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  • Crise financière : un sénateur MoDem écoute l'avis d'une militante !

    Jegou.jpgAlors ça, cela me fait vraiment très plaisir : qui a dit que les sénateurs ne nous écoutaient pas et ne nous lisaient pas, nous autres militants démocrates ?

    Lisez plutôt :

    Voici ce que Jean-Jacques Jégou, Sénateur MoDem a dit lors d'une séance publique du Sénat le mercredi 08 octobre dernier :

    Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, au cours de son intervention, M. Woerth a évoqué « des pratiques qui n’auraient jamais dû exister ». Au cours des vingt dernières années, les marchés ont subi une triple évolution caractérisée par la déréglementation, la désintermédiation et le décloisonnement.

    Une nouvelle logique financière s’est instaurée, caractérisée par la globalisation. Celle-ci a favorisé le financement des entreprises et de l’économie, mais, contrairement à la logique industrielle, la logique financière privilégie le court terme. De nouveaux produits et de nouvelles techniques financières ont vu le jour, qui confirment la priorité donnée à la rentabilité immédiate, la valeur spéculative divergeant parfois de la réalité économique.


    La sophistication des marchés financiers s’est considérablement accrue. Nous sommes donc passés d’un capitalisme industriel d’entreprenariat et d’une économie financée par le crédit à un capitalisme financier de marché, où non seulement les entreprises, leurs risques, leurs crédits, mais aussi des ensembles d’entreprises, des indices boursiers ou de prix de matières premières énergétiques, de métaux, de denrées alimentaires et même des indices climatiques, des quotas d’émission de CO2, des variations de taux, se négocient comme des marchandises, le prix d’équilibre du marché n’étant pas forcément le reflet d’une réalité économique d’ensemble mais du résultat de spéculations. De nouveaux produits ont vu le jour, toujours plus sophistiqués, comme les opérations de LBO à effet de levier, les nouveaux produits de titrisation ou les CDS – credit default swaps. Ces produits structurés sont d’une telle complexité qu’ils en deviennent opaques pour le commun des mortels et – pire ! – également pour ceux qui sont chargés de leur commercialisation. On en vient à ignorer ce qu’on acquiert exactement !

    Parallèlement, je voudrais vous interroger, monsieur le ministre, sur les nouvelles normes comptables qui ont été imposées. Comment se fait-il que l’Union européenne, et donc la France, ait été aussi apathique pour favoriser une autorégulation des marchés financiers et du système bancaire, où l’efficacité et la stabilité de la profession reposent sur des codes de bonne gouvernance – la compliance – et des normes comptables internationales inspirées des normes américaines, l’IFRS ? Ces nouvelles normes d’origine anglo-saxonne ne vont-elles pas au bout du compte aggraver durablement cette crise ? Les normes généralisées du mark to market visent à valoriser les actifs et les passifs des institutions financières au prix de marché, ce qui a renforcé la volatilité de leurs comptes. Ainsi – et nous en sommes arrivés là aujourd’hui –, lorsque le marché interbancaire est bloqué et que les prix s’effondrent anormalement, de façon temporaire ou sous l’effet d’une spéculation, la banque peut se trouver en défaut, avec un besoin de liquidité pour couvrir la perte, temporaire ou supposée, mesurée à l’instant T. Or, le marché étant moutonnier, la moindre rumeur relative à un problème de liquidité est interprétée comme un potentiel problème de solvabilité, avec le risque de ne pas pouvoir honorer le remboursement de la dette…

    Et maintenant, comparez avec le début de l'excellent billet de Marianne Kraft que j'avais repris ici :

    Une nouvelle logique financière s'est instaurée, se traduisant au-delà des aspects géographiques, c'est pourquoi les spécialistes parlent plutôt de « globalisation » financière que simplement de mondialisation. Cette globalisation financière a favorisé le financement des entreprises, de l’économie, mais contrairement à la logique industrielle la logique financière privilégie le court terme. De nouveaux produits et de nouvelles techniques financières ont vu le jour, qui confirment cette tendance, la priorité donnée à la rentabilité immédiate, à court terme, notamment car la valeur des flux futurs anticipés est évaluée en valeur nette présente, raccourcissant ainsi le temps d’un point de vue financier. Cette valeur tient compte aussi de la probabilité d’envol des taux et des cours ou de défaillance des acteurs impliqués, donc d’une valeur spéculative parfois divergeant de la réalité économique.


    - la sophistication des marchés financiers s'est considérablement accrue, permettant un libre accès aux capitaux, une désintermédiation des acteurs entre les investisseurs et les emprunteurs de capitaux au travers des bourses et du marché. Les actions, obligations et créances négociables, ainsi que les nouveaux instruments financiers de dérivés de taux ou d’actions, se sont progressivement substitués aux traditionnels crédits pour subvenir au financement de l’économie et les crédits sont eux-mêmes devenus négociables, « titrisables », transformés en titres, accentuant la volatilité des marchés, leur sensibilité aux variations d’aléas externes. Les banques sont devenues aussi  des « brokers de dettes ». Nous sommes passés d’un capitalisme industriel d’entreprenariat et d’une économie financée par le crédit (dont la rentabilité était évaluée sur un long terme) à un capitalisme financier de marché, où non seulement les entreprises, leur risques, leurs crédits, mais aussi des ensembles d’entreprises (fonds d’investissement), des indices boursiers ou de prix de matières premières énergétiques, de métaux ou de denrées alimentaires et même des indices climatiques, des variations de taux, se négocient comme des marchandises. Le prix d’équilibre du marché n’étant pas forcément le reflet d’une réalité économique d’ensemble, mais de résultats de spéculation, d’anticipation du prix futur, accentuant les tendances haussières ou baissières et amplifiant les variations de cours et se propageant entre secteurs et entre instruments financiers.

    - de nouveaux produits ont vu le jour, toujours plus sophistiqués.
    Citons quelques exemples :
    - La multiplication des opérations de LBO à effet de levier (« Leveraged Buy Out»), visant à faire acheter sans recours (avec prise de risque très limitée) une entreprise par un fonds spéculatif, sponsor financier, en finançant le rachat de l’entreprise par un emprunt gagé sur les actifs de l’entreprise, puis offrir une perspective d’amélioration de la rentabilité par restructuration, délocalisation, changement du management, en vue de revendre l’entreprise en faisant une plus-value (d’où l’intérêt de viser un profit à court terme) ;
    - Les nouveaux produits de titrisation (« securitization » en anglais), technique financière qui transforme des actifs peu liquides, c’est-à-dire pour lequel il n’y a pas véritablement de marché, en valeurs mobilières facilement négociables comme des obligations. Chaque investisseur acquiert en quelque sorte une fraction du portefeuille d’actifs « titrisés », sur la base des flux financiers futurs des actifs, qui garantissent le remboursement des obligations.
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    Les CDS (Credit Default Swaps ), permettant d’acheter et de vendre du risque sur un acteur, une entreprise, ou un ensemble d’entreprises.


    Pour ceux qui veulent comparer toutes les interventions et l'article de Marianne, il suffit de poursuivre la comparaison avec les interventions de Jean-Jacques Jégou.

    C'est une excellente nouvelle, car cela prouve que nos sénateurs sont à l'écoute de notre blogosphère et parviennent à identifier et à reprendre les analyses les meilleures pour les intégrer dans leurs propres analyses. Ainsi, le lien est-il établi entre la base et le sommet. Je ne suis pas du tout certain que les autres partis politiques puissent en dire autant !

     

  • Google Street View, une caméra sur le monde !

    Je viens de tester les premières fonctionnalités de Google Street View. Impresionnant, puisqu'on peut vraiment se promener virtuellement dans les rues de nombre de villes françaises, et pas seulement les plus grandes.Impressionnant ! Belle réussite technique de Google qui met à disposition des internautes un puissant moyen de ne plus se perdre quand on se rend à une adresse inconnue :-) On peut même voir par la fenêtre ce qu'il y a à l'intérieur des maisons, quand, bien sûr, elles sont ouvertes. Attention, l'oeil de Big Google Brother vous regarde ! C'est, disons, le point noir de l'application. Cela dit, en complément avec Google Earth, formidable outil !

    La question que je me pose, en revanche, c'est de savoir si les photographies de rue seront remises à jour régulièrement, surtout dans les grandes villes où les travaux et modifications de sens sont assez fréquents.

  • Crise de pauvres...

    Excellent commentaire que celui d'Europium en réponse à Quindi dans les commentaires de mon billet "Europe-Amérique la pression doit monter". J'en fais la copie ici séance tenante :

    Lors d'une émission JFK a dit : la crise des subprimes est le premier exemple de "bulle" orchestrée en misant sur les pauvres. Il n'a pas tort et il est quelque part logique que cela conduirait à la catastrophe.

    Les très faibles taux d'intérêt aux USA et la politique de bush incitant à l'endettement (parce qu'il fallait consommer à tout prix pour soutenir la croissance)ont conduit les banques américaines a prendre des risques inconsidérés sous l'oeil très complaisant de la FED. De plus, le fait que la chine et d'autres achètent la dette américaine faisait qu'il y avait peu d'inflation aux USA.Donc tout allait bien

    Pour gérer le problème les "tricheurs" de la finance,qui ont pris les risques au départ, ont voulu répartir ces derniers sur l'ensemble du système banquier mondial en créant des produits très complexes. Oui, eux savaient ce qu'ils faisaient, d'ailleurs le FBI semblent s'en occuper.

    Le problème est que ce système a fonctionné car ils ont pu berner à la fois les systèmes de régulation et les agences de notation. malheureusement à force de voir ce système fonctionner ils ont perdu toute notion du "risque à prendre"( ce dernier étant en adéquation avec leur métier de banquier...), je dirais qu'ils ont pété les plombs.....ils n'ont pu maitriser le monstre qu'ils avaient créé et l'effet domino a fait le reste.

    Alors que faire? Un économiste disait que les modèles d'intervention classique pour faire face à cette crise sont obsolètes car ils ne prennent pas en compte que l'économie est mondialisée et que ça complique tout. pour lui il faudra créer un modèle qui puisse prévenir une telle crise, vu qu'il est de plus en plus difficile de gérer ce type de crise après son apparition.....

    Il est évident comme le dit arnaud qu'il faut mettre en place une traçabilité du même type que dans l'alimentaire et la santé par exemple. mais est-ce possible avec les paradis fiscaux, qui sont nombreux en europe? cela nécessite de plus beaucoup de transparence dans des métiers ou l'opacité est de rigueur.

    Maintenant trop de régulation n'est pas bon pour l'économie. C'est pour cette raison que le système tolère qu'une partie des comptes soient hors contrôle car il est nécessaire que l'oxygène(l'argent) circule très vite pour faire vire l'économie. Donc il va falloir trouver un juste milieu entre une régulation qui ne soient trop stricte pour éviter que certains essaient d'y échapper.... mais bon la nature humaine étant ce qu'elle est il y aura toujours des petits malins pour tenter d'échapper à toute forme de régulation et de règle...

  • La Marseillaise est dépassée, je vote pour Lamartine !

    Le débat est survenu dans les commentaires de mon billet précédent, la Marseillaise sifflée. Un intervenant trouve cet hymne vieillot et particulièrement agressif. En fait, je juge les paroles ridicules et dépassées , et enfin, en contradiction flagrante avec nos idéaux. Quant au sang impur qui devrait abreuver nos sillons, il ouvre la porte aux interprétations les plus hasardeuses.

    Alphonse de Lamartine a écrit une Marseillaise de la Paix superbe : je vais la citer ici. Je suis très favorable à ce que l'on adopte son texte, bien plus poétique et pacifique. De plus, au titre de mon engagement politique, j'en serais d'autant plus fier que je considère Alphonse de Lamartine comme l'un des pères de la Démocratie chrétienne et sociale, dont le MoDem est justement l'un des héritiers. Il reste à trouver bien sûr la musique adaptée, à moins que le poème de Lamartine ne s'adapte à la musique actuelle, mais je suppose que des tentatives ont été faites déjà.

    J'ajoute que la version de Lamartine est d'autant plus heureuse qu'elle s'adapte particulièrement bien à l'amitié franco-allemande.

    Je serais enchanté qu'une initiative parte de plusieurs blogs démocrates, mais pas seulement, les blogs de droite et de gauche sont les bienvenus, afin de promouvoir cette alternative.

    Roule libre et superbe entre tes larges rives,
    Rhin, Nil de l’Occident, coupe des nations !
    Et des peuples assis qui boivent tes eaux vives
    Emporte les défis et les ambitions !
    Il ne tachera plus le cristal de ton onde,
    Le sang rouge du Franc, le sang bleu du Germain;
    Ils ne crouleront plus sous le caisson qui gronde,
    Ces ponts qu’un peuple à l’autre étend comme une main!
    Les bombes et l’obus, arc-en-ciel des batailles,
    Ne viendront plus s’éteindre en sifflant sur tes bords?;
    L’enfant ne verra plus, du haut de tes murailles,
    Flotter ces poitrails blonds qui perdent leurs entrailles,
    Ni sortir des flots ces bras morts? !

    Roule libre et limpide, en répétant l’image
    De tes vieux forts verdis sous leurs lierres épais,
    Qui froncent tes rochers, comme un dernier nuage
    Fronce encor les sourcils sur un visage en paix? !
    Ces navires vivants dont la vapeur est l’âme
    Déploieront sur ton cours la crinière du feu? ;
    L’écume à coups pressés jaillira sous la rame ;
    La fumée en courant lèchera ton ciel bleu.
    Le chant des passagers, que ton doux roulis berce,
    Des sept langues d’Europe étourdira tes flots,
    Les uns tendant leurs mains avides de commerce,
    Les autres allant voir, aux monts où Dieu te verse,
    Dans quel nid le fleuve est éclos.

    Roule libre et béni? ! Ce Dieu qui fond la voûte
    Où la main d’un enfant pourrait te contenir,
    Ne grossit pas ainsi ta merveilleuse goutte
    Pour diviser ses fils, mais pour les réunir? !
    Pourquoi nous disputer la montagne ou la plaine? ?
    Notre tente est légère, un vent va l’enlever? ;
    La table où nous rompons le pain est encor pleine,
    Que la mort, par nos noms, nous dit de nous lever? !
    Quand le sillon finit, le soc le multiplie ;
    Aucun œil du soleil ne tarit les rayons ;
    Sous le flot des épis la terre inculte plie :
    Le linceul, pour couvrir la race ensevelie,
    Manque-t-il donc aux nations ?

    Roule libre et splendide à travers nos ruines,
    Fleuve d’Arminius, du Gaulois, du Germain? !
    Charlemagne et César, campés sur tes collines,
    T’ont bu sans t’épuiser dans le creux de leur main.
    Et pourquoi nous haïr, et mettre entre les races
    Ces bornes ou ces eaux qu’abhorre l’œil de Dieu? ?
    De frontières au ciel voyons-nous quelques traces? ?
    Sa voûte a-t-elle un mur, une borne, un milieu? ?
    Nations, mot pompeux pour dire barbarie,
    L’amour s’arrête-t-il où s’arrêtent vos pas? ?
    Déchirez ces drapeaux?; une autre voix vous crie :
    «?L’égoïsme et la haine ont seuls une patrie ;
    La fraternité n’en a pas? ! ?»

    Roule libre et royal entre nous tous, ô fleuve !
    Et ne t’informe pas, dans ton cours fécondant,
    Si ceux que ton flot porte ou que ton urne abreuve
    Regardent sur tes bords l’aurore ou l’occident.
    Ce ne sont plus des mers, des degrés, des rivières,
    Qui bornent l’héritage entre l’humanité? :
    Les bornes des esprits sont leurs seules frontières? ;
    Le monde en s’éclairant s’élève à l’unité.
    Ma patrie est partout où rayonne la France,
    Où son génie éclate aux regards éblouis !
    Chacun est du climat de son intelligence? ;
    Je suis concitoyen de tout homme qui pense? :
    La vérité, c’est mon pays? !

    Roule libre et paisible entre ces fortes races
    Dont ton flot frémissant trempa l’âme et l’acier,
    Et que leur vieux courroux, dans le lit que tu traces,
    Fonde au soleil du siècle avec l’eau du glacier?!
    Vivent les noble fils de la grave Allemagne? !
    Le sang-froid de leurs fronts couvre un foyer ardent?;
    Chevaliers tombés rois des mains de Charlemagne,
    Leurs chefs sont les Nestors des conseils d’Occident.
    Leur langue a les grands plis du manteau d’une reine,
    La pensée y descend dans un vague profond? ;
    Leur cœur sûr est semblable au puits de la sirène,
    Où tout ce que l’on jette, amour, bienfait ou haine,
    Ne remonte jamais du fond.

    Roule libre et fidèle entre tes nobles arches,
    Ô fleuve féodal, calme mais indompté? !
    Verdis le sceptre aimé de tes rois patriarches :
    Le joug que l’on choisit est encor liberté.
    Et vivent les essaims de la ruche de France,
    Avant-garde de Dieu, qui devancent ses pas !
    Comme des voyageurs qui vivent d’espérance,
    Ils vont semant la terre, et ne moissonnent pas?.?.?.
    Le sol qu’ils ont touché germe fécond et libre?;
    Ils sauvent sans salaire, ils blessent sans remord?:
    Fiers enfants, de leur cœur l’impatiente fibre
    Est la corde de l’arc où toujours leur main vibre
    Pour lancer l’idée ou la mort? !

    Roule libre, et bénis ces deux sangs dans ta course ;
    Souviens-toi pour eux tous de la main d’où tu sors :
    L’aigle et le fier taureau boivent l’onde à ta source ;
    Que l’homme approche l’homme, et qu’il boive aux deux bords !
    Amis, voyez là-bas? ! - La terre est grande et plane? !
    L’Orient délaissé s’y déroule au soleil? ;
    L’espace y lasse en vain la lente caravane,
    La solitude y dort son immense sommeil !
    Là, des peuples taris ont laissé leurs lits vides? ;
    Là, d’empires poudreux les sillons sont couverts :
    Là, comme un stylet d’or, l’ombre des Pyramides
    Mesure l’heure morte à des sables livides
    Sur le cadran nu des déserts? !

    Roule libre à ces mers où va mourir l’Euphrate,
    Des artères du globe enlace le réseau? ;
    Rends l’herbe et la toison à cette glèbe ingrate? :
    Que l’homme soit un peuple et les fleuves une eau !
    Débordement armé des nations trop pleines,
    Au souffle de l’aurore envolés les premiers,
    Jettons les blonds essaims des familles humaines
    Autour des nœuds du cèdre et du tronc des palmiers !
    Allons, comme Joseph, comme ses onze frères,
    Vers les limons du Nil que labourait Apis,
    Trouvant de leurs sillons les moissons trop légères,
    S’en allèrent jadis aux terres étrangères
    Et revinrent courbés d’épis !

    Roule libre, et descends des Alpes étoilées
    L’arbre pyramidal pour nous tailler nos mâts,
    Et le chanvre et le lin de tes grasses vallées ;
    Tes sapins sont les ponts qui joignent les climats.
    Allons-y, mais sans perdre un frère dans la marche,
    Sans vendre à l’oppresseur un peuple gémissant,
    Sans montrer au retour aux yeux du patriarche,
    Au lieu d’un fils qu’il aime, une robe de sang?!
    Rapportons-en le blé, l’or, la laine et la soie,
    Avec la liberté, fruit qui germe en tout lieu?;
    Et tissons de repos, d’alliance et de joie
    L’étendard sympathique où le monde déploie
    L’unité, ce blason de Dieu !

    Roule libre, et grossis tes ondes printanières,
    Pour écumer d’ivresse autour de tes roseaux? :
    Et que les sept couleurs qui teignent nos bannières,
    Arc-en-ciel de la paix, serpentent dans tes eaux !

  • Europe-Amérique, la pression doit monter

    Je constate avec satisfaction que l'Europe fait enfin pression sur les USA pour  réformer la finance mondiale. La vérité, et il faut le dire une bonne fois pour toutes, c'est que rien de toute la crise financière ne se serait produit si les USA n'avait pas inondé le monde entier de leurs crédits pourris. Le comble, c'est que bon nombre d'économistes, à commencer par ceux de BNP Paribas (mais pas forcément écoutés au sein même de leur établissement bancaire, d'ailleurs), étaient extrêmement pessimistes sur la situation américaine.

    On savait. On le savait. On savait que les subprimes étaient nocives, et on a quand même continué. "on", c'est un pronom indéfini en français. Eh bien il va bien falloir finir par réfléchir sur ce "on". Non pas pour chercher des coupables ponctuels, mais pour contraindre l'Amérique à édicter des règles de crédit qui ne mettent pas en danger l'économie mondiale.

    Toutes proportions gardées, c'est comme une centrale nucléaire vieillie et inadaptée. On ne continue pas à la faire fonctionner sans une sérieuse rénovation quand on sait qu'elle est susceptible de vous balancer un nuage radio-actif (qui ne connaît pas les frontières, lui) à tout moment sur la tronche.

    Sur cette crise, je trouve que le Premier Ministre anglais, Gordon Brown, a été exemplaire et s'est montré un grand homme d'Etat. C'est lui qui a inventé le plan que les Européens ont ensuite massivement appliqué. Aujourd'hui, il désigne clairement les Etats-Unis : «l'important est de s'assurer que les problèmes qui sont apparus dans le système financier - problèmes qui, nous le savons, ont débuté aux Etats-Unis - ne se produisent plus» a-t-il récemment déclaré.

    Nicolas Sarkozy ne vient que se joindre à un mouvement qu'il n'avait nullement initié, puisqu'il voyait au contraire dans le système américain dérégulé un modèle pour la France. Ce n'est pas faute pour François Bayrou d'avoir pourtant joué - en vain - les Cassandre.

    Les Européens accusent Washington d'avoir des années durant refusé, au nom du libéralisme économique, de réguler les marchés, fermant les yeux sur les investissements de plus en plus risqués et opaques qu'ils réalisaient. Et ils ont bien raison.

    Nicolas Sarkozy et Gordon Brown suggèrent également d'encadrer beaucoup plus étroitement les activités des agences de notation, qui clairement, n'ont pas fait du bon travail. Elles portent également une lourde responsabilité. Ceci risque d'ailleurs, de provoquer un fort effet second sur le crédit. Si les Agences resserrent considérablement leurs critères, bon nombre d'établissements, mais peut-être bien aussi de pays (or la France emprunte massivement sur les marchés internationaux) pourraient voir leurs notes dégringoler, et se retrouver donc contraints d'emprunter à des taux bien plus hauts que ceux qui sont pratiqués actuellement. Pour des pays endettés, il y a certitude de voir le service de la dette augmenter considérablement dans le budget...

    Il reste, désormais, à donner un vrai rôle au FMI. Bien que l'on ne l'ait que fort tardivement entendu (Il était en poste depuis un an et je n'ai pas le souvenir de l'avoir entendu s'exprimer sur les dangers que comportent des crédits pourris...) on peut espérer que Dominique Strauss-Khan joue enfin un rôle à cet effet dans cette institution, puisqu'il en est en principe le président...

  • Marseillaise sifflée

    Dans la vie, j'ai toujours pensé qu'il fallait aller jusqu'au bout de ses convictions (sans fanatisme, naturellement). Certains jeunes, vraisemblablement originaires du Magrheb mais qui ont obtenu la nationalité française, sifflent l'équipe de France et huent les artistes ou les sportifs qui assument leur double origine.

    Qu'ils aillent donc une bonne fois pour toutes au bout de leurs convictions, et qu'ils rentrent dans leur pays d'origine en demandant, naturellement, à ces derniers, d'obtenir la nationalité adéquate. Ce phénomène se produit à chaque match disputé contre une équipe du Magrheb. On ne peut vraiment "sévir" contre ces comportements, mais, à défaut, appeler à la responsabilité clairement, et puis dire non moins clairement que la porte est ouverte pour ceux qui veulent repartir. La France ne les retient pas.

  • Que faire en Afghanistan ?

    Très intéressant billet sur le blog du Gaulois à propos de l'Afghanistan. Il observe avec justesse, à partir d'un article du Washington Post, que le changement de pouvoir en Amérique va entraîner un vide stratégique pendant 6 bon mois au moins. Dans ces conditions, il n'était guère pertinent d'annoncer l'envoi de troupes supplémentaires là-bas alors que nous ne savons pas ce que nous allons y faire. Il suggère donc la mise en place d'un conseil stratégique inter-alliés pour définir les lignes directrices des actions à suivre.

    Pour ma part, si j'ai constaté que les députés avaient fini par se remuer à propos de l'Afghanistan, je continue à déplorer l'absence d'un vrai débat de fond sur nos objectifs stratégiques en Afghanistan.

    Une fois encore, je redirige vers l'excellent site, souvent précurseur, de Quindi, puisqu'il a analysé en janvier 2008 le programme de Barack Obama pour la politique étrangère.

    Je constate, une fois encore, que les seules pistes de débat ouvertes sur ce conflit sont également chez lui, il avait écrit une note à ce sujet le 05 avril dernier. J'avais d'ailleurs essayé de traiter quelques aspects de son très approfondi billet. Pour moi, je persiste à penser que l'on me vole le débat parlementaire auquel j'aurais droit. Seulement, la faute n'en est pas seulement au gouvernement, mais aussi à l'Opposition, qui n'a cherché, sur ce sujet, qu'à adopter des postures plutôt que de lancer le débat...

    Je suis déçu également du peu de réactions des dirigeants officiels du MoDem sur ce thème, et plus généralement d'absence de réflexions sur la géostratégie. Je sais que l'on ne peut être partout en même temps, mais à l'heure prochaine des élections européennes, nous n'éviterons pas de devoir nous poser un certain nombre de questions sur notre doctrine.

  • A la mode, et éthique, c'est possible !

    J'ai malheureusement raté l'«Ethical Fashion Show» pour avoir lu trop tard la note de Quitterie à ce sujet. Mais, lot de consolation, je peux encore visualiser le reportage vidéo d'Hervé sur le même thème :-)

    Des initiatives de ce cette sorte font typiquement partie de celles qui m'enthousiasment : reprendre un phénomène de société universel et presque contingent à l'espèce humaine civilisée, le phénomène de la mode. Avec ce phénomène, développer une alternative qui respecte un code éthique tout en faisant du commerce. En fait, l'image idéale du commerce telle que je me le représente dans une société avancée et développée.

    La c....erie que j'ai faite, c'est d'avoir été informé trop tard ! Si je l'avais su avant, je l'aurais annoncé sur plusieurs blogs s'intéressant à la mode, et je pense que certains d'entre eux auraient certainement relayé l'info.

    Sur hautetfort, ma plate-forme de blog, par exemple, les Mod-alités de City, un des blogs les plus lus de hautetfort, aurait peut-être été intéressé par cette manifesation au Carroussel du Louvre. Idem pour Marie Pink, qui aime bien annoncer les bons plans, second blog le plus lu de tout hautetfort ; même pari pour l'atypique "So Glamorous", encore l'un des ténors de hautetfort.

    Cela dit, je crois que Quitterie donne un certain nombre de liens dans son billet, donc ce n'est pas encore perdu.

    Petite observation, au passage, dans l'un de mes derniers billets, Femmes et déesses de l'Olympe, je reprenais une interrogation d'Olympe sur l'absence des femmes dans les classements des blogs ; sur hautetfort, y'a pas photo, elles tiennent, et de loin, le haut du pavé, en tout cas, en classement brut du trafic.

    Dernier point : un petit ban pour Manu avec ses pensées, qui sera certainement intéressée aussi par l'annonce !

  • Plan européen : prudence de Marielle de Sarnez

    Sarnez.jpgMarielle de Sarnez, vice-présidente du MoDem a apprécié ainsi, lundi, le plan européen : « Quand l'Europe agit de façon coordonnée et concrète, c'est évidemment une bonne chose. On verra dans les jours prochains si cette mobilisation européenne sera de nature à mettre un terme aux désordres financiers».

    «Ensuite, il faut voir si ce plan est de nature à faire face aux problèmes de l'économie réelle: les prévisions de croissance sont extrêmement faibles pour 2009, les carnets de commandes des PME sont vides, on va avoir une augmentation du chômage, on aura la question des déficits à combler».

    «L'Europe a enfin commencé d'agir, sous la contrainte de la crise. Il va falloir que demain on continue de le faire et qu'on ne retombe pas dans le chacun pour soi».

    Marielle fait bien d'être prudente. Mais je crois tout de même que cette réaction est très salutaire. Il reste maintenant à gérer notre propre situation franco-française. Il y a tout de même une question qui me taraude, dans ce plan : d'où va sortir exactement l'argent, en France, qui va garantir le crédit inter-bancaire ?

  • Bayrou soutient le plan de relance des banques

    François Bayrou votera le plan de secours au secteur bancaire doté de 360 milliards d'euros, défini lundi lors d'un Conseil des ministres extraordinaire.

    Députés et Sénateurs débattront de ce plan demain, avec l'espoir qu'il soit adopté d'ici la fin de la semaine.

    «Oui je voterai ce texte qui permet cette aide», a déclaré François Bayrou sur RTL. «Je le voterai avec une certitude, c'est que quand la réponse est européenne, ça marche, quand la réponse est chacun pour soi ça ne marche pas», a-t-il précisé.

    «Je la vote parce qu'elle va dans le bons sens, je la vote parce qu'elle change les choses. Je suis dans cette attitude que j'ai définie depuis longtemps : intransigeant sur les principes et en même temps, quand les choses vont dans le bons sens, on est capable de le dire».

    Il a reconnu à Nicolas Sarkozy de la présence et de l'engagement comme Président de l'Union Européenne, pour faire face à la crise financière mondiale. «Il a fallu du temps, des semaines qui sans doute ont été des semaines perdues mais après tout la pédagogie, faire entrer dans les esprits des nécessités qui jusqu'alors n'y étaient pas, ça prend quelquefois du temps.»

    «On n'est pas dans une attitude aveugle et systématiquement antagoniste quelles que soient les choses», a précisé le président du MoDem.

    «Ce qui est frappant dans cette crise, c'est que c'est la ruine et l'échec de ce que l'on appelait le modèle américain qui servait de référence à Nicolas Sarkozy au moment de la dernière élection présidentielle, et c'est pour cette raison que j'ai été en confrontation avec lui», a-t-il toutefois tempéré.

    «Ma conviction profonde, c'est que les valeurs de la France sont différentes des valeurs de ce modèle de société qui vient de se crasher sous nos yeux», a-t-il enfin conclu.

    A titre personnel, je suis aussi tout à fait satisfait de ce plan qui correspond, en mieux, à ce que j'espérais. L'Europe sort grandie de cette crise, car ce ne sont pas les annonces américaines, mais bien l'action concerté des pays Européens, qui a ramené le calme sur les marchés financiers.