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Ouste, Barroso !

J'ai souvent entendu Nicolas Sarkozy pester contre Manuel Barroso. Or, je viens de lire l'instructif article de la Voix de Grenoble sur les dernières lubies de Manuel Barroso. Ce pauvre homme s'inquiète des subventions attribuées aux banques françaises pour surmonter la crise. Il craint la loi de la jungle ! Trop drôle ! C'est ce genre de raisonnements qui a conduit à la crise de 1929 ! L'action de la Commission Européenne ne devrait pas se limiter à une surveillance de la discipline communautaire, par les temps qui courent. C'est pourtant le créneau choisi par Barroso...Mais au fait, si Sarkozy juge Barroso incompétent, pourquoi les eurodéputés UMP (ils sont membres du PPE) voteront-ils pour lui après les prochaines échéances européennes ? A l'heure actuel, seul le PDE, MoDem en tête, envisage de présenter un candidat alternatif à la Présidence de la Commission....

Commentaires

  • La vous êtes tombé dans le piège, l'Hérétique: la Commission a raison de s'interroger sur les aides aux banques françaises: voir http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2008/12/la-commission-n.html

    et le précédent billet de l'infatiguable Jean Quatremer sur l'imposture de Frédéric Lordon.

    Et puis, moi je reste attaché à la discipline budgétaire. Car la crise offre une excuse inespérée pour Sarkozy pour son incapacité à maîtriser la dette. Et ce pour aides les banques?
    Je sais quelle est la logique de la consolidation du secteur financier, mais ça reste néanmoins TRES difficile à avaler. Et il faudra que les banques remboursent, cent pour cent.

  • @Pastel,
    Merci de l'info.

  • @ pastel

    On ne s'est pas compris : le respect d'une concurrence libre et non faussée, bien sûr c'est louable. Le problème, c'est que Barroso se contente d'arbitrer les mesures des états alors qu'on aurait attendu une initiative européenne de sa part.

  • à l'Hérétique, ok, votre note prêtait à malentendu.

    Sur le fond, il faut néanmoins admettre que la Commission ne dispose pas des instruments pour un plan de relance au niveau européen. Le budget est limité et son utilisation est fixée (c'est le moins qu'on puisse dire) dans un cadre pluriannuel. On peut réviser ce cadre, mais la marge de manoeuvre est extrêmement étroite et dépend d'une décision unanime du Conseil. Il n'y a pas, hors budget, un instrument de stabilisation, qui permettrait de mobiliser des ressources supplémentaires au niveau européen pour relancer l'économie.

    Ce qu'on peut reprocher à Barroso, c'est qu'à aucun moment il n'a dénonce l'absence d'instruments adéquats, y compris de gouvernement économique européen. AU contraire, avec son plan de relance il fait comme si l'Europe disposait de tous les instruments nécessaires, alors que 85 % de ce plan ne consiste qu'à dresser l'inventaire de mesures disparates prises au niveau national. C'est cette double imposture qu'il faut dénoncer: l'absence de remise en cause des mécanismes existants et le faux-semblant. Ca, c'est bien du Barroso tout craché.

  • @ Pastel: d'où l'intérêt, amha, d'une "communautarisation" (à la majorité qualifiée) de la prise de décision au sein de l'Eurogroup; la monnaie et les objectifs d'inflation et de déficits, ayant créé des liens entre ces économies, une politique budgétaire commune semble maintenant inévitable si les crises proviennent majoritairement de l'extérieur (prix des matières premières, subprimes, crise financière, crise énergétique) et les réponses sont similaires et bénéficieraient d'une prime en cas de meilleure coordination.

    PS: félicitations à Ben pour son blog!

  • à Arnaud: on peut toujours rêver. Mais je ne vois pas les Allemands se fondre dans une gouvernance économique avec notamment l'Italie et la Grèce qui sont encore bien plus éloignés qu'eux de la maîtrise de leurs déficits....

  • @ Pastel: fondre non, en effet, c'est beaucoup trop tôt. Mais apprendre à dégager des orientations communes avec budget comun spécifique dédié et effet de levier macro-éco, qui sait (on verra l'impact réel de la réponse européenne multi-étatique face à celle des Etats-Unis, de la Chine etc. même si bien sûr la nature de la crise n'est pas la même d'un pays à un autre)

  • à Arnaud: l'idée d'un fonds de stabilisation européen (anticyclique) me paraît en effet plausible.

  • Et je ne décolère pas qu'un "plan de sauvetage" à hauteur de 10 milliards est élaboré Michel Péberau, Président d'une des banques bénéficiaires (BNP Paribas), pour des banques qui en ont pas besoin (pas de crise de crédit en France, ni de problèmes de liquidités des banques en question), alors que pour les écoles, pour la santé, pour ceci et pour cela il n'y pas de fric. C'est une deuxième cadeau fiscale, puissance x! Donc Ouste Sarkozy plus vrai encore que ouste Barroso!

  • Où la Commission a pu manquer d'ambition par rapport aux défis liés au réchauffement climatique !!!

    A l'(in)actif de la Commission Barroso, il faudra donc retenir la Proposition de directive du Parlement européen et du Conseil modifiant la directive 2003/87/CE afin d’améliorer et d’étendre le système communautaire d’échange de quotas d’émission de gaz à effet de serre
    http://eur-lex.europa.eu/smartapi/cgi/sga_doc?smartapi!celexplus!prod!DocNumber&lg=fr&type_doc=COMfinal&an_doc=2008&nu_doc=16


    Pour résumer, il est bon de savoir que les droits d'émission de GES seront rétrocédés aux Etats. Ces montants sont colossaux. A titre de comparaison, le budget de l'Union est de 130 milliards d'euros en 2008.

    Extrait du communiqué de presse du 23 janvier 2008 de la Commission :
    [... Les recettes provenant du système d'échange de quotas d'émission seront versées aux États membres et devraient être utilisées pour aider l'UE à s'orienter vers une économie respectueuse de l'environnement en soutenant l'innovation dans des domaines tels que les sources d'énergie renouvelables, le piégeage et le stockage du carbone et la R&D. Une partie des recettes devrait également être consacrée à aider les pays en développement à s'adapter au changement climatique. La Commission estime que les recettes du système de mise aux enchères pourraient atteindre 50 milliards d'euros par an en 2020...]

    http://europa.eu/rapid/pressReleasesAction.do?reference=IP/08/80&format=HTML&aged=0&language=FR&guiLanguage=en

  • Oui, Thierry P., c'est une des options pour la réforme du système de financement du budget européen: les recettes issues du système d'échange de quotas d'émission sont une source de financement "européenne" par définition et elles pourraient être affectées à l'innovation et l'efficacité énergétique visant la réduction des gas à effet de serre, tout en émancipant le budget européen des contributions issus des budgets nationaux qui l'enferment dans la logique du "juste retour" (soldes nets).

    Mais il faut noter que ces ressources vont s'accroître que progressivement, parallèlement à l'introduction du système en question.

  • Et comme vous le relevez très pertinemment, la Commission n'a pas proposé, à ce jour, de "communautariser" cette source de financement, qui est donc restituée aux Etats membres. Absurde!

    Cette Commission Barroso à 27 est plus "intergouvernementaliste" qu'autre chose, un secrétariat du Conseil bis en effet. Des Commissaires se complaisant à représenter 27 intérêts nationaux (un chacun) ne font pas encore une Commission.

  • @ Pastel
    Absurde voire plus.
    Les règles en matière de GES sont européennes et rétrocéder les droits d'émission aux Etats est un non-sens qui atomise toute vision d'envergure à l'échelle du continent.
    Les Etats auront beau jeu ensuite d'user de la cagnotte GES à leur guise... ET de se plaindre des règles imposées par Bruxelles devant leurs opinions.
    Classique somme toute de l'ubiquité des Etats qui "instrumentalisent" la Commission.
    Alors pourquoi songer à "virer" Barroso qui a su bien servir les intérêts des Etats in petto au détriment de l'intérêt européen (si tant est on puisse le définir) ?

  • Ben oui, Thierry, c'est bien ça le problème. Les Etats membres ne veulent pas d'une Commission supranationale. Ils veulent d'une Commission intergouvernementale. Et ensuite ils s'étonnent de la popularité retrouvée de "l'Europe des Nations".
    La concession qui sera faite à l'Irlande d'en rester à un Commissaire par Etat membre, malgré ce que prévoyait Lisbonne et même Nice, ne fera que pérenniser cette situation.

  • Petit bonus !
    Où la crise économique a bon dos !
    Parution dans l'édition du 1er décembre de l'International Herald Tribune d'un article qui fait planer des ombres sur la discussion du "Paquet énergie climat" (PEC) qui fixe les seuils d'émissions de CO² à l'horizon 2020.
    Les entreprises polluantes (charbon, cimenterie, chimie...) demandent des aménagements qui seraient rendus nécessaires par la crise économique.

    Cette discussion du PEC pourrait avoir du mal a aboutir. Le Conseil européen des 11 & 12 décembre prochain pourrait contribuer à repousser les décisions... à plus tard !!!
    Le risque est grand de voir alors ensuite la Commission alléger les contraintes imposées aux entreprises polluantes en plafonnant à 20% les montants d'achat de droit d'émission de GES (Cf. demandes de la Pologne et de l'Allemagne pays grands consommateurs de charbon).
    http://www.ft.com/cms/s/0/4f64bdac-bfde-11dd-9222-0000779fd18c.html?nclick_check=1

    Si tel était le cas, ce serait totalement irresponsable de la part de l'Union, car ce serait un très mauvais signal adressé à la communauté mondiale alors que se tient en ce' moment à Poznan la convention des Nations Unies sur le réchauffement climatique.
    L'Europe risque d'y perdre le rôle moteur qu'elle a en matière de lutte contre les effets du réchauffement climatique.
    Les gouvernements pourront ensuite se gargariser au sein de leurs Etats que l'Europe est impuissante.
    A moins que Barroso fasse preuve de fermeté ?

  • @Arnaud,
    :)))

  • @ pastel

    Bon, on est dans l'ensemble d'accord sur ce que je reproche à Barroso.
    Pour les banques, vous allez un peu vite en boulot, pastel, d'autant qu'il ne s'agit que de fonds de garantie.

  • JQmer a mis un lien sur son site vers une pétition en ligne d'un soi-disant "groupe de jeunes" qui prône le "Tout sauf Barroso". ArnaudH et l'hérétique, je vois que vous êtes intervenus à ce sujet sur le blog de Jean. Si je suis le premier à considérer, par principe démocratique, que les partis "d'opposition" doivent présenter un candidat face à Barroso, je ne suis pas pour autant, par principe également, un adepte du "Tout sauf". Et je trouve profondément injuste d'imputer la responsabilité de trois référendums ratés au seul Barroso. Donc, critique et alternative oui, mais restons faire play.

  • @ Pastel: même si je suis d'accord qu'il ne s'agit pas d'accepter le premier venu, et que les référendums perdus ne sont pas de l'unique responsabilité de Barroso, je crois que la méthode Monnet a pris un sacré coup pendant cette dernière présidence de la Commission. Barroso faisait partie des Chefs d'Etat présents au Sommet des Azores prônant la guerre en Irak (c'est à cause de cette prise de position qu'il a obtenu les faveurs de Tony Blair pour le poste), il s'est fait le porte-parole du Conseil (pour se faire réélire) alors qu'il devait représenter les intérêts communautaires, il n'a rien proposé d'innovant pour faire face à la crise ouverte suite au refus du TCE, ses propositions en matière financière, énergétique, environnementale, agricole, en affaires étrangères et en défense sont très en deçà de ce qui est nécessaire pour la période qui s'ouvre. Il est, somme toute, un mauvais président de la Commission (et affaiblit cette institution au profit du Conseil), de l'avis de nombreux citoyens européens (combien?) et un deuxième mandat mérite au moins un débat public lors des seules élections européennes, celles du Parlement. D'où l'initiative "Who's Your Candidate?", qui n'a pas reçu les échos nécessaires au sein des partis politiques européens, qui se mue donc en "Anything But Barroso" (qui aurait pu, certes, être mieux désignée) suite au manque de candidats nommés lors des congrès de l'ELDR et du PSE (pour le moment). Que cette initiative soit européenne, avec le concours des blogueurs John Worth (britannique), Jan Seifert (allemand), Valéry-Xavier Lens (français), avec le soutien de Jean Quatremer (français en poste en Belgique), fait valoir qu'il existe bien une citoyenneté européenne qui demande des comptes. L'initiative est imparfaite, mais je m'y joins car elle fait remonter un problème de fond sur la représentativité et l'alternance au sein des institutions actuelles de l'UE. La réélection de Barroso est donc symptomatique d'un problème de fond et sur le déficit démocratique, du moins dans les pratiques des partis politiques européens (il ne s'agit pas non plus d'accepter n'importe quel candidat, mais au moins que chaque parti ait le sien, et que le PPE ait au moins un débat interne sur leur volonté de reconduire Barroso).

    Pour information, je précise que seuls Walter Hallstein, le premier président de la commission, et Jacques Delors, ont effectué deux mandats, Barroso est-il réellement de ce niveau?

  • Ouf! Arnaudh, mais je suis d'accord avec TOUT ce que vous dites et encore une fois je considère qu'il est éminemment important que le Modem, soutenu par l'ALDE, les Verts et d'autres je l'espère fasse d'une alternative à Barroso un enjeu tangible et crédible des élections au PE: pour mille raisons!
    Mais je ne souscrirai pas à cette pétition pour les raisons que j'ai indiquées. Je n'aime pas qu'on crée des boucs-émissaires. La principale responsabilité pour le rejet du TCE dans trois Etats membres revient aux gouvernements de ces trois Etats membres (qui d'ailleurs ont tous apporté leur soutien à Barroso et continuent à la faire).
    In fine, non Barroso n'arrive pas aux chevilles de Delors; mais il est le reflet des gouvernements que nous avons en ce moment, dans une Europe qui n'est plus à 12 mais à 27. Il ne faut pas s'y résigner, mais au contraire se battre pour un autre candidat. Ce n'est pas par des initiatives du genre de ce site TSB qu'on y arrivera.

  • Mais à ce niveau, faute d'utiliser le buzz internet et journalistique, et de faire pression sur nos eurodéputés (cf. interview de J4M des présidents et représentants des partis européens; conversation Hérétique - MdS; de même lors de l'Université d'Automne du Mouvement Européen avec Lamassoure et Goulard) pour qu'ils revendiquent la nomination de candidats pour chaque parti européen (y compris Barroso pour le PPE), quelles autres options nous reste-t-il?

    Pour moi, il ne s'agit pas de faire de Barroso le bouc-émissaire, mais de mettre en avant notre opposition à sa reconduction par des moyens ne prenant pas en compte les voix des citoyens (si le PPE le nomine et qu'il gagne la majorité au Parlement, alors rien à dire, ce sera légitime, et ce sera en connaissance de cause de ses pratiques inter-gouvernementales).

  • Mille fois d'accord pour faire pression, mais avec de bons arguments, pas une bête polémique anti-Barroso. Hier nous étions réunis avec Jean-Luc Bennahmias ici à Bruxelles et la question a été soulevée (et le message reçu, même si j'ai noté une résignation certaine chez lui...).

  • Moi je veux bien tenir un discours constructif et tout mais je remarque juste que le slogan je l'avoue un peu rentre-dedans "Tout sauf Barroso" a suscité beaucoup plus d'échos, toutes proportions gardées, que la campagne plus positive attitude "Quel est votre candidat ?" qui dit à peu près la même chose. Vu l'inertie intense du débat européen il n'est pas inutile de provoquer un petit peu. La différence c'est que la critique vient cette fois du camps pro-européen et fédéraliste plutôt que du camp nationaliste.

    Rien à ajouter aux commentaires de ArnaudH qui explique très bien la vocation et l'intérêt de cette campagne, qui est surtout de susciter le débat que l'on voudrait voir enterré, sinon que mon nom de s'écrit pas comme ça :-)

  • @ Valéry-Xavier

    Tout à fait d'accord avec vous.

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