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  • Unesco, je vote Irina Gueorguieva Bokova

    Je regrette d'écrire cette note si tard alors que l'ultime vote se déroule certainement. Je suis très favorable à Irina Gueorguieva Bokova pour accéder à la direction générale de l'UNESCO. En face, un individu aux propos souvent douteux, Farouk Housni, ministre égyptien de la culture réputé surtout pour sa censure féroce. On ne peut pas mettre un type comme ça à la tête de l'UNESCO. Je trouve déjà inquiétant en soi qu'il obtienne autant de voix qu' Irina Gueorguieva Bokova quand on considère les deux parcours. Farouk Hosni a joué un rôle central dans l'étouffement des libertés, particulièrement des intellectuels égyptiens. On ne devrait lui donner aucun crédit. Pour se faire une idée plus précise de ce sale individu, on peut se référer à l'article de Bénédicte Charles et Philippe Cohen dans Marianne2. Il est on ne peut plus éclairant.

    Je ne percute pas : à la tête de l'UNESCO, on doit mettre une femme ou un homme de culture, de préférence intéressé(e) par l'enfance, pas un ancien des services secrets qui a sans doute du sang et des affaires louches sur la conscience. Je ne dis pas qu'Irina Gueorguieva Bokova c'est la panacée (son parcours "brillant" au sein du parti communiste bulgare ne m'inspire guère) mais, elle sera toujours mieux que Farouk Hosni.

  • Ah non ! pas Meirieu !

    Il est question, chez les Verts, de faire de Philippe Meirieu leur tête de liste en Rhône-Alpes. Sur insistance de Dany Cohn-Bendit. J'espère bien, dans ces conditions, que nous allons refuser catégoriquement toute forme d'alliance avec les Verts là-bas. Philippe Meirieu, c'est l'incarnation de la novlangue de l'Éducation Nationale à laquelle les parents ne comprennent rien. Les compétences, la méthode globale, toutes les âneries pédagogiques qui ont vu le jour pendant les années 90 et se perpétuent encore de nos jours trouvent largement leur source dans les thèses de Meirieu et ses comparses. Je serais enchanté de voir Brighelli porter nos couleurs face à Meirieu.

    J'ai été attiré par François Bayrou d'abord pour la place qu'il accordait à la culture et à l'éducation et surtout, par ce qu'il en disait. Tout son projet me semble aller à rebours des préconisations du lénifiant Meirieu, sorte de Pangloss moderne de l'école pour lequel tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes de nos enfants.

    Je dois dire que la seule chose qui pourrait me faire quitter le MoDem, c'est de le voir s'aligner sur les thèses pédagogistes exprimées, à gauche, par conviction, et à droite, par calcul. Souvent, quand je lis les commentaires de certains militants, je me dis qu'il n'en faut pas beaucoup pour que nous ne soyions plus dans le même parti un jour. Heureusement, j'en rencontre d'autres avec lesquels je partage le goût de la culture et de l'excellence.

    Une alliance avec Meirieu serait un casus belli, à titre individuel. J'espère vraiment que nous en sommes très loin. Il va de soi, s'il se précise que Jean-Paul Brighelli porte nos couleurs (lisez d'ailleurs son excellent dernier billet) en Rhône-Alpes, qu'aucune alliance d'aucune sorte n'y sera possible avec les verts, premier et second tours inclus. Ce qui signifie, par ricochet, qu'il n'y aura pas non plus d'alliance possible avec le PS sauf à ce que ce dernier renonce à inclure les Verts locaux et leur future tête de liste sur la liste finale.

    Marielle de Sarnez souhaite que le premier parlement de l'alternance fasse de l'éducation son premier thème de débat. Nul doute (enfin, je l'espère bien) que ça va chauffer. En Rhône-Alpes, je souhaite une lutte sans merci là où se présentera Meirieu. Pas de quartier.

  • Quid de la parité aux Régionales ?

    Olympe se demande ce qu'il va advenir de la parité sur les listes lors des élections régionales, et notamment sur l'ensemble des têtes de file. Elle m'interpelle en compagnie de Nelly à ce sujet pour savoir ce qu'il en est au MoDem et ce que nous en pensons.

    Personnellement, je suis favorable à une parité globale sur les têtes de liste. Je pense que le MoDem va essayer de faire son possible, mais, au MoDem, nous avons quelques soucis, faute de candidats disposant d'une notoriété suffisante pour être identifiables, à l'heure actuelle. Aucun des euro-députés ne compte se présenter aux Régionales, à ma connaissance. Il y a bien sûr les équipes sortantes, mais, commes elles sont issues de l'UDF, seule une moitié d'entre elles se réclame du MoDem.

    Je tiens à être clair sur ma position à ce sujet : je suis très hostile aux politiques d'affirmative action pour promouvoir des minorités. Cela m'indispose fortement que l'on puisse réserver des emplois ou des places à un concours ou dans une grande école à quelqu'un parce qu'il est de telle origine ethnique ou sort de tel quartier. Les espaces d'emploi devraient être aménagés par la contrainte de la loi pour le handicap, mais on ne devrait pas non plus réserver un emploi à quelqu'un sous prétexte qu'il est victime d'un handicap.

    Bref, je suis contre toutes ces lois qui disloquent notre société en autant de petites communautés, plus ou moins légitimes.

    Il en va tout autrement des femmes. Les femmes ne sont pas une minorité, elles sont la moitié de l'humanité. Pourquoi parle-t-on, quand on évoque les minorités, des femmes au même titre que les noirs ou les homosexuels, par exemple ? Les femmes ne sont pas une minorité. D'ailleurs, le concept même de parité est un concept d'équivalence qui renvoie mathématiquement au chiffre deux. Un homme, une femme. Je l'ai dit aussi, le sort de la femme dans une société est le révélateur de celui que l'on réserver aux libertés. Les sociétés les plus avancées sont celles où les femmes et les hommes portent les projets politiques à équidistance les uns des autres.

    Je veux bien admettre que les circonstances fassent qu'un homme puisse être un meilleur candidat qu'une femme dans une ou deux régions spécifiques. J'ai beaucoup plus de mal à croire à la validité des circonstances quand le cas de figure se répète presque 20 fois sur 22 régions...

    Cela dit, pour revenir au MoDem, nous avons un petit souci : 2/3 de nos adhérents sont des hommes, et d'ailleurs, pour ce que j'ai pu en voir aux dernières européennes, 2/3 de nos électeurs aussi. Je ne sais pas pourquoi. Nous avions pourtant quasi 50% de têtes de liste féminines, et, aujourd'hui, quatre de  nos euro-députés sur six sont des femmes...

    Je pense, en tout cas, que la parité est un souci constant pour Marielle de Sarnez. Il suffit de lire ce qu'elle en dit dans son livre Féminin au singulier.

  • M... alors, il est passé où, H16 ?

    Je ne sais pas ce que nous traffique free, là, mais j'aimerais bien savoir pourquoi mon blog libéral favori a disparu de la plate-forme : depuis hier, plus trace de hashtable autrement que par une erreur 403.

    Qu'est-ce que c'est que cette connerie :

    «Le serveur a compris la requête, mais refuse de la satisfaire.

    Une démarche d'authentification n'y fera rien et cette requête ne doit pas être renouvelée. Si la méthode invoquée est différente de HEAD et le serveur souhaite rendre public la raison pour laquelle il refuse le traitement, il le fera dans l'entité liée à cette réponse. Ce code d'état est souvent utilisé lorsque le serveur ne souhaite pas s'étendre sur les raisons pour lesquelles il refuse un accès, ou parce que c'est la seule réponse qui convienne.

    Vous tentez d'accéder à une ressource qui vous est interdite.
    Il se peut que le compte concerné soit suspendu (Cf. Console de Gestion)
    »

    Sur le moment, j'avais cru à un problème technique passager, mais là, ça persiste, puisque Claudio en a même fait un billet, lui aussi. Alors ? Quid ? Il a publié un billet comportant trop de révélations ? Une première victime d'Hadopi II ? Qu'est-ce qu'il se passe ? En plus, comme je l'ai via le flux LHC, je ne l'ai pas direct dans mon reader. Je sais, en revanche, que son dernier billet concernait la chaîne de gauche. Peut-être que les Kiwis et LHC en savent un peu plus sur le sujet...

  • La corde pour les pendre

    La corde pour les pendre, c'est le titre d'un ouvrage écrit en 1985 par le reporter Éric Laurent. Un ouvrage très bien documenté et très bien écrit, qui analyse les relations troubles entre les milieux d'affaire occidentaux et les régimes communistes totalitaires dès 1917. Il analyse en particulier les relations privilégiées entre le milliardaire rouge Armand Hammer (décédé en 1990) ex-dirigeant de l'Occidental Petroleum et les dirigeants du Kremlin (Lénine fut l'un de ses amis). J'ai lu ce livre il y a un certain temps et j'en ai retenu le verdict des communistes sur les capitalistes : ils y disaient que les capitalistes finiraient par leur vendre la corde nécessaire à leur propre pendaison. Rien ne peut entamer la bonne marche des affaires.

    J'ai pensé à ce livre, parce que je viens d'apprendre que l'État français s'apprête à modifier tranquillement son code civil afin de pouvoir introduire sur son sol la finance islamique et notamment les fameux sukkuks. Qu'est-ce qu'un sukkuk (prononcer soukouk, et pas moyen de savoir s'il y a un seul "k" ou deux "k") ? Un astucieux système pour contourner l'interdiction par la sharia de toucher des intérêts : en fait, ce sont des sortes de titres qui correspondent à des fonds ayant permis d'acheter du matériel. Ce matériel est loué en leasing à une entreprise, et c'est le loyer qui représente en fait l'intérêt du titre, à proportion de la participation initiale. Eh bien sûr, ces titres peuvent s'échanger sur les marchés financiers islamiques... Il existe, de toutes façons, dans la finance islamique, une série de stratagèmes pour pouvoir faire du fric en toute bonne conscience... Ce n'est pas l'apanage de l'Islam. En son temps, l'église catholique vendait même des pardons et des places au Paradis, tout ce qu'il y a de plus officiellement...

    Eh bien devinez ce que vient de faire le Parlement français ? Il vient de faire passer une proposition de loi comportant un amendement modifiant notre code civil afin d'introduire ces obligations islamiques en droit français. Oulah ! J'espère que l'église de la scientologie ou les Raëliens ne vont pas un jour émettre des titres raëliens ou scientologiques : modifierons-nous notre droit en conséquence ? En tout cas, le projet de loi se trouve ici . Il faut lire en particulier l'article 6 sexies B.

    A la lueur de ce que j'ai écrit, on comprend que le principe du sukkuk va forcément modifier la notion même de propriété en droit français. En effet, le droit français ne distingue pas propriété juridique et propriété économique (bénéficiaire). Nous allons créer en France un nouveau type de propriété, tout droit inspiré du Coran, je cite l'argument du rapporteur du projet. Il serait  ainsi précisé que :

    «  Le fiduciaire exerce la propriété fiduciaire des actifs figurant dans le patrimoine fiduciaire, au profit du ou des bénéficiaires, selon les stipulations du contrat de la fiducie. »

    Inspiré du dispositif anglo-saxon, le présent article propose d'expliciter ce qui est déjà en germe dans l'article 2011 du code civil. Il s'agit de préciser que le fiduciaire acquiert la propriété fiduciaire des biens, c'est-à-dire qu'il acquiert non la propriété de l'article 544 du code civil (usus, fructus, abusus), mais une propriété d'un nouveau type, une propriété avec charge. Le fiduciaire dispose certes des attributs juridiques de la propriété, mais ne peut exercer ce droit que dans les limites et sous les conditions posées par le contrat de fiducie en faveur du ou des bénéficiaires. Pour résumer, le fiduciaire bénéficierait de la propriété juridique des biens alors que le bénéficiaire bénéficierait de la propriété économique des mêmes biens.

    Voilà ce qui figurait dans le projet, je suppose que c'est à peu près cela qui a été voté. Il existe plusieurs types de sukuks (un "k" ? deux "k" ?), mais ce sont les sukuks idjara qui sont principalement visés par la nouvelle loi. La corde pour les pendre, je vous dis...

  • Ben quoi ? il est pas mal le nouveau Désirs d'avenir ?!

    desirsavenir.jpgC'est marrant, là, je trouve, le haro général sur la nouvelle version du site de Ségolène Royal, Désirs d'avenir. Les technotrons se déchaînent et c'est la rigolade généralisée. Bon, admettons, le fond d'écran fait un peu mystique, voire new age, mais en dehors de ça, finalement, la présentation est très claire. Or, la clarté de la présentation, c'est la première qualité d'un site. La technicité, on s'en tape, ou, du moins, l'internaute moyen n'en a rien à f... Cela n'intéresse que les blogueurs, les technotrons et éventuellement quelques journaleux.

    L'internaute moyen, ce qu'il veut, c'est naviguer facilement là où il se rend, et, pour la page d'accueil, cela me semblait plutôt réussi. Après, ce qui compte, c'est le contenu et sa lisibilité.

    Ils ont utilisé du Joomla. C'est un bon système de publication assistée, bien moins lourd que SPIP et nettement plus performant. L'inconvénient, c'est qu'il faut savoir le manipuler.

    In fine, pas la peine de chercher à trop en faire. Simple et efficace, voilà la recette de la réussite.

    J'ajoute que de manière générale, j'ai une aversion prononcée pour les lynchages en meute. J'aime bien Marianne2, mais aujourd'hui, on ne peut pas dire que la qualité de l'analyse politique est au RDV. Pour Sylvain Lapoix, l'échec supposé du visuel serait le symbole de l'isolement croissant de l'ex-candidate du PS à la présidentielle de 2007. Ouah, admirons la puissance de l'analyse politique ! Yess !!! j'ai quelques analyses de ce tonneau à vendre à Marianne2, dans ces conditions, si cela intéresse mon webzine favori...

    Quant à Claudio, quand il relaie une vidéo, il devrait prendre le soin de l'écouter jusqu'au bout. Il s'agit d'un montage de toutes pièces. Franchement, est-ce que vous imaginez la presse télévisée britannique s'intéresser aux sites de la classe politique française ? Voyons, Claudio, il ne suffit pas de se demander si c'est un montage en intro de ton billet, il faut au moins le vérifier. Heureusement que Nemo est un peu plus vigilant que toi (au passage l'un des rares blogueurs à avoir une réaction mesurée et sensée sur cet événement).

    Et tant que j'y suis, il y a un truc qui est objectivement malhonnête, c'est de faire croire que la conception du site a été facturée à 40 000 euros. J'ai bien relu l'article de l'express qui évoque le sujet, et je crois que ce qui coûte cher à mettre en place, c'est en réalité cela :

    « la création d'une "télévision sur Internet diffusant deux heures par jour", la mise en place d'une "boutique de vente de produits" estampillés Désirs d'avenir et l'installation d'une "arborescence téléphonique surtaxée pour produire des ressources" »

    Évidemment pas le graphisme du site, c'est évident. Comme d'habitude, Internet et les blogues sont prêts à véhiculer n'importe quoi sans prendre la peine de se renseigner de près, et une grande partie de la presse relaie l'ânerie avec un bel ensemble... La seule remarque qui me paraît valide, c'est celle de Nemo : ce serait une grave erreur politique que de confier la réalisation de son site politique  à son compagnon, car c'est prêter le flanc à des accusations de clientélisme. Et puis, à titre personnel, je pense qu'il faut bien se garder de mêler la vie sentimentale et la stratégie politique, conseil d'hérétique...

  • Alger pourrait se doter de l'arme nucléaire

    Intéressant article que celui que publie Secret Défense aujourd'hui. Le blog s'ouvre sur une synthèse consacrée au dernier livre de Bruno Tertrais, expert reconnu des questions nucléaires. Ce dernier vient de publier un ouvrage intitulé "le marché noir de la bombe". D'après un extrait que cite Secret Défense, l'Algérie aurait les moyens matériels et technologiques de produire entièrement toute seule une bombe nucléaire et disposer, en la matière, de capacités "dormantes".

    A vrai dire, la chose n'est pas tout à fait nouvelle : le Maroc, voisin immédiat de l'Algérie, s'en était déjà inquiété dès 2003 comme le rapporte par exemple le n°558 du 16 au 22 mai 2003 ou encore le n° 613, un an plus tard du magazine Maroc Hebdo International. Pour l'instant, seule la presse du Magrheb et de l'Afrique s'en fait l'écho, tandis que Washington surveille discrètement la chose, surtout depuis que les services secrets espagnols ont communiqué, en 1998, un rapport à ce sujet. Il se trouve que l'Algérie essaie peut-être, depuis quelques temps, de modifier certains de ses missiles, avec l'aide de la Chine, afin de possiblement pouvoir y adapter des ogives nucléaires.

    Si l'on ajoute à ces données le soutien sans faille ou presque dont l'Iran bénéficie auprès de l'Algérie, il y a là de quoi reconsidérer en France, la doctrine stratégique en la matière. Les engagements répétés de l'Algérie pour un nucléaire pacifique dans la presse gouvernementale algérienne ne doit pas faire illusion sur les intérêts réels d'Alger...

    Il n'y a, comme d'habitude, que les alter-rouge-bruns pour tenter de faire prévaloir une thèse complotiste. Il faut dire qu'ils ne font que résumer une opinion exprimée dans un webzine algérien clairement orienté...

  • Du bonheur en économie.

    J'ai lu les billets respectifs de Hashtable et de Toréador à propos de la dernière idée géniale de Nicolas Sarkozy : mesurer le bonheur national brut. A vrai dire, je ne vois pas trop ce que je vais pouvoir ajouter de plus tant je partage globalement leur avis sur la chose. Que cherche-t-on à faire avec un tel outil statistique ? Comment peut-il avoir un sens dans nos sociétés marchandes qui ont fait du bien-être la mesure de toutes choses ? Plus largement, je commence à m'inquiéter quand un État s'avise de décréter si je suis heureux ou non. Bien que l'idée naisse en démocratie, ce sont plutôt les états totalitaires qui se targuent, en règle générale, de pouvoir calculer scientifiquement le bonheur des citoyens.

    D'après le rapport remis à Sarko, de nouveaux indicateurs doivent donc être créés pour mieux prendre en compte les activités non-marchandes (travaux domestiques, bénévolat, loisirs...), l'accès à la santé ou l'insécurité, tout en reflétant davantage les inégalités. Ah bon ? et ils n'existent pas déjà ? Quand je vois déjà comment l'Intérieur faisande allègrement les chiffres de l'insécurité en France, je me dis que cela promet.

    Toutefois, ils sont quelques uns à se demander à l'heure actuelle, si l'économie est une science morale. Amartya Sen a cru pouvoir répondre par l'affirmative, tandis que les économistes autrichiens, qui récusaient tout positivisme, n'ont jamais réussi à donner une justification morale à leurs théories. J'ai déjà exprimé les critiques que j'adressais aux capabilités d'Amartya Sen.

    Il s'ajoute enfin un autre problème : le calcul du PIB est une mesure internationale reconnue par tous avec des critères communs. Il en ira tout autrement d'un indice intégrant le bien-être, susceptible de varier selon le niveau de développement et selon les cultures.

     

  • Moi aussi, je lis...

    Tiens, tiens, une chaîne qui ne se refuse pas : Nemo a tagué Vincent qui m'a tagué aussi. Claudio aussi, apparemment, par le même biais.

    1 - Plutôt corné ou marque page ?

    Marque-page, malheureux ! respect pour les livres, voyons !

    2 - As-tu déjà reçu un livre en cadeau ?

    On ne m'a longtemps offert que cela à mon anniversaire. Le tout dernier que j'ai reçu en cadeau, c'est Marielle (de Sarnez) qui me l'a envoyé, dédicacé :-) (il s'agit de son petit dictionnaire pour aimer l'Europe).

    3 – Lis-tu dans ton bain ?

    Je ne prends que des douches.

    4 – As-tu déjà pensé à écrire un livre ?

    Trop long. Un blog suffit bien... J'ai failli écrire une BD, en revanche, avec un ancien copain, qui depuis, a fait carrière chez un éditeur de BD très connu.

    5 – Que penses-tu des séries de plusieurs tomes ?

    Why not ? Il y a beaucoup de séries d'excellente qualité. La Comtesse de Ségur avait bien publié les Malheurs de Sophie, les Petites filles modèles puis les Vacances. Comme quoi, l'idée ne date pas d'hier, et si on veut vraiment remonter dans le temps, les Grecs écrivaient toujours leurs tragédies par trilogies.

    6 – As-tu un livre culte ?

    Oulah ! Beaucoup, pas qu'un. l'Iliade d'Homère est l'un de ceux-là. Les Fleurs du Mal figurent en très bonne place dans mon hit-parade, de même que les Poèmes saturniens de Verlaine. Je devrais citer également Macbeth, ma pièce de Shakespeare préférée.

    7 – Rencontrer ou non l’auteur du livre ?

    Bof.

    8 – Aimes-tu parler de tes lectures ?

    Oui, j'adore : ça ne se voit pas ici ?

    9 – Comment choisis-tu tes livres ?

    En commençant par farfouiller dans ma bibliothèque pour trouver ceux que je n'ai pas encore lus. Sinon, au petit bonheur de mes visites dans les librairies ou chez autrui.

    10 – Aimes-tu relire ?

    Il y a des ouvrages que j'ai bien du lire 100 fois au moins. L'Iliade et les contes philosophiques de Voltaire font partie de ces ouvrages-là.

    11 – Une lecture inavouable ?

    Des livres érotiques, évidemment.

    12 – Des endroits préférés pour lire ?

    Dans un lit ou un canapé.

    13 – Un livre idéal serait pour toi ?

    Pas de livre idéal.

    14- Lire et manger ?

    Mmmh ? chomp, miam, bâffre, empifre, gloutonne, quoi ? attendez, je perds ma page !

    15 – Lecture en silence, en musique, peu importe ?

    Je ne sais pas faire deux choses en même temps.

    16 – le Livre te tombe des mains, tu vas quand même jusqu’au bout ?

    J'ai eu beaucoup de mal à lire la Métaphysique d'Aristote. Elle est loin d'être inintéressante, mais je n'y comprenais rien. Je peux lâcher un livre, parfois, mais y revenir après coup ou des années plus tard.

    17 – As-tu un livre culte ?

    Déjà dit.

    18 – L’auteur que tu regrettes de ne pas avoir lu ?

    Plein. Mais je n'en ai pas en tête comme ça. Il y a assez peu d'auteurs classiques que je n'aie pas lus. En revanche, ces lectures sont souvent parcellaires.

    19 – Ton livre de chevet tout de suite ?

    J'en ai toujours entre deux et quatre en même temps...Actuellement, les Paysans de Balzac, Zadig de Voltaire (relecture), je finis (dernières pages) Vivre autrement de Corinne Lepage et je viens d'achever le premier tome du Cycle de Tschaï de Jack Vance.

    Bon, comme je n'étais pas inspiré pour les cartes postales, je refile le témoin à Barrejadis qui m'avait tagué à ce sujet, et puis tant qu'à faire à Unhuman et au Faucon. Sur un thème comme celui-là, ce serait dommage de ne pas taguer le Privilégié et SOS éducation... Et puis Françoise, pour finir...(honneur aux femmes, tout de même !).

  • Jesrad et Zadig

    En parallèle des Paysans de Balzac, je relisais tout récemment les contes philosophiques de Voltaire, et en particulier l'histoire de Zadig. Or, il y a un petit détail qui a attiré mon attention : au cours de ses pérégrinations, Zadig croise un ermite assez étrange, qui vole un hôte généreux, en récompense un autre qui est avare, et tue le jeune neveu d'une hôtesse. Zadig, éberlué, refuse d'aller plus avant avec un fou pareil jusqu'à ce que ce dernier se dévoile à lui sous les traits d'un ange.

    En réalité, chacun de ses actes a été guidé par une impérieuse nécessité : le premier de ses hôtes a accueilli les voyageurs par vanité, le don fait au second lui apprendre à donner et le neveu de l'hôtesse allait l'assassiner un an plus tard. Zadig rétorque qu'on aurait pu peut-être apprendre au jeune homme à se réformer, mais Jesrad clôt définitivement la discussion en révélant que Zadig, l'année suivant la mort de leur hôtesse, aurait été à son tour victime du meurtrier.

    En fait, je suis étonné par ce passage : dans Candide, Voltaire s'échine à moquer Pangloss et ceux qui se réjouissent de l'enchaînement nécessaire des événements. Je ne vois pas de différence de fond entre Pangloss et Jesrad, mais le second apparaît avec bien plus de majesté. J'ajoute que Zadig me paraît avoir la réaction de bon sens, qui renvoie, d'ailleurs, directement à un humanisme bien compris.

    Du coup, je me demande quel est le parti de Voltaire, dans cette histoire : Jesrad ou Zadig ? Est-ce l'amorce d'un débat ou une ruse pour échapper à la censure. Et d'ailleurs, serait-ce applicable, étant donné que l'avis de Jesrad renvoie davantage au jansénisme qu'aux positions officielles de l'Église au XVIIIème siècle.

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