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  • La crise des États couve

    Je ne vais pas aller discuter avec Hashtable d'Allègre, je sens que cela va être le sujet qui fâche ; nous n'avons absolument pas le même avis sur le mammouth laineux. Mais,  Hashtable propose tout de même dans sa note de s'intéresser aux choses sérieuses, et comme il suit assidûment l'actualité financière, il nous apprend que la célébrissime mais très sérieuse agence de notation Standard&Poor's envisage de dégrader la notation de la dette souveraine des Britanniques. Ce que ne dit pas H16, mais il le pense évidemment très fort, c'est que sur les marchés, cela a été une panique générale pendant toute la fin de semaine. Les cambistes, à la limite, l'Angleterre, ils s'en foutent, mais ils ont très rapidement pensé que l'agence pourrait bien faire la même chose pour les USA. Et pourtant, j'ai lu ici-même (faut que je retrouve qui) les écrits de quelqu'un m'assurant qu'il était impossible que la notation de pays comme l'Allemagne ou les USA passe en dessous de AAA...CQFD ?

    Un tel danger (les États se retrouveraient à devoir emprunter à des taux très supérieurs avec un risque d'asphyxie financière à court terme faute de liquités ou à la suite d'effondrements budgétaires des états les plus fragiles) doit absolument être anticipé. A l'heure actuelle, seul le MoDem parmi les partis politiques français, semble en avoir pris la mesure : l'emprunt européen, aux yeux du MoDem doit être solidaire justement pour assurer aux états les plus faibles la garantie de cette notation et donc des taux plus bas. Alors, évidemment, il y a une autre solution (et à tous les coups, Hashtable y pense très très très fort même s'il se garde bien de le dire haut et fort) : ne pas emprunter, laisser le marché éliminer les canards boîteux, comme dirait Barre. Sauf que là, ça pourrait faire très très mal. Parce que Barre, à l'époque, quand il évoquait les canards boîteux en question, c'était de quelques PME qu'il parlait. Là, il s'agit d'États tout entiers ! Je ne vous raconte pas les réductions de poste, l'abandon d'un certain nombre de services d'intérêt général et tutti quanti pour parvenir à équilibrer les budgets. Et les dégâts dans la société. Je suis libéral, mais je n'ai pas la même confiance que H16 en la capacité des marchés à parvenir à s'auto-réguler. Pour l'instant, il me semble plus prudent de s'appuyer sur une intervention des États, à condition qu'elle soit concertée ! Dans le cas contraire, ce serait encore pire que pas d'intervention du tout.

     

  • Fondation Vuiton, Jardin d'acclimatation : éclaircissements

    fondation-louis-vuitton.jpgIl y a des articles qu'il faut absolument consulter quand on veut disposer d'informations fiables. En voilà un très précieux. Je me demandais quelle mouche avait piqué exactement la mairie de Paris (Delanoë, quoi) lorsqu'elle a donné l'autorisation à la fondation Louis Vuitton de construire sa bâtisse en plein Bois de Boulogne, au beau milieu du Jardin d'Acclimatation. J'avais oublié que le très pressenti Christophe Girard comme futur judas de gauche à passer au service de Sarkozy à la culture, non content d'être adjoint de Delanoë à la culture est aussi directeur de la stratégie de LVMH. Or, LVMH, c'est Vuitton. Oh ! ben ça alors. Non, c'est vraiment trop fort de coïncidence, mon Christophe. Un pur hasard, je le jure.Tiens, j'irais bien lui poser quelques questions à ce sujet, à mon Christophe, sur son blog.

    Ce que j'ai appris d'autre aussi, c'est qu'il s'agirait d'une concession et non d'une revente de terrain. En fait, la mairie de Paris toucherait une redevance forfaitaire pendant 55 ans puis récupérerait la bâtisse à l'issue de la concession. Financièrement, il faut objectivement reconnaître que c'est plutôt bien vu. Sur ce genre de choses, Delanoë est bon. Son contrat avec Decaux pour les Velib avait également été très bien négocié. C'est un bon négociateur, je lui en donne quitus.

    En revanche, ce dont je ne lui donne pas du tout quitus, c'est qu'il avait une autre solution avec la Samaritaine. La Fondation Louis Vuitton était intéressée également par la possibilité de récupérer la Sama et d'y installer son musée d'art moderne. Excellente idée ! J'appuie à 100% cette issue. Mais comme la mairie de Paris se fout des espaces verts et de l'environnement (sauf quand il faut faire ch... les automobilistes) elle semble privilégier le Bois de Boulogne.

    Entendons-nous bien : je suis tout à fait favorable au principe de fondations pour subventionner la culture. Bayrou évoquait cette solution de financement dans son programme présidentiel pour la culture. Bref, je trouve que c'est une bonne pratique, et je me réjouis des intentions du groupe LVMH et de Louis Vuitton sur la question. A la limite, sur l'esthétisme de la construction de Gehry, bon, finalement,on peut discuter de ses mérites ou non. Il a le mérite d'être original, et il pourrait faire peut-être date, à l'instar d'un de ses illustres prédécesseurs, le centre Pompidou.

    Ce qui m'énerve surtout, dans cette histoire, ce sont les méthodes utilisées. Pourquoi, par exemple, le Musée en Herbe, qui est le seul établissement à échapper au contrôle du groupe LVMH, n'a pas reçu de subvention en 2008 de la mairie de Paris ? Quelqu'un peut me dire pourquoi ?

    J'avais évoqué la suspension des travaux à la suite d'un recours d'une association, eh bien il a été rejeté. Et pour le PLU, la mairie de Paris s'est engagée à le réviser, pour arrondir les angles, bien sûr...

    C'est ça que je déteste chez Delanoë et toute son administration : sous des dehors en apparence respectueux de la démocratie locale, tout est fait dans le dos des habitants, sans jamais les consulter. Je suis loin d'adhérer aux discours des Khmers Verts de l'Hôtel de Ville, mais, sur ce dossier, il se trouve qu'ils ont raison. J'observe, malheureusement, qu'ils sont beaucoup plus efficaces quand il s'agit d'emmerder tout le monde que lorsqu'il faut vraiment protéger un espace vert.

    En tout cas, pour moi qui me suis promené récemment dans le Jardin d'Acclimatation, je peux assurer à mes lecteurs qu'on les sent les 11 000 m2 qui manquent. Il y a comme une sensation de resserrement et d'étouffement que je n'avais jamais éprouvé dans ce parc à thème jusqu'alors. Et il n'y a pas eu la moindre communication de la Mairie de Paris sur ses intentions à ce sujet. Tout a été fait en catimini comme d'habitude.

  • De gauche et UMP ?

    S'il y a un truc qui me fait franchement rigoler, c'est quand j'entends d'ex-socialistes, récents cireurs de pompe, passer la brosse à reluire au gouvernement et à Sarkozy. Ah, il faut les entendre s'évertuer à clamer qu'ils sont toujours de gauche et qu'ils n'ont rien renié ! Je sais que l'étiquette gauche/droite n'est plus clivante ni pertinente, du moins sur les grands sujets, en France, mais franchement...Écoutez-le, le gros mammouth laineux (l'haineux) expliquer qu'il est toujours à gauche mais qu'il votera sans états d'âme pour l'UMP. A la limite, je m'en fous, moi, je suis de centre-droit. Mais j'ai mal pour la gauche,  quand je l'entends déblatérer sa loghorrée. Avec lui, Sarkozy et consorts ont l'assurance d'avoir recruté une carpette de première catégorie. Étonnant qu'il ne soit pas allé à la soupe plus tôt, d'ailleurs. Il vait bien tenté de contacter l'entourage de Bayrou, pendant les présidentielles, mais, à l'UDF, pas fous, on n'en avait pas voulu.

    Cela dit, Sarkozy n'est pas non plus un âne, et pour avoir suffisamment donné de deniers aux Judas de toute sorte, il connaît d'autant plus la valeur de la fidélité et de la parole donnée. Or, le mamouth laineux en fait un peu trop, et ça commence à l'agacer sérieusement, Sarko. Bon, en même temps, il en joue pas mal, le Sarko. Il commence à faire son Miterrand (en moins subtil, mais avec des carpettes et des cire-pompes, ça marche à tous les coups), notre Sarko. Rassurez-vous, chers lecteurs, je n'ai aucunement l'admiration béate d'un certain nombre de nos politiques pour Miterrand. Il est simplement venu en un temps où en face, c'était pire. Le seul (j'ai cru en Barre, mais ce que j'ai appris de lui ces dernières années me le fait regretter) qui aurait valu le coup, c'était Rocard, mais bon, on ne va pas refaire l'histoire...

    J'aurais pu comprendre, sous Chirac, qui était sur le fond un honnête racidal-socialiste, qu'on se déclarât de gauche tout en étant proche de chichi. Mais s'affirmer de gauche aux côtés de Nicolas Sarkozy et de ses inégalités croissantes, comme le dit justement Bayrou, il y a de quoi huler de rire. Trop drôle ! Dans une telle atmosphère délétère de confusion idéologique, de racollage gouvernemental généralisé et d'aplatventrisme sans honte ni pudeur, comme aurait dit feu l'illustre Leroy-Morin aujourd'hui disparu, il ne faut plus s'étonner si de plus en plus d'hommes et de femmes de gauche désormais déboussolées, se rallient à la seule voix forte (ou en tout cas l'écoutent) encore un tant soit peu audible dans le paysage politique.

  • Les sales coups de Descoings

    C'est marrant, en Sarkozie, on voit rappliquer les ambitieux de tout poil, particulièrement les arrivistes dont les dents rayent le parquet. Descoings, c'est l'archétype du gars en qui je n'ai aucune confiance. Du temps où il définissait l'organisation des enseignements et des examens, il avait, par exemple, en catimini, décidé pendant les vacances d'été qu'il fallait désormais décrocher la moyenne chaque année pour poursuivre ses études à science-po, alors que l'ancien système reposait sur une moyenne globale sur deux années. Décision prise sans avertissements préalables. Des étudiants s'étaient retrouvés par surprise sur le carreau.

    Ce type-là a la réputation de passer en force, pour les discussions que j'ai pu avoir à son sujet ; pas du genre à négocier, même si pour l'instant, il sa la joue négociateur pour mieux arriver au pouvoir.

    Toujours prêt à faire du zèle. Par exemple, pour se faire bien voir, il avait ouvert l'IEP sans passage de concours aux bacheliers venus des zones sensibles. Ça faisait bien, et c'était dans l'air du temps. Aujourd'hui, il escompte supprimer le concours d'entrée à l'IEP. Probablement dans l'air du temps.

    Descoings fait partie de ces "Modernes" que je ne peux littéralement pas piffrer. Prétentieux et méprisants, ils détestent l'école d'antan et se croient les précurseurs de l'école du futur. Morceau d'anthologie qui situe le personnage sur le Bondy Blog :

    Des lycées se sont rebellés contre la mort des options, toujours en série L. Par exemple, nous (Mehdi et Badroudine, ndlr), sommes inscrits en option « histoire de l’art » au lycée de Saint-Ouen. Or les options rares, comme la nôtre, avec le latin et le grec, sont menacées de disparition, ce qui signifierait une perte sèche de culture, à laquelle, pourtant, nous avons droit. Que répondez-vous à cela ?

    On va donc remettre du latin et grec pour tout le monde en France ? On va retourner au lycée d’il y a 50 ans ? Arrêtez ! Ce n’est pas possible.

    Vous partagez donc, sur ce point, l’esprit de la réforme que Xavier Darcos souhaitait mettre en œuvre, qui prévoyait un renforcement du français au détriment, précisément, de ces options dites rares ?

    Ça vous paraît choquant de renforcer le français ? La principale source d’inégalités des jeunes face au lycée, ce sont les classes à 35 élèves, dans lesquelles se retrouvent les enfants des familles des classes populaires. Chaque fois qu’on a pu, on a multiplié les options et les différenciations des voies. Or plus vous différenciez les parcours, plus vous créez l’inégalité. Il y a un développement des options, porté par les classes dirigeantes, porté à juste titre par les milieux intellectuels. Jacqueline de Romilly, de l’Académie française, appelle tous les deux ou trois ans au retour du grec, qui est une merveilleuse façon, effectivement, d’ouvrir l’esprit vers la culture. Mais, quitte à me fâcher avec les élites, je le dis tout de suite : on ne reviendra pas au grec ancien pour les lycéens. Veut-on plus d’égalité pour tous ou plus de choix pour certains ? Plus de réussite pour tous ou plus de réussite pour une petite proportion des jeunes Français ?

    Minable et pitoyable. Pauvre type : son raisonnement, celui-là même qui est à l'oeuvre et sape progressivement l'école française; sous prétexte d'égalitarisme, il rêve de dégommer toutes les voies d'excellence. Écoutez-le, ce type, exsudant le mépris à plein nez pour les classes populaires. On a compris pourquoi Sarko rêve de le recruter. Voilà un gars qui laminera l'école française en supprimant tout ce qui dépasse. D'ailleurs, sous Jack Lang, en 1992, il était chargé du budget de l'EN. Ce mec est un gestionnaire de la pire espèce.

    Moi, ce qui m'énerve, c'est les gros bourges qui parlent des classes popu et qui fréquentent exclusivement les cercles de gens bien intentionnés dans les hautes sphères du pouvoir. Typique, Le Siècle. Nom prétentieux qui permet aux réseaux d'influence de se constituer indépendamment des convictions politiques. On y troupe le top des PDG de gransds groupes bancaires, directeurs de rédaction, hommes politiques de premier plan (mais heureusement pas Bayrou !), ex-ministres, et j'en passe. Pêle-mêle, DSK (Directeur du FMI), Aubry, (1er secrétaire du PS) Colombani, (rédacteur en chef du Monde) Béabar (AXA), Pébereau (BNP), Jospin, Pujadas, Messier, Nicole Notat, Raffarin, Luc Ferry, Emmanuel Chain, Pascal Lamy (directeur de l'OMC) et même Jean Peyrelevade (zut alors, on en a tout de même un au MoDem. Peyrelevade est trop légitismiste : il croit qu'on pourra changer les choses et relever la France avec les mêmes hommes).

    Je n'ai pas d'avis sur les banquiers et les hommes d'affaires, après tout ils font leur métier, mais en revanche, je déteste retrouver dans ce genre de think tank des hauts technocrates, des personnalités médiatiques et politiques de toute obédience.

    On a là exactement l'exemple du verrouillage total des pouvoirs dans lequel nous vivons. Descoings, c'est ce monde-là que j'abhorre littéralement, qui regarde la tradition et le peuple avec le mépris de l'Énarque embourgeoisé. Et regardez-le, ce démagogue, déclarer :

    Mais, quitte à me fâcher avec les élites, je le dis tout de suite : on ne reviendra pas au grec ancien pour les lycéens. Veut-on plus d’égalité pour tous ou plus de choix pour certains ? Plus de réussite pour tous ou plus de réussite pour une petite proportion des jeunes Français ?

    Quel hypocrite ! les élites, ce ne sont pas les autres, les élites, c'est lui ! Oui, lui, Richard Descoings et sa clique ! Il ne risque pas de se fâcher avec les "élites" , il en est l'aboutissement technocratique le plus achevé ! Les autres, c'est la France mourrante, celle d'un autre temps, où comme le dit Jean Lassale dans sa Parole donnée, un fils de berger pouvait encore découvrir Horace ou Aristophane dans l'école du village. Regardez-le parler de l'égalité pour tous : égalité pour les autres mais surtout pas pour lui ou pour les gens de sa condition, hein ? Vivement une nuit du 04 août pour en finir avec les privilèges, les Descoings et leurs coups tordus.

    Ah oui, parce que quelques lignes plus bas, il déclare :

    On est dans « L’esquive », le film d’Abdellatif Kechiche.

    Oui, mais pourquoi pas ? Je me méfie de l’idée qu’il y aurait différents niveaux d’acquisition intellectuelle et je me méfie de l’idée que tout le monde doit marcher du même pas militaire du lycée napoléonien pour découvrir les bonheurs des textes français.

    Je vous fais l'explication de textes ? Ben en fait, on n'est pas tous égaux, réflexion faite. Alors y'en a, ils vont marcher du bon pas qui va les mener droit au travail précaire, et les autres, avec un autre pas, ils auront toujours le passe-droit nécessaire pour s'ouvrir les portes de la bonne société. Les inégalités croissantes, c'est ça : c'est exactement Descoings et sa réthorique à deux balles, qui se pare des oripeaux de l'égalitarisme pour mieux assassiner l'égalité républicaine. Voilà quel ministre la France aurait, avec ce sinistre individu.

    Ah, et méfions-nous, Descoings prépare certainement de nouvelles suppressions de postes. Argument massue du gestionnaire arriviste :

    Que cherchez-vous à dire ?

    Si le budget était le moyen de rétablir l’égalité des chances dans l’éducation nationale, on le saurait. Un, c’est très facile de faire enfler la rumeur sur le nombre de postes qu’on va supprimer, et deux, de faire l’unité dans l’opposition pour dire que c’est cela qu’il faut empêcher.

    Il paraît qu'il ne veut pas être ministre. Enfin, il s'en défent fort mollement. Tant mieux. Sa nomination serait clairement une déclaration de guerre à l'école toute entière. Darcos n'est peut-être pas fameux, mais qu'on se le dise, Descoings, c'est dix fois pire. Une sorte de mix affreux entre le haut technocrate de l'Éducation Nationale qui a toujours su cirer les bonnes pompes, le fat Luc Ferry, et l'apideux Claude Allègre.

  • Marianne2 bayrouiste ? ça va pas la tête !

    Philippe Cohen a du publier une réaction à l'accusation qui ferait de Marianne2 un périodique pro-bayrou. Ah bon ? Première nouvelle. Moi, ce n'est pas ce que j'ai constaté. J'observe au contraire la présence d'articles critiques sur le MoDem et sur Bayrou, et j'ai même du prendre la plume, il y a trois mois, pour défendre Bayrou contre une attaque de Marianne. Ces derniers temps, je trouve Libération et Le Monde (Surtout Patrick Roger, à vrai dire) bien plus sympa que Marianne, avec Bayrou.

    Jetons ensuite un oeil sur les blogueurs associés dont les articles sont souvent repris. Nous ne sommes que deux à être ouvertement MoDem. Luc Mandret et moi-même. Et, là encore, je dois nuancer : Luc Mandret est très facilement critique avec le MoDem, et pour ce qui me concerne, deux articles en tout et pour tout ont été repris par Marianne2, le second sans aucun rapport avec la politique.

    Je ne lis en revanche à Marianne que fort peu de critiques sur les Verts ou sur Besancenot à la notable exception du dernier billet d'humeur qui concernait Daniel Cohn-Bendit. Parmi les blogueurs associés, plusieurs sont furieusement anti-bayrouistes et leurs billets sont eux souvent repris. Bref, ne délirons pas, svp.

    J'ajoute que la ligne générale de Marianne, c'est de critiquer un système majoritaire, et pas seulement un pouvoir majoritaire. Marianne le fait depuis fort longtemps, c'est même leur marque de fabrique. Ce n'est tout de même pas leur faute si Bayrou s'est engouffré aussi dans ce créneau-là et ils ne vont pas commencer à changer pour échapper à l'accusation de bayrouisme aggravé, non plus. Enfin, Philippe Cohen vient d'anoncer ouvertement qu'il ne votera pas MoDem aux européennes (il a tort à mona vis, mais c'est un autre débat) en tête de son article. Que demande de plus le peuple ?

    Je pense que les journaux de gauche, Marianne mis à part, se sont longtemps défiés de Bayrou parce qu'ils étaient persuadés que sa vocation naturelle et celle de son MoDem, c'était de glisser à droite. Les deux années écoulées les ont vraisemblablement rassuré même s'ils peinent toujours autant à classer Bayrou et les Démocrates. C'est  sans doute pour cela que les articles sont nettement plus modérés que par le passé sur le président du MoDem. Et du côté des journaux de droite, le Firago, Valeurs actuelles, le Point, il demeure une certaine sympathie pour le démocrate-chrétien qu'est Bayrou si bien que cette presse de l'a jamais trop massacré. Ce sont en réalité surtout les chaînes télévisées qui ont été les pires ennemies de Bayrou dès l'origine : TF1, par intérêts bien compris, mais bien plus encore France2 et France3 par goût immodéré du cirage de pompe envers le pouvoir en place. Et les petites chaînes ont rarement été en reste, ignorant superbement le leader du MoDem.

    Pour conclure, évitons les faux procès, svp ; j'ajoute que l'arrivée récente de Philippe Cohen, un ancien de Vendredi, à la tête de Marianne2 augure d'une probable inflexion du magazine sur son aile gauche dans les mois à venir. Je pense d'ailleurs qu'il juge le MoDem trop «libéral» à son goût, d'où une mise au point de ma part au mois de mars sur ce sujet.

     

  • Marge de vote des députés européens, notamment MoDem

    Quand j'ai la flemme d'écrire un billet, pas le temps, ou à court d'idées, il me reste, heureusement, mes très précieux commentateurs. Sur le rôle du député européen, deux réflexions intéressantes, l'une de KPM, l'autre d'europium.

    KPM (qui a un blog) commentait mes réflexions sur l'absentionnisme européen. Il n'est notamment pas d'accord avec cette affirmation là :

    «les euro-députés ne représentent pas une région, mais des valeurs, un projet politique et une nation»

    Non, les députés européens ne représentent pas plus la nation que la région. Ils représentent le peuple européen. Le fait qu'ils soient élus sur des circonscriptions régionales ou nationales n'y change rien, de même qu'un député national représente tout le peuple français et pas seulement les électeurs de sa circonscription. En témoigne d'ailleurs le fait que n'importe quel citoyen européen peut se présenter sur n'importe quelle liste pour se faire élire au parlement européen, sans considération de sa nationalité.

    Les échelons locaux (pour le Parlement national) et nationaux (pour l'Union européenne) sont représentés dans d'autres institutions : le Sénat et le Conseil respectivement.

    Ceci dit, je suis d'accord sur le fait que la délimitation géographique de la circonscription a malheureusement des incidences malvenues sur la façon dont le député se sent le représentant - et ceci vaut aussi bien pour les élections européennes que pour les élections nationales. C'est pourquoi je souhaite que ces élections soient dotées d'une circonscription unique correspondant à l'intégralité du territoire qu'elles représentent : l'Europe pour les élections au Parlement européen, la France pour les élections au Parlement national. Dans un premier temps, on pourrait au moins élire une partie significative de ces assemblées sur de telles circonscriptions.

    Europium


    Sur ce point le débat sur Riposte, hier en fin d'après-midi, était pathétique, on avait l'impression que tous les intervenants étaient la pour défendre la france contre les autres membres de l'UE, grave....

    Quant à l'article du Post, il est intéressant de lire, pour bien comprendre le fonctionnement du PE, le lien qui y ait mis en réponse à cet article stupide.
    http://www.ipolitique.fr/archive/2009/05/11/europe-services-publics.html

    lire aussi cet article de Sylvie Goulard
    http://europe.lesdemocrates.fr/prends-un-siege-sylvie-prends-et-sur-toute-chose-observe-exactement-la-loi-que-je-t’impose-chroniques-europeennes-du-large-n°-15/

    Le modem, je dirais plutôt l'ADLE peut voter sans état d'âme avec le PPE ou le PSE, voir d'autres sur des directives importantes car le PE fonctionne dans une logique de consensus et de recherche de majorité qui évolue en fonction des sujets. La pratique parlementaire du PE est de ne pas s'opposer systématiquement mais mais de négocier pour faire avancer les choses et donc de faire voter des textes qui satisfasse le plus grand nombre, même s'ils ne sont pas parfaits.

    La malhonnêteté intellectuelle du PS, reprise par le post est de stigmatiser le fait que l'ADLE a pu voté avec le PPE, mais c'est l'essence même de la démocratie que d'être constructif et non destructif. le PS a la mémoire courte, il a souvent voté dans ce même esprit au PPE...

    A force de faire de la politique de caniveau et d'essayer de faire croire que le PE fonctionne comme l'AN c'est a dire que l'opposition doit s'opposer systématiquement, le PS dérive en permanence et prouve par la même que les élites de gauche ne sont plus que de pathétiques menteurs a cours d'arguments, qu'ils sont devenus les spécialistes du détournement de la vérité....

  • Les programmes des partis aux européennes

    581821186.6.jpgMarielle de Sarnez, vice-présidente du MoDem et tête de liste en Ile-de-France,résumé succinctement  les programmes des partis concurrents.
    "Le programme de l'UMP se résume à la présidence française de l'Union de Nicolas Sarkozy", celui du PS au "manifesto de leurs collègues socialistes européens" et celui des Verts à "tout sauf Bayrou", a-t-elle dit.
    Au MoDem, "nous avons un programme, une équipe, et, j'ai l'impression que c'est ce qui énerve nos concurrents, nous avons un leader", a-t-elle ajouté.

    Pas mal, non, comme synthèse ? Cela dit, pour ceux qui désirent des approfondissemements, on peut en savoir tout de même un petit peu plus sur eManifesto. Un site encore en gestation, mais prometteur.

  • Europe, ce que veulent les électeurs français...

    Très très intéressant, ce document dont j'avais eu connaissance mais que je n'avais pas examiné en détail. J'avoue qu'il y a un truc qui m'échappe : 54% des Français se déclarent intéressés par les élections européennes. Comment pourrions-nous dans ces conditions avoir une abstention supérieure à 50% ?

    En ce qui concerne les moyens d'être informés, les Français mettent en tête des débats télévisés entre des candidats de divers pays (41%) mais en second un site sur Internet qui récapitulerait tous les programmes (36%). Des débats entre candidats des partis français ne viennent qu'en troisième (31%). Un certain Maxime m'a contacté récemment pour participer à un site qui aurait cette ambition-là. Je vais peut-être y venir, alors ; j'étais sceptique en me disant que c'était trop tard et sans doute foutu, mais, en mettant les bouchées doubles... Y'a juste un petit truc qui me gêne : le site s'appelle eManifesto.fr, et je trouve que cela ressemble beaucoup à Il Manifesto, le programme du PS...

    Ce que je trouve bizarre, c'est qu'en France, ils sont 65% à penser que la meilleure manière de faire entendre son opinion, c'est de voter ! Ben alors les gars et les filles ??! Pourquoi vous voulez vous abstenir, alors ??!? On est à plus de 20 points au dessus de l'opinion européenne moyenne sur le sujet !!!Sinon, ils placent en second, mais à 23% seulement, les débats directs avec les responsables politiques, c'est une bonne manière de faire entendre leurs préoccupations.

    Alors ce qu'ils veulent les Français, c'est la garantie des candidats qu'ils s'occuperont à plein temps de leur rôle d'euro-députés (42%) et qu'ils soient en contact avec leurs électeurs (29%). Les deux choses les plus importantes pour accorder leur voix.

    Je ne comprends pas que si peu de médias aient prêté attention à ce sondage, alors qu'il apporte des informations très éclairantes ! Il y a bien eu le Figaro en partenariat avec la Fondation pour l'Innovation Politique (des libéraux), mais il traité le sentiment des Européens et non celui des Français en particulier. En tout cas, merci la FIP ! L'initiative est la leur, et elle est très précieuse !

    Les Français, leurs priorités, en termes de dépenses de l'Europe, c'est l'Éducation, les Affaires sociales et l'emploi (pas surprenant, sur le fond).

    Ce qui me fait marrer, c'est qu'on a longtemps considéré la France comme un pays qui n'était pas pro-entreprise. Ben attendez un peu : savez-vous ce qu'ils ont répondu à la question s'ils préféraient que l'Europe consacre davantage de moyens plutôt à aider les Européens ou plutôt à favoriser la création d'entreprises ? 74% pour la création d'entreprises ! le score le plus haut d'Europe !!! Après cela, qu'on ne me dise pas que les Français n'aiment pas l'entreprise ! Ça en bouche un coin, et cela permet de remettre à leur place pas mal d'idées reçues, non ?

    Bonne nouvelle pour le MoDem et les Verts : ils estiment à 78% qu'il ne faut pas hésiter à imposer des contraintes de pauvreté à 'l'industrie automobile. Ils ont l'air de penser que cela ne constituera pas une menace pour ce secteur et pour l'emploi. Je rappelle que les Verts, toutefois, eux, suggèrent purement et simplement de faire disparaître l'automobile...pas tout à fait pareil que le MoDem qui souhaite des transports propres, automobiles incluses.

    Pour l'élargissement et l'aide aux voisins de l'Europe, en revanche, les Français sont pragmatiques : ils sont 42% à penser que ce n'est pas une priorité dans les dépenses de l'Europe. Et encore plus (46%) à penser de même pour la Défense et la Sécurité.

    Bon, au final, je suis le premier à commenter les voeux des électeurs français : ils ne lisent pas les sondages ou quoi, les autres ? Moi, je trouve que c'est très intéressant, et cela répond à pas mal de mes questions, même si j'aurais aimé avoir le détail par âge pas seulement à l'échelle européenne mais à l'échelle nationale.

  • Sarkozy devrait se présenter à l'ENS...

    Trop fort ! Tout le monde se souvient des démêlés de l'omni-président avec la Princesse de Clèves ? Sarko avait estimé qu'il fallait être sadique pour proposer comme oeuvre au programme la Princesse de Clèves, de la Marquise de Lafayette, pour des concours administratifs qu'il estimait de seconde zone (guichetier à la Poste, par exemple). Eh bien la prestigieuse école de Normale Sup propose l'étude de l'oeuvre pour la session 2010 à son concours d'entrée en lettres ! Le document précise toutefois «SOUS RESERVE DE SON APPROBATION PAR LE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE». Les majuscules, ce n'est pas de moi, c'est sur le document. Je me demande ce que va faire Darcos ou Pécresse (s'il est encore à ce poste) lorsqu'il va falloir donner un imprimatur...

    Mais comme on trouve aussi dans ce programme, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, de Jean-Jacques Rousseau, on finit par se demander s'ils l'ont fait exprès. Mais ce n'est pas tout : il y aussi les Regrets, de Joachim du Bellay : le sait-on ? ce recueil ne comporte pas que des soupirs sur la terre natale de notre bon Joachim mais un certain nombre de satires sur la cour de France. On parie qu'il leur sera réservée une place de choix dans les sélections de poèmes opérées par les enseignants de lettres ?

    L'Éducation sentimentale de Flaubert se déroule en pleine révolution de 1848, sur les barricades. Et pour les Mains Sales, de Sartre...Perso, bien que je n'aime pas Sartre, c'est un de mes bouquins favoris : on y voit les ravages de l'idéalisme révolutionnaire qui n'aime ni le sang ni la merde, comme dit Hoederer, c'est à dire, en somme, qui n'aime pas les gens. Je ne suis pas certain, d'ailleurs, que je tire les mêmes conclusions que Sartre de son propre livre, mais ça, c'est une autre histoire. C'est la marque des grandes oeuvres que d'échapper à leur créateur.

    Bon, on peut me trouver tordu, mais je ne suis pas le seul à me demande s'il n'y a pas un message caché...

    Pour en revenir à la Princesse de Clèves, c'est un texte extraordinairement lisse. Mais, il y a tout de même quelques thèmes exploitables politiquement : la vacuité de la cour, par exemple, où tout n'est qu'intrigues, jeux de pouvoirs et amour irrépressible de la gloire et de l'ambition. D'ailleurs, Madame de Chartres met en garde la Princesse de Clèves en l'avertissant qu'à la Cour, tout n'est qu'apparences. Une cour sans pitié, au demeurant : quand le roi va crever, tout le monde s'en fout :

    « Une cour aussi partagée et aussi remplie d’intérêts opposés n’était pas dans une médiocre agitation à la veille d’un si grand événement ; néanmoins, tous les mouvements étaient cachés et l’on ne paraissait occupé que de l’unique inquiétude de la santé du roi. »

    Ça rappelle de choses, non pour ceux qui auraient vécu la fin de règne de Chichi...? Sinon, pour ceux que cela intéresse, je rappelle qu'un manuscrit secret de la Princesse a été découvert précisément au mois de mai 2008, comportant des passages qui ne figuraaient dans aucune édition jusqu'alors. Je l'avais signalé sur mon blog et donné copie de quelques extraits...

     

  • Des fous d'Allah dévastent le centre d'Athènes

    En Grèce, la perquisition d'un café tenu par un Syrien a donné lieu à de véritables scènes d'émeute. Il semble que l'un des policiers grecs ait eu un geste malheureux avec un exemplaire du Coran. Le livre aurait été déchiré et piétiné. Un millier d'immigrés ont alors débarqué dans le centre d'Athènes, des Afghans, des Pakistanais et des Syriens, et ont tout saccagé.

    Ces gens-là doivent comprendre qu'ils ne sont pas en territoire conquis, en Grèce. J'espère que la Grèce ne va surtout pas faire preuve de laxisme. C'est le moment opportun pour renvoyer tous ces tarés de Dieu chez eux ad vitam aeternam. Les islamistes et tous ceux qui les soutiennent doivent comprendre une bonne fois pour toutes qu'ils ne feront pas la loi en Europe.

    Moi, ça me fait bondir : quand tu viens dans un pays qui a la générosité de t'accueillir, d'autant que la Grèce a ses propres problèmes à gérer, tu fermes ta gueule et tu ne te la ramènes pas comme si tu étais chez toi. Tu ne commences pas par imposer tes coutumes, tu t'adaptes et tu mènes tes pratiques religieuses avec discrétion, sans ostensation. Il paraît qu'il y a 100 000 immigrés musulmans à Athènes. Il est temps pour le pouvoir grec de faire du tri et de séparer le bon grain de l'ivraie.

    Les manifestants ont convergé vers la place Omonoia en réclamant des excuses des autorités grecques. Lesquelles se couchent et vont diligenter une enquête. C'est incroyable de voir une démocratie se coucher à ce point-là alors que les policiers ont chopé un Afghan qui tentait de leur balancer un cocktail molotov (cet abruti a raté son coup et s'est brûlé avec). Il n'y a aucune excuse à donner (manquerait plus que ça) pour un livre dont on ne sait même pas s'il a vraiment été piétiné, au demeurant. A la rigueur, si les manifestants voulaient faire valoir leur bon droit, ils pouvaient toujours tenter d'ester en justice. Avec des conneries de ce genre le Laos (extrême-droite locale) va faire un malheur aux prochaines élections quelles qu'elles soient.

    Tiens, la politique d'immigration, en Grèce, a ressemblé étrangement à ce que la gauche de la gauche et une large part du PS réclament de longue date  en France : des régularisations massives. Je me souviens encore de Ségolène Royal vantant les mesures de Zapatero en Espagne, pendant l'élection présidentielle. Il en est largement revenu, le Zapatero, vu l'afflux massif d'immigrés clandestins que cela lui a valu.

    Je vais essayer de tenir une petite chronique de la Grèce et de Chypre, sur ce blog, de temps à autre, parce qu'il y a beaucoup de choses intéressantes à observer là-bas.