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europe - Page 8

  • Nous, MoDem, sommes le parti le plus impopulaire de France

    Le titre de mon billet exagère à peine. En fait, seul le FN est plus impopulaire que nous. Tous les autres partis sont devant, même le NPA et le PCF. C'est dire où nous en sommes. Quant à François Bayrou, il est désormais ordinaire parmi les personnalités politiques. C'est le résultat du tout dernier sondage TNS-Soffres. Bayrou peut rebondir dans l'avenir, même si son image a été entâchée (il a à cet égard très bien fait d'assumer ses erreur). Mais pour un parti, c'est beaucoup plus long et difficile. Nous étions devenus le second parti le plus populaire après les Verts, courant février-mars. Pour nous militants et adhérents actifs qui ramons en permanence contre le courant pour redorer le blason du MoDem, le coup est rude. J'ai parfois le sentiment qu'il faut recommencer après chaque élection ratée. Dans la Grèce antique, il y avait comme cela un individu (père d'Ulysse, selon certaines traditions), Sisyphe, dont la punition, pour avoir défié et trompé les dieux, était de devoir faire éternellement rouler une pierre jusqu'au sommet d'une colline. Une fois en haut, le rocher dévalait la pente, et il fallait tout recommencer.

    Eh bien, je me sens une humeur de Sisyphe tentant de porter l'honneur perdu du MoDem... C'est d'autant plus rageant pour le militant ordinaire que je suis, que l'on s'échine à convaincre, trouve les tours les plus astucieux pour circonvenir nos interlocuteurs, porte avec enthousiasme la bonne parole, pour  échouer à quelques encâblures de l'arrivée. Je ne connais pas l'impact de mon blog, mais si j'ai convaincu un seul lecteur, qui ne le faisait pas ou plus, de donner sa voix au MoDem, je suis content.

    Et dans ma vie privée, en dehors de la blogosphère, j'avais réussi à convaincre trois personnes de donner leur suffrage au MoDem, dimanche dernier, et tout cela a été anéanti (elles sont revenues sur leur décision). Et pour remonter la pente, ce sera long, très long. Un an, deux ans, ne seront sans doute pas suffisants.

    J'ajoute quelque chose, sur l'affaire Cohn-Bendit : Deux blogueurs s'étaient intéressés à son passé, pendant ces élections. Authueil et...moi-même ! Or, il se trouve qu'Authueil avait tenté d'utiliser cette vieille affaire avec l'intention de comparer le traitement médiatique réservé au Pape comparé aux écrits de Cohn-Bendit ;  et  je lui étais du coup, le 08 avril dernier, tombé dessus à bras raccourcis, jugeant le procédé indigne parce que je soupçonnais une arrière-pensée de sa part. Tout le monde peut imaginer à quel point j'ai du être content en entendant Bayrou verser dans cette facilité... On dit que ce sont deux militantes qui auraient transmis le livre de Cohn-Bendit à Bayrou. Il aurait mieux fait d'être abonné au flux rss de mon blog, au moins pour le temps des européennes...Concernant Authueil, on trouvera d'autant plus sans vergogne son billet je n'ai jamais pu supporter Bayrou...Après avoir été le premier à tenter d'utiliser l'histoire, je pense qu'il est très très mal placé pour donner la moindre leçon de morale dans cette histoire...

    Cela dit, j'entendais sur France Info, que le but de l'UMP et de Sarkozy était désormais d'achever Bayrou pour l'éliminer définitivement, notamment en tentant de débaucher son premier cercle. Il paraît même que Brice Hortefeux voudrait attirer Marielle de Sarnez au gouvernement. On te l'a déjà dit, Sarko, ce n'est même pas la peine d'y songer, même en rêve.

    Au moins avons-nous cette consolation qu'au MoDem, désormais, ceux qui sont encore là ne peuvent être que fiables et loyaux. On les voit mal, désormais, s'éloigner sous d'autres cieux.

    Je voudrais, malgré tout, terminer cette note sur une touche d'optimisme. J'ai une satisfaction qui reste, à la suite de ces européennes, c'est que nous avons aussi élu d'excellents euro-députés. Particulièrement, les présences, nouvelles, de Corine Lepage, de Sylvie Goulard ou encore de Robert Rochefort au Parlement européen sont une excellente chose pour la France. Espérons qu'ils sauront y faire entendre leurs voix particulières. Sylvie Goulard a décidé de mettre fin à ses Chroniques européennes du large. C'est bien dommage. J'escompte avoir des nouvelles d'elle de Bruxelles à intervalles réguliers, et que nous serons informés par nos euro-députés de ce qui se dit à Strasbourg.

  • Crash du MoDem, bravo François...

    Bon, la campagne européenne étant finie et n'étant plus tenu à un devoir absolu de solidarité, je sens que je vais pouvoir dire ce que j'ai sur l'estomac, maintenant. François, si tu ne sais pas tenir tes nerfs, envoie quelqu'un de calme dans les débats. Je sais que ta sortie contre Cohn-Bendit n'était pas préméditée, que cela a été sous le coup de la colère. Je sais aussi qu'il y avait une tendance favorable aux Verts, mais là, tu as aggravé les choses. Nous autres blogueurs, nous avons vu immédiatement les dégâts sur la Toile. On pouvait craindre que cela soit amplifié dans l'opinion. Personnellement, je m'attendais à ce que nous tombions entre 10 et 11. Ben non, ça a été pire. Quand tu sens que tu es à cran, dans un débat, demande à Marielle d'y aller ! Elle, je sais qu'elle reste d'un calme olympien en toutes circonstances. De plus, elle sait très bien débattre. T'as vu le résultat de ta sortie à la c... ? Cohn-Bendit était un peu pénible, ok, mais il y a eu clairement une disproportion entre ta réaction et ses exagérations.

    On fait quoi, maintenant ? On fusionne avec le PS au point où l'on en est ?

    Autre remarque : jusqu'à Abus de pouvoir, ok, tout allait bien. Excellent bouquin. Ensuite, tu m'as semblé prendre un virage en disant que nous avions un programme et que nous allions le montrer à tout le monde. Je m'attendais à une offensive généralisée sur le thème de l'Europe de la part du MoDem. A la place, j'ai eu droit à un pitoyable appel à un vote-sanction contre Sarkozy. Ok, lâche l'affaire avec Sarko ! le MoDem, je le conçois comme une force de proposition, et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'on y est pas.

    Nous avions de bonnes têtes de liste, un programme pas mal, des conventions thématiques extra qu'aucun parti n'avait, et où tu avais dit des choses très intéressantes, au demeurant. Eh bien tu as torpillé tout cela.

    Il fallait se concentrer sur l'Europe, comme l'ont fait avec intelligence les Verts depuis le début (et ils n'ont pas volé leur très remarquable score, je les félicite).

    Lâche également les médias, on va finir par se couvrir de ridicule si on continue. Ok, de temps à autre, il y a des écarts envers nous, mais ce n'est pas systématique et tu as eu ton temps de parole avec Abus de pouvoir. Il aurait d'ailleurs fallu lancer vraiment l'Europe dans les débats à ce moment, ce que tu n'as pas su faire.

    Je te soutiens et je continuerai à te soutenir, mais, nom de D..., change de disque, reprends ce qui a fait ta force pendant les élections présidentielles. Reprends l'initiative, fais des propositions et cessons de passer pour des râleurs invétérés sans génie ni propositions.7

    Ras-le-bol !

    Les prochaines élections, ce sont les régionales. Il ne va pas falloir les rater celles-là. Parce que là, tu commences à sérieusement hypothéquer tes chances pour les élections présidentielles, à force de te polariser sur Sarko, sans jamais rien proposer (ou presque) en alternative.

    Ah, et scrute et écoute aussi avec plus d'attention la Toile (blogosphère y compris) tu pourras y voir des tendances très intéressantes se dessiner.

    Je vais t'en donner au moins une : prends le classement politique des blogs par wikio : nous avions autrefois de nombreux blogs dans les 50 premiers. Aujourd'hui, nous n'en avons pas 5 qui se réclament ouvertement du MoDem. Dans les 20 premiers, il n'y a plus que moi. Et dans les 50 premiers, il reste Luc Mandret, Nelly et Ginisty. Et encore : Luc, cela fait deux fois qu'il n'est pas clair à la veille d'une élection...(Note, ce coup-là, je peux comprendre qu'il ait été agacé : il attendait une campagne européenne du MoDem, et à la place, il a eu une pré-campagne présidentielle mal faite de surcroît...). En somme, si je fais le compte, de blogs fiables clairement assumés MoDem, on n'est plus que 3. Trois sur cinquante...Après on on peut avoir quelques blogs et sites qui nous sont de temps à autre favorables, mais c'est de temps à autre seulement, et ils ont une forte propension à ne pas trop aimer les dérapages...

    Bref, François, reprends-toi un peu, et cette fois, pour la prochaine élection, travaillons  notre communication avec de bonnes propositions et des thèmes sur lesquels nous aurons travaillé avec efficacité. Laissons les autres partis et leur leaders en paix sauf pour attaquer leurs propres propositions si nous estimons que nous en avons de meilleures.

    Excuse-moi, mais il fallait que ça sorte.

  • Je voterai pour le MoDem et Marielle de Sarnez

    Cela va sans dire, je voterai pour le MoDem et Marielle en île de France. Je salue le travail extraordinaire des groupes de réflexion sur l'Europe ainsi que leur coordination exemplaire par Marielle. La synthèse du programme du MoDem est disponible sur son site. Mais, le mieux, ce sont tous les échanges qui ont eu lieu pendant les conventions thématiques sur l'Europe.

    Je déplore que nombre de médias aient sans cesse ramené François Bayrou à l'élection présidentielle pendant cette campagne européenne. Pour le compte, je pense qu'il est le seul à ne pas avoir parlé des présidentielles, dans cette histoire. Exaspéré aussi de constater que la même sphère médiatique n'a jamais relevé tout ce qu'il avait dit sur l'Europe, notamment en clotûre des conventions, mais toujours les petites phrases soigneusement coupées et sélectionnées. Il faut dire que la sphère en question a de toutes façons été incapable d'assurer un suivi de qualité sur cette campagne. L'exemple le plus triste, c'est celui d'A vous de juger, puisque la Toile et les médias se sont polarisés d'un seul bloc sur un échange de moins de 3 minutes. Or, pendant ce débat, des positions divergentes ont été présentées, sur l'Europe, mais Arlette Chabot a été incapable de les mettre en évidence.

    J'aurais voulu moi-même écrire plus, comparer les programmes des différents partis, mais je n'en ai humainement pas eu le temps. Trop long. Il aurait fallu que nous soyions plusieurs pour nous ateler à cette tâche.

    Je salue à cet égard le long et minutieux travail de Laurent de Boissieu et du Journal La Croix qui ont vraiment essayé d'analyser les principales problématiques européennes dans les derniers jours de campagne. Son blog a le mérite d'avoir comparé les réponses apportées par les différents partis à ces problématiques dans les derniers jours de la campagne. J'en recommande vivement la lecture pour s'en faire une idée objective.

  • Planète Europe !

    Je viens de visualiser le clip du MoDem en version longue pour les européennes, et je l'ai trouvé très pédagogique. Bayrou s'essaie à une démonstration en quatre points. Il y a les questions que la France peut et doit traiter. Celles que seule l'Europe peut gérer (les crises planétaires). Bayrou expose ensuite ce qu'il se passera si la seule voix qui peut porter notre différence, l'Europe, s'éteint : il ne restera plus alors que les deux super-géants que sont la Chine et les USA pour se regarder en chiens de faïence. Le clip se poursuite en rappelant que l'Europe, c'est nous, que la France, c'est l'Europe et que ce ne peut être que nous qui relèverons le défi. A partir de là, il y aura le 07 juin un vrai choix à effectuer et des euro-députés à choisir. Il faudra alors de vrais députés pour de vrais choix.

    A aucun moment Bayrou n'utilise de grosses ficelles ou de slogans pour appeler à voter MoDem. Il se contente simplement d'exposer les principaux enjeux et appelle les Français à opérer leur choix en conscience.

  • Marge de vote des députés européens, notamment MoDem

    Quand j'ai la flemme d'écrire un billet, pas le temps, ou à court d'idées, il me reste, heureusement, mes très précieux commentateurs. Sur le rôle du député européen, deux réflexions intéressantes, l'une de KPM, l'autre d'europium.

    KPM (qui a un blog) commentait mes réflexions sur l'absentionnisme européen. Il n'est notamment pas d'accord avec cette affirmation là :

    «les euro-députés ne représentent pas une région, mais des valeurs, un projet politique et une nation»

    Non, les députés européens ne représentent pas plus la nation que la région. Ils représentent le peuple européen. Le fait qu'ils soient élus sur des circonscriptions régionales ou nationales n'y change rien, de même qu'un député national représente tout le peuple français et pas seulement les électeurs de sa circonscription. En témoigne d'ailleurs le fait que n'importe quel citoyen européen peut se présenter sur n'importe quelle liste pour se faire élire au parlement européen, sans considération de sa nationalité.

    Les échelons locaux (pour le Parlement national) et nationaux (pour l'Union européenne) sont représentés dans d'autres institutions : le Sénat et le Conseil respectivement.

    Ceci dit, je suis d'accord sur le fait que la délimitation géographique de la circonscription a malheureusement des incidences malvenues sur la façon dont le député se sent le représentant - et ceci vaut aussi bien pour les élections européennes que pour les élections nationales. C'est pourquoi je souhaite que ces élections soient dotées d'une circonscription unique correspondant à l'intégralité du territoire qu'elles représentent : l'Europe pour les élections au Parlement européen, la France pour les élections au Parlement national. Dans un premier temps, on pourrait au moins élire une partie significative de ces assemblées sur de telles circonscriptions.

    Europium


    Sur ce point le débat sur Riposte, hier en fin d'après-midi, était pathétique, on avait l'impression que tous les intervenants étaient la pour défendre la france contre les autres membres de l'UE, grave....

    Quant à l'article du Post, il est intéressant de lire, pour bien comprendre le fonctionnement du PE, le lien qui y ait mis en réponse à cet article stupide.
    http://www.ipolitique.fr/archive/2009/05/11/europe-services-publics.html

    lire aussi cet article de Sylvie Goulard
    http://europe.lesdemocrates.fr/prends-un-siege-sylvie-prends-et-sur-toute-chose-observe-exactement-la-loi-que-je-t’impose-chroniques-europeennes-du-large-n°-15/

    Le modem, je dirais plutôt l'ADLE peut voter sans état d'âme avec le PPE ou le PSE, voir d'autres sur des directives importantes car le PE fonctionne dans une logique de consensus et de recherche de majorité qui évolue en fonction des sujets. La pratique parlementaire du PE est de ne pas s'opposer systématiquement mais mais de négocier pour faire avancer les choses et donc de faire voter des textes qui satisfasse le plus grand nombre, même s'ils ne sont pas parfaits.

    La malhonnêteté intellectuelle du PS, reprise par le post est de stigmatiser le fait que l'ADLE a pu voté avec le PPE, mais c'est l'essence même de la démocratie que d'être constructif et non destructif. le PS a la mémoire courte, il a souvent voté dans ce même esprit au PPE...

    A force de faire de la politique de caniveau et d'essayer de faire croire que le PE fonctionne comme l'AN c'est a dire que l'opposition doit s'opposer systématiquement, le PS dérive en permanence et prouve par la même que les élites de gauche ne sont plus que de pathétiques menteurs a cours d'arguments, qu'ils sont devenus les spécialistes du détournement de la vérité....

  • Les programmes des partis aux européennes

    581821186.6.jpgMarielle de Sarnez, vice-présidente du MoDem et tête de liste en Ile-de-France,résumé succinctement  les programmes des partis concurrents.
    "Le programme de l'UMP se résume à la présidence française de l'Union de Nicolas Sarkozy", celui du PS au "manifesto de leurs collègues socialistes européens" et celui des Verts à "tout sauf Bayrou", a-t-elle dit.
    Au MoDem, "nous avons un programme, une équipe, et, j'ai l'impression que c'est ce qui énerve nos concurrents, nous avons un leader", a-t-elle ajouté.

    Pas mal, non, comme synthèse ? Cela dit, pour ceux qui désirent des approfondissemements, on peut en savoir tout de même un petit peu plus sur eManifesto. Un site encore en gestation, mais prometteur.

  • Europe, ce que veulent les électeurs français...

    Très très intéressant, ce document dont j'avais eu connaissance mais que je n'avais pas examiné en détail. J'avoue qu'il y a un truc qui m'échappe : 54% des Français se déclarent intéressés par les élections européennes. Comment pourrions-nous dans ces conditions avoir une abstention supérieure à 50% ?

    En ce qui concerne les moyens d'être informés, les Français mettent en tête des débats télévisés entre des candidats de divers pays (41%) mais en second un site sur Internet qui récapitulerait tous les programmes (36%). Des débats entre candidats des partis français ne viennent qu'en troisième (31%). Un certain Maxime m'a contacté récemment pour participer à un site qui aurait cette ambition-là. Je vais peut-être y venir, alors ; j'étais sceptique en me disant que c'était trop tard et sans doute foutu, mais, en mettant les bouchées doubles... Y'a juste un petit truc qui me gêne : le site s'appelle eManifesto.fr, et je trouve que cela ressemble beaucoup à Il Manifesto, le programme du PS...

    Ce que je trouve bizarre, c'est qu'en France, ils sont 65% à penser que la meilleure manière de faire entendre son opinion, c'est de voter ! Ben alors les gars et les filles ??! Pourquoi vous voulez vous abstenir, alors ??!? On est à plus de 20 points au dessus de l'opinion européenne moyenne sur le sujet !!!Sinon, ils placent en second, mais à 23% seulement, les débats directs avec les responsables politiques, c'est une bonne manière de faire entendre leurs préoccupations.

    Alors ce qu'ils veulent les Français, c'est la garantie des candidats qu'ils s'occuperont à plein temps de leur rôle d'euro-députés (42%) et qu'ils soient en contact avec leurs électeurs (29%). Les deux choses les plus importantes pour accorder leur voix.

    Je ne comprends pas que si peu de médias aient prêté attention à ce sondage, alors qu'il apporte des informations très éclairantes ! Il y a bien eu le Figaro en partenariat avec la Fondation pour l'Innovation Politique (des libéraux), mais il traité le sentiment des Européens et non celui des Français en particulier. En tout cas, merci la FIP ! L'initiative est la leur, et elle est très précieuse !

    Les Français, leurs priorités, en termes de dépenses de l'Europe, c'est l'Éducation, les Affaires sociales et l'emploi (pas surprenant, sur le fond).

    Ce qui me fait marrer, c'est qu'on a longtemps considéré la France comme un pays qui n'était pas pro-entreprise. Ben attendez un peu : savez-vous ce qu'ils ont répondu à la question s'ils préféraient que l'Europe consacre davantage de moyens plutôt à aider les Européens ou plutôt à favoriser la création d'entreprises ? 74% pour la création d'entreprises ! le score le plus haut d'Europe !!! Après cela, qu'on ne me dise pas que les Français n'aiment pas l'entreprise ! Ça en bouche un coin, et cela permet de remettre à leur place pas mal d'idées reçues, non ?

    Bonne nouvelle pour le MoDem et les Verts : ils estiment à 78% qu'il ne faut pas hésiter à imposer des contraintes de pauvreté à 'l'industrie automobile. Ils ont l'air de penser que cela ne constituera pas une menace pour ce secteur et pour l'emploi. Je rappelle que les Verts, toutefois, eux, suggèrent purement et simplement de faire disparaître l'automobile...pas tout à fait pareil que le MoDem qui souhaite des transports propres, automobiles incluses.

    Pour l'élargissement et l'aide aux voisins de l'Europe, en revanche, les Français sont pragmatiques : ils sont 42% à penser que ce n'est pas une priorité dans les dépenses de l'Europe. Et encore plus (46%) à penser de même pour la Défense et la Sécurité.

    Bon, au final, je suis le premier à commenter les voeux des électeurs français : ils ne lisent pas les sondages ou quoi, les autres ? Moi, je trouve que c'est très intéressant, et cela répond à pas mal de mes questions, même si j'aurais aimé avoir le détail par âge pas seulement à l'échelle européenne mais à l'échelle nationale.

  • Aux sources de l'abstention européenne

    L'abstention, hélas, demeure la plaie la plus redoutée et redoutable des forces politiques en présence sur l'échiquier national. Sans vouloir être pessimiste, je crois qu'il n'est rien, ou alors très peu, que nous puissions faire pour la limiter. L'abstention n'a pas une cause conjoncturelle, et alors on pourrait au moins envisager de renverser la vapeur, mais des causes structurelles profondes. Je lisais la thèse d'un étudiant en sciences politiques de l'IEP. Elle date de l'année 2000. Et pourtant, elle n'a rien perdu de son acuité. Les forces politiques, les gouvernements me font rire : ils se réveillent à chaque fois quelques semaines avant les élections européennes. Comment veulent-ils espérer retourner l'opinion en faveur de la participation avec autant d'inconséquences. Peu d'euro-députés informent les citoyens des travaux et des débats qui ont lieu au sein du Parlement Européen. Et comme ces élections n'aboutissent à aucune forme de gouvernement, contrairement à toutes lesd autres en France, les électeurs n'en voient ni l'issue ni les résultats concrets. Le Parlement leur semble donc un objet lointain dont on a quelques échos de temps à autre quand une directive européenne défraie la chronique.

    Le Bien Public énumère en vrac et sur le vif les motivations ou non-motivations qui amènent les électeurs à ne pas prendre part au vote, lors des scrutins européens. Ils ne savent pas pour quii voter et n'identifient pas clairement les listes. Ils ignorent même parfois leur existence. C'est que les programmes ne sont pas non plus identifiables, et les arguments volent bas. L'UMP ne dit rien, le PS accuse le MoDem de voter avec des libéraux ou appelle au vote utile au lieu de proposer un programme, et la sphère médiatique ne relaie pas les idées avancées par le MoDem ou Europe écologie en dépit du travail de ces deux partis, les plus sérieux, dans ces élections.

    Il est ridicule d'entendre un Vincent Peillon expliquer que l'abstention sert la droite. En réalité, l'abstention ne sert personne mais menace l'essence de la démocratie. Elle concerne donc tout le monde et toutes les forces politiques.

    Je me demande parfois si c'était une idée intelligente de régionaliser le scrutin européen. Finalement, les euro-députés ne représentent pas une région, mais des valeurs, un projet politique et une nation. Il serait finalement peut-être préférable de nationaliser à nouveau cette élection avec des listes pour toute la France, désormais, et non ces candidats régionaux. Cela n'a guère de sens.

    Et puis enfin, dernière réflexion, nous sommes tellement habitués, en France, avec nos traditions politiques et notre mode de scrutin au bi-partisanisme et à la toute-puissance du fait majoritaire que nos députés n'ont guère l'expérience des débats contradictoires et des nécessaires alliances d'idées du Parlement Européen. Souvent, l'euro-députation, au regard de la députation nationale, est considérée comme une répudiation voire un placardisation. Édifiantes sont les réactions de Rachida Dati, Vincent Peillon ou encore Rama Yade à cet égard.

    Enfin, comme l'observe finement Hashtable, il faudrait peut-être en revenir aux fondamentaux : la crise que nous vivons est bien loin d'être finie. Or, on n'entend guère les partis en parler et évoquer quelles mesures concrètes ils escomptent voter dans le futur Parlement Européen. Et pourtant, des nuages noirs menacent de déverser la pire des tempêtes sur notre Europe : personne n'évoque une possible crise des États. or, ces États s'apprêtent à lever tous en même temps d'énormes fonds sur les marchés. Seul le groupe thématique du MoDem semble y avoir pris garde puisqu'il propose un emprunt solidaire des états européens afin d'assurer une notation AAA à tous les emprunteurs solidairement. Quelques individus prévoyants comme le centriste Jean Arthuis, se sont tout de même intéressés à nos sources de financement futures probables, mais ils sont bien isolés. En 1929, il y avait eu un court rebond avant que l'économie mondiale ne plonge définitivement dans la récession la pire de son histoire avec l'issue que le monde entier connaît désormais. Les gouvernements n'ont pas appris grand chose de l'histoire : après des déclarations de circonstances, ils cherchent déjà à tirer la couverture à eux et le plan de relance européen ne s'avère être qu'un empilement de mesures nationales. Là encore, il faut saluer la clairvoyance du MoDem qui appelle à un gouvernement européen. Sans être d'accord avec une bonne partie des mesures des Verts, j'observe toutefois qu'ils ont la même optique, d'action à l'échelon européen. Quand Cohn-Bendit se décidera à discuter d'Europe au lieu de jeter l'anathème sur Bayrou, on pourra peut-être commencer à discuter projet contre projet...

    Bref, l'abstention a de beaux jours devant elle. Je crois que pour ces élections, il est trop tard. Mais il faut préparer d'ores et déjà les suivantes et ne pas retomber dans les travers qui ont créé l'actuelle situation. Cela suppose d'avoir une mémoire qui dépasse la seule semaine de campagne à laquelle nous aurons droit au mieux...

     

  • Le programme européen du MoDem

    PS et UMP ont tenté de refaire le coup de la présidentielle, mais c'est raté. Comme promis par François Bayrou, voici le programme européen du MoDem en libre téléchargement.

    J'en recommande très vivement la saine lecture.

  • Le MoDem joue la BCE contre la crise

    Je prends le temps, comme je l'ai écrit récemment, d'examiner, désormais, les documents de travail des diverses commissions thématiques du MoDem pour l'Europe. Aujourd'hui, j'ai lu  le rapport d'étape de la commission Économie. J'y ai trouvé des choses que je ne retiens pas parce que je n'y adhère pas, et d'autres, au contraire, fort intéressantes.

    Voici donc  ce qui a mon imprimatur. Je rejoins les propositions faites ci-dessous, elles me paraissent le bon sens même :

    1. Création d'un Conseil de la politique économique pour la zone Euro

    Transférer la souveraineté monétaire d’un pays à une banque centrale commune sans lui adosser un pouvoir politique suffisamment puissant pour conduire une politique économique commune n’est pas satisfaisant.

    Vouée aux gémonies hier, encensée aujourd’hui, parfois par les mêmes, notamment l’actuel Président de la République, la Banque centrale européenne incarne, en partie par défaut d’autres institutions fédératrices, l’Europe économique. La question n’est pas tant celle de l’indépendance de la Banque centrale que personne ne saurait aujourd’hui contester, que celle d’une articulation pertinente des politiques monétaire et budgétaire, du manque de coordination des politiques budgétaires nationales et de l’émergence d’un budget européen, susceptible de porter les initiatives de soutien à l’activité.

    L’Eurogroupe, qui réunit les ministres des finances de la zone euro et joue à ce stade ce rôle politique, est trop faible. C’est pourquoi il serait nécessaire de créer un Conseil de la Politique Économique de la zone euro, qui se réunirait à intervalles  réguliers, non pas au niveau ministériel mais à celui des chefs d’États et de gouvernements. Son rôle serait d’exercer une coordination effective de la politique économique et en particulier de mettre en partage les orientations de politique économique avec la BCE (comme le font certains gouvernements avec leur Banque centrale, au Royaume-Uni notamment), de mettre en oeuvre, en tant que de besoin, des initiatives budgétaires contracycliques et de venir en aide à des pays défaillants au sein de la zone. Le Conseil pourrait peut-être s’appuyer sur un Ministre de l’Economie de la zone euro, même si la multiplication des postes n’est pas souhaitable.

    2. Élargir la mission de la BCE à la surveillance systémique de l’activité financière.

    La BCE vise implicitement une croissance équilibrée, sans endettement excessif. La Réserve fédérale américaine s’est montrée laxiste à l’égard de l’endettement et de la formation de bulles spéculatives. Qui donnera tort à la BCE aujourd’hui ? Sur ces fondements, il est important que la Banque centrale européenne affirme explicitement son rôle de surveillance systémique. A côté des prix à la consommation, les prix de l’ensemble des actifs (financiers et immobiliers notamment) et l’endettement des différents agents devraient être pour la BCE des sujets d’intérêt premier. La banque centrale doit avoir la stabilité financière comme objectif et non plus seulement la stabilité des prix.

    3. Création d’un Fonds Monétaire Européen

    La zone euro s’est constituée sans créer un outil essentiel à son fonctionnement : un mécanisme de solidarité financière conjoncturel qui fonctionne comme un Fonds Monétaire Européen. Les concepteurs de la zone ont pensé que les seules règles de discipline financière des Etats, assorties de sanctions, en assureraient la solidité. Ils ont été à la fois trop confiants et pas suffisamment ambitieux. Une facilité exceptionnelle de la BCE pourrait être constituée afin de venir en aide aux Etats en cas de défaillance de leur signature. Les soutiens accordés le seraient dans des conditions ouvrant la voie du retour à l’équilibre.

    4. Création d’une agence européenne d’émission de la dette publique pour réaliser des emprunts européens Ce dispositif permettrait de lever des fonds sur les marchés domestiques européens et internationaux, en bénéficiant d’un rating AAA et de la garantie des Etats membres, afin de financer l’emprunt européen de la relance mais aussi des Etats membres emprunteurs selon une quote-part répondant à leurs besoins. Jean-Claude Juncker, l’actuel Président de l’Eurogroupe, a proposé que les émissions d’emprunt correspondant à 40% de la dette publique européenne soient ainsi mutualisées. Cette agence permettrait par là même de consolider la zone euro, à l'heure où les écarts de taux sur les emprunts d'Etat ne cessent de croître, au détriment des pays les plus fragiles comme la Grèce, le Portugal ou l'Irlande. La concurrence entre les émissions de dettes des Etats membres génère un effet de tension sur les taux et un surcoût. Ce dispositif permettrait d’éliminer ce surcoût et de compenser très probablement le surcoût que les Etats les plus forts, comme l’Allemagne, redoutent d’un tel dispositif (différentiel de taux entre leur dette nationale et une émission européenne sur un taux moyen des Etats membres).

    5. Mise en place d’un fonds de stabilisation conjoncturelle.

    La crise en cours le montre : il faut donner les moyens budgétaires à l’Union Européenne de jouer sur la durée un rôle contracyclique par la mise en place d’un Fonds de stabilisation conjoncturelle. Ce fonds pourrait être mis en place après la sortie de crise en phase haute du cycle. Les recettes fiscales permettraient de constituer les ressources du Fonds. Dans l’idéal, la constitution de ce  fonds devra relever d’un impôt européen lié à l’activité, comme par exemple une fraction de l’impôt sur les sociétés harmonisé.

    J'ai trouvé une autre idée intéressante, dans ce document : la proposition d'une charte européenne des principes fondamentaux à respecter en matière bancaire et financière. Mais j'y viendrai dans un second billet. Et puis j'en ferai un troisième pour les choses qui fâchent :-)