Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

europe - Page 12

  • Les douze travaux du MoDem

    LES DOUZE TRAVAUX D'HERCULE DU MODEM

    1 - L’union de l’Europe, maintenant, plus de doutes possibles.

    Dans l’histoire de l’humanité, jamais de peuples libres n’ont choisi de se rapprocher pour relever ensemble les défis de leur temps. C’est l’entreprise historique la plus pacifique et la plus novatrice de tous les temps. Mais comme toutes les constructions humaines, après des succès impressionnants, il est arrivé à l’idéal européen de s’émousser et d’être un sujet de désillusion. Parfois, les peuples ont douté, beaucoup, ou un peu. Aujourd’hui, le doute n’est plus permis. La crise prouve que le chacun pour soi rend impuissant. En revanche, ensemble, on peut agir. L’euro a résisté à la crise et nous a évité les catastrophiques dévaluations d’autrefois. Où en serions-nous si l’euro n’avait pas existé ?
    Nous proposons une réponse coordonnée de l’Union européenne à la crise, avec un grand emprunt européen de 3 pour cent du PIB, destiné, en particulier, à aider les PME à préparer l’avenir. Nous proposons que les grandes politiques de lutte contre la crise, par exemple, le plan automobile, fassent l’objet d’une démarche concertée et coopérative des Etats de l’Union, en tous cas de la zone euro.


    2 - L’Europe, ce n’est pas seulement une économie, c’est un projet de société, des valeurs humanistes.

    Ceux qui ont voulu limiter l’union de l’Europe à un marché ont trahi l’idéal européen. L’Europe ne peut pas se résumer à la défense de la concurrence en tous domaines et sur tous sujets. Pour nous, démocrates français et européens, l’exigence sociale, civique et écologique doit servir de point de repère. Ce sont les valeurs de l’humanisme européen qui doivent maintenant être défendues, notamment dans nos relations avec les autres puissances mondiales.
    Nous proposons que l’exigence sociale, démocratique et écologique soit placée au même niveau que la concurrence.


    3 - En Europe, la compétition doit être rendue équitable.

    Nous ne pouvons pas continuer à imposer à nos entreprises, à nos agriculteurs, des normes légitimes et justes, par exemple en matière d’environnement, et accepter qu’entrent chez nous des produits qui ne les respectent pas.
    Nous demandons l’équité : les produits qui entrent en Europe doivent être soumis aux mêmes règles que ceux que nous fabriquons chez nous et l’Europe doit les aider à y parvenir.


    4 - L’Europe, affaire de citoyens.

    Les gouvernants de nos paus et les dirigeants européens préparent toutes les décisions entre eux, dans le secret, sans que nul en soit informé. Des choix très importants, qui nous concernent tous, sont ainsi décidés. Cela ne doit plus être accepté par les peuples. Pour nous, toutes les décisions qui concernent l’avenir des citoyens européens doivent être prises en pleine lumière : c’est aussi notre affaire de citoyens.
    Nous proposons que les délibérations des gouvernements, au sein du conseil, soient publiques, télévisées, ou diffusées sur internet. Nous proposons que toute préparation de décision de l’Union soit annoncée aux citoyens, sauf urgence, trois mois avant d’être prises, par voie de presse, de manière qu’ils puissent donner leur avis et saisir leurs députés européens.


    5 - L’Europe ne peut pas organiser la concurrence sauvage des Etats européens entre eux.

    Elle doit, au contraire, les conduire à la coopération. Depuis des années, chaque pays essaie de marquer des points contre les autres. C’est une démarche vouée à l’échec et qui conduit à une impasse.
    Nous proposons que soit mis en place une harmonisation fiscale qui permette une coopération et non pas des politiques de dumping qui visent à voler les entreprises des uns pour les installer chez les autres.


    6 - Le savoir et la connaissance priorités de l’Europe.

    Nos pays développés savent désormais que la mondialisation donnera la victoire aux mieux formés, à ceux qui maîtriseront le mieux les découvertes scientifiques et les nouvelles technologies.
    Nous proposons un doublement progressif du budget européen pour la recherche et, en liaison avec les Etats membres de l’Union, une aide efficace au dépôt de brevets.


    7 - Pour que l’Europe agisse dans des domaines aussi importants que la recherche, il lui faut des moyens réels.

    Un budget limité à 1 pour cent de la production annuelle, c’est infiniment trop bas. D’autant que ce budget est utilisé pour la moitié par la politique agricole (essentielle).
    Nous proposons un budget européen dont le volume serait décidé par le parlement européen et alimenté par un impôt unique sur l’ensemble des pays de l’Union, par exemple un prélèvement sur les transactions bancaires et boursières.


    8 - L’Europe, zone de sécurité.

    En Europe, il n’y a pas de frontières pour les réseaux de criminels ou pour les mafias, mais policiers et juges sont eux, arrêtés par les frontières. La partie n’est pas égale et tous les trafics, y compris de drogue et d’êtres humains, en profitent de jour en jour davantage.
    Nous proposons un procureur européen avec autorité sur les polices et les autorités de poursuite de chacun de nos pays.


    9 - La responsabilité de l’Europe en matière de politique agricole est plus importante que jamais.

    En cette matière si sensible, qui touche à notre alimentation, à notre environnement, à notre paysage, à l’avenir de l’espèce humaine, notre approche ne peut pas être seulement de marché.
    Nous défendrons une politique européenne d’agriculture de qualité qui visera à la fois la sécurité alimentaire de l’Europe, l’exigence environnementale, et le maintien d’un vrai tissu d’exploitations agricoles de taille humaine.


    10 - Aucun des progrès nécessaires de l’Europe ne pourra se faire sans volonté politique.

    L’organisation à 27 est souvent paralysante, les discussions sont interminables, il n’en sort rien. Plus la crise avancera, plus le monde deviendra incertain, plus il nous faudra coopérer pour avancer.
    Nous défendrons l’idée d’une avant-garde européenne, qui sera capable de faire bouger les choses. Pour nous, c’est la zone euro, les seize pays qui ont une monnaie unique en partage qui doivent former cette avant-garde. Libre aux autres pays de les rejoindre pour renforcer l’ensemble.


    11 - Il faut convaincre les Européens que l’Europe n’écrase pas leur identité, au contraire qu’elle la garantit.

    Pour nous, Français, la Nation est un bien commun. La langue française, la création culturelle sont protégées : elles doivent l’être encore plus efficacement. Les régions sont une richesse de l’Europe, elles doivent être mises en valeur, avec leur langue et leur culture. L’Europe est un vivier d’identités et de cultures.
    Nous défendrons l’Europe qui garantit les identités, les modes de vie, les langues et les cultures sur son sol et dans le monde.


    12 - L’immigration est la partie visible du plus grand drame de l’humanité : le sous-développement et la pauvreté.

    Comme ils ne peuvent plus vivre chez eux, les immigrés prennent tous les risques pour passer nos frontières. Seule une politique d’ensemble, associant tous les pays européens, pourra répondre à ce drame. Mais la vraie réponse, la seule qui compte, c’est le développement.
    Pour nous, il faut mettre un terme aux politiques de pillage et de corruption du tiers-monde que nous appelons le monde abandonné. Il faut protéger leurs marchés, leur permettre de produire ce qu’ils mangent et de fabriquer ce qu’ils consomment, et cesser de piller leurs matières premières. Pour cela, la lutte contre les paradis fiscaux qui abritent l’argent de la corruption est un impératif. Nous proposons qu’on ne reconnaisse plus en Europe, les contrats signés avec les paradis fiscaux.

  • Juppé ou Fillon présidents de la commission européenne ?

    Je viens d'écouter l'interview de Jacques Delors sur France Inter via Marianne. Une petite remarque avant toutes choses : Marianne conlut un peu vite à une trahison de Jacques Delors parce qu'il cite les noms de Juppé ou de Fillon comme présidents possibles de la commission européenne. Il ajoute, ce que Marianne n'a pas relevé, "compte tenu du rapport de forces en Europe". C'est à dire, en gros, dans la mesure où le PPE serait majoritaire en Europe. Et il précise que si ce devait être les Socialistes (PSE) il aurait alors d'autres noms à proposer. Martine Aubry n'a donc pas de raisons de se plaindre de son père. Sur les propositions de Delors, je n'ai pas grand chose à redire, ce sont quasiment les mêmes que celles de Bayrou et du MoDem, particulièrement sur la solidarité européenne, une politique commune de l'énergie et la coopération entre États européens. Je déplore en revanche profondément qu'il demeure prisonnier de schémas politiques archaïques. Il ne cite pas même le nom de l'ADLE et encore moins du MoDem, qui manifestement n'existent pas pour lui. Consolation, en dehors de l'UMP et du PS, il n'y a pas d'autres forces politiques qui comptent de son point de vue. Bref, passons, on finit par s'y habituer, au MoDem (ou ailleurs). Espérons le détromper largement en juin...

    Concernant Fillon et Juppé, moi aussi, mais seulement si le rapport de forces s'y prêtait, je ne serais pas contre leur candidature à la présidence de la commission européenne. Ce sont deux hommes politiques honnêtes et qui maîtrisent leur sujet. J'aurais une préférence pour Juppé, mais je pense que Fillon, qui a de la poigne, ne serait pas mauvais comme commissaire européen (encore que parfois buté). Parce qu'il en faut de l'énergie, et de la volonté, pour lutter contre l'indivualisme des États-nations incapables de s'entendre, par les temps qui courent, alors que ce serait tellement nécessaire. Le concert des nations, comme dit Jacques Delors : voilà ce qu'est l'Europe. Un concert dans lequel chacun joue sa partition, mais pas une partition commune. Prenons l'industrie automobile : il n'y a que 5 ou 6 gros constructeurs en Europe, ce devrait donc être possible de s'entendre ! c'est à juste titre que Delors cite cet exemple. Et pourtant rien. Et là-dessus, on ne peut vraiment pas dire que Nicolas Sarkozy (mais Fillon aussi, il gouverne !) donne le bon exemple. Pourtant en Europe, l'ADLE, auquel le MoDem appartient, fait des propositions concrètes qui recoupent exactement ce que François Bayrou et Corine Lepage disaient en septembre 2008.

    On a dit que Sarkozy avait été un bon président de l'Europe. Je rectifie le tir : comme Delors, je pense qu'il a été un bon président du concert des nations européennes. Mais comme Président de l'Europe...il n'a rien fait évoluer. Je ne lui jette pas la pierre : pas plus lui qu'un autre. Le fait est qu'il nous manque des chefs d'état visionnaires et déterminés, par les temps qui courent, pour relancer l'Europe.

    Malheureusement, j'ai le sentiment que les élections européennes prennent le chemin de se jouer sur des enjeux nationaux ; c'est, tout du moins, ce que vise le PS qui s'efforce d'en faire un référendum contre Nicolas Sarkozy. Quelle erreur fatale ! C'est à une toute autre échelle que ces élections doivent être pensées. Le MoDem a le mérite de faire ses premières propostions dans cette optique. Tenez, par exemple, le MoDem est parvenu à faire adopter une mesure-clef, tout récemment, pour lutter contre le dumping social : il ne sera plus possible de se cacher derrière un sous-traitant pour sous-payer outrageusement un travailleur. Bien vu Jean-Marie Beaupuy (euro-député MoDem à l'origine de cet amendement). Voilà un embryon d'Europe sociale qui se met enfin en place.

  • Désir d'Europe

    Nelly m'interroge sur mes diverses représentations de l'Europe.

    575221335.jpgPar exemple, si c'était une personne, je me retrouverais certainement dans la proposition de François Hinard : ce serait pour moi la délicieuse et charmante Christelle.

    Je sais, à l'instar d'un blogueur désormais célèbre avec une autre jeune femme (quesiton à 1000 euros, devinez qui), on va m'accuser de prendre la tête de file de l'aile oréade du MoDem :-) Mais que voulez-vous, elle est si belle, dans son drapeau de l'Europe... ;-)

    Comme Christelle, je tendrais à faire de Rome, la ville éternelle, l'emblème de l'Europe, en raison de toute la charge culturelle et historique dont elle est dotée pour l'Europe.

    Si ce devait être une plante, ce serait le saule pleureur à l'ombre duquel j'aime bien m'allonger dans une méridienne, une fois les fortes chaleurs de l'été venues.

    J'hésiterai entre l'Allegretto de la Sonate 17 (la Tempête) de Beethoven et l'Hymne à la joie si l'Europe devait être une musique.

    L'Europe, enfin, ne serait pas une peinture mais une sculpture pour moi, et certainement une sculpture d'Antonio Canova, mon sculpteur favori. Peut-être les Trois Grâces, à moins que ce soit la nymphe endormie...

    Miam miam, quand je pense aux modèles qui ont permis ces magnifiques sculptures :-) Je suis sûr que Christelle serait un magnifique modèle...

    Et si cela devait être un animal...Peut-être une chouette, comme l'animal emblématique de la déesse Athéna, divinité tutélaire de la sagesse chez les Grecs.

    J'aimerais bien avoir l'avis de Christophe, s'il le veut bien, celui de Rubin, j'aimerais aussi voir les gueules des trois bills si je leur pose la question, l'avis, également, de LOmiG , celui de Vincent et celui de l'irrité Irritant...Ah, et puis aussi celui de mon crapouillot favori (mais qui n'aime pas les chaînes, en règle générale).

    En tout cas, excellente initiative que cette chaîne pour démarrer un peu les européennes sur la blogosphère.

  • MoDem, libéral ou pas libéral ?

    Une mise au point avant ma réponse : libéral n'est pas à mes yeux un gros mot. Je pense même que ce n'est pas un gros mot en soi. Je discutais récemment avec un journaliste (qui se reconnaîtra puisque c'est aussi pour lui répondre que j'écris l'article), et ce dernier déclarait déplorer les options néolibérales du MoDem dans le domaine économique. Soyons clair : l'axe économique directeur des libéraux et des néo-libéraux, c'est de limiter au maximum les interventions de l'État et peser le moins possible sur les individus et la libre-entreprise. De ce fait, leur priorité, c'est de réduire les dépenses des États, préférentiellement en économisant sur les services publics. Les néo-libéraux souhaitent également l'équilibre des dépenses publiques.

    Si le MoDem considère la réduction du déficit comme un objectif prioritaire et se montre également très favorable à l'initiative privée, il a tout de même des divergences nettes avec les néo-libéraux ou même les libéraux. Par exemple, réduire les déficits publics, cela peut aussi se faire par l'impôt. Le MoDem ne l'exclue pas, et c'est même ce que propose, par exemple, un Jean Peyrelevade, tout du moins, jusqu'à ce le déficit soit suffisamment résorbé. Après, seulement, on peut commencer à envisager de les réduire. Le MoDem est favorable à l'esprit d'entreprise mais pas forcément à l'individualisme contractuel. Ainsi, réduire les charges sur les entreprises, c'est leur permettre de dégager des marges suffisantes pour pouvoir investir (il faut savoir que les entreprises françaises ont les marges les plus basses d'Europe). Il va de soi qu'il est aussi nécessaire de rétribuer ceux qui prennent des risques en investissant dans les entreprises. En ce sens, le MoDem n'a pas d'hostilité de principe à l'actionnariat. En revanche, le MoDem se défie des prédations et tendra à proposer des mécanismes qui n'en favorisent pas la multiplication (instruments de régulation financière, par exemple).

    Ce qui cractérise en fait le MoDem, c'est le pragmatisme : pas d'idéologie dans le domaine économique. Intervention de l'État quand cela marche, libération des initiatives privées quand c'est efficace.

    Une certitude anime le MoDem : les politiques nationales sont désormais de peu de poids et d'efficacité quand il y a des turbulences. La crise que nous vivons aurait été dix fois pire sans l'euro et le pacte qui nous lie à nos partenaires et amis européens. Il faut donc aller le plus possible vers une convergence des économies européennes. En ce sens, l'Europe est constitutive de l'identité du MoDem. Une telle convergence suppose des instruments budgétaires et fiscaux communs au fil du temps. Il ne s'agit pas de construire l'Europe contre les États nationaux, mais, il est évident qu'au fil du temps, ils vont avoir à déléguer des compétences économiques.

    On n'entend plus tellement les anti-européens, d'ailleurs par les temps qui courent. Et on ne les entend surtout pas décrier l'euro dont ils disaient pis que pendre par le passé. L'Europe économique montrée du doigt par les euro-sceptiques est celle-là même qui nous sauve aujourd'hui. Difficile à admettre pour ceux qui se sont trompés...

    In fine, les Démocrates sont plus proches des Libéraux que des Socialistes (sociaux-démocrates et réformistes mis à part) mais ils ne sont pas exactement des Libéraux pour autant. Cette proximité explique qu'ils siègent avec les Libéraux au Parlement Européen. Sachant que les Libéraux du parlement européen sont en fait bien plus modérés que le PPE. Leur souci principal, c'est l'équité : ainsi, quand ils font d'une concurrence libre et non faussée l'une de leurs principales revendications, c'est bien pour que l'équité soit respectée en Europe et entre les entreprises et entre les consommateurs. Nul doute que ce souci d'équité ait également, à terme, sa traduction dans le domaine social, avec un alignement progressif des législations afin de limiter le dumping social. En somme, ce que veut l'ADLE, c'est que les règles soient les mêmes pour tous. Le MoDem et le PDE ont ensuite des particularités, notamment le désir de sortir du champ marchand, et donc de ces règles strictes, les biens considérés comme supérieurs, c'est à dire l'éducation, la santé et la culture. Si le MoDem n'ajoute pas par exemple l'alimentation dans ce champ, c'est que tout simplement l'économie de marché a prouvé son efficacité en Europe sur ce point, et qu'ensuite, il existe, rappelons-le, une politique commune de l'agriculture, la PAC, qui sort déjà l'alimentation du champ marchand.

    Si des voix s'élèvent aujourd'hui, ce n'est pas pour supprimer la PAC mais pour la réformer d'afin de favoriser désormpais le développement durable et doànc plutôt l'agriculture biologique.

    Voilà, j'espère, des mises au point qui permettront de mieux faire comprendre où va le MoDem et le projet qu'il se propose de présenter aux Français.

     

  • Otan en emporte le vent et...le Bayrou !

    Bon, j'ai la flemme d'écrire longuement, alors je vais être succinct. La position de Bayrou n'est pas comprise, je le vois. Bayrou ne s'oppose pas à réintégration de la France l'OTAN parce qu'il serait devenu subitement gaullien au lieu d'être atlantiste, mais parce que cette réintégration se fait sans contrepartie et à l'avantage ni de l'Europe ni de la France.

    Ce que dit Bayrou, et je le répète, c'est que l'OTAN doit tenir sur deux jambes : 1ère jambe l'Amérique, 2nde jambe, l'Europe. Ce n'est pas facile à faire valoir parce que pas mal d'Européens rechignent à financer leur propre défense et d'autres font historiquement confiance quasi exclusivement aux USA.

    DONC : ce n'est pas un retour à la grandeur éternelle de la France, comme le voulait de Gaulle, qu'en appelle Bayrou, mais à celle de l'Europe, ce qu'il faudrait que ses détracteurs comprennent une bonne fois pour toutes.

    Ensuite, l'enjeu primordial que ferait bien de comprendre tous ceux qui sautent comme des cabris en clamant "OTAN, l'OTAN", c'est qu'actuellement, le but de l'Amérique, c'est d'élargir la sphère d'intervention de l'OTAN. L'OTAN avait été conçue pour protéger l'Europe, principalement contre une attaque soviétique.

    L'Amérique voudrait en faire le bras armé de SES intérêts au Moyen-Orient ou ailleurs. Z'avez envie d'aller vous battre en Irak ? en Afghanistan ? en Somalie ? Et sous commandement américain à chaque fois, avec des buts politiques, militaires, économiques et stratégiques exclusivement américains ? Très peu pour moi, non merci.

    L'Alliance Atlantique est une Alliance DÉFENSIVE, j'aimerais le rappeler une bonne fois pour toutes. Pas OFFENSIVE. ET de toutes façons, même dans le premier cas, il s'agit de mettre en place un dispositif équilibré et pas une machine destinée à étouffer dans l'oeuf toute tentative de mise en place d'une défense européenne. Car, évidemment, on s'en doute, une défense européenne et une défense américaine peuvent passer une alliance...atlantique, mais, chacune aura ses buts propres . Et l'Europe n'a pas vocation à servir de tiroir-caisse pour l'Amérique dans ses opérations de maintien de l'ordre. Oh, bien sûr l'Amérique aimerait bien être assistée d'un fidèle lieutenant...cela la soulagerait et la Grande-Bretagne n'y suffit plus...

    Mais moi, je fais partie de ceux qui espèrent que l'Europe puisse bâtir SA propre doctrine en matière de défense. Et la réintégration dans l'OTAN n'en prend absolument pas le chemin. Au mieux peut-on espérer peser un peu plus sur les décisions opérationelles. Merci, mais les miettes du repas, très peu pour moi.

    Bayrou est dans cette logique-là : il veut une Europe forte. Il est donc très éloigné de toute forme de souverainisme.

    Ah, et j'ajoute une dernière précision : ne confondons pas l'OTAN et l'Alliance Atlantique que personne n'a jamais remise en cause (même pas de Gaulle) en France, et a fortiori pas Bayrou.

    PS à Fred et Disparitus : je n'oublie pas vos billets, mais je n'ai pas encore eu le temps d'écrire ma réponse au tag et un avis sur l'évaluation des profs. ça vient bientôt :-)

  • François Bayrou érige wikipedia en modèle humaniste

    Bon, ben merci à Framablog qui a repéré ces moments (ceux dont je vais rendre compte) dans l'émission du 27 février dernier à laquelle François Bayrou a participé. Très intéressant. Et très juste. Je vois qu'il partage mon enthousiasme pour cette magnifique encyclopédie. Et tout à fait l'idée que je me fais de la culture. C'est bien en ce sens que je vois la culture, comme l'un des Biens supérieurs qu'évoque le groupe Identité et Valeurs de l'Europe du MoDem sur le blog leseuropeens.fr.

    Pourquoi est-ce que je suis intéressé par l’univers des logiciels libres ? Pourquoi est-ce que je suis intéressé par l’univers wiki ? Parce que ce sont des modèles de société non marchands. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas des gens qui à partir du logiciel libre ne font pas du marchand, ne créent pas des activités économiques, mais Wikipédia, pour prendre un exemple, c’est tout de même impressionnant qu’il y ait une encyclopédie de centaines de milliers de pages sur tout sujet, sans que personne n’ait été là pour des raisons marchandes.

    (…)

    Mais pour l’essentiel, ne prenez le petit défaut ou la petite faille, prenez le fait massif. Il y a là une encyclopédie, free, libre d’accès, à disposition de tout le monde, qui a été développée par des esprits généreux qui ont simplement voulu faire partager à d’autres ce qu’ils savaient. Vous ne trouvez pas que c’est intéressant. Vous ne trouvez pas que c’est intéressant que on ait des logiciels, des systèmes d’exploitation, qui soient constamment enrichis, bénévolement ou gratuitement. Et donc pour moi il y a là un projet de société qui est intéressant au moins à regarder et à réfléchir parce qu’il veut dire que la loi du profit ne commande pas tout. Qu’elle n’est pas totalement absente, on n’est pas naïf, bien sûr que les raisons économiques sont à prendre en compte. Mais elles ne doivent pas prendre la place de toutes les autres raisons de vivre : raison de chercher, raison d’enseigner, raison de transmettre, raison de s’élever, raison de créer, etc.

    (…)

    C’est important pour beaucoup de ceux qui vous écoutent sur le Net en particulier. Il y a là quelque chose qui donne de l’espoir dans la nature humaine. Alors comme tout, pas que de l’espoir. Mais il y a là quelque chose qui permet d’avoir une autre vision de l’avenir de l’humanité que cet avenir écrasé qu’on nous promet par ailleurs. Parce que si vraiment, ce que je crains, on est en train en France de mettre en place un réseau d’influence et de pouvoir sur des secteurs entiers de la société, où est la capacité de résistance ? Si vous êtes un citoyen moyen, un jeune garçon, une jeune fille ? Qu’est-ce que vous pouvez faire ? Vous défilez une fois, et après il n’y a plus de défilés comme vous le savez. Bon et bien il y a là, dans cette culture civique, quelque chose qui donne de l’espoir, qui en tout cas à moi me donne de l’espoir.

  • Européennes, le MoDem à 10% !

    Je viens de prendre connaissance, sur le site d'IPSOS d'un sondage inquiétant (mais pas désespéré) pour les prochaines européennes. Ipsos ne nous donne qu'à 10% mais...il y a un mais : 10% chez ceux qui sont certains d'aller voter. En fait, ce que souligne IPSOS, c'est que le MoDem n'est qu'à 10% en raison de la faible mobilisation de son électorat.

    Il faut donc à tout prix que nous le mobilisions ! Et pour cela, il faut coller au terrain des préoccupations des Français, et surtout, bien leur montrer à quel point c'est par l'Europe que nous pouvons sortir de la crise, c'est à dire redresser les chiffres du chômage et du pouvoir d'achat.

    Rappelons-le, Français Bayrou a réussi à faire passer au Parlement européen grâce aux euro-députés MoDem (c'est Bernard Lehideux qui l'a présenté) le principe d'un emprunt européen solidaire de 3% du PIB de l'Europe. C'est un signe très fort, et s'il se concrétise, il se traduira par des emplois et de la stabilité économique.

    Je crois aussi que la blogosphère MoDem sur la Toile doit vraiment se bouger sérieusement. J'ai l'impression qu'en dehors de Ma vie en Narcisse (qui tente désespérément de lancer le buzz) et l'hérétique, les blogs MoDem ne s'intéressent que peu ou pas à l'Europe. Luc Mandret avait flairé à juste titre un risque d'abstention massive, c'est en effet ce que conclue l'étude d'IPSOS...

    leseuropeens.fr le blog Europe du MoDem peine également à démarrer, bien qu'alimenté par un nombre assez conséquent de documents et de contributions. Bref, il est grand temps de se remuer...

     

  • Le plan de relance de Bayrou fait son chemin en Europe !

    Je commentais hier les explications de Marielle de Sarnez sur le plan de relance européen proposé par François Bayrou. L'idée a fait son chemin encore plus rapidement que je le pensais, et...grâce aux euro-députés MoDem ! C'est Bernard Lehideux qui l'a déposé au nom du MoDem et de l'ADLE. Pour ceux qui doutaient encore de la capacité du MoDem à influer sur le cours des choses et à faire valoir ses idées, voilà une démonstration éclatante.

    Le Parlement européen, réuni en session plénière à Strasbourg, a donc adopté  un amendement au plan de relance de l'UE, déposé au nom des députés européens MoDem, qui "invite les Etats membres, notamment ceux faisant partie de la zone euro, à étudier la possibilité d'un grand emprunt européen, garanti solidairement par les États membres". Cet amendement a été déposé au rapport Ferreira sur le plan de relance.

    lehideux.jpgPour Bernard Lehideux (eurodéputé d'Ile de France), signataire de l'amendement, "un emprunt public au niveau européen enverrait le signal d'une réponse européenne commune et forte à la crise. Elle serait un garant contre les risques d'éclatement de la zone euro, et aiderait considérablement des pays comme la Grèce et l'Irlande à bénéficier des meilleurs taux d'intérêt alors qu'ils sont aujourd'hui contraints d'emprunter à des taux très élevés en raison de la défiance des investisseurs".

    Le MoDem a également demandé une série de réformes urgentes pour combattre les graves dysfonctionnements qui ont conduit à la crise dont :
    - une réforme des "mécanismes de rémunération qui sont des causes possibles d'instabilité financière"
    - des mesures effectives contre les paradis fiscaux et l'adoption "d'un cadre législatif pour limiter les transactions avec les pays non coopératifs" dans ce domaine.

  • Marielle de Sarnez et la psychologie de la crise

    Sarnez.jpgJ'ai écouté avec beaucoup d'attention Marielle de Sarnez expliquer la nécessité d'un grand emprunt à l'échelle européenne, et elle m'a convaincu. A vrai dire, en règle générale, je suis sceptique avec la doxa keynésienne. Je fais toutefois une exception : j'ai toujours pensé qu'une relance par la demande pouvait fonctionner si elle ne ratait pas ses objectifs (le développement de nouvelles technologies, et, in fine, une Révolution industrielle !) et si elle était générale, en tout cas, au moins au niveau d'un continent.

    Mais ce qui m'intéresse, dans le point de vue de Marielle de Sarnez, c'est qu'elle n'aborde pas la chose sous un angle idéologique : elle ne propose pas une relance par la demande parce que Keynes, ce serait bien, et le libéralisme, ce serait mal, mais tout simplement parce qu'elle estime que cette crise est une crise de confiance. Or, pour venir à bout de cette crise, il faut avant tout rétablir la confiance. Se lancer dans de vastes réformes, exproprier les méchants capitalistes, taxer Total and co, ce n'est pas ça la priorité, à mon sens, au contraire, tout chambouler pourrait contribuer à semer la panique. L'important, c'est de calmer le jeu, les réformes viendront après. Cela n'empêche pas d'avoir en tête une idée du projet de société que l'on veut par la suite, mais l'important, c'est de parer au plus pressé.

    C'est en substance ce que pense Marielle de Sarnez, et elle fait très justement remarquer qu'un plan européen commun montrerait une véritable solidarité entre les pays d'Europe. Or, la solidarité, c'est une valeur qui prend d'autant plus de poids lorsque la défiance est généralisée. Donc, oui, parvenir à trouver un accord entre pays européens pour générer une relance par la demande commune à l'échelle européenne, avec des objectifs ciblés, que Marielle de Sarnez esquisse (énergies renouvelables, économies d'énergie, isolation thermique) cela me paraît une bonne idée, voire une très bonne idée. En ce qui concerne l'énergie, je constate une avancée positive et décisive puisque ADLE, Verts et PS ont formé une majorité sur des amendements limités afin de cibler les aides dans le sens qu'évoque Marielle de Sarnez.

    Cela dit, seul un groupe politique profondément européen peut parvenir à mettre en place une politique commune digne de ce nom en dépassant les visions nationales à court-terme. A mon avis, c'est clairement l'ADLE en Europe et le MoDem en France qui ont, plus que tous les autres groupes et partis, cette identité européenne profonde, sans qu'elle fasse débat comme cela peut être le cas chez les Socialistes ou les Conservateurs.

  • Tchernobyl et la crise économique

    Jean-François Kahn, tête de liste du Mouvement Démocrate dans la circonscription Grand Est pour l'élection européenne de juin, a déclaré mercredi à Belfort qu'il fallait arrêter de dire que "la crise va passer à côté de nous, comme le nuage de Tchernobyl". "On vient d'apprendre les chiffres du chômage", en augmentation de 90.200 chômeurs en un mois de janvier à décembre, "ce qui est un record absolu dans notre histoire", a-t-il dit à environ 300 personnes, lors de son premier meeting de campagne pour les européennes....

    "Il faut arrêter de dire que la crise, comme le nuage de Tchernobyl, va passer à côté de nous ou encore, comme l'a déclaré Nicolas Sarkozy il y a 15 jours, que la France est moins touchée que les autres", a déclaré Jean-François Kahn.

    Pour le candidat du MoDem, "une mesure, qui avait été prise avant la crise, devrait être annulée: c'est l'exonération des charges des heures supplémentaires qui décourage la création d'emplois, surtout en temps de crise", a-t-il estimé.  Il a également accusé le président Sarkozy de "lancer des polémiques qui divisent comme l'histoire Pérol, la nomination des présidents de France Télévisions par le président ou la réforme des institutions", alors que l'urgence imposerait au pays de "faire bloc contre le chômage et la crise". "Il est inutile d'ajouter des polémiques aux polémiques, on n'est pas obligés de cliver le pays", s'est-il exclamé.

    Sur le fond, il a reproché au président d'imposer un rapprochement entre la Banque Populaire et la Caisse d'Epargne et d'y nommer son principal collaborateur politique "comme s'il devenait lui-même directeur par intérim: tout finit par remonter au président". "Je ne suis pas sûr qu'une personne qui a eu en charge un dossier concernant ces deux banques puisse légalement en devenir directeur, il faudrait vérifier", a-t-il noté également.

    NDLR : trop drôle, le coup du nuage de Tchernobyl :-)