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europe - Page 10

  • Kouchner le Faust derche ?

    Décidément, Bernard Kouchner n'arrive pas à se faire à l'idée qu'il est désormais un ministre de Sarkozy et dans un gouvernement clairement UMP. Kouchner a des pudeurs de Faust qui désire coucher avec Gretchen quand cette dernière lui demande s'il croit en Dieu : « Nun sag was hast du mit der Socialitzen Religion ? » Bernard Faust répond à Gretchen par un silence gêné.

    C'est que notre bon docteur Faust Kouchner ne veut pas assumer clairement son pacte avec Méphistotélès Nicolas Sarkozy. Dès lors qu'il s'est engagé avec l'UMP, il lui faut boire le calice jusqu'à la lie, et pas d'états d'âme. Quand venu de la gauche, on pactise avec l'UMP, c'est un aller simple que l'on prend, pas un aller-retour. Je trouve à cet égard très justifié de la part de plusieurs personnalités de l'UMP de s'étonner de l'absence de solidarité du bon docteur. Pour qui voudrait-il voter lors des élections européennes, de toutes façons ? Tout de même pas pour les Socialistes qui le honnissent, désormais ? Goethe disait de Faust que c'était un homme troublé par la passion qui peut obscurcir l'esprit. La soif de pouvoir ? de reconnaissance ? l'ambition ?

    Ce qu'on te promet, tu peux en jouir entièrement; il ne t'en sera rien retenu. Ce n'est pas cependant si peu de chose que tu crois; mais une autre fois nous en reparlerons. Cependant je te prie et te reprie de me laisser partir cette fois-ci.

    Méphistotélès dans le Cabinet d'Étude, Faust, Goethe

  • Vers une harmonisation du droit pénal en Europe ?

    Le Parlement européen a réclamé qu'il soit accordé une plus grande importance à la future coopération judiciaire pénale en ce qui concerne les mesures pratiques afin de garantir le respect des suspects et les droits des victimes, et la formation des juges, des procureurs et des avocats de la défense, ainsi qu'une liaison transfrontalière efficace pour la poursuite et la condamnation pénale de dangereux criminels.

    Le rapport adopté par les eurodéputés réclame aussi un meilleur contrôle de la mise en application des lois européennes par les pays de l'UE comprenant également des dispositions des droits de l'homme et les révisions de la qualité des systèmes juridiques nationaux. 

    Sarah Ludford (LibDem, Royaume-Uni, ADLE) a commenté : Des instruments comme le mandat d'arrêt européen sont basés sur la reconnaissance mutuelle. Les Etats membres sont sans cesse obligés de prouver qu'ils méritent cette reconnaissance en observant les normes de la convention européenne des droits de l'homme et en n'abusant pas des mandats d'arrêt européens pour des délits insignifiants ou de façon à affecter les libertés civiles.

    Les citoyens européens espèrent à juste titre que la coopération transfrontalière arrête les grands criminels qui échappent à la justice, et cette coopération doit s'améliorer. Mais ceux qui voyagent et travaillent ou démarrent une affaire dans un autre pays européen ont également besoin de se sentir en sécurité s'ils ont maille à partir avec la justice - comme les transporteurs qui trouvent quelqu'un a caché de la drogue dans l'arrière de leur camion - ils seront traités de façon équitable plutôt que de découvrir qu'ils sont supposés s'expliquer en italien, en espagnol ou en grec sans avocat pour les défendre.

    Il est grand temps que les Etats membres agissent ensemble et s'assurent que les personnes arrêtées et sous le coup d'un mandat pénal dans d'autres Etats membres soient informées de leurs droits, obtiennent une aide légale adéquate, aient accès à un interprète afin de garantir que toute erreur judiciaire soit évitée.

    Heureux de voir l'ADLE, groupe auquel appartient le MoDem, sur la même longueur d'ondes que les commissions thématiques du MoDem sur l'Europe dans le domaine judiciaire. J'avais en particulier aimé cette dernière proposition qui figurait dans son document final, la création d'un parquet européen.

    Bien sûr, il est incontestable que la diversité des cultures de chaque état-membre est une réalité évidente, et c’est également une force. Pour autant, nous nous devons d’associer nos forces pour combattre ce qui nous fixerons ensemble comme des objectifs communs aux définitions tout aussi communes. Cette même perception des infractions à combattre permettra une meilleure compréhension entre les autorités d’enquête et de poursuite. Plus ambitieux encore, nous proposons que, suite à l’harmonisation de certaines infractions, soit créé un organe de poursuite européen, en d’autres termes, « un Parquet européen ». Ces Procureurs européens seraient compétents dès lors que l’intérêt général d’au moins deux états-membres serait atteint. Il prendra ses réquisitions aux côtés du Procureur de l’état-membre dans lequel est jugé le mis en cause. Par ailleurs, il pourra s’assurer de la bonne coordination des phases judiciaires entre tous les états-membres si le même mis en cause était suspecté d’avoir commis des infractions sur plusieurs états-membres. Il est même envisageable que, dès que nous aurons atteint un degré élevé de confiance mutuelle entre états-membres, nous admettions que les juridictions d’un seul état-membre aient compétence pour juger de l’ensemble des infractions supposées commises par un même mis en cause. Par exemple, un individu vole une voiture en Belgique afin de commettre un braquage en France et à l’occasion de sa fuite en Espagne tue un policier. Dans telle hypothèse, nous pourrions réfléchir à ce que la compétence serait donnée à un seul état-membre pour juge de l’ensemble du parcours criminel dudit individu. Dans telle hypothèse, la création d’un parquet européen prendrait d’autant plus son sens.

  • Européennes, la non-campagne

    eu_flag.jpgNous sommes désormais à moins d'un mois des élections européennes, et j'avoue que je suis consterné. En fait nous ne nous acheminons pas vers une campagne courte voire très courte. Non, c'est pire que cela. Nous allons droit vers pas de campagne du tout, purement et simplement. Les initiatives se multiplient en vain. Une journée consacrée à l'Europe sur France-Info, des articles plus nombreux sur Internet à propos de l'Europe, des conventions thématiques et des cafés politiques organisés par quelques partis, mais rien n'y fait. C'est l'apathie générale. Sur nos blogs, nous ne pouvons rien faire de plus que de tenter d'appâter les médias traditionnels en buzzant, mais c'est vain. Le public de la blogosphère, tout du moins politique, est globalement acquis au principe du vote. Donc, ce n'est pas même la peine de tenter de nous convaincre entre nous. Ce qu'il faudrait, c'est aller voir tous ceux qui se désintéressent de la chose.

    A quoi en sommes-nous réduits ?! :-( à attendre que le Président de la République lance la campagne au nom d'un parti ! à appeler à le sanctionner dans l'espoir d'émouvoir les foules ! Des militants, des responsables, ont travaillé dans nombre de commissions, çà et là, dans divers partis, mais en vain. Je ne sais pas comment cela se passe dans les autres partis, mais pour le MoDem, Marielle de Sarnez a écrit un dictionnaire sur l'Europe, mais à ma connaissance, c'est la seule personnalité politique à avoir écrit tout récemment sur l'Europe. L'Atlas de Michel Barnier date de septembre 2008.

    La non-campagne européenne, que je propose d'appeler désormais ainsi, consacre l'échec de la Toile, d'Internet, des blogs, à mobiliser l'opinion. Pas de buzz choc porteur qui eût pu soulever les passions. Quand je pense à l'émotion de la présidentielle qui a duré presque 9 mois et nous a tous tenus en haleine avec des rebondissements dignes des meilleurs polars ! Aujourd'hui, c'est le néant ou presque. Coup de blues. Je ne sais plus quoi faire, personnellement. Le Parlement européen semble sans doute trop lointain à nos concitoyens. Il est vrai que l'on n'entend presque jamais parler entre deux élections européennes. Sans doute est-ce cela que cette élection paye. Aussi, parce qu'on n'évoque l'Europe, dans les médias, rarement autrement que via les accords passés entre les États. Le citoyen européen a donc du mal à s'imaginer que l'Europe, c'est aussi un Parlement, et pas que pour faire de la figuration. Il le voit quasi-exclusivement comme un concert des nations. Parlement et Conseil de l'UE co-dirigent pourtant l'Europe (le dictionnaire de Marielle de Sarnez explique très bien cela).

    Bref, coup de déprime. Je ne sais pas quoi faire. Tenez, jetons un oeil sur le classement wikio des blogs politiques : il n'y a que Quatremer comme blog européen. Il doit être bien seul dans ses coulisses, le pauvre, à Bruxelles. Regardez à la page d'accueil de wikio : vous voyez le tag Europe apparaître ? moi non. Et dans les tags qui font l'actualité ? Pas davantage. Allez si, dans la première catégorie, il y a élections européennes en petit, à minuit le 07 mai 2009. C'est tout. Nada dans les hot tags de hautetfort non plus, la plate-forme de blogues la plus importante de France. Décourageant...

  • Ouf, Luc Ferry ne sera pas député européen !

    La France l'a échappé belle. Elle a bien failli, grâce au parti majoritaire, se retrouver avec un fumiste de plus au Parlement Européen. Il devait dans le sud-est récupérer la deuxième place. Il n'aurait plus manqué que ça. S'il y en a un qui m'insupporte bien, c'est de beau-parleur des plateaux de télévision, complètement inconsistants. Quand il était ministre, il pleurncihait auprès de certains de ses conseillers de ce que le gouvernement Raffarin lui faisait faire tout en avalisant absolument tout en public. Copain comme cochon avec Lang, il est toujours du bon côté du pouvoir. Pote d'un ministre de gauche quand le PS gouverne, ami des puissants de droite quand c'est l'UMP. Pas étonnant de  retrouver Carla Bruni en marraine d'une de ses filles, il ne se complaît que dans le strass et les paillettes ce philosophe de pacotille. Jamais il ne prendrai le risque d'arpenter un territoire pour faire connaissance avec les gueux. Non, le mieux, pour lui, c'est une place réservée sans se battre ni serrer la main des terreux.

    Le comble c'est qu'il a bien failli faire passer à la trappe un authentique européen. Damien Abad du Nouveau Centre est certes jeune, mais au moins, il a des convictions européennes ancrées. Non, le problème, c'est que son parti est un non-parti et son poids désormais inexistant. Mais l'individu est respectable, pour ce que j'en connais, en tout cas.

    Le Luc Ferry, Jacques Chirac ne pouvait pas le supporter ; ça l'exaspérait de le voir arpenter les soirées de gala et les vivement dimanche au lieu de faire son boulot de ministre. Darcos n'est vraiment pas fameux, c'est un politique surtout soucieux de sa carrière, mais enfin, il a tout de même plus de consistance, et lui, il bosse au moins. Xavier Bertrand qui est un bosseur s'est dit-on opposé à cette "nomination". On comprend bien, il n'avait pas envie d'un fumiste au Parlement européen.

    Il essaie de tirer la couverture à lui en faisant valoir qu'il a refusé, mais personne ne le croit. Il faut dire qu'il voulait, si j'ai bien compris, la seconde place en île de France. Super, à la place de Barnier ? Dommage, tiens, ça aurait été un plaisir pour les démocrates franciliens de le recaler tout aussi sec, celui-là.

  • Quel électeur européen êtes-vous ?

    Géniale découverte grâce à Polluxe ! Elle a trouvé sur la Toile un "european profiler". Le test est très complet et permet de déterminer de quel parti européen et/ou national vous êtes le plus proche. La sophistication du test permet même  de déterminer la proximité selon les thèmes retenus. Je suis très proche de trois partis : le MoDem, les Newropeans et le PRG. Je me demande bien pourquoi le PRG, mais bon...

    En parlant d'Europe, j'ai découvert ce truc bizarre. Une sorte de cartographie des blogs français s'exprimant sur l'Europe. Mais revenons au profiler. Je serais curieux de connaître la position là-dessus de :

    Toréador, Criticus, Rubin, Aurélien Véron, mon crapaud et Nelly.

    Pas le temps ce soir de détailler mes résultats, mais j'y reviendrai dans un billet postérieur. Y'a des trucs surprenants, tout de même, quand on examine thème par thème... J'ai noté que j'ai aussi des convergences avec Alternative Libérale.

  • Europe de la culture, culture de l'Europe

    581821186.2.jpgJ'ai poursuivi ma lecture du Petit dictionnaire pour aimer l'Europe de Marielle de Sarnez, euro-députée MoDem, mais, je suis resté à la lettre C : eh oui, parce qu'à la lettre C, il y a le mot culture, et cela fait un moment que j'attends de connaître l'idée exacte de Marielle sur la question. Marielle évacue d'emblée deux opinions relativement communes dès les premiers mots de l'article :

    - le première qu'il n'y aurait pas une culture de l'Europe mais une Europe des cultures, toutes différentes et pas avec le même substrat.

    - la seconde que l'Europe serait un processus dynamique absorbant les cultures par européanisation, c'est à dire, en somme, apportant ses attributs propres à d'autres cultures  clairement différentes.

    Il y a pour elle bien un patrimoine commun, une mémoire collective qui fondent tous deux le sentiment d'appartenance à l'Europe. Aux confluents de la civilisation européenne, elle énumère en tout premier lieu l'héritage gréco-romain, puis juif, puis chrétien, puis leur enfant rebelle, l'humanisme et enfin la présence arabo-musulmane de plus en plus forte.

    Il ne s'agit pas pour autant d'unifier ni d'harmoniser la culture européenne, comme le ferait un état centralisateur, au demeurant, mais de favoriser la circulation des idées, des oeuvres, des artistes, car le dynamisme culturel de l'Europe a toujours reposé sur cette diversité et ce mouvement.

    Marielle réaffirme son attachement à deux convictions fortes sur la culture : la première, que la culture est un bien supérieur qui ne saurait relever d'un seule logique mercantile, la seconde , que l'exception culturelle conserve plus que jamais toute sa force. Marielle salue d'ailleurs son intégration dans le droit européen et l'adoption de sa charte par l'UNESCO.

    En ce qui concerne l'exception culturelle française, je rappellerai simplement la position trouble de Michel Barnier, candidat, comme Marielle de Sarnez, en île de France, au temps où il était commissaire européen...

    Marielle établit un lien clair entre culture européenne et identité européenne. De la même manière, elle affirme sans ambiguité la cohésion de cette culture, nourrie de la diversité européenne, diversité, rappelons-le, pour être clair, qui prend sa source dans les confluents de la culture européenne. Il y a donc bien une source commune dans laquelle l'Europe puise à la fois sa culture et son identité.

    Il y a une seule chose qui m'étonne, dans l'article de Marielle, c'est qu'après de tels constats, elle n'en tire pas des conclusions qui me semblent, à moi, évidentes. Il me semble que l'Europe devrait promouvoir via une politique commune tout ce qui rappelle ces sources communes et cohésives, justement. Je ne suis pas pour une unification radicale, mais j'estime que les systèmes éducatifs européens devaient tous comporter des éléments d'une culture européenne commune :

    - histoire des religions (christianisme et judaïsme principalement) et textes fondateurs

    - éléments de langue grecs et latins (étymologie par exemple, notamment dans les vocabulaires scientifiques et juridiques)

    - étude historique et mise en perspective de l'humanisme européen

  • L'Europe est notre avenir !

    1770288951.jpgJe ne sais pas ce que f.... les autres partis, mais le MoDem en est à sa cinquième convention thématique sur l'Europe (elle aura lieu le 29 avril) et diffuse déjà ses premiers tracts ! Voilà ce que l'on trouve sur le tract actuellement distribué.

    On a l'impression que les autres partis n'accordent pas d'importance à ces élections. Les Verts avaient démarré tôt, mais on n'entend plus parler d'eux ; à vrai dire prôner la décroissance en pleine crise économique, faut le faire...l'UMP place ses recalés, le NC gémit sans obtenir de place sur les listes de l'UMP, et les Socialistes, ils se battent pour que les places sur les listes reflètent l'équilibre de leurs tendances. Y'a Libertas qui a sorti deux vidéos amusantes, mais qui masquent aussi l'inanité de leur programme et de leur argumentation. C'est bien pour cela qu'ils ne se risquent pas à des conventions thématiques, elles seraient nécessairement creuses. Silence radio également du côté du NPA qui en est resté aux slogans de 2005.

    Construisons une Europe plus humaine

    L’Europe ce n’est pas seulement un marché, ce sont des valeurs humanistes, un projet de société.

    C o n t r e l ’ a r g e n t - ro i ,

    Nous voulons que l’exigence sociale, démocratique et écologique soit placée au dessus des règles du marché.

    Contre le chacun pour soi,

    Nous voulons une véritable réponse coordonnée à la crise, avec un grand emprunt européen pour aider notamment les PME à résister et à préparer l’avenir.

    Pour un monde plus équitable,

    Nous voulons un commerce mondial qui amène les pays du monde à se doter progressivement de règles sociales, sanitaires et environnementales exigeantes

    Pour une Europe plus solidaire,

    Nous voulons mettre fin à la concurrence sauvage entre États européens. Une harmonisation fiscale et sociale permettra de redistribuer les richesses et de défendre l’emploi.

  • Marielle définit la concurrence pour les démocrates

    581821186.2.jpgJe poursuis la lecture du dictionnaire de Marielle (de Sarnez) pour aimer l'Europe, et j'en suis à la lettre C. Je me suis précipité sur l'article Concurrence, histoire d'y voir plus clair sur la position programmatique du MoDem à ce sujet. En effet, dans ce dictionnaire, Marielle offre d'abord une définition de l'existant, toujours illustrée d'exemples, puis soumet à la sagacité du lecteur ce qui pourrait être différent si c'est opportun.

    Au passage, j'ai vu avec plaisir que Marielle est une lectrice de l'Esprit des Lois, puisqu'elle appuie son propos par cette citation fameuse de Montesquieu dans l'Esprit des Lois (Livre XX, chapitre 9) sur la concurrence :

    « c’est la concurrence qui met un juste prix aux marchandises, et qui établit les vrais rapports entre elles »

    La concurrence entre les entreprises privées ne fait pas problème pour Marielle, et elle rappelle à cet effet le rôle moteur de l'Europe dans ce domaine pour briser les ententes illégales conclues au détriment des consommateurs.

    Elle aborde dès le début de l'article la question qui fâche une partie de l'opinion : beaucoup, en France, jugent que la concurrence libre et non faussée a aussi pour objectif la casse du service public. Elle observe que la gestion des infra-structures et les services rendus (énergie, télécommunication) sont deux choses distinctes ; l'Europe est hostile au principe de monopoles qu'ils soient publics ou privés. La fin d'un monopole et la concurrence n'impliquent par ailleurs pas nécessairement que les entreprises publiques soient privatisées. Ce sont deux choses distinctes. Pour Marielle, foin du débat public/privé sur les services, ce qui compte, c'est surtout leur spécificité : la garantie d'accès  pour tous, sur tout le même territoire et avec une même qualité. Voilà ce qui compte, à ses yeux.

    En ce qui concerne les aides d'État, elle rappelle que la Commission les considère comme acceptables dès lors qu'elles ont pour vocation d'aider les territoires et les régions défavorisées ou remédient à une situation économique grave pour un pays.

    Elle rétablit, à ce sujet, la vérité de ce qu'il s'est vraiment passé avec les aides de l'État aux banques. Contrairement à ce qu'affirmait Sarkozy, la Commission n'a jamais été tatillonne, mais s'est plutôt posée les mêmes questions que les Français :

    - pourquoi aucune contrepartie n'était exigée par le gouvernement français en échange des aides consenties, contrairement aux autres pays ?

    - pourquoi la France ne pratiquait des taux que de 8% pour ses prêts aux banques quand il était de 12% au Royaume Uni, par exemple ?

    Gardons le mieux pour la fin : savez-vous pourquoi les banquiers français ont renoncé à leurs bonus, lors du deuxième plan de soutien  ? pas du tout à cause des rotomondades de Sarkozy et de l'UMP ! Non, pas du tout, cela ne vient nullement des déclarations martiales ! cela vient tout simplement de l'Europe ! Ben oui, la Commission a dit :" soit vous obtenez des contreparties de vos banques, soit on vous recale votre plan". Les Banquiers ne prennent sans doute pas au sérieux les pitreries de nos gouvernants, mais l'Europe et la Commission, ça, c'est du sérieux. Du coup, ils ont plié sans regimber.

    Marielle a cette qualité ne pas éviter les questions difficiles. Elle a bien sûr parlé de la concurrence sociale. Mais pas dans l'article Concurrence. Il faut se rendre à l'article Cour de justice (on reste dans la lettre C). Elle y dit que les syndicats reprochent à la Cour de Justice de privilégier les libertés économiques par rapport aux droits sociaux. Marielle rappelle que la Cour émet ses jugements par rapport au droit communautaire existant et elle ne peut par exemple pas empêcher la libre circulation des travailleurs, y compris quand ils sont envoyés en mission par une entreprise d'un membre de l'Union où les salaires sont moins élevés que le pays où se déroule l'activité.

    Pour cette raison, Marielle estime absolument nécessaire la création d'un espace social européen afin que les juges tiennent la balance entre la libre circulation des biens et des services et la défense des droits sociaux fondamentaux. Pour finir sur la Cour de Justice, elle est aussi à notre avantage quand par exemple elle exige la libre prestation des soins partout sur le territoire. Je rappelle à ce sujet que l'ADLE, groupe dont le MoDem est membre, milite en faveur du droit au remboursement des frais médicaux quel que soit le pays de soin choisi.

  • L'Europe et la mauvaise réputation

    581821186.2.jpgJe continue la lecture du Petit dictionnaire pour aimer l'Europe de Marielle de Sarnez, euro-députée démocrate (MoDem). J'ai dépassé la lettre B (j'en suis à C) mais je me suis arrêté sur l'article Bureaucratie. On s'imagine l'Europe comme une grosse machine à technocrates bureaucrates et pourtant...il n'y a en tout et pour tout que 32 000 fonctionnaires européens, et ce, pour 27 nationalités, puisque l'Europe compte 27 pays. Comparons avec les millions de fonctionnaires de la France ! Tenez, Marielle de Sarnez fait observer que la ville de Paris emploie à elle-seule 48 000 fonctionnaires ! Et ce n'est pas tout : en réalité, l'écrasante majorité de ces fonctionnaires est constituée d'interprètes (27 pays donc presque 27 langues !) et de juristes (eh oui, 27 pays = 27 systèmes juridiques !). La réalité, c'est que l'Europe travaille avec une structure très très légère. L'essentiel du travail provient généralement des députés européens qui bossent beaucoup et des groupes politiques qui disposent de leurs propres commissions pour proposer des projets de lois ou de directives.

    En fait, il se trouve que j'ai lu aussi l'article Budget, dans le dictionnaire de Marielle et qu'est-ce que j'y trouve ? Tout d'abord, il ne représente que 1% du PIB européen (en France, le budget, c'est 18% du PIB). Ensuite, 80% du budget de l'union est consacré à la politique agricole commune et aux fonds structurels (qui servent à développer les régions). Ce qui est regrettable, c'est la faiblesse des fonds affectés à la recherche. En fait, l'Europe dispose de peu de fonds propres parce qu'elle a peu de compétences propres. Ce que je retiens, pour revenir à mon sujet, c'est que l'Europe est très peu budgetivore et que les coûts de l'administration de Bruxelles sont négligeables.

    C'est bien de le dire une bonne fois pour toutes tant on a fait une mauvaise réputation à l'Europe tout à fait à tort. Merci, Marielle, de rétablir la vérité avec des chiffres précis.

  • Marielle aussi a la banane

    581821186.2.jpgMarielle de Sarnez, euro-députée démocrate (MoDem), vient de m'adresser un exemplaire dédicacé de son petit dictionnaire pour aimer l'Europe. Sympa. Du coup, j'ai commencé à la feuilleter. Et je suis tombé, à la lettre B, sur l'article "banane". Eh oui, parce qu'il n'y a pas que Sarko à avoir la banane. L'Europe également, et j'ai trouvé intéressant que Marielle choisisse ce fruit comme symbole d'une politique communautaire. De fait, Marielle, sans dire, rappelle que ce fruit est le plus vendu au monde et représente un marché monumental. Elle oppose dans son article la banane communautaire, issue des petites plantations des Antilles à la banane dollar qui est un enjeu prioritaire pour les plus grosses multi-nationales de l'agro-alimentaire. Or, il se trouve qu'en 1957, à la création de la CEE, une querelle avait fait rage autour de ce fruit entre l'Allemagne qui importait la banane sud-américaine et la France qui la faisait venir d'Afrique et des Antilles. Pour protéger la banane européenne, l'Europe a imposé des quotas de bananes européennes sur le marché communautaire. Or, l'OMC, au nom de la concurrence libre et non faussée souhaite que ces quotas soient supprimés. Alors Marielle a inventé un concept assez intéressant pour défendre cette banane : la banane européenne est un fruit «culturel» parce que sa culture façonne des paysages, fait vivre des milliers de petits planteurs et est partie intégrante des mémoires. Je ne sais pas si l'OMC va l'entendre de cette oreille, mais cela a le mérite d'ouvrir le débat sur l'espace dans lequel l'idée de culture peut s'exercer et sa relation avec l'identité. Une chose est néanmoins certaine : si les Européens imposent des quotas, il faudra qu'ils en acceptent aussi. Et donc, au sein de l'OMC, on pourrait envisager d'échanger ou de définir des "droits" à quotas. Cela pourrait entrer officiellement dans la législation internationale, et ce serait beaucoup plus saint. On pourrait alors imaginer de se servir de ces droits pour favoriser le co-développement en permettant l'émergence d'éco-systèmes de la richesse dans les pays les moins avancés ou en voie de développement. Une idée à creuser, mais qui pourrait faire son chemin. A mes yeux, l'essentiel, c'est l'équité. Il ne doit y avoir de passe-droits pour aucun pays, et tout doit fair el'objet d'une négociation sur des bases claires.