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europe - Page 16

  • Ouste, Barroso !

    J'ai souvent entendu Nicolas Sarkozy pester contre Manuel Barroso. Or, je viens de lire l'instructif article de la Voix de Grenoble sur les dernières lubies de Manuel Barroso. Ce pauvre homme s'inquiète des subventions attribuées aux banques françaises pour surmonter la crise. Il craint la loi de la jungle ! Trop drôle ! C'est ce genre de raisonnements qui a conduit à la crise de 1929 ! L'action de la Commission Européenne ne devrait pas se limiter à une surveillance de la discipline communautaire, par les temps qui courent. C'est pourtant le créneau choisi par Barroso...Mais au fait, si Sarkozy juge Barroso incompétent, pourquoi les eurodéputés UMP (ils sont membres du PPE) voteront-ils pour lui après les prochaines échéances européennes ? A l'heure actuel, seul le PDE, MoDem en tête, envisage de présenter un candidat alternatif à la Présidence de la Commission....

  • Le MoDem déterminé à éjecter Barroso !

    L'inénarrable Manuel Barroso, actuel président de la Commission Européenne s'est fait une solide réputation en raison de sa remarquable inertie pendant la crise financière. Ce sont les États qui ont réagi et non l'Europe par la voix de la Commission. Pas de chance, selon une source bien informée, les Coulisses de Bruxelles, que m'a signalé Quindi, Barroso a l'intention de se présenter à nouveau. Or, Barroso appartient au PPE, groupe conservateur, le plus puissant en Europe. On pourrait penser légitimement que la gauche va présenter un candidat alternatif : pas du tout ! Barroso est soutenu par les socialistes Espagnols, Britanniques et Portugais, et donc, très vraisemblablement, le PSE (parti socialiste européen) va lâcher l'affaire et laisser les choses se faire, d'autant que l'Europe est dirigée très majoritairement par des gouvernements de droite.

    Que reste-t-il comme espoirs d'une alternative crédible ? Le troisième groupe le plus puissant est l'ADLE, constitué de deux composantes : les libéraux et les démocrates. Or, les libéraux ne parviennent pas à se mettre d'accord, par crainte essentiellement d'essuyer une veste retentissante, au grand dam des lib-dems britanniques qui auraient bien présenté Graham Watson. Au passage, je comprends mieux les récentes prises de position des libéraux au sein de l'ADLE à propos des coalitions de centre-droit. En fait, il n'est pas question d'une alliance avec le PPE mais surtout de tenter de faire élire un libéral ou un démocrate comme président de la commission.

    Sarnez.jpgMais voilà, au sein de l'ADLE, il y aussi les démocrates, dont le MoDem est le principal pivot. Et, au MoDem, on se dit qu'il est hors de question de laisser le champ libre à Barroso ! Marielle de Sarnez, en particulier, est en pointe dans ce combat, et le PDE présentera coûte que coûte un candidat contre Barroso, avec l'espoir d'avoir le soutien plein et entier de l'ADLE dans cette optique. Le jugement de Marielle sur Barroso est sans appel, à en croire ce qu'elle a déclaré à Jean Quatremer :

    « Il a échoué, comme le montre la crise actuelle. Il a été suiviste et a été incapable de proposer quoi que ce soit. Il faut un président qui ne se comporte pas comme le secrétariat des États membres »

    « Il faut que les citoyens sachent qu’en votant pour nous, ils voteront contre Barroso »

    Bref, il va y avoir du sport :-)  Les Verts, de leur côté, ne sont pas du tout enthousiastes à l'idée de se retrouver avec Barroso comme président, mais, faute de troupes, il faut bien cesser le combat, pas plus que chez les libéraux, on n'a envie, là-bas, de se prendre une veste pour des prunes. Je n'ai pas comptabilisé ce que pèse une addition des députés ADLE + Verts, mais cela vaudrait le coup de faire les comptes, d'autant qu'on pourrait espérer retrouver dans cette arithmétique un certain nombre d'euro-députés socialistes passablement furieux de se voir imposer à nouveau un individu qui a fait la preuve de son incompétence, et de surcroît de droite plutôt dure.

    Je ne suis pas un fin politologue, mais, il me semble que la candidature la plus consensuelle, au sein d'une telle coalition, serait très logiquement une candidature démocrate, seule candidature en principe assurée de n'effrayer ni sur sa gauche, ni sur sa droite...à méditer, donc...Le congrès du PDE se tient les 4 et 5 décembre : j'espère en savoir plus à cette occasion.

    Petite remarque au passage : on n'est vraiment pas des masses à s'intéresser à ce qu'il se passe actuellement en Europe et au sort de la future présidence, au sein de la blogosphère. Heureusement qu'il y a Quatremer (et Quindi qui relaie l'info quand il en a), parce que sinon...

  • Yess ! L'ADLE promeut les Class Actions

    Oyez, oyez, bonnes gens démocrates et consommateurs la bonne nouvelle que voilà ! Boudiou, dès que cela passe dans le droit français, y'en a qui vont s'en prendre plein la g... étant donné les nombreuses arnaques auxquelles se sont livrées les sociétés auxquelles je pense...

    L'avenir du recours en nom collectif dans l'Union européenne doit encore être précisé selon l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe au Parlement européen, mais les perspectives tant pour les consommateurs que pour les distributeurs sont prometteuses. Ce sont les premières réactions après la présentation aujourd'hui du Livre vert sur le recours en nom collectif par la commissaire européenne à la Protection des consommateurs, Meglena KUNEVA, qui pourrait déboucher sur une proposition de directive en 2009. Le Livre vert présente cinq pistes qui faciliteraient, pour les consommateurs européens, la réclamation d'indemnisations auprès de distributeurs ou de commerçants en infraction avec la législation européenne .

    Alexander Graf LAMBSDORFFLe comte Alexandre LAMBSDORFF (FDP, Allemagne), vice-président de la commission du Marché intérieur et de la Protection des consommateurs (IMCO), a déclaré : "Nous étudierons le Livre vert en profondeur et prendrons en considération toutes les options de la même manière, afin d'aboutir à une solution réalisable".

    Toine MANDERSToine MANDERS (VVD, Pays-Bas), coordonnateur ADLE au sein de la commission IMCO a expliqué : "En ce qui concerne les démocrates et les libéraux, les consommateurs ont toujours été au cœur du marché intérieur. Le Livre vert marque une nouvelle étape dans la législation en faveur du consommateur européen et pourrait donner au marché unique sa pleine capacité".

    Diana WALLISDiana WALLIS (LibDem, Royaume-Uni), vice-présidente du Parlement européen et coordonnatrice de l'ADLE pour la commission des affaires juridiques, a ajouté : "Cela ne fait aucun sens de donner aux consommateurs l'accès au marché s'ils n'ont pas en même temps accès aux outils nécessaires pour réclamer une compensation si les choses se passent mal. Nous devons maintenant étudier ces options soigneusement, afin de pouvoir recommander le la solution juridique qui donnera aux consommateurs la confiance d'aller faire ses emplettes à l'étranger."

  • Certification européenne environnementale et sociale

    C'est au tour de Thierry de me gratifier d'un excellent commentaire à la suite de celui de Florent, publié hier.  Je rappelle que la problématique porte sur la pertinence et la difficulté d'établir des normes susceptibles d'être codifiées dans le domaine environnemental et social ; ces normes auraient vocation à être utilisées sous forme d'étiquettes de couleur sur les produits que l'on nous vend dans la grande distribution ou ailleurs. Pour ma part, j'ai pensé à une action sur la Toile afin d'interpeler nos élus nationaux à ce sujet. Thierry, lui, pense qu'il vaut mieux d'abord passer par l'Europe, voici ses arguments :

    Comme souvent Florent apporte de bonnes remarques.
    Je compléterai son propos en revenant sur les points suivants :
    Contrairement à toi L'Hérétique, je pense qu'il faut dès le début raisonner en européen. En voici quelques raisons ?
    - l'Europe est un grand marché sans barrières douanières
    - Une certification uniforme serait plus facile à mettre en œuvre (sans occulter l'aspect d'instauration de normes a minima que Florent redoute),
    - Une agence européenne de certification offrirait une surface suffisante pour résister aux pressions des lobbies. Par ailleurs, les coûts de certification seraient de facto mutualisés
    - Le niveau européen offre en outre l'avantage d'écarter toute suspicion de protectionnisme étatique puisqu'il s'agit de sensibiliser les citoyens européens à consommer de manière éclairée et reponsable.
    - Une harmonisation sur la base de critères commun à tous met toutes les entreprises sur un même pied d'égalité.

    A quoi pourrait ressembler ces visuels ?
    La notation doit, à mon avis, être limitée à 5 classes (A, B, C, D, E) pour ne pas noyer les consommateurs. Elle offre l'avantage de reprendre l'esprit de la classification qui existe déjà par exemple pour les appareils électroménagers que les consommateurs ont intégré.
    Idéalement j'imagine assez bien des cercles (rouge ou vert) au centre cernés par un liseré bleu parsemé par les douze étoiles. La lettre en blanc serait apparente dans le cercle central. Les étoiles européennes offriraient en outre aux citoyens un remarquable exemple de ce que peut leur apporter concrètement l'Union.

    Ceci dit, je reviens sur la juste remarque d'Aurélien sur le fil précédent :
    "Une question cependant: sur quels critères les pastilles ou les notes seraient elles accordées? Le simple respect de la loi ?"
    Comment déterminer en effet les critères à faire entrer en ligne de compte ?
    Comme Florent l'a parfaitement démontré, il y a une réelle difficulté pour définir des critères pertinents et qui soient reconnus par tous.
    Voici l'état de quelques questions que ce point peut soulèver.
    Le Grenelle avait avancé l'idée de prendre en compte le "bilan carbone" des produits qui arrivent sur nos marchés.
    Mais comment noter par exemple une tomate produite sous serre dans la province d'Almeria qui est vendue en bout de chaine dans un magasin de Paris. Cette tomate pourrait avoir été débarquée sur le port de Rotterdam et avoir été transportée par camion réfrigéré ? Si on ajoute que le bateau navigue sous pavillon de complaisance avec des personnels philippins, cela risque d'être vraiment difficile de s'y retrouver !!!

    Si nous raisonnons à l'échelle de l'Union européenne, il serait difficile d'affecter un coefficient transport infra communautaire. Car notre tomate espagnole peut être vendue aussi bien à Paris qu'à Dublin. Un produit extra communautaire, une tomate chilienne serait plus facilement affectée d'un "malus".
    Mais se pose alors le problème des produits provenant des territoires européens qui sont des confettis d'Europe répartis dans le monde. Une banane antillaise doit-elle être "notée" comme une banane produite dans une république d'Amérique centrale ? OUI bien évidemment, si on on s'en tient à la pastille verte. La différence en l'occurrence serait visible dans la pastille sociale rouge.

    Pour la pastille verte, j'estime qu'un critère devrait absolument être pris en compte. Il s'agit de tout ce qui concerne le conditionnement.
    Cet aspect, en théorie, est facile à déterminer et à quantifier :
    - Quels sont les coûts de production de l'emballage ?
    - Quels en sont les composants et d'où viennent-ils ?
    - Quels sont les coûts de recyclage théorique des matériaux composant l'emballage ?
    => S'il s'agit d'un produit non consommable, on pourrait dès sa fabrication en estimer le coût de recyclage (dans l'idéal à 100%).
    Cette échelle de coût de production et de recyclage des emballages peut être très facilement transposée par la suite dans la Grille A, B, C, D, E.

    S'agissant des critères qui seraient pris en compte pour attribuer une note sociale. C'est très difficile à imaginer.
    Au niveau de l'Union, il n'y a pas d'harmonisation des règles sociales qui sont donc différentes d'un état à un autre.
    Quels critères objectifs retenir ?
    Ci-après, je propose une liste indicative :
    - Pour une entreprise donnée, établir un salaire moyen des employés, hors encadrement. Ce salaire serait comparé à un salaire moyen européen des employés de cette branche d'activité. Se poserait alors la question de définir ou pas les bases d'un SMIC européen.
    - A l'intérieur de chaque entreprise établir l'échelle de rémunération. Quel est le rapport de salaires entre l'ouvrier en production et le dirigeant de l'entreprise ? Quel ratio est socialement juste (1 à 5, 1 à 10) ?
    - Quelle est la structure du capital de l'entreprise, il y a-t-il une part d'actionnariat-salarié ?
    - Quel est le taux de formation appliqué aux employés ?
    - Il y aurait-il une différence des salaires entre hommes et femmes à travail et niveau de responsabilités identiques ?
    - Quel est le taux d'emploi réel de travailleur handicapés ?
    - L'entreprise contribue-t-elle à financer une partie des complémentaires santé de ses employés ?
    - Il y a-t-il des formes d'intéressement aux résultats de l'entreprise (Stock options, primes...) ?
    - Quel est le taux d'arrêts de travail (conflits sociaux, arrêts maladie)
    - Quel est le taux d'accidents de travail ?
    Pour les entreprises hors Union européenne, je le reconnais, c'est réellement la jungle et terra incognita !!!

    Après réflexion, je pense qu'il serait bon dans un premier temps de proposer cette forme de labellisation à des entreprises européennes sur la base du volontariat (démarche de type IGP). Cet effort de transparence devrait donc en toute logique être soutenu par des campagnes d'information des consommateurs les incitant à privilégier dans leurs actes d'achat les entreprises s'étant engagées dans cette démarche.

  • Et si Gilles Artigues devenait euro-député ?

    artigues.jpgTiens tiens...je viens de faire un tour sur le blog de Chantal, qui prend l'excellente initiative de faire le tour des candidats MoDem possible pour les prochaines élections européennes, notamment dans la région Rhône-Alpes. Je n'ai pas d'avis particulier en ce qui concerne les noms qu'elle énumère, à l'exception d'un seul : Gilles Artigues.

    J'ai, et depuis fort longtemps, la plus grande sympathie pour Gilles Artigues. J'ai eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises sur ce blog, et de faire valoir quelle avait été son action. Je n'ai notamment pas oublié que sa dernière intervention, lors de la législature précédente, à l'Assemblée Nationale, avait été pour les veuves, ni qu'il a longtemps été le soutien fidèles des oubliés et des solitaires. Je n'oublie pas non plus le courage politique qui est le sien en toutes circonstances depuis le début de sa carrière en politique.

    Gilles Artigues n'est pas du genre à lâcher un ami en rase campagne. Il a aussi des qualités humaines d'écoute et de dialogue qui sont déjà rares en soi, mais encore plus rares au sein de le classe politique.

    Je le crois donc non seulement le candidat MoDem le meilleur, pour les Européennes, mais, bien plus encore, le meilleur candidat purement et simplement, toutes candidatures confondues en Rhône-Alpes, d'autant que ses fonctions à la mairie de Saint-Étienne pendant plusieurs années, font qu'il connaît très bien le tissu de la région Rhône-Alpes.

    Je verrais avec une très grande joie Gilles Artigues prendre la tête d'une liste démocrate aux européennes en Rhône-Alpes. Je ne sais pas quel est le processus de désignation, mais je ne doute pas que les adhérents et les militants auront une ardeur redoublée s'ils apprennent que c'est lui qui s'engage pour le MoDem en Europe.

    Bien sûr, tout ce que je dis là n'engage que moi.

  • L'Europe sauve in extremis le droit du travail !

    lehideux.jpgOuf, je crois que l'on a frisé la catastrophe. Je crois que l'on a avec l'exemple du droit du travail une nouvel exemple de la duplicité des États membres de l'Europe. On accuse l'Europe pour tous les sales coups, et on essaie de faire passer en douce des mesures "arrangeantes" en faisant si possible porter le chapeau à l'Europe.

    La commission de l'emploi et des affaires sociales du Parlement européen a envoyé un message très ferme à la Présidence française au sujet de la directive sur le temps de travail, en réaffirmant en deuxième lecture, mercredi 5 novembre 2008, la position qu'avait exprimé le Parlement en 2005, lors sa première lecture...

    Pour Bernard Lehideux, Député européen (MoDem-ADLE) en charge de l'emploi et des affaires sociales, "le rapport adopté par la commission de l'Emploi est une victoire pour les salariés européens. Nous disons aux Etats membres que sommes prêts à négocier, mais pas sur n'importe quelle base. Or le texte proposé par le Conseil était inacceptable. La balle est désormais dans le camp des Etats membres, et notamment entre les mains de la Présidence française et du Royaume Uni, lequel est pour l'instant le principal obstacle à un accord raisonnable."

    En adoptant par 34 voix pour, et 13 contre, le rapport de l'Espagnol Alejandro Cercas, les députés ont rejeté les tentatives des Etats membres d'autoriser un employeur de déroger à la limite légale des 48 heures de travail hebdomadaire avec l'accord individuel du salarié.

    Cette faculté, aussi appelé "opt out", existe dans la législation actuelle, et est défendue avec acharnement par le Royaume Uni, qui bloque depuis des années au Conseil des ministres toute législation remettant en cause cette faculté.

    Or, pour Bernard Lehideux, "l'opt-out va totalement à l'encontre d'un droit européen du travail, protecteur des salariés, que nous construisons pas à pas depuis des années. Il faut être bien naïf pour croire que le salarié est dans une relation d'égal à égal avec son employeur. Dans la très grande majorité des cas, lorsque l'employeur demande au salarié d'envisager une dérogation à la limite légale du travail, ce dernier n'a pas la possibilité de refuser. Cette situation est devenue inacceptable, et il faut en sortir, même si une période de transition est envisageable."

    Bernard Lehideux a également voté pour que l'ensemble du temps de garde, notamment dans le cas des professions médicales, soit considéré comme du temps de travail. "Cette disposition préserve bien entendu la santé des médecins, mais aussi la sécurité des patients !".

    Enfin, le rapport prévoit notamment que le repos compensatoire soit pris immédiatement après le temps de travail accompli par le salarié.

    Ce rapport sera discuté en session plénière en décembre prochain, à Strasbourg.

    Et moi, je suis fort curieux de voir ce que l'actuelle Présidence française va faire à ce sujet...

  • Européennes : le MoDem à 11%

    D'après un sondage IPSOS, le MoDem serait actuellement à 11% d'intentions de vote pour les Européennes de 2009. PS et UMP feraient 21.5 et 22.5, les Verts 10.5, le NPA 8.5, le MPF 8% et le FN 6%.

  • ERASMUS pour les élus locaux !

    Beaupuy.jpgTrop fort ! Je reviens du site de Jean-Marie Beaupuy, euro-député MoDem, qui s'intéresse de longue date aux modalités de la gouvernance en Europe. Il a constaté depuis longtemps qu'entre les différents acteurs concernés par le même sujet sur un même territoire, les cloisons sont désespérément étanches. Cette absence de porosité l'a amené à prendre la parole, le 23 octobre dernier, proposer la création d'un guide pratique, et surtout, une solution originale : une formation ERASMUS, sur le même modèle que le processus destiné aux étudiants, destinée aux élus locaux.

    Bien vu. Je reproduis une partie de son intervention :

    Alors gouvernance, partenariat, de quoi s’agit‑il ? Eh bien, faut‑il faire un rapport d’initiative sur cette question de gouvernance et de partenariat puisque l’on en parle tous les jours de cette gouvernance et de ce partenariat. Il n’y a qu’à prendre les journaux, les rapports, on trouve toujours ces mots­-là !

    En fait, Monsieur le Commissaire, il y a un temps pour la parole et il y a un temps pour les actes ! Il y a un temps pour définir des objectifs et il y a un temps pour se donner les moyens de les atteindre. Or, cela fait déjà plusieurs années que l’on répète sans cesse qu’il faut améliorer la gouvernance. On l’écrit dans nos règlements, on en parle dans nos discours et rien n’avance beaucoup. Que se passe‑t‑il réellement alors que l’on voit que l’approche intégrée figure dans les nombreux rapports de la Commission et du Parlement ?

    Est‑ce que nos politiques européennes en matière de transport, d’environnement, comme en matière de développement régional, tiennent véritablement compte les unes des autres ? Où est l’approche intégrée que nous appelons de nos vœux ? À chacun son budget, à chacun son ministre, à chacun son commissaire, à chacun son calendrier. Et l’on voit, ne serait‑ce qu’en matière de Fonds structurels, l’application sur le terrain et de manière séparée entre le FEDER, le FSE et autre FEADER. .

    Monsieur le Commissaire, dans vos fonctions, avec vos collègues, vous savez que nous avons tous à cœur d’atteindre les objectifs de Lisbonne. Mais en continuant ainsi, de manière aussi cloisonnée sur le terrain, croyez‑vous que cela soit possible ? Croyez‑vous qu’une organisation aussi puissante soit‑elle, aussi déterminée soit‑elle, pourra réussir en laissant se juxtaposer ce "chacun pour soi" sur le terrain ?

    Aujourd’hui, l’heure est venue de réunir nos compétences, de réunir nos budgets et nos calendriers entre les différents acteurs privés et publics concernés par le même sujet sur le même territoire. Pour y parvenir, mon rapport propose trente‑sept actions concrètes mais je ne vais pas les énumérer, seulement indiquer trois points clés.

    Premier point clé, c’est de donner aux différents acteurs, privés, publics, particuliers, organisations, les moyens de mettre en œuvre cette gouvernance. Le premier point, je l’ai souligné à votre collègue, Mme Danuta Hübner, c’est la réalisation d’un guide pratique de la gouvernance. Ce ne sont plus des messages abstraits, ce doit être un guide pratique.

    Deuxième chose : la formation des élus dans le cadre d’un dispositif Erasmus. Nos élus locaux et régionaux doivent être les véritables locomotives de cette nouvelle gouvernance des territoires. Par ailleurs – deuxième point clé – il faut que nos institutions européennes et nationales donnent l’exemple. C’est pourquoi je demande dans mon rapport qu’il y ait une réunion annuelle des ministres en charge des politiques de cohésion au sein du Conseil. Et puis vous, Monsieur le Commissaire, vous le savez, on est différent entre les commissaires, les différentes DG... Il est nécessaire d’avoir un travail interservices plus opérant. Le Comité des Régions, quant à lui, a anticipé ma demande puisqu’il a déjà répondu il y a deux semaines à nos propositions
    .

  • Europe et identités nationales

    Flaminia Bussacchini, adhérente démocrate, membre d'un groupe de travail du MoDem sur l'Europe, nous fait l'honneur de publier sur notre blog cette réflexion sur la construction de l'Europe.

    L'Europe s'est construit et a trouvé sa principale raison d'être sur les ruines laissées par les Etats européens nationalistes. Elle s'est principalement construit contre les nationalismes des Etats coupables des pires horreurs et tragédies humaines. L'Europe s'est donc fondée sur le principe selon lequel il fallait transcender nos propres identités au bénéfice d'une plus fédératrice, civilisatrice, moins partisane parce-que portée par l'intérêt commun, l'identité européenne.
    Le principe unitaire était que plutôt de se faire la guerre, il fallait travailler ensemble et faire la paix. Le projet commun était l'Union sans cesse croissante entre tous les peuples. En fait, l'identité européenne émergerait quelque part d'un principe utilitariste: les hommes étant devenus raisonnables et rationnels, cette identité européenne se forgerait au fil des ans et serait la résultante d'un constat, ayant travaillé ensemble, les ressortissants européens comprendraient ce qui les lie et se forgeraient une nouvelle identité basée sur l'intérêt commun. L'identité européenne se basait sur le principe de la raison contre celui de la déraison portée par les nations.

    Or, la globalisation et ses transformations économiques et sociales sans précédent, l'uniformisation des modes de vie ont accentué la crainte chez de plus en plus de citoyens de la perte de repères, de la dilution de la souveraineté nationale au profit d'entités perçus comme étant technocratiques et anti-démocratiques. Qui plus est, l'élargissement à douze nouveaux Etats européens a considérablement changé la donne. Font désormais partie de l'Europe des Etats qui ont fait le choix d'autres modèles économiques, sociaux et sociétaux, accentuant l'hétérogénité des situations et des spécificités nationales. La base de ce socle commun devient de moins en moins homogène, stable et appelle à différentes interprétations.

    Le principe utilisariste qui a fondé l'identité européenne trouve quelque part ses limites dans la mesure où toute société requiert un affectio societatis -quelque part un élément qui ne relève pas de la raison mais de la volonté de vivre en commun. Et cette volonté de vivre en commun se fonde sur une communauté de partage et de destin. Quelque part, si les ressortissants européens se déclarent européens, se sentent-ils pour autant partie d'un même destin, commun à l'ensemble des peuples d'Europe?

    De manière remarquable, l'identité européenne a quelque chose d'un négatif. Elle se forge contre quelque chose et elle se ressent quand elle est opposée à d'autres choix, d'autres modèles de société. Je ne me suis jamais sentie aussi européenne -et surtout fière d'être européenne - que quand j'étais aux Etats-Unis. Là je me suis rendue compte que nous défendions un autre modèle de société et de civilisation, qui nous est propre et fait notre richesse. mais c'est aussi ce modèle qui force l'admiration d'autres régions du monde, qui nous l'envie et qui souhaitent s'en inspirer. L'ironie dans l'histoire est qu'au sein de nos frontières, nous avons du mal à trouver cet affectio societatis mais qu'en dehors de nos frontières nous comprenons réellement sa valeur et spécificité et combien ce modèle exerce un force d'attrait incroyable sur d'autres peuples et nations.

    Comment sortir de ce dilemne? L'Europe de demain c'est une Europe qui accepte les sentiments nationaux, qui ne se fonde plus sur leur négation ou condamnation sous prétexte que ces sentiments exacerbent la part de toute homme, celle de la folie, de l'irrationnel. C'est une Europe qui reconnait ses diversités nationales, qui fait une place à tous dans l'idée que notre richesse vient de notre diversité. Et que l'un n'exclut pas l'autre, au contraire. Le ciment de l'Europe de demain viendra à mon sens de sa capacité de projection sur la scène internationale. En défendant sur la scène internationale les valeurs en lesquelles elle croit, elle donnera un sens, une raison d'être "positive" cette fois à son action. Nous vivons un moment historique, une formidable fenêtre d'opportunité de faire entendre la voix de l'Europe, cette Europe qui depuis si longtemps a toujours défendu et promu un modèle de société où l'homme est au centre. Elle a cette chance extraordinaire d'influer sur le cours du monde et en même temps de rendre de la fierté à ses peuples et de leur donner à croire en un destin commun.

  • Mondialisation et Europe

    Cela faisait partie des propositions de François Bayrou pendant l'élection présidentielle : il est patent que Bayrou a été plus que prémonitoire, au regard des derniers évènement, mais, comme d'habitude, on croit Cassandre quand il est un peu tard...Ecoutons-le, c'est extraordinaire : tout du plan européen y est...

    « Le cadre européen nous rendra la souveraineté que nous avons perdue. »

    « La question du modèle économique de la planète est probablement l’une des plus brûlantes que nous aurons à traiter dans les décennies qui viennent. Les pays à haut niveau de protection sociale sont menacés par le vaste mouvement de délocalisations et de concurrence sans règle sociale ou écologique. Et des pays les plus pauvres de la planète, on s’en va, je pense évidemment au continent africain. Que voit-on aujourd’hui ? Des délocalisations d’entreprises qui vont chercher en Europe l’endroit où le social coûte le moins cher. Pour que le dumping social et les délocalisations ne soient pas demain la réalité dominante, il faut une harmonisation de nos règles sociales en Europe. Les marchés financiers sont volatils : on peut donner à l’Europe la capacité d’une réglementation plus serrée, de dire aux marchés financiers : ‘il y a une limite’. En face du crime organisé, des trafics internationaux, des mafias, nous organisons notre impuissance. Les Etats européens avec leurs frontières, leur droit pénal toujours différent de celui du voisin, leur police séparée, c’est une aubaine formidable pour les organisations criminelles. Songez que nous sommes incapables d’aller voir ce qui se passe dans un compte en banque dans un autre pays ! C’est de l’assistance organisée aux mafias. Seule l’échelle européenne permet de résoudre ces questions des migrations économiques, des stratégies monétaires, des régulations du capitalisme financier, de la défense de notre modèle de société ; de traiter les grandes questions du développement durable, du climat, du dumping écologique et du modèle économique de la planète. C’est la vraie vocation de l’Europe : nous rendre la souveraineté que nous avons perdue, que l’échelon national ne peut plus garantir. L’Europe s’affaiblit à voir ses membres jouer les uns contre les autres, par exemple par le dumping fiscal. Je prends l’engagement de tout faire pour changer cette situation. »

    J'inivte mes lecteurs à aller jeter un oeil sur le dernier article de Fred (Démocratie sans frontières) sur la crise : d'une part c'est grâce à cet article que j'ai retrouve ce discours de Bayrou (mais j'ai souvenir de l'avoir déjà cité ici, toutefois) d'autre part, Fred rappelle quelle était et est encore l'essence du projet démocrate : il mettait en avant la responsabilité individuelle dans l'économique et le social. L'UDF, qui a précédé le MoDem, proposait déjà dans ses commissions, des solutions jugées bisounourses par la gauche (préférant l'Etat) et la droite (faisant confiance à la main invisible du marché) et pourtant, les heures de crise que nous connaissons nous donnent raison, puisque les Etats appliquent ce que nous avions proposé...