Les Samnites avaient une coutume qui, dans une petite république, et surtout dans la situation où était la leur, devait produire d'admirables effets. On assemblait tous les jeunes gens, et on les jugeait. Celui qui était déclaré le meilleur de tous prenait pour sa femme la fille qu'il voulait; celui qui avait les suffrages après lui choisissait encore; et ainsi de Suite. Il était admirable de ne regarder entre les biens des garçons que les belles qualités, et les services rendus à la patrie. Celui qui était le plus riche de ces sortes de biens choisissait une fille dans toute la nation. L'amour, la beauté, la chasteté, la vertu, la naissance, les richesses mêmes, tout cela était, pour ainsi dire, la dot de la vertu. Il serait difficile d'imaginer une récompense plus noble, plus grande, moins à charge à un petit État, plus capable d'agir sur l'un et l'autre sexe.
(Esprit des lois, 1ère partie, livre VII, chapitre 16)
Je suis souvent amené à déambuler dans les rues de Paris. Or, s'il est un arrondissement qui est un enchantement pour les yeux de l'homme (du mâle), c'est le 16ème arrondissement. Jeunes filles, jeunes femmes, femmes mûres, toutes belles et délicieuses...! Mon Dieu : mais comment donc une telle concentration d'aussi belles filles est-elle possible ?
Il existe à mon avis une explication : on trouve dans le 16ème arrondissement de nombreuses familles d'individus riches de génération en génération. Parce que les hommes qui y vivent sont riches et puissants, ils ont pu choisir pour compagnes de belles femmes. Même s'ils étaient laids au départ, au fil du temps, les enfants et les enfants des enfants sont devenus beaux. Et comme les femmes, là-bas, ont les moyens de rehausser leur beauté naturelle avec tout ce que notre civilisation compte d'artifices, leur charme n'en est que plus éblouissant.
Les hommes (qui ne m'intéressent guère si ce n'est qu'ils sont de fâcheux concurrents en ces lieux) ne dépareillent pas la marchandise. Souvent athlétiques et fils de beautés, ils sont séduisants et mes lectrices s'y retrouveraient certainement en lisant les lignes que j'écris.
Je me fais parfois l'impression d'un Hérodote enquêtant en terre étrangère et méditant une nouvelle explication farfelue pour élucider quelque mystère d'une contrée lointaine et étonnante.
Bref, si certains lieux sont à voir pour les monuments qu'ils recèlent, le 16ème l'est, lui, pour ses trésors vivants :-)
P.S Je sais, parfois, j'écris vraiment ce qu'il me passe par la tête...