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  • Qui a eu la peau de Leroy-Morin ?

    Très mauvaise nouvelle : j'ai trouvé cette inscription sur le blog de Leroy-Morin : Le NOUV... ..NTR. M'A TUER

    Et quand je suis revenu, il n'y avait plus qu'un cadavre de blog. J'avais entendu une conversation sur un blog, il y a peu. Il craignait pour sa peau. Il disait que son blog était verrouillé et qu'il vivait ces derniers jours. Il parlait de son tortionnaire à mots couverts. Il disait que ses jours étaient comptés. Il s'étonnait qu'on puisse encore lui parler.

    C'est atroce (sanglots). Je ne l'ai pas cru. J'ai pensé qu'il rigolait, comme d'habitude (sanglots). Sale coup (rage against you know what). Il y a un salopard qui l'a liquidé. Je n'arrive pas à décrypter le gribouillis trouvé sur un mouchoir tâché de sang, mais, si on s'y met tous, on va trouver.

    Les salauds, ils l'ont torturé à mort : regardez tout ce qu'il en reste. Leroy-Morin : on te vengera. Il ne sera pas dit que ces ordures seront les seuls à avoir récupéré la soupe que tu planquais au fond de ton coffre.

  • Un petit effort pour Meng Luo, Monsieur Besson !

    J'ai trouvé sur le blog de Paris14.info ce court message à propos d'un jeune (chinois ?) étranger étudiant à François Villon dans le 14ème. Ce n'est pas le style de la maison que de signer des pétitions à tout va en faveur d'étrangers en situation irrégulière. Mais, quand il s'agit d'individus qui ne portent pas atteinte à l'ordre public et ont montré un très clair désir d'intégration, comme Meng Luo, nous lui apportons notre soutien.

    Donc, Monsieur le Ministre de l'immigration et de l'identité nationale, voilà une jeune garçon qui accomplit une scolarité exemplaire dans des conditions et des circonstances difficiles (François Villon est connu comme l'un des établissements scolaires les plus difficiles de l'académie parisienne, ce garçon a appris à une vitesse record le français - 3 ans - parvenant ainsi à se hisser dans la filière d'excellence du lycée, la filière S). Education sans frontières propose de signer une pétition pour le soutenir. Nous avons déjà eu l'occasion de le dire, nous tendons à penser que le nouveau ministre est un homme d'honneur et qu'il n'est pas insensible. Aussi l'engageons-nous à se pencher sur la situation particulière de Meng Luo, qui nous semble mériter son attention.

    Meng Luo REN est aujourd'hui âgé de dix-huit ans. Il est arrivé en France en 2005, alors âgé de quinze ans. Il a fréquenté successivement les établissements scolaires suivant: Charles de Gaulle (20ème), Camille Claudel (13ème), Edmond Rostand (18ème) et il est actuellement scolarisé en 1ère S au lycée François Villon. Il est apprécié de tous ses professeurs, de ses camarades et de tous ceux qui ont été amenés à le rencontrer et le connaître. Il a effectué un parcours scolaire sans faute depuis son arrivée et se destine à un cursus scientifique pour lequel il a toutes les qualités requises. Arrêté le 15 janvier dernier à l'issue d’un contrôle dans le métro, Meng Luo a été gardé à vue au commissariat de la Goutte-d'Or et il est à ce jour sous la menace d’un A.P.R.F (Arrêté Préfectoral de Reconduite à la Frontière).

  • Est-ce que Désir d'avenir est un parti ?

    Je viens de lire successivement l'interview de Quitterie sur le Post et en même temps la réaction/non-réaction de Christophe. Et à vrai dire, je me pose une question : apparemment, Quitterie reconnaît, dans cet entretien, avoir eu des contacts avec Désirs d'avenir. En même temps, elle précise avec netteté et fermeté qu'elle ne désire plus s'engager dans un parti (très précisément, à la question posée, elle réplique qu'elle a évidemment des contacts avec des personnes dans d'autres partis). Poursuivant logiquement la quadrature du cercle, j'en viens à me demander, dans ces condtions, si elle considère ou non Désirs d'avenirs comme un parti.

    Je précise qu'il ne s'agit en aucun cas d'une reproche de ma part, comme je l'ai dit, Quitterie est rigoureusement libre d'aller où elle veut, et de plus, j'ai plutôt une bonne opinion des cercles de réflexion fondés par Ségolène Royal.

    La question que je me posais est en fait davantage philosophique : quelle est la frontière entre le cercle de réflexion et le parti politique ?

    Tout comme Quitterie, je tends à penser que l'organisation verticale des partis a vécu. Sur ce point, je la rejoins. Il me semble que Désirs d'avenir et le MoDem ont en commun d'essayer de se structurer horizontalement, et non verticalement. Je ne dis pas que c'est réussi, mais en tout cas, au moins au MoDem, on essaye. A certains égards, le MoDem n'est pas un parti politique traditionnel, précisément en raison de ces tentatives pour s'organiser autrement. Il y a eu une polémique, récemment, sur le financement de Désirs d'avenir, mais les tenants de ce mouvement ont fait valoir que ce n'était pas un parti politique.

    Désirs d'avenir a pourtant bien une couleur politique. Voilà, la question demeure donc ouverte.

  • Enseignants-chercheurs : ils gagnent si peu ?!!!

    Je ne sais pas d'où le Figaro tient ses chiffres, mais ce n'est pas possible : il doit s'être trompé. Si les chiffres sont bons, c'est que la situation pour la recherche en France est encore bien plus misérable que je ne le pensais.

    D'après le Figaro, un maître de conférences gagnerait 1700 euros net en début de carrière et finirait à 3100 euros net. Marie-Estelle Pech, la journaliste du Figaro précise dans son article qu'une part non-négligeable des enseignants-chercheurs complètent leur revenu par des activités privées. A considérer leur salaire, je commence à comprendre pourquoi !!!

    Ils sont marrants, au Figaro : ils titrent "un quart des enseignants chercheurs ne publient pas". Moi, à la lecture de l'article, j'aurais plutôt écrit : "un maître de conférences en université gagne à peine plus que le SMIG à ses débuts".

    Alors non seulement ils sont payés au lance-pierre, mais en plus, Valérie Pécresse veut les soumettre au pouvoir discrétionnaire d'un mandarin dont la carrière ne doit qu'à ses appuis politiques, et, le cas échéant, sa capacité à cirer les bonnes pompes au bon moment.

    Car dans son projet, il en s'agit ni plus ni moins  que de concentrer tous les pouvoirs entre les mains du Président de l'Université.

    Il y a plus d'un an déjà, en fait en juillet 2007, François Bayrou avait très largement mis en garde les Français (et les Universitaires) contre le danger d'un projet politique qui amenait à une concentration sans précédent des pouvoirs du Président. La concentration des pouvoirs, c'est décidément une manie dans la France de Nicolas Sarkozy...

    Comme le dit Florent, ça sent le roussi pour Valérie Pécresse...

     

     

  • Enfants de l'Ariège ou l'Odyssée d'un bonheur impossible

    J'ai lu l'article du Figaro sur l''incroyable odyssée des enfants Fortin. Je trouve cet article très éclairant, parce qu'en filigrane, on devine ce qui a opposé le père et la mère des deux adolescents. La mère l'a dit, à la fin de l'article, elle a voulu se séparer de son mari et récupérer la garde des enfants dès lors qu'elle a compris que leur père ne voudrait pas les scolariser. Dans ce même article, le journaliste évoque la vie des deux jeunes garçons avec leur père : vie au milieu de la nature, à proximité d'une communauté rurale, parmi des animaux domestiqués, au sein d'un domaine qui produit ses propres ressources.

    On comprend, en fait, que le père a voulu une autre forme de société que celle dans laquelle nous vivons pour ses enfants. Je ne sais pas si c'est bien ou c'est mal. Ce que je sais, c'est que notre société tend à condamner le fait pour des individus, de vouloir vivre en marge de ce qu'elle représente.

    En même temps, on ne peut pas ainsi soustraire des enfants à leur mère si longtemps. J'ai le sentiment que ce qui déchire cet homme et cette femme qui se sont pourtant aimés, ce ne sont pas des choses forcément personnelles mais des représentations de la vie en société et du bonheur. Ces deux enfants ont-ils été malheureux parce qu'ils ne participaient aux formes communes de notre société consumériste ? Je ne le sais pas. Je ne voudrais pas que l'on utilise ces éléments-là à charge contre Xavier Fortin.

    Le seul élément légitime, du point de vue la justice, c'est de ne pas avoir fait en sorte que les deux garçons voient leur mère. Et cela, ce n'est pas simple, parce qu'en effet, pour ces deux garçons, leur père est un dieu vivant et leur mère l'encombrant obstacle à la perpuétation d'une vie "idyllique".

    D'une certaine manière, je retrouve dans cette histoire la problématique du "bon sauvage" qui a arrosé largement la littérature du XVIIIème siècle puisque un Voltaire, un Rousseau, un Chateaubriand (XIXème) s'en emparent avec un égal talent. L'homme n'est-il pas plus heureux à l'état de nature, finalement ? Voilà la question de fond que pose cette histoire : car c'est bien là la cause profonde qui a généré la séparation entre Xavier Fortin et la mère de ses deux enfants. Dans l'article du Figaro, elle le sous-tend explicitement, d'ailleurs : elle n'a jamais été inquiète pour la santé de ses enfants, car elle connaissait le père. Non, ce qui a mis le feu aux poudres, c'est le symbole même de la socialisation que représente l'école.

    J'ajoute une autre problématique : nos sociétés respectent bien sûr les choix des familles, mais, le principe d'un État puissant comme le nôtre et plus généralement celui des démocraties libérales occidentales, c'est que l'éducation et l'enfant n'appartiennent pas exclusivement au père et à la mère. Via l'État, la société toute entière a son mot à dire sur le devenir d'un enfant, quand bien même il vivrait à l'écart de cette même société. Est-ce juste, pertinent ? Quelle est la limite ?

    Voilà en tout cas de vastes et délicats sujets de débats. On en revient, finalement, presque toujours aux questions essentielles que sont le bonheur et la liberté de chaque individu.

  • Clooney amoureux de Fatima Bhutto ?

    bhutto.jpgclooney.jpgTiens, ça faisait quelque temps déjà que Radio-ragots n'avait plus émis, mais radio-ragot a une information d'importance qu'il est bien parti pour être le premier à la diffuser sur la Toile francophone :

    George Clooney, le célèbre acteur d'Urgences serait tombé follement amoureux de Fatima Bhutto, la nièce que Benazir Bhutto, chef d'état du Pakistan assassinée en début d'année dernière. Je ne sais pas ce qu'en dit la belle, mais lui serait prêt à tout pour conquérir la jeune femme, poète et journaliste, et notamment, si nous avons bien compris les ragots de nos correspondants étrangers, prêt à lui demander sa main.

    George Clooney est l'une des rares stars estimables du star-system, connu pour ses engagements politiques courageux et démocrates. Fatima Bhutto est une poétesse réputée pour ses prises de position sans concessions en vue de l'établissement d'un état de droit au Pakistan. Son engagement démocratique est sans faille. Beau et sympathique couple.

    Bon, comme radio-ragots sait que son billet va buzzer de folie, il en profite pour un petit coup de pub. Si vous aimez bien les démocrates et la démocratie comme George et Fatima, pour adhérer au MoDem, c'est par là :-). A défaut, une petite visite du site du MoDem ?

    Sérieusement, Fatima Bhutto fait partie de ces personnages que j'aime beaucoup pour ce qu'ils sont et pour leur honnêteté. Notre section "international" n'est pas très développée au MoDem, pour l'instant, car elle se limite en fait à l'Europe, mais voilà quelqu'un que j'aurais grand plaisir à voir invitée à venir s'exprimer devant le MoDem et ses militants sur les valeurs démocratiques mais aussi sur la situation au Pakistan. Ce ne serait évidemment pas très politiquement correct, étant donné le passif qui existe entre sa tante et elle, mais au moins, cela aurait le mérite d'un langage vrai et juste.

  • Iran, les lettres persanes d'un député

    Il y a en ce moment sur la Toile un document exceptionnel qui se trouve chez Backchich : le récit du député Jean Glavany en mission parlementaire dans la région de l'Afghanistan. C'est passionnant. Il a visité bien sûr l'Afghanistan mais aussi les pays frontaliers, notamment  le Pakistan et l'Iran. Quand je parle de visite, je n'entends pas une visite touristique, mais une véritable enquête. Il a pu interroger Iraniens,  Pakistanais et Afghans ce qui permet d'échapper aux idées convenues et aux a priori qui caractérisent nos opinions sur ces pays.

    Extraits...

    L'Iran

    En Iran, toutes les femmes, sont voilées. Même les européennes. C’est la loi et ça n’est pas gai. Mais, à l’inverse de l’Afghanistan ou du Pakistan, on n’y voit aucune Burqa. Aucune. On voit même beaucoup de voiles cantonnés sur l’arrière de la tête, découvrant largement les chevelures… et portés avec des Jeans et des nike, image inattendue et amusante de la mondialisation… L’alcool est interdit partout – un séjour en Iran est tout indiqué pour perdre du poids ! - … mais il coule à flot dans les soirées privées. Les muezzin sont discrets, très discrets. Et quand on se surprend à en entendre un, on ne constate aucune conséquence sur la population dans la rue. Aucune. En Iran, les mosquées sont vides ou presque et le régime des Mollahs semble ne pas s’en offusquer. Il faut dire qu’ils sont au pouvoir… C’est une des premiers paradoxes iraniens.

    Le Pakistan

    Depuis plusieurs jours, nous sommes intéressés par un phénomène inquiétant et manifestement au cœur de la problématique afghane et pakistanaise : l’explosion du nombre de madrassas, c’est-à-dire de ces écoles coraniques qui fleurissent dans l’ensemble du Pakistan et en particulier dans la zone frontière du nord-ouest pakistanais avec l’Afghanistan. : elles étaient 145 en 1947, elles sont plus de 20 000 aujourd’hui, de toute taille. Depuis la plus petite, dans un petit village, regroupant quelques enfants, jusqu’aux plus grosses – regroupant des centaines voire des milliers d’enfants dans des villes comme Peshawar. Ces écoles ne sont pas toutes des « fabriques à terroristes ». Mais elle sont assurément des lieux de bourrage de crâne pour les enfants de la région par des intégristes musulmans sans vergogne. Et ce sont dans ces madrassas que le fondamentalisme se répand de manière fulgurante.

    L'Afghanistan

    D’un point de vue civil, les objectifs sont plus compliqués : nous voulons aider l’Afghanistan sur le terrain du développement, de l’État de droit, et de la démocratie. Très bien. Mais jusqu’où voulons-nous aller vite ? Car la réalité sociologique de la société afghane c’est qu’elle en est au XIIème ou XIIIème siècle selon le point de vue où l’on se place et même peut-être plus en retard encore. Voulons-nous lui faire franchir en quelques mois ou quelques années, ces six ou sept siècles de retard ? Je crois sincèrement qu’il faut nous garder d’aborder le problème afghan avec nos standards occidentaux ou européens et être raisonnables : l’ambassadeur du Canada à Kaboul a dit « Just give them a chance », en français « donnez leur juste une chance » et je pense que c’est une formule pertinente. L’important est de mettre l’Afghanistan sur la voie de la démocratie, du développement et de l’État de droit. Cela prendra le temps qu’il faudra mais si nous voulons brûler les étapes nous risquons de tout déstabiliser et de tout imposer maladroitement.

    Et puis ce qui me frappe, en outre, c’est que la communauté internationale déverse sur l’Afghanistan des sommes considérables, sans doute plus de 10 milliards de dollars par an. Et quand on voit l’état dans lequel se trouve la société afghane au plan économique et social, on se demande où va cette aide. Sûrement pas là où elle serait la plus nécessaire, c’est-à-dire dans le Tryptique développement rural – infrastructures – et formation. Mais, comme toujours dans des situations de ce type, dans le financement des organisations internationales elles-mêmes, dans les consultants… bref dans ces gouffres financiers de l’aide internationale qui ne vont pas aux populations elles-mêmes.

  • La lourde tâche de Tzipi Livni

    Kadima a gagné, et je ne peux que m'en réjouir tant ce parti et Tzipi Livni avait mes faveurs à titre personnel. Kadima a réussi là-bas ce que nous espérons faire en France avec le MoDem.

    Mais maintenant, il va falloir s'atteler à la tâche. Tzipi Livni doit se rappeler qu'elle doit son score aux voix de gauche. Il faut qu'elle rassemble les modérés du Likoud et ce qui reste des travaillistes, et dynamite ainsi le paysage politique israélien. Là-bas, il faut former un grand parti démocrate et...faire la paix avec les Palestiniens une bonne fois pour toutes.

    Il ne faut pas qu'Israël tombe entre les mains de la droite dure et de la droite extrême et populiste. Des guerres sans fin se prépareraient sinon au Proche-Orient. Je ne parle même pas du programme économique des deux droites en question...

  • Les priorités européennes du MoDem

    Sarnez.jpgMarielle de Sarnez, euro-députée MoDem, et candidate à une reconduction de sa députation en île de France, en clôture d'un récent congrès du MoDem, propose de refonder un projet européen pour les peuples. Elle en évoque les principaux axes.

    J’ai dit l’inquiétude des Français. Cette inquiétude est la même dans toute l’Europe. Les Européens sont inquiets, déboussolés, ils ne voient plus le cap, ils ne voient plus la vision. Pour eux, nous devons retrouver une capacité d’agir, une capacité à forcer le destin. Au fond, c’est cela le véritable enjeu des élections européennes. Je veux que ces élections agissent comme un levier pour réformer l’Union européenne et améliorer la vie quotidienne de chacun de nos concitoyens.
    La première défense, c'est que l’Europe se donne enfin les moyens d’agir d’abord sur le plan économique et social. Tout le monde le sait, nous le disons depuis des années, nous avons besoin d’une cohérence économique nouvelle.
    L’Europe doit se doter enfin d’une fiscalité harmonisée. Elle doit enfin développer une politique industrielle commune, elle doit enfin avoir une coordination de la recherche et du développement, en particulier pour les énergies du futur.
    L'Europe doit soutenir de
    grands projets d’infrastructures pour des transports propres. Mais aussi pour acheminer gaz et pétrole sans être ou devenir les otages de certains, comme nous l'avons été avec la Russie, il y a quelques semaines. Je veux que nous agissions pour que plus jamais ne se reproduise la situation de cet hiver où la moitié de l’Europe grelottait, tandis que l’autre moitié était bien au chaud. C'est cela qu'il faut changer aussi.
    Nous devons nous doter d’outils au service d’une gouvernance économique. Nous devons réformer, refonder l’Eurogroupe, lui donner plus de poids, plus de pouvoir, nous devons
    créer un fonds d’investissement et nous devons donner à l’Union européenne une capacité propre à emprunter. Aujourd’hui, non seulement dans la crise nous ne sommes pas en mesure de lancer un grand emprunt, qui aurait été sacrément utile pour faire rebondir et repartir la croissance en Europe, mais, nous ne pouvons pas non plus aider les pays qui en ont besoin. Ainsi, par exemple la Hongrie est allée frapper à la porte du FMI pour avoir une aide financière. Eh bien, cela aussi, il faudra que cela change.
    En même temps que cette Europe économique, nous voulons faire
    avancer l’Europe sociale, car tout est lié. Il n’y aura pas de réussite économique durable sans vrai progrès social. Les pays les moins développés doivent enfin progresser pour éviter à l’avenir les risques de dumping social. L’Europe doit imposer les convergences vers le haut. Cela ne se fera pas tout seul, c'est au pouvoir politique de le faire. De même, l'Europe devra, à l’avenir, défendre l’idée que tout ne relève pas du secteur marchand et qu’il y a des services d’intérêt général qui doivent être préservés ; l’éducation, la santé, la formation bien sûr, mais aussi la Poste et les transports de proximité.
    Nous devons aussi nous donner les moyens d’agir au plan mondial en faisant évoluer le
    commerce international vers plus d’équité, mais aussi à plus de responsabilité. On ne peut plus produire en continuant de polluer la planète, on ne peut plus produire en bafouant la dignité humaine d’enfants que l’on fait travailler, au lieu de les envoyer à l’école. On ne peut plus produire en négligeant les questions de santé. L’Europe refuse l’importation du bœuf américain aux hormones, et du poulet chloré, et du lait chinois contaminé à la mélamine et elle a bien raison cette Europe-là ! Nous allons, je l’espère, vers un nouvel accord international en matière de lutte contre les effets du changement climatique, mais vous devez savoir que cet accord, et je le regrette, prévoit d’autoriser les industries européennes les plus polluantes à continuer de polluer tant que leurs concurrentes chinoises par exemple, elles aussi, continueront de polluer. C’est un cercle vicieux incroyable dont on ne sortira qu’en imposant les mêmes normes à tous. L’OMC doit intégrer ces nouvelles exigences environnementales, sanitaires et sociales, il en va de l'avenir de l'Europe et de la planète.

     

     

  • Le NPA et le MoDem attirent les convoitises

    Rien de plus opposés comme mouvements que le NPA et le MoDem, mais, je leur donne raison sur une stratégie commune : hors de question de passer des alliances ponctuelles avec de petits mouvements mercenaires qui s'empresseront de retrouver leurs alliés traditionnels une fois l'élection européenne, proportionnelle, passée.

    J'ajoute même que cela m'agace, et que cet arrivisme forcené pour tenter une effet d'aubaine est d'un cynisme assez impressionnant. Le PRG n'a d'autres objectifs en ayant proposé un accord au MoDem que de récupérer un ou deux élus européens sur le dos du MoDem (et de son électorat !). Une fois la chose faite, hop, retour chez les Socialistes pour toutes les autres alliances. Trop facile.

    J'imagine que le Parti de la Gauche et le PC ont exactement le même désir avec le NPA. Mais, une fois les européennes passées, adieu Front de la gauche de la gauche, et bonjour à nouveau les postes socialos.

    Trop facile : c'est vraiment se moquer du monde. Le MoDem et le NPA ont donc tout à fait raison de ne rien lâcher et de n'accepter d'accords que dans le cadre d'alliances durables, et non d'alliances totalement opportunistes. C'est vraiment prendre leurs dirigeants respectifs pour des andouilles que d'imaginer qu'ils se laisseraient entraîner dans des propositions aussi grossières.

    NPA et MoDem ont eu le courage de prendre leur indépendance. Pas question d'en faire profiter d'autres à peu de frais...