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stratégie

  • Connectons le MoDem !

    Comme je venais de faire un petit détour à Tours, j'ai pu prendre connaissance des dernières décisions du Conseil National du MoDem. Comme je l'ai déjà écrit il y a peu le Shadow Cabinet a mon aval. Je l'ai suggéré en mars 2008, et il se trouve qu'à cette époque, j'en avais discuté avec Marielle et qu'elle était très favorable à ce type d'organisation. Elle souhaitait d'ailleurs mettre en place des porte-paroles à Paris sur ce modèle-là. Si nous mettons en place un tel groupe, nous aurions tout intérêt à associer Caroline Ollivro, chef de file du MoDem à Rennes, à notre réflexion, puisqu'elle a mis en place une structure de ce type dans la capitale de la Bretagne.

    Les Lib-Dems en Angleterre usent d'un tel procédé depuis longtemps. Comme on le dit souvent, il est à notre avantage d'importer les bonnes pratiques.

    Les points 6 et 7 du compte-rendu m'intéressent également. Les Européennes ont laissé entrevoir que les citoyens de renseignaient de plus en plus sur la Toile pour affiner leurs votes. S'il faut saluer la naissance du site lesdemocrates.fr, il n'en faut pas moins se leurrer. Notre présence sur la Toile s'amenuise progressivement, et nous avons de moins en moins de relais d'opinion.

    S'il y a un groupe de coordination sur les stratégies numériques, je me porte candidat pour y participer. Et une fois que Christophe aura pris du repos et aura retrouvé sa placidité habituelle, il me paraît tout désigné pour en être le coordinateur principal étant donné son expérience dans ce domaine. La logique commanderait également de travailler avec Nicolas Voisin, l'architecte principal des democrates.fr, qui monte en puissance progressivement, de même que les adhérents MoDem qui assurent une veille continue et en font une synthèse chaque semaine, et enfin, Antonin Moulart qui est à l'origine du fameux widget box MoDem. D'autres me paraissent bien sûr légitimes, mais voilà mes recommandations, à titre personnel. Évidemment, si Quitterie Delmas décidait de revenir vers nous après son temps de réflexion, elle aurait à l'évidence toute sa place dans un tel groupe. Ah, et j'allais l'oublier : Luc Mandret, bien sûr, a vocation à participer à ce groupe.

    J'ai vu enfin que François Bayrou appelait à un grand Congrès Programmatique. Bonne idée. Mais cela suppose d'avoir mis en ordre ce que nous proposons déjà auparavant. Et de ne pas se cantonner à des généralités philosophiques, mais de prendre position clairement y compris sur les sujets qui fâchent. Voilà qui légitime, en tout cas, le travail de compilation que j'entreprends sur le programme du MoDem.

    Ah, un dernier point : je déplorais récemment l'absence de relai sur la Toile et chez les Conseillers des décisions prises en CN, mais cette fois, je crois que tout le monde a mis la main à la pâte :-)

  • Chapeau, Obama !

    Je n'avais pas encore pris le temps de le dire, mais, depuis le début de son élection, Obama m'impressionne par son talent diplomatique. Une grande ère s'ouvre pour l'Amérique. Il va réussir, je le crois, le pari de parvenir à apaiser une grande partie des tensions générées par son prédécesseur. La côte d'amour de l'Amérique va retrouver son lustre avec lui.

    Sur l'Afghanistan, il a, avec beaucoup de sagesse, recentré son action sur le plus important : la lutte contre les Talibans et surtout Al Qaeda.

    Sur l'Iran, il a très bien compris que ce n'était pas l'adversaire. L'Iran est pour l'instant encore méfiant, mais les gestes d'apaisement de détente devraient tôt ou tard produire leurs fruits. On pourrait bien assister à un véritable renouvellement des alliances au Moyen-Orient ; je vois se profiler à terme un axe New-Dehli-Téhéran-Washington. C'est bien ce que pressent le Pakistan et cela explique pas mal de ses crispations. Il faut aussi comprendre que l'Amérique a soutenu très longuement le Pakistan pour un effet final nul si ce n'est une déstabilisation globale de la région. Le PPP n'a absolument pas changé la politique dub Pakistan depuis son arrivée au pouvoir.

    Évidemment, les Saoudiens vont certainement voir d'un sale oeil cette recomposition. Tout dépend aussi de ce que va parvenir à faire ou non le  roi Abdallah. J'ai bien compris qu'il désire libéraliser la société saoudienne, mais il risque de se heurter à de sacrées résistances. Je pense qu'il n'est pas non plus hostile à l'établissement de bonnes relations avec un Iran apaisé.

    En Turquie, Obama a reçu un accueil triomphal. Il faut dire aussi qu'il s'est un peu vivement avancé. Il souhaite l'entrée de la Turquie dans l'Union Européenne, mais cela, ça dépend avant tout de l'Europe. Et pour l'instant, l'opinion publique européenne n'y est pas prête, et si les réformes vont dans le bon sens en Turquie, elles doivent se poursuivre. Il n'en a pas moins frappé les esprits là-bas en ayant l'intelligence ce citer Atatürk :  «Je désire réaliser le principe d’Atatürk, paix dans le pays, paix dans le monde.» Ça, c'est clairement très bien vu. Je l'avais un jour comparé à l'orateur et chef politique athénien fameux Périclès, mais vraiment, je trouve qu'il confirme.

    Sur la Palestine, là encore, il a très bien compris le sens irréversible dans lequel va l'histoire. Le Likoud est en train de comprendre que le soutien inconditionnel, c'est terminé, d'où un certain nombre de grincements de dents en Israël à l'heure actuelle.

    Ce serait trop long de faire tout le tour des sorties diplomatiques d'Obama (bien conseillé, au passage par Hilary Clinton, une femme d'un très grand talent) mais vraiment, il m'impressionne. Chouette président, chouette équipe, chouette pays...

  • Que faire en Afghanistan ?

    Très intéressant billet sur le blog du Gaulois à propos de l'Afghanistan. Il observe avec justesse, à partir d'un article du Washington Post, que le changement de pouvoir en Amérique va entraîner un vide stratégique pendant 6 bon mois au moins. Dans ces conditions, il n'était guère pertinent d'annoncer l'envoi de troupes supplémentaires là-bas alors que nous ne savons pas ce que nous allons y faire. Il suggère donc la mise en place d'un conseil stratégique inter-alliés pour définir les lignes directrices des actions à suivre.

    Pour ma part, si j'ai constaté que les députés avaient fini par se remuer à propos de l'Afghanistan, je continue à déplorer l'absence d'un vrai débat de fond sur nos objectifs stratégiques en Afghanistan.

    Une fois encore, je redirige vers l'excellent site, souvent précurseur, de Quindi, puisqu'il a analysé en janvier 2008 le programme de Barack Obama pour la politique étrangère.

    Je constate, une fois encore, que les seules pistes de débat ouvertes sur ce conflit sont également chez lui, il avait écrit une note à ce sujet le 05 avril dernier. J'avais d'ailleurs essayé de traiter quelques aspects de son très approfondi billet. Pour moi, je persiste à penser que l'on me vole le débat parlementaire auquel j'aurais droit. Seulement, la faute n'en est pas seulement au gouvernement, mais aussi à l'Opposition, qui n'a cherché, sur ce sujet, qu'à adopter des postures plutôt que de lancer le débat...

    Je suis déçu également du peu de réactions des dirigeants officiels du MoDem sur ce thème, et plus généralement d'absence de réflexions sur la géostratégie. Je sais que l'on ne peut être partout en même temps, mais à l'heure prochaine des élections européennes, nous n'éviterons pas de devoir nous poser un certain nombre de questions sur notre doctrine.

  • Abou Dhabi, un autre point de vue

    Philippe Herriau, un lecteur de mon blog, a répondu de manière circonstanciée et complète à mon billet "l'ânerie d'Abou Dhabi".

    J'ai trouvé ses arguments intéressants, même si, in fine, c'est l'avenir et les actions de la France dans le Golfe qui dira lequel de nous deux avait raison. Avec son accord, je publie donc ici de larges extraits de son argumentation :

    Je ne crois pas que l'ouverture de cette base soit un "changement très grave de doctrine" pour ce qui concerne les relations de la France avec les Emirats et, plus particulièrement, Abou Dhabi.
    En effet, le positionnement de cet Emirat, tout comme celui du Qatar, à toujours été de rechercher des partenaires hors des puissances anglosaxones ; anglaises et nord américaines plus précisemment. Signifiant, par là, le souhait d'avoir un positionnement différent de celui de la grande puissance arabe de la péninsule, l'Arabie Saoudite. La France, aux yeux de ces Etats, par ailleurs géographiquement petits, fait partie intégrante de cette stratégie.
    Ces Emirats ont ou ont eu des différents frontaliers d'importance variable avec les saoudiens et les iraniens. Pour autant, aucune guerre n'en a résulter car ils ont toujours privilégié une approche onusienne ou bilatérale pacifique.
    La marine française est présente depuis bien longtemps dans cette partie du monde et y joue le rôle classique de surveillance-protection des voies maritimes internationales. Dans ce cadre et à des époques révolues où la zone était très clairement plus explosive (guerre Iran/Irak), les forces armées française n'ont pas eu à commettre d'actes de guerre.
    Enfin, la base en question sera dans le port d'Abou Dhabi et donc pas, directement, sur les rives du détroit d'Ormuz qui se trouve à une centaines de 100 milles plus à l'est.


    La France pourrait construire des centrales solaires sur son territoire, elle est prafaitement libre de le faire, mais on roule, toujours majoritairement et pour quelques temps encore, avec du pétrole ; idem pour la plupart des plastiques. Durant cette transition et si c'en est une, il faut bien garantir la sécurité des voies d'approvisionnement.

    Par ailleurs dans le domaine énergétique, quand je vois le projet de "ville verte" promu par Abou Dhabi, je me dis qu'il vaut mieux rester proche de ce genre de pays qui ne manque pas de surprendre (et d'avoir les moyens d'aller très loin en matière d'énergie diversifiée), tout en nous achetant, par ailleurs, du nucléaire civil.

    Je me déclare incompétent sur l'état de nos troupes, mais me souviens des 400 chars Leclerc vendus Abou Dhabi qui ont certainement permis à la France d'être à la pointe, quoiqu'avec du matériel certainement stratégiquement obsolète une fois la guerre froide finie, de ce qui était imaginable en matière de char à l'époque.

    Tout ce qui se passe dans le Golfe est objet d'échange, il ne faut pas croire que l'on peut leur vendre du Louvre ou des Airbus sans qu'ils ne tentent d'avoir des contre parties les intéressant et, s'ils veulent une base pour la France et pour eux, il faut trouver une solution. Ils achètent de la sécurité non américaine pour ne pas trop impressioner négativement les Iraniens. Ce qui n'empêche pas la France ou d'autres pays de jouer du soft power également. Il y a pléthore de pays sans hard qui font un travail remarquable et, parfois, bien plus efficace que celui des puissances militaires. Je suis bien d'accord avec vous. Mais, là encore, la France est dans la continuité de ses approches : du soft et du hard. Si elle ne faisait plus que du soft, et après tout pourquoi pas, ce serait une véritable rupture.

    En conclusion, je n'analyse pas cet accord comme un acte d'alignement sur la politique des nords américains, mais plutôt comme une continuité de la politique française dans cette partie du monde.

    Voilà, je trouve que cela mérite d'être publié, car c'est un point de vue qui se défend.