J'entends souvent dans la bouche de proches ou de gens que je côtoie que notre société est individualiste, égoïste, même. Et l'on déroule, çà et là, les phrasés sur les nécessaires solidarités, ou encore la redistribution des richesses.
C'est saisissant de voir à quel point l'égoïsme ne réside pas dans notre modèle de société mais vraiment dans les comportements individuels. Et il ne faut pas s'y tromper : l'égoïsme n'a pas de couleur politique. Les mêmes qui déclarent vertueusement être les défenseurs du service public sont parfois les premiers à rejeter avec un égoïsme forcené bien que gêné la différence. La religion n'est pas non plus une sauvegarde. J'ai à l'esprit le statut particulier du handicap.
Pas de pitié pour les crapauds dans nombre d'établissements du second degré : ici, dans le public, refus de présence d'auxiliaire de vie scolaire dans les classes par certains enseignants, par exemple, parce qu'ils perçoivent l'AVS comme une "gêne" ; là-bas, dans le privé, une mère pratiquante, habituée de la messe de 11h00 le dimanche refuse catégoriquement une fusion avec un établissement pour handicapés parce qu'elle ne veut pas que ses enfants fréquentent des "tarés".
A désespérer de la nature humaine. Ils peuvent bien crever, ces pauvres gamins pas gâtés par les hasards de la fortune, auxquels on refuse toute mansuétude, toute assistance pour des motifs largement irrecevables.
Sur le fond, la générosité, ce ne peut être une politique publique. C'est avant tout un comportement individuel, un idéal de perfectionnement personnel.
N'attends pas que les événements arrivent comme tu le souhaites ; décide de vouloir ce qui arrive et tu seras heureux.
Manuel, VIII, Épictète
Commentaires
C'est comme l'Humanisme, il ne se déclare pas, il se vit.
Insidieusement les césures se créent et pour les enfants comment leur apprendre la solidarité ? Des avantages pour les uns et des obstacles pour les autres.
donc on mérite les politiques de l'on a : CQFD !
il y a les enfants à l'école, les handicapés dont on se fout, les vieux qu'on laisse vivre avec des minimas ridicules ...
les animaux aussi en prennent plein la tronche avec les maltraitances expérimentations sur eux ...
monde dégueulasse !
Merci César, je partage tout à fait l'avis que pour changer le monde, il faut changer soi-même.
Si la nature a voulu qu'il naisse des enfants qui ont plus besoin de nous que les autres, c'est parce qu'ils savent nous rendre meilleurs.
à ce propos, justement :
http://www.facebook.com/#!/event.php?eid=147586261946960&ref=ts
Mais j'ajouterai que la responsabilité du service public en la matière réside en l'information du personnel et du public, et en la formation du personnel afin de démythifier le handicap, car c'est de l'inconnu (que vient la peur) et de la peur de mal faire que viennent le rejet.
ah ! jolie luciole ... oui, toutes les religions le disent : aide ton prochain comme toi même, les derniers seront les premiers ... etc ... tous ceux qui ont un peu de coeur le reconnaissent : tu donnes, tu reçois au centuple ...
mais nous sommes dans l'avoir et non pas l'être, dans l'immédiat, l'impatience et l'égoïsme forcené !
Sous un autre angle d'approche, les études d'opinions montrent que nous français nous considèrons, dans une très large majorité, heureux individuellement ou dans la cellule familiale, mais sommes plus que pessimistes sur la société que nous composont.
Notre modèle de société est sans doute plus altruiste, le problème c'est que nous ne le travestissons en cédant à tous les travers de la société de consommation (de produits matériels, culturels, médiatiques,...) qui améliore le confort individuel et détériore la qualité de vie sociale.
C'est l'écart entre notre confort personnel et ce que nous percevons des misères de notre société qui nous rend égoïste, sinon par le pensée, du moins dans nos actes. Il est d'ailleurs facile de constater que ceux qui aident sur le terrain sont le plus souvent eux-mêmes dans une situation modeste voire précaire.
Pas le temps, pas les moyens, pas aujourd'hui, pas encore, pas prêt, pas capable,... les "bonnes raisons" de ne s'occuper que de soi ou de sa famille (ce qui n'est déjà pas mal) ne manquent pas.
Oh un rayon de soleil! :)
Moi je suis un libéral, je pense que les gens sont souvent généreux. Je pense aussi qu'il faut avoir l'intelligence d'essayer de s'en sortir par soi-même. Je n'ai rien contre les riches à partir du moment où ils dépensent.
J'étais un homme généreux. Moins que mon père (bonne poire) mais plus que ma mère (économe). Je suis très dépensier. Depuis mon chômage je fais très attention et c'est fini le temps où on bouffait de la laine sur mon dos.
La générosité comme la tolérance n'a pas de frontières politiques. J'avais déjà écrit que des mères "bonnes copines de gauche" avaient dit "me ramène pas un arabe à la maison !" "j'espère que tu ne seras pas pd, etc".
En tout cas, je me suis fâché récemment avec un ami, un radin. C'est un défaut que je ne peux accepter chez autrui.
Que de belles pensées, César, dans ton billet et ses commentaires !
"Sur le fond, la générosité, ce ne peut être une politique publique. C'est avant tout un comportement individuel, un idéal de perfectionnement personnel."
Mille fois oui. Nous n'aurons l'amélioration de la société qu'en commençant par nous-mêmes. Cette fameuse exemplarité si difficile à obtenir dans le quotidien.
Je rejoins entièrement LCDM sur les dépenses : quand j'ai de l'argent j'ai plutôt tendance à le dépenser ! ;-)
Tant la radinerie me semble la traduction d'un esprit étriqué.
Exact Francoise,
Sauf que ni l'état ni les collectivités locales par effet de boules de neige n'en ont! De l'argent!
Eh vouiii, d'ou crois-tu qu'émanent certaines annonces?
Il y a eu restrictions budgétaires que certaines assos subissent de plein fouet!
http://www.youtube.com/watch?v=Uh_aG5MzPVM