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  • Vivent les Paradis fiscaux

    903782708.jpgJ'entends dans toutes les bouches parler des fameux paradis fiscaux comme si c'était le mal absolu. Cela commence à m'énerver, et cela sent le bouc-émissaire à plein nez. Maintenant, les gouvernements feraient bien d'y réfléchir à deux fois, et je tiens à dire à ce sujet que je ne soutiens absolument pas la proposition de Bayrou d'éradiquer les paradis fiscaux.

    Bayrou dit souvent des choses très intelligentes, mais sur ce coup-là, ni lui si ses conseillers au MoDem n'ont réfléchi. Je ne lui jette pas la pierre, ailleurs, c'est pire. Si les gouvernements du G20 décident de flinguer les paradis fiscaux d'un coup, ils vont générer une panique générale sur les marchés boursiers. Cela pourrait préfigurer une crise d'une toute autre ampleur que celle que nous connaissons. Expliquons-nous : je reviens à l'article où j'avais comparé les marchés financiers à un troupeau de paisibles brontosaures broutant çà et là. Vous avez vu les bestiaux. J'ai déjà expliqué qu'ils étaient assez tranquilles, mais facilement nerveux. Si non contents de les paniquer, vous les acculez...alors là...

    Or, c'est exactement ce que se proposent de faire de nombreux commentateurs et hommes politiques un peu partout dans le monde. Je ne dis pas qu'il ne faut pas réformer les règles de fonctionnement avec les paradis fiscaux, mais alors, sans provoquer une panique générale. Il faut proposer des portes de sortie acceptables pour les fonds qui y sont. Le remède pourrait être sinon bien pire que le mal.

    Pourquoi un paradis fiscal se crée-t-il ? Parce que la fiscalité des États est souvent trop élevée pour toute une série d'acteurs économiques. Proposer l'amnistie fiscale, ce n'est pas suffisant et prouve que ceux qui la proposent n'ont rien compris. Quelle perspective pour des fonds planqués à l'étranger si en rentrant, ils se sont taxer jusqu'à la moëlle ? Il faut en même temps réformer la fiscalité sur ces fonds, si on veut les voir revenir. Leur proposer une conversion en bons d'emprunts des États n'est pas idiot, mais en contre-partie, il faut leur assurer une fiscalité faible, voire très faible, et une certaine liquidité. Je mets au défi quiconque de parvenir à enfermer un brontosaure affolé dans un enclos.

    J'ajoute qu'il y a une hypocrisie qui m'énerve : ce n'est pas à cause des paradis fiscaux que la crise s'est déclenchée ! qu'est-ce qui empêchait les états de légiférer sur les produits financiers ou les normes de contrôle ? La crise, elle est née en Amérique et s'est propagée dans les autres économies occidentales. Elle n'est pas née dans les paradis fiscaux.

    Moi, ce que je crois, c'est surtout que les États n'ont plus un rond et essaient par tous les moyens d'en trouver. La charge contre les paradis fiscaux n'a aucune autre origine. S'il ne s'agissait que de moralisation, elle aurait eu lieu bien avant. C'est donc un prétexte et il y a derrière les grandes déclarations des mensonges éhontés.

  • Orelsan aux prises avec la blogosphère !

    Le rappeur Orelsan s'en tire à bon compte. Le printemps de Bourges a botté en touche , car le bleuglement (je n'ose parler de musique) "sale pute" ne faisait pas partie de la programmation. Le Printemps de Bourges a estimé qu'Orelsan était un artiste. Il le maintient donc dans sa programmation.

    Il faut dire qu'il en tient une couche, le rappeur. Oh, certes, il avait "retiré" sa "chanson". Il n'empêche qu'elle circule largement sur la Toile et contribue à son "succès" chez la racaille des cités. Chez les autres, il y a une mode qui consiste à s'identifier à la racaille, y compris au sein de la jeunesse aisée, pour se rassurer en se donnant des airs de voyous. Si les voyous n'étaient pas constamment glorifiés par les médias, mais traités comme il le convient, c'est à dire à coup de matraque et mis en prison, cette jeunesse-là serait certainement moins tentée d'imiter ses codes.

    Cela dit, j'ai pu constater avec un fort agacement que la misogynie n'était pas le privilège de nos cités de banlieues et de la racaille. Les réctions de mâles pourtant modérés que j'ai pu lire sur mon blog à la suite de mon premier article montre que cela ne les choquait pas plus que ça, "sales putes", "je vais t'avorter à l'opinel" et cetera...

    [EDIT] Et hop, grâce à Antoine qui commente ce billet, un autre extrait dans une autre chanson des éructations du demeuré. Cette fois, il s'agit de comparer les filles à des truies...(Courez, Courez)...

    Cherche pas, la mienne est plus grosse que la tienne,
    j'parle de la chienne que j'ai fait aboyer la veille,
    j'me rapelle plus d'sa téte, j'sais juste qu'elle était dégueulasse,
    j'ai mal au dos, j'ai dormi par terre, parce qu'elle prenait deux places,
    j'suis veilleur de nuit/ baiseur de truies

    [/EDIT]

    En tout cas, l'indignation s'est répandue sur la Toile, et le JT de TF1 l'a évoquée, sans compter de nombreux journaux. Seulement, voilà, ce n'est pas tout. Il se trouve que j'ai lu pas mal de  commentaires sur le blog le féminin l'emporte, là où j'avais trouvé initialement l'information, et j'ai appris qu'il existe une autre "chanson" dont le titre est "changement".

    Mais que les lecteurs du blog jugent sur pièces...

    «En boîte la CC circule, les pédés gesticulent,
    (...)
    Les mecs fashion sont plus pédés qu'la moyenne des phoques
    (...)
    Les mecs s'habillent comme des meufs et les meufs comme des chiennes
    Elles kiffent les mecs effeminés comme si elles étaient lesbiennes»

    Homophobe ? Ça y ressemble fort. Il faut dire aussi qu'il faut vraiment avoir l'esprit tordu pour inventer le mot "marie-trintigner" (J'aime pas la saint-valentin), en référence à Marie Trintignant. Je ne comprends pas que sa famille n'ait pas encore porté plainte. Elle devrait le faire. Peut-être faudrait-il l'en informer, d'ailleurs.

    Cela dit, la levée de boucliers parmi les blogs féminins et les quelques blogs masculins qui se sont sentis concernés n'aura pas été sans effet : le festival bruxellois "Nuits botaniques" a annulé son concert prévu le 12 mai. La direction des Francofolies à la Rochelle réfléchit sur son cas et envisage fortement d'en faire autant. Maigre consolation, mais consolation tout de même : nos indignations à tous et à toutes n'auront pas été complètement vaines.

    Ah, et un détail encore : la maison de production d'Orelsan, Wagram Music a laissé un commentaire sur le blog le féminin l'emporte (26 mars 17h35). Le voici :

    Bonjour,

    Suite aux différentes opinions récemment émises sur la chanson "Sale Pute" d'OrelSan et aux demandes et tentatives de déprogrammation d'OrelSan du Printemps de Bourges, l'artiste et son entourage souhaitent faire les précisions suivantes :

    Cette oeuvre de fiction a été créée dans des conditions très spécifiques relatives à une rupture sentimentale. Comme Orelsan le stipule dans l'introduction de sa chanson, ce texte met en scène un jeune homme qui, apprenant que sa petite amie l'a trompé, décide de noyer son chagrin et sa colère dans l'alcool. Sous influence, il se met alors derrière son ordinateur et écrit cette lettre en forme d'exutoire de la passion qui le dévore. Nous sommes alors exclusivement dans l'expression d'une pulsion que toute personne à qui ce type de mésaventure serait arrivé aurait pu être amené à ressentir dans ce genre de situation. En aucun cas ce texte n'est une lettre de menaces, une promesse de violence ou une apologie du passage à l'acte.

    Comme toute création artistique, aussi violente soit elle, cette narration ne peut et ne doit pas être sortie de son contexte.

    Conscient que cette chanson puisse heurter, OrelSan a décidé il y a quelques mois de ne pas la faire figurer dans son album ni dans ses concerts, ne souhaitant l'imposer à personne.

    Nous sommes désolés que ce texte ait pu choquer certaines personnes.

    En aucun cas OrelSan ne se pose en agresseur de la gent féminine.


    Cordialement,


    3ème Bureau / Wagram Music

    Cela dit, ce qui est insupportable, dans ce genre d'histoires, c'est de voir les pseudo-intellos à la c... prendre le relais et justifier Orelsan. Toujours sur le blog le féminin l'emporte (décidément une mine d'informations sur le sujet) on trouve un extrait de la chronique de Patrick Cohen interviewant Claude Askolovitch sur Europe 1. Askolovitch défendant Orelsan au nom de la liberté d'expression, c'est trop fort !

    C.A : Non on doit s’indigner mais l’indignation c’est banal, on doit agir contre la réalité des violences faites aux femmes, on peut aussi si l’on veut s’interroger sur le danger des mots et sur l’idée même d’une censure contre le machisme pourquoi pas ?
    Mais ce qui se passe autour d’Orelsan, c’est du lynchage bien pensant: ni Putes ni Soumises menace de boycotter le Printemps de Bourges si Orelsan n’est pas déprogrammé, les Francofolies de La Rochelle se demande s’il ne faut pas l’exclure, des journalistes vertueux s’indignent que d’autres journalistes mélomanes ont pu défendre ce chanteur que eux manifestement n’ont jamais écouté.
    Orelsan c’est un rappeur ironique de 25 ans, pas un tueur, il brosse le portrait des perdants de sa génération, il est triste et drôle avec les mots durs de son époque.
    On est en train d’en faire à tort le symbole même de la brutalité masculine, on a inventé un diable à abattre
    .

    Ben voyons...Askolovitch ferait bien de réfléchir avant de parler. Déclarer que c'est de la bien-pensance que de chanter les tortures et les violences que l'on peut faire aux femmes, c'est se f.... de la g.... des gens et surtout des femmes. Le bien-pensant, c'est Askolovitch qui braie avec les bobos et tout le star-system à la privation de liberté d'expression. Tiens, au fait, Askolovitch qui a jusqu'ici toujours réagi contre l'anti-sémitisme, continuerait-il à défendre la "liberté" d'Orelsan si on remplaçait "pute" par "juif", par exemple, et je me garde de trouver un équivalent plus violent, parce que ce qui correspond à pute pour une femme, c'est youpin pour un juif. Notez que je ne prise vraiment pas ce genre de comparaisons et que je conchie l'anti-sémitisme autant que le sexisme violent comme celui d'Orelsan. Et des dérapages anti-sémites, chez les rappeurs, il y en a pas mal aussi...

    S'il faut élargir un jour vraiment le sujet, il faudra bien évoquer de manière plus large la talibanisation d'une frange non-négligeable des banlieues. Violence, haine des femmes, haine des différences dans un premier temps. Haine du juif dans un second temps. Conversion à l'islamisme radical dans un troisième temps pour expier les "fautes" et donner un sens à la délinquance, tout cela sous l'oeil bienveillant d'imams ultra-radicaux et auto-proclamés (qui les a reconnus ? personne si ce ne sont des Madrasas à Lahore ou à Kandahar). Oui, il faudra élargir ce sujet, parce que ce mépris des femmes dans les cités des banlieues a une source, et cette source, elle a une origine dont il faudra bien finir par dire le nom...Il y a, hélas, toujours eu de la violence contre les femmes, plus encore, d'ailleurs, dans les pays latins (voir l'Espagne, par exemple) que dans les pays nordiques. Mais la violence qui s'exerce contre les femmes aujourd'hui dans les cités  en France et qui contamine lentement toutes les banlieues a une origine exogène. Cela aussi, il faudra le dire un jour.

  • Bayrou au G20 !

    Dimanche dernier, Bayrou s'est demandé ce que le MoDem et lui diraient s'ils devaient assister au G20 comme interlocuteurs. Intéressant, particulièrement l'idée d'une monnaie de référence. Je reviendrai, en revanche, bientôt, sur les paradis fiscaux car voilà un sujet sur lequel il y a beaucoup à dire et beaucoup d'idées reçues à remettre en cause, y compris au sein du MoDem.

    Si nous devions aller au G 20, que dirions-nous ?

    Je crois qu'il y a trois choses que nous dirions et que nous défendrons inlassablement pendant les cinq ans ou certain d'entre nous siégeront à Strasbourg et Bruxelles au Parlement européen.

    La première chose que nous dirons, et ce n'est pas la première fois que cela s’est exprimé à cette tribune : nous avons identifié depuis longtemps, non pas la cause, mais ce qui autorise les aléas dans lesquels vit cet univers globalisé. Nous savons très bien que cela passe par l'évasion fiscale, les fraudes, l'argent au "black". C'est dans les paradis fiscaux que cela se passe.

    Je veux dire que la première des choses que l'on attend du G20, et je crois que c'est possible, je crois qu'ils vont le faire, je crois qu'il y a des signes qui vont dans le bon sens, c'est que l'on éradique les paradis fiscaux de la surface de la planète politique et économique.

    Éradiquer les paradis fiscaux, c'est au fond assez simple. Les États-unis l'ont fait. Il y avait un certain nombre de ces paradis off shore qui leur opposaient le secret en matière fiscale, et pour lutter contre Al Qaïda ou pour lutter contre les maffias, les États-Unis ont dit : c'est très simple, vous avez deux semaines devant vous, si vous continuez à nous opposer le secret, vous ne pourrez plus commercer avec aucune entreprise des Etats-Unis.

    Cela a suffit, et en quinze jours ils ont plié.

    C'est la raison pour laquelle je plaide pour que nous ayons une décision simple au G20, c'est que pour tout pays qui n'accepte pas la transparence en matière financière et fiscale, ses entreprises soient exclues des échanges avec les pays démocratiques de la planète et ainsi, si le contrat n'est plus valable, elles ne pourront plus commercer.

    Vous avez vu que même la Suisse a, de ce point de vue, évolué en quinze jours, car elle ne pouvait pas faire autrement. C'est une question de volonté politique de la part des États démocratiques, et j'espère que cette volonté politique, ils l'auront.

    Il y a une deuxième idée que je voudrais défendre devant vous. Dans ce règne du virtuel sur le réel et qui a été en réalité la crise que nous avons vécue, dans ce règne, il y a une grande responsabilité qui est dans l'absence d'organisation des marchés et notamment des marchés à termes.

    Je ne vais pas m'étendre, car c'est technique. Il y a une exigence d'organisation des marchés à termes qui pourra permettre de limiter un certain nombre de dérives que nous avons connues en matière de spéculation, et notamment de spéculation sur les matières premières, et qui ont été extrêmement dommageables dans la crise que nous avons vécue.

    Il y a une troisième idée que je voudrais défendre devant vous.

    Cette semaine, il s'est passé un événement très important, passé inaperçu du grand public. C'est que les autorités chinoises ont publié sur le site Internet de la banque centrale de Chine une idée que l'on avait souvent évoquée dans le passé, mais qui paraissait irréaliste à l'époque et que je voudrais défendre devant vous.

    Cette idée, c'est celle de créer, dans le monde, une monnaie de réserve ou une monnaie de référence qui soit une monnaie internationale, et pas le dollar des États-unis.

    Pour le coup, s'il y a des gens qui, depuis des années, utilisent sans savoir sa signification la phrase « nous devons faire un nouveau Bretton Woods », là pour le coup, c'est pire.

    L'idée selon laquelle l'économie du monde ne s'organise plus autour de la monnaie d'un État, les États-Unis et le dollar, comme monnaie de réserve pour le monde. Ce n'est pas la monnaie du monde, c'est la monnaie des Etats-Unis -et les États-unis utilisent leur monnaie dans la création monétaire, création de dettes, comme ils l'entendent, ce qui est bien leur droit- mais une monnaie, la monnaie d'une zone particulière du monde, d'une puissance particulière du monde ne devrait pas être la monnaie de référence pour le monde entier.

    Il faudrait, il faut, et je défends devant vous l'idée d'une monnaie de référence pour le monde qui ne soit plus le dollar seulement, mais qui soit une monnaie appartenant à la communauté des États du monde, non pas la monnaie des uns pour l'avantage des uns, mais une monnaie qui fasse référence pour tout le monde.

    Je vois bien pourquoi les autorités chinoises ont publié cette tribune, c'est parce qu'elles commencent à avoir des craintes pour l'avenir du dollar en tant que tel.

    En voyant les déficits commerciaux d'un côté budgétaire de ce grand pays, ils se disent : nous qui avons des milliers de milliards en dollars -696 milliards en bons du trésor, chiffre que j'ai vérifié hier matin en préparant cette intervention- n'avons-nous pas du souci à nous faire pour la valeur de nos avoirs ? Allons-nous être contraints longtemps d'acheter du dollar pour le soutenir ? C'est ce qui se passe !

    C'est une question très importante et qui doit nous amener à nous interroger. Après tout, nous avons fait une monnaie commune en Europe, mais là il ne s'agit pas d'une monnaie en billets et en pièces, il s'agit d'une monnaie scripturaire comme l'on dit, il s'agit d'une monnaie de référence.

    L'idée est que le XXI ème siècle permettra au monde de n'être plus dépendant d'une monnaie, de ses fluctuations et de ses aventures. Il permettra d'avoir une monnaie appartenant à la communauté internationale. Cette idée est une idée de progrès et de sécurité. C'est une idée qui met du stable dans l'instable.

    Chacun aura sa monnaie qui fluctuera par rapport à cette monnaie de référence, mais la monnaie de référence ne sera plus fragilisée par les aventures d'une société particulière, d'un pays particulier, d'une politique particulière.

    Nous avons souffert d'instabilité et cette idée est une idée de stabilisation, un élément stable auquel chacun pourra accrocher son bateau s'il le souhaite et s'il le désire.

    Il me semble qu'il y a là une idée de progrès et je voulais la défendre devant vous. Je la proposerai à nos instances pour que nous l'ajoutions à notre programme.

  • Les douze travaux du MoDem

    LES DOUZE TRAVAUX D'HERCULE DU MODEM

    1 - L’union de l’Europe, maintenant, plus de doutes possibles.

    Dans l’histoire de l’humanité, jamais de peuples libres n’ont choisi de se rapprocher pour relever ensemble les défis de leur temps. C’est l’entreprise historique la plus pacifique et la plus novatrice de tous les temps. Mais comme toutes les constructions humaines, après des succès impressionnants, il est arrivé à l’idéal européen de s’émousser et d’être un sujet de désillusion. Parfois, les peuples ont douté, beaucoup, ou un peu. Aujourd’hui, le doute n’est plus permis. La crise prouve que le chacun pour soi rend impuissant. En revanche, ensemble, on peut agir. L’euro a résisté à la crise et nous a évité les catastrophiques dévaluations d’autrefois. Où en serions-nous si l’euro n’avait pas existé ?
    Nous proposons une réponse coordonnée de l’Union européenne à la crise, avec un grand emprunt européen de 3 pour cent du PIB, destiné, en particulier, à aider les PME à préparer l’avenir. Nous proposons que les grandes politiques de lutte contre la crise, par exemple, le plan automobile, fassent l’objet d’une démarche concertée et coopérative des Etats de l’Union, en tous cas de la zone euro.


    2 - L’Europe, ce n’est pas seulement une économie, c’est un projet de société, des valeurs humanistes.

    Ceux qui ont voulu limiter l’union de l’Europe à un marché ont trahi l’idéal européen. L’Europe ne peut pas se résumer à la défense de la concurrence en tous domaines et sur tous sujets. Pour nous, démocrates français et européens, l’exigence sociale, civique et écologique doit servir de point de repère. Ce sont les valeurs de l’humanisme européen qui doivent maintenant être défendues, notamment dans nos relations avec les autres puissances mondiales.
    Nous proposons que l’exigence sociale, démocratique et écologique soit placée au même niveau que la concurrence.


    3 - En Europe, la compétition doit être rendue équitable.

    Nous ne pouvons pas continuer à imposer à nos entreprises, à nos agriculteurs, des normes légitimes et justes, par exemple en matière d’environnement, et accepter qu’entrent chez nous des produits qui ne les respectent pas.
    Nous demandons l’équité : les produits qui entrent en Europe doivent être soumis aux mêmes règles que ceux que nous fabriquons chez nous et l’Europe doit les aider à y parvenir.


    4 - L’Europe, affaire de citoyens.

    Les gouvernants de nos paus et les dirigeants européens préparent toutes les décisions entre eux, dans le secret, sans que nul en soit informé. Des choix très importants, qui nous concernent tous, sont ainsi décidés. Cela ne doit plus être accepté par les peuples. Pour nous, toutes les décisions qui concernent l’avenir des citoyens européens doivent être prises en pleine lumière : c’est aussi notre affaire de citoyens.
    Nous proposons que les délibérations des gouvernements, au sein du conseil, soient publiques, télévisées, ou diffusées sur internet. Nous proposons que toute préparation de décision de l’Union soit annoncée aux citoyens, sauf urgence, trois mois avant d’être prises, par voie de presse, de manière qu’ils puissent donner leur avis et saisir leurs députés européens.


    5 - L’Europe ne peut pas organiser la concurrence sauvage des Etats européens entre eux.

    Elle doit, au contraire, les conduire à la coopération. Depuis des années, chaque pays essaie de marquer des points contre les autres. C’est une démarche vouée à l’échec et qui conduit à une impasse.
    Nous proposons que soit mis en place une harmonisation fiscale qui permette une coopération et non pas des politiques de dumping qui visent à voler les entreprises des uns pour les installer chez les autres.


    6 - Le savoir et la connaissance priorités de l’Europe.

    Nos pays développés savent désormais que la mondialisation donnera la victoire aux mieux formés, à ceux qui maîtriseront le mieux les découvertes scientifiques et les nouvelles technologies.
    Nous proposons un doublement progressif du budget européen pour la recherche et, en liaison avec les Etats membres de l’Union, une aide efficace au dépôt de brevets.


    7 - Pour que l’Europe agisse dans des domaines aussi importants que la recherche, il lui faut des moyens réels.

    Un budget limité à 1 pour cent de la production annuelle, c’est infiniment trop bas. D’autant que ce budget est utilisé pour la moitié par la politique agricole (essentielle).
    Nous proposons un budget européen dont le volume serait décidé par le parlement européen et alimenté par un impôt unique sur l’ensemble des pays de l’Union, par exemple un prélèvement sur les transactions bancaires et boursières.


    8 - L’Europe, zone de sécurité.

    En Europe, il n’y a pas de frontières pour les réseaux de criminels ou pour les mafias, mais policiers et juges sont eux, arrêtés par les frontières. La partie n’est pas égale et tous les trafics, y compris de drogue et d’êtres humains, en profitent de jour en jour davantage.
    Nous proposons un procureur européen avec autorité sur les polices et les autorités de poursuite de chacun de nos pays.


    9 - La responsabilité de l’Europe en matière de politique agricole est plus importante que jamais.

    En cette matière si sensible, qui touche à notre alimentation, à notre environnement, à notre paysage, à l’avenir de l’espèce humaine, notre approche ne peut pas être seulement de marché.
    Nous défendrons une politique européenne d’agriculture de qualité qui visera à la fois la sécurité alimentaire de l’Europe, l’exigence environnementale, et le maintien d’un vrai tissu d’exploitations agricoles de taille humaine.


    10 - Aucun des progrès nécessaires de l’Europe ne pourra se faire sans volonté politique.

    L’organisation à 27 est souvent paralysante, les discussions sont interminables, il n’en sort rien. Plus la crise avancera, plus le monde deviendra incertain, plus il nous faudra coopérer pour avancer.
    Nous défendrons l’idée d’une avant-garde européenne, qui sera capable de faire bouger les choses. Pour nous, c’est la zone euro, les seize pays qui ont une monnaie unique en partage qui doivent former cette avant-garde. Libre aux autres pays de les rejoindre pour renforcer l’ensemble.


    11 - Il faut convaincre les Européens que l’Europe n’écrase pas leur identité, au contraire qu’elle la garantit.

    Pour nous, Français, la Nation est un bien commun. La langue française, la création culturelle sont protégées : elles doivent l’être encore plus efficacement. Les régions sont une richesse de l’Europe, elles doivent être mises en valeur, avec leur langue et leur culture. L’Europe est un vivier d’identités et de cultures.
    Nous défendrons l’Europe qui garantit les identités, les modes de vie, les langues et les cultures sur son sol et dans le monde.


    12 - L’immigration est la partie visible du plus grand drame de l’humanité : le sous-développement et la pauvreté.

    Comme ils ne peuvent plus vivre chez eux, les immigrés prennent tous les risques pour passer nos frontières. Seule une politique d’ensemble, associant tous les pays européens, pourra répondre à ce drame. Mais la vraie réponse, la seule qui compte, c’est le développement.
    Pour nous, il faut mettre un terme aux politiques de pillage et de corruption du tiers-monde que nous appelons le monde abandonné. Il faut protéger leurs marchés, leur permettre de produire ce qu’ils mangent et de fabriquer ce qu’ils consomment, et cesser de piller leurs matières premières. Pour cela, la lutte contre les paradis fiscaux qui abritent l’argent de la corruption est un impératif. Nous proposons qu’on ne reconnaisse plus en Europe, les contrats signés avec les paradis fiscaux.

  • Bayrou évoque l'origine des stock-options

    S'il y a une chose qui est agaçante, quand on lit les dépêches, c'est qu'elles tronquent souvent de l'information. Ainsi, quand j'ai appris par une dépêche que Bayrou suggérait de supprimer les stock-options, j'ai d'abord pensé qu'il disait n'importe quoi et n'avait pas réfléchi à la question. Jusqu'à ce que j'aille consulter le site du MoDem et que je prenne connaissance de ce qu'il avait dit exactement sur le sujet. Je ne suis pas certain d'être d'accord avec lui, et j'ai des objections à lui opposer, mais, je trouve son argumentation vraiment intéressante.

    C’est la raison pour laquelle il n'est pas indifférent de poser, d’éclairer de cette manière la question des stock-options, des rémunérations excessives, cette question qui est à ce point aujourd'hui dans l'actualité. Ce n'est pas indifférent. C'est même une question centrale parce que qu'est-ce que c'est que les stock-options dont tout le monde parle, naturellement, avec ces scandales récurrents ?

    Cela consiste à dire aux managers d'entreprise « vous serez payés, vous aurez des gratifications incommensurables sur un seul critère : la valeur de l'action de votre entreprise », autrement dit uniquement le cours de l'action de leur entreprise.

    À ce moment-là, vers quoi conduisez-vous ces managers ? Vers quelque chose de très simple, à savoir que toute décision est bonne à prendre, si elle est bonne pour l’action boursière.

    Donc, ne vous étonnez pas si les plans sociaux, les décisions de fermeture sont toujours inéluctablement interprétés comme étant bonnes pour l'action. Cela fait même souvent objet de scandales. Il devrait y avoir d'autres critères pour des compléments de rémunération aussi extraordinaires que la valeur de l'action.

    Il y a un autre critère qui devrait être la valeur de l'entreprise, qui devrait être les résultats de l'entreprise, qui devrait être la performance de l'entreprise. Mais ce sont ces critères qui sont détournés, dès l'instant que l'on ne choisit que les stock-options.

    C'est pourquoi je crois qu'il est bon que nous posions une question radicale : est-ce que le meilleur traitement pour les stock-options dans un pays comme la France, ce n'est pas purement et simplement de les supprimer pour les sociétés cotées en bourse ?

    Je vais m'expliquer sur ce point. Les stock-options ont été inventés pour des petites entreprises, pour celles que l'on appelle des « start-up ». Des sociétés qui croyaient ou qui croient qu'elles ont un potentiel de développement très important et qui veulent attirer chez elles des « managers » expérimentés en leur disant  « venez chez nous, on va vous donner un certain nombre d'actions de l'entreprise, afin que vous puissiez tirer bénéfice de ces actions, quand l'entreprise aura pris de la valeur ».

    C'est un système parfaitement judicieux pour ce type de sociétés-là, pour les petites entreprises. Mais ce n'est pas un système judicieux, comme Colette Neuville l'a expliqué ce matin, pour les sociétés installées du CAC 40, les principales sociétés en bourse, parce que là, on détourne l'attention des managers de la destinée de l'entreprise, pour une autre destinée, celle des possesseurs d'actions commercialisées en bourse.

    Il y a là quelque chose qui doit interpeller notre réflexion. Il y a beaucoup de pays où il n'y a pas de stock-options. Il me semble que nous aurions à gagner, dans la crise où nous sommes, à clarifier cette affaire. Le système des stock-options n'est pas un bon système pour les sociétés cotées en bourse et le monde économique français gagnerait beaucoup à trancher cette question en les supprimant !

    Toutefois, on pourrait lui donner la réplique sur un certain nombre de points : en principe, le cours de l'action reflète la bonne santé de l'entreprise, ou, tout du moins, la représentation que s'en fait le marché, ou encore les anticipations d'amélioration ou de détérioration de la santé de l'entreprise. C'est vrai que les managers ont intérêt à ce que le cours de l'action soit haut. Mais une entreprise en bonne santé a en principe un cours élevé. On n'est d'ailleurs pas gagnant à tous les coups, comme le dit par exemple wikipedia. Ceux qui possèdent aujourd'hui des stock-options qui vont arriver à terme vont perdre une sacrée somme d'argent, et c'est inéluctable. Personne n'est à l'abri d'un retournement du marché, la preuve. Ensuite, la plupart des plans d'épargne entreprise fonctionnent sur le modèle des stock-options, avec une valeur d'achat basse et la possibilité d'un déblocage à un cours en principe plus haut. Or, ces plans ne récompensent pas les "managers" mais la plupart du salariat des banques, ce qui comprend une large part de la classe moyenne française. Enfin, il faut bien trouver des récompenses pour attirer les meilleurs, traders y compris. On entend aujourd'hui que des primes sont distribuées par les banques : mais, par exemple, en dépit de leurs résultats, un certain nombre d'individus ont fait du bon boulot et même parfois fait gagner des sous ou réduit considérablement les pertes de ces mêmes banques grâce à leur travail : est-il juste de ne pas les récompenser ? Je ne le crois pas.

    J'ai entendu aussi qu'il n'y avait pas d'impôt sur les stock-otions (pas de Bayrou mais d'autres personnalités politiques y compris dans la majorité). C'est parfaitement faux ! Il y a un impôt sur le rabais accordé lors de l'acquisition qui est intégré dans l'impôt sur le revenu et un autre sur la plus-value le jour de la cession ! Au contraire, elles sont imposées deux fois ! Eh, bien entendu, un certain nombre de contributions sociales s'appliquent aux stock-options.

    Cela dit, Bayrou met tout de même le doigt judicieusement sur un aspect du problème : pour de jeunes et petites entreprises, la relation entre le cours de l'action et les efforts des managers paraît bien plus directe que pour des très grosses entreprises. De manière générale, au sein des grosses machines, plus les mouvements se démultiplient, plus ils dévient de leur direction d'origine.

    In fine, Bayrou a rappelé l'attachement des Français à l'économie de marché :

    «Jusqu'à maintenant, l'humanisme était considéré comme un sentiment. Il convient qu'il devienne un projet politique qui s'assume, parce que c'est le seul, en réalité, dont nos concitoyens, je crois, ont aujourd'hui le plus urgent besoin.
    Ils savent bien qu'il faut de l'économie. Ils acceptent comme nous l'acceptons, comme je le dis à cette tribune, que le meilleur moyen de faire de l'économie, c'est la libre entreprise. Je ne vais pas vous raconter qu'il faut que l'État se substitue aux décideurs économiques... Nous savons qu'il faut de l'économie et que la liberté en économie est, non seulement précieuse, mais qu'elle est également la condition de sa respiration

    J'attends de pied ferme, après une telle déclaration, ceux qui affirment que Bayrou fait du Besancenot. Ils n'ont qu'à lire le programme du NPA et ses expropriations d'entreprise pour mesurer tout le chemin qui sépare le MoDem du NPA, la démocratie de la dictature marxiste. Ses remarques sur les stock-options ne remettent donc pas en question la liberté d'entreprendre. Mais là encore, Après une telle déclaration, il me semble difficile d'interdire à une entreprise de choisir la manière dont elle escompte rémunérer ses collaborateurs.

    Bayrou ne s'oppose pas à la rémunération des managers, soyons clairs sur ce sujet. En revanche, il souhaite que d'autres critères que la valeur d' l'action boursière soit juge du travail des managers (rappelons que l'action ne concerne pas que les managers).

    Il y a un autre critère qui devrait être la valeur de l'entreprise, qui devrait être les résultats de l'entreprise, qui devrait être la performance de l'entreprise. Mais ce sont ces critères qui sont détournés, dès l'instant que l'on ne choisit que les stock-options.

    Et là, je lui pose une question à François : François, qui va être juge de la valeur de l'action dont tu parles ? Qui va être juge de sa performance ? C'est le marché, en principe, qui sanctionne cette performance. Tu ne veux pas que l'État se substitue aux décideurs économiques. Je suis d'accord avec toi, d'ailleurs. Mais, si ce n'est ni l'État ni le marché, ce sera qui, dans ces conditions ? Je te laisse avec une colle, François. Si tu parviens à donner une réponse satisfaisante à cette question, je pense que tu pourras entraîner pas mal d'hésitants avec toi.

  • Les États européens laissent tomber la fiscalité verte !

    Jean-Luc_Bennahmias_-_logo.jpgEncore un sale coup des états européens. J'ai remarqué un truc : dès que les choses de discutent en dehors du Parlement Européen, c'est à dire, en somme, en catimini et dans le dos des citoyens, on peut être certains qu'un coup fourré se prépare. Voilà celui qu'a repéré Jean-Luc Benhamias, eurodéputé MoDem...

    A l'issue de la réunion des ministres des finances de l'Union européenne qui s'est tenue à Bruxelles, mardi 10 mars, la France a obtenu la baisse du taux de TVA dans la restauration. Plus précisément, les 27 États membres s'autorisent à adopter des taux de TVA réduits (inférieurs au minimum requis dans l'UE : 15%) sur certains services fournis localement, notamment la restauration.

    On peut saluer l'obtention de cette baisse de la TVA. L'idée n'est pas nouvelle, elle n'est que la concrétisation d'une ancienne promesse électorale de 2002. En revanche, nous ne connaissons pas les conséquences concrètes d'une baisse de la TVA en termes d'emplois et de réduction des prix. Et surtout, on se permet d'évincer d'un revers de main le projet d'une TVA environnementale capable d'aiguiller la consommation des européens vers des produits verts.

    En effet, certains de nos partenaires européens, réticents à l'idée d'une baisse de la TVA dans la restauration, comme l'Allemagne, la République Tchèque et le Danemark, ont conditionné leur accord à l'assurance qu'il n'y aurait plus d'extension des taux réduits. Cet accord condamne pratiquement le projet de fiscalité verte. La Commission européenne a reconnu que de nombreux pays européens ne feraient pas de concessions supplémentaires sur la fiscalité.

    Initiative franco-anglaise, la TVA verte est destinée à favoriser l'utilisation de biens et matériaux écologiques. L'idée, lancée en juillet 2007, s'inscrivait dans le Grenelle de l'environnement et visait à concrétiser les engagements pris pour lutter contre le changement climatique à l'échelle du continent européen.  Abandonner la fiscalité verte, c'est oublier l'urgence de la situation environnementale. Ceci est d'autant plus malheureux que la crise écologique est imminente: réunis à Copenhague la semaine dernière afin d'actualiser le rapport du GIEC [1] de 2007, 2000 climatologues et experts ont affirmé que leurs prévisions les plus pessimistes étaient en train de se réaliser. Le réchauffement climatique s'accélère et menace de provoquer des bouleversements irréversibles pour la planète. Face à ces défis d'envergure planétaire, c'est au minimum, et d'abord, au niveau de l'Union européenne que nous devons agir et montrer l'exemple.

    Alors que l'Union revendique le leadership mondial dans la lutte contre le changement climatique et les économies d'énergie, l'abandon de l'idée d'une fiscalité verte en Europe serait un signe contradictoire lancé aux citoyens européens. Afin de préparer au mieux les négociations de Copenhague sur le climat prévues pour décembre 2009, la Commission européenne se doit donc de faire, comme elle l'avait annoncé, des propositions sur la fiscalité environnementale au mois d'avril.

  • La dive et rose bouteille en danger !

    rosé.jpgUn projet européen prévoit d'autoriser dans l'Union européenne la fabrication de vin de table rosé simplement en mélangeant du vin rouge et du vin blanc, pratique déjà utilisée par les principaux concurrents de l'Europe dans le monde, en Australie ou en Afrique du Sud. La Commission européenne vient d'annoncer qu'elle allait permettre un étiquetage spécifique "vin traditionnel" pour le rosé français. Jean-Luc Bennahmias dénonce une manière de faire "incohérente" et pointe le réveil bien tardif du ministre Michel Barnier alors que la France avait voté ce projet le 27 janvier dernier.

    Jean-Luc Bennahmias : "Premièrement, il convient de le préciser, ce n'est pas une décision du Parlement européen, puisque celui-ci n'a que des compétences limitées en la matière. C'est une décision des 27 États membres et de la Commission européenne. Deuxièmement, le réveil de la France et du ministre Michel Barnier, est incroyable : la France a, en effet, voté pour l'autorisation de coupage des vins lors du vote indicatif du 27 janvier 2009. Face au tollé suscité par l'annonce du projet de directive autorisant le mélange du vin rouge et blanc pour produire du rosé, la Commission européenne vient d'annoncer qu'elle allait permettre un étiquetage spécifique "vin traditionnel" pour le rosé français. Cette façon de faire est totalement incohérente : Quel besoin avait la Commission de légiférer dans ce domaine ? Que les producteurs de rosé, notamment français, puissent être obligés de se justifier de leur production de qualité par un étiquetage spécifique est aberrant ! Qui plus est, où est la transparence pour les consommateurs ?

    Je crains que l'on ajoute de la confusion et que les consommateurs ne puissent distinguer le vrai rosé du produit issu du coupage entre le vin rouge et le blanc. La Commission européenne agit à contre sens : Après des décennies de règles viticoles imposant toujours plus de normes de qualité, elle choisit de récompenser les moins méticuleux, cherchez l'erreur! En attendant le vote définitif qui doit avoir lieu au Conseil à Bruxelles le 27 avril 2009, nous nous battrons, avec mes collègues députés européens du Mouvement Démocrate, pour que ce mélange hybride n'ait en aucun cas l'appellation de rosé.
    "

    ça, c'est fort du collier : ignares de commissaires technocrates ! il est grand temps qu'ils ne soient plus nommés mais élus par les parlementaires européens, ceux-là...Quant à Barnier...si je le croise, je lui offre une bouteille de vrai rosé : il cuvait son rouge ou quoi, pendant que la directive passait et était votée...par la France ! Heureusement que le MoDem et Benhamias veillent !

  • Juppé ou Fillon présidents de la commission européenne ?

    Je viens d'écouter l'interview de Jacques Delors sur France Inter via Marianne. Une petite remarque avant toutes choses : Marianne conlut un peu vite à une trahison de Jacques Delors parce qu'il cite les noms de Juppé ou de Fillon comme présidents possibles de la commission européenne. Il ajoute, ce que Marianne n'a pas relevé, "compte tenu du rapport de forces en Europe". C'est à dire, en gros, dans la mesure où le PPE serait majoritaire en Europe. Et il précise que si ce devait être les Socialistes (PSE) il aurait alors d'autres noms à proposer. Martine Aubry n'a donc pas de raisons de se plaindre de son père. Sur les propositions de Delors, je n'ai pas grand chose à redire, ce sont quasiment les mêmes que celles de Bayrou et du MoDem, particulièrement sur la solidarité européenne, une politique commune de l'énergie et la coopération entre États européens. Je déplore en revanche profondément qu'il demeure prisonnier de schémas politiques archaïques. Il ne cite pas même le nom de l'ADLE et encore moins du MoDem, qui manifestement n'existent pas pour lui. Consolation, en dehors de l'UMP et du PS, il n'y a pas d'autres forces politiques qui comptent de son point de vue. Bref, passons, on finit par s'y habituer, au MoDem (ou ailleurs). Espérons le détromper largement en juin...

    Concernant Fillon et Juppé, moi aussi, mais seulement si le rapport de forces s'y prêtait, je ne serais pas contre leur candidature à la présidence de la commission européenne. Ce sont deux hommes politiques honnêtes et qui maîtrisent leur sujet. J'aurais une préférence pour Juppé, mais je pense que Fillon, qui a de la poigne, ne serait pas mauvais comme commissaire européen (encore que parfois buté). Parce qu'il en faut de l'énergie, et de la volonté, pour lutter contre l'indivualisme des États-nations incapables de s'entendre, par les temps qui courent, alors que ce serait tellement nécessaire. Le concert des nations, comme dit Jacques Delors : voilà ce qu'est l'Europe. Un concert dans lequel chacun joue sa partition, mais pas une partition commune. Prenons l'industrie automobile : il n'y a que 5 ou 6 gros constructeurs en Europe, ce devrait donc être possible de s'entendre ! c'est à juste titre que Delors cite cet exemple. Et pourtant rien. Et là-dessus, on ne peut vraiment pas dire que Nicolas Sarkozy (mais Fillon aussi, il gouverne !) donne le bon exemple. Pourtant en Europe, l'ADLE, auquel le MoDem appartient, fait des propositions concrètes qui recoupent exactement ce que François Bayrou et Corine Lepage disaient en septembre 2008.

    On a dit que Sarkozy avait été un bon président de l'Europe. Je rectifie le tir : comme Delors, je pense qu'il a été un bon président du concert des nations européennes. Mais comme Président de l'Europe...il n'a rien fait évoluer. Je ne lui jette pas la pierre : pas plus lui qu'un autre. Le fait est qu'il nous manque des chefs d'état visionnaires et déterminés, par les temps qui courent, pour relancer l'Europe.

    Malheureusement, j'ai le sentiment que les élections européennes prennent le chemin de se jouer sur des enjeux nationaux ; c'est, tout du moins, ce que vise le PS qui s'efforce d'en faire un référendum contre Nicolas Sarkozy. Quelle erreur fatale ! C'est à une toute autre échelle que ces élections doivent être pensées. Le MoDem a le mérite de faire ses premières propostions dans cette optique. Tenez, par exemple, le MoDem est parvenu à faire adopter une mesure-clef, tout récemment, pour lutter contre le dumping social : il ne sera plus possible de se cacher derrière un sous-traitant pour sous-payer outrageusement un travailleur. Bien vu Jean-Marie Beaupuy (euro-député MoDem à l'origine de cet amendement). Voilà un embryon d'Europe sociale qui se met enfin en place.

  • Étude du grec et du latin, délire gouvernemental

    Tiens, le Mamouth vient de dépasser Ubu haut la main dans le délire. Tenez-vous bien amis lecteurs, car je tiens l'information de première main, c'est donc un scoop.

    Il y avait en France, l'année passée, un total de 546 054 élèves qui étudiaient le grec et le latin en France, faisant, ce que beaucoup de Français ignorent, du latin la seconde langue la plus étudiée après l'anglais. Eh bien d'après le Ministère de l'Éducation Nationale, il n'y en aurait plus que 149 467 cette année pour un total de 6880 établissements scolaires.

    Alors on va rigoler : cela ferait 21 élèves en moyenne par établissement. Le Ministère de l'Éducation Nationale se f... de la g... de qui, là ? Même dans le plus faible des plus faibles établissements de ZEP ( Zone d'éducation prioritaire) il y en a plus.

    Si je suis bon, je vais me dire qu'il faut accroître le recrutement des profs de maths pour faire de la formation continue en central, dans l'administration, et leur apprendre à compter... Parce que la plupart des collèges moyens que je connais ont en règle générale pas loin d'une cinquantaine à une centaine d'élèves en moyenne, en grec et en latin. Mais si je suis moins bon, je vais penser que c'est une intox pour supprimer des postes : et là, je vais me dire qu'ils sont carrément demeurés en central, parce qu'elle est un peu grosse l'intox et qu'il ne faut pas prendre les profs (notamment ceux de grec et de latin) et leurs élèves pour des ânes.

    Y'a une troisième hypothèse, mais faut lancer un avis de recherche et préparer les pelleteuses pour trouver les charniers : 550 000 - 150 000 = 400 000. Donc, il y a eu 450 000 disparitions ou morts violentes en France. Point commun : tous des gamins qui étudiaient le latin et/ou le grec. Sacré Sérial-killer, celui qui les a liquidés.

    Quand on pense que l'actuel ministre, Darcos,est censé être un agrégé de lettres classiques, on se dit qu'ils ne sont, finalement, jamais mieux trahis que par les leurs, ces pauvres profs de grec et de latin.

    Tiens, exceptionnellement, j'ai joint le fichier :

    latin grec.effectifs 2008.2009.xls

    Le comble, c'est qu'ils ont fait un décompte académie par académie en plus...

  • MoDem, parti le plus populaire de France !

    L'oeil avisé de Tarik un lecteur occasionnel de mon blog a repéré une information intéressante dans un récent sondage BVA. Je publie tels quels ses commentaires :

    Retour sur un sondage : Des bonnes nouvelles en perspective.

    Dans le dernier sondage de BVA-Orange-L'express-France Inter il n'a été retenu de la part des commentateurs avisés de la presse que les parties "popularité de l'exécutif" et "la cote d'influence(baromètre) des personnalités". Personne ne commente la dernière partie du Sondage qui porte sur les "questions d'actualités" dont la dernière est fort intéressante pour ce qui concerne notre mouvement. La voici :

    On y découvre que nous y sommes soutenus par 10% des Francais mais que nous avons le privilège d'être le parti qui a le plus d'opinions favorables sans pour autant nous soutenir (42%) loin devant le PS (37%) et l'UMP (32%) !! Ceci s'accompagnant par le moins d'opinions défavorables (39%; les autres en ont 44% et plus).

    En clair, nous somme visiblement plus sympathiques que les autres mais ça, nous on le savait déjà !
    Et pour être plus sérieux cela augure d'un potentiel auprès des électeurs qui méritent qu'on leur explique encore plus la justesse de nos idées et de nos valeurs : le combat ne fait donc que commencer !

    Pour plus de détails : http://www.bva.fr/data/sondage/sondage_sondage/751/sondage_fichier/fichier/baromatrebva-orange-lexpress-franceintermars09_80be9.pdf