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péan

  • [EDIT] Kouchner dit probablement la vérité (olim : Kouchner dit-il la vérité ?)

    [EDIT à la suite des premiers commentaires] Attention, je tiens à préciser que je ne soutiens pas spécialement Péan. Je n'ai rien non plus contre Kouchner. Cela ne me dérange pas non plus qu'il ait travaillé pour une officine privée au Gabon, et même, pas non plus qu'il recouvre son argent si on lui doit quelque chose.

    Mais ce que je ne comprends pas, c'est son obstination à dire qu'il ne connaît pas les sociétés dont parle Péan. A moins qu'un gâtisme précoce ne me guette, je n'ai tout de même pas rêvé en écoutant le JT de France 2 de 20h du 4 février.

    [EDIT à 23h49] Bon, je suis gâteux précocement. J'ai réécouté très attentivement le JT, et en fait, il ne nie pas avoir travaillé pour Imeda, mais précise simplement avoir été un consultant parmi d'autres.

    Par ailleurs, Kouchner met en évidence une problématique intéressante : quand on travaille avec un pays en déficit démocratique, faut-il ne pas s'occuper d'aspects propres aux conditions de vie (santé, éducation etc...) dès lors que le régime est corrompu et tyrannique ? En la circonstance, il s'agissait de lutter contre le SIDA.

    [Billet primitif avant les deux EDIT]

    Jusqu'ici, je n'avais pas trop d'avis sur l'affaire Kouchner-Péan, mais, il y a tout de même des faits que je commence à trouver troublants. Le magazine Challenges vient d'infirmer par deux fois les déclarations de Bernard Kouchner.

    Bernard Kouchner déclarait ne pas connaître la société IMEDA, et pourtant, Challenges a retrouvé son nom et celui d'un de ses collaborateurs sur la porte de la gardienne de l'établissement de ces sociétés.

    Pierre Péan s'est appuyé sur le site de cette même société pour pour mettre en évidence ses liens avec Bernard Kouchner. Malheureusement, le site en question avait disparu depuis le 28 novembre 2008. Challenges l'a retrouvé grâce à un archiveur de la Toile.

    De fait, j'ai visité le site en question, et, devinez ce que j'ai trouvé comme nom à cette page-ci sur l'audit du système de santé du Gabon ?

    Je fais un copier-coller ( le rouge et gras, correspond à ce que j'ai trouvé...).

    IMEDA, Global Medical Alliance. Une approche innovante de la santé dans les pays en développement

    Nos références

    Audit du système de santé

    • Lieu : Libreville
    • Démarrage : novembre 2003
    • Date d'achèvement : mars 2005
    Nom du client :
    Gouvernement gabonais (Ministère de la Santé publique & Ministère de l'Economie et des Finances)
    Nom des consultants associés / partenaires éventuels :
    Dr Bernard Kouchner, Directeur de BK Conseil - Isabelle Stroebel, Expert
    • Descriptif détaillé du projet : Audit complet du système de santé gabonais et propositions de réforme
    • Description des services effectivement rendus par votre personnel : Audit général du système de santé gabonais (achevé en mars 2004) ; Rapport de propositions de la réforme de la santé (achevé en mai 2005) ; Organisation des Etats généraux de la Santé (tenus en avril 2005)
    Ce n'est pas tout. Il est également là...encore au Gabon... J'attends d'en savoir un peu plus, mais je trouve que les explications de Kouchner commencent à sentir le souffre.

  • Noires fureurs, Blancs menteurs, trouble affaire !

    J'ai appris par causeur.fr que SOS-Racisme avait été déboutée de son procès contre Pierre Péan. Ce dernier a repris la genèse des massacres inter-ethniques au Rwanda au début des années 90, et en est venu à une interprétation peu facilement admise par la communauté médiatique : pour lui, et après enquête, ce sont les Tutsis qui sont à l'origine des massacres et non les Hutus. Il essaie de démontrer , dans son ouvrage, que le FPR ne représente pas les Tutsis du Rwanda, mais des Tutsis chassés à la fin des années 50 vers l'Ouganda parce qu'ils représentaient l'ancienne monarchie. Or, ce sont ces Tutsis-là, non les Tutsis rwandais, qui ont organisé l'assassinat du président rwandais, le 06 avril 1994, Juvénal Habyarimana. Dans son livre, Pierre Péan, en introduction, fait valoir à quel point l'art de la dissimulation imprègne la culture politique du Rwanda, particulièrement au sein de l'ethnie Tutsi.

    SOS Racisme y a vu du racisme et a attaqué immédiatement Pierre Péan pour racisme. Les Florentins cultivent aussi l'art de la dissimulation, c'est un trait de civilisation hérité d'abord des Étrusques, peuple aux moeurs sophistiqués, mais, plus proches de nous, du règne des Médicis : doit-on dire que je suis raciste envers les Florentins parce que je lance une telle affirmation, pourtant encore reconue par ceux qui négocient avec les Toscans aujoud'hui ?

    J'ai une méfiance instinctive envers cette association qui a longtemps usé et abusé de démagogie à tout cran. La vérité, c'est que SOS-Racisme ne sait plus quoi faire pour attirer l'attention sur elle. Cette organisation n'a aucune pudeur et a même réussi à faire témoigner l'ancien président de l'UEJF pour tenter d'associer la Shoah à cette affaire. Sur ce point, Causeur.fr, très prompt à prendre parti pour Péan, s'est bien gardé d'expliquer pourquoi l'UEJF est intervenue : l'UEJF est intervenue parce que Péan, fort imprudemment, il faut le dire, s'appuie sur les éructations d'un certain Paul Dresse , historien à la petite semaine dans les années 40, très proche de l'extrême-droite de l'époque (donc des nazis, in fine) : cet individu voit dans le Tutsis le germe sémitique du mensonge. On peut comprendre, dans ces conditions, que l'UEJF ait bondi ! Je suppose que l'ouvrage en question doit être celui-ci : le Ruanda d'aujourd'hui publié en 1940 aux éditions Ch.Dessart. Malheureusement, pas moyen de feuilleter le livre, car j'aurais bien aimé voir de mes propres yeux ce qu'il y est écrit.

    J'ai tout de même vu que Paul Dresse avait publié dans des maisons d'éditions nationalistes, telles que le Trident, Charles Dessart ou encore l'Écran du Monde et qu'il avait eu de très bons contacts avec l'Action Française. Les Cahiers Mosans dont il dirige la rédaction affirment explicitement leur filiation maurassienne.

    D'ailleurs, peut-être convient-il de donner le nom complet de Paul Dresse : il s'agit d'un aristocrate belge du nom de Paul Dresse de Lébioles, politiquement royaliste et écrivain de son état . Il a écrit une longue lettre en hommage à Mauras à la mort de ce dernier. Bref, un personnage fort peu recommandable politiquement.

    Clairement, ce n'est certainement pas la référence la plus sérieuse de Péan dans son ouvrage. Comme ce dernier ne peut se retenir de verser dans l'outrance à tire-larigot, évidemment, cela jette un voile sur la crédibilité de son livre, d'autant qu'un journaliste d'investigation n'est pas un historien.

    Il n'en reste pas moins qu'il fait l'objet d'un lynchage médiatique excessif. On peut très bien juger son ouvrage mal ficelé et inconséquent sans pour autant hurler au loup, avec le soutien, d'ailleurs, d'associations vraisemblablement partiales.