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Société - Page 45

  • TASER, le MoDem s'exprime

    Bon. Aucun organe de presse, à l'exception du Nouvel Obs, et encore, très partiellement, ne semble avoir relayé la prise de position d'Olivier Henno, spécialiste de la sécurité dans le Shadow Cabinet du MoDem. Je vais faire le boulot à leur place. Réaction mesurée et prudente.

    "Après la mort d'un homme dans la nuit de lundi à mardi à Colombes, suite à deux tirs de Taser au cours d'une interpellation, la polémique est relancée sur l'utilisation de cette arme de 4e catégorie -comme le pistolet ou le revolver - qui délivre une onde électrique de 2 milliampères pour 50.000 volts, bloque le système nerveux et tétanise la personne visée durant quelques secondes.

    Depuis plusieurs années les incidents se multiplient, les décrets encadrant son utilisation sont écrits, annulés par le Conseil d'Etat, puis réécrits, au gré des faits divers... Ce sujet ne devrait pourtant pas être traité à la légère: au Canada ou en Belgique, de multiples associations, relayées par Amnesty international, mais aussi le Haut Commissariat aux Droits de l'Homme ou le Comité contre la torture de l'ONU ne cessent de nous mettre en garde contre l'usage de ces armes et ses conséquences.

    En France, le dernier décret en date, datant de mai 2010 indique qu'"une formation spécifique préalable à l'autorisation de port" du Taser et "une formation spécifique d'entraînement" sont nécessaires. Le texte prévient aussi que le pistolet à impulsions électriques doit être équipé de systèmes de contrôle "permettant d'assurer la traçabilité et la vérification de leur utilisation", à savoir un "dispositif d'enregistrement sonore et une caméra associée au viseur".

    Des policiers ayant été également blessés lors de cette intervention, il appartient à l’enquête de l’IGS de montrer que le modèle de TASER était bien muni de ces dispositifs de contrôle et de démontrer que cette arme a été utilisée par les fonctionnaires de police de manière proportionnée, dans le cadre envisagé par les procédures internes, à savoir la légitime défense et l’état de nécessité.

    Quoiqu’il en soit nous considérons que la France ne peut pas faire l’impasse sur un débat approfondi concernant l’armement de ses forces de l’ordre et la formation des personnels aux nouveaux usages des armes dites non létales, de plus en plus répandues dans la police nationale mais également et nous nous y opposons, chez les policiers municipaux."

  • Sans papiers, ok, mais de là à les laisser crever de froid...

    Il y aura toujours des fonctionnaires zélés pour essayer de se faire bien voir aux yeux de leur hiérarchie. Derrière idée en vogue, dégager les SDF étrangers sans-papiers des centres d'accueil et les renvoyer dehors par 0°. Charitable, quoi. 

    C'est à l'État de se débrouiller pour expulser les sans-papiers qui doivent l'être. Mais tenter de les faire partir en leur menant une vie impossible, c'est minable.

    Et encore plus lamentable quand c'est une famille avec de jeunes enfants qui sont mis à la porte.

    Il me semble que face au froid, il n'y a pas de nationalité et que notre pays s'honorerait à ne pas pratiquer d'imbéciles discriminations dans ce genre de circonstances.

    On est là, dans la confusion débile qui agite constamment les esprits faibles et limités : on ne comprend pas, dans certains milieux, qu'on peut renvoyer des gens qui sont en illégalité sur notre territoire sans pour autant abjurer toute forme d'humanité. Et au passage, le refus de les accueillir est en contradiction avec une circulaire datant de l'hiver dernier fixant les conditions d'accueil des SDF. La situation administrative est censée ne pas être prise en compte. C'est bien d'énoncer des grands principes, mais après, il faut les tenir.

    Ces pratiques sont symptomatiques d'un délitement inquiétant des valeurs aux sommets des hiérarchies administratives. Probablement pas qu'administratives, d'ailleurs...

    Bon, Benoist Apparu, le Secrétaire d'État au logement s'est déclaré choqué : «Quand quelqu'un est dans une période de froid dehors, on ne se préoccupe pas de savoir s'il a des papiers ou pas des papiers, on le met à l'abri et ça doit être valable dans tous les départements».

    Y'a plus qu'à, camarade de la majorité. Peut-être pourrais-tu aussi te demander comment des administratifs en arrivent à concevoir des stratégies aussi perverses...

  • On n'a pas fini de parler de la retraite

    La BPCE (ex Caisse d'Épargne et Banque Populaire) vient d'ouvrir un observatoire des retraites. Très intéressant. Bien sûr, cette banque d'abord un oeil financier sur l'allongement de la durée de vie et le financement des retraites. S'il lui semble établi que la retraite par répartition restera le modèle dominant en France, ses experts ont calculé qu'au fil du temps, il y aurait un décrochage entre le revenu des actifs et celui des retraités. Actuellement, un retraité dispose d'un peu plus de 85% du revenu d'un actif. Mais à l'horizon 2050, ce taux devrait être inférieur à 50%, compte-tenu de notre probable évolution démographique.

    Cette banque se positionne donc avec l'espoir de proposer des produits financiers attractifs aux futurs retraités. Toutefois, lucide, elles est consciente que les futures générations de retraités chercheront d'abord à sécuriser leurs revenus. Les soubresauts de la finance internationale ont engendré une grande méfiance envers ses produits. Si elle note que les Français ne craignent pas de placer des sommes assez considérables en épargne et en assurance-vie, elle n'a pas franchi le pas pour les compléments retraites. 

    Bien souvent, c'est la pierre, qui tend à fluctuer assez peu si ce n'est à la hausse, qui paraît aux Français la garantie la plus durable et la plus fiable. On achète donc de quoi se loger avant toutes choses quand on veut sécuriser ses vieilles années.

    Les publicitaires, les économistes et les financiers ont du pain sur la planche. Pour être franc, moi-même qui ai une relative confiance dans les vertus du libéralisme et du capitalisme, je fais partie de ceux qui se défient des caisses complémentaires et des placements de ce type. La rapacité des fonds de pension outre-Atlantique, justement constitués de ce genre de portefeuilles, les faillites traumatisantes qui s'y produisent avec son cortège de malheureux qui se retrouvent sans rien et contraints de reprendre une activité salariée à parfois plus de 70 ans, ne m'inspirent guère confiance.

    Je veux bien être convaincu, mais il va falloir me présenter des arguments (et des contre-arguments à mes objections !) très solides.

    Le projet de cette banque n'en est pas moins très riche et large, car son observatoire a pour objet d'étudier la retraite sous tous ses aspects. Il donne donc aussi la parole à des sociologues, à des économistes, à des philosophes.

    Parmi ces derniers, j'ai écouté avec beaucoup d'attention l'intervention de Pierre Henri-Tavoillot, que j'ai eu l'occasion de rencontrer il y près de dix ans (mais qui ne s'en rappelle probablement pas). J'ai trouvé ses pistes de réflexion très pertinentes.

    Il renvoie notamment à ce que nos Anciens disaient du vieil âge ; il associe particulièrement Cicéron et Saint-Augustin parce que leurs opinions sont diamétralement opposées. Saint-Augustin voit dans le dernier âge l'occasion de se consacrer aux choses essentielles, tandis que Cicéron estime que l'homme âgé doit demeurer le plus actif possible, au sens latin du mot.

    Il se trouve que je connais le De senectute de Cicéron. Je l'ai lu. Il s'agit d'un traité sous forme de dialogue entre les générations. Deux jeunes adultes, Scipion (le général romain victorieux d'Hannibal le Carthaginois) et Laelius, conversent avec Caton l'Ancien, grande figure morale et austère de la Rome républicaine. Cicéron se représente une vieillesse heureuse. Il existe une excellente analyse du texte à laquelle je renvoie, afin de ne pas alourdir ma note. D'une certaine manière, dans la vision de Cicéron des troisième et quatrième âges, il n'y pas de retraite mais une extinction progressive, qui, si l'on demeure actif, nous évite bien des angoisses.

    Toutefois, la vieillesse de Cicéron s'inscrit dans une éthique qui heurte frontalement les valeurs de notre société, toute entière tournée vers le confort, l'amusement, les loisirs et la satisfaction des passions. Il faut avoir pris l'habitude dès le jeune âge de tacher de les maîtriser pour pouvoir en faire son deuil, à l'orée des derniers âges.

    Bien sûr la pensée de Cicéron se heurte à une limite dont il est d'ailleurs conscient : au fil du temps, vivre, c'est éprouver toujours plus l'imminence d'une mort tôt ou tard inévitable. Sénèque recommandait de la chérir, cette mort, Cicéron, lui suggère d'en rire et même de la défier.

    Pierre-Henri Tavoillot observe qu'en 1900, l'espérance de vie était de 40 ans; un siècle plus tard elle atteint 80 ans... Nous avons donc gagné 40 ans, et, du coup, notre philosophe pose une question cruciale : que faire de ce temps de vie en plus ?

    Cicéron faisait valoir que tant que l'intellect demeurait intact chez le vieillard, alors il pouvait défier la mort. Ce constat vient se fracasser frontalement sur l'évolution de notre médecine. Le docteur Beaulieu, célèbre pour ses travaux sur la pilule abortive mais aussi la DHEA, la fameuse hormone de jeunesse, met en garde : dès 85 ans, la moitié du quatrième âge devient sénile, que cela soit en raison d’Alzheimer ou pour une autre cause. Or, le nombre de centenaires va exploser dans un futur proche. La prolongation indéfinie de l'existence biologique a-t-elle un sens sans vie de l'esprit ?

    Le professeur Beaulieu recommande la poursuite d'une activité à la retraite, qui ne doit plus être un retrait du monde, comme elle avait conçue à l'origine. Sans plus de précautions oratoires, il suggère de supprimer purement et simplement toute référence à un âge légal de la retraite, mais, met le doigt sur ce qui est à mes yeux le problème essentiel : il faut que les gens puissent continuer à mener une activité, mais une activité qui leur plaise...

    En ce sens, nous aboutissons ainsi à une question que j'agite souvent ici, qui est celle des conditions de travail. Les Français, selon l'étude de l'Observatoire, se représentent la première retraite comme un âge d'or, non pas celui du repos, mais au contraire l'opportunité d'avoir un surcroît d'activité et d'accomplir ce qu'ils n'ont pu faire jusqu'ici. En somme, les Français ne refusent pas d'être actifs après la retraite, mais refusent de poursuivre leur travail tel que sont ses conditions dans notre société moderne.

    Voilà qui laisse songeur et ouvre la porte à une réflexion globale sur le travail et la retraite.

  • DSK veut ouvrir en grand les vannes de l'immigration

    Les dernières déclarations de DSK, dont Marianne se fait l'écho avec grande justesse, sonnent à mon avis le glas d'une alliance entre un projet centriste et le projet socialiste.

    Enfin...je l'espère !

    L'abdication des élites européennes face à la dénatalité est sidérante. Jusqu'ici, je pensais que l'ouverture tout azimut de notre territoire n'était que le fait de délires de technocrates et commissaires européens bornés et sûrs d'eux, mais je vois que DSK joint sa voix au concert.

    Moi, cela me sidère : c'est un retour au giscardisme des années 70. On sait très bien que l'immigration de travail stimule le dumping social et la dégradation des conditions de travail. J'ai entendu parfois des libéraux m'expliquer que ce n'était là que le jeu de la concurrence et que mes dénis n'aboutiraient qu'à ce que l'emploi se délocalise.

    C'est faux. Le raisonnement ne tient pas. Parce que les emplois concernés par cette immigration de travail sont des emplois de proximité et de services à la personne. Dans l'industrie, il est déjà trop tard, et depuis longtemps. Quant aux services, la plupart du temps, la distance ne pose pas de problèmes et ils se délocalisent aussi. C'est une autre problématique.

    Moi, ce qui me sidère, c'est qu'on a 10% de chômage ou presque, 20 à 25% chez les jeunes, des problèmes d'intégration pour les générations d'immigrés précédentes et que DSK veut en rajouter une couche ! Tout comme Sarkozy, au demeurant, qui, je le rappelle, s'il a roulé des mécaniques, a naturalisé français et sans conditions bien plus que le PS ne l'avait fait de 1997 à 2001.

    Et ce qui m'énerve, c'est d'avaliser que nos pays européens ne seraient pas capables de stimuler leur propre démographie alors que des mesures ad hoc seraient clairement efficaces. Simplement, elles ont un coût et ne sont pas compatibles avec le dumping social.

    A cela s'ajoute que DSK, comme les commissaires arrogants de Bruxelles, rêve d'ôter aux États-Nations tout pouvoir. Je ne puis que le renvoyer à l'excellent programme du MoDem au moment des élections européennes : l'Europe ne se fera pas contre les nations. 

    La construction européenne n’a jamais eu pour objet de faire disparaître les Etats-nations ni les cultures régionales. Au contraire, l’Europe reconnaît le plu- ralisme des identités et des cultures, à travers par exemple la Charte euro- péenne des langues régionales ou minoritaires. Cette diversité incroyable de notre continent est une richesse à entretenir.

    Alors oui, c'est tentant, le globish, le commissaire au plan européen, mais non, ce n'est pas comme cela que l'Europe peut se développer. Pas en passant par-dessus la tête des citoyens, même si je concède à DSK que les États ne sont pas très nets, puisqu'ils avalisent en douce des mesures dont il font ensuite porter le chapeau à l'Europe à voix haute.

    J'adjure le MoDem de ne surtout pas s'aligner sur les positions de la gauche réformiste dans le domaine de la démographie et de l'immigration. Bayrou a été le premier à mettre en exergue la bombe démographique, en 2007, dans son programme. Il existe d'autres solutions, européennes et nationales, que l'immigration. Je souhaite que le MoDem présente un programme de rupture dans ce domaine, associé à une réflexion plus générale sur le travail et les conditions de travail, car enfin, on entend que les Français ne veulent pas effectuer certaines taches ; ah. Moi j'aimerais bien savoir pourquoi. Certaines voix sûres d'elles-mêmes expliquent que les Français sont des fainéants et en veulent plus en ramer une. Cette opinion reçu est contredite par des études internationales qui classent les travailleurs français parmi les plus productifs de la planète.

    Il faudra donc bien tôt ou tard ouvrir le dossier noir des conditions de travail, là où j'attends les syndicats (ils devraient se battre là-dessus) et de véritables propositions des partis politiques.

    La solution de DSK qui trouve notre droit du travail trop restrictif montre bien qu'il s'en soucie comme d'une guigne...

  • Il faut protéger les adolescentes

    Une véritable campagne contre le viol démarre aujourd'hui. Malheureusement, dans ma vie, j'ai souvent eu l'occasion de croiser des femmes victimes au minimum d'agressions, parfois de viols. Je constate que les faits se produisent souvent à l'adolescence.

    Beaucoup d'adolescentes n'ont pas une appréhension très lucide des dangers qui peuvent les menacer, particulièrement celles qui cherchent une valorisation par les hommes.

    Ce sont des proies faciles et timides. Il y a une éducation nécessaire, et, je suis navré de devoir l'énoncer ainsi, un éveil à la méfiance non moins nécessaire. Même si je conçois que dans bien des familles, les relations avec les oncles et les cousins soient excellentes, ou encore avec des voisins, les chiffres sont là : 75000 femmes et jeunes filles violées dont 80% le sont par un proche.

    Il faut donc installer une distance respectueuse, pour le bien de tous, entre cousins/oncles/voisins et vos adolescentes, parents.

    A 15-16 ans, une jeune fille, en dépit de ses formes, n'est pas une adulte. C'est encore largement une enfant à plus d'un égard. On ne peut donc pas confier cet enfant à n'importe qui. Quand l'oncle est l'époux d'une soeur ou d'un frère, se rappeler qu'après tout, on ne sait pas vraiment qui il est. Et le cousin est un cousin, pas un frère. Et même s'il est un frère, il convient de demeurer vigilant.

    Le respect des femmes passe par la mise en place de limites très claires et très nettes dans l'enfance. Le corps de chacun n'appartient qu'à soi. Personne n'a le droit d'y toucher, sous quelque forme que ce soit, coup ou caresse, même s'il y a consentement puisque le consentement n'est pas éclairé tant que la majorité sexuelle (15 ans) n'est pas atteinte.

    C'est quelque chose qui doit être appris très tôt aux enfants, avec deux effets : a) les protéger b) les empêcher de devenir des agresseurs.

    Il faut associer à la prévention de la répression systématique ; systématique et infiniment plus implacable qu'elle ne l'est, y compris quand les viols sont le fait d'adolescents.

    Je suis outré par les compte-rendus de jugements et par la faiblesse des peines.

    S'il existe un quota incompressible de pervers que la crainte du châtiment n'effraiera jamais, il reste toute une fange que la peur de dizaines d'années de prison assurées peut amener à s'auto-censurer.

    C'est cette fange-là qu'il faut viser. 75000 femmes par an, nous sommes encore en-dessous de la réalité, et je ne parle même pas des enfants.

    Ce n'est pas seulement la honte qui doit changer de camp, en cas de viol, mais la peur. 2% des violeurs punis seulement, cela s'appelle de l'impunité. 10% des victimes qui portent plainte, c'est peut-être à mettre en relation avec cette impunité...

    VOUS AVEZ ÉTÉ VICTIME ?

    Pour être aidée, tout en gardant l'anonymat, vous pouvez appeler la permanence téléphonique : Viols Femmes Informations 0 800 05 95 95

    J'ajouterai une dernière chose. Il peut être pénible pour une femme de faire une démarche de visu dans un premier temps. Je suggère au gouvernement d'étendre au plan national et aux viols l'expérience de plaintes par internet développée dans les Yvelines.

    Une première plainte pourrait avoir lieu sur la Toile, puis un officier de police rentrer alors en contact avec la victime. Cela permettrait de lever en partie les lourdes hypothèques qui pèsent sur les a priori des victimes quand elles n'osent pas parler.

     

  • Le PDE réfléchit sur la natalité européenne

    Quand il y a un congrès du Parti Démocrate Européen, le groupe politique auquel appartient le MoDem à l'échelon européen, je le suis avec la plus grande attention, car je suis certain, à tous les coups, d'y trouver une moëlle des plus substantifiques pour ma propre réflexion. Robert Rochefort était chargé de rendre une synthèse sur le modèle social européen. Ce que son groupe de travail a écrit sur la natalité et la stimulation de la natalité européenne est très proche de ce que je pense.

    Dans de nombreux pays européens, la politique familiale est insuffisante. On ne peut renvoyer à la seule vie privée la recherche de conciliation entre les différentes contraintes de la vie moderne qui conduit trop souvent au recul de l'âge de la maternité voire tout simplement à l'abandon du projet d'avoir des enfants. Or la stimulation de la natalité - tout en respectant le désir des familles - est la première des mesures de long terme qui combat le vieillissement de la population européenne. Comment faire ?

    Les gouvernements ont mis en place différentes mesures financières destinées à encourager les parents à concevoir plus d'enfants : des primes de naissance, des réductions fiscales, ou encore des allocations distribuées aux familles pendant toute la durée de l'enfance et souvent de l'adolescence. Comme nous l'avons vu dans le premier chapitre, ces soutiens financiers varient fortement en quantité et en nature d'un Etat membre à l'autre. Cependant, les études montrent que de telles mesures tendent à avoir des impacts très faibles sur la fertilité, et que ceux-ci sont sur le très court terme. Il semblerait notamment que les "bonus" de naissance et autres initiatives de ce type tendent à encourager les parents qui avaient déjà décidé d'avoir un enfant de concevoir celui-ci plus tôt que prévu, mais n'aient que très peu d'impact sur les parents qui n'avaient pas pris la décision de procréer.

    Néanmoins, ce qui est le plus déterminant a trait à la possibilité pour les individus de pouvoir concilier de façon très concrète leur vie professionnelle et leur vie familiale. Pour le Parti Démocrate Européen, c'est sur cela que les pouvoirs publics, nationaux et européens, doivent agir en priorité.

    Il faut d'abord développer les mécanismes de garde des jeunes enfants à disposition des familles et en faciliter l'accès.

    Ainsi, les horaires d'ouverture des écoles maternelles et primaires pourraient être allongés et celles-ci rester ouvertes durant une partie des vacances scolaires en développant les activités extrascolaires. Pour les plus jeunes, il faut développer l'offre de service de garde, en particulier multiplier le nombre de place de crèches, tant en zone rurale qu'en zone urbaine. Dans certains pays de l'Union, cela n'existe pas du tout, et il convient de créer cette forme d'accueil.

    En outre, il faudrait que les ménages les plus modestes puissent bénéficier d'un mécanisme d'aides financières directes à la garde d'enfants. Attention toutefois à ne pas confondre les politiques familiales et celles de lutte contre la pauvreté. L'une et l'autre sont des nécessités mais elles possèdent leur logique propre. La France, pays qui a peut- être le mieux réussi à établir puis à préserver un "package" de mesures destinées à rendre compatible la vie professionnelle et la vie familiale - surtout pour les femmes - obtient des résultats relativement satisfaisant en terme de natalité par la coexistence - toujours menacée - des deux politiques.

    Une idée intéressante est le label "employeur respectueux de la famille", comme le système de certification lancé par la Slovénie en 2007. Celui-ci encourage les employeurs à introduire sur le lieu de travail des politiques prenant en compte les besoins des familles - "chèques garde d'enfants" permettant de subventionner le placement de ceux-ci en centre aéré pendant les vacances, mise à la disposition des salariés une structure de garde durant les vacances scolaires, etc. - en valorisant l'entreprise par l'octroi d'un label spécifique la différenciant de ses concurrents sur le marché de l'emploi.

    Il faut également favoriser le temps partiel avec horaires aménagés. Les outils modernes de communication choisis (webmail, téléphone portable, fax, vidéo conférence, etc.) donnent aux individus toutes les clés pour travailler efficacement depuis leur domicile. Il faut donc encourager les possibilités de télé travail afin de faciliter l'exercice d'une activité professionnelle pour les parents qui gardent leurs jeunes enfants à domicile.

    Il faut aussi promouvoir le congé paternité, qui reste très peu développé en Europe, alors qu'il vise à aider les pères à s'insérer dans leur rôle et participe à l'amélioration du partage des tâches entre les hommes et les femmes.

    Signalons enfin que la politique familiale est par définition interministérielle. Elle touche à tous les autres secteurs de la vie publique. Il faut insister tout particulièrement à cet égard sur la nécessité de prendre en compte les besoins de logements confortables et à prix abordables pour les familles. Or ce n'est pas le cas aujourd'hui dans de très nombreuses villes importantes de l'Union. La hausse des prix des loyers y a été très élevées et les constructions neuves insuffisantes. Lorsque les familles n'ont pas d'autre choix que de rester au cœur des villes dans des logements exigus, ou bien de devoir s'installer dans les périphéries éloignées, cela peut retarder ou endiguer leurs projets de parentalité.
    D'une façon générale on constate dans les pays de l'Union que le nombre "désiré" d'enfants par les couples est inférieur à celui qu'ils procréent (de 0.3 à 0.5 enfants en moyenne). Tout doit être fait pour réduire et tendre à supprimer cet écart. Pour tous les humanistes, existe-t-il un projet plus important que celui de permettre aux familles de réaliser leur projet de descendance ? Le paradoxe de la société d'hyperconsommation réside bien ici : tout est fait pour pouvoir disposer des objets du moment (voiture, écran de télévision à haute définition, téléphones portables, consoles de jeu...) mais cela se fait parfois au détriment du troisième, voire du second enfant pourtant désiré.

  • Battue, torturée, violée et condamnée à mort parce que Chrétienne...

    asia_bibi.jpgLes Chrétiens d'Orient n'en finissent plus de subir les pires outrages. Hyeronymus sur AgoraVox lançait une cri d'alarme samedi dernier : prémonitoire et rattrapé par l'actualité. Le blog Lyonnitudes relate la vie brisée d'Asia Bibi, Pakistanaise chrétienne battue, violée par des imams devant ses enfants, puis condamnée à mort pour avoir défendu sa foi parce qu'elle était prise à partie (on lui reprochait d'être impure, et on ne voulait pas ainsi boire l'eau qu'elle était allée obligeamment chercher pour les autres).

    Le même blogue évoquait le sort horrible des plusieurs familles chrétiennes dans ce pays barbare, au cours des derniers mois.

    La presse se désolait, à l'issue des cataclysmes récents qui ont frappé le Pakistan, du peu d'aide venue du monde, au moins dans la sphère occidentale. Vous avez envie d'aide le Pakistan, vous ? Pas moi. Les Chrétiens du Pakistan, oui, volontiers. Mais les autres, tas de fanatiques tarés, détenteurs de la bombe nucléaire en prime,  que faire d'eux ? Qui aurait envie de leur tendre la main ?

    Quand je pense aux glapissements hystériques qui secouent certaines franges de l'Islam à la seule mention de l'interdiction du voile chez nous, et que je leur compare ce que les extrémistes ordinaires (finalement plus nombreux qu'on ne le pense) dans cette religion font subir à d'autres religions, particulièrement aux Chrétiens, il y a de quoi désespérer de l'existence un jour d'un Islam modéré, au moins dans cette région du monde, en tout cas.

    Mais le ban et l'arrière-ban de la bonne conscience, si prompte à condamner le moindre dérapage du Pape, à vouer l'État d'Israël aux gémonies, se garde bien de porter l'étendard des martyrisés. Ça sent trop mauvais, un Chrétien ?

    Asia Bibi doit vivre, et, question d'honneur, nous devons la sauver envers et contre tout. Aujourd'hui elle vient d'être condamnée à mort par l'infâme justice de l'infâme état pakistanais.

    Toutefois, je vois que des Blogueurs français, mais sans doute aussi ceux d'autres pays, élèvent leur voix pour défendre cette malheureuse femme. Bravo à ces blogueurs, ce sont les premiers à s'être dressés face à l'oppression et l'injustice, la presse traditionnelle tardant à s'intéresser au sort d'Asia.

    Une pétition existe pour s'adresser à nos pouvoir publics et leur demander de prendre la défense d'Asia Bibi.

  • Pagny, tu te fous de nous...

    Il est trop drôle ce Florent Pagny. Bien sûr, il ne s'agit pas de faire une affaire d'état pour les propos qu'il a tenu. Ce gars-là n'est pas raciste, il faut cesser de dire n'importe quoi. En revanche, lui, il pourrait déjà commencer par apprendre à utiliser des termes exacts avant de tomber sur son fiston.

    Bon, qu'il arrête de nous prendre pour des cons :

    a) pas besoin de s'exiler à Miami pour éviter au fiston de parler le langage "racaille". Même dans les zones difficiles les Catholiques ont mis en place des écoles privées qui permettent d'y échapper et les familles d'origine immigrée qui accordent de l'importance à l'école ne se privent pas d'y inscrire leurs enfants.

    b) le "rebeu", comme dit Pagny, c'est du français transformé. Ridicule de parler de "re-beu" dans ces conditions.

    c) Pour finir, mon gars, assume un peu ton rôle de parent : les enfants qui reviennent avec des vilains mots de l'école, c'est dans toutes les écoles. Quand on n'en veut pas à la maison, il suffit de le leur dire et d'être clair. Utiliser le langage qui convient quand il faut et avec qui il faut, cela s'appelle s'adapter à la situation de communication. Une compétence sociale apprise en principe grâce à la famille...

    J'aurais pu comprendre qu'une famille modeste coincée dans le 93 dérapât ainsi, mais Pagny qui est pété de tunes, c'est trop drôle. Arrête de te payer notre tête, mon gars : si tu te barres à Miami, c'est pas pour ton fiston, c'est pour ne pas payer tes impôts, point à la ligne.

  • L'Église anglicane pourrait se disloquer...

    Henri VIII est bon pour se retourner dans sa tombe, et l'Archevêque de Canterbury pour aller bientôt pointer au Pôle emploi britannique. Depuis la visite de Benoît XVI en Angleterre, les défections se multiplient au sein de l'Église anglicane. Après une paroisse entière à la mi-octobre, ce sont cinq évêques qui refusent les prises de position progressistes de leur hiérarchie qui ont annoncé se rallier à l'église de Rome.

    La situation de l'église anglicane, au sein du christianisme est un peu particulière : elle se veut à la fois catholique et réformée (c'est à dire protestante).

    A vrai dire, ces départs révèlent un clivage plus profond qu'il n'y paraît de prime abord : l'ordination des femmes, des homosexuels, entre autres, divise profondément les fidèles de cette branche du Christianisme. Une minorité, mais non négligeable, refuse cette évolution et se retrouve davantage dans les positions conservatrices du Pape.

    L'Église anglicane avait comme particularité, jusqu'ici, d'accueillir un spectre plutôt élargi d'opinions sociales et sociétales. Mais les liens entre "libéraux" et "traditionalistes" se distendent fortement, sans qu'il n'existe entre eux une frange modérée capable de réaliser l'union entre les deux bords, comme en France.

    De de fait, une partie de l'Église anglicane pourrait rejoindre définitivement l'Église catholique, tandis que l'autre romprait les dernières attaches.

    Au Vatican, on a tout prévu pour accueillir les brebis égarées : une modification du droit canon, rien que cela ! Anglicanorum Coetibus (à des assemblées d'Anglais) permet aux Anglicans et notamment à ses ecclésiastiques de retrouver  dans l'église catholique un statut comparable au leur dans l'église anglicane. Benoît XVI est même allé très loin puisque le texte prévoit même d'autoriser, au cas par cas, des évêques mariés à le rester aux conférences épiscopales.

    Bon, à vrai dire, Ronan Williams, le chef de l'église anglicane est un sacré zozo : il a tout de même estimé que les terroristes fanatiques des avions du 11 septembre pouvaient avoir des objectifs moraux sérieux, a défendu l'introduction de la Charia dans certaines parties de la législation britannique, estimé qu'une partie de la critique de Karl Marx sur la capitalisme était fondé, tout en tolérant, à côté de ces positions controversées voire douteuses, l'ordination de femmes et d'hommes homosexuels (la totale, quoi).

    Bref, voilà un individu qui fait n'importe quoi et ne défend de surcroît même pas correctement sa communauté religieuse puisque c'est dans une conférence commune avec l'Archevêque catholique de Westminster qu'il a annoncé la création de l'Anglicanorum coetibus. Il me fait penser un peu à une sorte d'islamo-gauchiste mâtiné d'altermondialiste à la sauce théologie de la libération, ce gars-là...

    Il pourrait donc bien être le dernier des Archevêques de Canterbory avant une possible désagrégation des communautés anglicanes.

  • Slow ? C'est pas mort...!

    Tiens, il m'a presque tiré la larme de l'oeil, l'Romain, avec ses histoires de Slows. Tout un pan de notre jeunesse, à nous, quadra, quinqua et autres vieux cons. Il faut reconnaître que le Still loving you de Scorpions demeure sans égal, quoiqu'en pense notre Lyonnais quand il écoute les derniers morceaux du groupe allemand.

    Certains en commentaires disent que la slow fait de la résistance : la question, c'est de déterminer où, exactement, il survit ou même réapparaît. S'agit-il de boîtes branchées pour vieux débris comme nous le sommes tous, ou bien y-a-t-il émergence (réémergence, plutôt) de ce genre de musique/danse ?

    Si les d'jeuns ignorent tout du slow, ils ont du kiffer grave l'un des derniers épisodes de Secret story : Benoît (je ne sais pas qui c'est, mais TF1 et les afficionados de la série doivent connaître) finit sa soirée dans les bras de la québecoise Anne-Krystell. Tant que TF1 connaît et diffuse aux Djeuns, c'est pas foutu.

    Bref, toute une époque, vents du changement ou non, qui a foutu le camp, mais qui pourrait encore surprendre...