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  • Google dance avec le MoDem

    Tiens, un petit signe qui ne trompe pas : allez jeter un oeil sur le site du Mouvement Démocrate et jetez un oeil sur son pagerank google .

    Moi, j'ai vu cet  indice évoluer. Je me souviens du démarrage du site, pendant longtemps, il est resté à 5. Puis, il a progressé jusqu'à 6 il y a quelques mois, et il y est resté pendant un bon moment. Mais 7, ça, c'est tout nouveau. Il y a deux semaines encore, le site était encore à 6. Si google considère que le site du MoDem passe à un pr de 7, c'est que son importance relative sur la Toile devient de plus en plus importante. Au passage, cela signifie aussi sans doute qu'une googledance a du avoir lieu il y a peu (je n'ai pas fait gaffe, mais je m'en rends compte grâce au site du MoDem). Et à votre avis, pourquoi l'importance relative du MoDem pour google augmente ? Eh bien parce que les Européennes arrivent. or, on le sait, le MoDem est le parti le plus européen de France...

    Le croirez-vous ? Je me suis rendu sur le site de l'UMP et...son pagerank n'est qu'à 6 :-) Bon, il faut admettre que le PS est à 7 aussi, mais ce n'est pas nouveau, contrairement à nous autres démocrates. Les Verts sont à 6, le FN également, mais le PC à 7 (allez savoir pourquoi...? c'est curieux.) Le NPA démarre à 4, mais à mon avis, ça va monter vite. Le Nouveau Centre a tout de même atteint 5. Comme le PRG qui ne sait plus où il en est politiquement mais qui a des élus...et puis aussi Lutte Ouvrière.

    Pour un parti comme le nôtre qui a peu d'élus, 7, c'est pas mal du tout...En tout cas, c'est un élément de plus pour confirmer que nous sommes bien devenus la 3ème force politique de France.

  • France de Nicolas Sarkozy, Marielle de Sarnez dresse un état des lieux...

    Sarnez.jpgMarielle de Sarnez est intervenue en clôture de la Conférence Nationale du MoDem, dimanche dernier. Elle évoque l'état de la France après les dernières mesures de Nicolas Sarkozy. Ce qui se passe aujourd'hui en France nous renforce tous les jours, et je pèse mes mots, dans l'idée que nous devons construire une alternative à un pouvoir qui s'est perdu. Regardons la France, écoutons les jeunes, les ouvriers, les salariés, les licenciés, les enseignants-chercheurs, les magistrats, les patrons de PME, c'est tout un peuple qui va mal et qui demande qu'on l'entende, qu'on soit à ses côtés et surtout qu'on le respecte. En face, le pouvoir ruse, fait des phrases, promet tout et son contraire et entretient une confusion générale.

    Nicolas Sarkozy explique par exemple qu’il exige des contreparties des banques, mais il refuse, contrairement à la Grande-Bretagne ou à l'Allemagne que l'État prenne des parts dans les conseils d'administration des banques, ce qui serait le plus simple pour avoir vraiment un droit de contrôle.

    Nicolas Sarkozy explique qu'il va supprimer, comme cela, la taxe professionnelle. En passant, il se trompe un peu, ce n'est pas 8 milliards, c'est plus de 20 milliards, mais pour lui, peu importe. Ce qu'il oublie de dire, c'est que, cet argent, les collectivités locales en ont besoin et que, évidemment, s'il allait jusqu'au bout de sa promesse, ce qui n'est pas sûr, il faudrait qu'il invente un autre impôt et que, cet impôt, s'il ne pèse pas sur les entreprises, il pèsera évidemment sur les contribuables.

    Nicolas Sarkozy explique qu’un jeune juge ayant failli, il faut maintenant supprimer le juge d’instruction, alors qu’il s’agit en fait, par cette réforme, de renforcer le pouvoir de l’État et son contrôle sur l’instruction et de créer une justice à deux vitesses où celui qui aura les moyens sera mieux et toujours mieux défendu que celui qui n'en aura pas les moyens.

    Nicolas Sarkozy nous explique qu’il va réformer le capitalisme mondial, mais il se garde bien de limiter les rémunérations des banquiers, comme vient de le faire Barak Obama. Il se garde bien de tancer la patronne des patrons quand celle-ci dit, il y a trois jours que, la crise aidant, il faut rendre les licenciements économiques plus faciles et plus rapides. Il continue de faire payer le RSA par les seules classes moyennes, et il ne remet pas en cause le bouclier fiscal qui privilégie les plus aisés des Français.

    Voilà, mes chers amis, l'état de la France et on aurait pu continuer pendant longtemps. Et voilà, alors que notre pays va aborder des élections importantes pour son avenir mais aussi pour celui des peuples européens et sans doute même pour l’avenir des peuples du monde.

  • Bayrou et l'OTAN

    J'observe, une fois de plus, que la presse (et elle n'est pas seule) se précipite et rend compte des propos de François Bayrou sans y avoir réfléchi et surtout, de manière incomplète.

    Première correction : François Bayrou n'a pas dit qu'il était hostile a priori à une réintégration de la France dans l'OTAN, il a dit qu'il souhaitait un débat à ce sujet, et surtout, qu'il n'était pas favorable à celle que propose Nicolas Sarkozy.

    Pourquoi la France est-elle historiquement sortie de l'OTAN ? Cela ne relève pas des seuls rêves de grandeur du Général de Gaulle : c'est aussi que les structures de commandement de l'OTAN le laissaient aucune place à la France comme, aujourd'hui, elles ne laissent aucune place à l'Europe !

    Ce n'est pas par nationalisme étriqué que François Bayrou s'inquiète de cette réintégration, mais au contraire par sentiment européen. On dit les centristes atlantistes par tradition, mais en réalité, il y a une vieille pomme de discorde entre les Américains et ces mêmes centristes, c'est la place de l'Europe dans tout dispositif de défense européen. Les propos de François Bayrou doivent être compris à l'aune de cet enjeu. J'ajoute, pour ceux qui en douteraient, qu'il l'avait dit et écrit dans ses propositions sur la Défense lors de l'élection présidentielle. Son discours de clôture du colloque que l'UDF avait organisé sur ce thème, le 22 juin 2006, est également éloquent, et j'en cite quelques passages

    Les gouvernements de l'Union européenne devraient réfléchir à cela : la priorité des priorités est la construction d'une défense européenne - pas une armée européenne, ce n'est pas la bonne perspective - la mise en synergie de capacités militaires nationales, à qui on permet de manœuvrer ensemble, d'interagir ensemble, d'échanger des renseignements. Perspective beaucoup plus réaliste et rapide, que celle qui voudrait renoncer au caractère national des armées.
    Quel est le principe de la défense européenne ? Que l'Europe se donne pour obligation de se défendre elle-même. Que notre défense soit assurée par nos capacités. Nous sommes plus nombreux et aussi riches que les Américains, il n'y a aucune raison que nous renoncions au devoir de nous défendre nous-mêmes. Nul ne peut exclure que les Américains pensent un jour avoir d'autres priorités. Organiser ou assurer la défense du territoire européen, c’est notre affaire, notre responsabilité ; les Etats européens qui ne partagent pas cette idée, il faut les en convaincre.[...]

    C'est quand nous aurons fait cela, c'est dès que les Européens auront arrêté la volonté de prendre en main leur propre défense, que l'Alliance atlantique aura un autre visage, et toutes les réticences françaises qui se sont exprimées au cours des dernières décennies, s'effaceront. Je suis persuadé que beaucoup de Français n'accepteront pas d'être suiveurs, ils voudront être partenaires dans une Alliance atlantique rénovée.

    J'ai écrit une note à ce sujet, en avril dernier, et j'avoue qu'à l'époque, j'avais mal compris la position de François Bayrou, que je croyais être un refus catégorique sur l'OTAN . En réalité, ce n'est pas un refus catégorique de l'OTAN, mais un refus catégorique d'un OTAN qui ne traiterait pas à parité l'Europe et l'Amérique. Je pense que si l'on veut se faire une idée claire des enjeux, il faut relire à nouveau l'excellente note de Quindi sur ce sujet et particilièrement tout ce qui concerne le Politique Européenne de Défense et de Sécurité (PESD). C'est l'avantage avec Quindi, contrairement à nos petits billets d'acutalités qui se noient dans le flot continu de l'immédiateté, ses billets sont écrits pour durer et on peut s'y reporter encore longtemps après. Dans le domaine géostratégique, c'est une vraie Bible...

  • Départ de Quitterie : une charrette, mon blog pour une charrette !

    Ça m'énerve parce que je ne voulais pas m'exprimer sur le départ de Quitterie Delmas du Mouvement Démocrate, mais comme ça buzze de partout, j'y suis un peu contraint.

    J'aimerais, qu'au MoDem, je veux dire, plus exactement, au sein des militants MoDem de la blogosphère, on devienne enfin adulte, et que le syndrôme de l'adolescent exalté cède à l'action d'individus adultes, responsables et pondérés.

    J'ai lu que Quitterie quittait le MoDem pour Désirs d'Avenir. Je ne sais pas ce qu'il en est réellement, et je tiens à préciser, à vrai dire, que je m'en tape complètement. Je m'en tape, non par mépris envers Quitterie, mais parce que je respecte profondément les individus en général dans leurs choix. C'est une liberté qu'on ne peut leur enlever. Je n'ai jamais été d'accord avec le "truc" générationnel et sociétal de Quitterie et ce n'est un secret pour personne que nous ne partagions pas la même ligne politique. Mais elle a le droit d'aller où elle le veut, et cela n'a rien à voir avec la trahison ou tout ce que l'on voudra d'autres. A la limite, Quitterie n'était pas obligée de se justifier. Elle a le droit de partir, et ce droit-là est imprescriptible.

    Je juge cependant sa sortie très "adulte". Voilà enfin quelqu'un qui part sans renier ses engagement passés, et sans balancer un tombereau de haines et de rancoeurs sur Bayrou ou les autres personnalités du MoDem.

    A ceux qui titrent "Bayrou à nouveau trahi", je réponds "ridicule. Risible". Qu'on nous foute la paix avec les "trahisons". Mais m... à la fin : les gens ont le droit de choisir leur destin oui ou non ? ce qui compte, in fine, c'est qu'ils assument leurs choix et point à la ligne. J'ai le plus profond respect pour ceux du Nouveau Centre qui sont partis mais qui ont assumé sans renier ce qu'ils avaient été. Il y en a.

    Mais alors, quand je vois la foultitude des réactions dans la blogosphère MoDem, je vais réclamer, à la Lassalle avec les Sénateurs centristes, une charrette. Oui, une charrette, par pitié. C'est Richard III dans la pièce de Shaekspeare qui s'exclame «Un cheval ! Mon royaume pour un cheval !». Ouais. Ben moi, je réclame une charrette ! Mon blog pour une charrette !

    Bon sang, les filles et les mecs : m... arrêtez de pleurnicher ! finie la bisounourserie. Vous confondez les sentiments, qui sont des émotions respectables, souvent nobles, et la pleurnicherie larmoyante dégoûlinante de bonne conscience qui se complaît dans les épanchements aussi délétères qu'inconsistants et inutiles.

    Ras le bol de l'autocratie ? Ras le bol de la tyrannie ? Prenez la charrette, les gars et les nanas. Je ne vous dis pas ça par haine, mais m...vous êtes libres, bon sang. La liberté est le plus beau don que la nature (ou Dieu, pour les croyants) a fait aux êtres humains, et ce qui fait toute l'essence de l'humanité, tout le sel de l'existence, c'est d'en user.Soyez des humains, soyez des humanistes, m... pas des Bisounours !

    Si un jour j'en ai assez, je ne supporte plus le MoDem (qui sait ? Rien ne dit que cela ne se produira pas) eh bien je me barrerai, mais je n'en ferai pas tout un fromage ! C'est ça qui est insupportable dans la blogosphère : c'est ce surgissement incessant des égo : autant de petits centres du Monde (vous me direz, c'est l'esprit même du blog que d'être le centre d'un monde, mais c'est d'UN monde et pas DU Monde) qui vocifèrent sur l'absence de reconnaissance de leur petit monde.

    Mais comptez-vous, les amis, m...comptez-vous : vous n'êtes pas le monde. Non, vous êtes 100, 150 à tout casser. 100 sur 50 000 militants ! 100 sur 65 millions de Français. 100 sur Six milliards de Terriens. Vous voyez ?

    Je n'ajouterai rien de plus, je crois que j'ai dit ce que j'avais à dire.

    EDIT : ah si, je conseille d'aller lire l'excellent billet d'Alcibiade sur le sujet.

  • La véritable opposition, c'est François Bayrou, estime Alain Duhamel

    Alain Duhamel, journaliste fameux, vient de publier aux éditions Plon, La marche consulaire, un ouvrage sur les méandres de la politique menée par Nicolas Sarkozy, et, bien sûr sur l'homme.

    Il consacre dans son dernier chapitre un long passage à François Bayrou. Le Journal le Bien Public a interviewé Alain Duhamel à ce sujet...

    LBP.- À la fin de votre livre, vous consacrez quelques mots pour François Bayrou. Pourquoi ?
    AD.- Parce qu'il joue un rôle politique. Il est en dehors du leader socialiste et de Nicolas Sarkozy, il est un de ceux qui peuvent, à un moment, faire la différence.
    LBP.- Vous écrivez qu'il incarne la véritable opposition
    AD.- Il a choisi une stratégie qui est de se fixer totalement dans l'opposition. Ce qui n'était pas du tout le tempérament ni la tradition des centristes. C'est pour le coup une vraie rupture. Son pari, c'est de devancer les socialistes au premier tour et d'avoir été assez oppositionnel pour pouvoir obtenir leurs voix au second.
    C'est clair comme de l'eau de roche. Est-ce qu'il y parviendra ? Ça, c'est une autre affaire. Il a une formation qui est une petite formation, il a des militants mais il a très peu d'élus, il n'a pas beaucoup de lieutenants, il a une cohérence. Il a un talent et il a un pouvoir de nuisance qu'il utilise abondamment.

    Rien à dire pour ce qui me concerne, c'est également mon analyse. Je me contenterai d'ajouter simplement que les propositions politiques et économiques de François Bayrou me paraissent autrement plus pertinentes que celles des Socialistes en général.

  • Ginisty décortique Sarkozy

    J'ai regardé avec beaucoup d'intérêt le travail de dissection opéré par Christophe Ginisty en compagnie de Jean-Luc Mano et Georges Chetochine sur l'allocution télévisée du Président Nicolas Sarkozy sur I-télé.

    On le sait, Christophe Ginisty* est expert en communication. Il a donc observé toute la gestuelle du président Sarkozy et relevé avec attention les références du Président sous le feu des questions des journalistes.

    Pour Christophe, l'intervention permet de dégager deux visages très différents du Président : un premier visage qui est celui d'un homme qui énonce le discours concocté par ses conseillers. Il sait que l'opinion voitd'un très mauvais oeil la disproportion entre les sommes allouées aux banques et celles censées relancer le pouvoir d'achat. En homme avisé, il martèle le message, activant l'index à plusieurs reprises : "cela n'a rien coûté". Ce qui n'est pas exact, au demeurant, relève Christophe, puisque la pseudo-nationalisation de Dexia a coûté pas moins de trois milliards d'euros.

    Mais face aux journalistes, ignorant à quelle sauce exactement il va être mangé, il se tasse sur lui-même, puis tente d'endosser l'habit du Président en évoquant toutes les grandes ombres du passé de la Vème République, c'est à dire les présidents qui l'ont précédé. Volonté d'une figure de jeune garçon mal à l'aise tentant de se donner une stature. Sa gestuelle se nourrit, explique Christophe, entièrement de son audience. Mais, in fine, le mieux, je le crois, c'est d'écouter l'émission, fort intéressante. Je ne fais qu'en donner les éléments les plus marquants, directement issus des observations de Christophe.

    On ne regette qu'une chose, finalement, à l'issue de l'émission, c'est son format : elle ne dure que 15 minutes environ, alors qu'il eût fallu manifestement plus de temps aux experts présents pour développer leur pensée.

    * Christophe Ginisty est le créateur d'une agence de communication, Rumeur publique, et également conseiller municipal MoDem à Issy les Moulineaux. Il est aussi l'un des ténors de la blogosphère politique en France.

  • Crise catallactique dans le capitalisme financier

    J'entends partout dénoncer le capitalisme financier comme source unique et certaine de la crise économique qui frappe le monde, et j'avoue que cette antienne scandée jusqu'à l'écoeurement finit par m'agacer.

    Il y a deux moteurs véritables à la crise : l'avidité humaine, et pas uniquement celle des banquiers, ce serait trop facile, mais de tous ceux qui espèrent des profits monumentaux à court terme, mais surtout et principalement l'absence d'informations fiables. Combien d'individus auraient acheté des titres comportant des subprimes s'ils avaient su ce qu'il y avait exactement dedans ?

    Il y donc un problème de traçabilité, et par là, évidemment, de confiance, car ce qui génère la confiance, dans une économie de marché, a fortiori pour la bourse dont les cours ne s'établissent que par des anticipations, c'est la fiabilité.

    Ce que j'en déduis, c'est que le but prioritaire, dans la réforme du système financier, ce n'est pas la régulation dont on nous serine sur tous les airs connus l'absolue nécessité, mais, la garantie d'une INFORMATION fiable et impartiale. Voilà le véritable enjeu. Et, corollairement, il est absolument nécessaire de garantir la liberté des médias !

    L'école autrichienne d'économie, et au premier rang  Kizner, considère le marché (et c'est a fortiori pertinent pour la Bourse) comme l'expression en actes de la somme de toutes les informations qui le concernent. Mais comme aucun individu ne peut totalement appréhender ces informations, la fixation de prix est toujours le fruit d'une ignorance. Conséquemment, le marché ne produit que des prix de déséquilibres.

    Je lance une piste de réflexion que je n'ai pas les moyens techniques, tant en économie qu'en finance et en mathématiques de faire aboutir mais qui mérite, à mon avis, d'être explorée : si l'on admet corrects les prédicats autrichiens à propos du marché,  on doit conclure que plus l'on réduit l'ignorance, plus les prix tendront à atteindre un certain équilibre. Et, par suite, il semble bien qu'il y ait un lien direct entre l'ampleur des crises et la faible teneur des informations dont disposent les acteurs. En fait, moins les acteurs disposent d'informations, et là, je tiens un raisonnement personnel, plus la correction qui s'ensuit est violente.

    Il me semble donc que tout l'effort de la gouvernance mondiale devrait porter sur la nécessité de donner l'information aux acteurs des marchés, surtout des marchés qui fonctionnent par anticipation.

    Ce n'est pas la première fois que je me pose la question, mais, je n'avais pas eu de réponses la fois précédente. J'ai relancé le débat en octobre dernier. Troisième couche aujourd'hui ! Mais comme entre-temps, j'ai rejoint LHC, peut-être puis-je espérer un avis ou un éclairage de mes amis libéraux qui liront ce billet...

    En somme, est-il possible de penser une nouvelle forme de catallaxie ?

    Il se trouve que j'ai trouvé sur le site du Centre de Recherche sur l'Intégration Économique et Financière (celui-là je vais le mettre dans ma blogroll, super-découverte), un document intéressant datant de 2003 d'Olivier Grosse. Il y évoque notamment l'analyse de Richardson : il intègre dans la définition habituelle du marché par les Autrichiens une dimension supplémentaire liée à l'inévitable inter-connexion entre les productions des entreprises dans un même secteur. Et là, je cite un extrait du document que je viens de lire pour mieux me faire comprendre :

    « Les marchés cessent d’être considérés exclusivement comme des lieux d’une exploitation d’une division du travail a priori mais représentent des lieux sur lesquels les firmes élaborent une division des tâches »(Dulbecco et Garrouste [2000], p.97). Pour sa part, la coopération inter-firmes permet de faire appel à des compétences hétérogènes, nécessitant d’être étroitement coordonnées, sans lesquelles la réalisation d’un produit ou d’un procédé technique serait impossible à obtenir. Néanmoins, le marché reste un mécanisme de coordination déterminant en ce sens que seul l’échange marchand, par la confrontation de l’offre et de la demande, juge la création de valeur ajoutée et, par là-même et de manière indirecte, les compétences des firmes.
    Une telle représentation démultiplie les modalités de coordination des agents et par conséquent élargit le champ des défauts de coordination si l’on considère la coordination hors marché comme n’étant ni donnée, ni parfaitement connue ex ante. En effet, si la spécialisation des agents n’est pas connue d’autrui avec certitude, cela en conséquence des caractères subjectif et dispersé de la connaissance des agents économiques, alors chaque mécanisme prenant part à la coordination globale des acteurs intervient également au travers de l’existence des défauts de coordination associés aux situations de déséquilibre, et cela, eu égard aux types d’activités économiques que ces mécanismes sont censés permettre respectivement de coordonner efficacement. Autrement dit, l’ensemble des mécanismes de coordination est confronté au problème de la « division de la connaissance », que la coordination d’activités économiques qu’ils permettent respectivement de réaliser ait lieu sur
    les marchés ou hors marché.

    Cela n'illustre pas exactement ce que je dis ici, mais plutôt ma note du 10 octobre dernier : il me semble que les différents métiers de la finance sont dans la situation qu'évoque Richardson, et que la division formidable de la connaissance qui s'ensuit génère une complexité croissante que les acteurs financiers ne parviennent plus à maîtriser.

    Je voudrais conclure en disant que ce n'est pas le capitalisme en tant que tel qui pose problème, et encore moins la liberté d'entreprendre qui est à tort associé à l'égoïsme. Il ne faut pas bloquer la liberté d'entreprendre pour réguler les flux financiers. Il faut au contraire, à mon avis, garantir à tous la possibilité d'entreprendre.

    Amartya Sen ferait peut-être une syncope s'il voyait comment je me réapproprie ses raisonnements. Il écrit dans L'économie est une science morale qu'il importe, en termes de liberté et de droits, de considérer concrètement et non pas formellement ce que peuvent ou non faire les individus. De là l'idée qu'il existe des individus plus démunis que d'autres envers lesquels les États et les sociétés ont une responsabilité sociale. Eh bien moi j'en dis autant à propos de l'information que je décrète bien supérieur au même titre que la santé, la culture et l'éducation. Ce devrait être LA cause des économistes et des entrepreneurs. Je dis qu'il faut créer un droit des entrepreneurs à l'information et que ce droit ne peut s'exercer que par une certaine forme de traçabilité des marchandises et des flux financiers. Non pour punir les méchants capitalistes (on va leur faire la peau à ses sales Koulaks ! Parce que nos vies valent plus que leurs profits, hein ?) mais pour rétablir la confiance sur laquelle repose la dynamique structurellement stable des marchés et faire en sorte que chaque individu puisse devenir entrepreneur, que ce soit dans la sphère économique ou non.

    J'ajoute une dernière chose : les crises alimentaires procèdent de la même faille. L'alimentation bio se porte très bien en France, alors que nous sommes en temps de crise, parce qu'elle génère de la confiance. La confiance ne doit pas être réduite à l'éthique et à la morale en économie mais doit pouvoir être établie de manière systémique.

  • Mais comment la France va payer les promesses de Nicolas Sarkozy

    On nage en plein délire. Est-ce que les Français réalisent que les promesses de Nicolas Sarkozy sont parfaitement insensées ? Comment veut-il supprimer une tranche d'impôt sur le revenu, supprimer la taxe professionnelle et réhausser les salaires des enseignants alors que les déficits atteignent des montants abyssaux ? Délirant. Il fait des promesses sans jamais s'occuper de leur financement. Absurde.

    Je ne peux que faire absolument mienne la réaction de François Bayrou :

    Enfin, plus grave, plus inquiétant : tout le discours d’hier soir engage le pays vers des déficits abyssaux. Et cela, nous devrions tous avoir le courage de le refuser. Autant, on doit envisager des interventions de relance fortes, mais ponctuelles, investissements et consommation pour ceux qui vont avoir le plus de mal, autant nous ne devrions pas accepter de dégrader durablement les finances publiques. Or, la suppression de la taxe professionnelle, de la première tranche de l’impôt sur le revenu, la multiplication d’interventions nouvelles et de long terme, tout cela nous entraîne vers une situation catastrophique, de laquelle le pays aura le plus grand mal à sortir. Abandonner les équilibres de long terme pour les effets d’annonce d’une seule émission, ce n’est pas responsable.

     

  • L'Europe fera évoluer la structuration du MoDem

    Il y a eu un certain nombre de déceptions, au sein de la blogosphère MoDem à la suite de la consultation lancée par le MoDem à propos des Européennes. Je crois surtout qu'il y a eu maldonne avant toutes choses. Le MoDem n'avait pas l'intention de consulter les adhérents sur la constitution des listes de cette manière mais de leur demander leur avis sur un rapport relatif aux élections européennes.

    Comme beaucoup s'attendaient à une consultation dans la plus pure tradition de la démocratie directe, un peu à l'Athénienne au Siècle de Périclès, sur la constitution des listes, évidemment, ils ont déchanté.

    Cela dit, au delà de ce désenchantement, je me demande s'il était pertinent de perdre du temps, des ressources et de l'énergie à mettre en place une consultation qui se résume finalement à un clic au choix parmi trois boutons.

    J'avoue que moi-même, j'ai cru à un bug ou une erreur de programmation de la plate-forme... De mon point de vue, c'est un épiphénomène, mais quelques esprits nettement plus susceptibles et formalistes que moi se sont montrés nettement moins indulgents...

    J'ai trouvé une réaction de Quindi sur le blog d'Hervé Torchet que j'ai trouvée intéressante, et j'en donne copie ici. J'ajoute que je suis bien entendu totalement en désaccord avec l'analyse d'Hervé. J'ai trouvé la réponse d'Arnaud pondérée. Je ne suis pas d'accord avec tout, mais un certain nombre de ses observations me paraissent pleines de bon sens.

    Je laisse la parole au sage Arnaud, puissent tous les militants démocrates faire preuve de la même réflexion au lieu de trépigner en tapant du pied...

    Ne désespérons pas encore totalement. Le changement stratégique est bien réel et les têtes de liste aux européennes le confirment. Le changement structurel est loin d'avoir été réalisé, mais il s'agit avant tout d'une difficulté à identifier les adhérents actifs, leur faire confiance, et savoir prendre des risques sur des évolutions au sein du parti et dans les méthodes électorales (internes et externes). C'est une dérive version centriste de ce qu'est la cinquième république, une façon de donner une confiance aveugle à un seul être, et utiliser la machine structurelle pour calmer les ardeurs de renouvellement et de changement institutionnel, plutôt qu'en tant que force de renouvellement continu (humain, idéologique, programmatique, technique).

    Jusqu'à présent, il n'existait pas de réel recours car les autres élus l'étaient par le fait de l'UDF (donc en décalage avec le MoDem et l'élection présidentielle) ou d'une élection municipale assez décevante, et se retrouvaient encensés dans les structures internes par le fait du prince. L'obtention d'un mandat électoral clair, à une autre échelle, sans alliance locale, et au nom du MoDem, change quelque peu la donne (même si c'est encore le prince qui décide de leur droit à la candidature). Ces 8 à 15 élus au Parlement Européen auront un poids déterminant dans la maison, car ils légitimeront une stratégie de parti, plutôt que celle d'un seul homme lors des élections suivantes. Ils auront un poids bien supérieur à leurs homologues dans les autres partis français de par le caractère unique des élus du parti (peu à l'Assemblée Nationale, alliance centristes/radicaux au Sénat, peu d'élus dans des grandes agglomérations). Ils auront aussi une légitimité territoriale du fait électoral, ce qui permettra aux structures internes locales de trouver un recours plus fort (le rôle des colistiers en position non éligible sera déterminant). Finalement, ils tiendront un discours programmatique / vision globale forts de par les enjeux de poids qui seront discutés au Parlement Européen (et contrairement à certains de leurs homologues de l'UMP et du PS qui ne siègeront que par obligation plutôt que par réelle motivation européenne / capacité programmatique). Le décalage entre la structure interne réelle, l'ambition gouvernementale nationale, et les propos sur l'organisation du parti, leur sera plus dur à porter, du moins pour ceux qui ne renouvellent pas leur mandat.

    Bref l'évolution naturelle veut qu'il y ait une multiplication des centres de pouvoir au sein même du MoDem, ainsi que dans sa direction, mais elle est lente, bien trop lente... Elle correspond à un rapport de force et non à une volonté réelle de modernité et d'audace structurelle. Dans la citation de Ledru Rolin "il faut bien que je les suive, puisque je suis leur chef", nous en sommes encore à la phase 5ème république (faire face aux crises et mécontentements populaires), pas à la phase de dépassement par le biais du parti (intégrer les méthodes modernes de campagne électorale, de militantisme et d'écoute de la société civile, devancer les attentes par la systématisation de l'innovation programmatique fait maison et grâce à des think tanks / personnalités sympathisantes / associations, valorisation à outrance des figures médiatiques, militants hyper-actifs, spécialistes techniques parmi les militants et sympathisants, mouvement permanent des idées et des personnes). Le maintien d'une pression militante / sympathisante sur ces sujets envers la structure, couplé au renouvellement des cadres (même s'ils ne sont pas tout jeunes), peut, in fine, faire évoluer la structure (ce n'est pas garanti pour autant).

    Patience et persévérance.

  • [EDIT] Kouchner dit probablement la vérité (olim : Kouchner dit-il la vérité ?)

    [EDIT à la suite des premiers commentaires] Attention, je tiens à préciser que je ne soutiens pas spécialement Péan. Je n'ai rien non plus contre Kouchner. Cela ne me dérange pas non plus qu'il ait travaillé pour une officine privée au Gabon, et même, pas non plus qu'il recouvre son argent si on lui doit quelque chose.

    Mais ce que je ne comprends pas, c'est son obstination à dire qu'il ne connaît pas les sociétés dont parle Péan. A moins qu'un gâtisme précoce ne me guette, je n'ai tout de même pas rêvé en écoutant le JT de France 2 de 20h du 4 février.

    [EDIT à 23h49] Bon, je suis gâteux précocement. J'ai réécouté très attentivement le JT, et en fait, il ne nie pas avoir travaillé pour Imeda, mais précise simplement avoir été un consultant parmi d'autres.

    Par ailleurs, Kouchner met en évidence une problématique intéressante : quand on travaille avec un pays en déficit démocratique, faut-il ne pas s'occuper d'aspects propres aux conditions de vie (santé, éducation etc...) dès lors que le régime est corrompu et tyrannique ? En la circonstance, il s'agissait de lutter contre le SIDA.

    [Billet primitif avant les deux EDIT]

    Jusqu'ici, je n'avais pas trop d'avis sur l'affaire Kouchner-Péan, mais, il y a tout de même des faits que je commence à trouver troublants. Le magazine Challenges vient d'infirmer par deux fois les déclarations de Bernard Kouchner.

    Bernard Kouchner déclarait ne pas connaître la société IMEDA, et pourtant, Challenges a retrouvé son nom et celui d'un de ses collaborateurs sur la porte de la gardienne de l'établissement de ces sociétés.

    Pierre Péan s'est appuyé sur le site de cette même société pour pour mettre en évidence ses liens avec Bernard Kouchner. Malheureusement, le site en question avait disparu depuis le 28 novembre 2008. Challenges l'a retrouvé grâce à un archiveur de la Toile.

    De fait, j'ai visité le site en question, et, devinez ce que j'ai trouvé comme nom à cette page-ci sur l'audit du système de santé du Gabon ?

    Je fais un copier-coller ( le rouge et gras, correspond à ce que j'ai trouvé...).

    IMEDA, Global Medical Alliance. Une approche innovante de la santé dans les pays en développement

    Nos références

    Audit du système de santé

    • Lieu : Libreville
    • Démarrage : novembre 2003
    • Date d'achèvement : mars 2005
    Nom du client :
    Gouvernement gabonais (Ministère de la Santé publique & Ministère de l'Economie et des Finances)
    Nom des consultants associés / partenaires éventuels :
    Dr Bernard Kouchner, Directeur de BK Conseil - Isabelle Stroebel, Expert
    • Descriptif détaillé du projet : Audit complet du système de santé gabonais et propositions de réforme
    • Description des services effectivement rendus par votre personnel : Audit général du système de santé gabonais (achevé en mars 2004) ; Rapport de propositions de la réforme de la santé (achevé en mai 2005) ; Organisation des Etats généraux de la Santé (tenus en avril 2005)
    Ce n'est pas tout. Il est également là...encore au Gabon... J'attends d'en savoir un peu plus, mais je trouve que les explications de Kouchner commencent à sentir le souffre.