Qui ne connaît pas le célébrissime gospel oh happy day ? Je changerais bien quelques paroles juste pour saluer la très heureuse initiative de managers masculins d'entreprise : un véritable engagement pour faciliter parité et égalité de traitement entre hommes et femmes dans l'entreprise. Ils s'appellent eux-mêmes les happy men.
C'est tellement rare et inattendu, un telle initiative, qu'il ne faut pas manquer de la signaler quand elle voit le jour. Le collectif publie une liste de 33 engagements possibles, mais je subodore qu'elle n'est pas fermée, et invite ceux qui veulent les rejoindre à en signer un et à le publier sur leur Mur des Engagements.
Ce qui est astucieux c'est que ce collectif a bien compris qu'il y a un lien intime et indissoluble entre ce que chacun fait de sa vie privée, notamment familiale, et le progrès de l'égalité professionnelle.
On trouve par exemple l'engagement de prendre pour une année son mercredi après-midi pour s'occuper de sa fille ou encore celle de refuser d'organiser des réunions après 17h00.
Les pères divorcés sont invités à parler de leurs contraintes familiales à leur manager ou encore, en réunion, les responsables veilleront que les femmes puissent s'exprimer autant que les hommes.
Bref, le site fourmille de très bonnes idées et je les appuie totalement. Je crois que ce sont des projets de ce type qui font avancer les choses plus que toute autre manière de procéder.
Si le collectif vise les hommes, les femmes y sont bien sûr les bienvenues et elles peuvent devenir des «Happy men girls friends».
Enfin, on peut impliquer des entreprises : j'ai pris bonne note des partenaires s'associant ouvertement à cette belle initiative : Orange, Crédit Agricole, Accenture, BETC, Companeros, GDF-Suez. Bon début, on attend évidemment les autres...
On a parlé beaucoup en mal de France Telecom (donc Orange) ces dernières années pour son management, mais, cette fois, saluons-là d'avoir été désignée meilleur employeur pour les femmes par Challenges en 2012 et l'objectif fixé par Stéphane Richard, son PDG, d'atteindre le seuil de 35% de femmes dirigeantes à relativement court-terme.
Dernier point, je conseille également la lecture de la FAQ du collectif : par un jeu de questions-réponses, elle précise la philosophie générale des happy men et ses convergences ou divergences avec d'autres formes d'engagement pour les femmes.