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Bayrou - Page 46

  • Zapatero, Dakar, Bayrou veut des excuses pour la France

    Tant sur Zapatero que sur le discours de Dakar, Bayrou a trouvé une fois de plus le mot juste...Ségolène Royal a raté  l'occasion de ne pas s'exprimer...

    «La propension d'un certain nombre de responsables politiques à se livrer quotidiennement à la repentance n'est pas la mienne», a déclaré M. Bayrou lors d'une conférence de presse de présentation de la liste MoDem pour les élections européennes en Ile-de-France.

    Estimant que «quand on présente des excuses, notamment au nom de la France, c'est qu'on est coupable», M. Bayrou a souligné que «la France n'est coupable de rien du tout dans les dérives de Nicolas Sarkozy»

    Il évoquait un discours de M. Sarkozy à Dakar et des propos qui lui ont été attribués sur le président du gouvernement espagnol José Luis Zapatero.

    «Ce n'est pas la France qui est en jeu. Ce sont les propos privés du président de la République et les propos publics dans un discours dont le moins que l'on puisse dire est qu'il est controversé. Mais il me paraît totalement inapproprié de faire des excuses au nom de la France: c'est à la France qu'il faudrait faire des excuses», a dit M. Bayrou.

  • Bayrou l'Européen

    Très bel article écrit par Nicolas V. (je sais qui c'est, hé hé...) chez Virginie, sur le blog Générations engagées. Je le relaie intégralement.

    Européennes : n’attendons rien de ceux qui ne nous aiment pas !

    Belle surprise que ce numéro 3015 de L’Express qui fait sa « une » sur « Bayrou. L’homme qui défie Sarkozy » ! Il a la même saveur que cet exemplaire du Point sorti début 2007 qui s’interrogeait ainsi : « Bayrou. Peut-il troubler le jeu ? ». Cette fois-ci, l’hebdo de Christophe Barbier nous livre douze pages sur le Président du Mouvement Démocrate. Un portrait vif et sans concession que nous devons à Ludovic Vigogne. On y perçoit et les failles et les forces du leader orange.

    Mettre en échec le modèle sarkozyste, inégalitaire et on ne peut plus travaillé

    Sa plus grande force, c’est l’envie d’y aller, d’en découdre. Son objectif : mettre en échec le modèle sarkozyste, inégalitaire et on ne peut plus travaillé, en dépit de ses apparences brouillonnes. Et c’est maintenant que commence ce combat. Cette campagne européenne, c’est elle, définitivement, qui lance la campagne présidentielle de 2012 ! Je serais tenté d’écrire « tant mieux » mais aussi « hélas ». Tant mieux car trois ans nous seront utiles pour abattre ce système qui n’est pas la France mais qui prétend pourtant l’incarner.

    L’Europe, grande oubliée de la pré-campagne

    Hélas ! Car l’Europe, dans tout cela, est la grande oubliée de cette pré-campagne européenne dans les médias, crise aidant (c’est d’ailleurs un paradoxe). N’entendez pas dans la phrase qui précède une critique, même implicite, de la stratégie bayrouiste. Bien au contraire ! Il n’est pour l’heure qu’un seul mouvement politique qui, après s’être mis en ordre de marche, marche effectivement vers le scrutin de juin : déjà trois conventions thématiques européennes couronnées de succès, des centaines de militants ayant œuvré au projet européen des Démocrates, une plateforme Internet iconoclaste, des listes bouclées, intégralement, partout en France (reste l’Outremer), des candidats, enfin, qui parcourent avec foi et idées les quatre chemins de leurs grandes régions ! Des candidats qui aiment l’Europe, la France. Des candidats qui aiment les Européen(ne)s, les Français(es). Des candidats vrais, issus des horizons les plus divers.

    Face à tout cela, le chaos

    Face à tout ce grand élan, face à cette puissance créatrice, face à ce fort engagement, le chaos. Des partis, vieux, ancrés dans leurs réflexes implosifs : qui l’UMP qui n’en finit plus de décider de la position de politiques déchus ou en perdition (R. Dati en tête) sur ses listes, au gré de querelles de chapelles internes gonflées d’ego ; qui le Parti Socialiste qui se débat entre une pétition d’un G. Collomb ou une liste rejetée par les militants mais finalement-tout-de-même-admise après un exercice de conciliation, démocratique cela va de soi. Avec en prime, l’ex-Premier Secrétaire qui vient plomber la nouvelle Premier Secrétaire en remettant sur le tapis la question des alliances avec le MoDem (à défaut d’idées, on fait feu de tout bois à la tête du PS). Point de salut non plus du côté des petites formations ! Europe-Écologie, par la voix de son maître Cohn-Bendit, qui casse du Bayrou à l’œil, sans réel but, après avoir lancé sa campagne en mode pétard-mouillé (c’était bien la peine de récupérer la juge Joly…). Un NPA qui s’enferme dans son crypto-trotskysme et ses dissensions internes (on y découvre que, tout bien pesé, le facteur de Neuilly aurait des penchants autocrates). Un front de gauche qui n’a de novateur que le nom, surtout pas les solutions, de même qu’une extrême droite éclatée qui rame, qui rame, sans son Paquebot. Le tout sur fond d’Élysée qui arbitre pendant qu’enfin on songe à lui couper la parole, ou plutôt à la lui décompter !

    N’attendons rien de ceux qui ne nous aiment pas !

    Et l’Europe dans tout ça ? Et les Français(es) ? Ils et elles sont oubliés. Plus respectés du pouvoir en place, ils et elles ne trouveront pas plus de considération de la part de ces partis du vingtième siècle qui, à moins de deux mois du scrutin, ne sont même pas prêts à présenter toutes leurs listes ! Alors pour leur programme…
    N’attendons rien de ceux qui ne nous aiment pas ! À quoi bon leur faire confiance ? Le problème, c’est que l’Europe, elle, nous attend (au tournant, me risquerais-je à écrire). Soyons prêts, avec nos candidats démocrates, à mouiller nos chemises pour proposer à nos concitoyens de vraies solutions pour leur quotidien, pour répondre à leurs vraies questions pendant la crise (« comment finirais-je le mois ? », « pourrons-nous nous permettre de réinscrire le petit à la musique, à la rentrée prochaine ? » « arriverais-je à assurer pour deux, maintenant que ma femme a été licenciée ? »…). Ainsi, le 7 juin, après cette campagne que nous devons rendre plus européenne, ils sauront pour qui voter pour être réellement entendus et défendus, avec passion et engagement, à Strasbourg. Même si pour nous, cela ne fait déjà plus aucun doute !

  • Lisez une lettre ouverte à Nicolas Sarkozy !

    Je viens de lire la lettre de Hastable, via CoZop. C'est bien simple, excellente ! MDR comme on dit (écrit) en langage SMS. Je ne suis pas forcément d'accord avec tout ce qu'écrit Hahstable, mais au niveau du constat sur l'action et la dette, les contradictions entre le programme annoncé et les mesures prises, la dilapidation de l'assise politique, il n'y a pas photo, que du bon !

    Juste une observation : Higgins, en commentaire, sur le blog de Hashtable rappelle que les Français n'avaient le choix qu'entre la peste et le choléra. Euh...il y avait une autre solution au premier tour...Faudra pas oublier de voter Bayrou en 2012 pour ne pas se retrouver à nouveau dans cette situation. Au passage, le programme fiscal et économique de Bayrou est sans doute bien plus proche de ce qu'aurait voulu Hashtable que tout ce qu'a pu faire Sarkozy. Il y avait en fait en 2007 une manière très simple de comprendre que tout ça, c'était du vent : le programme de Sarkozy ne tenait pas la route. Des experts avaient fait les calculs nécessaires : Royal et Sarkozy proposaient des gouffres financiers à la France. En fait, pour Sarkozy, cela a été au final bien pire qu'attendu. Le seul programme réaliste, c'était celui de Bayrou, mis au point par les conseillers économiques* de Bayrou (Peyrelevade, Saint-Étienne, Camdessus) et les députés UDF les plus fiables du groupe, Courson, Albertini. Hélas, cette brillante équipe a connu des fortunes diverses : certains sont partis plus ou moins tôt, d'autres restés, et d'autres encore se sont quasi-retirés de la politique, mais ce qui a été proposé à cette époque là par Bayrou et son équipe tient toujours la route aujourd'hui, contrairement aux balivernes des autres candidats.

    * En parlant de cette équipe, il faut aussi signaler le rôle éminent [EDIT, correction effectuée sur remarques de Fred LN] de l'ex-directeur adjoint de la campagne électorale de François Bayrou[/EDIT]  : il s'agit d'un militant du MoDem, UDF de longue date et quasi inconnu du grand public, bien qu'il ait été candidat en tête de liste aux municipales 2008 à Paris, dans le 17ème arrondissement : Pierre-Emmanuel Portheret. Ex-assistant parlementaire de Charles de Courson (mais ils ne se sont vraiment pas séparés en bons termes) pour l'essentiel, c'est lui qui a rédigé l'avant-programme électoral de l'UDF, avec Pierre Albertini.

  • Les cabales anti Sarkozy sont fatigantes

    Comme beaucoup de paisibles Français, j'ai entendu parler de l'affaire Zapatero : Nicolas Sarkozy, selon le journal Libération, aurait déclaré que Zapatero n'était pas un homme intelligent. Prudent dans ce genre d'affaires, j'ai attendu patiemment de disposer de suffisamment de témoignages pour reconstituer le fil de l'histoire. En réalité, ce qu'il s'est produit, c'est que Sarkozy a évoqué Zapatero pour justifier  ses propres réformes ou moquer les socialistes. Emmanuelli qui était présent, aurait critiqué entre ses dents le 1er ministre espagnol au moment où Sarkozy observait que Zapatero, tout comme lui, désirait réduire la publicité à la télévision (publique, tout du moins). Et, en parallèle, Sarkozy s'est vanté d'avoir battu des gens bien plus intelligents (sous-entendu : les Socialistes français) mais...qui avait perdu au second tour de l'élection présidentielle ou qui n'y avait purement et simplement pas été.

    Bref, Libération a sorti de son contexte des petites phrases pour leur faire dire ce qu'elles ne signifiaient pas. Quant au reste, sur les dirigeants du G20, eh bien il y en a dans tous les pays. C'est simplement qu'il y a eu quelques indiscrets, c'est tout, et qu'il n'y a pas de quoi en faire un fromage.

    En fait, la seule chose de notable, mais elle est tout à fait habituelle chez Sarkozy, c'est que comme d'habitude, il ramène tout à lui, ce qui ne devrait pas nous surprendre, nous autres Français, mais a pu laisser perplexes les journalistes étrangers.

    Enfin, ce qui m'agace, c'est qu'une nouvelle fois on s'emballe sur des c......ries. D'ailleurs, même si elles avaient un fond de vérité, elles n'auraient de toutes façons absolument aucun intérêt. Deux articles du Nouvel Observateur, ici et , se permettent de se faire une idée claire de toute l'affaire.

    J'ai au moins cette satisfaction, avec quelqu'un comme Bayrou, au MoDem, c'est que lorsqu'il critique Nicolas Sarkozy, il le fait sur des choses sérieuses, pas sur des broutilles sans conséquences (ou si peu...).

  • Le Tiers-Monde est la sauvegarde de l'agriculture européenne

    Ce sont les paysans du Tiers-monde qui sont -si j'ose dire !- l’étalon-or de la pauvreté de la planète. Ce sont les paysans du Tiers-monde qui n'ont pas le niveau de vie élémentaire minimum, mais le plus bas que l'on puisse imaginer, pour pouvoir manger. Et c'est parce que les paysans du Tiers-monde, ce milliard de paysans actifs, donc, ces deux milliards de bouches à nourrir, ne réussissent pas à vendre leur production à des prix de subsistance que nous nous trouvons, en grande partie, dans la crise dans laquelle nous vivons.

    Or, je le répète, il n'y a d'accès aux enjeux mondiaux pour un pays comme la France, que par une organisation de nations telle que l'Europe le permet. C'est donc avec la certitude que nous portons quelque chose d'essentiel pour le monde que nous siégerons au Parlement européen.

    Deuxièmement, notre affirmation politique est celle-ci : lorsque l'on parle de politique agricole, on ne doit pas se contenter de parler de production agricole. Une politique agricole, c'est une politique qui pose la question de la production et des producteurs. Nous avons à poser la question des productions agricoles et celle des paysans.

    Le but que nous nous fixons, c'est celui d'arrêter de voir le tissu agricole se défaire, se déliter et se dissoudre, pour défendre en effet un nombre de paysans et d'exploitations familiales suffisantes pour que la culture agricole de la France subsiste. Car si on laisse disparaître le nombre suffisant d'exploitations agricoles, alors on va avoir une conséquence, celle de créer de l'irréversible.

    On ne peut plus revenir en arrière lorsque les exploitations ont disparu, parce qu’en même temps que les exploitations disparaissent, ce qui disparaît aussi c’est un savoir-faire, une culture, une présence, des habitudes, des gestes, des savoir-faire, dans la société, la commune dans laquelle on vit.

    Cela est irréversible et nous avons donc le devoir d’y prendre garde. C'est ce qui fait une coupure à l'intérieur de l'Europe, entre deux visions de la politique agricole : entre d’un côté ceux qui ne s'intéressent qu’aux productions et donc qu’aux marchés, et de l’autre ceux qui s'intéressent aussi aux producteurs et donc à la défense du tissu agricole, et nous c'est là que nous serons.

    Tous les élus qui sont avec nous, s'engagent autour de cette idée. Nous avons à défendre les exploitants et les exploitations autant que les productions. C'est la raison pour laquelle l’enjeu mondial et un enjeu de tissu agricole. Alors, nous nous prononçons clairement pour une orientation qui est, à mon sens, la seule défendable : c'est l'organisation des marchés et non pas l'abandon aux marchés.

    Il y a deux options : ceux qui considèrent que l'on doit accepter l'abandon aux marchés, et ceux qui considèrent que l'on doit restaurer l'organisation des marchés, organisation qui, jusqu'à maintenant, était abandonnée depuis de nombreuses années. C'est là que nos élus se trouveront. C'est dans cette orientation qu'ils vont se battre
    .

    Bon, j'avoue, j'ai triché : ce n'est pas de moi, c'est de Bayrou lors de la convention du MoDem sur l'agriculture et la pêche le 15 avril dernier...Je trouvais juste le lien entre la crise agricole dans le Tiers-Monde et la nôtre particulièrement bien pensé...

     

  • Intégrer la Turquie dans l'Europe va dans le sens de l'histoire

    C'est assez rare pour mériter d'être souligné : pour une fois, je ne suis d'accord ni avec mon parti (le MoDem) ni avec Bayrou. Je connais la position traditionnelle de Bayrou et du MoDem (qui suit ce que disait l'UDF) sur l'adhésion de la Turquie à l'Europe. La voici :

    "il est primordial de fixer des frontières car l'Union ne peut que perdre en force ce qu'elle gagnerait en étendue. En revanche, nous défendons, bien sûr, l'idée de proposer à nos voisins proches (Turquie, Ukraine, ...), dont l'adhésion ne peut être acceptée car elle rendrait la construction de l'Union politique, sociale et démocratique que nous appelons de nos vœux impossible, un véritable et grand statut de partenariat privilégié, pouvant même éventuellement déboucher sur des liens de type confédéral"

    Une remarque : de toutes les oppositions à l'adhésion de la Turquie, je trouve néanmoins que celle du MoDem et du Bayrou est la moins populiste et droitière. Elle repose sur un argument de bon sens qui est le risque de dilution de l'Europe si elle ne se fixe pas dans des frontières identifiables. Ça, c'est une véritable question, et pas les c.....ries culturalistes sur le choc des civilisations et tutti quanti.

    Il reste ensuite l'état du droit et de la démocratie en Turquie, mais j'ai abordé la question dans un billet récent. Je vais me placer plutôt dans une perspective idéale, c'est à dire d'ici une quinzaine d'années environ. Faisons un peu de politique-fiction : la Turquie est au niveau de la plupart des pays européens en termes de juridictions et de pratiques démocratiques. Son économie s'est emballée et a crû dans des proportions significatives.

    Il reste toutefois trois problèmes : le coût à venir de son adhésion et son poids électoral dans un Parlement Européen qui l'intégrerait et enfin ses frontières. Parce que c'est là le dernier obstacle, la Turquie est-elle en Europe ou non ? Je pense qu'il faut en fait considérer la question dans une optique plus large que Bayrou et le MoDem ont bien pressenti, et c'est bien pour cela qu'ils font valoir pour l'Ukraine ce qu'ils disent pour la Turquie.

    Clairement, le Caucase, c'est en Europe ou non ? Parce que tout ce qui s'applique à la Turquie vaudra à l'évidence pour tous les pays du Caucase, dont, évidemment l'Ukraine, la Géorgie, l'Arménie, la Moldavie et cetera...Je ne parle même pas de la Russie qui se trouve derrière le Caucase...

    Je vais repose la question autrement : les Européens considèrent que le Caucase marque la limite entre l'Europe et l'Asie, tandis que les Arméniens ou les Géorgiens, par exemple, ne la fixent par sur les Monts Atlas mais sur l'Araxe.

    Il y a aussi un problème stratégique : si l'Europe s'avançait ainsi aussi près de la Russie, nulle doute qu'elle commencerait à sérieusement réagir à ce qu'elle considérerait comme un empiètement sur sa zone d'influence traditionnelle. La question ne se pose toutefois pas avec la Turquie, puisque Turcs (à l'époque Ottomans), Perses et Russes ont consacré une large part de leur temps au XIXème siècle à se friter pour la domination du Caucase et que la Turquie ne fait donc pas partie de la zone d'influence russe (encore que...j'ai ouï-dire que la Crise de Cuba en 1962 s'était résolue surtout à partir du moment où les Américains ont accepté de retirer leurs fusées de Turquie, en échange de celles, soviétiques, de Cuba...).

    J'en viens, par un subtil retournement argumentatif à l'observation que la Turquie serait en fait le seul état du Caucase dont l'adhésion à l'Europe ne générerait pas de hiatus géostratégique...

    Ajoutons que le reste de la Turquie se trouve tournée vers l'Europe et correspond historiquement aux Hittites, puis au royaume de Troie puis plus tard, à de nombreuses cités grecques établies sur ses côtes. Je pense que Bayrou, assez logiquement, arrête l'Europe à la Thrace (de l'autre côté de la Mer de Marmara). Or, c'est là que se trouve la ville la plus importante de Turquie, Istambul (l'ex-Byzance/Constantinople). Ankara est à la Turquie à peu près ce que Brasilia est au Brésil : pas la capitale légitime du pays. Le vrai centre névralgique, c'est Istambul.

    Et puis, il faut le rappeler : l'empire Seldjoukide s'est effondrée finalement en Turquie. Par la suite, la Turquie (alors Empire Ottoman) ne se tourna plus vers l'Orient, mais eut les yeux constamment braqués vers l'Europe (les Balkans, très précisément) et très tôt, noua des alliances avec des puissances européennes (avec François 1er, par exemple). Elle consacra un temps considérable à se heurter à la Cité des Doges et à l'Autriche-Hongrie. Sur les 5 derniers siècles, l'essentiel de son histoire se déroule en Europe. Elle participa à la 1ère guerre mondiale, qui était une guerre européenne et non mondiale...

    Il reste la question de l'identité culturelle, et non du culturalisme. L'Europe a une identité culturelle très forte : la Turquie ne pourra faire l'économie de réfléchir sur son passé européen si elle veut pouvoir ouvrir des ponts culturels avec cette Europe. Il faudra donc creuser sous la coucher de l'Islam, qui est la plus récente, pour retrouver des éléments plus anciens constitutifs de son identité mais oubliés. Je suis convaincu qu'un inconscient collectif ne s'efface pas d'un coup. Si les Turcs, il y a longtemps, ont parlé grec ou latin ou encore hittite, leur inconscient ne l'a pas complètement effacé et il doit en demeurer des traces. Ce sont ces traces-là qu'il leur faudra faire émerger, non pour remplacer ce que les tribus Oghouz ont amené mais pour s'y marier heureusement.

    Je pense que stratégiquement, l'Europe aurait un intérêt évident à recevoir un pays dont le positionnement à cheval sur presque trois continents fait un noeud quasiment incontournable. Les Turcs se ressentent comme Européens et veulent adhérer à l'Europe. Pourquoi leur dire non par avance, dans ces conditions ?

    Je ne pense pas que la position du MoDem changera avant un moment, et je sais que ma position est ultra-minoritaire pour l'instant au MoDem sur ce dossier, mais je pense que cela vaut le coup de rediscuter les arguments que je fais valoir ici.

     

  • L'absurde appel d'Éric Woerth

    S'il y a bien un appel que je juge complètement idiot, c'est celui d'Éric Woerth, ministre du Budget, invitant les fraudeurs à rapatrier leurs fond expatriés dans des paradis fiscaux contre la promesse de pénalités réduites. Est-ce qu'il croit un seul instant qu'un quelconque individu lambda détenteurs de capitaux à l'étranger va rentrer pour se faire taxer ce qu'il a et se prendre une amende en plus, même réduite ? Il faut être sérieux, là : mieux valait ne rien dire.

    De manière générale, faute d'une vue d'ensemble, toutes mes mesures qui visent à faire revenir des capitaux en France passent à côté de la plaque. Ainsi en va-t-il de la mesure de Nicolas Sarkozy qui souhaite relever le plafond du montant exonéré sur l'ISF quand il y a investissement dans les entreprises.

    Tout d'abord, quelle forme prend cet investissement ? Est-ce que cela comprend des achats d'actions ? Mais de toutes façons, sachant que la plupart de ceux qui payent l'ISF ont l'essentiel de leur capital immobilisés sous la forme de biens immobiliers ou bien en actions qui doivent à l'heure actuelle, ne valoir que la moitié voire un tiers de leur valeur initiale, imagine-t-il un seul instant que ça peut marcher ? J'ai des doutes plus que sérieux sur la question. DE toutes façons, le problème, en France, c'est l'environnement fiscal. C'est lui qui pousse les gros capitaux à se cacher. Ceci ne signifie pas qu'il ne faut pas les taxer. Ceci signifie qu'il faut les taxer légèrement et adapter la fiscalité de manière à ce qu'ils puissent toujours assurer de la rentabilité à leurs possesseurs.

    Il faut dire que les cris d'ofraie de la gauche n'arrangent rien : chaque mesure est interprétée comme une faveur faite aux riches. Ridicule ! ce qui compte, c'est la pertinence économique ou non d'une mesure, non des considérations bien-pensantes sur les riches. Particulièrement, il est possible que la dernière mesure de Sarkozy soit inefficace, mais la condamner au nom de la morale, c'est tout à fait socialiste. Le principe de favoriser l'investissement dans des entreprises n'est en soi pas idiot, mais tel quel dans ce contexte, avec cet environnement et avec les cibles visées, je suis très sceptique. Je note, en tout cas, avec satisfaction, que Bayrou s'est abstenu des critiques que porte Martine Aubry. Je pense qu'il distingue très bien les mesures qui visent les entreprises et celles qui visent les particuliers. Il a certes dénoncé le bouclier fiscal, mais, il y a 3 semaines, j'ai exposé quelle était sa conception, fort sensée, en matière de fiscalité. Pas de niches, mais taxation légère. Bien loin de l'atmosphère de dékoulakitation qui plane au PS. Les Socialistes ne gagneront rien à courir derrière Besancenot. Je le rappelle encore une fois : le programme du NPA est basé sur la spoliation et l'expropriation. Tous ceux qui possèdent ne serait-ce que quelques biens sont susceptibles d'être visés.

  • Universités, la vision de Bayrou

    Bayrou répondait dans le journal Le Monde aux questions de deux journalistes. J'ai particulièrement apprécié ce qu'il dit sur les Universités.

    «Depuis le début, j'ai averti des difficultés que cette loi allait rencontrer. Les universités ont-elles besoin d'autonomie ? Evidemment, oui. Elles ont besoin de respirer, d'être débarrassées de contraintes bureaucratiques et centralisatrices excessives. Mais doit-on transformer cette autonomie en concurrence entre universités ? Cela ne sera pas accepté. L'université française s'est construite sur le principe de l'unité, avec équivalence des diplômes sur l'ensemble du territoire, évaluation nationale, recrutements par concours. Une autonomie qui impliquerait que chaque établissement ait la maîtrise du choix des étudiants, des enseignants, de leurs salaires, des droits d'inscription, cela ne passera pas.»

    Rappelons simplement ce que Bayrou disait sur l'Université pendant la campagne présidentielle, ça fait du bien...

    « Je veux défendre le modèle universitaire français. S’il n’est pas question de toucher au statut national des diplômes, la question du degré d’autonomie des universités est posée, en particulier pour les budgets de recherche.


    Par ailleurs, la gouvernance des universités est à revoir, en démocratisant son fonctionnement et en promouvant les fonctions d’encadrement. Il faut également poser la question de la relation entre l’université et les grandes écoles, avec pour objectif de marier les qualités des unes et les qualités de l’autre.

    Aujourd’hui, quelque 40 % des élèves échouent en première année à l’université, car la rupture est trop brutale entre le lycée et l’enseignement supérieur. Je propose de faire de la terminale une propédeutique - une préparation à l’enseignement supérieur - ce qui va de pair avec le semestre d’orientation à l’entrée de l’université.

    L’université a besoin de tuteurs, de répétiteurs, de moniteurs, d’interlocuteurs des étudiants débutants, de bibliothécaires aussi, toute une gamme de soutiens qui rendraient l’université accueillante, en échange de bourses convenables qui changeraient la vie de beaucoup d’étudiants, et celle de leur famille. Il s’agit d’un changement en profondeur de la qualité de vie sur les campus : au lieu d’un lieu de grande solitude, il s’agit d’en faire un lieu coopératif.

    Et cela ne se fera pas sans un pacte d’investissement sur l’enseignement supérieur, signé de manière responsable, trans-partisane, sur dix ans, et qui porte l’investissement par étudiant au niveau de la moyenne des pays performants de l’OCDE : ce qui signifie un objectif de doublement en dix ans. »

  • Un chouette gouvernement

    J'avais pris connaissance du vote organisé par RMC et le quotidien Métro, mais je n'en avais pas eu les résultats finaux. Mais je viens de passer chez Michel Hinard qui en a présenté une courte synthèse.

    Cela donne une équipe vraiment très sympa : Bayrou premier ministre mais aussi des ministres qui me plaisent beaucoup. Jugez plutôt du résultat final :

    Les Ministres :

    • Economie : Dominique Strauss-Kahn
    • Intérieur : Manuel Valls
    • Santé : Patrick Pelloux
    • Culture : Bernard Pivot
    • Justice : Robert Badinter
    • Education : Ségolène Royal
    • Affaires étrangères : Dominique de Villepin
    • Ecologie : Nathalie Kosciusko-Morizet 
    • Intégration : Rama Yade
    • Sports : Yannik Noah

    Je suis toutefois très réservé sur Ségolène Royal à l'éducation. A vrai dire, je m'étais abstenu lorsque j'avais regardé les trois candidats en lice tant ils me déplaisaient à peu près tous. A vrai dire, Claude Allègre et Luc Ferry étant à mes yeux les pires ministres de l'éducation que la France ait connu, il n'y avait finalement peut-être pas trop le choix...

  • Bayrou au G20 !

    Dimanche dernier, Bayrou s'est demandé ce que le MoDem et lui diraient s'ils devaient assister au G20 comme interlocuteurs. Intéressant, particulièrement l'idée d'une monnaie de référence. Je reviendrai, en revanche, bientôt, sur les paradis fiscaux car voilà un sujet sur lequel il y a beaucoup à dire et beaucoup d'idées reçues à remettre en cause, y compris au sein du MoDem.

    Si nous devions aller au G 20, que dirions-nous ?

    Je crois qu'il y a trois choses que nous dirions et que nous défendrons inlassablement pendant les cinq ans ou certain d'entre nous siégeront à Strasbourg et Bruxelles au Parlement européen.

    La première chose que nous dirons, et ce n'est pas la première fois que cela s’est exprimé à cette tribune : nous avons identifié depuis longtemps, non pas la cause, mais ce qui autorise les aléas dans lesquels vit cet univers globalisé. Nous savons très bien que cela passe par l'évasion fiscale, les fraudes, l'argent au "black". C'est dans les paradis fiscaux que cela se passe.

    Je veux dire que la première des choses que l'on attend du G20, et je crois que c'est possible, je crois qu'ils vont le faire, je crois qu'il y a des signes qui vont dans le bon sens, c'est que l'on éradique les paradis fiscaux de la surface de la planète politique et économique.

    Éradiquer les paradis fiscaux, c'est au fond assez simple. Les États-unis l'ont fait. Il y avait un certain nombre de ces paradis off shore qui leur opposaient le secret en matière fiscale, et pour lutter contre Al Qaïda ou pour lutter contre les maffias, les États-Unis ont dit : c'est très simple, vous avez deux semaines devant vous, si vous continuez à nous opposer le secret, vous ne pourrez plus commercer avec aucune entreprise des Etats-Unis.

    Cela a suffit, et en quinze jours ils ont plié.

    C'est la raison pour laquelle je plaide pour que nous ayons une décision simple au G20, c'est que pour tout pays qui n'accepte pas la transparence en matière financière et fiscale, ses entreprises soient exclues des échanges avec les pays démocratiques de la planète et ainsi, si le contrat n'est plus valable, elles ne pourront plus commercer.

    Vous avez vu que même la Suisse a, de ce point de vue, évolué en quinze jours, car elle ne pouvait pas faire autrement. C'est une question de volonté politique de la part des États démocratiques, et j'espère que cette volonté politique, ils l'auront.

    Il y a une deuxième idée que je voudrais défendre devant vous. Dans ce règne du virtuel sur le réel et qui a été en réalité la crise que nous avons vécue, dans ce règne, il y a une grande responsabilité qui est dans l'absence d'organisation des marchés et notamment des marchés à termes.

    Je ne vais pas m'étendre, car c'est technique. Il y a une exigence d'organisation des marchés à termes qui pourra permettre de limiter un certain nombre de dérives que nous avons connues en matière de spéculation, et notamment de spéculation sur les matières premières, et qui ont été extrêmement dommageables dans la crise que nous avons vécue.

    Il y a une troisième idée que je voudrais défendre devant vous.

    Cette semaine, il s'est passé un événement très important, passé inaperçu du grand public. C'est que les autorités chinoises ont publié sur le site Internet de la banque centrale de Chine une idée que l'on avait souvent évoquée dans le passé, mais qui paraissait irréaliste à l'époque et que je voudrais défendre devant vous.

    Cette idée, c'est celle de créer, dans le monde, une monnaie de réserve ou une monnaie de référence qui soit une monnaie internationale, et pas le dollar des États-unis.

    Pour le coup, s'il y a des gens qui, depuis des années, utilisent sans savoir sa signification la phrase « nous devons faire un nouveau Bretton Woods », là pour le coup, c'est pire.

    L'idée selon laquelle l'économie du monde ne s'organise plus autour de la monnaie d'un État, les États-Unis et le dollar, comme monnaie de réserve pour le monde. Ce n'est pas la monnaie du monde, c'est la monnaie des Etats-Unis -et les États-unis utilisent leur monnaie dans la création monétaire, création de dettes, comme ils l'entendent, ce qui est bien leur droit- mais une monnaie, la monnaie d'une zone particulière du monde, d'une puissance particulière du monde ne devrait pas être la monnaie de référence pour le monde entier.

    Il faudrait, il faut, et je défends devant vous l'idée d'une monnaie de référence pour le monde qui ne soit plus le dollar seulement, mais qui soit une monnaie appartenant à la communauté des États du monde, non pas la monnaie des uns pour l'avantage des uns, mais une monnaie qui fasse référence pour tout le monde.

    Je vois bien pourquoi les autorités chinoises ont publié cette tribune, c'est parce qu'elles commencent à avoir des craintes pour l'avenir du dollar en tant que tel.

    En voyant les déficits commerciaux d'un côté budgétaire de ce grand pays, ils se disent : nous qui avons des milliers de milliards en dollars -696 milliards en bons du trésor, chiffre que j'ai vérifié hier matin en préparant cette intervention- n'avons-nous pas du souci à nous faire pour la valeur de nos avoirs ? Allons-nous être contraints longtemps d'acheter du dollar pour le soutenir ? C'est ce qui se passe !

    C'est une question très importante et qui doit nous amener à nous interroger. Après tout, nous avons fait une monnaie commune en Europe, mais là il ne s'agit pas d'une monnaie en billets et en pièces, il s'agit d'une monnaie scripturaire comme l'on dit, il s'agit d'une monnaie de référence.

    L'idée est que le XXI ème siècle permettra au monde de n'être plus dépendant d'une monnaie, de ses fluctuations et de ses aventures. Il permettra d'avoir une monnaie appartenant à la communauté internationale. Cette idée est une idée de progrès et de sécurité. C'est une idée qui met du stable dans l'instable.

    Chacun aura sa monnaie qui fluctuera par rapport à cette monnaie de référence, mais la monnaie de référence ne sera plus fragilisée par les aventures d'une société particulière, d'un pays particulier, d'une politique particulière.

    Nous avons souffert d'instabilité et cette idée est une idée de stabilisation, un élément stable auquel chacun pourra accrocher son bateau s'il le souhaite et s'il le désire.

    Il me semble qu'il y a là une idée de progrès et je voulais la défendre devant vous. Je la proposerai à nos instances pour que nous l'ajoutions à notre programme.