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  • La méthode globale encore utilisée !

    J'en suis resté pantois : pour moi,  la méthode globale appartenait définitivement aux errements de la fin du XXème siècle, or, j'ai découvert avec effarement qu'il n'en est rien. Consultant le livre de CP d'un de mes neveux, horreur et terreur, que vois-je (ou plutôt : que ne vois-je pas !) ? Pas l'ombre d'une syllabe, pas l'ombre d'un début de méthode syllabique. Non, simplement de bêtes et stupides mots à photographier. Circonstance aggravante, l'enseignante est une jeune promue, ce qui signifie que l'on enseigne encore ces niaiseries dans les fameux (mais souvent fumeux) IUFM.

    Il faut dire que le grand ponte de la pédagogolâtrie a encore de l'avenir : les Verts veulent l'enrôler comme tête de liste en Rhône-Alpes et Cohn-Bendit l'aurait rencontré en personne.

    Rien que ça, ça en dit long sur les sornettes et autres billevisées encore en vigueur dans les programmes éducatifs des Verts. Si la méthode globale n'est pas à elle seule la cause de l'affaiblissement généralisé dans la maîtrise de la langue (la diminution du temps qui lui est consacré au fil des ans me semble la cause première), elle a largement contribué à aggraver le phénomène. Une bonne raison pour ne vraiment JAMAIS porter les Verts au pouvoir...

    Une méthode mixte, encore passe, parce que généralement, cela revient à utiliser la méthode syllabique pour apprendre à lire, avec l'apprentissage visuel (donc global) de quelques mots de liaison, mais utiliser la méthode globale encore aujourd'hui après tous les dégâts que cela a occasionné sur toute une génération...

    Le mieux me paraît de mettre les points sur les i dans un premier temps avec l'enseignante, entre quatre yeux. Et puis après, si elle persiste, en dépit de la réprobation générale des parents, et surtout, du désintérêt à peu près général de ses élèves pour la lecture, un courrier dûment signé et recommandé de la part des parents à l'inspecteur du coin devrait lui permettre de se nettoyer les méninges de toute nouvelle forme de pédagogolâtrie...

  • Un petit c.. peut-il faire fermer un blogue ?

    Le blog Sarkofrance, l'un des plus fameux de la blogosphère, est à 18 jours d'une fermeture annoncée. Vraisemblablement, des petits c... se sont amusés à le signaler à google france comme recelant un contenu abusif.

    Ce n'est pas admissible que des merdeux anonymes puissent obtenir la fermeture d'un blog sans-même avoir le courage de porter plainte. La légèreté de la plate-forme blogspot est inadmissible.

    Ceci démontre la faillite du gratuit. Mieux vaut un hébergement payant et que les choses soient claires. Je vais d'ailleurs étudier la chose de près sur mon propre blog afin d'en finir avec les billets filtrés et autres choses de cet acabit.

    Je crois que nous, blogs politiques, ne devons pas nous laisser faire. Il faut des règles, certes, mais dans les deux sens : qu'est-ce qui m'empêche d'utiliser cinquante proxy différents et, sous cinquante identités, d'aller faire des signalements à google ?

    Et puis pour autant que je connaisse Sarkofrance, je n'ai pas le souvenir d'y avoir vu un contenu abusif. Il faudrait s'entendre sur une définition claire de la chose. Tout comme le Faucon, je rejoins Nicolas et Némo dans leurs analyses sur ce sujet (y compris sur l'affaire Hortefeux, largement montée en épingle, à ce détail près que, contrairement à Némo, je ne m'avancerais pas même sur la véritable teneur des propos de Brice Hortefeux : j'ai bien regardé la vidéo, et il répond à une personne que l'on ne voit pas et que l'on n'entend pas. Cela laisse le champ libre à toutes les supputations. Raison de plus pour ne pas en faire.).

  • Que penser de runescape ?

    L'Éducation de sa petite famille, c'est décidément toute une histoire :-) Voilà l'aîné désormais féru d'un jeu qui s'appelle Runescape. C'est un multi-joueur assez sympathique ; j'en aime bien le principe, puisque plutôt de taper à vue tout ce que l'on rencontre et de satisfaire sa volonté de puissance en amassant des trésors, on commence petit en cherchant des matériaux pour forger divers ustensiles, on apprend à se faire cuire un oeuf (à condition de l'avoir trouvé), à se préparer une côte de boeuf, à condition de ne pas trop la faire cuire : dans les premiers temps, les morceaux de charbon s'entassent dans le sac à dos...et je ne parle pas des grillades de poisson carbonisées. La forge ,c 'est amusant : faute de moyens, au début, il faut extraire soi même son cuivre et son étain pour fabriquer une dague. J'imagine que le cuivre est trop mou pour garantir une facture de qualité suffisamment rigide.

    On accomplit toute une série de petites missions, qui vont de la livraison de pains aux cuisines du château local jusqu'au papotage amical avec un fantôme du coin...

    A condition de ne pas les laisser y consacrer trop de temps (rien ne remplace une promenade dans la nature ou une bonne lecture), je trouve ce jeu assez adapté pour des enfants, parce qu'il est basé sur les échanges (il faut s'informer) et sur l'entraide, et parce qu'il implique des actions complexes et des résolutions de problèmes ponctuels. Par exemple, on ne prépare pas de pain si l'on ne dispose pas de farine et d'eau. On ne peut se procurer la farine si l'on n'a pas fauché du blé. Et on ne réussit pas du premier coup son pain. D'ailleurs, pour faucher du blé, il faut aussi du matériel adéquat. Bons princes, les concepteurs du jeu ont tout de même permis que l'on puisse obtenir de la farine sans nécessairement devoir manier la faux. Mais il faut rendre un service pour pouvoir obtenir quelque chose, même si, de temps à autre, on obtient de menus objets gratuitement. Curiosité : je suis tombé sur les ruines d'une cabane appartenant autrefois aux sept nains... Notez, j'ai un doute, ce ne sont peut-être que des gnomes, finalement.

    Si vous testez ou  vous connaissez le jeu, je suis preneur de vos avis, chers amis lecteurs.

  • Hortefeux la proie facile

    S'il y a bien quelque chose qui me sidère, c'est la manière dont on peut se lancer dans des déclarations complètement inconsidérées sur la foi d'une vidéo qui circule sur Internet. C'est tellement facile de traffiquer une vidéo, et d'en faire un montage ad hoc selon ce qu'on veut lui faire dire. Hortefeux a la gueule de l'emploi : il a été ministre de l'immigration et de l'identité nationale. Trop beau, l'occasion rêvée d'en faire une «raciste» patenté. On l'accuse d'avoir tenu des propos douteux envers un militant d'origine arabe ; le militant dément formellement, déclare qu'il ne s'est senti à aucun moment visé par les propos en question, au demeurant peu audibles sur la bande vidéo, tout le monde s'en fout.

    Non, on préfère huler avec les loups, bêler et appeler à la démission du ministre. C'est mieux. C'est tendance. A gauche, on n'a rien trouvé de mieux pour emmerder Sarkozy faute d'idées. Dieu merci, pour l'instant, aucune voix au MoDem ne s'est jointe à ce concert d'éructations.

    Mon intuition sur ce sujet pourrait bien être vérifiée : le journal Sud-Ouest note qu'une «légère» coupure pourrait bien avoir été réalisée dans la vidéo. Personnellement, en l'écoutant, j'avais trouvé l'enchaînement des séquences de fin assez suspect. Il y a quelque chose qui cloche, en effet, notamment la manière dont Hortefeux est censé passé du prototype au trop grand nombre.

    Franchement, peut-on imaginer que le militant aurait continué à rigoler béatement si le Ministre lui avait balancé une saloperie pareille alors qu'il venait se faire photographier avec lui ? Rien que ça, déjà, ce n'est guère plausible. Et pourquoi la vidéo éprouve le besoin de souligner ce que dit le ministre avec un script sur l'écran ? Parce que ces propos sont inaudibles ? Alors comment peut-on en tirer quelque chose ?

    Pauvre blogosphère, pauvre journalisme citoyen qui se targue de donner des leçons au journalisme professionnel. Pas une once de recul...pas la moindre retenue, mais des cris et de l'hystérie avant toutes choses...

    Presse de merde, blogosphère de caniveau pour évacuer la merde...

  • Delanoë a menti au MoDem et aux Parisiens

    Je crois que le MoDem et les Parisiens se sont bien faits avoir sur le stade Jean Bouin qui va coûter 200 millions d'euros aux Parisiens. Petit rappel : les élus démocrates avaient apporté leur soutien à la majorité municipale, lors du dernier conseil de Paris, mais sous conditions. Et notamment, Didier Bariani avait expressément spécifié que l'aménagement de l'hippodrome d'Auteuil pour accueillir les scolaires devait être un préalable à la rénovation du stade. Et Pascal Cherki s'était engagé pour la ville sur cette demande. Or, il suffit de lire le communiqué de Jean Vuillermoz pour la majorité municipale, sur le site de la ville de Paris, pour comprendre le stratagème par lequel nous pouvons (sans jeu de mot) courir longtemps avant de disposer d'un stade de remplacement.

    «Par ailleurs, contrairement aux allégations entendues ici ou là sur la soi-disant « éviction des groupes scolaires », la Municipalité s’est engagée à garantir la continuité de la pratique sportive de proximité. Ainsi, le réaménagement des pelouses centrales de l’hippodrome d’Auteuil permettra, lorsque l’Etat aura bien voulu inscrire ce dossier en Commission des Sites, d’accueillir dans des conditions optimisées l’ensemble des scolaires et des associations utilisant actuellement le stade Jean Bouin».

    Je peux faire la traduction pour ceux qui n'ont pas compris. Si l'hippodrome n'est pas rénové, ce sera la faute de l'État, et, entre-temps, nous majorité municipale, nous nous lavons les mains de ce que deviennent les scolaires, nous construisons notre stade, au mépris des engagements pris, évidemment. Pratique de se renvoyer la balle, non ?

    Ce que j'aime bien, c'est la formulation de la suite :

    «Des solutions temporaires ont également été présentées aux riverains lors de la réunion de concertation co-animée par Anne Hidalgo, Claude Goasguen et moi-même le 3 septembre dernier».

    Foutage de gueule : Anne Hidalgo, en fait de solutions, a clairement expliqué que les scolaires du 16ème qui utilisaient Jean Bouin n'ont plus qu'à se rendre dans le 15ème, désormais (qui sera évidemment surchargé, et elle le sait d'autant mieux que c'est une élue du 15ème ! J'invite tous ceux qui ont voté pour elle lors des dernières élections municipales à bien comprendre pour qui ils ont voté et à en tirer des conclusions pour 2014 puisqu'elle sera candidate...).

    C'est mahonnête d'impliquer Goasguen dans cette réunion de concertation qui n'en était nullement une, mais simplement une mise devant le fait accompli. Et nous, au MoDem, nous nous sommes faits avoir. J'espère que cela nous servira de leçon. J'inivte sur ce sujet à explorer la dernière note d'Hervé Torchet, militant du MoDem, qui connaît très bien le sujet : elle est édifiante...

  • 10 kilos de moins pour les cartables

    Tiens, je me suis fait une réflexion, tout récemment, à l'occasion de la rentrée scolaire (dont tout le monde se contrefiche, apparemment...). Le poids des cartables est souvent considéré, à raison, comme un point noir dans les collèges (et même dès l'école primaire).

    J'ai la solution ! Il suffit de remplacer tout le matériel scolaire par un netbook (ultra-portable) ! Simple : le netbook coûte aux alentours de 200-250 euros, soit bien moins que toutes les dépenses scolaires d'une année, et en plus, on peut le conserver d'une année sur l'autre. Sa puissance est bien suffisante pour son utilisation et il est généralement robuste (surtout les ASUS et les Samsung).

    Les éditeurs des livres scolaires n'ont plus qu'à s'adapter en prévoyant des ouvrages tléchargeables, que les collèges pourraient acheter sous forme d'une licence pour un nombre X d'exemplaires. On met tout ça sur un clef USB et le tour est joué.

    Le netbook pèse un kilo et quelques et a beaucoup d'autonomie. Il est facilement transportable en bandoulière en raison de ses dimensions réduites. Quand on songe que les cartables pèsent de 7 à 10 kilos en moyenne...

    Et, à la rigueur, s'il faut le recharger, on peut adapter les classes avec des prises multiples. Et puis finies les photocopies et le gaspillage de papier, du coup ! Sans compter le bénéfice pour le dos de nos enfants !

    Astucieux, non ?

  • Législative en couleurs dans les Yvelines

    aicha&aziz0065-mini.jpgIl y a une élection législative partielle dans la 12ème circonscription des Yvelines, les 11 et 18 octobre prochain. Le MoDem présente un candidat. Je l'ai trouvé fort atypique : Richard Bertrand, loin des CSP++ dont on nous rebat les oreilles, est un autodidacte, un homme du peuple qui s'est fait tout seul. Il a eu quelques idées fort originales, dans son parcours professionnel, et notamment, dès 1989, l'idée d'utiliser les objets de la vie courante pour la publicité. C'est ainsi qu'est née son entreprise, Sept International.

    Et il connaît bien ses dossiers locaux, Richard Bertrand : une des grandes affaires locales, c'est le bouclage définitif de la Francilienne, cette autoroute qui fait presque, mais pas tout à fait, le tour de la proche banlieue de Paris. Apparemment, il y a eu 5 tracés proposés, aux noms colorés ( Vert, rouge, violet, bleu et noir). Notre candidat prend les choses très au sérieux puisqu'il met à disposition de ses lecteurs, sur son site, un dossier complet.

    Ce que j'ai compris, c'est qu'il était favorable au tracé bleu, mais propose désormais,  un nouveau tracé, le tracé blanc, que plusieurs maires ont apparemment co-signé. Actuellement, c'est le tracé vert qui a le vent en poupe.

    Il est inquiet en particulier de l'impact sur les riverains d'Orgeval du plus grand noeud autoroutier d'Europe à venir et souhaite que l'on remette à plat sa conception.

    On demande souvent quel est le programme du MoDem, mais il existe ! La preuve, il est disponible sur la page de Richard Bertrand !

    J'aime bien la citation de Kipling sur la page de son profil. Il a aussi écrit un livre qu'il diffuse gratuitement au format électronique. J'ai bien l'intention de le lire.

    Ah, au fait, si vous vous demandez pourquoi il y a une législative dans cette circonscription, l'explication est ici...

  • J'aime bien Balzac

    Je commençais à fatiguer, à force, de de cantonner mes lectures aux sphères économique et politique. J'ai donc ouvert un roman, et j'ai choisi (pas tout à fait au pif), Eugénie Grandet de Balzac. Eh bien quel malin, ce père Grandet (et moi qui voulait en finir avec la finance et l'économie...) ! A un moment, son frère de Paris fait faillite (enfin, plus exactement, est ruiné et peut donc être déclaré en faillite si un de ses créanciers l'assigne en justice). Le Père Grandet qui ne veut pas rater l'occasion de se moquer du Parigot (c'est un provincial qui vit à Saumur) et de faire un bon coup, envoie un de ses amis banquiers ( des Grassins) afin de convaincre les créanciers de nommer un liquidateur sans que son frère ne soit déclaré en faillite, ce qui serait une tâche insupportable sur le nom des Grandet. A vrai dire, Grandet se fiche, sur le fond, de la tâche et de son frère (qui s'est de toutes façons suicidé) mais il ne veut pas rater l'affaire. Et, pour donner du poids à sa demande, il rachète lui-même quelques créances de son frère (les subprimes de l'époque, en somme). Or, Grandet est un malin et immensément riche : il a une réputation de grippe-sou avéré, spécialiste des coups fumants. Et il est patient. Mis en confiance, les créanciers s'imaginent que leurs créances valent quelque chose et qu'elles vont rapporter. Et Grandet attend...un an, deux ans, trois ans, plusieurs années de suite, tout en proposant aux créanciers de leur racheter leurs créances, mais, à un prix bien inférieur à ce qu'elles sont censées représenter. Au fil du temps, certains créanciers abandonnent, et d'autres, désespérant d'en tirer quelque chose, acceptent finalement de les revendre.

    Il faut préciser que le malin Père Grandet, avait utilisé les fonds produits par la liquidation de la succession pour verser 47% à tous les créanciers, de quoi les mettre en appétit. Le temps passant, certains renoncèrent, oublièrent leurs créances ou finirent par accepter de les solder à 10%, à peine, de leur montant...

    Je trouve toutefois que la fin fait un flop, dans ce récit, avec cette pauvre Eugénie promise à une canonisation...Je sentais bien que le Charles, élevé comme un prince, verserait tôt ou tard dans un égoïsme et un cynisme purs et durs, et que son mariage avec une aristocrate ne se ferait pas...

    J'avais lu, plus jeune, quelques ouvrages de Balzac : le lys dans la vallée, César Biroteau, le Père Goriot et la peau de chagrin. Je rapproche souvent le Père Goriot du Roi Lear. Deux filles ingrates, dans les deux cas. Mais je me souviens que plus jeune, Balzac m'ennuyait souvent. Aujourd'hui, plus âgé, je prends plaisir à lire ses longues descriptions et ses raisonnements. J'ai fini Eugénie Grandet, et je commence les Paysans. Les premières lignes sont une lettre décrivant un château de province magnifique. En les lisant, je me vois bien installé dedans :-)

     

  • Droite, centre et gauche

    Pas d'efforts d'écriture, aujourd'hui, mais un simple renvoi à une note du blog de Laurent de Boissieu, probablement le meilleur spécialiste de la politique sur la Toile avec Quindi et Quatremer (quelques réserves pour Quatremer dont les billets laissent transparaître nettement les marqueurs idéologiques).

    En la circonstance, il s'agit d'un billet qui traite de la droite, du centre et de la gauche, et qui précise pourquoi toute la presse a titré que Bayrou glissait à gauche. En réalité, droite gauche et centre, aujourd'hui, sont avant tout des marqueurs tactiques pour se positionner sur l'échiquier politique. Ils ne recouvrent pas directement un héritage idéologique, ou, du moins faiblement.

    Ce qu'observe Laurent de Boissieu, c'est que contrairement à ce qu'on entend à droite, Bayrou n'a pas changé. C'est la gauche qui a changé et à laquelle Bayrou et son MoDem servent de révélateurs : Il existe une aile sociale-libérale qui ne demande qu'à s'exprimer si ce n'est s'émanciper, au PS et chez les Verts. Jusque là, comme l'observe finement Laurent de Boissieur dans un commentaire de sa note, elle était complexée par la gauche de la gauche qui la maintenait sous pression en la menaçant de tous les anathèmes à la première revendication un tant soit peu libérale.

    Mais si le jeu d'alliances ancien se décale d'un cran sur l'échiquier politique, cette gauche-là va pouvoir enfin respirer, car dans la recomposition de l'opposition, c'est le MoDem, qui va devenir le Diable pour la gauche de la gauche.

    De fait, cette probable recomposition va entraîner de nouvelles formules et la gauche de la gauche pourrait lâcher les socialistes. Mais, ce que je constate aussi, c'est que la gauche de la gauche, en dépit de sondages flatteurs, n'est jamais parvenue à dépasser 10-11% dans des élections quelles qu'elles soient. En revanche, le MoDem, avec François Bayrou, est monté jusqu'à 18%, et, le courant électoral qu'il représente s'est à nouveau manifesté lors des Européennes en votant, cette fois, en grande partie pour Europe-écologie. Une Europe-écologie entraînée, cette fois, par le social-libéral-écolo Daniel Cohn-Bendit (mais quelle bêtise il a fait, Bayrou, de se friter avec lui, alors que c'était un bon copain, en plus, jusqu'à cette altercation !).

    Ségolène Royal qui avait rassemblé tout de même 25% des suffrages, aux présidentielles, ne l'oublions pas, le meilleur score socialiste depuis Miterrand, avait capté certainement une part de cet électorat, car il faut se rappeler que sa ligne initiale était réformiste.

    En somme, il y a, si on fait les comptes, un bon gros potentiel électoral hors PS, qui représente ce courant-là, de 15 à 25 % des voix. Le PS a fait ses comptes de longue date, et il n'y a pas photo : cela représente beaucoup plus que les 10-11% de la gauche de la gauche. Le tout, désormais, c'est de parvenir à associer tout cela.

    Moi, je ferais une suggestion à François Bayrou, et il serait très inspiré de bien m'écouter : il devrait très vite se réconcilier avec Cohn-Bendit qui a longtemps été fort bienveillant devant ses projets et son évolution, et continue à penser en privé qu'il est le seul à pouvoir battre Sarkozy.

    Mais ce n'est pas suffisant : lors de l'élection présidentielle, s'il pouvait annoncer un ticket Bayrou/Cohn-Bendit, cela ferait l'effet d'une bombe. Comme DCB est une sacrée personnalité, nul doute qu'il aura largement pondéré les travers de Bayrou s'il a accepté. L'homme est droit et honnête et se contrefiche des honneurs et du pouvoir. S'il appuie Bayrou, c'est qu'il aura eu alors de bonnes raisons de le faire.

    Il existe une écologie social-libérale, certes minoritaire dans l'appareil politique vert, mais, qui a le mérite d'être là. Hâtons-nous, au MoDem, de rétablir les liens avec elle. Continuons avec ces Socialistes ouverts qui veulent bien discuter avec nous, et tentons de fabriquer, ensemble, la majorité de demain.

  • Mandat unique et pouvoir consulaire

    La question du mandat unique de nos élus a souvent agité la sphère politique, particulièrement sur la Toile. En effet, le mandat unique, c'est l'assurance de ne pas verser dans une professionnalisation de la vie politique ni dans la baronnie locale. En même temps, c'est aussi l'inconvénient de ne pas pouvoir reconduire un élu que l'on juge compétent.

    Les adeptes du mandat unique font cherchent à l'imposer par la loi, au risque de friser le déni de démocratie. J'entends souvent qu'une nouvelle génération ne peut ainsi émerger. Mais qui empêche la nouvelle génération en question de se présenter aux élections ? Ce que je constate, bien souvent, c'est que la nouvelle génération en question obtient de bien moins bons scores que l'ancienne, parce qu'elle n'a souvent pas su se rendre populaire et agite davantage de grandes idées que de faits avérés. Et puis les électeurs votent en conscience. C'est les prendre pour des imbéciles que d'imaginer qu'ils ne savent pas ce qu'ils font.

    Néanmoins, quand on constitue des listes ou promeut un candidat, c'est agaçant de devoir le reconduire sous prétexte qu'il était déjà là, surtout s'il en est à son troisième mandat consécutif.

    Les Romains avaient mis au point un bon système avec leurs magistratures : pour pouvoir y prétendre, il fallait être redevenu simple citoyen. Comme les magistratures étaient annuelles, on ne pouvait à Rome être magistrat qu'une année. Pour pouvoir se présenter à nouveau, il fallait attendre l'année suivante. C'est le système qui prévalut jusqu'à Sylla : ce dernier poussa un peu le bouchon, puisque pour la fonction consulaire, la plus puissante, il instaura un intervalle de 10 années !!!

    On pourrait en France envisager quelque chose de ce genre pour les élus. Pas deux élections de suite, ou à la rigueur, pas plus de deux élections d'affilée. On aurait ainsi l'assurance de voir émerger de nouvelles têtes, et surtout, de ne pas avoir à reconduire un élu sous le seul motif qu'il serait sortant.

    Et puis entre nous, cela simplifierait les choses pour les modes de désignation dans les partis. La seule question qui resterait en suspens est de savoir si la règle serait indistincte, touchant toutes les formes de représentation politique en même temps, ou ne serait valable que pour chacune considérée isolément (ce qui permettrait à un homme ou une femme politique de passer d'une mandature à une autre...).