J'ai écrit à propos du Musée en Herbe et ses mésaventures plusieurs billets cette année. Le dernier, hélas, annonce un épilogue tragique.
Reprenons : une consultation des compte-rendus de conseils municipaux sur paris.fr nous apprend plusieurs choses :
a) de 2002 à 2007 la subvention de Musée en herbe était environ de 315 000 euros par an.
b) le 27 septembre 2008 elle chute d'un coup de 50 000 euros et ne s'élève plus qu'à 265 000 euros.
c) la mairie soumet à l'accord du conseil de Paris le 27 décembre un acompte de 132 500 euros à l'association pour le compte de l'année 2009.
Mais voilà, en avril 2009, l'association apprend subitement qu'elle ne recevra plus rien. Pas même la seconde partie de l'année 2009. Ah. Ah bon ? depuis quand la Mairie de Paris a-t-elle le droit de décréter unilatéralement qu'elle revient sur une décision du Conseil de Paris (voté en octobre, je le rappelle) ? La démocratie locale en version Delanoë ?
Autre chose, c'est en décembre 2006 qu' «on» a suggéré au Musée en Herbe de dégager du Jardin d'Acclimatation sous prétexte que la Ville de Paris n'était pas assez visible là-bas. L'association s'est donc débrouillée pour trouver un local, sans aucune aide, dans le 1er arrondissement de Paris.
Décembre 2006 ? Tiens tiens : devinez qui faisait la fête en octobre 2006 ? Pure coïncidence, bien sûr. Mais voilà, il y avait sans doute déjà un gêneur.
On dit que dans un crime, l'assassin achève toujours son travail en liquidant le dernier témoin une fois le crime commis.
Ce qui m'énerve, ce sont les 75% de popularité de Delanoë, «l'homme le plus aimé» de France. Le même type qui vient d'enlever 11 000 m2 aux enfants au Jardin d'Acclimatation et leur supprime aujourd'hui le seul musée qu'ils avaient. Des sales coups de Delanoë, il y en a d'autres, et ce blog s'en fait parfois l'écho. Au moment des prochaines élections municipales, cette fois, l'hérétique aura un dossier complet sur les décisions prises par l'actuelle majorité municipale et il faudra rendre des comptes. Dans le précédent mandat, il y avait déjà eu une tentative avortée pour supprimer des Jardins d'enfants, cette fois, on leur enlève leurs espaces de vie.
Ah, et un détail encore pour que le bon peuple de banlieue sache en quel mépris le tiennent Delanoë, et ses apôtres, Christophe Girard et Laurence Engel : savez-vous quel a été l'argument invoqué pour dégager le Musée en Herbe du Jardin d'Acclimatation ? Il y avait trop d'enfants de banlieue ! Et je mets au défi Delanoë et sa majorité de venir prétendre ici, sur ce blog, que cela n'a pas été dit. On reproche au Musée en Herbe de plaire aux écoles de banlieue, vous savez, ces saloperies de pauvres qui bordent la ceinture de Paris et qui puent...Salauds de pauvres !
En tout cas, le Musée en Herbe est quasiment en état de mort clinique. Je vous conseille de vous dépêcher de le visiter, parce qu'au mois d'août, il aura cessé d'exister.