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The Economist : l'univers parallèle des Français...

Cette traduction vous est proposée par une équipe de bénévoles. L’article traduit ici est issu du magazine « The Economist » du 31 mars 2012 et est disponible dans sa version originale à l’adresse http://www.economist.com/node/21551461

 

L'élection présidentielle: une vérité qui dérange

 

Quand il s’agit de sécurité, les Français sont attentifs. Mais quand il s’agit des dangers auxquels leur économie est confrontée, ils sont encore peu vigilants.

Une semaine après que la France fut secouée par les fusillades d'un terroriste dans la ville de Toulouse et ses environs, les candidats à l'élection présidentielle ont repris leur campagne. Le ton est un peu moins strident, les concurrents respectueux de l'humeur sombre. Pourtant, le retour à la campagne électorale a néanmoins une qualité surréaliste, contrairement aux nouvelles inquiétudes sur la sécurité. Les candidats échouent complètement à reconnaître que le pays fait face à une crise économique imminente.

La vérité qui dérange est que la France, la deuxième plus grosse économie dans la zone euro après l'Allemagne, se retrouve coincée dans l'étau de ses finances publiques. La dépense publique française représente maintenant 56% du PIB (voir le graphique 1), comparé à la moyenne de l'OCDE qui est de 43,3%, ce qui est même plus élevé qu'en Suède. Pendant des années, la France a offert à son peuple un modèle social de services, d'allocations et de protection dans le style suédois, mais a échoué à créer assez de richesses pour le financer.

Aujourd'hui, la France continue à se comporter comme si elle avait les finances publiques de la Suède ou de l'Allemagne, alors qu'en réalité elles sont plus proches de celles de l'Espagne. Bien que la France et l'Allemagne aient un niveau d'endettement public comparable, supérieur à 80% du PIB, il diminue en Allemagne alors qu'en France, il est à 90% et en augmentation. Une agence de notation a déjà déchu la France de sa note financière AAA, illustrant les inquiétudes à propos d'une dette élevée et d'une croissance faible. L'instance d'audit du pays, la Cour des Comptes, dirigée par Didier Migaud, un ancien député socialiste, a averti qu'à moins que des «décisions difficiles» soient prises cette année et celles à venir, la dette publique pourrait atteindre 100% du PIB d'ici 2015 ou 2016.

L'érosion de la compétitivité française soulève des questions difficiles sur le contrat social.

 

Les Français chérissent l'idée que chaque individu ait droit à des services décents dans des délais corrects et un filet de protection généreux pour les mauvaises situations. Mais à quel niveau la France a réellement les moyens d'offrir une protection à ses citoyens en cas de maladie, de chômage, de naissance ou de vieillesse? Comment le pays peut-il justifier son administration publique gigantesque – un millefeuille de communes, de départements, de régions et de l'État central – qui emploie 90 fonctionnaires pour 1000 habitants contre 50 en Allemagne ? Comment la France peut-elle alléger le fardeau fiscal, en incluant les charges sociales sur la masse salarie, pour encourager l'entrepreneuriat et la création d'emplois ?

Pour faire simple, la France est sur le point de faire face aux durs choix auxquels Gerhard Schröder, l'ancien chancelier allemand, a été confronté au début des années 2000 ou aux choix que la Suède a dus faire au milieu des années 90, quand son propre système social devenu insoutenable s'est effondré. La crise de la zone euro, qui a rendu les marchés obligataires intraitables sur le management économique laxiste, montre que ces décisions sont devenues de plus en plus urgentes et difficiles. Quel que soit le candidat élu à l'issue des deux tours de l'élection présidentielle le 22 avril et le 6 mai, il devra choisir. S'il échoue à être assez rigoureux sur le déficit, les marchés réagiront négativement, et la France pourrait se retrouver au centre d'une nouvelle crise de la zone euro. S'il s'attaque frontalement au déficit avec une hausse des impôts à tous les niveaux et même par des coupes dans les dépenses publiques, les électeurs n'y seront même pas préparés.

«Le vrai risque pour la zone euro n'est pas la Grèce, mais la France» a dit un haut dirigeant français de la finance. Nicolas Baverez, un commentateur qui avait prévu les problèmes de la dette qui menaçaient le pays dans un ouvrage paru en 2003, est d'accord: «Je suis convaincu que la France sera au centre d'une prochaine crise dans la zone euro»

Les candidats, cependant, réussissent avec talent à esquiver toutes [ces questions]. Avant que les fusillades de Toulouse n'interviennent, la campagne a tourné autour d'affaires pressantes comme les abattoirs halal, l'immigration et la taxe sur les exilés fiscaux. Bien que Nicolas Sarkozy, le Gaulliste sortant, et François Hollande, son rival socialiste, aient adhéré à la réduction des déficits, chacun jurant de ramener le déficit de la France à 3% du PIB l'année prochaine, aucun n'a promis de le faire par des coupes radicales dans les dépenses publiques.

Les deux favoris à la présidentielle insistent plutôt sur le rééquilibrage des comptes par des hausses d'impôts. M. Sarkozy a déjà augmenté l'imposition sur les entreprises et les revenus. Il dit qu'il veut taxer même ceux qui ont quitté la France pour échapper à l'impôt. M. Hollande a promis de prélever 75% au delà d'un million d'euros ($ 1,3m) par an, ce qui signifie qu'ils paieront 90% en prenant en compte les charges sociales. Il veut aussi augmenter l'impôt sur le patrimoine, prélevé annuellement sur une assiette de plus de 1,3 millions d'euros et augmenter l'impôt sur les dividendes. Il jure de remonter le salaire minimum, de créer 60 000 emplois d'enseignants, de diminuer l'âge de départ à la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler jeune, et de «renégocier» le Pacte de stabilité et de croissance européen, un compris obtenu de haute lutte qui garantit une stricte discipline budgétaire.  

Comment la France peut-elle continuer à tenir une élection qui a significativement échoué à se confronter aux vraies questions? Quels sont les chances pour que n'importe quel candidat, s'il est élu, soit prêt à faire face à la crise à venir ?

Un univers parallèle

 

L'été dernier,  Jean-Pascal Tricoire, le président du directoire de Schneider Electric, une entreprise française dans les services de l'énergie fondée en Bourgogne en 1836, a fait ses bagages pour Hong-Kong pour diriger l'entreprise depuis l'Asie. Il a pris deux hauts dirigeants avec lui ; d'autres ont suivi. Ils se sont joints au nouvel exode français vers Hong-Kong, [qui concerne] plus particulièrement les entrepreneurs. Le siège social officiel de Schneider Electric, et donc sa domiliation fiscale, reste en France. Mais avec seulement 8% de son chiffre annuel réalisé en France actuellement, les yeux de la firme sont tournés vers le reste du monde.

Passez du temps avec les chefs des plus grandes entreprises françaises, comme Schneider Electric, vous verrez que leurs préoccupations sont globales. Ils parlent du Brésil et de la Chine, et ils regardent constamment leur compétitivité internationale. Avec plus d'entreprises que n'importe quel autre pays européen dans le classement des 500 plus riches entreprises mondiales au palmarès "Fortune 500", la France a un leader mondial dans quasiment chaque secteur, de l'assurance (AXA) aux cosmétiques (L'Oréal). Ces firmes connaissent parfaitement bien les dégats que pourrait occasionner une imposition à 75%. «Une catastrophe» dit un des dirigeants. «Complètement fou» dit un autre.

Pourtant, les Français ordinaires paraissent presque tous hostiles à ces mêmes entreprises, et aux marchés mondialisés qui ont aide à faire de leur économie la cinquième au monde. Seulement 31% des Français pensent que l'économie de marché est le meilleur système possible, selon un sondage pour Globescan, une entreprise de sondage (voir graphique 3). En dix ans de sondage, les Français ont constamment été les plus méfiants vis-à-vis du capitalisme. C'est la France qui a voté «non» en 2005 au référendum sur le traité constitutionnel européen, dans un contexte de peur de plombiers polonais déferlant en France sous la coupe des règles du marché unique. Et c'est cette France qui a fait d'un livre intitulé «La Démondialisation» un bestseller l'année dernière.  

Les Français vivent avec cette contradiction nationale – ils profitent de la richesse et des emplois que les entreprises transnationales ont apporté et dénoncent en même temps le système qui les a créés – parce que l'élite dirigeante et les médias les ont convaincu qu'ils sont victimes des marchés mondialisés. Les syndicalistes ont nettement plus de temps d'antenne que les hommes d'affaires. On a constamment raconté aux Français qu'ils sont innocents et victimes de banquiers imprudents qui ont prêté déraisonnablement, ou de spéculateurs sans morale, ou des agences de notations «anglo-saxonnes». M. Sarkozy a appelé à une moralisation du capitalisme pour juguler ses abus. M. Hollande a déclaré que son «principal opposant est le monde de la finance». Peu de politiciens s'attachent à souligner que la plus grande partie du problème est la dette accumulée par les gouvernements français successifs, qu'ils ont eux même accrus les décennies passées. Pourquoi ?

L'explication est pour moitié une histoire de conviction et pour moitié une question de calcul. La droite et la gauche en France n'ont jamais été en faveur du marché, sauf sous la contrainte. En dépit de l'élan libéral de circonstances, M. Sarkozy fait partie de la famille gaulliste, qui rejette fondamentalement une telle doctrine. La plupart des dirigeants socialistes actuels se sont fait les dents en travaillant pour François Mitterrand (M. Hollande a fait partie de son équipe présidentielle); le parti est toujours beaucoup plus préoccupé par la redistribution que par la création de richesses. «L'âme de la France» a déclaré M. Hollande quand il a lancé sa campagne, «est l'égalité.» Les candidats n'ont rien donné. Dix ans plus tôt, le plus récent candidat de cette mouvance, Alain Madelin a obtenu à peine 3,9% des voix.

Discours dangereux

 

C'est la réalité des élections d'aujourd'hui. Plutôt que de réagir à ces attitudes et de secouer les Français pour les faire sortir de leur zone de confort, les deux favoris se plient aux attentes du peuple. A un rassemblement géant à Villepinte, au nord de Paris, M. Sarkozy a craché sur les règles du commerce au sein de l'Union Européenne, qui selon lui est à l'origine d'une concurrence «sauvage» ; il a appellé à un «Buy European Act» pour les marchés publics si les partenaires commerciaux non européens n'ouvraient pas leurs marchés, et il a menacé de retirer le pays de la zone de libre-circulation qu'est l'espace Schengen si les pays membres ne décidaient pas de renforcer le contrôle de l'immigration à l'extérieur de la zone.

Non sans ironie, ce fils d'un immigré hongrois commence à s'engager sur un terrain glissant, abordant le sujet des "étrangers trop nombreux" en France. Tout celà a pour but de rassurer l'électeur français qui s'agite, pensant que l'Europe ne le protège pas de la concurrence mondiale. 

Bien sur, Sarkozy peut mettre à son actif quelques réformes libérales utiles, comme le relèvement de l'âge minimum de départ à la retraite de 60 à 62 ans, ou l'autonomie des universités. Il a aussi signalé le poids écrasant des charges sociales françaises sur les employeurs, qui étouffent la création d'emplois et qu'il a raboté un peu. Mais le politicien, qui a écrit qu'il désapprouvait «la France [qui] n’a pas arrêté de décourager l’initiative et de punir le succès», augmente aujourd'hui les impôts sur les riches et tape sur les grands patrons et les banquiers à tout bout de champ.

Tout ceci est aussi tactique. Au premier tour des élections en France (comme dans les primaires américaines), les candidats essaient de consolider leur base; au tour décisif, ils virent au centre. A l'extrême-droite, M. Sarkozy doit affronter Marine Le Pen, la candidate télégénique du Front National. Les derniers sondages la place à la troisième ou quatrième place avec 16 à 18% des voix au premier tour, contre 28% chacun pour Sarkozy et Hollande. Mais personne n'a oublié son père, Jean-Marie, qui a arraché une place au second tour en 2002 au dépens du candidat socialiste. La fougeuse Mme Le Pen, qui a sorti son parti de son image musclée, n'est pas à même de répéter l'exploit. Sa campagne forte cadre néanmoins beaucoup avec le débat électoral avec ses appels à quitter l'euro, à réindustrialiser le pays et à endiguer l'islamisation.

M Hollande fait face à une pression similaire sur sa gauche. Avec sa réputation de modéré, qui a promis d'introduire sa propre loi d'équilibre budgétaire, il doit lutter pour repousser la gauche radicale incarnée par Jean-Luc Mélenchon, trotskyste dans sa jeunesse et ancien sénateur socialiste désormais soutenu par le parti communiste (stalinen). A un récent rassemblement organisé, avec un symbolisme théâtral, à la Bastille, M. Mélenchon a appelé à une «insurrection civique» contre «l'ancien régime». Il veut des pensions à taux plein pour tous à 60 ans, une hausse de 20% du salaire minimum et un plafond de 360 000 euros annuels pour les salaires. Avec son style agressif et ses manières bourrues, la campagne de M. Mélenchon a fait sensation. Plus d'un Français sur dix a l'intention de voter pour lui.

Même si la plupart des électeurs de Mélenchon vont se rassembler derrière M. Hollande au second tour, sa récente pointe dans les sondages grignote quelques points à M. Hollande, tassant la vague qui pourrait l'amener à la victoire. Ainsi, ses propositions pour une nouvelle taxe sur les transactions financières, l'abolition des "stock options" et le taux d'imposition à 75%. De là aussi ses attaques cinglantes sur la finance et les richesses et la dénonciation des nouveaux super riches comme "arrogants et cupides". 

Opération décryptage

 

Beaucoup de commentateurs français ne prennent pas en considération ces propositions qu'ils estiment être une simple posture politique.

Les soutiens des deux favoris assurent, qu'en réalité, chacun comprend ce qui est en jeu. La taxe de 75%, dit Olivier Ferrand, le dirigeant de Terra Nova, un think-tank lié au parti socialiste, n'est "qu'une mesure symbolique". Même M. Hollande a concédé que cela ne rapporterait que peu de recettes. Derrière toute cette réthorique, M. Ferrand insiste, "le parti socialiste s'est modernisé, et il comprend le besoin d'améliorer la compétivité et de contrôler les déficits".

M. Hollande a un caractère jovial en privé, il rejette l'idée qu'il est dangereux, comme il l'a affirmé – en Anglais – à son arrivée à Londres en février. Il a chargé de sa campagne deux hommes, Pierre Moscovici et Manuel Valls, qui ont été proches du modéré Dominique Strauss-Khan, ancien-patron du FMI, qui a été évincé de la course suite à un scandale sexuel. Une fois au povuoir, les socialistes français peuvent finir par faire des choses bien. Avec M. Strauss-Khan comme ministre des finances, Lionel Jospin, le premier ministre socialiste de 1997 à 2002, a privatisé plus d'entreprises françaises que tous ses prédécesseurs réunis. «Nous avons libéralisé l'économie, ouvert les marchés à la finance et aux privatisations», a rappelé M. Hollande avant de venir à Londres.

Pourtant, cela nécessite beaucoup d'indulgence de la part de l'électorat d'accepter que le candidat ne fera pas la moitié des choses qu'il a promis de faire. Il y a un risque sérieux de déception si, par exemple, le président Hollande était amené à dire lors de ses prises de fonctions: «Nous avons examiné les comptes publics et, quel dommage, il n'y a plus de monnaie pour faire ce que j'ai promis.» Mais d'abord pour désamorcer ce risque, le nouveau président devrait mettre en place quelques unes de ses idées loufoques, seulement pour une question de posture politique. La dernière mesure de ce type qu'on mise en place les socialistes était la semaine des 35 heures.

Décoder M. Sarkozy n'est pas facile. Il a lâché du lest sur le côté le plus déplaisant de sa réthorique, mais elle reste en bonne partie tout simplement malhonnête. Il y a déjà, par exemple, une réforme de Schengen qui devrait autoriser les membres à suspendre la liberté de circulation lors de circonstances exceptionnelles. Son idée d'un impôt dans le style américain sur les Français expatriés, mais seulement les exilés fiscaux, serait tout bonnement impossible à appliquer. Peut-être le sait-il, comme beaucoup, et qu'il ne le ferait donc pas. En effet, les amis de Sarkozy affirment qu'il deviendrait un président réformiste s'il est réélu, «Sarkozy a débuté sa campagne en appelant à des réformes dans la veine de celles menées en Allemagne» a dit un des conseillers. «Mais il a réalisé qu'il n'avait aucune chance de gagner avec ça, parce que c'est impopulaire, donc il a préféré plutôt défendre des mesures populistes de droite.» En poste, affirme le même conseiller, il serait un «président réformiste très actif.»

Au milieu de tout ce double langage, le seul candidat qui a constamment parlé du besoin de réduire la dette publique et de couper dans les dépenses est François Bayrou, un centriste. Il est un concurrent de longue date à la présidentielle, sans soutien d'un parti puissant, il sort de son tracteur dans sa ferme du Béarn tous les cinq ans pour concourir au poste à Paris. M. Bayrou n'est pas un libéral: il veut un «juste prix» pour les produits agricoles, et il propose des droits de vote aux syndicats dans les conseils d'administration des entreprises. Mais il a promis au moins 50 milliards d'euros de coupes budgétaires (parallèlement à 50 milliards d'euros de hausse d'impôts, incluant une nouvelle tranche de l'impôt sur le revenu à 50%, et relevant à 44% la tranche marginale actuelle). Considérant la tranche imposable à 75% d'Hollande comme «insensée», il déplore le [faible] niveau du débat politique. «Nous ne posons aucune des questions dont dépend la survie future de la France» a dit M. Bayrou. «Quand un pays ne se pose aucune de ces questions, il court le risque d'une catastrophe». Pour le moment, les votants ne semblent guère prêter attention à ce message: les chiffres de Bayrou ne sont pas meilleurs que ceux de Mélenchon, qui sont monté jusqu'à 12-13%.

Promesses de rupture

 

Tout cela laisse aux électeurs la tâche peu enviable de décrypter les messages de chaque candidat pour en déceler la partie crédible de celle qui est de la pure fantaisie.

L'idée la plus probable est que les deux favoris, pour leur propre sécurité politique, auraient besoin de mettre en place quelques unes de leurs idées excentriques. Cela pourrait causer d'énormes dégâts. En 2007, après avoir parlé très durement de l'immigration, M. Sarkozy se lança et créa le ministère de l'identité nationale, pour finalement le supprimer plus tard, après avoir causé beaucoup d'indignation en cours de route. Si, une fois président, Hollande mettait en place sa nouvelle tranche d'imposition à 75% –  au moment même où la Grande-Bretagne a diminué le taux de sa tranche marginale de 50 à 45% – cela enverrait un signal négatif à l'étranger sur la façon dont la France traite les succès financiers, comme la semaine des 35 heures a terni l'image du pays pendant des années. Sa politique fiscale pousserait dans l'ensemble les entrepreneurs français à croire qu'ils feraient mieux de lancer leurs nouvelles idées à l'étranger.

La vérité qui dérange est que quiconque remporte la victoire le 6 mai aura besoin d'une approche rigoureuse du déficit, pour faire face à des marchés obligataires méfiants et à une possible récession. Sarkozy devrait trouver de nouvelles économies budgétaires, en dépit de sa promesse de «protéger» les Français de l'austérité. Hollande serait forcé de remettre à plus tard quelques unes de ses promesses coûteuses, et de goûter à l'inflexibilité allemande s'il insistait à pousser la chancelière Angela Merkel à revoir le pacte de stabilité. De toute façon, le résultat serait une crise pour les Français, et ni l'un ni l'autre ne les a préparés à cela.

 

 

Commentaires

  • Très bon article

  • Excellent article plein d'idéologie.

    Florilège de ce tissu d'âneries :
    - Sarkozy = Gaulliste, je pouffe !
    - les "charges sociales" étouffent l'emploi (on voit ce qu'ont donné les réductions massives de COTISATIONS sociales sur l'emploi = zéro, nada, peanuts!)
    - une dette française à 85.8% de PIB? Oui mais c'était pas loin de 200% en 1945 et ça ne nous a pas empêché de créer la Sécurité sociale...
    Au fait, la dette des pays qui pratiquent la politique préconisée par The Economist est à combien ? La dette américaine est de 100% de points de PIB en 2011 (plus que la France non ?). Et la dette anglaise? 95% de points de PIB ! (C'est là aussi plus que la France, si je sais encore compter jusqu'à 100...)

    Bon j'arrête là!

    Deux solutions:
    - soit on applique les solutions de The Economist (c'est à dire on baisse son froc et on ferme sa gueule) et on vote Bayrou, Sarkozy ou Hollande. On voit que ça marche formidablement bien aux USA et en GB en plus hein?
    - soit on sort de leur cadre pourri et on vote pour le "stalinien" Melenchon.

  • @Eh bèèè...
    Va falloir vraiment changer deux trois 'tites choses au niveau éducatif, car manifestement :o)) Y a de problèmes de lecture évidents.

  • Passons sur les problèmes éducatifs, je pense qu'il s'agit juste d'un trait d'humour et j'en ai beaucoup :o)

    Par contre, des erreurs de lecture? Où ça?
    Savoir où permettrait de répondre, et ça permet le débat.

  • Bah là:
    "The Economist (c'est à dire on baisse son froc et on ferme sa gueule) et on vote Bayrou, Sarkozy ou Hollande"
    Voyez? Mais ne vous inquiétez pas vous aidez un max NS et FH, suis certaine qu'ils sauront vous en etre reconnaissant. Voui, moi aussi, en ai aussi beaucoup d'humour. :o))

  • J'oubliais que j'étais sur un site Bayrou-iste, j'en suis désolé...
    J'enlève donc Sarkozy et Hollande de mon argumentaire (humour toujours ;-) )

    Et sinon, les erreurs de lecture?

  • Belle effort de traduction... Pour un article qui n'en méritait sûrement pas tant! L'ultra-libéralisme a ses limites et il m'est d'avis que le journaliste qui a écrit ça doit détester Obama.

    Steve Jobs, Bill Gates, Z. Zidane, c'est ça le modèle à suivre! :)

  • Au contraire, ça méritait d'être traduit!!
    Je salue cet effort parce que ça nous informe tous sur ce qui se dit de nous ailleurs, et surtout selon la pensée néolibérale.

    Les partisans de Bayrou y voient la validation de ses positions politiques et économiques (l'article lui tresse une couronne de louanges, c'est bien normal de leur part).

    Je n'y vois moi (avec de plus en plus d'autres) que la confirmation que d'une part, Bayrou est un néolibéral (puisque ceux-ci le reconnaissent comme faisant partie de leur camp), et qu'il est donc de droite, et non d'un centre qu'il prétendrait incarner et qui n'existe pas politiquement; et d'autre part, que la pensée néolibérale a décidément beaucoup de mal à tirer les conséquences de l'application désastreuse de sa propre politique.

  • @kerneck,
    En ce qui concerne les retraites, pour un simple exemple, F Bayrou me parait bien plus r-évolutionnaire! Les propositions sont concrètes et à la carte et inhibent la guéguerre régimes spéciaux/Vs... pour tirer vers ce qu'il y a de mieux. Que réver de plus?
    Rien d'ultra-libéraliste.

  • @Martine

    La solution de Bayrou est la retraite à la carte (par "points"), mais elle s'oppose au principe du droit à la retraite à 60 ans.
    On a le droit de penser qu'il faut travailler plus tard qu'après 60 ans. On a aussi le droit de penser qu'on a le droit de partir en retraite à cet âge là.

    Le fait incontestable est que le recul de l'âge légal de départ à la retraite s'est accompagné PARTOUT de la baisse de l'espérance de vie.
    Est ce que c'est un progrès que l'espérance de vie baisse, ou est ce que c'est le contraire?

    Oui ou non?

    Est ce que le coût de la retraite à un âge décent est d'abord une question de projet de société ou de comptabilité?

    Si on considère que l'économie est au service de l'homme et non l'inverse, on abaisse l'âge de départ à la retraite. Si on pense le contraire, alors je n'ai pas la même opinion que vous!

    Par après, la seule question qui reste est celle du financement. Répartition ou capitalisation?

    La répartition implique la hausse des cotisations sociales (et non des « charges » !!!! Ce terme est affreux, c’est une charge pour le capital, mais pour le salarié, sa cotisation sociale est un élément de salaire ! Il est juste socialisé et différé !)

    Par son positionnement sur la dette, Bayrou prend de fait position pour au moins une partie de financement par capitalisation, puisque la coupe des dépenses sociales impliquent NECESSAIREMENT une baisse des cotisations sociales, et donc des pensions.

    Or, le système par capitalisation ne fonctionne pas ! Ou pour être plus précis, il ne fonctionne que lorsqu'il y a une croissance continue (et donc à terme : infinie ! ce qui n’est pas possible vous en conviendrez, les limites de notre écosystème étant finies), les épargnants pour leur futur retraite étant tributaires de la hausse du prix des actifs, et pour récupérer leurs billes au moment de la retraite, doivent espérer que la hausse de ces actifs aura été supérieure à l’inflation.

    C’est un pari risqué qui ne permet un financement ni pérenne ni sûr des retraites. En cas de crise économique, et nous en avons une monumentale sur les bras en ce moment, les retraités d’un tel système seront ruinés.

    Accepter le principe d'une retraite par capitalisation, c'est mettre dans la main très mal éclairée des marchés financiers la pension de retraite qu'on recevra plus tard.

    Si ça, ce n'est pas être néolibéral, je ne sais pas ce que c'est...

  • Vous ne maitrisez pas votre sujet, faites l'effort de lire le programme, je veux bien débattre, mais quand je lis: "droit à la retraite à 60 ans" ah bon? Croyais que les termes de loi avaient évolué... Enfin bon bref, pour résumer,ne lis pas plus loin en général.

  • Je pense sincèrement que c'est vous qui avez des problèmes de lecture.
    Par une pirouette mal sentie et pleine de mauvaise foi (je pense que vous me donnez suffisamment de crédit pour savoir qu'il y a effectivement eu une réforme des retraites), vous évacuez la contradiction que je vous propose.

    Ce n'est pas grave, mon opinion sera devant la vôtre dans les urnes.

  • Pour moi c'est un bon article avec un dernier paragraphe exact.

    Il n'y est dit nul part qu'une austérité
    drastique et injuste était nécessaire et que le libéralisme était la règle.
    mais une "gestion rigoureuse du déficit".

    Et cela parait impossible avec N. Sarkosy
    et Hollande parce que l'on ne peut croire ni l'un ni l'autre.

    Pour le premier parce qu'il en a déjà
    donné de multiples preuves

    et le second
    parce qu'il est tétanisé par le Projet de Parti PS électoraliste qui contient de multiples et trés importantes contradictions et que F. Hollande est incapable d'en avoir un personnel et de faire un ou des choix.

    Si en plus F. Hollande est sous la surveillance de Mélenchon qui veillerait à lui donner des claques pour chaque péché de non gauchisme il ne lui resterait plus qu'à se coucher.

    Cet UMPS à éthique Sarkosienne de niveau Bush nous a donné un bipôle Sarkosy Hollande qui est là d'abord pour la sauvegarde des élus des 2 bords.

    Il faudrait ou le référendum programmé à la F. Bayrou ou que Mélenchon gagne, pour avoir un plan qui se tienne, un mauvais plan (en envisageant le pire) vaut mieux que pas de plan du tout (ce qui serait le cas pour N. Sarkosy ou F. Hollande).

    De toute façon ce match Sarkosy Un cacique du PS d'appareil (donc Hollande) est organisé avec force depuis 2007 par toutes les instances dirigeantes, les autres n'auront été que leurs gêneurs éliminés.

    On sera bien obligé d'être conduit à leur reproduction.

  • Bah, z'etes rigolo, vous pensez ce que vous voulez mais zéro crédit en vérité ni pirouette. :o))

  • Mélenchon gagner? Mouarf :DDD

  • @ Martine
    Je ne m'époumonerai pas contre vous. Juste pour préciser que je viens de lire Bayrou dans le texte sur les retraites. Il ne parle pas de niveau de pension (le taux de remplacement), ni d'âge légal. Sans âge légal, pas de niveau de pension « vivable » garanti (et donc recours « de fait » à la capitalisation pour assurer une retraite décente).
    Lorsque j'ai parlé de l'âge légal à 60 ans, je parlais évidemment de celui d'avant la réforme Sarkozienne. Bref...

    @Tucno
    Vous dites que le dernier paragraphe de l'article est exact. Dans le cadre actuel, il est exact à la seule condition qu'on envisage le déficit et la dette sous le seul angle de la baisse des dépenses. Mais, un budget, ce sont des dépenses soit, mais aussi des recettes. Où en parle-t-on ?

    Ce même paragraphe est complètement faux à partir du moment où nous revenons sur l'article 63 du Traité de Lisbonne, qui interdit aux Etats d'emprunter directement auprès de la BCE.

    The Economist considère comme acquis que les Etats doivent s’endetter auprès des marchés. Ce n’est pas une loi intangible de la nature. La preuve, on ne faisait pas comme ça avant et ça ne marchait pas si mal que ça.
    Les marchés font ce qu’ils veulent parce qu’on les laisse faire. On peut aussi s’en passer !

    En empruntant auprès d’une banque centrale, un Etat coupe toute possibilité de spéculation financière sur sa dette.

  • @Kernec
    Désolez, mais vous ne connaissez pas assez le programme de Bayrou pour en parler..
    La retraite par point n'a rien à voir avec la retraite par capitalisation.
    La retraite par point préconisé par Bayrou est garanti par l'état et il ne s'agit pas de faire sa petite retraite chacun dans son coin.
    Relisez .... ou lisez plutôt le programme de Bayrou - ne vous attardez pas sur ce qu'on vous a dit .....

  • Personnellement, je n'ai rien à redire sur le programme de Bayrou, ni sur la nécessité de la réforme des retraites, mais quand dans ce torchon extrait de The New Economist, on cite A. Madelin comme modèle qui n'a hélas pas été suivi, on peut difficilement dire que l'article en question ne donne pas dans l'ultra-libéralisme... 10 à 20 ans de retard.

  • Bah, il ne manquerait plus que ca^^^.Il est réaliste lui, il ne fait pas de promesses hallucinogènes.
    Et puis, meme si je savais comment la mise en oeuvre est possible, croyez-vous que je serai assez folle pour vous expliquer? Il est bien assez grand pour savoir s'il y a lieu de dire ou pas. Un peu de sérieux ne nuierait pas.

  • @ Berboral:

    Retraite par point oui j'ai lu.
    Et donc, ça signifie quoi en terme d'âge de départ à la retraite et de niveau de pension?

    La question semble ne pas avoir de sens quand on sait comment fonctionne la retraite par points (et je vous prie de croire que je le sais!) mais elle fait vraiment sens pour le salarié!

    Ce que je dis est que la retraite par points aura soit pour effet d'augmenter l'âge effectif de départ à la retraite (et donc de diminuer l'espérance de vie... c'est une donnée non contestable celle-ci), soit de réduire le niveau des pensions car pour ceux qui n'auront pas les "points" qu'il faut, il faudra qu'ils se démerdent avec une retraite de misère.

  • Sur Madelin, voir:

    http://www.marianne2.fr/Non-a-la-speculation-sur-les-matieres-premieres_a202629.html

    Il faut tout laisser faire aux spéculateurs... Il paraît, j'ai entendu ça au J.T qu'un trader US prend des positions de 100 milliards de dollars et de ce fait manipule les cours boursiers. Mais laissons-le donc faire! Si c'est bon pour l'efficience des marchés...

  • Voui moi aussi, je sais.
    Comment dit-on déjà? DFTT?

  • Vous avez raison Martine : faites confiance à votre guide concernant la mise en oeuvre de son programme et ne vous posez pas trop de questions. On sait jamais, ça pourrait vous faire changer d'avis ^^

  • @Kerneck,
    Ne cottise qu'à quatre caisses à l'insu de mon plein gré, voyez? Bonne nuit. :o)))

  • Bonne nuit Martine! (le même prénom que ma mère en plus, mais ça ne vous rend pas plus convaincante lol)

  • Bon vous laisse le mot de la fin bien volontiers, vous semblez y tenir tant...
    Ah, ai oublié n'ai pas cru une seule seconde à vot' mélenchonisme d'opérette.

  • @Kerneck

    Je suis bien d'accord qu'il serait bon que les états de l'UE puisse emprunter directement à la BCE (c'est l'avis de F. Bayou, tout en précisant que cela doit être limité pour que tel état n'y emprunte
    pas beaucoup plus que tel autre),

    mais pour l'heure vous ne pouvez comme F.
    Hollande demander d'aider à établir cela - pour longtemps - à ceux qui en ont le moins intérêt (A. Merkel) en ayant en même temps un projet disparatre et bricoleux avec des mesures électoralistes dépensières comme Hollande
    avec bienfaits populaires seulement à court terme.

    Oui les recettes mais cela ne peut être que de prendre aux plus riches, et seulement par la consommation.

    Un moment donné il faudra bien que la relance par la production (si possible
    dans des domaine d'avenir - Développement
    Ecologique -) soit autre chose que de l'incantation

    et

    sur ce plan Mélenchon
    me laisse trés septique

    (lui qui n'a pas compris avec ses oeillères que Aubry mais aussi Montebourg et Hollande n'était que des pistonnés des grands groupes et a grandement participé à ce que Royal allant exactement
    dans le sens de grands efforts réels de production Eco Economique ne soit pas candidate du PS).

  • @Kerneck

    Je suis bien d'accord qu'il serait bon que les états de l'UE puisse emprunter directement à la BCE (c'est l'avis de F. Bayou, tout en précisant que cela doit être limité pour que tel état n'y emprunte
    pas beaucoup plus que tel autre),

    mais pour l'heure vous ne pouvez comme F.
    Hollande demander d'aider à établir cela - pour longtemps - à ceux qui en ont le moins intérêt (A. Merkel) en ayant en même temps un projet disparatre et bricoleux avec des mesures électoralistes dépensières comme Hollande
    avec bienfaits populaires seulement à court terme.

    Oui les recettes mais cela ne peut être que de prendre aux plus riches, et seulement par la consommation.

    Un moment donné il faudra bien que la relance par la production (si possible
    dans des domaine d'avenir - Développement
    Ecologique -) soit autre chose que de l'incantation

    et

    sur ce plan Mélenchon
    me laisse trés septique

    (lui qui n'a pas compris avec ses oeillères que Aubry mais aussi Montebourg et Hollande n'était que des pistonnés des grands groupes et a grandement participé à ce que Royal allant exactement
    dans le sens de grands efforts réels de production Eco Economique ne soit pas candidate du PS).

  • Je ne vois pas au nom de quel principe un Etat ne pourrait pas emprunter plus qu'un autre. Les emprunts doivent financer les besoins, et il est évident que certains pays auront beaucoup plus de besoins que d'autres. Introduire une limitation (de quelle ordre de grandeur d'ailleurs? qui décide?) n'aurait aucun sens économique, et serait injustifiable politiquement.

    Par ailleurs, rien ne justifie non plus le retour à l'équilibre budgétaire avant que cette mesure soit appliquée. Merkel est contre et le sera toute sa vie, même avec des comptes publics sains. La convaincre ne pourra se faire que dans le cadre d'un autre rapport de force qui implique la menace (notamment mais pas que) d'utiliser l'emprunt forcé ou le recours à la BDF (qui existe toujours ne l'oublions pas, et qui peut encore battre monnaie).

    De plus, c'est parce que la situation des finances publiques est dégradée qu'il est urgentissime de passer à ce mode de financement, parce que le mode de financement actuel par les marchés nous condamne à subir leur frénésie spéculative.

    Il faut se rappeler qu'au début de la crise Grecque, l'incendie aurait pu être éteint dans l'oeuf avec "seulement" 15 milliards d'EURO de liquidités.
    Le dernier plan d'aide faisait (de mémoire, mais c'est possible qu'elle flanche un peu vue l'heure tardive) 107 milliards d'EURO.

    Où l'on voit que la rigueur ne mène à rien...

  • D'abord, merci aux traducteurs. Il en faudrait plus, des traductions, pas uniquement de l'anglais mais de l'allemand etc.

    Cela dit, si je comprends ceux que ça ennuie, je ne comprend pas cette hargne envers The Economist venant de gens qui semblent l'avoir découvert dans leur boite aux lettres il y a quelques jours.

    Oui, The Economist est ultra-libéral, ce n'est pas un scoop. Ils ont cependant une rigueur d'analyse qui les place aisément dans la catégorie des meilleurs hebdomadaires au monde. Ici, c'est plus un article d'opinion, mais a le mérite de clicher certains aspects de cette campagne telle que perçue outre-manche. Je trouve personnellement l'article en question peu inspiré, assez médiocre en fait. Mais si il faut hurler l’hallali à chaque fois que The Economist coule un bronze... un journal qui est capable du meilleur comme du pire.

  • @ l'hérétique

    Je reviens sur les traducteurs... remerciez-les chaudement de ma part s'il vous plait, parce que c'est du boulot, et du boulot bien fait.

  • @Pas Convaincu
    Oui, je ne vais pas manquer de le faire : 31 commentaires en si peu de temps pour un article de fond, je ne m'y attendais pas...

  • On vote JL Mélenchon... On installe la VIème république qui abolit la loi de 1973 afin de pouvoir emprunter à la BDF à un taux très faible ce qui est nécessaire... on mettra ensuite le temps qu'il faudra pour rembourser cette dette légitime sans se soucier des agences de notation et des marchés financiers. L'Etat restera souverain et indépendant ce qu'il n'est plus aujourd'hui. Libérons nous de l'esclavage imposé par LA FINANCE (Fonds de pension, spéculation frénétique incontrôlée etc...). Cf http://www.placeaupeuple2012.fr/entretien-avec-jacques-genereux/

  • @Kerneck et la Suisse ? Et le Luxembourg ? Et la Norvege ? Et le Canada ? et la Nouvelle Zelande ?

    Si vous voulez citer des pays libéraux, citez les TOUS, merci.

    Enfin, puisque vous parlez de 1945, 1. vous n'ignorez pas qu'en 1945, la Sécu était un budget DISTINCT de celui de l'Etat
    2. En 1945, il y avait beaucoup de cotisants pour peu de bénéficiaire
    3. Dès 1945, les Etats Unis ont financé l'Occident pour la reconstruction.

  • @ Le Parisien Liberal

    Je n'ai cité que les USA et la GB parce que leurs chiffres de dette publique sont supérieures aux nôtres, et qu'ils appliquent les politiques prônées par The Economist, en tant qu'organe de pensée néolibérale.

    L'intérêt de les citer eux, et pas les autres, c'était de mettre en évidence une contradiction majeure qui est la suivante : des pays appliquant les recettes néolibérales peuvent avoir des taux d'endettement public supérieurs à celui de la France, qui n'applique pas ces mêmes recettes.
    Il s'en déduit que l'application des recettes néolibérales n'est pas un gage de réduction de l'endettement public.

    Par ailleurs, le Japon a une dette de 200 points de PIB, mais cette dette est détenue à 95% par ses résidents (de mémoire, je n'ai plus le chiffre exact en tête), et personne ne spécule sur sa dette. L'Espagne, qui a encore une dette publique inférieure à celle de l'Allemagne (si si!), elle, subit déjà les coups de boutoirs des marchés.

    Ma conclusion est que la dette n'est pas un problème EN SOI! La seule chose qui pose un problème, c'est de laisser les marchés libres de spéculer dessus.

    Pour leur couper toute possibilité de nuire, il y a une solution et une seule : une Banque Centrale.

  • pourtant, le Japon a une banque Centrale et que maintenant, le pays est obliger de se financer sur les marchés car son auto financement s’épuise. Après, les français ne sont pas aussi patriotique que les japonais et on ne pourra jamais faire comme eux même sous la contrainte.

  • J'ai pris le Japon comme un contre exemple avec une dette de 200% de PIB, tout comme j'ai pris le contre exemple des USA et de la GB pour parler de l'inefficacité des mesures libérales de ce point de vue là, et aussi celui de l'Espagne pour démontrer que c'est pas le niveau de dette qui cause le problème, mais la spéculation que les marchés font sur celle ci.

    La dette publique n'est pas un problème EN SOI, c'est tout ce qu'il y a à comprendre.
    La dette est NECESSAIRE pour les investissements étatiques. De même qu'on ne paie pas sa maison individuelle cash, l'Etat n'a pas à financer ses routes, ses écoles ou ses gares cash.

    La dette en l'espèce est juste un prétexte pour The Economist pour faire rentrer dans le secteur marchand des secteurs qui n'en faisaient pas partie avant (du moins en France) et qui sont des fruits extrêmement juteux pour les "investisseurs" privés.

    Le problème est que quand on voit la manière dont ils gèrent leurs affaires (cf. la crise des subprimes, dont l'explosion de notre dette est au moins en partie une conséquence), on se dit qu'il vaut mieux les laisser jouer entre eux si ça les amuse, mais qu'il ne faut surtout pas les laisser rentrer dans la gestion de nos affaires publiques.

  • Kerneck, vous vous emmêlez les pinceaux.
    La situation du Japon est fondamentalement différente car ce pays a un excédent commercial contrairement à la France.
    Le solde la balance commerciale est égal au solde de l'épargne du pays.
    L'État japonais est certes en déficit mais l'épargne privée le compense largement. C'est pour ça que la dette publique du Japon n'est pas gênante car elle est détenue à 96% par des agents intérieurs au pays.

    En France, ce n'est pas le cas car notre pays est en besoin de financement. Nous devons aller chercher des financements à l'extérieur qu'on trouve sur les marchés financiers. Le problème vient de là, on s'est lié sur les marchés financiers.

    La réponse facile serait de dire, c'est pas grave, on va monétiser. C'est ce qui a été fait pendant la première guerre et plus particulièrement en Allemagne. Cela a donné l'hyper-inflation.

    Aujourd'hui, l'Angleterre qui a monétisé une partie de sa dette a du faire face à une inflation de 5% alors que les salaires ont stagné voir baissé, sans que cela ait un effet sur chômage.

    L'article de the economist qui a été traduit est un constat lucide. Il montre bien la gravité de la situation auxquels les Français n'ont pas été assez sensibilisés. La conjoncture économique n'est pas prêt de s'améliorer et les finances publiques de notre pays se détériorent toujours plus. Ce qui signifie malheureusement qu'on sera obligé de passer par des politiques de stabilisation budgétaires. Et ce n'est pas être ultralibéral de dire ça, c'est juste être lucide sur la situation.

  • "Instaurer un régime de retraite par points.
    Il s'agit d'un régime fondé sur le principe de
    répartition auquel nous sommes attachés et
    sur des droits individuels acquis par le salarié.
    Cette réforme présente plusieurs avantages :
    • équilibre entre cotisations et pensions, une
    fois la réforme mise en place (après une
    période de transition nécessaire)
    • transparence pour le salarié qui saura à tout
    moment ce que sera sa pension, en fonction
    de sa date de départ à la retraite
    • justice car ce régime permet une meilleure
    prise en compte de la pénibilité, des rythmes
    de travail, des périodes d’engagement
    associatif…
    • liberté, chacun pouvant partir à la retraite,
    plus tôt ou plus tard, en fonction d'un choix
    de vie personnel et d'un rachat éventuel de
    points ;
    Rééquilibrer les petites retraites (agriculteurs,
    commerçants, conjoints) à travers un plan de
    rattrapage inscrit dans la nouvelle loi-cadre
    qui redéfinira l'architecture de la retraite."

    J'adore. :)

  • Mercredi 11 avril 2012 :

    Les défaillances de PME s'envolent au premier trimestre.

    La conjoncture se précise pour 2012 et elle n’est pas reluisante. Même sans récession au sein de l’Hexagone, les petites et moyennes entreprises (PME) de plus de 50 employés traversent cette période avec la plus grande des difficultés. Les défaillances d’entreprises enregistrées en France au premier trimestre sont en légère hausse par rapport à la même période de 2011, et restent pour la quatrième année consécutive au-dessus du seuil de 16.000, a indiqué la société Altares dans un communiqué, relayé par Les Echos de ce mercredi.

    Le nombre de défaillances s’élève à 16.206 jugements de redressement ou liquidation judiciaire directe, 3.500 de plus qu’avant la crise début 2008.

    « Les PME de 50 salariés et plus sont, comme au quatrième trimestre 2011, très exposées » (+27 % sur an, par rapport au 1er trimestre 2011), note la société de services aux entreprises. A noter toutefois que neuf PME défaillantes sur dix sont des micro-entreprises (moins de dix salariés). De quoi s’imaginer le nombre de PME toutes tailles confondues défaillantes en France.

    http://www.20minutes.fr/economie/914737-defaillances-pme-envolent-1er-trimestre

  • @Plus.

  • perso je souhaite à ceux qui sont à 1000 euros mensuels de grimper à 1700 mensuels. Le seul pb c'est qu'il faut bien penser aux conséquences; en effet, cela pourrait provoquer du chômage et une augmentation du déficit extérieur. On vit dans une économie ouverte ...

    Mélenchon malheureusement ne propose pas grand chose pour dynamiser l'économie de telle sorte que les créations d'emploi repartent comme se fut le cas en 1998-2000 et même en 2005-2007 (chômage à 7%).

    Avec un taux de chômage redescendu à 6-7%, il sera alors temps de remettre un âge de départ en retraite à 60 ans par exemple.

  • @ eratosthène

    Je ne m’emmêle pas les crayons sur le Japon : d’une part, je n’ai pas une connaissance affinée de la situation japonaise, et d’autre part je le citais juste pour un exemple de niveau de dette sans commune mesure avec la nôtre, et qui ne semble pas poser de problème particulier. Cet exemple sert à redire une nouvelle fois que ce n’est pas la dette en soi qui pose un problème.

    Tous les problèmes sont liés ensemble et vous mettez le doigt sur quelque uns d’entre eux.

    La balance commerciale japonaise est excédentaire ? Et alors ? La balance commerciale de l’Allemagne est excédentaire aussi… mais seulement celle avec les autres Etats européens. La balance commerciale de l’Allemagne est au même niveau que celle de la France pour ce qui est des relations commerciales avec la Chine (de mémoire -30 milliards d’EUR pour les deux). Faut il libéraliser le marché avec la Chine (solution du traité de Lisbonne) et aligner nos salaires sur les salaires chinois, ou alors faut il réintroduire du protectionnisme ?

    Sur la monétisation de la dette, je suis d’accord : il y a des effets pervers comme l’hyper inflation. Mais ce danger n’est pas à l’ordre du jour : la monétisation n’entraîne d’hyper inflation qu’en situation de croissance. Il me semble que nous sommes plutôt en période de récession, non ?
    Sur le long terme, je suis d’accord pour dire que ce n’est pas une solution… mais c’est une solution d’urgence ! Pour couper les jambes (et le reste !) à toute spéculation financière.

    Il s’agit aussi de rappeler que la dette n’est pas mauvaise en soi. Il y a de la BONNE DETTE ! J’insiste : quand il s’agit de financer des biens durables, des investissements productifs, des infrastructures, etc. qui profitent à l’ensemble de la communauté nationale (et qui créent de la richesse non marchande), il est normal que l’Etat s’endette. Il est juste d’étaler dans le temps le prix que ces biens publics ont, de la même manière qu’une entreprise finance ses immobilisations de cette manière. Il s’agit surtout que cette dette soit financée à un taux qui ne soit pas prohibitif, d’où l’intérêt de ne pas confier le financement de cette dette aux marchés pour qui le court terme est l’unique objectif.

    La mauvaise dette existe aussi, c’est celle des dépenses de fonctionnement. Un Etat doit être à l’équilibre de ce point de vue là (personne ne le conteste d’ailleurs, même pas Mélenchon, par la voix de son conseiller économique Jacques Généreux !).

    Autre point avec lequel je suis d’accord : les finances publiques se détériorent. Mais il existe une autre lecture que celle que vous avez !
    Je la présente parce qu’il faut qu’elle le soit : la dette a été artificiellement gonflée du fait du désarmement organisé de l’Etat fiscal et social, par politiques d’exonérations de cotisations sociales (et non de CHARGES !!) et de défiscalisations successives.
    La seule justification de ces mesures était qu’il fallait garder nos riches pour qu’ils investissent.

    Mais comme ils n’investissent pas, qu’est ce qui se passe ?
    Il faudrait lire le constat de Frédéric Lordon dans le Monde Diplomatique sur cette question, et notamment sur la question de l’apport de capital dans le marché primaire, c'est-à-dire les actions, et sur le rapport entre les volumes d’échange entre le marché primaire (les apporteurs de capitaux propres) et secondaire (les spéculateurs) pour se faire une idée de quelle ordre de grandeur on parle.

    Bref, on assèche les ressources de l’Etat (par la baisse de la fiscalité) et celles de la Sécurité Sociale (par les exonérations de cotisations sociales). En même temps, on assèche une deuxième fois l’Etat car les exonérations de cotisations sociales sont transférées dans le budget de l’Etat (qui s’endette évidemment encore plus pour les financer).
    Résultat : la baisse des ressources fiscales et sociales n’est compensée par rien, les contreparties en emplois de ces politiques ayant démontré de longue date leur inefficacité.

    Alors on fait quoi ? Le système assumé de défiscalisation et de baisse des cotisations sociales a creusé les déficits comme jamais dans l’histoire ils n’ont été creusés.
    Pire ! Les marges de manœuvre octroyées aux détenteurs de capital (à la fois par le laxisme fiscal et la déréglementation financière, pudiquement appelée « innovation financière ») ont permis à ces derniers de développer leurs activités spéculatives.

    Tout est lié ! Lorsque vous desserrez l’étau fiscal et empêchez parallèlement toute régulation, les opérateurs qui sont plus libres (et l’on retrouve le terme de « libéralisme »), c'est-à-dire moins contraints, usent de cette liberté pour faire progresser leurs propres intérêts.

    Partant de ces éléments, le constat de The Economist n’a absolument rien de lucide comme vous le prétendez. Il est orienté politiquement (ça, c’est légitime), mais il se pare surtout de l’habit de la vérité incontestable, ce à quoi je refuse de souscrire !

    Je pense que fondamentalement l’analyse qui nous oppose est la suivante : une liberté DOIT être encadrée par la loi, à défaut de quoi celle-ci devient une tyrannie.

  • @ Kerneck

    +1 !

    J'ajouterais ceci : le succès et la facilité de la spéculation financière (qui a bel et bien repris depuis 2008) ont amené les banques à préférer cette activité à celle, socialement et économiquement utile, de crédit. Les taux de crédit sont bas, mais l'octroi de crédit s'est fait de plus en plus méfiant, tant vers les particuliers que vers les PME.

    D'où deux conséquences : pour les PME, difficultés d'investissement et même de trésorerie (suppression de lignes de crédit à court terme), d'où des licenciements ou des faillites. Et pour les particuliers, transfert des octrois de prêts immobiliers des primo-accédants modestes vers les acquéreurs riches ou simplement aisés à finalité locative, d'où accroissement démesuré des prix dans les zones "faciles à louer" (Paris intra-muros...) et éviction des acquéreurs éventuels dans les zones à prix raisonnables.

  • "Je ne m’emmêle pas les crayons sur le Japon : d’une part, je n’ai pas une connaissance affinée de la situation japonaise, et d’autre part je le citais juste pour un exemple de niveau de dette sans commune mesure avec la nôtre, et qui ne semble pas poser de problème particulier. Cet exemple sert à redire une nouvelle fois que ce n’est pas la dette en soi qui pose un problème."

    Cela se voit que tu n'as pas compris le problème, on la refait.
    Le Japon a un excédent commercial, c'est à dire qu'il gagne plus que ce qu'il dépense.
    C'est équivalent avec un solde positif de l'épargne nationale japonaise. L'épargne privée du pays compense largement le besoin de financement de l'État.
    De plus, le taux de prélèvement obligatoire par rapport au PIB au Japon est de 25% environ contre 45% en France.
    Le Japon, non seulement a une épargne privée qui compense le besoin de financement de l'État mais surtout, ils ont la marge de manoeuvre pour augmenter les impôts. Ce que nous n'avons pas en France.

    "La balance commerciale japonaise est excédentaire ? Et alors ? La balance commerciale de l’Allemagne est excédentaire aussi… mais seulement celle avec les autres Etats européens. La balance commerciale de l’Allemagne est au même niveau que celle de la France pour ce qui est des relations commerciales avec la Chine (de mémoire -30 milliards d’EUR pour les deux). Faut il libéraliser le marché avec la Chine (solution du traité de Lisbonne) et aligner nos salaires sur les salaires chinois, ou alors faut il réintroduire du protectionnisme ?"

    Là encore tu t'emmêles les pinceaux. Ce qui compte, c'est la balance commerciale globale car c'est elle qui porte sur les flux de revenus. Si on devait prendre une image, être déficitaire envers son boucher n'est pas grave si on perçoit plus de revenus d'un autre individu à qui on vend ses services.
    Il n'est pas question d'aligner les salaires sur ceux des Chinois surtout que sous le fait de l'inflation de 5% en Chine, les salaires là-bas augmentent. Le rattrapage économique de la Chine génère une inflation. En 15 ans, les prix doublent en Chine et les salaires avec.

    "Sur la monétisation de la dette, je suis d’accord : il y a des effets pervers comme l’hyper inflation. Mais ce danger n’est pas à l’ordre du jour : la monétisation n’entraîne d’hyper inflation qu’en situation de croissance. Il me semble que nous sommes plutôt en période de récession, non ?"

    Faux, quand il y a une staglation comme dans les années 70, on a de l'inflation et une récession. Ces situations représentent un choc d'offre négatif.

    "Bref, on assèche les ressources de l’Etat (par la baisse de la fiscalité) et celles de la Sécurité Sociale (par les exonérations de cotisations sociales). En même temps, on assèche une deuxième fois l’Etat car les exonérations de cotisations sociales sont transférées dans le budget de l’Etat (qui s’endette évidemment encore plus pour les financer).
    Résultat : la baisse des ressources fiscales et sociales n’est compensée par rien, les contreparties en emplois de ces politiques ayant démontré de longue date leur inefficacité."

    C'est en bonne partie faux car les prélèvements obligatoires et les dépenses publiques n'ont jamais été aussi élevés en France.

    "Partant de ces éléments, le constat de The Economist n’a absolument rien de lucide comme vous le prétendez. Il est orienté politiquement (ça, c’est légitime), mais il se pare surtout de l’habit de la vérité incontestable, ce à quoi je refuse de souscrire !"

    C'est à croire que vous n'avez pas lu l'article. Faire le constat de l'état désastreux de nos finances publiques est on ne peut plus lucide. D'ailleurs the economist a évoqué la possibilité d'augmenter les prélèvements obligatoires pour rééquilibrer le budget de l'État mais que cela devait aller de pair avec une baisse des dépenses publiques.
    The economist n'a jamais dit qu'il détenait une vérité incontestable.
    Franchement, relisez l'article en enlevant vos œillères.

    "Pire ! Les marges de manœuvre octroyées aux détenteurs de capital (à la fois par le laxisme fiscal et la déréglementation financière, pudiquement appelée « innovation financière ») ont permis à ces derniers de développer leurs activités spéculatives."

    Le problème est plus complexe que ça.
    Avec les accords de Bâle et la législation post-enron, il n'y a jamais eu autant de réglementation de la sphère financière.
    Les règles existent, les institutions pour les appliquer aussi mais on n'a pas pu empêcher la crise.
    Bref, la situation actuelle mérite mieux que vos réflexions simplistes.

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