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entreprise

  • Oh happy men, oh happy day !

    Qui ne connaît pas le célébrissime gospel oh happy day ? Je changerais bien quelques paroles juste pour saluer la très heureuse initiative de managers masculins d'entreprise : un véritable engagement pour faciliter parité et égalité de traitement entre hommes et femmes dans l'entreprise. Ils s'appellent eux-mêmes les happy men.

    C'est tellement rare et inattendu, un telle initiative, qu'il ne faut pas manquer de la signaler quand elle voit le jour. Le collectif publie une liste de 33 engagements possibles, mais je subodore qu'elle n'est pas fermée, et invite ceux qui veulent les rejoindre à en signer un et à le publier sur leur Mur des Engagements.

    Ce qui est astucieux c'est que ce collectif a bien compris qu'il y a un lien intime et indissoluble entre ce que chacun fait de sa vie privée, notamment familiale, et le progrès de l'égalité professionnelle.

    On trouve par exemple l'engagement de prendre pour une année son mercredi après-midi pour s'occuper de sa fille ou encore celle de refuser d'organiser des réunions après 17h00.

    Les pères divorcés sont invités à parler de leurs contraintes familiales à leur manager ou encore, en réunion, les responsables veilleront que les femmes puissent s'exprimer autant que les hommes.

    Bref, le site fourmille de très bonnes idées et je les appuie totalement. Je crois que ce sont des projets de ce type qui font avancer les choses plus que toute autre manière de procéder. 

    Si le collectif vise les hommes, les femmes y sont bien sûr les bienvenues et elles peuvent devenir des «Happy men girls friends».

    Enfin, on peut impliquer des entreprises : j'ai pris bonne note des partenaires s'associant ouvertement à cette belle initiative : Orange, Crédit Agricole, Accenture, BETC, Companeros, GDF-Suez. Bon début, on attend évidemment les autres...

    On a parlé beaucoup en mal de France Telecom (donc Orange) ces dernières années pour son management, mais, cette fois, saluons-là d'avoir été désignée meilleur employeur pour les femmes par Challenges en 2012 et l'objectif fixé par Stéphane Richard, son PDG, d'atteindre le seuil de 35% de femmes dirigeantes à relativement court-terme.

    Dernier point, je conseille également la lecture de la FAQ du collectif : par un jeu de questions-réponses, elle précise la philosophie générale des happy men et ses convergences ou divergences avec d'autres formes d'engagement pour les femmes.

  • Quel va être l'usage de la BPI ?

    J'ai comme une inquiétude à propos de la BPI : je crains qu'elle ne devienne qu'une institution politique et rien d'autre. D'ores et déjà, je vois que les nominations qui s'y produisent ne répondent à aucune logique économique.

    Ce qui est à craindre, c'est que les autorités politiques usent de leur influence sur la BPI pour racheter des usines et des secteurs d'activité sans avenir, simplement parce que la sauvegarde immédiate d'emplois apparaîtra comme une priorité absolue.

    Les président de région bavent d'impatience à l'idée de mettre la main sur les fonds promis à cette institution bancaire, ce qui promet de nouveaux copinages.

    Ce gouvernement ferait mieux de créer un environnement amical pour l'entreprise et l'investissement au lieu de s'ingénier à entasser des dispositifs toujours plus bureaucratiques.

    On pourrait se rassurer en se disant que Nicolas Dufourq, ancien de Cap Gemini représente un bon garde-fou contre les dérives. En réalité, un tel individu est emblématique des maux qui rongent notre nation : la collusion permanente entre les élites bureaucratiques et la grande entreprise. Énarque, Nicolas Dufourq est aussi un ancien de France Telecom et d'un cabinet ministériel au début des années 90.

    Il n'y a de pire ennemi du capitalisme libéral que ce capitalisme d'État qui mélange constamment les affaires publiques et les affaires privées et dont les élites font des aller-retours constants entre les très grandes entreprises publiques, les très grandes entreprises privées et la fonction publique.

    J'ai une autre idée : le gouvernement Ayrault veut être efficace ? Qu'il confie sa BPI à la CGPME, par exemple, encore que j'imagine très bien que les entrepreneurs n'aient que faire de ce monstre bureaucratique...Des propositions ont pourtant déjà été faites...

  • Amnistie fiscale, on crache sur 5 à 10 milliards ?

    Tant qu'un gouvernement idéologique dirigera la France, notre pays ne parviendra pas à sortir de la nasse.

    Vingt députés UMP ont la judicieuse idée de proposer une loi d'amnistie fiscale dont la teneur est à peu près la suivante : contre une taxe de 5%, amnistie pour tous ceux qui rapatrient leurs fonds ou revenus évadés.

    Ce n'est qu'une cautère sur la plaie, bien sûr, parce que beaucoup de ces fonds sont partis en raison des sommets monumentaux atteints par les impositions de toutes sortes en France, mais enfin, on peut raisonnablement imaginer qu'une grande part d'entre eux reviendraient avec un tel projet.

    Les titres imbéciles de la presse, d'autant plus bien-pensante que l'affaire Cahuzac est passée par là, voient dans cette proposition un projet tout à fait décalé, désormais.

    La France a besoin  d'argent. Nous sommes archi-déficitaires. Quand Berlmusconi a fait un choix similiaire, c'étaient plus de 100 milliards d'euros qui étaient revenus en Italie avec pour résultat 5.4 milliards de recettes fiscales supplémentaires immédiates, sans compter les suivantes (l'argent une fois revenu produit des impôts !).

    Personnellement, 5%, je pense que c'est trop (Berlusconi était monté à 7% finalement). Si on veut être attractif, il faut s'en tenir à 3% maxi, et, idéalement, revoir le montant et la nature de certains impôts dont les montants sont bien trop élevés (taxe à 75%, droits sur cession de PME, ISF, successions entre autres mais pas seulement).

    Je n'ai pas les compétences mathématiques, juridiques et économiques suffisantes pour estimer ce que nous rapporterait une telle loi, mais je suis certain d'une chose : cela se compterait en milliards sans compter les effets de ruissellement ultérieurs.

    Dino Cinieri a vu particulièrement juste en assortissant son texte d'une proposition supplémentaire afin de garantir une franchise d'impôts sur les capitaux s'investissent dans la création ou la reprise d'une entreprise.

    C'est une idée intelligente mais je parie cent contre un que les Socialistes ne l'appliqueront pas...

  • L'art de faire compliqué...

    J'avoue que j'ai une fois de plus du mal à voir clairement où veut en venir Ayrault avec ses taxes et ses crédits d'impôt sur les entreprises.

    Comme l'écrit Pierre Chappaz sur son blogue, ce n'est plus un choc de compétitivité mais un choc de complexité, là. Résumons simplement : le gouvernement socialiste a commencé par taxer les entreprises à hauteur de 20 milliards d'euros. Et maintenant, elle veut lui faire un crédit d'impôts sous conditions (mais elles ne sont pas claires et qui vérifie ?) de 20 milliards d'euros ! 

    Ce n'était pas plus simple de ne pas taxer les entreprises dès le départ ?

    Gallois réclamait de la simplification juridique : c'est mal parti, voilà une nouvelle niche fiscale.

  • Le vieux fond marxiste de la gauche et les koulaks...

    Moi qui commençais à me dire "zut, je vais m'ennuyer si je ne trouve plus à critiquer la gauche. Il ne va me rester que Peillon", me voilà soulagé : avec les dernières bêtasseries de la gauche dans le domaine de l'industrie et de l'entreprise, je vais avoir du boulot.

    En combinant les 75% de taxes sur le revenu aux 62.21% de taxation des plus-value de cessions d'actions de start-up, le gouvernement a réussi en un temps record à faire décamper une premier wagon de notre dernière génération de jeunes entrepreneurs.

    Bingo. Rien qu'à Paris, 400 à 500 logements de luxe viennent soudainement d'arriver sur le marché. De jeunes dirigeants qui se barrent.

    La chasse aux koulaks est ouverte. Et après, Mosco nous pond son récital de bonnes intentions sur le coût du travail. Une entreprise, ce n'est pas une oeuvre de charité ni un kolkhoze. Z'ont pas l'air d'avoir compris ça à gauche.

    Évidemment, comme ils ne sont pas si butés qu'ils en ont l'air, quand ils ont vu l'escadrille de pigeons voyageurs bien déterminés à faire valoir ses droits qui leur tombaient dessus en rase-motte, ils commencent à reculer.

    C'est un peu tard. Avec leurs discours débiles sur les riches, largement promus depuis de longues années par Normal 1er, ils ont fini par croire aux sornettes qu'ils débitaient.

    Résultat, le très précieux capital-risque, celui qui vient s'investir dans votre création quand les banques traditionnelles ne donnent pas un kopeck de chances à votre projet, fait ses valises.

    Je sais qu'il y a des jonctions entre ce que fait Hollande et ce que proposait Bayrou. Mais il y a aussi des différences majeures. Bayrou proposait ni  plus ni moins que de permettre au capital-risque de déduire ses pertes de ses impôts afin de l'engager à s'investir auprès des jeunes pousses.

    Entre ça et la mise à mal du statut d'auto-entrepeneur, voilà le retour des sovkhozes. Certes, au Kremlin de Bercy on a reculé là encore en précisant que l'exonération des cotisations resterait en l'absence de bénéfices. Mais elles seront augmentées de 2 à 3% dans tous les autres cas. Bravo pour continuer à décourager l'esprit d'entreprise.

    Il y a tout de même quelque chose qui me frappe, du côté des Socialistes : très bien, la volonté de revenir à 3% du déficit budgétaire, mais on ne voit toujours pas la couleur des économies à faire dans les services de l'État. Plutôt que d'essayer de faire maigrir tout le monde, il vaudrait mieux commencer par supprimer ce qui ne sert à rien et revenir sur certaines mesures idiotes.

    En attendant, ce sont les Koulaks qui paient la tournée gratis et tant pis s'ils n'ont rien demandé...

    Comme dit mon bouvier favori, à force de taxes  la goutte de bière  fait déborder le verre...

  • The Economist : l'univers parallèle des Français...

    Cette traduction vous est proposée par une équipe de bénévoles. L’article traduit ici est issu du magazine « The Economist » du 31 mars 2012 et est disponible dans sa version originale à l’adresse http://www.economist.com/node/21551461

     

    L'élection présidentielle: une vérité qui dérange

     

    Quand il s’agit de sécurité, les Français sont attentifs. Mais quand il s’agit des dangers auxquels leur économie est confrontée, ils sont encore peu vigilants.

    Une semaine après que la France fut secouée par les fusillades d'un terroriste dans la ville de Toulouse et ses environs, les candidats à l'élection présidentielle ont repris leur campagne. Le ton est un peu moins strident, les concurrents respectueux de l'humeur sombre. Pourtant, le retour à la campagne électorale a néanmoins une qualité surréaliste, contrairement aux nouvelles inquiétudes sur la sécurité. Les candidats échouent complètement à reconnaître que le pays fait face à une crise économique imminente.

    La vérité qui dérange est que la France, la deuxième plus grosse économie dans la zone euro après l'Allemagne, se retrouve coincée dans l'étau de ses finances publiques. La dépense publique française représente maintenant 56% du PIB (voir le graphique 1), comparé à la moyenne de l'OCDE qui est de 43,3%, ce qui est même plus élevé qu'en Suède. Pendant des années, la France a offert à son peuple un modèle social de services, d'allocations et de protection dans le style suédois, mais a échoué à créer assez de richesses pour le financer.

    Aujourd'hui, la France continue à se comporter comme si elle avait les finances publiques de la Suède ou de l'Allemagne, alors qu'en réalité elles sont plus proches de celles de l'Espagne. Bien que la France et l'Allemagne aient un niveau d'endettement public comparable, supérieur à 80% du PIB, il diminue en Allemagne alors qu'en France, il est à 90% et en augmentation. Une agence de notation a déjà déchu la France de sa note financière AAA, illustrant les inquiétudes à propos d'une dette élevée et d'une croissance faible. L'instance d'audit du pays, la Cour des Comptes, dirigée par Didier Migaud, un ancien député socialiste, a averti qu'à moins que des «décisions difficiles» soient prises cette année et celles à venir, la dette publique pourrait atteindre 100% du PIB d'ici 2015 ou 2016.

    L'érosion de la compétitivité française soulève des questions difficiles sur le contrat social.

     

    Les Français chérissent l'idée que chaque individu ait droit à des services décents dans des délais corrects et un filet de protection généreux pour les mauvaises situations. Mais à quel niveau la France a réellement les moyens d'offrir une protection à ses citoyens en cas de maladie, de chômage, de naissance ou de vieillesse? Comment le pays peut-il justifier son administration publique gigantesque – un millefeuille de communes, de départements, de régions et de l'État central – qui emploie 90 fonctionnaires pour 1000 habitants contre 50 en Allemagne ? Comment la France peut-elle alléger le fardeau fiscal, en incluant les charges sociales sur la masse salarie, pour encourager l'entrepreneuriat et la création d'emplois ?

    Pour faire simple, la France est sur le point de faire face aux durs choix auxquels Gerhard Schröder, l'ancien chancelier allemand, a été confronté au début des années 2000 ou aux choix que la Suède a dus faire au milieu des années 90, quand son propre système social devenu insoutenable s'est effondré. La crise de la zone euro, qui a rendu les marchés obligataires intraitables sur le management économique laxiste, montre que ces décisions sont devenues de plus en plus urgentes et difficiles. Quel que soit le candidat élu à l'issue des deux tours de l'élection présidentielle le 22 avril et le 6 mai, il devra choisir. S'il échoue à être assez rigoureux sur le déficit, les marchés réagiront négativement, et la France pourrait se retrouver au centre d'une nouvelle crise de la zone euro. S'il s'attaque frontalement au déficit avec une hausse des impôts à tous les niveaux et même par des coupes dans les dépenses publiques, les électeurs n'y seront même pas préparés.

    «Le vrai risque pour la zone euro n'est pas la Grèce, mais la France» a dit un haut dirigeant français de la finance. Nicolas Baverez, un commentateur qui avait prévu les problèmes de la dette qui menaçaient le pays dans un ouvrage paru en 2003, est d'accord: «Je suis convaincu que la France sera au centre d'une prochaine crise dans la zone euro»

    Les candidats, cependant, réussissent avec talent à esquiver toutes [ces questions]. Avant que les fusillades de Toulouse n'interviennent, la campagne a tourné autour d'affaires pressantes comme les abattoirs halal, l'immigration et la taxe sur les exilés fiscaux. Bien que Nicolas Sarkozy, le Gaulliste sortant, et François Hollande, son rival socialiste, aient adhéré à la réduction des déficits, chacun jurant de ramener le déficit de la France à 3% du PIB l'année prochaine, aucun n'a promis de le faire par des coupes radicales dans les dépenses publiques.

    Les deux favoris à la présidentielle insistent plutôt sur le rééquilibrage des comptes par des hausses d'impôts. M. Sarkozy a déjà augmenté l'imposition sur les entreprises et les revenus. Il dit qu'il veut taxer même ceux qui ont quitté la France pour échapper à l'impôt. M. Hollande a promis de prélever 75% au delà d'un million d'euros ($ 1,3m) par an, ce qui signifie qu'ils paieront 90% en prenant en compte les charges sociales. Il veut aussi augmenter l'impôt sur le patrimoine, prélevé annuellement sur une assiette de plus de 1,3 millions d'euros et augmenter l'impôt sur les dividendes. Il jure de remonter le salaire minimum, de créer 60 000 emplois d'enseignants, de diminuer l'âge de départ à la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler jeune, et de «renégocier» le Pacte de stabilité et de croissance européen, un compris obtenu de haute lutte qui garantit une stricte discipline budgétaire.  

    Comment la France peut-elle continuer à tenir une élection qui a significativement échoué à se confronter aux vraies questions? Quels sont les chances pour que n'importe quel candidat, s'il est élu, soit prêt à faire face à la crise à venir ?

    Un univers parallèle

     

    L'été dernier,  Jean-Pascal Tricoire, le président du directoire de Schneider Electric, une entreprise française dans les services de l'énergie fondée en Bourgogne en 1836, a fait ses bagages pour Hong-Kong pour diriger l'entreprise depuis l'Asie. Il a pris deux hauts dirigeants avec lui ; d'autres ont suivi. Ils se sont joints au nouvel exode français vers Hong-Kong, [qui concerne] plus particulièrement les entrepreneurs. Le siège social officiel de Schneider Electric, et donc sa domiliation fiscale, reste en France. Mais avec seulement 8% de son chiffre annuel réalisé en France actuellement, les yeux de la firme sont tournés vers le reste du monde.

    Passez du temps avec les chefs des plus grandes entreprises françaises, comme Schneider Electric, vous verrez que leurs préoccupations sont globales. Ils parlent du Brésil et de la Chine, et ils regardent constamment leur compétitivité internationale. Avec plus d'entreprises que n'importe quel autre pays européen dans le classement des 500 plus riches entreprises mondiales au palmarès "Fortune 500", la France a un leader mondial dans quasiment chaque secteur, de l'assurance (AXA) aux cosmétiques (L'Oréal). Ces firmes connaissent parfaitement bien les dégats que pourrait occasionner une imposition à 75%. «Une catastrophe» dit un des dirigeants. «Complètement fou» dit un autre.

    Pourtant, les Français ordinaires paraissent presque tous hostiles à ces mêmes entreprises, et aux marchés mondialisés qui ont aide à faire de leur économie la cinquième au monde. Seulement 31% des Français pensent que l'économie de marché est le meilleur système possible, selon un sondage pour Globescan, une entreprise de sondage (voir graphique 3). En dix ans de sondage, les Français ont constamment été les plus méfiants vis-à-vis du capitalisme. C'est la France qui a voté «non» en 2005 au référendum sur le traité constitutionnel européen, dans un contexte de peur de plombiers polonais déferlant en France sous la coupe des règles du marché unique. Et c'est cette France qui a fait d'un livre intitulé «La Démondialisation» un bestseller l'année dernière.  

    Les Français vivent avec cette contradiction nationale – ils profitent de la richesse et des emplois que les entreprises transnationales ont apporté et dénoncent en même temps le système qui les a créés – parce que l'élite dirigeante et les médias les ont convaincu qu'ils sont victimes des marchés mondialisés. Les syndicalistes ont nettement plus de temps d'antenne que les hommes d'affaires. On a constamment raconté aux Français qu'ils sont innocents et victimes de banquiers imprudents qui ont prêté déraisonnablement, ou de spéculateurs sans morale, ou des agences de notations «anglo-saxonnes». M. Sarkozy a appelé à une moralisation du capitalisme pour juguler ses abus. M. Hollande a déclaré que son «principal opposant est le monde de la finance». Peu de politiciens s'attachent à souligner que la plus grande partie du problème est la dette accumulée par les gouvernements français successifs, qu'ils ont eux même accrus les décennies passées. Pourquoi ?

    L'explication est pour moitié une histoire de conviction et pour moitié une question de calcul. La droite et la gauche en France n'ont jamais été en faveur du marché, sauf sous la contrainte. En dépit de l'élan libéral de circonstances, M. Sarkozy fait partie de la famille gaulliste, qui rejette fondamentalement une telle doctrine. La plupart des dirigeants socialistes actuels se sont fait les dents en travaillant pour François Mitterrand (M. Hollande a fait partie de son équipe présidentielle); le parti est toujours beaucoup plus préoccupé par la redistribution que par la création de richesses. «L'âme de la France» a déclaré M. Hollande quand il a lancé sa campagne, «est l'égalité.» Les candidats n'ont rien donné. Dix ans plus tôt, le plus récent candidat de cette mouvance, Alain Madelin a obtenu à peine 3,9% des voix.

    Discours dangereux

     

    C'est la réalité des élections d'aujourd'hui. Plutôt que de réagir à ces attitudes et de secouer les Français pour les faire sortir de leur zone de confort, les deux favoris se plient aux attentes du peuple. A un rassemblement géant à Villepinte, au nord de Paris, M. Sarkozy a craché sur les règles du commerce au sein de l'Union Européenne, qui selon lui est à l'origine d'une concurrence «sauvage» ; il a appellé à un «Buy European Act» pour les marchés publics si les partenaires commerciaux non européens n'ouvraient pas leurs marchés, et il a menacé de retirer le pays de la zone de libre-circulation qu'est l'espace Schengen si les pays membres ne décidaient pas de renforcer le contrôle de l'immigration à l'extérieur de la zone.

    Non sans ironie, ce fils d'un immigré hongrois commence à s'engager sur un terrain glissant, abordant le sujet des "étrangers trop nombreux" en France. Tout celà a pour but de rassurer l'électeur français qui s'agite, pensant que l'Europe ne le protège pas de la concurrence mondiale. 

    Bien sur, Sarkozy peut mettre à son actif quelques réformes libérales utiles, comme le relèvement de l'âge minimum de départ à la retraite de 60 à 62 ans, ou l'autonomie des universités. Il a aussi signalé le poids écrasant des charges sociales françaises sur les employeurs, qui étouffent la création d'emplois et qu'il a raboté un peu. Mais le politicien, qui a écrit qu'il désapprouvait «la France [qui] n’a pas arrêté de décourager l’initiative et de punir le succès», augmente aujourd'hui les impôts sur les riches et tape sur les grands patrons et les banquiers à tout bout de champ.

    Tout ceci est aussi tactique. Au premier tour des élections en France (comme dans les primaires américaines), les candidats essaient de consolider leur base; au tour décisif, ils virent au centre. A l'extrême-droite, M. Sarkozy doit affronter Marine Le Pen, la candidate télégénique du Front National. Les derniers sondages la place à la troisième ou quatrième place avec 16 à 18% des voix au premier tour, contre 28% chacun pour Sarkozy et Hollande. Mais personne n'a oublié son père, Jean-Marie, qui a arraché une place au second tour en 2002 au dépens du candidat socialiste. La fougeuse Mme Le Pen, qui a sorti son parti de son image musclée, n'est pas à même de répéter l'exploit. Sa campagne forte cadre néanmoins beaucoup avec le débat électoral avec ses appels à quitter l'euro, à réindustrialiser le pays et à endiguer l'islamisation.

    M Hollande fait face à une pression similaire sur sa gauche. Avec sa réputation de modéré, qui a promis d'introduire sa propre loi d'équilibre budgétaire, il doit lutter pour repousser la gauche radicale incarnée par Jean-Luc Mélenchon, trotskyste dans sa jeunesse et ancien sénateur socialiste désormais soutenu par le parti communiste (stalinen). A un récent rassemblement organisé, avec un symbolisme théâtral, à la Bastille, M. Mélenchon a appelé à une «insurrection civique» contre «l'ancien régime». Il veut des pensions à taux plein pour tous à 60 ans, une hausse de 20% du salaire minimum et un plafond de 360 000 euros annuels pour les salaires. Avec son style agressif et ses manières bourrues, la campagne de M. Mélenchon a fait sensation. Plus d'un Français sur dix a l'intention de voter pour lui.

    Même si la plupart des électeurs de Mélenchon vont se rassembler derrière M. Hollande au second tour, sa récente pointe dans les sondages grignote quelques points à M. Hollande, tassant la vague qui pourrait l'amener à la victoire. Ainsi, ses propositions pour une nouvelle taxe sur les transactions financières, l'abolition des "stock options" et le taux d'imposition à 75%. De là aussi ses attaques cinglantes sur la finance et les richesses et la dénonciation des nouveaux super riches comme "arrogants et cupides". 

    Opération décryptage

     

    Beaucoup de commentateurs français ne prennent pas en considération ces propositions qu'ils estiment être une simple posture politique.

    Les soutiens des deux favoris assurent, qu'en réalité, chacun comprend ce qui est en jeu. La taxe de 75%, dit Olivier Ferrand, le dirigeant de Terra Nova, un think-tank lié au parti socialiste, n'est "qu'une mesure symbolique". Même M. Hollande a concédé que cela ne rapporterait que peu de recettes. Derrière toute cette réthorique, M. Ferrand insiste, "le parti socialiste s'est modernisé, et il comprend le besoin d'améliorer la compétivité et de contrôler les déficits".

    M. Hollande a un caractère jovial en privé, il rejette l'idée qu'il est dangereux, comme il l'a affirmé – en Anglais – à son arrivée à Londres en février. Il a chargé de sa campagne deux hommes, Pierre Moscovici et Manuel Valls, qui ont été proches du modéré Dominique Strauss-Khan, ancien-patron du FMI, qui a été évincé de la course suite à un scandale sexuel. Une fois au povuoir, les socialistes français peuvent finir par faire des choses bien. Avec M. Strauss-Khan comme ministre des finances, Lionel Jospin, le premier ministre socialiste de 1997 à 2002, a privatisé plus d'entreprises françaises que tous ses prédécesseurs réunis. «Nous avons libéralisé l'économie, ouvert les marchés à la finance et aux privatisations», a rappelé M. Hollande avant de venir à Londres.

    Pourtant, cela nécessite beaucoup d'indulgence de la part de l'électorat d'accepter que le candidat ne fera pas la moitié des choses qu'il a promis de faire. Il y a un risque sérieux de déception si, par exemple, le président Hollande était amené à dire lors de ses prises de fonctions: «Nous avons examiné les comptes publics et, quel dommage, il n'y a plus de monnaie pour faire ce que j'ai promis.» Mais d'abord pour désamorcer ce risque, le nouveau président devrait mettre en place quelques unes de ses idées loufoques, seulement pour une question de posture politique. La dernière mesure de ce type qu'on mise en place les socialistes était la semaine des 35 heures.

    Décoder M. Sarkozy n'est pas facile. Il a lâché du lest sur le côté le plus déplaisant de sa réthorique, mais elle reste en bonne partie tout simplement malhonnête. Il y a déjà, par exemple, une réforme de Schengen qui devrait autoriser les membres à suspendre la liberté de circulation lors de circonstances exceptionnelles. Son idée d'un impôt dans le style américain sur les Français expatriés, mais seulement les exilés fiscaux, serait tout bonnement impossible à appliquer. Peut-être le sait-il, comme beaucoup, et qu'il ne le ferait donc pas. En effet, les amis de Sarkozy affirment qu'il deviendrait un président réformiste s'il est réélu, «Sarkozy a débuté sa campagne en appelant à des réformes dans la veine de celles menées en Allemagne» a dit un des conseillers. «Mais il a réalisé qu'il n'avait aucune chance de gagner avec ça, parce que c'est impopulaire, donc il a préféré plutôt défendre des mesures populistes de droite.» En poste, affirme le même conseiller, il serait un «président réformiste très actif.»

    Au milieu de tout ce double langage, le seul candidat qui a constamment parlé du besoin de réduire la dette publique et de couper dans les dépenses est François Bayrou, un centriste. Il est un concurrent de longue date à la présidentielle, sans soutien d'un parti puissant, il sort de son tracteur dans sa ferme du Béarn tous les cinq ans pour concourir au poste à Paris. M. Bayrou n'est pas un libéral: il veut un «juste prix» pour les produits agricoles, et il propose des droits de vote aux syndicats dans les conseils d'administration des entreprises. Mais il a promis au moins 50 milliards d'euros de coupes budgétaires (parallèlement à 50 milliards d'euros de hausse d'impôts, incluant une nouvelle tranche de l'impôt sur le revenu à 50%, et relevant à 44% la tranche marginale actuelle). Considérant la tranche imposable à 75% d'Hollande comme «insensée», il déplore le [faible] niveau du débat politique. «Nous ne posons aucune des questions dont dépend la survie future de la France» a dit M. Bayrou. «Quand un pays ne se pose aucune de ces questions, il court le risque d'une catastrophe». Pour le moment, les votants ne semblent guère prêter attention à ce message: les chiffres de Bayrou ne sont pas meilleurs que ceux de Mélenchon, qui sont monté jusqu'à 12-13%.

    Promesses de rupture

     

    Tout cela laisse aux électeurs la tâche peu enviable de décrypter les messages de chaque candidat pour en déceler la partie crédible de celle qui est de la pure fantaisie.

    L'idée la plus probable est que les deux favoris, pour leur propre sécurité politique, auraient besoin de mettre en place quelques unes de leurs idées excentriques. Cela pourrait causer d'énormes dégâts. En 2007, après avoir parlé très durement de l'immigration, M. Sarkozy se lança et créa le ministère de l'identité nationale, pour finalement le supprimer plus tard, après avoir causé beaucoup d'indignation en cours de route. Si, une fois président, Hollande mettait en place sa nouvelle tranche d'imposition à 75% –  au moment même où la Grande-Bretagne a diminué le taux de sa tranche marginale de 50 à 45% – cela enverrait un signal négatif à l'étranger sur la façon dont la France traite les succès financiers, comme la semaine des 35 heures a terni l'image du pays pendant des années. Sa politique fiscale pousserait dans l'ensemble les entrepreneurs français à croire qu'ils feraient mieux de lancer leurs nouvelles idées à l'étranger.

    La vérité qui dérange est que quiconque remporte la victoire le 6 mai aura besoin d'une approche rigoureuse du déficit, pour faire face à des marchés obligataires méfiants et à une possible récession. Sarkozy devrait trouver de nouvelles économies budgétaires, en dépit de sa promesse de «protéger» les Français de l'austérité. Hollande serait forcé de remettre à plus tard quelques unes de ses promesses coûteuses, et de goûter à l'inflexibilité allemande s'il insistait à pousser la chancelière Angela Merkel à revoir le pacte de stabilité. De toute façon, le résultat serait une crise pour les Français, et ni l'un ni l'autre ne les a préparés à cela.

     

     
  • Produire en France : mais comment ?

    L'Institut de l'Entreprise a organisé un sondage très intéressant auprès de plusieurs entrepreneurs sur la thématique lancée par François Bayrou, la production en France. Le sondage est intéressant parce qu'il demande aux entrepreneurs ce qui serait à leur avis nécessaire pour développer le made in France. J'ai toutefois un regret : sur 1000 contacts pris, 92 seulement ont répondu à l'Institut de l'Entreprise.

    Tous s'accordent toutefois à reconnaître que la France souffre avant tout d'une perte de sa compétitivité. Particulièrement, la concurrence des bas salaires, de faibles performances en matière d'innovation et de recherche et des coûts de production trop élevés sont mis en avant.

    Mais ce qui m'a surpris, c'est ce que ces décideurs ont proposé pour redresser l'industrie française : ils placent à une majorité écrasante (96%) l'éducation et la formation comme priorité pour en améliorer sa compétitivité. En deuxième position, on trouve les pôles d'innovation et de recherche. 

    Cela rejoint clairement l'analyse de François Bayrou qui fait du produire et de l'instruire les deux jambes sur lesquelles la France doit marcher. Je pense, si du moins j'en crois l'analyse de Jean Peyrelevade, l'un de ses conseillers économiques, qu'il s'accorde à penser que les marges des entreprises sont trop faibles ce qui les empêche de développer leur RD. L'idée de s'appuyer sur la CSG pour financer la protection sociale, en plus d'être plus juste puisqu'elle touche tous les revenus, dégagerait sans doute quelques marges supplémentaires pour les entreprises.

    Je n'ai pas été si surpris de voir arriver la question de la formation et de l'éducation en pole-position : j'avais fait savoir le 26 novembre dernier que la CGPME (Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises) cherchait à pourvoir 250 000 emplois. La CGPME, s'appuyant sur une enquête du CREDOC (dont Robert Rochefort, proche conseiller de François Bayrou, a longtemps été le directeur), constatait que 7 entrepreneurs sur 10 peinaient à trouver chaussure à leur pied quand ils recrutaient.

    A ce sujet, il y a  eu un soupçon sur la nature et la qualité des emplois proposés : j'ai donc contacté le service de communication de la CGPME pour en savoir plus, et, voilà ce que j'ai obtenu comme éléments supplémentaires : 

    - A ce jour le salaire médian proposé s’établit à 1990€ (même si la plupart des offres ne mentionnent pas cet élément.)

    - 44% des offres dans le secteur des services ; 40% dans l’industrie ; 16% dans le commerce

    - 69% des offres en CDI ; 31% en CDD

    En termes d'emplois, il y a en tout cas un problème d'adéquation entre formation et demande. Il serait intéressant de demander aux chefs des PME s'ils pensent eux aussi que ce décalage affecte leur compétitivité.

    Il est également intéressant de constater que les entrepreneurs sont une large majorité à n'avoir que faire des subventions et aides publiques. 

    Il y a en revanche un impondérable qui demeure un obstacle apparemment insurmontable, c'est celui des coûts salariaux : pour les 2/3 des décideurs qui ont répondu, c'est l'obstacle principal à la production en France.

    Je me suis fait sur ce point une réflexion : si ce sont les coûts salariaux qui génèrent le plus de problème, il faudrait les rendre sinon marginaux, du moins secondaires dans le coût final d'un produit. Ceci est envisageable avec une mécanisation accrue de l'industrie. En effet, une machine est une machine : si dans la production, la machine entre pour 80% et l'homme pour 10%, même si l'homme français coûte le double de l'homme chinois, par exemple, il n'impacte pas fortement le coût final du produit.

    L'inconvénient, dans une telle hypothèse, c'est qu'il faut soit accroître la production en vendant plus, soit perdre significativement des emplois. Enfin, je dis ça, après tout, je ne suis ni entrepreneur, ni industriel ni économiste (pour ces derniers, on dit toutefois que Dieu les a créés pour tenir compagnie aux météorologistes...).

    Bayrou organise un forum à ce sujet en janvier : nous en saurons sans doute plus à ce moment-là.

  • CV anonyme, vous avez quelque chose à cacher ?

    Très bien le débat  du point sur le CV anonyme. La fausse bonne idée par excellence. Enfin, je dis bonne idée...l'habituelle idée dégoûlinante de bonne conscience.

    C'est marrant, mais moi, quelqu'un qui m'envoie un CV anonyme, eh bien le CV, il part directement à la poubelle. Il m'est déjà arrivé d'embaucher des employés, eh bien la première chose, c'est que ceux qui m'appellent d'un numéro de téléphone masqué, par exemple, je ne les rappelle même pas.

    Bref, tenter de se planquer pour se faire recruter, je crois que c'est la pire connerie que l'on puisse faire. Un employeur a besoin de visibilité, c'est évident.

    Perso, je n'éliminerais pas quelqu'un qui vient de banlieue, 93 ou autre. En revanche, le parler "cité" est clairement rédhibitoire. Si je vois que c'est quelqu'un qui fait effort pour adapter son langage à la situation de communication, c'est un bon point pour lui, sinon, idem, je ne le rappelle pas.

    Plutôt que de rendre anonymes certains CVs, on ferait mieux d'apprendre à parler à un certain nombre de jeunes candidats, à respecter un RDV et à prévenir quand ils l'annulent. Quand je considère à quoi je suis confronté quand je recrute, sérieux, je comprends que certains ne trouvent pas de boulot.

    Bref, des entrepreneurs racistes, il peut y en avoir, mais pas plus que dans le reste de la société, et, en règle générale, l'entrepreneur moyen qui est loin d'être un abruti privilégie surtout l'efficacité.

    On ferait mieux de créer les conditions de l'excellence dans toute la France (comme par exemple le propose Bayrou pour l'école) plutôt que de chercher à masquer certaines réalités.

  • auto-entrepreneurs : Novelli, t'es nul ! (MAJ)

    S'il y en a bien qui se sont méchamment fait entuber, ce sont bien les auto-entrepreneurs. Rappelez-vous la grande campagne de publicité pour vanter les mérites de l'auto-entreprise avec comme slogan, zéro chiffre d'affaire = zéro taxes. Ah, ils l'ont vu les zéro taxes, les pauvres gens qui se sont fait avoir et voulaient créer leur entreprise pour voir.

    Déjà, j'avais trouvé minable la limitation du chiffre d'affaires : quand on fait une réforme pour favoriser la création d'entreprise, on la fait jusqu'au bout. Mais ce sale coup, je ne l'avais pas vu venir.

    Novelli, c'est un de ces parfaits libéraux en peau de lapin : chassez le naturel, il revient au galop. Ce gars est d'abord un conservateur, comme cela se voit quand on observe ses prises de position en matière sociétale. Il n'a de libéral que le nom, et quand il s'agit de défendre des mesures vraiment libérales, il n'y a plus personne.

    Souvenez-vous, c'est aussi ce gars-là qui avait finalement recalé les class actions. Aujourd'hui, c'est les petits entrepreneurs, tout un foyer de créativité, qui en prend plein pour son grade. Ce gouvernement est nullissime. Pitoyable. Minable. Gilles Artigues, qui s'occupe de l'entreprise au Shadow Cabinet du MoDem, faisait d'ailleurs le remarque , il y a deux jours, que ce cas de figure était prévisible : 

    Ce sont essentiellement les petits revenus non imposables qui vont se trouver pénalisés. Il y a là, pour le moins, un manque d'anticipation de la part de Bercy qui aurait dû envisager ce cas de figure. Il était prévisible puisque cette nouvelle taxe, réformant la taxe professionnelle et dont le montant est fixé par les communes, n'est plus calculé sur le chiffre d'affaires déclaré mais sur la valeur locative du lieu de travail de l'autoentrepreneur.

    Bref, un gouvernement qui ne sait que créer de nouvelles taxes pour taper sur les plus petits et étouffer l"économie réelle. Ah, bravo...

    MAJ importante : Ah, tout de même ! les auto-entrepreneurs ont tout de même obtenu gain de cause. Bercy vient de rendre public son arbitrage dans un communiqué. Ne paieront pas la CFE les auto-entrepreneurs qui se trouvent dans les cas de figure suivants :

    - au titre des années au cours desquelles ils ne réalisent pas de chiffre d’affaires et n’emploient pas de salariés

    - au titre de l’année au cours de laquelle ils ont, pour la première fois, réalisé un chiffre d’affaires ou employé un salarié

    - et, lorsqu’ils ont opté pour le prélèvement forfaitaire libératoire, au titre des deux années suivantes.

    Il n'en reste pas moins que cet épisode est désastreux, et que les Français vont y réfléchir à deux fois avant de monter une entreprise désormais. Déjà que le Français est facilement paranoïaque avec l'administration, si en plus on l'alimente... 

  • C'est pas privé, facebook !

    Encore des types qui se sont fait pincer sur facebook : ils flinguaient en bonne et due forme leur boîte.

    Facebook,  c'est une sorte d'immense 1984 voyeuriste. Y'a rien de privé, là-dedans. Tu crois être avec tes potes, et en fait, tu discutes à la face du monde, parce que ton mur, il apparaît chez les autres, y compris quand tu pisses dessus.

    Les Prud'hommes ont tranché sur la nature de la barrière qu'est facebook entre vie professionnelle et privée.

    Sans chercher à juger l'affaire sur le fond, sur la forme, je ne suis pas fâché de ce jugement, parce que j'estime que facebook fait partie de ces supports qui servent bien plus sûrement le dénigrement que l'information.