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  • Marianne2 a fait un gros Bobo à Roger-Petit

    J'ai ricané en lisant l'éditorial (en Une du Post) de Roger-Petit hier. Roger-Petit n'arrive pas à se départir d'une bien-pensance dégoûlinante dans une certaine gauche (heureusement il demeure une gauche censée et républicaine) qui consiste à comparer toute arrestation d'étrangers en France à la période de Vichy. Soyons honnêtes : si l'on considère la bureaucratie administrative réagissant à la demande de résultats exigée par Sarkozy, elle ne fonctionne pas fondamentalement différemment de l'administration vichyste. Même indifférence pour les situations individuelles et le devenir des êtres humains. Mais la comparaison s'arrête là. On ne déporte pas des individus, on ne les torture pas, et certainement pas en vertu de critères religieux ou ethniques.

    Alors Roger-Petit a mal à sa boboïtude parce que Régis Soubrouillard de Marianne2 s'est indigné (à juste titre) de ce que la journaliste Colombe Schneck place sur le même plan les "tracasseries" faites à son grand-père roumain juif par Vichy et les réactions d'indignation qui visent le polygame de Nantes. Tu m'étonnes qu'il a fait un bond, le journaliste de Marianne : quel mépris incroyable pour tous ces gens qui ont vécu de vraies souffrances, eux. Quelle instrumentalisation sans le moindre scrupules ! Et Roger-Petit de dégoûliner en choeur, tout en mettant en cause l'un de mes derniers billets parus sur Marianne2. La proposition de nationalité à points, qu'étudiaient les Anglais, Travaillistes en avant, au mois d'août 2009. Tout en allusion, Roger-Petit est incapable de préciser ce qu'il reproche à un tel système, évidemment.

    L'idée n'est aucunement d'inspiration gouvernementale, Roger-Petit raconte donc n'importe quoi. En fait, les Britanniques en avaient évoqué l'idée dès juin 2007. Roger-Petit s'essaie au terrorisme intellectuel avec un argument massue : c'est vichyste.

    L'argumentation minable de Roger-Petit est la suivante :

    «il est impensable de ne pas associer ce genre de propositions à ce que le gouvernement de Vichy avait décrété pour les Juifs, lorsqu'il s'agissait de déterminer les proportions de judéité et de francité de chaque citoyen en fonction de leur arbre généalogique afin de savoir s'ils étaient citoyens français ou pas».

    Il n'y a que l'esprit tordu de Roger-Petit pour imaginer un système aussi délirant. En la circonstance, je parlais, pour ma part, d'un système de points durant une période de rogation avec acquisition définitive de la nationalité à l'issue de la dite période. Ai-je parlé d'ancêtres ? Non. De religion ? Non. De francéité ? Non. De généalogie ? Non plus.

    J'ai simplement évoqué le comportement et l'insertion en société. On ne demande pas au nouvellement naturalisé de faire des démonstrations de gallicité, mais simplement de vivre normalement. Pour perdre des points, dans mon idée, il faut adopter un mode de vie en contradiction avec nos valeurs (et au premier rang, j'y place la liberté de la femme et son égalité avec les hommes dont Roger-Petit se contrefout manifestement totalement) et un comportement éventuellement socialement nuisible (là, je pense à la délinquance). Que des choses qui me semblent très raisonnables.

    Roger-Petit devrait se documenter sur Vichy, cela lui éviterait d'écrire un certain nombre de conneries.

    Autre argument de Roger-Petit :

    Nier et dénier à l'étranger au nom d'un prétendue culture ou identité nationale les droits dévolus à tous les citoyens tout en chargeant de tous les vices.

    Le Monsieur, il te parle pas de culture, Roger-Petit. Même pas d'identité nationale ! Jamais , d'ailleurs, Marianne n'a abordé cette affaire sous l'angle de l'identité. Non, le Monsieur, il te parle des femmes et de leur vie. Mais Roger-Petit préfère faire son bobo, ne pas voir, et expliquer, pour le compte, que c'est une question de culture, c'est ce qu'il sous-entend.

    Eh non, monsieur Roger-Petit : le sort fait aux femmes n'est pas une question de culture. On touche là à quelque chose d'universel, et c'est ça ce qui choque. La culture du monde arabe, puisque vous y pensez très fort sans oser la nommer, c'est Averroès le philosophe, d'Avicenne le médecin, Ibn Arabi le poète, le délicieux couscous, le raffraîchissant thé à la menthe, une certaine douceur de vivre, pas la femme sous la burqa et la polygamie. D'ailleurs, Monsieur Roger-Pëtit, dans les pays arabes, la polygamie est en réalité un phénomène extrêmement minoritaire (renseignez-vous !). Bref, on ne touche pas au culturel mais à l'universel. C'est bien cela qui choque, dans cette histoire, parce qu'au moins depuis la Révolution, toute l'aspiration politique et culturelle de la France, c'est justement de toucher à l'universel. Droits de l'homme et de la femme en avant.

    Mais on comprend mieux le raisonnement de Roger-Petit avec ses majuscules :

    Parce qu'en DROIT, en droit REPUBLICAIN, du point de vue des DROITS DE L'HOMME ET DU CITOYEN, du point de vue de notre CONSTITUTION, oui, Lies Hebbadj vit comme Zola, Mitterrand ou Bocuse. Il n'y aucune différence dans la situation juridique de ces quatre personnages.

    Mais il est borné ou quoi ? Le Monsieur (Soubrouillard) il t'a dit :

    on confond polygamie et adultère ; choix de vie et fraude aux services sociaux ; vie privée et respect des valeurs de la république.
    On imagine mal Tonton frauder en douce les allocs pour pouvoir payer la cantine de Mazarine
    .

    C'est aussi l'argument que l'on m'a même resservi sur mon blogue : la polygamie c'est comme l'adultère. Roger-Petit n'a pas du l'inventer, il a du le copier quelque part. Les bras m'en tombent... C'est révélateur du niveau de confusion des valeurs dans laquelle baigne une certaine gauche. Que voulez-vous que je dise à un homme qui ne fait pas de distinction entre polygamie et adultère...Tenez, le Conseil des Français du Culte Musulman a quand même contesté que l'Islam tolérait l'adultère, puisque c'était l'argument avancé par Liès Hebbadj...Euh, ils font la différence, apparemment.

    Et il se permet ensuite de qualifier les journalistes de Marianne2 de petits Brasillach du net, le Roger-Petit...

  • Marianne2 bayrouiste ? ça va pas la tête !

    Philippe Cohen a du publier une réaction à l'accusation qui ferait de Marianne2 un périodique pro-bayrou. Ah bon ? Première nouvelle. Moi, ce n'est pas ce que j'ai constaté. J'observe au contraire la présence d'articles critiques sur le MoDem et sur Bayrou, et j'ai même du prendre la plume, il y a trois mois, pour défendre Bayrou contre une attaque de Marianne. Ces derniers temps, je trouve Libération et Le Monde (Surtout Patrick Roger, à vrai dire) bien plus sympa que Marianne, avec Bayrou.

    Jetons ensuite un oeil sur les blogueurs associés dont les articles sont souvent repris. Nous ne sommes que deux à être ouvertement MoDem. Luc Mandret et moi-même. Et, là encore, je dois nuancer : Luc Mandret est très facilement critique avec le MoDem, et pour ce qui me concerne, deux articles en tout et pour tout ont été repris par Marianne2, le second sans aucun rapport avec la politique.

    Je ne lis en revanche à Marianne que fort peu de critiques sur les Verts ou sur Besancenot à la notable exception du dernier billet d'humeur qui concernait Daniel Cohn-Bendit. Parmi les blogueurs associés, plusieurs sont furieusement anti-bayrouistes et leurs billets sont eux souvent repris. Bref, ne délirons pas, svp.

    J'ajoute que la ligne générale de Marianne, c'est de critiquer un système majoritaire, et pas seulement un pouvoir majoritaire. Marianne le fait depuis fort longtemps, c'est même leur marque de fabrique. Ce n'est tout de même pas leur faute si Bayrou s'est engouffré aussi dans ce créneau-là et ils ne vont pas commencer à changer pour échapper à l'accusation de bayrouisme aggravé, non plus. Enfin, Philippe Cohen vient d'anoncer ouvertement qu'il ne votera pas MoDem aux européennes (il a tort à mona vis, mais c'est un autre débat) en tête de son article. Que demande de plus le peuple ?

    Je pense que les journaux de gauche, Marianne mis à part, se sont longtemps défiés de Bayrou parce qu'ils étaient persuadés que sa vocation naturelle et celle de son MoDem, c'était de glisser à droite. Les deux années écoulées les ont vraisemblablement rassuré même s'ils peinent toujours autant à classer Bayrou et les Démocrates. C'est  sans doute pour cela que les articles sont nettement plus modérés que par le passé sur le président du MoDem. Et du côté des journaux de droite, le Firago, Valeurs actuelles, le Point, il demeure une certaine sympathie pour le démocrate-chrétien qu'est Bayrou si bien que cette presse de l'a jamais trop massacré. Ce sont en réalité surtout les chaînes télévisées qui ont été les pires ennemies de Bayrou dès l'origine : TF1, par intérêts bien compris, mais bien plus encore France2 et France3 par goût immodéré du cirage de pompe envers le pouvoir en place. Et les petites chaînes ont rarement été en reste, ignorant superbement le leader du MoDem.

    Pour conclure, évitons les faux procès, svp ; j'ajoute que l'arrivée récente de Philippe Cohen, un ancien de Vendredi, à la tête de Marianne2 augure d'une probable inflexion du magazine sur son aile gauche dans les mois à venir. Je pense d'ailleurs qu'il juge le MoDem trop «libéral» à son goût, d'où une mise au point de ma part au mois de mars sur ce sujet.