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autonomie

  • Universités, la vision de Bayrou

    Bayrou répondait dans le journal Le Monde aux questions de deux journalistes. J'ai particulièrement apprécié ce qu'il dit sur les Universités.

    «Depuis le début, j'ai averti des difficultés que cette loi allait rencontrer. Les universités ont-elles besoin d'autonomie ? Evidemment, oui. Elles ont besoin de respirer, d'être débarrassées de contraintes bureaucratiques et centralisatrices excessives. Mais doit-on transformer cette autonomie en concurrence entre universités ? Cela ne sera pas accepté. L'université française s'est construite sur le principe de l'unité, avec équivalence des diplômes sur l'ensemble du territoire, évaluation nationale, recrutements par concours. Une autonomie qui impliquerait que chaque établissement ait la maîtrise du choix des étudiants, des enseignants, de leurs salaires, des droits d'inscription, cela ne passera pas.»

    Rappelons simplement ce que Bayrou disait sur l'Université pendant la campagne présidentielle, ça fait du bien...

    « Je veux défendre le modèle universitaire français. S’il n’est pas question de toucher au statut national des diplômes, la question du degré d’autonomie des universités est posée, en particulier pour les budgets de recherche.


    Par ailleurs, la gouvernance des universités est à revoir, en démocratisant son fonctionnement et en promouvant les fonctions d’encadrement. Il faut également poser la question de la relation entre l’université et les grandes écoles, avec pour objectif de marier les qualités des unes et les qualités de l’autre.

    Aujourd’hui, quelque 40 % des élèves échouent en première année à l’université, car la rupture est trop brutale entre le lycée et l’enseignement supérieur. Je propose de faire de la terminale une propédeutique - une préparation à l’enseignement supérieur - ce qui va de pair avec le semestre d’orientation à l’entrée de l’université.

    L’université a besoin de tuteurs, de répétiteurs, de moniteurs, d’interlocuteurs des étudiants débutants, de bibliothécaires aussi, toute une gamme de soutiens qui rendraient l’université accueillante, en échange de bourses convenables qui changeraient la vie de beaucoup d’étudiants, et celle de leur famille. Il s’agit d’un changement en profondeur de la qualité de vie sur les campus : au lieu d’un lieu de grande solitude, il s’agit d’en faire un lieu coopératif.

    Et cela ne se fera pas sans un pacte d’investissement sur l’enseignement supérieur, signé de manière responsable, trans-partisane, sur dix ans, et qui porte l’investissement par étudiant au niveau de la moyenne des pays performants de l’OCDE : ce qui signifie un objectif de doublement en dix ans. »

  • Université : et voilà, ça commence !

    François Fillon souhaite  « favoriser une meilleure division du travail pour répondre aux enjeux de la compétition internationale comme aux enjeux de développement national, régional ou encore local ». Une « diversification » qui n'est pas selon lui synonyme de « concurrence sauvage » mais d'« émulation, génie propre, efficacité. »

    Voilà qui m'exaspère, car une telle déclaration va à l'encontre de la volonté affichée de donner leur autonomie aux Universités.

    Monsieur Fillon affirme vouloir juger les Universités non a priori, comme cela se fait aujourd'hui, mais a posteriori.

    Sa division du travail, on comprend très vite ce qu'elle signifie : elle signifie que des filières entières vont être supprimées de certaines Universités , et bien sûr, la décision vient une fois de plus, d'en haut. Elle est où l'évaluation a posteriori ?

    Moi, je vous prends au mot, Monsieur Fillon, laissez donc les Universités décider, en concertation avec les Régions et les Chambres de Commerce et d'Industrie, quelles filières elles ouvriront, conserveront ou au contraire fermeront.

    L'Etat, dans cette histoire ne devrait avoir que le rôle d'un régulateur, s'assurant que le Territoire français ne soit pas en proie à de fortes disparités en termes d'offres de formation, et, pour le reste, devrait laisser chaque partenaire s'arranger.

    Mais non, une fois de plus, des décisions arbitraires, venues du sommet, vont venir régenter, au nom probable d'une pseudo performance, ce qu'il convient d'ouvrir ou de fermer.

    Laissez les Conseils d'Administration des Universités estimer ce qui est bon ou non pour leur établissement, mais, légiférez pour que les entreprises partenaires et les Régions entrent en revanche dans ces CA.

    Est-ce que vous aurez l'audace de le faire ? Ce n'est même plus un doute, c'est une certitude, non, vous ne l'aurez pas cette audace