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Bayrou - Page 44

  • L'Europe, c'est Nous !

    europe.jpgJ'ai beaucoup aimé la déclaration de François Bayrou, rappelant tout récemment que l'Europe, ce n'est pas une commission, mais nous. Oui, nous, les Français. C'est très important qu'il y ait quelqu'un pour le dire, dans cette campagne européenne, parce qu'il faut réaffirmer notre appartenance commune à la sphère européenne, et que, le principal obstacle, à l'heure actuelle, c'est le sentiment d'éloignement qui existe entre le citoyen français et son Europe. Oui, l'Europe, c'est nous, elle est à nous, il faut le marteler. Ne nous en laissons pas priver. L'Europe c'est nous, je le vois bien comme slogan de campagne pour le Mouvement Démocrate.

    On est en fait, au coeur même de l'enjeu de l'identité européenne. En effet, comment se sentir européen quand l'Europe semble lointaine au coeur ? La réflexion du MoDem sur l'identité européenne a conduit le groupe thématique ad hoc à tenter d'en définir les contours et le projet, mais l'affirmation de cette dernière ne sera pas suffisant pour que l'Européen se l'approprie quand bien même il en aurait une conscience diffuse. Marielle de Sarnez l'a d'ailleurs bien senti dans son dictionnaire pour aimer l'Europe puisqu'elle en rappelle les fondamentaux. Cette réflexion est par exemple complètement absente du programme des Verts. Europe-écologie se contente d'affirmer que nous ne pouvons plus penser "franco-français". Le Manifeste du Parti Socialiste Européen n'en touche pas davantage mot. J'ai consulté le projet de l'UMP en l'état, il ne s'y intéresse pas plus. Libertas ? Rien non plus (pas étonnant, à vrai dire, pour des Souverainistes). Et rien non plus dans le programme du NPA.

    La réflexion sur l'identité de l'Europe est, il faut se rendre à l'évidence, une spécificité du MoDem. Et pourtant : elle est si importante !  l'Europe est à nous, car rien n'est plus nocif  qu'un sentiment de dépossession. C'est ce dernier qui génère l'impuissance diffuse qui amollit et désespère les citoyens.

    L'inconvénient, c'est que les États communiquent peu sur l'Europe, ou alors toujours une fois que le fait (quand ce n'est pas le forfait) est accompli. Les parlementaires européens informent également peu de leur action à quelques exceptions près. Anne Laperouze, par exemple, a un site actif et mis à jour depuis l'année 2006. Gérard Onesta, un Vert, a toujours tenu informé le public de son action depuis qu'il est député européen, utilisant très tôt la Toile. Alain Lamassoure (UMP) a ouvert un forum dès 2006 sur son site pour répondre aux questions des citoyens et favoriser le débat. Jean-Luc Benhamias (MoDem) présente son travail depuis février 2005 également. Mais, ils ne sont sur le fond guère nombreux à ouvrir un débat vraiment public sur les questions qui touchent l'Europe, et l'audience de ces sites  demeure au total plutôt confidentielle.

    Il y a toujours comme une ambiguité entre les Français et l'Europe. Ambiguité que François Bayrou voudrait bien lever. Il déclarait ainsi hier, à Montpellier lors d'une convention du MoDem sur le modèle européen : Nous n'avons jamais voulu construire l'Europe pour effacer la France.

    Il se trouve que j'ai eu accès aux documents secrets du groupe Identités et Valeurs de l'Europe (hé hé !) et que je suis tombé sur un écrit d'un militant qui ressemble furieusement aux propos de Bayrou :

    L’abolition de l’Etat-nation n’est ni un aspect de l’identité ni une valeur, c’est un projet politique d’extrême gauche. Le fédéralisme et l’intégration totale des Etats dans l’Union n’est pareillement qu’une utopie partagée par la seule élite pro européenne, autrement dit une infime minorité de la population européenne.

    Au cœur de l’identité européenne, plongeant son origine dans les racines de notre histoire, nous ne trouvons pas la fédération et l’intérêt commun, nous trouvons la patrie. Les cités grecques, les tribus italiques, les pays gaulois, partout s’est affirmée la division sur une portion de territoire aussi limitée que la péninsule européenne. Cela témoigne d’un attachement à la localité qui fait partie de l’âme européenne. Ce ne sont que les exigences de la politique qui ont conduit à l’augmentation de ces ensembles mais il n’y a jamais eu substitution (ou alors avec violence et en de rares occasions, la France ici faisant figure d’exception).

    Aucune politique européenne ne peut ni ne doit se faire contre les Etats-nations. La régionalisation de l’Europe pour des motifs économiques ou de coopération ne doit pas exciter les prétentions d’entités infranationales. Cela ne signifie pas pour autant que l’Europe doit nier l’existence de particularismes locaux. Elle doit en tenir compte, et elle doit le faire par une action combinée des Etats eux-mêmes qui doivent pouvoir avancer sereinement sur le terrain éminemment risqué des libertés locales.

    Mais ce qui vient d’être dit a son revers. Aucun Etat européen quel qu’il soit ne peut espérer avoir d’influence, de poids ou de crédit suffisant en faisant « cavalier seul ». Il y a des domaines où l’économie d’échelle peut profiter à tous les Etats, quitte à s’en remettre dans une plus grande mesure aux aspects communautaires et démocratiques de l’Union (moins d’unanimité, plus de Parlement). Le passage de l’échelle étatique (et la concurrence interétatique) à l’échelle européenne (et la coopération entre européens) constitue dans de nombreux domaines une exigence d’efficacité, voire de maintien du statut de l’Europe.

    Y'en a, hein, dans la tête des militants MoDem ? Ça cogite, là-dedans ! Il me semble, en tout cas, qu'il a touché du doigt une problématique essentielle. Tant que les directives de l'Europe seront perçues comme des Oukases venues d'un pays exotique, clairement, l'Europe suscitera un sentiment de rejet. Mais en même temps, aucune proposition française ne saurait avoir de force sans l'assentiment de l'Europe. Il y a là une solidarité nécessaire. Sauf qu'il n'est pas suffisant de disposer de l'assentiment des gouvernements. Il faut aussi avoir celui des peuples. L'absentionnisme est général en Europe, pas qu'en France, parce que les citoyens ne se sentent pas consultés. Tout apparaît toujours comme des décisions de Commissions plus ou moins occultes, alors que ce sont les accords entre les États qui sont à l'origine de la plupart des directives, et souvent, si elles sont moins dévastatrices que telles qu'elles sont concoctées dans le secret des cabinets présidentiels ou ministériels, c'est parce que le Parlement Européen s'en empare, s'indignant  fréquemment de la duplicité des États, et amende les textes.

    Le Parlement Européen est en réalité notre vigie et notre sauvegarde sans que bien souvent nous le sachions. Voilà pourquoi cela compte d'envoyer là-bas des députés concernés par l'Europe, qui ont envie d'y siéger, et de savoir sur quels critères nous les y envoyons, notamment ce qu'ils vont soutenir ou non. Les euro-députés sont nos garants, in fine. Et si nous voulons avoir part aux décisions, établir notre acte de propriété de l'Europe, c'est à eux qu'il faudra s'en remettre.

  • Ne chantons pas victoire, au MoDem

    Tiens, Nicolas fait retentir un appeau à troll, avec une certaine réussite, au demeurant. Cela dit, son questionnement est intéressant : il est récurrent de constater les divergences qui opposent les blogueurs, mais sans doute aussi des militants, de gauche à propos de Bayrou. A droite ? pas à droite ? à gauche ? En réalité, je pense que c'est le caractère multiple et profondément inclassable de Bayrou qui attire des individus de divers horizons. On ne peut pas dire qu'il soit de gauche, en effet. Mais on ne peut plus dire non plus qu'il est de droite. Son positionnement politique est en fait très atypique. A certains égards, occuper le centre et se révéler un opposant très rigoureux, c'est très inhabituel quelque soit le pays choisi dans le monde.

    Cela dit, j'ai déjà eu l'occasion de le dire, le PS est très loin d'être mort. Le PS a deux problèmes : l'absence de chef charismatique unificateur (c'eût pu être Ségolène Royal, mais elle a eu trop de bâtons dans les roues) et de véritables dichotomies programmatiques. L'existence de ces deux problèmes n'empêche pas que le PS demeure une force électorale très puissante. La deuxième de France nationalement, et la première localement. Et les électeurs de gauche ne vont pas se mettre à changer du jour au lendemain.

    Ensuite, concernant les sondages pour le MoDem : prudence ! Prudence. Nous avons presque toujours été surévalués dans les sondages. On nous prédisait entre 10 et 15% aux législatives, nous avons fait 7.5 ! Aux municipales, dans beaucoup de villes, nous nous sommes retrouvés à quelque 5 à 8% quand on nous voyait à 10. J'observe, pour ma part, que le seul sondeur qui ne s'est jamais trompé, sur nous, c'est IPSOS. Quand Ipsos commencera à nous placer à plus de 12%, je commencerai à y croire un peu, pas avant. Au 02 mai nous étions d'ailleurs à 11%, l'UMP à 27% et le PS à 23%. Pour moi, c'est là le rapport de force que je retiens jusqu'à nouvel ordre. Pour ma part, j'estime qu'entre 10 et 12% notre score est correct (surtout s'il est à 12, à vrai dire). Mais si nous dépassons 12, nous aurons bien fait valoir nos propositions et bien réussi notre campagne.

  • Scrutin à un tour, Bayrou dénonce l'arnaque

    La plus belle arnaque politique de la décennie, c'est la proposition de Raffarin qui cherche à priver les électeurs futurs de leur choix.

    Lors d’un déplacement à Belfort, François Bayrou s’est indigné des derniers propos tenus par Jean Pierre Raffarin. L’ex premier Ministre a évoqué l’intention de l’UMP de changer tous les modes de scrutin, y compris présidentiel. Raffarin aurait évoqué la possibilité d’un scrutin à un tour. « Un scrutin à un tour pour la présidentielle serait une atteinte sans précédent pour les institutions » a déclaré Mr Bayrou. "D'habitude, on prend au moins la peine d'expliquer qu'il y a des raisons d'intérêt général. Là, la seule et unique raison avancée est l'intérêt de l'UMP". "Ils disent nous serons coincés au second tour car nous n'avons pas de réserves de voix, supprimons donc le second tour. On voit jusqu'où on tombe dans l'abus du pouvoir", a protesté le député des Pyrénées-Atlantiques.

    Tu m'étonnes, François : là, ce n'est même plus de l'abus de pouvoir, c'est du déni de démocratie. Si l'UMP tente cela, j'estimerai que la ligne rouge a été franchie. J'espère qu'on n'en arrivera pas là, mais ça en dit long sur les convictions démocratiques du baudet du Poitou...

  • Le PS a peut-être perdu l'élection présidentielle de 2012

    Je ne sais pas si Bayrou et le MoDem remporteront l'élection présidentielle de 2012, ni même si Bayrou sera seulement au second tour. Mais en revanche, si ce que dit Gérard Collomb dans Le Point est exact, le PS l'a vraisemblablement perdue.

    «Aujourd’hui, on va dans le mur. S’il n’y a pas de primaires, Ségolène Royal se présentera quoi qu’il advienne à la présidentielle, en concurrence avec le candidat du PS. Je milite donc pour des primaires ouvertes à tous les sympathisants de gauche. Ce système évitera que le candidat soit désigné par un petit cénacle, lors de petits arrangements fédéraux, et il lui conférera une grande légitimité.»

    Soit Ségolène Royal sort complètement de l'espace politique, et je suis sûr que les Socialistes en rêvent, et le PS peut encore espérer trouver une figure charismatique. Cela n'a rien d'évident : DSK sera plombé par son statut de directeur du FMI. Aucune figure charismarique n'émerge pour l'instant au PS. Cela peut changer : voyez comment Ségolène Royal s'est subitement révélée. Mais, pour l'instant, rien de convaincant.

    Soit Ségolène Royal conserve une niche électorale assez importante. Et alors là, ce sera la guerre. Parce qu'ils devront se ranger tous du même côté, comme au congrès de Reims, pour en venir à bout. Et comme cela se passera juste avant les présidentielles, cela créera des haines inextricables qui ne seront pas sans conséquences très lourdes pendant la campagne présidentielle.

    Si, d'ici là, Bayrou poursuit sur sa lignée, il pourrait devenir complètement incontournable, surtout quand les sociaux-démocrates du PS auront compris qu'il est le seul à pouvoir battre Sarkozy. Si Bayrou passer au premier tour et que les sondages lui donnent des chances raisonnables, une partie de la droite modérée qui se tait actuellement se rangera à ses côtés.

    En revanche, si Bayrou gagne la présidentielle, je ne crois pas que Bayrou parviendra à lui seul à constituer une majorité législative à l'Assemblée, même avec l'étiquette majorité présidentielle. Il lui faudra passer des alliances avec les éléments modérés du PS, et ils sont finalement assez nombreux.

    Comme le dit Gérard Collomb, tant que le PS n’aura pas tranché entre une ligne sociale-démocrate et une ligne marxisante, il sera à côté de la plaque. En effet, le PS ne pourra pas continuer à tenir deux discours sur le fond antagonistes...Et le débat fait d'ores et déjà rage, comme on peut le voir dans les réactions qui suivent l'article qu'a écrit le blogueur Marc Vasseur à ce sujet sur le Post.

    En tout cas, ce qu'il dévoile laisse augurer des lendemains sanglants, chez les Socialistes. C'est éminemment paradoxal quand on songe qu'il n'a jamais été aussi puissant au niveau local (régions et municipalités, bientôt cantons et Sénat).

  • Le PS, le MoDem et la crise en Europe...

    Je suis bien d'accord avec la dernière note de Ginisty : le PS est dans l'opposion...à l'opposition ! Il suffit de voir les pétards mouillés
    scuds anti-MoDem ou anti-bayrou pour s'en rendre compte. En public, le PS préfère chercher des noises à Bayrou, en n'hésitant pas à travestir la vérité, par exemple sur les votes du MoDem au Parlement européen ou encore sur la veine d'Abus de Pouvoir. Même Nicolas (Partageons mon avis) l'un des blogueur de gauche les plus emblématiques de la blogosphère publie dans un même billet le communiqué de presse du PS, et reconnaît en commentaires, dans le même billet, qu'il ne fait que retransmettre un communiqué, ne sachant exactement qui croire. Il faut dire que Laure Leforestier, un militante de Cap21, dès le second commentaire, l'a fortement invité à aller vérifier par lui-mêmen les votes UDF puis MoDem, puisque l'on dispose désormais d'un outil pour le faire. Rimbus, un autre blogueur socialiste a admis qu'il avait modifié son billet initial (voir le fil de commentaires de Nicolas et le sien). Superposer des photos de Sarkozy et de Bayrou, franchement, ce n'est pas très fin et surtout, guère crédible, à l'heure où François Bayrou est le plus ferme opposant au projet sarkozyste.

    Bref, au PS, on préfère taper sur le MoDem plutôt que de s'en prendre à l'UMP ou à Sarkozy. Il faut dire que le PS évite toujours de répondre à quelques questions gênantes : qui le PSE va-t-il soutenir comme président de la commission ? J'ai discuté avec un militant socialiste qui tractait à une sortie de métro, hier, et il ne savait pas quoi répondre. Ben oui, travaillistes et socialistes portugais et espagnols vont voter pour Barroso. Ça fait une grosse partie du groupe socialiste, ça... Alors, faut-il admettre qu'une part du PSE va soutenir Barroso, comme le PPE, dont l'UMP est membre ?

    Les choses sont complexes au Parlement européen, et il est rare, en fait, que tous les membres d'un groupe politique votent comme un seul homme. Tantôt ce sont des intérêts nationaux qui s'expriment, tantôt tout simplement le libre-arbitre des euro-députés ( ce qui a ma préférence). Ceci n'empêche pasmarquer une préférence, comme le fait Marielle de Sarnez, en rejetant la candidature de Manuel Barroso, mais il est idiot d'accuser un euro-député de soutenir une candidature parce que d'autres le font dans son groupe. Évidemment, on préfère une unité de ton et de position sur des choses aussi importantes, mais sur ce point, le PSE ne peut vraiment pas donner de leçons à l'ADLE, d'autant que dans ce groupe, où l'on juge la liberté chose précieuse, on privilégie la liberté de penser et de voter sur la pensée unique.

    art_large_534318.jpgSi les poids lourds de l'EDLR (la plus grosse composante de l'ADLE) sont prêts à se ranger derrière Guy Verhofstadt pour qu'il devienne le leader de leur groupe, c'est aussi qu'il a une certaine influence et qu'ils n'excluent pas de le soutenir pour de hautes responsabilités en Europe. En tout cas, il a au moins une idée et un plan contre la crise. Et s'il ne souhaite pas personnaliser le débat, il a tout de même un avis sur Barroso...

    «Nous n'avons pas de stratégie européenne claire pour lutter contre la crise, la plus sérieuse depuis la deuxième guerre mondiale, et nous constatons que la Commission se tait.»

    Voici les trois mesures principales qu'il envisage pour sortir l'Europe de l'ornière écnomique dans laquelle elle est embourbée : «nettoyer le système bancaire européen des produits toxiques», «un plan européen d'investissements représentant 6% du PNB européen», soit le double des sommes mobilisées par les 27 plans de relance nationaux, et «la création d'un gouvernement économique européen».

    Bref, que du bon. J'achèterai son livre dès que la traduction en français sera disponible, et je le commenterai. Cela fait plaisir de voir quelqu'un faire de vraies propositions plutôt que de la politique politicienne. Et c'est cet homme-là que le PDE (Parti Démocrate Européen) et donc le MoDem, privilégie comme président de la commission. Je m'en réjouis.

  • Martine, t'es mesquine...

    Trop fort Martine Aubry : comme les socialistes sont très très très très jaloux du succès de librairie d'Abus de pouvoir, le livre de Bayrou, voilà qu'elle l'accuse de plagiat , parce que celui des Socialistes, La France en libertés surveillées, a fait un flop monumental, sans parler du Printemps des Libertés au Zénith et de ses 800 pauvres bougres...

    ça fait rire. Le livre des socialistes est un chapelet qui égrène leurs revendications habituelles avec parfois un zeste de mauvaise foi. Rien à voir avec le contre-projet de Bayrou qui dénonce en profondeur l'essence du projet sarkozyste.

    Ils ne savent plus quoi trouver contre Bayrou, les Socialistes, actuellement...Ce sont les Européennes qui les inquiètent ? Ou, tout simplement...jaloux ? On trouve le livre ici. Je l'ai feuilleté. L'essentiel du livre consiste à dénoncer la politique de sécurité de Sarkozy. Et c'est tout. On y retrouve, au demeurant, assez souvent les considérations laxistes traditionnelles des Socialistes. Je défie Martine Aubry ou tout autre socialiste de me donner les éléments de plagiat d'une oeuvre à l'autre.

  • Bayrou/Royal, la folle rumeur...

    Bayrou n'a jamais mis en doute la santé mentale de Ségolène Royal, que cela soit dit une bonne fois pour toutes. J'avais lu dans des articles de journaux qu'il était censé avoir dit de Ségolène Royal qu'elle était folle. Cela m'étonnait beaucoup venant d'un homme comme Bayrou, mais, dans ce genre de cas, le mieux est de laisser les individus concernés démentir eux-mêmes.

    J'aurais aussi été très supris qu'un homme qui avait choisi de débattre avec l'ex-finaliste de l'élection présidentielle, dans l'entre-deux tours, vienne se mêler au concert des hyènes, y compris socialistes, à l'encontre de Ségolène Royal.

    Le problème, c'est qu'il y a des ânes bâtés malfaisants qui tentent de propager à nouveau cette rumeur, comme on peut le voir sur les questions/réponses du portail Yahoo ici et ... L'individu en question là-bas, a ce profil-là, mais j'imagine que des meutes de demeurés dans le genre, il doit y en avoir un paquet.

  • Du rififi au PDI

    Ça chauffe au Partito Democratico, en Italie, entre Rutelli et Veltroni. Le premier souhaite, avec sa Margarita, conserver son alliance avec les libéraux et démocrates européens, le second, au contraire, souhaite voir le Partito rejoindre la grande "famille" socialiste du PSE.

    Ceci explique certaines péripéties dont s'est fait l'écho Jean Quattremer de Libération. J'en avais déjà parlé début décembre 2008. Sauf, qu'il faut peut-être et hélas admettre, que la ligne Veltroni l'emporte actuellement sur la ligne Rutelli. C'est fâcheux, mais, c'est actuellement la situation en Italie. Quattremer qui va vite en besogne laisse entendre que PDE et ADLE vont accepter un ex-nationaliste slovaque en leur sein. Ce n'est pas parce que le PDE accepte deux élus du HSDZ qu'il accepte le parti lui-même, et de plus, il faut aussi considérer l'évolution de ce même parti avant de le condamner. Personnellement, je n'ai guère une bonne opinion de Meciar, car j'estime qu'il est le premier responsable de la scission de la Tchécoslovaquie. Mais il faut voir l'évolution du HSDZ avant de se faire une idée définitive. Il ne faut pas oublier qu'en 2003, ce parti s'est prononcé en faveur du "oui" à l'adhésion de la Slovaquie à l'Union Européenne lors du réfrendum de mai pour l'adhésion. C'est un virage important et on ne peut donc plus le considérer comme un parti eurosceptique. Et Meciar a fait aussi campagne pour le "oui".

    Pour revenir à Rutelli, il y a tout de même un truc que je ne percute pas. J'ai fait un tour de la presse italienne sur google actualités Italie et j'y ai lu une invitation très claire de Rutelli à se positionner au centre. Il invite même le Parti Democratico à converger avec les Casini (UDC). Manifestement, le Parti Democratico a remporté une élection municipale à Trente grâce à une alliance large incluant les démocrates-chrétiens (UDC). Ce résultat semble à Rutelli un exemple à suivre pour pouvoir un jour l'emporter contre Berlusconie. Cela dit, l'UDC est au PPE, au Parlement Européen...En tout cas, avec ce qu'affirme Rutelli dans plusieurs articles, par exemple dans un entretien avec le Corriere della Sera, l'affirmation de Quatremer ne me paraît pas tenable. On ne peut pas ériger un modèle centriste et déclarer publiquement que les Socialistes sont en crise pour finalement rejoindre le PSE. Qui vivra verra, mais je suis très dubitatif quant aux affirmations de Quattremer.

    Pas un mot de Meciar et du HSDZ, en tout cas, dans la presse italienne. Nada également sur Meciar.

  • Progrès et inégalités

    Cela faisait un moment qu'on en parlait, au Mouvement Démocrate, de la webtv. Elle frappe cette fois un grand coup : retrouvez cette semaine une grande interview vidéo de François Bayrou diffusée sur LesDémocrates.fr, le nouveau média social du Mouvement Démocrate. Nicolas Voisin (nuesblog) s'est chargé de l'entretien. François Bayrou évoque dans cet entretien Internet et la politique. L'extrait commenté est disponible sur le site, mais surtout la question fondamentale du projet de société. Tout son discours et son projet sont articulés autour de cette question essentielle, avec quelques observations fondamentales.

    Toutes les forces politiques, pendant deux siècles ont estimé que le progrès réduirat les inégalités. Les libéraux pensaient que le marché serait le moteur de ce progrès-là, les Socialistes, l'État, les Démocrates, la solidarité, et même les Bolchevicks par la dictature du Prolétariat. Or, ce que l'on observe, pour la première fois depuis deux siècles, c'est l'émergence d'un nouveau discours qui soutient que le progrès doit nécessairement passer par des inégalités. Pire, même, que les inégalités sont facteur de changement, et que le changement est nécessaire au progrès. Alain Minc, en particulier, que Bayrou brocarde au dernier chapitre de son Abus de Pouvoir a été très tôt porteur d'une telle idée. Et Nicolas Sarkozy, très récemment, à Saint-Quentin se faisait l'apologue d'un tel mouvement.

    C'est cela, ce que Bayrou appelle un projet de société avec des inégalités croissantes. Et c'est contre cela, et tous ses avatars, qu'il a décidé d'entamer une lutte sans merci. L'entretien ne se limite pas à ce seul aspect, bien sûr, mais il établit les fondations d'une résistance nouvelle au rouleau-compresseur inégalitaire.

    Comme le dit Bayrou dans l'entretien, liberté, égalité et fraternité ne se superposent pas. La liberté amène l'égalité, et l'égalité la fraternité. C'est profondément mon impression, et c'est pour cela que je me suis engagé à ses côtés.

     

  • Démosthène, Bayrou et les niches fiscales...

    Tiens, on compare Bayrou à Démosthène dans Libération, mais également chez lesdemocrates.fr . Cela m'a fait réagir, et puisque l'article proposait des liens, j'ai parcouru un peu ce qu'on y trouvait. Mes études sont loin, et je ne suis pas un spécialiste de Démosthène. Mais, tout de même, j'ai trouvé ce petit discours fort intéressant de Démosthène, qui porte sur la fiscalité, et, très précisément, les niches fiscales de l'époque...

    Juges, c’est surtout parce que je crois l’abrogation de la loi utile à Athènes, et aussi dans l’intérêt du fils de Chabrias, que j’unis mes efforts à ceux des orateurs qui ont déjà abordé ce sujet. Il est clair, Athéniens, que Leptine ou tout autre défenseur de la loi, n’ayant pas de motif légitime à invoquer, ne manquera pas de dire que certains hommes ont obtenu l’exemption sans la mériter, et se sont ainsi soustraits aux charges publiques ; c’est l’idée sur laquelle nos adversaires insisteront le plus. Mais n’est-il pas inique, parce que quelques-uns sont blâmables, de dépouiller tous les autres de vos dons ? C’est ce qu’on a déjà dit, et vous en êtes sans doute convaincus ; je n’y insisterai donc pas ; mais voici une question que j’adresserais volontiers à Leptine : Quand même tous ceux qui ont obtenu des faveurs en seraient aujourd’hui indignes, faut-il frapper le peuple en même temps qu’eux ? Proposer en effet que nul ne puisse jouir de l’exemption, c’est enlever ce privilège à ceux qui le possèdent ; mais ajouter qu’à l’avenir il ne sera pas permis de l’accorder, c’est vous interdire de faire aucun don. Si Leptine a cru que tous ceux qui jouissent de l’exemption en sont indignes, pensait-il que le peuple aussi est indigne de disposer de ses dons ? Mais, répliquera-t-il, le peuple se laisse facilement tromper ; et c’est là ce que vise la loi. Qui empêche, à ce compte, de vous enlever absolument tout pouvoir politique ? Car il n’est aucun de vos droits dans l’exercice duquel vous n’ayez été parfois induits en erreur. C’est ainsi que vous vous êtes souvent laissé entraîner à voter des résolutions funestes, à choisir pour allié le peuple le plus faible de préférence au plus fort : parmi tant de questions qui vous sont soumises, de tels accidents sont inévitables. Faut-il pour cela porter une loi qui décide qu’à l’avenir il sera interdit au Sénat et au peuple de rien proposer et de rien voter ? Je ne le pense pas ; il n’est pas juste que nous soyons dépouillés d’un droit, parce qu’un jour, nous laissant égarer, nous en avons mal usé ; ce qu’il faut, c’est que nous soyons éclairés de façon à ne plus retomber dans la même erreur, et qu’une loi, sans nous enlever notre pouvoir suprême, châtie celui qui nous aura trompés.

    Pas certain que Démosthène aurait été du côté de Bayrou pendant les élections présidentielles sur la question de la fiscalité.  J'ai donc lu le Contre la loi de Leptine sur les immunités.

    Ce que se propose Démosthène, c'est de permettre à l'État athénien de consentir des exemptions d'impôts aux citoyens qui les ont méritées. Il prend position sur une question de fond, finalement : l'utilisation ou non de niches fiscales par un état. Or, Bayrou dans son programme se proposait de toutes les supprimer. Il est vrai, il songeait davantage à les mettre à plat et les reconsidérer dans son ensemble qu'à en supprimer le principe.

    Il faut dire également qu'Athènes fonctionnait à rebours de notre société : on y taxait lourdement les plus riches , et, plus que tout autre citoyen, ils contribuaaient par l'exercice de charges très onéreuses à la vie de la cité. Il faut comprendre dans ce contexte évidemment le discours de Démosthène, et pas dans celui moderne de cadeaux fiscaux faits aux plus aisés...

    Il est malin le Démosthène, parce qu'il lie fondamentalement l'exercice de la démocratie et la qualité d'un don. Jugez-en plutôt ci-dessous :

    Je crois, juges, que vous serez mieux à même de délibérer sur la question présente, si vous comprenez que la loi de Leptine détruit la seule supériorité qu’aient les faveurs des démocraties sur celles des autres régimes. Les rois et les chefs de gouvernements aristocratiques disposent de dons plus importants : ils peuvent enrichir à l’instant qui bon leur semble ; mais ceux que dispensent les démocraties sont plus honorables et plus solides. Qu’on puisse les accepter sans rougir, parce qu’on ne les doit pas à la flatterie ; que l’honneur obtenu sous un régime égalitaire paraisse plus certainement le prix du mérite, ce sont là de précieux avantages. L’estime spontanée de nos égaux a plus de prix que les dons d’un maître, quelle qu’en soit la valeur. Dans le dernier cas en effet, l’incertitude de l’avenir efface la joie présente, tandis que chez vous ce qu’on a obtenu, on ne redoute pas de le perdre, au moins jusqu’à présent. Celui donc qui ébranle la confiance qu’inspiraient vos faveurs, en détruit la seule supériorité. Otez à quelque gouvernement que ce soit le droit de récompenser ceux qui sont attachés au régime établi, vous le privez par là d’un de ses plus solides appuis.

    Je pense qu'on ne trouve pas mieux chez Montesquieu lorsqu'il compare les types de régime et fait précisément valoir l'incertitude qui caractérise le despotisme. Démosthène l'avait bien senti, lui aussi, et son argument fait mouche. Quant à l'opportunité de taxer autrui parce qu'autrui est riche, écoutons donc ses sages paroles...

    Il y a, Athéniens, des gens de si peu de sens qu’ils ne trouvent rien de mieux à dire que ceci : « Il est étrange que dans une cité dont les finances sont épuisées, des particuliers s’enrichissent en jouissant, de l’immunité. » Parler ainsi est doublement erroné. D’abord si un citoyen a de grands biens, sans avoir fait tort à aucun de vous, il n’y a pas lieu de lui porter envie ; peut-on prouver au contraire que sa fortune provient de rapines ou de quelque autre procédé coupable, il y a des lois d’après lesquelles on le peut châtier. Si on ne le poursuit pas, on ne peut non plus parler ainsi de lui.

    Un morceau d'anthologie pour les libéraux, ça, non ? Il faut toutefois absolument garder présent à l'esprit que les Athéniens les plus riches contribuaient à mesure de leurs biens à nombre de charges. Démosthène utilise cet argument pour faire valoir, ce qui n'est pas idiot, que les exemptions consenties d'un côté seront répercutées de l'autre, via ces charges. Nous n'avons rien de tel, je crois, dans nos démocraties modernes, ou alors, il faut considérer l'impôt sur le revenu comme quelque chose de cette sorte.

    En tout cas, pas sûr que tous les militants MoDem recevraient des arguments de cette sorte. Donc Bayrou, un nouveau Démosthène, à voir...