deuxièmement, l'Union ne peut plus accepter plus longtemps sans réagir le dumping social, sanitaire, environnemental qui est responsable directement de trop nombreuses délocalisations de notre territoire européen. Les coûts dérisoires de main-d'œuvre ou les conditions de travail déplorables ne doivent plus être considérés par la Commission comme des "avantages compétitifs naturels". Sur ce point, je demande vigoureusement, Monsieur le Commissaire, un changement de doctrine de la Commission."

    "Troisièmement enfin, nous ne pouvons plus faire l'impasse sur la question des droits de l'Homme. Et le soutien ostensible, par exemple, de Pékin à l'Iran, à la Corée du Nord ou à la Birmanie, pose évidemment problème. L'objectif de l'Union européenne a toujours été de favoriser l'émergence de la démocratie, de démocraties. Sur cette question, là encore, nous ne devons rien céder", a conclu Marielle de Sarnez.

    Bon, très bien sur le principe, mais à la suite de cette intervention de Marielle, il demeure pour moi deux questions assez importantes en suspens :

    - primo, est ce que la diplomatie française en matière de dumping social et de droits de l'homme passe désormais exclusivement par l'Europe ? En somme, la France dispose-t-elle encore d'une diplomatie propre, capable d'agir sans relais européen ?

    - secundo : j'entends bien qu'il s'agit d'imposer à la Chine des normes acceptables tant sociales que juridiques, mais j'imagine bien que la Chine va réclamer des choses en échange ! La diplomatie est yun art de la négociation, et si l'Europe est une grande puissance qui peut parler d'égale à égale à la Chine, elle n'a pas le pouvoir de lui imposer quelque chose sans un retour. Qu'est-ce que l'Europe doit mettre dans la balance dans ces conditions ?

    - tertio, je voudrais rappeler que la Chine possède de nombreux titres d'emprunts d'État des pays occidentaux. Près de 850 milliards de dollars, par exemple, pour l'Amérique.

    En fait, mon questionnement dépasse le seul cas de la Chine. Près de 80% de résidents étrangers détiennent la dette française. Quel peut être notre poids diplomatique quand nous évoquons les droits de l'homme et le dumping social face à des pays dont nous sommes débiteurs ?

    Il y a là une vraie problématique géostratégique que nous ne pouvons éluder. Peser pour obtenir le respect des droits de l'homme a un coût, parfois très élevé. Combien sommes-nous prêts à payer ? Et même si nous sommes prêts à payer, en avons-nous seulement les moyens ?!

  • Invraisemblable...

    Oui, invraisemblable, tout de même ce pays : un pays où sur intervention des plus hautes autorités de l'État, on refile 250 millions à un type qui a coulé une boîte avec des intérêts, soit le montant correspondant aux 16 000 postes supprimés dans le budget de l'éducation du dit pays.

    Un pays encore où un trésorier de parti, ministre du budget, refile des légions d'honneur à ceux qui aident ses administrés à organiser sinon de l'évasion fiscale au moins de l'optimisation tout azimut.

    La république des potes, quoi...En fait, l'Abus de pouvoir de Bayrou, il est encore en-dessous de la réalité...

  • Mais si l'entretien sert à quelque chose

    Étrange, doppelganger, comme nom : au début, le rôliste qui sommeille en moi a songé d'abord à la créature métamorphe éponyme qui figure dans le Bestiaire Monstrueux du jeu Donjons et Dragons. Puis, l'intellectuel s'est réveillé, et j'ai fait une recherche sur wikipédia. Et voilà ce que je trouve : 

    Doppelgänger est un mot d'origine allemande signifiant « sosie », employé dans le domaine du paranormal pour désigner le double fantomatique d'une personne vivante, le plus souvent un jumeau maléfique, ou le phénomène de bilocation (ou ubiquité), ou bien encore le fait d'apercevoir fugitivement sa propre image du coin de l'œil.

    Le site du même nom évoque les entretiens d'embauche et reprend la position d'un sociologue interviewé par Cadremploi.fr qui soutient que les entretiens d'embauche ne sert à rien. Notamment, l'entretien ne permettrait pas de se faire une idée de la compétence professionnelle d'un candidat à l'embauche.

    Il se trouve que j'ai eu à réaliser à plusieurs reprises, ces dix dernières années, des entretiens d'embauche ou non, et à sélectionner des candidatures dans des circonstances aussi diverses que variées.

    Je suis tout à fait en désaccord avec l'auteur de l'article. On apprend beaucoup de choses, lors d'un entretien, y compris sur la compétence professionnelle. Cela suppose évidemment de poser des questions ad hoc, et d'avoir ciblé quelles qualités font principalement la compétence que l'on recherche.

    Par exemple, avec quelques questions habilement tournées, il est assez aisé de vérifier si l'on se trouve face à un individu rigoureux ou non, or, la rigueur, pour un grand nombre de profession, est une qualité primordiale. On peut donc penser que plus quelqu'un est rigoureux, plus il a de probabilités, nonobstant sa formation, d'avoir développé une véritable compétence. 

    Ses hobbies, sa vivacité d'esprit, son bon sens, autre qualité essentielle, fournissent de non moins précieux renseignements. Via un échange verbal, on peut estimer la compétence professionnelle d'une coiffeuse, ne serait-ce que parce que l'échange n'est justement pas que verbal...La manière dont elle pose un objet, par exemple, renseigne sur sa dextérité ; quelques questions bien pensées permettent de tester son sens de l'observation. 

    Ses qualités relationnelles ? Elles apparaissent très vite dans sa manière de se mettre en avant ou non, dans celle d'écouter les questions et de les réinterpréter.

    Je crois qu'avec un questionnaire serré, de la psychologie et un bon sens de l'observation, un DRH/recruteur/patron ne pourra pas être trompé. Il/elle s'approche trop, cherche des yeux à lire ou regarder ce qui se trouve sur votre bureau ? c'est un/une intrusif(ve). Il/elle parle beaucoup ? Il/elle écoute peu ou pas. Il/elle hésite à donner son avis ? Voilà quelqu'un qui juge en son for intérieur. Bref : et cetera.

    Il faut être très fort pour maîtriser sa communication non-verbale, or, elle constitue plus de 50% de ce qui restera à l'interlocuteur à la suite d'un entretien d'embauche. 

    Je crois donc que l'entretien d'embauche est essentiel, et qu'il donne au contraire de ce que dit Jean-François Amadieu un grand nombre de renseignements sur le/la candidat(e) et ce, quelle que soit la profession envisagée.