François Fillon souhaite « favoriser une meilleure division du travail pour répondre aux enjeux de la compétition internationale comme aux enjeux de développement national, régional ou encore local ». Une « diversification » qui n'est pas selon lui synonyme de « concurrence sauvage » mais d'« émulation, génie propre, efficacité. »
Voilà qui m'exaspère, car une telle déclaration va à l'encontre de la volonté affichée de donner leur autonomie aux Universités.
Monsieur Fillon affirme vouloir juger les Universités non a priori, comme cela se fait aujourd'hui, mais a posteriori.
Sa division du travail, on comprend très vite ce qu'elle signifie : elle signifie que des filières entières vont être supprimées de certaines Universités , et bien sûr, la décision vient une fois de plus, d'en haut. Elle est où l'évaluation a posteriori ?
Moi, je vous prends au mot, Monsieur Fillon, laissez donc les Universités décider, en concertation avec les Régions et les Chambres de Commerce et d'Industrie, quelles filières elles ouvriront, conserveront ou au contraire fermeront.
L'Etat, dans cette histoire ne devrait avoir que le rôle d'un régulateur, s'assurant que le Territoire français ne soit pas en proie à de fortes disparités en termes d'offres de formation, et, pour le reste, devrait laisser chaque partenaire s'arranger.
Mais non, une fois de plus, des décisions arbitraires, venues du sommet, vont venir régenter, au nom probable d'une pseudo performance, ce qu'il convient d'ouvrir ou de fermer.
Laissez les Conseils d'Administration des Universités estimer ce qui est bon ou non pour leur établissement, mais, légiférez pour que les entreprises partenaires et les Régions entrent en revanche dans ces CA.
Est-ce que vous aurez l'audace de le faire ? Ce n'est même plus un doute, c'est une certitude, non, vous ne l'aurez pas cette audace.