Le NPA offre, en apparence et si l'on en croit les médias, la sympathique visage d'un parti au service du peuple. Il n'en est rien en réalité, et je trouve qu'il commence à être temps de rétablir la vérité. Notamment, il serait bon que les admirateurs du NPA ouvrent un livre d'histoire et jettent un oeil sur le programme du NPA. Le programme du NPA c'est du socialisme à la sauce IVème internationale le plus pur et dur qui soit, autrement dit, du communisme à l'état brut.
Faut-il rappeler que pas un pouvoir communiste n'a respecté la démocratie, que les démocraties populaires n'avaient de démocratiques que le nom, qu'elles ont torturé et mis en prison des millions d'opposants, et que leurs peuples n'ont jamais profité du moindre des bienfaits des économies de marché. Nos sociétés marchandes aiment consommer, je le rappelle : adieu écrans plats, téléphones portables, ordinateurs, objets hich-tech de toutes sortes, alimentation diversifiée et biens de consommation de toute sorte. Ce n'est plus l'individu qui fait le marché, mais l'État qui décide discrétionnairement de ce qui est bon ou non pour le populo en système communiste NPA.
Je poursuis la lecture du très intéressant ouvrage de Thierry Aimar sur les apports de l'école autrichienne d'économie, et j'en suis arrivé précisément aux chapitres qui critiquent le collectivisme cher au projet politique et économique du NPA. On y retrouve d'ailleurs une argumentation proche de celle de Schumpeter contre Marx sur la théorie de la valeur. Dans le chapitre I de la 3ème partie, Thierry Aimar fait la synthèse de la critique de Mises, dont nous avons déjà parlé ici. Selon Mises, pour qu'un système économique fonctionne correctement, il doit pouvoir se fonder sur le calcul économique, c'est à dire qu'il requiert les catégories de prix et de monnaie. Or, ces catégories sont subordonnées à l'établissement d'échanges inter-personnels, qui aboutissent à la formation du marché. C'est ce que l'on appelle une économie de marché. Ce sont ces mêmes échanges qui organiseront ensuite rationnellement la production. Cette critique, formulée en 1933 par Mises, a plus que largement montré sa pertinence si l'on considère les erreurs monumentales des plans soviétiques successifs pour ne citer qu'eux. Par ailleurs, en abolissant le propriété privée, les communistes abolissent de facto l'entrepreneur. Or, comme l'a montré Hayek, son rôle est primordial pour favoriser la transmission d'information et sa qualité, au point que son statut est quasi-institutionnel dans une économie de marché. D'ailleurs, toute économie de marché sans entrepreneurs risque de dérailler (c'est un peu ce qui menace nos économies modernes ou les Conseils d'administration aux responsabilités diluées ont remplacé l'entrepreneur). Le marché est le seul moyen de permettre, dans un système économique, aux acteurs d'accéder à un système cohérent d'informations. Comment les trotskistes du NPA parviendraient-ils à trouver un système de remplacement indicatif pour orienter les plans de production ? Le gâchis est probable, et le chaos sans retour.
Il suffit enfin de lire avec attention la charte des principes du NPA :
C’est dans ce sens que nous soutenons l’expropriation, par les travailleurs et le peuple du pays concerné, des entreprises françaises qui exploitent les travailleurs et les ressources des pays opprimés.
Et ils en ajoutent une couche un peu plus loin :
En finir avec les crises implique d'en finir avec l'exploitation, donc avec la propriété privée des principaux moyens de production, d'échange et de communication, qui en constitue la base. Le système financier, les services essentiels à la vie, les grandes entreprises devront passer sous le contrôle des salariés et de la population, qui en assumeront la propriété et en assureront la gestion dans le cadre d'une planification démocratique. Libérées de la propriété et de l'appropriation capitalistes, la production et la répartition des richesses pourront bénéficier à la société tout entière.
Voilà c'est le programme du NPA au XXIème siècle. Une régression sans équivalent sauf peut-être dans les pays talibanisés. Il est temps de lever l'étendard de la révolte : Besancenot n'est pas un gentil anti-capitaliste. Le NPA non plus. Mais donnons plutôt la parole à Jean Quatremer, un journaliste de gauche pas soupçonnable de sympathie pour le libéralisme droitier...C'est l'un de ses commentaires dans son article le retour des tribus gauloises.